Poèmes Toi
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Poèmes Toi
Ta forme est un éclair
qui laisse les bras vides,
Ton sourire est l’instant que
l’on ne peut saisir…
Tu
fuis, lorsque l’appel de mes lèvres
avides
T’implore, ô
mon Désir !
Plus froide
que l’Espoir, ta caresse est cruelle
Passe comme
un parfum et meurt
comme un reflet.
Ah !
l’éternelle
faim et soif éternelle
Et l’éternel regret
!
Tu frôles
sans étreindre, ainsi
que la Chimère
Vers qu tendent toujours les vœux
inapaisés…
Rien ne vaut ce
tourment ni cette
extase amère
De
tes rares baisers !
[ Ta
forme est un éclair qui laisse les bras vides ]
Poèmes de Renée Vivien
qui laisse les bras vides,
Ton sourire est l’instant que
l’on ne peut saisir…
Tu
fuis, lorsque l’appel de mes lèvres
avides
T’implore, ô
mon Désir !
Plus froide
que l’Espoir, ta caresse est cruelle
Passe comme
un parfum et meurt
comme un reflet.
Ah !
l’éternelle
faim et soif éternelle
Et l’éternel regret
!
Tu frôles
sans étreindre, ainsi
que la Chimère
Vers qu tendent toujours les vœux
inapaisés…
Rien ne vaut ce
tourment ni cette
extase amère
De
tes rares baisers !
[ Ta
forme est un éclair qui laisse les bras vides ]
Poèmes de Renée Vivien
nadia ibrahimi- Nombre de messages : 1223
Date d'inscription : 18/07/2008
Toi la seule
Toi la seule et j'entends les herbes
de ton rire
Toi c'est la tête
qui t'enlève
Et du
haut des dangers de mort
Sur
les globes brouillés de pluie
des vallées
Sous la lumière lourde
sous le ciel de terre
Tu enfantes la chute.
Les
oiseaux ne sont
plus un abri suffisant
Ni la
paresse ni la fatigue
Le souvenir des bois
et des ruisseaux fragiles
Au matin
des caprices
Au matin
des caresses visibles
Au grand
matin de l'absence la chute.
Les barques de tes yeux
s'égarent
Dans la dentelle des disparitions
Le gouffre est dévoilé aux autres
de l'éteindre
Les
ombres que tu crées
n'ont pas droit à la
nuit.
[ Toi la seule ]
Poèmes
de Eugène Emile Paul Grindel, dit Paul Eluard
de ton rire
Toi c'est la tête
qui t'enlève
Et du
haut des dangers de mort
Sur
les globes brouillés de pluie
des vallées
Sous la lumière lourde
sous le ciel de terre
Tu enfantes la chute.
Les
oiseaux ne sont
plus un abri suffisant
Ni la
paresse ni la fatigue
Le souvenir des bois
et des ruisseaux fragiles
Au matin
des caprices
Au matin
des caresses visibles
Au grand
matin de l'absence la chute.
Les barques de tes yeux
s'égarent
Dans la dentelle des disparitions
Le gouffre est dévoilé aux autres
de l'éteindre
Les
ombres que tu crées
n'ont pas droit à la
nuit.
[ Toi la seule ]
Poèmes
de Eugène Emile Paul Grindel, dit Paul Eluard
nadia ibrahimi- Nombre de messages : 1223
Date d'inscription : 18/07/2008
Ton rire est clair,...
Ton rire est clair, ta caresse est profonde,
Tes
froids baisers aiment
le mal qu’ils font ;
Tes
yeux sont bleus comme
un lotus sur l’onde,
Et
les lys d’eau sont moins
purs que ton front.
Ta forme
fuit, ta démarche est fluide,
Et
tes cheveux sont de légers
roseaux ;
Ta
voix ruisselle ainsi
qu’un flot perfide ;
Tes
souples bras sont
pareils aux roseaux,
Aux
longs roseaux des fleuves, dont l’étreinte
Enlace, étouffe, étrangle savamment,
Au
fond des flots, une agonie
éteint
Dans un nocturne évanouissement.
[ Ton
rire est clair, ta caresse est profonde ]
Poèmes de Renée Vivien
Tes
froids baisers aiment
le mal qu’ils font ;
Tes
yeux sont bleus comme
un lotus sur l’onde,
Et
les lys d’eau sont moins
purs que ton front.
Ta forme
fuit, ta démarche est fluide,
Et
tes cheveux sont de légers
roseaux ;
Ta
voix ruisselle ainsi
qu’un flot perfide ;
Tes
souples bras sont
pareils aux roseaux,
Aux
longs roseaux des fleuves, dont l’étreinte
Enlace, étouffe, étrangle savamment,
Au
fond des flots, une agonie
éteint
Dans un nocturne évanouissement.
[ Ton
rire est clair, ta caresse est profonde ]
Poèmes de Renée Vivien
nadia ibrahimi- Nombre de messages : 1223
Date d'inscription : 18/07/2008
Tu nous brûles
Mes lèvres ont soif de
ton baiser amer,
Et
la sombre ardeur
qu’en vain tu dissimules
Déchire mon âme et
ravage ma chair :
Eros, tu nous brûles…
[ Tu nous brûles ]
Poèmes de Renée Vivien
ton baiser amer,
Et
la sombre ardeur
qu’en vain tu dissimules
Déchire mon âme et
ravage ma chair :
Eros, tu nous brûles…
[ Tu nous brûles ]
Poèmes de Renée Vivien
nadia ibrahimi- Nombre de messages : 1223
Date d'inscription : 18/07/2008
Le Miroir
Je t’admire, et je ne suis que ton miroir fidèle
Car je m’abîme en toi pour t’aimer un peu mieux ;
Je rêve ta beauté, je me confonds en elle,
Et j’ai fait de mas yeux le miroir de tes yeux.
Je t’adore, et mon cœur est le profond miroir
Où ton humeur d’avril se reflète sans cesse.
Tout entier, il s’éclaire à tes moments d’espoir
Et se meurt lentement à ta moindre tristesse.
O toujours la plus douce, ö blonde entre les blondes,
Je t‘adore, et mon corps est l’amoureux miroir
Où tu verras tes seins et tes hanches profondes,
Tes seins pâles qui font si lumineux le soir !
Penche-toi, tu verras ton miroir tout à tout
Pâlir ou te sourire avec tes mêmes lèvres
Où trembleront encor tes mêmes mots d’amours ;
Tu verras frémir des mêmes longues fièvres.
Contemple ton miroir de chair tendre et nacrée
Car il s’est fait très pur afin de recevoir
Le reflet immortel de la Beauté sacrée…
Penche-toi longuement sur l’amoureux Miroir !
[ ]
Poèmes de Renée Vivien
Car je m’abîme en toi pour t’aimer un peu mieux ;
Je rêve ta beauté, je me confonds en elle,
Et j’ai fait de mas yeux le miroir de tes yeux.
Je t’adore, et mon cœur est le profond miroir
Où ton humeur d’avril se reflète sans cesse.
Tout entier, il s’éclaire à tes moments d’espoir
Et se meurt lentement à ta moindre tristesse.
O toujours la plus douce, ö blonde entre les blondes,
Je t‘adore, et mon corps est l’amoureux miroir
Où tu verras tes seins et tes hanches profondes,
Tes seins pâles qui font si lumineux le soir !
Penche-toi, tu verras ton miroir tout à tout
Pâlir ou te sourire avec tes mêmes lèvres
Où trembleront encor tes mêmes mots d’amours ;
Tu verras frémir des mêmes longues fièvres.
Contemple ton miroir de chair tendre et nacrée
Car il s’est fait très pur afin de recevoir
Le reflet immortel de la Beauté sacrée…
Penche-toi longuement sur l’amoureux Miroir !
[ ]
Poèmes de Renée Vivien
Iness- Nombre de messages : 834
Date d'inscription : 18/02/2010
Pourquoi négliges-tu l'extrême affection
Marc de PAPILLON DE
LASPHRISE
Pourquoi négliges-tu l'extrême affection
Pourquoi négliges-tu l'extrême affection
Dont je te veux
servir, ma gente Théophile ?
Tu m'amènes la loi, qui est toute mobile,
Étant sujette aux rois, divers d'opinion.
Je ne trouve au couvent
nulle religion :
Sans l'effet apparent la voix est inutile.
La royale
Amilly si belle, si subtile,
S'abuse comme toi en la dévotion.
La vie
sans plaisir est une mort hideuse,
L'aise que tu reçois d'être religieuse,
C'est chanter - quel soulas ! - jour et nuit en latin,
Bien qu'en
psalmodiant ton âme s'éjouisse.
Mais ton honneur mignon, ta bouche, et ton
tétin
Ont malgré les saints voeux besoin d'autre délice !
LASPHRISE
Pourquoi négliges-tu l'extrême affection
Pourquoi négliges-tu l'extrême affection
Dont je te veux
servir, ma gente Théophile ?
Tu m'amènes la loi, qui est toute mobile,
Étant sujette aux rois, divers d'opinion.
Je ne trouve au couvent
nulle religion :
Sans l'effet apparent la voix est inutile.
La royale
Amilly si belle, si subtile,
S'abuse comme toi en la dévotion.
La vie
sans plaisir est une mort hideuse,
L'aise que tu reçois d'être religieuse,
C'est chanter - quel soulas ! - jour et nuit en latin,
Bien qu'en
psalmodiant ton âme s'éjouisse.
Mais ton honneur mignon, ta bouche, et ton
tétin
Ont malgré les saints voeux besoin d'autre délice !
samuel samhoun- Nombre de messages : 724
loisirs : écrire, marcher,voyager
Humeur : changeante !
Date d'inscription : 22/06/2008
Ton poil, ton oeil...
- Marc de PAPILLON DE
LASPHRISE (1555-1599)
Ton poil, ton oeil, ta main, crêpé, astré, polie
Ton poil, ton oeil, ta main, crêpé, astré, polie,
Si blond, si blutant, si blanche, calme beauté,
Noue, ard, touche mes ans, mes sens, ma
liberté,
Les plus chers, les plus prompts, la plus parfaite
amie.
Mais ce nœud, mais ce feu, mais ce trait gâte-vie,
Qui
m'enlace, m'enflamme, et me navre arrêté,
Étreint, en cendre, occis, avec
cruauté,
Quel cheveu, quel flambeau, quelle dextre ennemie ?
Phébus, Cyprès, l'Aurore, ange du plaisant jour,
Ton poète, ta mère, et ta cousine
amour,
Porte-crins, porte-rais, porte-doigts agréables,
Puisses-tu
donc, beau poil, bel œil, et belle main,
Lier, brûler, blesser, mon coeur,
mon corps, mon sein,
De cordelles, d'ardeurs, de plaies amiables.
samuel samhoun- Nombre de messages : 724
loisirs : écrire, marcher,voyager
Humeur : changeante !
Date d'inscription : 22/06/2008
Ton voile noir te fait approuver feinte
Ton voile noir te fait approuver feinte
Ton voile noir te fait approuver feinte,
Il te déguise en
cachant tes beaux yeux,
Et si convient à ton voeu soucieux,
Qui est
couvert de religion sainte.
Certainement toute chose contrainte
Est
haïssable aux hommes et aux dieux ;
Par force on entre au couvent odieux
Qui rend la vie étroitement étreinte.
Tu me diras : " J'y ai dévotion
",
Quelle folie aimer l'affliction,
Vu que bonté est souvent dangereuse
!
Ainsi plusieurs se gâtent du bon vin,
En bonne terre est le mauvais
chemin,
Et ta vertu est ainsi vicieuse...
samuel samhoun- Nombre de messages : 724
loisirs : écrire, marcher,voyager
Humeur : changeante !
Date d'inscription : 22/06/2008
Ton image
- Ton Image
A La moindre étincelle elle jaillit du néant
L umière de bonheur qui rayonne un instant
A u plus profond de moi dans un coin de mon coeur
I mage du passé que mon regard en pleurs
N e pourra plus jamais oublier maintenant
D epuis ce triste jour où tu nous à quitté
E lle se laisse emporter par le vent des regrets
M ême si les souvenirs évoluent chaque jours
O n gardera toujours enfouis dans nos mémoires
N otre Grand-père et son sourire et son humour
C haque fois que je sens monter le désespoir
U n visage familier se colle à mes yeux
I l dort il est paisible et il a l'air heureux
T u seras toujours là Bon-papa que j'aimais
Millet Benoist
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Les différences:Paul Fort
Les différences
T’es pas la même que moi, c’est sûr.
T’es toute petite devant moi. Mais quand j’te quitte, ah ! tu grandis ! t’es sur
la mer une grande figure, qui grimpe au ciel, qui couvre tout. Moi, je suis
toujours moi pour moi. Dans mes souvenirs je n’grandis pas. J’suis à ma taille
dans mes souvenirs. C’est déjà ça, mignonne d’amour !… T’es pas la même que moi,
c’est sûr. T’es toute petite quand t’es devant moi. Mais quand
j’suis loin, quand j’pense à toi, dans mes souvenirs tu couvres tout, la mer, le
ciel, la nuit, le jour ! Et ça, c’est trop mignonne d’amour !
Paul Fort
T’es pas la même que moi, c’est sûr.
T’es toute petite devant moi. Mais quand j’te quitte, ah ! tu grandis ! t’es sur
la mer une grande figure, qui grimpe au ciel, qui couvre tout. Moi, je suis
toujours moi pour moi. Dans mes souvenirs je n’grandis pas. J’suis à ma taille
dans mes souvenirs. C’est déjà ça, mignonne d’amour !… T’es pas la même que moi,
c’est sûr. T’es toute petite quand t’es devant moi. Mais quand
j’suis loin, quand j’pense à toi, dans mes souvenirs tu couvres tout, la mer, le
ciel, la nuit, le jour ! Et ça, c’est trop mignonne d’amour !
Paul Fort
nadia ibrahimi- Nombre de messages : 1223
Date d'inscription : 18/07/2008
Renée Vivien [ Sonnet féminin ]
Ta voix a la langueur des lyres lesbiennes,
L’anxiété des chants et des odes saphiques,
Et tu sais le secret d’accablantes musiques,
O ù pleure le soupir d’unions anciennes.
Les Aèdes fervents et les Musiciennes
T’enseignèrent l’ampleur des strophes érotiques
Et la gravité des lapidaires distiques.
Jadis tu comtemplas les nudités païennes.
Tu sembles écouter l’écho des harmonies
Mortes ; bleus de ce bleu des clartés infinies,
Tes yeux ont le reflet du ciel de Mytilène.
Les fleurs ont parfumé tes étranges mains creuses ;
De ton corps monte, ainsi qu’une légère haleine,
La blanche volupté des vierges amoureuses.
Poèmes de Renée Vivien
L’anxiété des chants et des odes saphiques,
Et tu sais le secret d’accablantes musiques,
O ù pleure le soupir d’unions anciennes.
Les Aèdes fervents et les Musiciennes
T’enseignèrent l’ampleur des strophes érotiques
Et la gravité des lapidaires distiques.
Jadis tu comtemplas les nudités païennes.
Tu sembles écouter l’écho des harmonies
Mortes ; bleus de ce bleu des clartés infinies,
Tes yeux ont le reflet du ciel de Mytilène.
Les fleurs ont parfumé tes étranges mains creuses ;
De ton corps monte, ainsi qu’une légère haleine,
La blanche volupté des vierges amoureuses.
Poèmes de Renée Vivien
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Tu me manques :ROUX Perrine
Tu me manques
|
marie la rebelle- Nombre de messages : 1328
Date d'inscription : 11/07/2008
Arlequine: Olga
A Mouloudi
Ton manteau d'Arlequin, ô ma langue,
Bien fièrement tu le revêts
Avec ton bonnet phrygien,
Bleublanc et rouge à la cocarde.
O ma langue, que Dieu te garde
De refuser dedans ton sein
Des mots qui ne sont ni latins,
Ni grecs ! Car tu as emprunté
A d'autres langues leurs beautés
Pour les fondre en cette gangue
Native, comme des joyaux
Qui le rendent encore plus beau,
Ton manteau d'Arlequin, ô ma langue.
Olga
Ton manteau d'Arlequin, ô ma langue,
Bien fièrement tu le revêts
Avec ton bonnet phrygien,
Bleublanc et rouge à la cocarde.
O ma langue, que Dieu te garde
De refuser dedans ton sein
Des mots qui ne sont ni latins,
Ni grecs ! Car tu as emprunté
A d'autres langues leurs beautés
Pour les fondre en cette gangue
Native, comme des joyaux
Qui le rendent encore plus beau,
Ton manteau d'Arlequin, ô ma langue.
Olga
marie la rebelle- Nombre de messages : 1328
Date d'inscription : 11/07/2008
Pavane
- Jehan Tabourot, dit Thoinot ARBEAU (1520-1595)
pavane
Belle qui tiens ma vie
Captive dans tes yeux,
Qui m'as l'âme ravie
D'un souris gracieux.
Viens tôt me secourir,
Ou me faudra mourir.
Pourquoi fuis-tu, mignarde,
Si je suis près de toi ?
Quand tes yeux je regarde,
Je me perds dedans moi !
Car tes perfections
Changent mes actions.
Tes beautés et ta grâce
Et tes divins propos
Ont échauffé la glace
Qui me gelait les os.
Ils ont rempli mon coeur
D'une amoureuse ardeur !
Approche donc ma belle,
Approche-toi mon bien !
Ne me sois plus rebelle
Puisque mon coeur est tien...
Pour mon mal apaiser
Donne-moi un baiser !
sherazed- Nombre de messages : 763
Date d'inscription : 09/03/2010
Re: Poèmes Toi
LA MUSIQUE.
Ton visage est auguste et ta voix jeune et douce;
Harmonieux enfant, je te plains, et je veux
Essuyer de ma main les larmes de tes yeux.
Puisque l'homme cruel désormais te repousse.
Lorsque tu parais seule et sans autre ornement
Que ta molle pudeur et ton blanc vêtement;
Puisqu'il dédaigne, hélas! ta chevelure blonde,
Tes célestes regards, tes pieds immaculés,
Et tous les purs trésors dans ton sein rassemblés,
Viens t'unir avec moi. Je suis reine du monde,
Et je veux sur ton front répandre comme une onde
La sainte mélodie à jamais en honneur.
Oh! viens, et tu verras, belle transfigurée,
Demain l'humanité t'ouvrir encor son cœur,
Et l'admiration, sur ta tête sacrée,
Déposer, en chantant une hymne à ta splendeur,
La couronne du monde où l'or de Tyr s'allie
Au saint laurier trempé des flots de Castalie.
Ton visage est auguste et ta voix jeune et douce;
Harmonieux enfant, je te plains, et je veux
Essuyer de ma main les larmes de tes yeux.
Puisque l'homme cruel désormais te repousse.
Lorsque tu parais seule et sans autre ornement
Que ta molle pudeur et ton blanc vêtement;
Puisqu'il dédaigne, hélas! ta chevelure blonde,
Tes célestes regards, tes pieds immaculés,
Et tous les purs trésors dans ton sein rassemblés,
Viens t'unir avec moi. Je suis reine du monde,
Et je veux sur ton front répandre comme une onde
La sainte mélodie à jamais en honneur.
Oh! viens, et tu verras, belle transfigurée,
Demain l'humanité t'ouvrir encor son cœur,
Et l'admiration, sur ta tête sacrée,
Déposer, en chantant une hymne à ta splendeur,
La couronne du monde où l'or de Tyr s'allie
Au saint laurier trempé des flots de Castalie.
Valerie-M-kaya- Nombre de messages : 875
Date d'inscription : 21/03/2010
Souvenirs d'automne
(Paul-Jean Toulet 1867-1920)
Le temps irrévocable a fui, l'heure s'achève. Mais toi, quand tu reviens et traverses mon rêve, Tes bras sont plus frais que le jour qui se lève, Tes yeux plus clairs. |
A travers le passé ma mémoire t'embrasse. Te voici. Tu descends en courant la terrasse Odorante, et tes faibles pas s'embarrassent Parmi les fleurs. |
Par un après-midi de l'automne, au mirage De ce tremble inconstant que varient les nuages, Ah ! verrais-je encor(e) se farder ton visage D'ombre et de soleil ? |
(Contrerimes)
rayane- Nombre de messages : 1418
Date d'inscription : 23/09/2008
Thierry François : es-tu sincère?
Es-tu sincère ?
Es-tu sincère quand tu ne dis rien
Et tu te sers contre moi
Comme si ton corps qui a froid
Me disait reste... ?
Es-tu sincère quand tu ne dis rien
Et plonges ton regard dans le mien
Jusqu'à toucher, au plus profond de moi,
Mon âme de tes mains ?
Es-tu sincère quand tu ne dis rien
Et tu te sers contre moi
Comme si ton corps qui a froid
Me disait reste... ?
Es-tu sincère quand tu ne dis rien
Et plonges ton regard dans le mien
Jusqu'à toucher, au plus profond de moi,
Mon âme de tes mains ?
Nadej-isis- Nombre de messages : 958
Date d'inscription : 15/03/2010
Paul Valéry
Les pas
Tes pas, enfants de
mon silence,
Saintement, lentement placés,
Vers le lit de ma vigilance
Procèdent muets et glacés.
Personne pure, ombre divine,
Qu'ils sont doux, tes pas retenus !
Dieux !... tous les dons que je devine
Viennent à moi sur ces pieds nus !
Si, de tes lèvres
avancées,
Tu prépares pour l'apaiser,
A l'habitant de mes pensées
La nourriture d'un baiser,
Ne hâte pas
cet acte tendre,
Douceur d'être et de n'être pas,
Car j'ai vécu de vous attendre,
Et mon coeur n'était que vos pas.
Paul
Valéry
Extrait de
Poésies - Charmes
éd. Poésie/Gallimard
Tes pas, enfants de
mon silence,
Saintement, lentement placés,
Vers le lit de ma vigilance
Procèdent muets et glacés.
Personne pure, ombre divine,
Qu'ils sont doux, tes pas retenus !
Dieux !... tous les dons que je devine
Viennent à moi sur ces pieds nus !
Si, de tes lèvres
avancées,
Tu prépares pour l'apaiser,
A l'habitant de mes pensées
La nourriture d'un baiser,
Ne hâte pas
cet acte tendre,
Douceur d'être et de n'être pas,
Car j'ai vécu de vous attendre,
Et mon coeur n'était que vos pas.
Paul
Valéry
Extrait de
Poésies - Charmes
éd. Poésie/Gallimard
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Passé
Tu avais jadis, lorsque je t'ai prise, il y a trois ans, des timidités, des pudeurs exquises. Je te les ai désapprises. Je les regrette à présent. A présent, tu viens, tu te déshabilles, tu noues tes cheveux, tu me tends ton corps... Tu n'étais pas si prompte alors. Je t'appelais : ma jeune fille. Tu t'approchais craintivement. Tu avais peur de la lumière. Dans nos plus grands embrassements, je ne t'avais pas tout entière... Je t'en voulais. J'étais avide, ce pauvre baiser trop candide, de le sentir répondre au mien. Je te disais, tu t'en souviens : « Vous ne seriez pas si timide si vous m'aimiez tout à fait bien !... » Et maintenant je la regrette cette enfant au front sérieux, qui pour être un peu plus secrète mettait son bras nu sur ses yeux. | |
Auteur : Paul Géraldy (1885-1983) |
davidof- Nombre de messages : 2697
loisirs : pêche, voyage, music...
Date d'inscription : 21/05/2008
Absence
Ce n'est pas dans le moment où tu pars que tu me quittes. Laisse-moi, va, ma petite, il est tard, sauve-toi vite! Plus encor que tes visites j'aime leurs prolongements. Tu m'es plus présente, absente. Tu me parles. Je te vois. Moins proche, plus attachante, moins vivante, plus touchante, tu me hantes, tu m'enchantes! Je n'ai plus besoin de toi. Mais déjà pâle, irréelle, trouble, hésitante, infidèle, tu te dissous dans le temps. Insaisissable, rebelle, tu m'échappes, je t'appelle. Tu me manques, je t'attends! | |
Auteur : Paul Géraldy (1885-1983) |
davidof- Nombre de messages : 2697
loisirs : pêche, voyage, music...
Date d'inscription : 21/05/2008
pour t'empêcher de courir au trépas
Puisque, ... |
Puisque, pour t'empêcher de courir au trépas, Ta vie et ton honneur sont de faibles appas, Si jamais je t'aimai, cher Rodrigue, en revanche, Défends-toi maintenant pour m'ôter à don Sanche ; Combats pour m'affranchir d'une condition Qui me donne à l'objet de mon aversion. Te dirai-je encore plus ? va, songe à ta défense, Pour forcer mon devoir pour m'imposer silence ; Et si tu sens pour moi ton coeur encore épris, Sors vainqueur d'un combat dont Chiméne est le prix. Adieu : ce mot lâché me fait rougir de honte. | |
Auteur : Pierre Corneille (1606-1684) |
sandrine jillou- Nombre de messages : 1700
loisirs : écrire, courir, vélo.
Date d'inscription : 08/10/2008
Si...
Si d'un triste devoir la juste violence... |
Si d'un triste devoir la juste violence, Qui me fait malgré moi poursuivre ta vaillance, Prescrit à ton amour une si forte loi Qu'il te rend sans défense à qui combat pour moi, En cet aveuglement ne perds pas la mémoire Qu'ainsi que de ta vie il y va de ta gloire, Et que, dans quelque éclat que Rodrigue ait vécu, Quand on le saura mort, on le croira vaincu. Ton honneur t'est plus cher que je ne te suis chère, Puisqu'il trempe tes mains dans le sang de mon père, Et te fait renoncer malgré ta passion, À l'espoir le plus doux de ma possession : Je t’envois cependant faire si peu de conte, Que sans rendre combat tu veux qu'on te surmonte. Quelle inégalité ravale ta vertu ? Pourquoi ne l'as-tu plus ? ou pourquoi l'avais-tu ? Quoi ! n'es-tu généreux que pour me faire outrage ? S'il ne faut m'offenser n'as-tu point de courage ? Et traites-tu mon père avec tant de rigueur Qu'après l'avoir vaincu tu souffres un vainqueur ? Va, sans vouloir mourir laisse-moi te poursuivre, Et défends ton honneur si tu veux ne plus vivre. | |
Auteur : Pierre Corneille (1606-1684) |
sandrine jillou- Nombre de messages : 1700
loisirs : écrire, courir, vélo.
Date d'inscription : 08/10/2008
Blaise Cendrars
Tu m'as dit si tu m'écris Ne tape pas tout à la machine Ajoute une ligne de ta main Un mot un rien oh pas grand chose Oui oui oui oui oui oui oui oui Ma Remington est belle pourtant Je l'aime beaucoup et travaille bien Mon écriture est nette est claire On voit très bien que c'est moi qui l'ai tapée Il y a des blancs que je suis seul à savoir faire Vois donc l'oeil qu'à ma page Pourtant, pour te faire plaisir j'ajoute à l'encre Deux trois mots Et une grosse tache d'encre Pour que tu ne puisses pas les lire. |
magda- Nombre de messages : 1253
Date d'inscription : 28/03/2010
Rabindranath Tagore
De peur que je n'apprenne à te connaître trop facilement, tu joues avec moi. Tu m'éblouis de tes éclats de rire pour cacher tes larmes. Je connais tes artifices. Jamais tu ne dis le mot que tu voudrais dire. De peur que je ne t'apprécie pas, tu m'échappes de cent façons. De peur que je te confonde avec la foule, tu te tiens seule à part. Je connais tes artifices. Jamais tu ne prends le chemin que tu voudrais prendre. Tu demandes plus que les autres, c'est pourquoi tu es silencieuse. Avec une folâtre insouciance, tu évites mes dons. Je connais tes artifices. Jamais tu ne prends ce que tu voudrais prendre. (Le Jardinier d'amour, XXXV) |
magda- Nombre de messages : 1253
Date d'inscription : 28/03/2010
Shelley
Percy Bysshe Shelley
To a Skylark
Percy Bysshe Shelley
To a Skylark
To a Skylark
Percy Bysshe Shelley
To a Skylark
Hail to thee, blithe Spirit! Bird thou never wert, That from Heaven, or near it, Pourest thy full heart In profuse strains of unpremeditated art. Higher still and higher From the earth thou springest Like a cloud of fire; The blue deep thou wingest, And singing still dost soar, and soaring ever singest. In the golden lightning Of the sunken sun O'er which clouds are bright'ning, Thou dost float and run, Like an unbodied joy whose race is just begun. The pale purple even Melts around thy flight; Like a star of Heaven In the broad daylight Thou art unseen, but yet I hear thy shrill delight: Keen as are the arrows Of that silver sphere, Whose intense lamp narrows In the white dawn clear Until we hardly see -- we feel that it is there. All the earth and air With thy voice is loud. As, when night is bare, From one lonely cloud The moon rains out her beams, and heaven is overflowed. What thou art we know not; What is most like thee? From rainbow clouds there flow not Drops so bright to see As from thy presence showers a rain of melody. Like a poet hidden In the light of thought, Singing hymns unbidden, Till the world is wrought To sympathy with hopes and fears it heeded not: Like a high-born maiden In a palace tower, Soothing her love-laden Soul in secret hour With music sweet as love, which overflows her bower: Like a glow-worm golden In a dell of dew, Scattering unbeholden Its aerial hue Among the flowers and grass, which screen it from the view: Like a rose embowered In its own green leaves, By warm winds deflowered, Till the scent it gives Makes faint with too much sweet these heavy-winged thieves. | A une Alouette Salut à toi, Esprit joyeux! Car oiseau jamais tu ne fus Qui dans le ciel, et presqu'aux Cieux Epanche en longs accents profus Un coeur empli de sons qu'aucun art n'a conçus. De la terre où tu prends essor, Nuage de feu jaillissant, Tu t'élèves plus haut encore Loin au-dessus de l'océan Ne cessant l'ascension, ta chanson ne cessant. Dans le soleil crépusculaire Et l'or de son évanescence Où les nuées se font plus claires Tu sembles flotter, puis t'élances Comme une joie sans corps dont la course commence. Même pâleur et cramoisi S'effacent quand tu les pourfends; Comme une étoile en plein midi, Nul ne te voit au firmament, Pourtant j'entends le cri de ton enchantement; Ardent comme là-haut la sphère Aux si vives flèches d'argent, Mais dont s'estompe la lumière Dans la clarté du matin blanc Jusqu'à n'être vue guère, que l'on sent là pourtant. Partout sur terre et dans les airs Ta puissante voix retentit Comme quand la lune à travers Le seul nuage de la nuit Inonde tout le ciel de lumineuse pluie. Ce que tu es nous ignorons; Qu'est-ce qui le mieux te décrit? Car les gouttes d'arc-en-ciel n'ont Des nues jamais resplendi Comme tombe l'averse de ta mélodie. Ainsi le poète oublié Dans sa lumière intérieure, Chantant, sans en être prié, L'hymne à ses espoirs et ses peurs Aux hommes ébahis d'y découvrir les leurs; Ainsi la noble damoiselle Au palais, dans sa haute tour, Qui des musiques les plus belles Berce son coeur épris d'amour Sans savoir qu'elle charme aussi toute la cour; Ainsi le ver luisant doré Dont la couleur seule est perçue Au fond d'un vallon de rosée, Parsemant ce halo diffus Parmi l'herbe et les fleurs où lui est hors de vue; Ainsi le rosier habillé Du feuillage vert de ses fleurs Que le vent brûlant vient piller Mais dont l'odorante douceur Fera s'évanouir l'aérien détrousseur. L'averse vernale et son bruit Sur les herbes qui étincellent, Les fleurs éveillées par la pluie, Joies pures et vives, certes, mais elles Ne surpassent jamais ta musique éternelle. Apprends-nous donc, sylphe ou oiseau, Les doux pensers qui sont les tiens; Je n'ai jamais entendu mots D'éloge à l'amour ou au vin Déclamés en un flot de bonheur si divin. Chants de triomphe et choeurs nuptiaux, Si à ta voix on les compare, Nous paraissent creux, sonnent faux Et ne sont que vaines fanfares Auxquelles font défaut les choses les plus rares. Quelle est la source, quel est l'objet De cette chantante fontaine? Des bois? Des vagues? De hauts sommets? Des formes de ciel ou de plaine? L'amour de ton espèce? Le mépris de la peine? Car dans ton pur ravissement La langueur ne trouve point place; Et l'ombre du désagrément Jamais même ne te menace; Tu aimes, mais de l'amour ignores ce qui lasse. En éveil, ou lorsque tu dors, N'est-ce pas qu'en toi s'illumine Plus de vérité sur la mort Que les mortels n'en imaginent, Pour que coulent de toi notes si cristallines? Nous voulons demain et hier, Après eux soupirons sans cesse; Dans nos rires les plus sincères, Il est toujours quelque détresse; Et nos chants sont plus beaux qui parlent de tristesse. Pourtant si nous avions pouvoir D'oublier peur, orgueil et haine, Si nous étions nés pour avoir De la vie ni larmes ni peine, Comme ta joie dès lors nous paraîtrait lointaine. Ton art, mieux que tous les ténors Qui touchent l'âme profonde, Ton art, mieux que tous les trésors Dont tant de grands livres abondent, Servirait le poète, ô oublieux du monde! Apprends-moi un peu du plaisir Connu d'un coeur toujours content, Pareil harmonieux délire Coulerait alors dans mon chant; Le monde m'entendrait, comme moi je t'entends! Trad. Jean-Luc Wronski |
magda- Nombre de messages : 1253
Date d'inscription : 28/03/2010
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