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poèmes classiques

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poèmes classiques - Page 4 Empty poèmes classiques

Message par magda Ven 9 Avr - 6:51

Rappel du premier message :

poèmes classiques


Chant royal de la plus belle qui jamais fut au monde



Anges, Trônes et Dominations,
Principaultés, Archanges,
Chérubins,
Inclinez-vous aux basses régions
Avec Vertus, Potestés,
Seraphins,
Transvolitez des haults cieux cristalins
Pour decorer la
triumphante entrée
Et la très digne naissance adorée,
Le saint concept
par mysteres tres haults
De celle Vierge, ou toute grace abonde,

Decretee par dits imperiaulx
La plus belle qui jamais fut au
monde.

Faites sermons et predications,
Carmes devots, Cordeliers,
Augustins ;
Du saint concept portez relations,
Caldeyens, Hebrieux et
Latins ;
Roumains, chantez sur les monts palatins
Que Jouachim Saincte
Anne a rencontree,
Et que par eulx nous est administree
Ceste Vierge
sans amours conjugaulx
Que Dieu crea de plaisance feconde,
Sans poinct
sentir vices originaulx,
La plus belle qui jamais fut au monde.

Ses
honnestes belles receptions
D'ame et de corps aux beaux lieux
intestins
Ont transcendé toutes conceptions
Personnelles, par mysteres
divins.
Car pour nourrir Jhésus de ses doulx seins
Dieu l'a toujours sans
maculle monstree,
La déclarant par droit et loi oultree :
Toute belle
pour le tout beau des beaux,
Toute clère, necte, pudique et monde,
Toute
pure par dessus tous vesseaulx,
La plus belle qui jamais fut au
monde.

Muses, venez en jubilations
Et transmigrez vos ruisseaulx
cristalins,
Viens, Aurora, par lucidations,
En precursant les beaux jours
matutins ;
Viens, Orpheus, sonner harpe et clarins,
Viens, Amphion, de la
belle contree,
Viens, Musique, plaisamment acoustrée,
Viens, Royne
Hester, parée de joyaulx,
Venez, Judith, Rachel et Florimonde,

Accompagnez par honneurs spéciaulx
La plus belle qui jamais fut au
monde.

Tres doulx zephirs, par sibilations
Semez partout roses et
roumarins,
Nimphes, lessez vos inundations,
Lieux stigieulx et carybdes
marins ;
Sonnez des cors, violes, tabourins ;
Que ma maistresse, la Vierge
honnoree
Soit de chacun en tous lieux decoree
Viens, Apolo, jouer des
chalumeaux,
Sonne, Panna, si hault que tout redonde,
Collaudez tous en
termes generaulx
La plus belle qui jamais fut au monde.

Esprits
devotz, fidelles et loyaulx,
En paradis beaux manoirs et chasteaux,
Au
plaisir Dieu, la Vierge pour nous fonde
Ou la verrez en ses palais
royaulx,
La plus belle qui jamais fut au monde.
magda
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poèmes classiques - Page 4 Empty Devant la grille du cimetière:alfred garneau

Message par Rita-kazem Ven 16 Avr - 21:44

d'Alfred Garneau (1836-1904)


La tristesse des lieux sourit, l'heure est exquise.
Le couchant s'est chargé des dernières couleurs,
Et devant les tombeaux, que l'ombre idéalise,
Un grand souffle mourant soulève encor les fleurs.


Salut, vallon sacré, notre terre promise !...
Les chemins sous les ifs, que peuplent les pâleurs
Des marbres, sont muets ; dans le fond, une église
Monte son dôme sombre au milieu des rougeurs.


La lumière au-dessus plane longtemps vermeille...
Sa bêche sur l'épaule, entre les arbres noirs,
Le fossoyeur repasse, il voit la croix qui veille,


Et de loin, comme il fait sans doute tous les soirs,
Cet homme la salue avec un geste immense...
Un chant très doux d'oiseau vole dans le silence.

Rita-kazem

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poèmes classiques - Page 4 Empty le rêve de la vie:Louis Honoré Fréchette

Message par Rita-kazem Ven 16 Avr - 21:44

Le rêve de la vie

( 1839-1908)



A vingt ans, poète aux abois,
Quand revenait la saison rose,
J'allais promener sous les bois
Mon coeur morose.


A la brise jetant, hélas !
Le doux nom de quelque infidèle,
Je respirais les frais lilas
En rêvant d'elle.


Toujours friand d'illusions,
Mon coeur, que tout amour transporte,
Plus tard à d'autres visions
Ouvrit sa porte.


La gloire sylphe décevant
Si prompt à fuir à tire-d'aile,
A son tour m'a surpris souvent
A rêver d'elle.


Mais maintenant que j'ai vieilli,
Je ne crois plus à ces mensonges ;
Mon pauvre coeur plus recueilli
A d'autres songes.


Une autre vie est là pour nous,
Ouverte à toute âme fidèle:
Bien tard, hélas ! à deux genoux,
Je rêve d'elle !
Rita-kazem
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poèmes classiques - Page 4 Empty voix éteinte:François FABIÉ

Message par Rita-kazem Ven 16 Avr - 21:46

Voix éteinte


(1846-1928)


Elle perdit d'abord et par degrés sa voix
Qu'elle avait chaude et grave, émue et pénétrante
Comme la voix du loriot au fond des bois...
En l'écoutant chanter pour ses amis, parfois,
Même quand nul encor ne la savait souffrante,
Je me sentis le coeur traversé du soupçon
Qu'elle leur donnait trop de son âme vibrante,
Que son air s'achevait en un furtif frisson,
Et que le luth un jour plierait sous la chanson.


Et soudain, confirmant et dépassant mes craintes,
Un mal lâche et sournois la saisit au gosier,
Comme pour empêcher ses plaintes,
Et l'étouffa sous ses étreintes
Tel un serpent un rossignol dans un rosier...


Oh ! qninze mois entiers l'angoissante torture
D'entendre s'enrouer, tousser, tousser encor,
Tousser d'une toux rauque et suffocante et dure
La gorge d'où longtemps avaient pris leur essor
Tant de beaux chants à l'aile d'or !
Chaque matin sentir plus sourde sa parole,
Et ses efforts plus grands, plus vains, plus anxieux
Pour l'appel qui supplie ou le mot qui console
La pauvre mère qui s'affole...
Puis ne plus rien entendre d'Elle - que ses yeux !


La douce enfant, si bien douée et si peu fière
De tous ses autres dons, aimait pourtant celui
Par qui son âme tout entière
S'unissait à l'âme d'autrui :
Elle pleurait sa voix d'amour et de lumière,
Sans se douter encor que la Mort la voulait
Toute, et qu'avec sa voix son âme s'en allait...


Ô chère voix qui ne vis plus qu'en notre oreille ;
Voix qui faisais jadis notre maison pareille
A la ruche joyeuse et vibrante sans fin ;
Voix tendre et si prenante, archet vraiment divin
Qui passais sur les coeurs, et jamais, ô merveille,
Ne les sollicitais en vain ;


Maintenant que dans l'air tu t'es évanouie,
Perdue, - ou bien plutôt, puisque rien ne se perd,
Très loin, très loin de nous à tout jamais enfuie,
Sans doute entrée au vaste et sublime concert
Où pour l'éternité Dieu fait ses symphonies
Avec toutes nos voix dans son amour unies,
- Ma voix de vieux poète aux destins révolus
Gémira sur le tien, mais ne chantera plus.
Rita-kazem
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poèmes classiques - Page 4 Empty Fantaisie:Charles GILL

Message par Rita-kazem Ven 16 Avr - 21:46

Fantaisie

(1871-1918)


Voici les jours où les pommiers
S'éveillent dans leur neige rose ;
L'aube des soleils printaniers
Caresse la splendeur des roses ;
L'azur immaculé des cieux,
Par l'onde calme est reflété...
Et les beaux oiseaux amoureux
Vont chanter.


Voici les soirs où le verglas
Alourdit la grâce des branches :
La tige souple des lilas
Sous le fardeau tristement penche ;
Dans l'air glacial et brumeux
On entend l'aquilon gémir...
Et les petits oiseaux frileux
Vont souffrir.


Voici les nuits où l'ombre éteint
Tout ce qui brille sur la terre ;
L'aile de l'aveugle destin
Palpite dans le noir mystère.
Quand sonne l'heure des adieux,
Le même sort vient tout flétrir...
Et les oiseaux mélodieux
Vont mourir.
Rita-kazem
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poèmes classiques - Page 4 Empty Poèmes de John Keats

Message par Rita-kazem Ven 16 Avr - 21:48

(1795-1821 )john keats



Cette main vivante, à présent chaude et capable

D’ardentes étreintes, si elle était froide

Et plongée dans le silence glacé de la tombe,

Elle hanterait tes journées et refroidirait tes nuits rêveuses

Tant et tant que tu souhaiterais voir ton propre cœur s’assécher de son sang

Pour que dans mes veines coule à nouveau le flot rouge de la vie,

Et que le calme revienne dans ta conscience – regarde, la voici, –

Je te la tends.



Hypérion

Extrait du livre premier


Tout au fond de la tristesse d'une obscure vallée,
Dans une retraite éloignée de la brise vivifiante du matin,
Loin de l'ardent midi et de l'étoile solitaire du soir,
Etait assis Saturne aux cheveux gris, immobile comme un roc,
Aussi muet que le silence planant autour de son repaire ;
Forêts sur forêts s'inclinaient autour de sa tête
Comme nuées sur nuées. Aucun souffle dans l'air,
Pas même autant de vie qu'il n'en faut un jour d'été,
Pour faire envoler de l'herbe effilée la graine la plus légère ;
Où la feuille morte tombait, là elle demeurait.
Un ruisseau coulait à côté sans voix, dont le susurrement était encore assourdi
Par respect pour la divinité déchue
Qui projetait une ombre sur lui : une Naïade parmi ses roseaux
Pressait son doigt humide appuyé sur ses lèvres.


Le long du sable de la rive, de larges empreintes étaient marquées,
Aussi loin que les pieds du dieu avaient marché,
Puis s'étaient fiés là. Sur le sol détrempé
Sa main droite ridée reposait inerte, nonchalante, morte,
Privée de son sceptre ; et ses yeux de souverain détrôné étaient clos ;
Tandis que sa tête penchée semblait écouter la terre
Son antique mère, attendant d'elle quelque consolation encore.


Il semblait qu'aucune force ne pût le faire mouvoir de sa place ;
Cependant vint là quelqu'un, qui d'une main familière
Toucha ses vastes épaules, après s’être courbé très bas
Avec déférence, quoique ce fût pour quelqu'un qui ne la connaissait plus.
C'était une déesse du monde à son enfance ;
Auprès d'elle la stature de l'énorme Amazone
Aurait paru de la taille d'un pygmée : elle eût saisi
Achille par la chevelure et lui eût ployé le cou,
Ou, d'un doigt, eût arrêté la roue d'Ixion.
Sa face était grande comme celle du Sphinx de Memphis,
Hissée sur quelque piédestal dans la cour d'un palais,
Lorsque les sages étudiaient 1'Egypte pour s’instruire.
Mais, oh ! comme cette figure différait du marbre !
Quelle beauté ! si la tristesse n'avait pas rendu
La tristesse plus belle que la Beauté elle-même !
Il y avait dans son regard une crainte aux aguets,
Comme si le malheur venait seulement de la frapper :
Comme si les nuages, avant-gardes des jours néfastes.
Avaient épuisé leurs maléfices et les arrière-gardes acharnées
Allaient amasser péniblement leurs provisions de tonnerres.
D'une main elle pressait le point douloureux
Où bat le cœur humain, comme si juste là
Quoique immortelle, elle ressentait une cruelle souffrance :
L'autre main sur le cou penché de Saturne
Était appuyée, et au niveau de son oreille
Tendant ses lèvres ouvertes, elle proféra quelques mots
D'un ton solennel, avec la sonorité profonde de l'orgue :
Quelques mots désespérés qui dans notre faible Iangue
Se traduiraient à peu prés en ces ternes – O combien frêles
En comparaison de la puissante voix des Dieux primitifs ! –
« Saturne, relève la tête ! Cependant pourquoi. Pauvre vieux Roi ?
Car je n'ai pas de Consolation pour toi, non, je n'en ai pas :
Je ne peux pas dire : Oh pourquoi dors-tu ?
Puisque le ciel s'est séparé de toi, et que la terre
Ne te reconnaît plus, dans cette affliction, pour un Dieu :
L'Océan, aussi, avec son bruit solennel,
A rejeté ton sceptre, et toute l'atmosphère
Est vide de ta majesté surannée.
Ta foudre, sachant qui commande maintenant,
Gronde contrainte au-dessus de notre demeure en ruine,
Et ton éclair éblouissant entre des mains inexpérimentées
Dévaste et brûle notre domaine autrefois paisible.
Ô douloureuse époque ! Ô minutes longues comme des années !
Tout, pendant que vous passez, accroit la monstrueuse vérité,
Et comprime tellement nos horribles angoisses
Que l'incrédulité n'a plus de champ pour respirer.
Saturne, continue à dormir – Oh ? pourquoi, étourdiment ai-je ainsi
Violé ton sommeil solitaire ?
Pourquoi ai-je rouvert tes yeux mélancoliques ?
Saturne, continue à dormir ! tandis qu’à tes pieds je pleure ! »
Rita-kazem
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poèmes classiques - Page 4 Empty albert glatigny:Pantoum

Message par Rita-kazem Ven 16 Avr - 21:48

Pantoum d'Albert Glatigny (1839-1873)



Par les soirs où le ciel est pur et transparent,
Que tes flots sont amers, noire mélancolie !
Mon coeur est un lutteur fatigué qui se rend,
L'image du bonheur flotte au loin avilie.


Que tes flots sont amers, noire mélancolie !
Oh ! qu'il me fait de mal ton charme pénétrant !
L'image du bonheur flotte au loin avilie,
L'espoir qui me berçait râle ainsi qu'un mourant.


Oh ! qu'il me fait de mal ton charme pénétrant
Morne tristesse, effroi voisin de la folie !
L'espoir qui me berçait râle ainsi qu'un mourant ;
Tout en moi, hors la peine effroyable, s'oublie.


Morne tristesse, effroi voisin de la folie,
Fleuves sombres, mon oeil plonge en votre courant,
Tout en moi, hors la peine effroyable, s'oublie,
La peine, gouffre avide et toujours m'attirant.
Rita-kazem
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poèmes classiques - Page 4 Empty soulagement:Eudore Evanturel

Message par Rita-kazem Ven 16 Avr - 21:50

Soulagement


Eudore EVANTUREL (1854-1919)



Quand je n'ai pas le coeur prêt à faire autre chose,
Je sors et je m'en vais, l'âme triste et morose,
Avec le pas distrait et lent que vous savez,
Le front timidement penché vers les pavés,
Promener ma douleur et mon mal solitaire
Dans un endroit quelconque, au bord d'une rivière,
Où je puisse enfin voir un beau soleil couchant.

O les rêves alors que je fais en marchant,
Dans la tranquillité de cette solitude,
Quand le calme revient avec la lassitude !
Je me sens mieux.

Je vais où me mène mon coeur.
Et quelquefois aussi, je m'assieds tout rêveur,
Longtemps, sans le savoir, et seul, dans la nuit brune,
Je me surprends parfois à voir monter la lune.
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poèmes classiques - Page 4 Empty Etoile, garde à vous!Guy Béart.

Message par Rita-kazem Ven 16 Avr - 21:53

ETOILES, GARDE A VOUS !

Vers Cassiopée
Vers Aldébaran
Nous avons bu mille lampées
Les soldats errants
Les hommes de rang
Dans l’espace vont porter l’épée
Etoiles garde-à-vous
Le monde est en flammes
Le fer est partout.
Mille années-lumière
Entre deux combats
Et cent millions de mercenaires
Qui chantent tout haut
Qui meurent tout bas
Pieds au ciel et face contre terre
Etoiles garde-à-vous
Notre-Dame Vierge
Sauvegardez-nous.
Dans l’espace en faute
C’est le grand tocsin
Une étoile à travers les côtes
Une flèche au sein
Dort le fantassin
Qui a vaincu les fiers cosmonautes
Etoiles garde-à-vous
Reprenons nos flèches
Les fusées au clou.
Diamants étoffes
Rivières d’or
C’est la voie lactée qui nous offre
L’éclatant trésor
Des impérators
Les têtes coupées sont dans les coffres
Etoiles garde-à-vous
Découpons les astres
Pillons ces cailloux.
Filles de Méandre
Goules d’Orion
Les nues à nous attendre
Quand nous nous aimions
Vêtus de rayons
Nos baisers déjà étaient de cendre
Etoiles garde-à-vous
Nous avons chanté
Des vers à vos genoux.
Etoiles filantes
Vous êtes l’éclair
De l’humanité violente
Qui frappe le fer
Demain comme hier
Des fils d’Altaïr aux Atalantes
Etoiles garde-à-vous
L’homme des planètes
Pour l’homme est un loup.
Dans la nuit mortelle
Qui protégera
Le vol rouge des hirondelles
Les hommes sans bras
Rejoindront les rats
Car Jacob a tiré son échelle
Etoiles garde-à-vous
Quand retournerais-je
A Canaan chez nous.



Source : Texte figurant en préface de la version française du roman Starship Troopers de Robert Heinlein.
Rita-kazem
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poèmes classiques - Page 4 Empty L'amour: Adélaide Dufrénoy

Message par Rita-kazem Ven 16 Avr - 21:54

L'AMOUR


d'Adélaïde Dufrénoy (1765-1825)



Passer ses jours à désirer,
Sans trop savoir ce qu'on désire ;
Au même instant rire et pleurer,
Sans raison de pleurer et sans raison de rire.

Redouter le matin et le soir souhaiter
D'avoir toujours droit de se plaindre,
Craindre quand on doit se flatter,
Et se flatter quand on doit craindre.

Adorer, haïr son tourment ;
À la fois s'effrayer, se jouer des entraves ;
Glisser légèrement sur les affaires graves,
Pour traiter un rien gravement.

Se montrer tour à tour dissimulé, sincère,
Timide, audacieux, crédule, méfiant ;
Trembler en tout sacrifiant,
De n'en point encore assez faire.

Soupçonner les amis qu'on devrait estimer ;
Être le jour, la nuit, en guerre avec soi-même ;
Voilà ce qu'on se plaint de sentir quand on aime,
Et de ne plus sentir quand on cesse d'aimer.
Rita-kazem
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poèmes classiques - Page 4 Empty automne:Jules Breton

Message par sandrine jillou Sam 17 Avr - 7:21

Automne

De Jules Breton (1827-1906)


A Jules Dupré.


La rivière s'écoule avec lenteur. Ses eaux
Murmurent, près du bord, aux souches des vieux aulnes
Qui se teignent de sang ; de hauts peupliers jaunes
Sèment leurs feuilles d'or parmi les blonds roseaux.

Le vent léger, qui croise en mobiles réseaux
Ses rides d'argent clair, laisse de sombres zones
Où les arbres, plongeant leurs dômes et leurs cônes,
Tremblent, comme agités par des milliers d'oiseaux.

Par instants se répète un cri grêle de grive,
Et, lancé brusquement des herbes de la rive,
Etincelle un joyau dans l'air limpide et bleu ;

Un chant aigu prolonge une note stridente ;
C'est le martin-pêcheur qui fuit d'une aile ardente
Dans un furtif rayon d'émeraude et de feu.

Courrières, 1875

(Recueil : Les champs et la mer
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poèmes classiques - Page 4 Empty Gérard de NERVAL: Les Cydalises

Message par sandrine jillou Sam 17 Avr - 7:22

Les Cydalises
Gérard de NERVAL (1808-1855)

Où sont nos amoureuses ?
Elles sont au tombeau.
Elles sont plus heureuses,
Dans un séjour plus beau !

Elles sont près des anges,
Dans le fond du ciel bleu,
Et chantent les louanges
De la mère de Dieu !

Ô blanche fiancée !
Ô jeune vierge en fleur !
Amante délaissée,
Que flétrit la douleur !

L'éternité profonde
Souriait dans vos yeux...
Flambeaux éteints du monde,
Rallumez-vous aux cieux !
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poèmes classiques - Page 4 Empty Chanson de la plus haute tour:Arthur RIMBAUD

Message par sandrine jillou Sam 17 Avr - 7:23

Chanson de la plus haute tour
Arthur RIMBAUD (1854-1891)

Oisive jeunesse
A tout asservie,
Par délicatesse
J'ai perdu ma vie.
Ah ! Que le temps vienne
Où les coeurs s'éprennent.

Je me suis dit : laisse,
Et qu'on ne te voie :
Et sans la promesse
De plus hautes joies.
Que rien ne t'arrête,
Auguste retraite.

J'ai tant fait patience
Qu'à jamais j'oublie ;
Craintes et souffrances
Aux cieux sont parties.
Et la soif malsaine
Obscurcit mes veines.

Ainsi la prairie
A l'oubli livrée,
Grandie, et fleurie
D'encens et d'ivraies
Au bourdon farouche
De cent sales mouches.

Ah ! Mille veuvages
De la si pauvre âme
Qui n'a que l'image
De la Notre-Dame !
Est-ce que l'on prie
La Vierge Marie ?

Oisive jeunesse
A tout asservie,
Par délicatesse
J'ai perdu ma vie.
Ah ! Que le temps vienne
Où les coeurs s'éprennent !
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poèmes classiques - Page 4 Empty Le poète mourant:Charles-Hubert MILLEVOYE

Message par sandrine jillou Sam 17 Avr - 7:24

Le poète mourant

De Charles-Hubert MILLEVOYE (1782-1816)


Le poète chantait : de sa lampe fidèle
S'éteignaient par degrés les rayons pâlissants ;
Et lui, prêt à mourir comme elle,
Exhalait ces tristes accents :

" La fleur de ma vie est fanée ;
Il fut rapide, mon destin !
De mon orageuse journée
Le soir toucha presque au matin.

" Il est sur un lointain rivage
Un arbre où le Plaisir habite avec la Mort.
Sous ses rameaux trompeurs malheureux qui s'endort !
Volupté des amours ! cet arbre est ton image.
Et moi, j'ai reposé sous le mortel ombrage ;
Voyageur imprudent, j'ai mérité mon sort.

" Brise-toi, lyre tant aimée !
Tu ne survivras point à mon dernier sommeil ;
Et tes hymnes sans renommée
Sous la tombe avec moi dormiront sans réveil.
Je ne paraîtrai pas devant le trône austère
Où la postérité, d'une inflexible voix,
Juge les gloires de la terre,
Comme l'Égypte, aux bords de son lac solitaire,
Jugeait les ombres de ses rois.

" Compagnons dispersés de mon triste voyage,
Ô mes amis ! ô vous qui me fûtes si chers !
De mes chants imparfaits recueillez l'héritage,
Et sauvez de l'oubli quelques-uns de mes vers.
Et vous par qui je meurs, vous à qui je pardonne,
Femmes ! vos traits encore à mon oeil incertain
S'offrent comme un rayon d'automne,
Ou comme un songe du matin.
Doux fantômes ! venez, mon ombre vous demande
Un dernier souvenir de douleur et d'amour :
Au pied de mon cyprès effeuillez pour offrande
Les roses qui vivent un jour. "

Le poète chantait : quand la lyre fidèle
S'échappa tout à coup de sa débile main ;
Sa lampe mourut, et comme elle
Il s'éteignit le lendemain.
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poèmes classiques - Page 4 Empty LES MORTS:D’Octave Crémazie

Message par sandrine jillou Sam 17 Avr - 7:25

LES MORTS

D’Octave Crémazie (1827-1879)


O morts ! Dans vos tombeaux vous dormez solitaires,
Et vous ne portez plus le fardeau des misères
Du monde où nous vivons.
Pour vous le ciel n'a plus d'étoiles ni d'orages,
Le printemps, de parfums, l'horizon, de nuages,
Le soleil, de rayons.

Immobiles et froids dans la fosse profonde,
Vous ne demandez pas si les échos du monde
Sont tristes ou joyeux ;
Car vous n'entendez plus les vains discours des hommes,
Qui flétrissent le coeur et qui font que nous sommes
Méchants et malheureux.

Le vent de la douleur, le souffle de l'envie,
Ne vient plus dessécher, comme au jour de la vie,
La moelle de vos os ;
Et vous trouvez ce bien au fond du cimetière,
Que cherche vainement notre existence entière,
Vous trouvez le repos.

Tandis que nous allons, pleins de tristes pensées,
Qui tiennent tout le jour nos âmes oppressées,
Seuls et silencieux,
Vous écoutez chanter les voix du sanctuaire
Qui vous viennent d'en haut et passent sur la terre
Pour remonter aux cieux.

Vous ne demandez rien à la foule qui passe,
Sans donner seulement aux tombeaux qu'elle efface
Une larme, un soupir;
Vous ne demandez rien à la brise qui jette
Son haleine embaumée à la tombe muette,
Rien, rien qu'un souvenir.

Toutes les voluptés où notre âme se mêle,
Ne valent pas pour vous un souvenir fidèle,
Cette aumône du coeur,
Qui s'en vient réchauffer votre froide poussière,
Et porte votre nom, gardé par la prière,
Au trône du Seigneur.

Hélas ! en souvenir que l'amitié vous donne,
Dans le coeur, meurt avant que le corps n'abandonne
Ses vêtements de deuil,
Et l'oubli des vivants, pesant sur votre tombe,
Sur vos os décharnés plus lourdement retombe
Que le plomb du cercueil !

Notre coeur égoïste au présent seul se livre,
Et ne voit plus en vous que les feuillets d'un livre
Que l'on a déjà lus ;
Car il ne sait aimer dans sa joie ou sa peine
Que ceux qui serviront son orgueil ou sa haine:
Les morts ne servent plus.

A nos ambitions, à nos plaisirs futiles,
O cadavres poudreux vous êtes inutiles !
Nous vous donnons l'oubli.
Que nous importe à nous ce monde de souffrance
Qui gémit au-delà du mur lugubre, immense
Par la mort établi ?

On dit que souffrant trop de notre ingratitude,
Vous quittez quelquefois la froide solitude,
Où nous vous délaissons ;
Et que vous paraissez au milieu des ténèbres
En laissant échapper de vos bouches funèbres
De lamentables sons.

Tristes, pleurantes ombres,
Qui dans les forêts sombres,
Montrez vos blancs manteaux,
Et jetez cette plainte
Qu'on écoute avec crainte
Gémir dans les roseaux ;

O lumières errantes !
Flammes étincelantes,
Qu'on aperçoit la nuit
Dans la vallée humide,
Où la brise rapide
Vous promène sans bruit ;

Voix lentes et plaintives,
Qu'on entend sur les rives
Quand les ombres du soir
Epaississant leur voile
Font briller chaque étoile
Comme un riche ostensoir ;

Clameur mystérieuse,
Que la mer furieuse
Nous jette avec le vent,
Et dont l'écho sonore
Va retentir encore
Dans le sable mouvant :

Clameur, ombres et flammes,
Etes-vous donc les âmes
De ceux que le tombeau,
Comme un gardien fidèle,
Pour la nuit éternelle
Retient dans son réseau ?

En quittant votre bière,
Cherchez-vous sur la terre
Le pardon d'un mortel ?
Demandez-vous la voie
Où la prière envoie
Tous ceux qu'attend le ciel ?

Quand le doux rossignol a quitté les bocages,
Quand le ciel gris d'automne, amassant ses nuages,
Prépare le linceul que l'hiver doit jeter
Sur les champs refroidis, il est un jour austère,
Où nos coeurs, oubliant les vains soins de la terre,
Sur ceux qui ne sont plus aiment à méditer.

C'est le jour où les morts abandonnant leurs tombes,
Comme on voit s'envoler de joyeuses colombes,
S'échappent un instant de leurs froides prisons ;
En nous apparaissant, ils n'ont rien qui repousse ;
Leur aspect est rêveur et leur figure est douce,
Et leur oeil fixe et creux n'a pas de trahisons.

Quand ils viennent ainsi, quand leur regard contemple
La foule qui pour eux implore dans le temple
La clémence du ciel, un éclair de bonheur,
Pareil au pur rayon qui brille sur l'opale,
Vient errer un instant sur leur front calme et pâle
Et dans leur coeur glacé verse un peu de chaleur.

Tous les élus du ciel, toutes les âmes saintes,
Qui portent leur fardeau sans murmure et sans plaintes
Et marchent tout le jour sous le regard de Dieu,
Dorment toute la nuit sous la garde des anges,
Sans que leur oeil troublé de visions étranges
Aperçoive en rêvant des abîmes de feu ;

Tous ceux dont le coeur pur n'écoute sur la terre
Que les échos du ciel, qui rendent moins amère
La douloureuse voie où l'homme doit marcher,
Et, des biens d'ici-bas reconnaissant le vide,
Déroulent leur vertu comme un tapis splendide,
Et marchent sur le mal sans jamais le toucher;

Quand les hôtes plaintifs de la cité pleurante,
Qu'en un rêve sublime entrevit le vieux Dante,
Paraissent parmi nous en ce jour solennel,
Ce n'est que pour ceux-là. Seuls ils peuvent entendre
Les secrets de la tombe. Eux seuls savent comprendre
Ces pâles mendiants qui demandent le ciel.

Les cantiques sacrés du barde de Solyme,
Accompagnant de Job la tristesse sublime,
Au fond du sanctuaire éclatent en sanglots ;
Et le son de l'airain, plein de sombres alarmes,
Jette son glas funèbre et demande des larmes
Pour les spectres errants, nombreux comme les flots.

Donnez donc en ce jour, où l'église pleurante,
Fait entendre pour eux une plainte touchante,
Pour calmer vos regrets, peut-être vos remords,
Donnez, du souvenir ressuscitant la flamme,
Une fleur à la tombe, une prière à l'âme,
Ces deux parfums du ciel qui consolent les morts.

Priez pour vos amis, priez pour votre mère,
Qui vous fit d'heureux jours dans cette vie amère,
Pour les parts de vos coeurs dormant dans les tombeaux.
Hélas ! Tous ces objets de vos jeunes tendresses
Dans leur étroit cercueil n'ont plus d'autres caresses
Que les baisers du ver qui dévore leurs os.

Priez surtout pour l'âme à votre amour ravie,
Qui courant avec vous les hasards de la vie,
Pour vous de l'éternel répudia la loi.
Priez, pour que jamais son ombre vengeresse
Ne vienne crier de sa voix en détresse:
Pourquoi ne pas prier quand je souffre pour toi ?

Priez pour l'exilé, qui, loin de sa patrie,
Expira sans entendre une parole amie ;
Isolé dans sa vie, isolé dans sa mort,
Personne ne viendra donner une prière,
L'aumône d'une larme à la tombe étrangère !
Qui pense à l'inconnu qui sous la terre dort ?

Priez encor pour ceux dont les âmes blessées,
Ici-bas n'ont connu que les sombres pensées
Qui font les jours sans joie et les nuits sans sommeil ;
Pour ceux qui, chaque soir, bénissant l'existence,
N'ont trouvé, le matin, au lieu de l'espérance,
A leurs rêves dorés qu'un horrible réveil.

Ah ! pour ces parias de la famille humaine,
Qui, lourdement chargés de leur fardeau de peine,
Ont monté jusqu'au bout l'échelle de douleur,
Que votre coeur touché vienne donner l'obole
D'un pieux souvenir, d'une sainte parole,
Qui découvre à leurs yeux la face du Seigneur.

Apportez ce tribut de prière et de larmes,
Afin qu'en ce moment terrible et plein d'alarmes,
Où de vos jours le terme enfin sera venu,
Votre nom, répété par la reconnaissance,
De ceux dont vous aurez abrégé la souffrance,
En arrivant là haut, ne soit pas inconnu.

Et prenant ce tribut, un ange aux blanches ailes,
Avant de le porter aux sphères éternelles,
Le dépose un instant sur les tombeaux amis ;
Et les mourantes fleurs du sombre cimetière,
Se ranimant soudain au vent de la prière,
Versent tous leurs parfums sur les morts endormis.
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poèmes classiques - Page 4 Empty Reste. N'allume pas la lampe...: Catulle MENDÈS

Message par sandrine jillou Sam 17 Avr - 7:26

Reste. N'allume pas la lampe...


De Catulle MENDÈS (1841-1909)


Reste. N'allume pas la lampe. Que nos yeux
S'emplissent pour longtemps de ténèbres, et laisse
Tes bruns cheveux verser la pesante mollesse
De leurs ondes sur nos baisers silencieux.

Nous sommes las autant l'un que l'autre. Les cieux
Pleins de soleil nous ont trompés. Le jour nous blesse.
Voluptueusement berçons notre faiblesse
Dans l'océan du soir morne et délicieux.

Lente extase, houleux sommeil exempt de songe,
Le flux funèbre roule et déroule et prolonge
Tes cheveux où mon front se pâme enseveli...

Ô calme soir, qui hais la vie et lui résistes,
Quel long fleuve de paix léthargique et d'oubli
Coule dans les cheveux profonds des brunes tristes.
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poèmes classiques - Page 4 Empty Pétrus Borel : Prologue de Madame Putiphar

Message par sandrine jillou Sam 17 Avr - 7:26

Pétrus Borel (1809-1859)

Il publie en 1831 son premier livre, Rhapsodies, un recueil de poèmes
où il se déclare « lycanthrope ». il fait paraître aussi des œuvres
romanesques, Champavert, Contes immoraux (1833), Madame Putiphar (1839).

Prologue de Madame Putiphar


Une douleur renaît pour une évanouie ;
Quand un chagrin s’éteint, c’est qu’un autre est éclos
La vie est une ronce aux pleurs épanouie.
Dans ma poitrine sombre, ainsi qu’en un champ clos,
Trois braves cavaliers se heurtent sans relâche,
Et ces trois cavaliers, à mon être incarnés,
Se disputent mon être, et sous leurs coups de hache
Ma nature gémit ; mais sur ces acharnés,
Mes plaintes ont l’effet des trompes, des timbales,
Qui soûlent de leurs sons le plus morne soldat,
Et le jettent joyeux sous la grêle des balles,
Lui versant dans le cœur la rage du combat.


Le dernier combattant, le cavalier sonore,
Le spectre froid, le gnome aux filets de pêcheur
Celui que je caresse et qu’en secret j’honore,
Niveleur éternel, implacable faucheur,
C’est la mort, le néant…D’une voix souterraine,
Il m’appelle sans cesse : « enfant descends chez moi ;
Enfant, plonge en mon sein, car la douleur est reine
De la terre maudite, et l’opprobre en est roi !
Viens, redescends chez moi, viens replonge en la fange.
Chrysalide, éphémère, ombre, velléité !
Viens plus tôt que plus tard, sans oubli je vendange
Un par un les raisins du cep Humanité,
Avant que le pilon pesant de la souffrance
T’ait trituré le cœur, souffle sur ton flambeau ;
Notre-Dame de liesse et de la Délivrance,
C’est la mort ! Chanaan promis, c’est le tombeau !
Qu’attends-tu, que veux-tu ?…Ne crois pas au langage
Du cloître suborneur, non plutôt crois au mien ;
Tu ne sais pas, enfant, combien le cloître engage !
Il promet le repos ; ce n’est qu’un bohémien
Qui ment, qui vous engeôle, et vous met dans sa nasse !
L’homme y demeure en proie à ses obsessions.
Sous le vent du désert il n’est pas de bonace ;
Il attise à loisir le feu des passions.
Au cloître, écoute-moi, tu n’es plus idoine
Qu’au monde, crains ses airs de repos mensongers ;
Crains les satyriasis affreux de Saint-Antoine ;
Crains les tentations, les remords, les dangers,
les assauts de la chair et les chutes de l’âme.
Sous le vent du désert tes désirs flamberont ;
La solitude étreint, torture, brise, enflamme ;
Dans des maux inouïs tes sens retomberont !
Il n’est de bonheur vrai, de repos qu’en la fosse :
Sur la terre on est mal, sous la terre on est bien ;
Là, nul plaisir rongeur ; là, nulle amitié fausse ;
Là, point d’ambition, point d’espoir déçu…Rien !…
Là, rien, le néant ! Une absence, une foudre
Morte, une mer sans fond, un vide sans écho !
Viens, te dis-je ! A ma voix tu crouleras en poudre
Comme aux sons des buccins les murs de Jéricho ! »
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poèmes classiques - Page 4 Empty LA JEUNE MORTE:José Maria De Heredia

Message par sandrine jillou Sam 17 Avr - 7:27

LA JEUNE MORTE

De José Maria De Heredia (1842-1905)


Qui que tu sois, Vivant, passe vite parmi
L’herbe du tertre où gît ma cendre inconsolée ;
Ne foule point les fleurs de l’humble mausolée
D’où j’écoute ramper le lierre et la fourmi.


Tu t’arrêtes ? Un chant de colombe a gémi…
Non ! qu’elle ne soit pas sur ma tombe immolée !
Si tu veux m’être cher, donne-lui la volée.
La vie est si douce, ah ! Laisse-la vivre, ami.


Le sais-tu ? Sous le myrte enguirlandant la porte,
Epouse et vierge, au seuil nuptial, je suis morte,
Si proche et déjà loin de celui que j’aimais.


Mes yeux se sont fermés à la lumière heureuse,
Et maintenant j’habite, hélas ! et pour jamais,
L’inexorable Erèbe et la Nuit Ténébreuse.
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poèmes classiques - Page 4 Empty Félix Arvers :SONNET

Message par sandrine jillou Sam 17 Avr - 7:28



SONNET

De Félix Arvers (1806-1850)


Mon âme a son secret, ma vie a son mystère,
Un amour éternel en un moment conçu :
Le mal est sans espoir, aussi j'ai dû le taire,
Et celle qui l'a fait n'en a jamais rien su.


Hélas ! J’aurai passé près d'elle inaperçu,
Toujours à ses côtés, et pourtant solitaire.
Et j'aurai jusqu'au bout fait mon temps sur la terre,
N'osant rien demander et n'ayant rien reçu.


Pour elle, quoique Dieu l'ait faite douce et tendre,
Elle suit son chemin, distraite et sans entendre
Ce murmure d'amour élevé sur ses pas.


À l'austère devoir, pieusement fidèle,
Elle dira, lisant ces vers tout remplis d'elle
" Quelle est donc cette femme ? " Et ne comprendra pas.
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poèmes classiques - Page 4 Empty Pierre BAOUR-LORMIAN

Message par sandrine jillou Sam 17 Avr - 7:28

Invocation à la lune


De Pierre BAOUR-LORMIAN (1770-1854)


Ainsi qu'une jeune beauté
Silencieuse et solitaire,
Des flancs du nuage argenté
La lune sort avec mystère.

Fille aimable du ciel, à pas lents et sans bruit,
Tu glisses dans les airs où brille ta couronne,
Et ton passage s'environne
Du cortège pompeux des soleils de la nuit.

Que fais-tu loin de nous, quand l'aube blanchissante
Efface à nos yeux attristés
Ton sourire charmant et tes molles clartés ?
Vas-tu, comme Ossian, plaintive, gémissante,
Dans l'asile de la douleur
Ensevelir ta beauté languissante ?

Fille aimable du ciel, connais-tu le malheur ?
Maintenant revêtu de toute sa lumière,
Ton char voluptueux roule au-dessus des monts :
Prolonge, s'il se peut, le cours de ta carrière,
Et verse sur les mers tes paisibles rayons.
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poèmes classiques - Page 4 Empty Il est si tard...:Charles GUÉRIN

Message par sandrine jillou Sam 17 Avr - 7:29

Il est si tard...

De Charles GUÉRIN (1873-1907)


Il est si tard, il fait, cette nuit de novembre,
Si triste dans mon coeur et si froid dans la chambre
Où je marche d'un pas âpre, le front baissé,
Arrêtant les sanglots sur mes lèvres, poussé
Par les ressorts secrets et rudes de mon âme !

La maison dort d'un grand sommeil, l'âtre est sans flamme ;
Sur ma table une cire agonise. Et l'amour,
Qui m'avait, tendre espoir, caressé tout le jour,
L'amour revient, armé de lanières cruelles,
Lacérer l'insensé qu'il berçait dans ses ailes.

Ô poète ! peseur de mots, orfèvre vain,
Ton vieil orgueil d'esprit succombe au mal divin !
Tu rejettes ton dur manteau de pierreries,
Et déchirant ton sein de tes ongles, tu cries
Ton immense fureur d'aimer et d'être aimé.

Et jusqu'à l'aube, auprès d'un flambeau consumé,
Et promenant ta main incertaine et glacée
A travers les outils qui servaient ta pensée,
Dans le silence noir et nu, pauvre homme amer,
Tu pleures sur ton coeur stérile et sur ta chair.
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poèmes classiques - Page 4 Empty L'invisible lien:Léon DIERX

Message par sandrine jillou Sam 17 Avr - 7:30

L'invisible lien

Léon DIERX (1838-1912)

L'invisible lien, partout dans la nature,
Va des sens à l'esprit et des âmes aux corps ;
Le choeur universel veut de la créature
Le soupir des vaincus ou l'insulte des forts.

L'invisible lien va des êtres aux choses,
Unissant à jamais ces ennemis mortels,
Qui, dans l'anxiété de leurs métamorphoses,
S'observent de regards craintifs ou solennels.

L'invisible lien, dans les ténèbres denses,
Dans le scintillement lumineux des couleurs,
Eveille les rapports et les correspondances
De l'espoir au regret, et du sourire aux pleurs.

L'invisible lien, des racines aux sèves,
Des sèves aux parfums, et des parfums aux sons,
Monte, et fait sourdre en nous les sources de nos rêves
Parfois pleins de sanglots et parfois de chansons.

L'invisible lien, de la terre aux étoiles,
Porte le bruit des bois, des champs et de la mer,
Léger comme les coeurs purs de honte et sans voiles,
Profond comme les coeurs pleins des feux de l'enfer.

L'invisible lien, de la mort à la vie,
Fait refluer sans cesse, avec le long passé,
La séculaire angoisse en notre âme assouvie
Et l'amour du néant malgré tout repoussé.
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poèmes classiques - Page 4 Empty La ronde du remords:Émile GOUDEAU

Message par sandrine jillou Sam 17 Avr - 7:32

La ronde du remords

D' Émile GOUDEAU (1849-1906)


Je sortais d'une orgie âcre et stupéfiante
Où ma raison avait brûlé comme un sarment ;
Plus lourde que le plomb, l'atmosphère ambiante
Faisait craquer mes os tordus d'accablement.
La fièvre secouait les cloisons de ma tempe,
Et dans le cercle blanc et rouge de la lampe
L'horreur des visions tournait cruellement.

Des parfums féminins se mêlaient dans la chambre
A l'arôme troublant des cigares fumés :
Vagues parfums d'iris, d'ylang-ylang et d'ambre,
Et de grains de sérail autrefois consumés.
Mon oreille tintait aux souvenirs d'orgie,
Et le marteau d'acier de la céphalalgie
Poussait dans mon cerveau des rêves innomés.

Ma chair était meurtrie, et mon âme si lasse,
Et par le spleen mon coeur tellement angoissé,
Que je tombai dans un fauteuil, près de la glace,
Pour me revoir comme un ami trop délaissé.
Et je me regardais de la sorte, moi-même.
La glace m'envoya mon image si blême,
Qu'on aurait dit un spectre affreux de trépassé.

Tout à coup, une voix terrible, intérieure,
Fit retentir mes nerfs, et, sortant malgré moi
De ma bouche fermée, elle emplit ma demeure
D'un cri lugubre, et j'eus peur sans savoir pourquoi.
La voix disait avec un rire métallique :
" Voici tes gueux ! Voici tes morts ! Voici ta clique ! "
" Maudit ! Vois tes remords qui passent devant toi ! "

Dans la glace ils marchaient, les uns après les autres,
Tous les actes mauvais et louches, le front bas,
Mâchonnant dans leurs dents d'obscènes patenôtres ;
Et leur procession avançait pas à pas.
Derrière eux, les secrets calculs, les vilenies
Que tu fuis, ô mon coeur, et qu'en vain tu renies,
Comme des nains bossus agitaient de grands bras.

D'autres, parmi le bruit et parmi les huées,
Ivres, et revêtus d'habits de croque-morts,
Portaient des cercueils pleins d'illusions tuées
Dont je ne reverrai les âmes ni les corps.
Que de rêves défunts d'héroïsme ou de gloire,
Quels cadavres d'amours souillés de fange noire
Ont roulé sous les pieds des spectres du Remords !

Puis tous les nains bossus et tous les gueux immondes,
Avec la joie atroce et funèbre du Mal,
Autour de ces débris commencèrent des rondes
Que guidait invisible un orchestre infernal.
Et dans le tourbillon je ne sais qui m'entraîne
Hurrah ! C'est la Saint-Guy, la tarentelle obscène,
Et je danse avec eux le ballet bacchanal.

Sombre nuit, où je vis tant de hontes recluses
Sortir du passé pour m'offrir leur nudité ;
Où le torrent jeta par-dessus ses écluses
La fange de mon coeur et son iniquité...
Hélas ! Quand le soleil, cognant à ma fenêtre,
M'éveilla, je compris que, la veille peut-être,
Le fleuve où j'avais bu n'était pas le Léthé.
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poèmes classiques - Page 4 Empty JARDINS DE NOVEMBRE:Louis Chadourne

Message par sandrine jillou Sam 17 Avr - 7:33

JARDINS DE NOVEMBRE


De Louis Chadourne (1890-1925)


La brume s'échevèle au détour des allées,
Un souvenir épars s'attarde et se recueille,
Il flotte une douceur de choses en allées
Un songe glisse en nous, comme un pas sur les feuilles.

Les jardins de Novembre accueillent vos amours,
Ô jeunesse pensive, Ô saison dissolvante,
Les grands jardins mélancoliques et qui sentent
La fin, la pluie - odeurs humides de l'air lourd,
De choses mortes qui retournent à la terre.

Iris mauves aux parfums âcres, aux tiges pâles,
Ployés un peu, et qui se fanent, solitaires,
Et laissent tristement pendre leurs longs pétales
Transparents, trop veinés, trop fins - comme une lèvre
Dont les baisers ont bu le sang et la tiédeur

Cherche encore une bouche où poser sa langueur.
Le grand jardin brumeux sommeille. Sourde fièvre
Ô parfums trop aigus des iris et des roses
Flétris - parfums et mort - serre chaude d'odeurs.

Tout l'univers mourant qui s'épuise en senteurs
Et puis dans la tristesse odorante des choses
Effeuillant, inclinant, chaque fleur du jardin
D'un battement furtif, égal et doux, se pose
L'aile silencieuse et lasse du déclin.
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poèmes classiques - Page 4 Empty L'habitude D’Auguste Angellier

Message par sandrine jillou Sam 17 Avr - 7:33

L'habitude

D’Auguste Angellier (1848-1911)

La tranquille habitude aux mains silencieuses
Panse, de jour en jour, nos plus grandes blessures ;
Elle met sur nos cœurs ses bandelettes sûres
Et leur verse sans fin ses huiles oublieuses ;

Les plus nobles chagrins, qui voudraient se défendre,
Désireux de durer pour l'amour qu'ils contiennent,
Sentent le besoin cher et dont ils s'entretiennent
Devenir, malgré eux, moins farouche et plus tendre ;

Et, chaque jour, les mains endormeuses et douces,
Les insensibles mains de la lente Habitude,
Resserrent un peu plus l'étrange quiétude
Où le mal assoupi se soumet et s'émousse ;

Et du même toucher dont elle endort la peine,
Du même frôlement délicat qui repasse
Toujours, elle délustre, elle éteint, elle efface,
Comme un reflet, dans un miroir, sous une haleine,

Les gestes, le sourire et le visage même
Dont la présence était divine et meurtrière ;
Ils pâlissent couverts d'une fine poussière ;
La source des regrets devient voilée et blême.

A chaque heure apaisant la souffrance amollie,
Otant de leur éclat aux voluptés perdues,
Elle rapproche ainsi de ses mains assidues,
Le passé du présent, et les réconcilie ;

La douleur s'amoindrit pour de moindres délices ;
La blessure adoucie et calme se referme ;
Et les hauts désespoirs, qui se voulaient sans terme,
Se sentent lentement changés en cicatrices ;

Et celui qui chérit sa sombre inquiétude.
Qui verserait des pleurs sur sa douleur dissoute,
Plus que tous les tourments et les cris vous redoute,
Silencieuses mains de la lente Habitude.
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poèmes classiques - Page 4 Empty Le soir:Rémy De Gourmont

Message par sandrine jillou Sam 17 Avr - 7:34

Le soir

De Rémy De Gourmont (1858-1915)


Heure incertaine, heure charmante et triste : les roses
Ont un sourire si grave et nous disent des choses
Si tendres que nos coeurs en sont tout embaumés ;
Le jour est pâle ainsi qu'une femme oubliée,
La nuit a la douceur des amours qui commencent,
L'air est rempli de songes et de métamorphoses ;
Couchée dans l'herbe pure des divines prairies,
Lasse et ses beaux yeux bleus déjà presque endormis,
La vie offre ses lèvres aux baisers du silence.

Heure incertaine, heure charmante et triste : des voiles
Se promènent à travers les naissantes étoiles
Et leurs ailes se gonflent, amoureuses et timides,
Sous le vent qui les porte aux rives d'Atlantide ;
Une lueur d'amour s'allume comme un adieu
À la croix des clochers qui semblent tout en feu
Et à la cime hautaine et frêle des peupliers :
Le jour est pâle ainsi qu'une femme oubliée
Qui peigne à la fenêtre lentement ses cheveux.

Heure incertaine, heure charmante et triste : les heures
Meurent quand ton parfum, fraîche et dernière fleur,
Épanche sur le monde sa candeur et sa grâce :
La lumière se trouble et s'enfuit dans l'espace,
Un frisson lent descend dans la chair de la terre,
Les arbres sont pareils à des anges en prière.
Oh ! reste, heure dernière ! Restez, fleurs de la vie !
Ouvrez vos beaux yeux bleus déjà presque endormis...

Heure incertaine, heure charmante et triste : les femmes
Laissent dans leurs regards voir un peu de leur âme ;
Le soir a la douceur des amours qui commencent.
Ô profondes amours, blanches filles de l'absence,
Aimez l'heure dont l'oeil est grave et dont la main
Est pleine des parfums qu'on sentira demain ;
Aimez l'heure incertaine où la mort se promène,
Où la vie, fatiguée d'une journée humaine,
Entend chanter enfin, tout au fond du silence,
L'heure des songes légers, l'heure des indolences !
sandrine jillou
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poèmes classiques - Page 4 Empty DANS VOS YEUX De Gaston Couté

Message par sandrine jillou Sam 17 Avr - 7:34

DANS VOS YEUX


De Gaston Couté (1880-1911)


Dans vos yeux
J'ai lu l'aveu de votre âme
En caractères de flamme
Et je m'en suis allé joyeux
Bornant alors mon espace
Au coin d'horizon qui passe
Dans vos yeux.

Dans vos yeux
J'ai vu s'amasser l'ivresse
Et d'une longue caresse
J'ai clos vos grands cils soyeux.
Mais cette ivresse fut brève
Et s'envola comme un rêve
De vos yeux.

Dans vos yeux
Profonds comme des abîmes
J'ai souvent cherché des rimes
Aux lacs bleus et spacieux
Et comme en leurs eaux sereines
J'ai souvent noyé mes peines
Dans vos yeux.

Dans vos yeux
J'ai vu rouler bien des larmes
Qui m'ont mis dans les alarmes
Et m'ont rendu malheureux.
J'ai vu la trace des songes
Et tous vos petits mensonges
Dans vos yeux.

Dans vos yeux
Je ne vois rien à cette heure
Hors que l'Amour est un leurre
Et qu'il n'est plus sous les cieux
D'amante qui soit fidèle
A sa promesse... éternelle
Dans vos yeux.
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