poèmes: Mai
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poèmes: Mai
Mai
Le mai le joli mai en barque sur le Rhin
Des dames regardaient du haut de la montagne
Vous êtes si jolies mais la barque s'éloigne
Qui donc a fait pleurer les saules riverains
Or des vergers fleuris se figeaient en arrière
Les pétales tombés des cerisiers de mai
Sont les ongles de celle que j'ai tant aimée
Les pétales flétris sont comme ses paupières
Sur le chemin du bord du fleuve lentement
Un ours un singe un chien menés par des tziganes
Suivaient une roulotte traînée par un âne
Tandis que s'éloignait dans les vignes rhénanes
Sur un fifre lointain un air de régiment
Le mai le joli mai a paré les ruines
De lierre de vigne vierge et de rosiers
Le vent du Rhin secoue sur le bord les osiers
Et les roseaux jaseurs et les fleurs nues des vignesGuillaume Apollinaire
(1880 - 1918)
Le mai le joli mai en barque sur le Rhin
Des dames regardaient du haut de la montagne
Vous êtes si jolies mais la barque s'éloigne
Qui donc a fait pleurer les saules riverains
Or des vergers fleuris se figeaient en arrière
Les pétales tombés des cerisiers de mai
Sont les ongles de celle que j'ai tant aimée
Les pétales flétris sont comme ses paupières
Sur le chemin du bord du fleuve lentement
Un ours un singe un chien menés par des tziganes
Suivaient une roulotte traînée par un âne
Tandis que s'éloignait dans les vignes rhénanes
Sur un fifre lointain un air de régiment
Le mai le joli mai a paré les ruines
De lierre de vigne vierge et de rosiers
Le vent du Rhin secoue sur le bord les osiers
Et les roseaux jaseurs et les fleurs nues des vignesGuillaume Apollinaire
(1880 - 1918)
Nadej-isis- Nombre de messages : 958
Date d'inscription : 15/03/2010
Maurice Carême:Le muguet de mai
Le de mai
(Convallaria majalis) appelé aussi clochette des bois, est une plante
ornementale vivace, qu'on s'offre traditionnellement au 1er mai.
Le symbolise le bonheur et la joie pour la saison à venir, voire
pour l'année. Sa délicatesse, son délicieux parfum et sa fraîcheur
symbolisent l'admiration de la beauté de celui qui l'offre à la
personne qui le reçoit.
Alors, voici mon offrande à toutes et tous...
Et ce joli poème de Maurice Carême :
"Cloches naïves du ,
Carillonnez ! car voici Mai !
Sous une averse de lumière,
Les arbres chantent au verger,
Et les graines du potager
Sortent en riant de la terre.
Carillonnez ! car voici Mai !
Cloches naïves du !
Les yeux brillants, l'âme légère,
Les fillettes s'en vont au bois
Rejoindre les fées qui, déjà,
Dansent en rond sur la bruyère.
Carillonnez ! car voici Mai !
Cloches naïves du !"
(Convallaria majalis) appelé aussi clochette des bois, est une plante
ornementale vivace, qu'on s'offre traditionnellement au 1er mai.
Le symbolise le bonheur et la joie pour la saison à venir, voire
pour l'année. Sa délicatesse, son délicieux parfum et sa fraîcheur
symbolisent l'admiration de la beauté de celui qui l'offre à la
personne qui le reçoit.
Alors, voici mon offrande à toutes et tous...
Et ce joli poème de Maurice Carême :
"Cloches naïves du ,
Carillonnez ! car voici Mai !
Sous une averse de lumière,
Les arbres chantent au verger,
Et les graines du potager
Sortent en riant de la terre.
Carillonnez ! car voici Mai !
Cloches naïves du !
Les yeux brillants, l'âme légère,
Les fillettes s'en vont au bois
Rejoindre les fées qui, déjà,
Dansent en rond sur la bruyère.
Carillonnez ! car voici Mai !
Cloches naïves du !"
Nadej-isis- Nombre de messages : 958
Date d'inscription : 15/03/2010
Robert Desnos: 8 mai en poésie
8 mai en poésie
"Ce cœur qui haïssait la guerre
voilà qu'il bat pour le combat et la bataille !
Ce cœur qui ne battait qu'au rythme des marées, à celui des saisons,
à celui des heures du jour et de la nuit,
Voilà qu'il se gonfle et qu'il envoie dans les veines
un sang brûlant de salpêtre et de haine.
Et qu'il mène un tel bruit dans la cervelle que les oreilles en sifflent
Et qu'il n'est pas possible que ce bruit ne se répande pas dans la ville et la campagne
Comme le son d'une cloche appelant à l'émeute et au combat.
Écoutez, je l'entends qui me revient renvoyé par les échos.
Mais non, c'est le bruit d'autres cœurs, de millions d'autres cœurs
battant comme le mien à travers la France.
Ils battent au même rythme pour la même besogne tous ces cœurs,
Leur bruit est celui de la mer à l'assaut des falaises
Et tout ce sang porte dans des millions de cervelles un même mot d'ordre :
Révolte contre Hitler et mort à ses partisans !
Pourtant ce cœur haïssait la guerre et battait au rythme des saisons,
Mais un seul mot : Liberté a suffi à réveiller les vieilles colères
Et des millions de Français se préparent dans l'ombre
à la besogne que l'aube proche leur imposera.
Car ces cœurs qui haïssaient la guerre battaient pour la liberté
au rythme même des saisons et des marées,
du jour et de la nuit."
Robert Desnos "Ce cœur qui haïssait la guerre
voilà qu'il bat pour le combat et la bataille !
Ce cœur qui ne battait qu'au rythme des marées, à celui des saisons,
à celui des heures du jour et de la nuit,
Voilà qu'il se gonfle et qu'il envoie dans les veines
un sang brûlant de salpêtre et de haine.
Et qu'il mène un tel bruit dans la cervelle que les oreilles en sifflent
Et qu'il n'est pas possible que ce bruit ne se répande pas dans la ville et la campagne
Comme le son d'une cloche appelant à l'émeute et au combat.
Écoutez, je l'entends qui me revient renvoyé par les échos.
Mais non, c'est le bruit d'autres cœurs, de millions d'autres cœurs
battant comme le mien à travers la France.
Ils battent au même rythme pour la même besogne tous ces cœurs,
Leur bruit est celui de la mer à l'assaut des falaises
Et tout ce sang porte dans des millions de cervelles un même mot d'ordre :
Révolte contre Hitler et mort à ses partisans !
Pourtant ce cœur haïssait la guerre et battait au rythme des saisons,
Mais un seul mot : Liberté a suffi à réveiller les vieilles colères
Et des millions de Français se préparent dans l'ombre
à la besogne que l'aube proche leur imposera.
Car ces cœurs qui haïssaient la guerre battaient pour la liberté
au rythme même des saisons et des marées,
du jour et de la nuit."
Nadej-isis- Nombre de messages : 958
Date d'inscription : 15/03/2010
Alfred de MUSSET: La nuit de mai
- Alfred de MUSSET (1810-1857)
La nuit de mai
LA MUSE
Poète, prends ton luth et me donne un baiser ;
La fleur de l'églantier sent ses bourgeons éclore,
Le printemps naît ce soir ; les vents vont s'embraser ;
Et la bergeronnette, en attendant l'aurore,
Aux premiers buissons verts commence à se poser.
Poète, prends ton luth, et me donne un baiser.
LE POÈTE
Comme il fait noir dans la vallée !
J'ai cru qu'une forme voilée
Flottait là-bas sur la forêt.
Elle sortait de la prairie ;
Son pied rasait l'herbe fleurie ;
C'est une étrange rêverie ;
Elle s'efface et disparaît.
LA MUSE
Poète, prends ton luth ; la nuit, sur la pelouse,
Balance le zéphyr dans son voile odorant.
La rose, vierge encor, se referme jalouse
Sur le frelon nacré qu'elle enivre en mourant.
Écoute ! tout se tait ; songe à ta bien-aimée.
Ce soir, sous les tilleuls, à la sombre ramée
Le rayon du couchant laisse un adieu plus doux.
Ce soir, tout va fleurir : l'immortelle nature
Se remplit de parfums, d'amour et de murmure,
Comme le lit joyeux de deux jeunes époux.
LE POÈTE
Pourquoi mon coeur bat-il si vite ?
Qu'ai-je donc en moi qui s'agite
Dont je me sens épouvanté ?
Ne frappe-t-on pas à ma porte ?
Pourquoi ma lampe à demi morte
M'éblouit-elle de clarté ?
Dieu puissant ! tout mon corps frissonne.
Qui vient ? qui m'appelle ? - Personne.
Je suis seul ; c'est l'heure qui sonne ;
Ô solitude ! ô pauvreté !
LA MUSE
Poète, prends ton luth ; le vin de la jeunesse
Fermente cette nuit dans les veines de Dieu.
Mon sein est inquiet ; la volupté l'oppresse,
Et les vents altérés m'ont mis la lèvre en feu.
Ô paresseux enfant ! regarde, je suis belle.
Notre premier baiser, ne t'en souviens-tu pas,
Quand je te vis si pâle au toucher de mon aile,
Et que, les yeux en pleurs, tu tombas dans mes bras ?
Ah ! je t'ai consolé d'une amère souffrance !
Hélas ! bien jeune encor, tu te mourais d'amour.
Console-moi ce soir, je me meurs d'espérance ;
J'ai besoin de prier pour vivre jusqu'au jour.
LE POÈTE
Est-ce toi dont la voix m'appelle,
Ô ma pauvre Muse ! est-ce toi ?
Ô ma fleur ! ô mon immortelle !
Seul être pudique et fidèle
Où vive encor l'amour de moi !
Oui, te voilà, c'est toi, ma blonde,
C'est toi, ma maîtresse et ma soeur !
Et je sens, dans la nuit profonde,
De ta robe d'or qui m'inonde
Les rayons glisser dans mon coeur.
LA MUSE
Poète, prends ton luth ; c'est moi, ton immortelle,
Qui t'ai vu cette nuit triste et silencieux,
Et qui, comme un oiseau que sa couvée appelle,
Pour pleurer avec toi descends du haut des cieux.
Viens, tu souffres, ami. Quelque ennui solitaire
Te ronge, quelque chose a gémi dans ton coeur ;
Quelque amour t'est venu, comme on en voit sur terre,
Une ombre de plaisir, un semblant de bonheur.
Viens, chantons devant Dieu ; chantons dans tes pensées,
Dans tes plaisirs perdus, dans tes peines passées ;
Partons, dans un baiser, pour un monde inconnu,
Éveillons au hasard les échos de ta vie,
Parlons-nous de bonheur, de gloire et de folie,
Et que ce soit un rêve, et le premier venu.
Inventons quelque part des lieux où l'on oublie ;
Partons, nous sommes seuls, l'univers est à nous.
Voici la verte Écosse et la brune Italie,
Et la Grèce, ma mère, où le miel est si doux,
Argos, et Ptéléon, ville des hécatombes,
Et Messa la divine, agréable aux colombes,
Et le front chevelu du Pélion changeant ;
Et le bleu Titarèse, et le golfe d'argent
Qui montre dans ses eaux, où le cygne se mire,
La blanche Oloossone à la blanche Camyre.
Dis-moi, quel songe d'or nos chants vont-ils bercer ?
D'où vont venir les pleurs que nous allons verser ?
Ce matin, quand le jour a frappé ta paupière,
Quel séraphin , courbé sur ton chevet,
Secouait des lilas dans sa robe légère,
Et te contait tout bas les amours qu'il rêvait ?
Chanterons-nous l'espoir, la tristesse ou la joie ?
Tremperons-nous de sang les bataillons d'acier ?
Suspendrons-nous l'amant sur l'échelle de soie ?
Jetterons-nous au vent l'écume du coursier ?
Dirons-nous quelle main, dans les lampes sans nombre
De la maison céleste, allume nuit et jour
L'huile sainte de vie et d'éternel amour ?
Crierons-nous à Tarquin : " Il est temps, voici l'ombre ! "
Descendrons-nous cueillir la perle au fond des mers ?
Mènerons-nous la chèvre aux ébéniers amers ?
Montrerons-nous le ciel à la Mélancolie ?
Suivrons-nous le chasseur sur les monts escarpés ?
La biche le regarde ; elle pleure et supplie ;
Sa bruyère l'attend ; ses faons sont nouveau-nés ;
Il se baisse, il l'égorge, il jette à la curée
Sur les chiens en sueur son coeur encor vivant.
Peindrons-nous une vierge à la joue empourprée,
S'en allant à la messe, un page la suivant,
Et d'un regard distrait, à côté de sa mère,
Sur sa lèvre entr'ouverte oubliant sa prière ?
Elle écoute en tremblant, dans l'écho du pilier,
Résonner l'éperon d'un hardi cavalier.
Dirons-nous aux héros des vieux temps de la France
De monter tout armés aux créneaux de leurs tours,
Et de ressusciter la naïve romance
Que leur gloire oubliée apprit aux troubadours ?
Vêtirons-nous de blanc une molle élégie ?
L'homme de Waterloo nous dira-t-il sa vie,
Et ce qu'il a fauché du troupeau des humains
Avant que l'envoyé de la nuit éternelle
Vînt sur son tertre vert l'abattre d'un coup d'aile,
Et sur son coeur de fer lui croiser les deux mains ?
Clouerons-nous au poteau d'une satire altière
Le nom sept fois vendu d'un pâle pamphlétaire,
Qui, poussé par la faim, du fond de son oubli,
S'en vient, tout grelottant d'envie et d'impuissance,
Sur le front du génie insulter l'espérance,
Et mordre le laurier que son souffle a sali ?
Prends ton luth ! prends ton luth ! je ne peux plus me taire ;
Mon aile me soulève au souffle du printemps.
Le vent va m'emporter ; je vais quitter la terre.
Une larme de toi ! Dieu m'écoute ; il est temps.
LE POÈTE
S'il ne te faut, ma soeur chérie,
Qu'un baiser d'une lèvre amie
Et qu'une larme de mes yeux,
Je te les donnerai sans peine ;
De nos amours qu'il te souvienne,
Si tu remontes dans les cieux.
Je ne chante ni l'espérance,
Ni la gloire, ni le bonheur,
Hélas ! pas même la souffrance.
La bouche garde le silence
Pour écouter parler le coeur.
LA MUSE
Crois-tu donc que je sois comme le vent d'automne,
Qui se nourrit de pleurs jusque sur un tombeau,
Et pour qui la douleur n'est qu'une goutte d'eau ?
Ô poète ! un baiser, c'est moi qui te le donne.
L'herbe que je voulais arracher de ce lieu,
C'est ton oisiveté ; ta douleur est à Dieu.
Quel que soit le souci que ta jeunesse endure,
Laisse-la s'élargir, cette sainte blessure
Que les noirs séraphins t'ont faite au fond du coeur :
Rien ne nous rend si grands qu'une grande douleur.
Mais, pour en être atteint, ne crois pas, ô poète,
Que ta voix ici-bas doive rester muette.
Les plus désespérés sont les chants les plus beaux,
Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots.
Lorsque le pélican, lassé d'un long voyage,
Dans les brouillards du soir retourne à ses roseaux,
Ses petits affamés courent sur le rivage
En le voyant au loin s'abattre sur les eaux.
Déjà, croyant saisir et partager leur proie,
Ils courent à leur père avec des cris de joie
En secouant leurs becs sur leurs goitres hideux.
Lui, gagnant à pas lents une roche élevée,
De son aile pendante abritant sa couvée,
Pêcheur mélancolique, il regarde les cieux.
Le sang coule à longs flots de sa poitrine ouverte ;
En vain il a des mers fouillé la profondeur ;
L'Océan était vide et la plage déserte ;
Pour toute nourriture il apporte son coeur.
Sombre et silencieux, étendu sur la pierre
Partageant à ses fils ses entrailles de père,
Dans son amour sublime il berce sa douleur,
Et, regardant couler sa sanglante mamelle,
Sur son festin de mort il s'affaisse et chancelle,
Ivre de volupté, de tendresse et d'horreur.
Mais parfois, au milieu du divin sacrifice,
Fatigué de mourir dans un trop long supplice,
Il craint que ses enfants ne le laissent vivant ;
Alors il se soulève, ouvre son aile au vent,
Et, se frappant le coeur avec un cri sauvage,
Il pousse dans la nuit un si funèbre adieu,
Que les oiseaux des mers désertent le rivage,
Et que le voyageur attardé sur la plage,
Sentant passer la mort, se recommande à Dieu.
Poète, c'est ainsi que font les grands poètes.
Ils laissent s'égayer ceux qui vivent un temps ;
Mais les festins humains qu'ils servent à leurs fêtes
Ressemblent la plupart à ceux des pélicans.
Quand ils parlent ainsi d'espérances trompées,
De tristesse et d'oubli, d'amour et de malheur,
Ce n'est pas un concert à dilater le coeur.
Leurs déclamations sont comme des épées :
Elles tracent dans l'air un cercle éblouissant,
Mais il y pend toujours quelque goutte de sang.
LE POÈTE
Ô Muse ! spectre insatiable,
Ne m'en demande pas si long.
L'homme n'écrit rien sur le sable
À l'heure où passe l'aquilon.
J'ai vu le temps où ma jeunesse
Sur mes lèvres était sans cesse
Prête à chanter comme un oiseau ;
Mais j'ai souffert un dur martyre,
Et le moins que j'en pourrais dire,
Si je l'essayais sur ma lyre,
La briserait comme un roseau.
Nadej-isis- Nombre de messages : 958
Date d'inscription : 15/03/2010
Mai-François Coppée
Mai
Depuis un mois, chère exilée,
Loin de mes yeux tu t'en allas,
Et j'ai vu fleurir les lilas
Avec ma peine inconsolée.
Seul, je fuis ce ciel clair et beau
Dont l'ardent effluve me trouble,
Car l'horreur de l'exil se double
De la splendeur du renouveau.
En vain j'entends contre les vitres,
Dans la chambre où je m'enfermai,
Les premiers insectes de Mai
Heurter leurs maladroits élytres;
En vain le soleil a souri;
Au printemps je ferme ma porte
Et veux seulement qu'on m'apporte
Un rameau de lilas fleuri;
Car l'amour dont mon âme est pleine
Retrouve, parmi ses douleurs,
Ton regard dans ces chères fleurs
Et dans leur parfum ton haleine.
Depuis un mois, chère exilée,
Loin de mes yeux tu t'en allas,
Et j'ai vu fleurir les lilas
Avec ma peine inconsolée.
Seul, je fuis ce ciel clair et beau
Dont l'ardent effluve me trouble,
Car l'horreur de l'exil se double
De la splendeur du renouveau.
En vain j'entends contre les vitres,
Dans la chambre où je m'enfermai,
Les premiers insectes de Mai
Heurter leurs maladroits élytres;
En vain le soleil a souri;
Au printemps je ferme ma porte
Et veux seulement qu'on m'apporte
Un rameau de lilas fleuri;
Car l'amour dont mon âme est pleine
Retrouve, parmi ses douleurs,
Ton regard dans ces chères fleurs
Et dans leur parfum ton haleine.
chayma- Nombre de messages : 512
loisirs : lecture,marche, cuisine
Humeur : Printanière
Date d'inscription : 05/06/2008
Jardin du mois de mai:Charles Trenet
Poème du moi mai
Jardin du mois de mai. Chérie, comme il fait doux. Le vent s'est endormi. Déjà, la brume vient danser après la pluie. Une hirondelle bleue écrit des mots d'amour dans le ciel Et je pense aux beaux jours. Jardin du mois de mai, où êtes-vous ce soir? Jardin fleuri, nos coeurs se sont aimés Par une nuit de tendre espoir. Jardin du souvenir, mon premier rendez-vous Désir charmant et soudain désir fou. Tout tourne autour de nous. Depuis, j'ai voyagé là-haut souvent dans de beaux nuages, Changeant d'amour comme l'oiseau change de paysage... Mais rien n'a pu changer au jardin de mon coeur. Mon seul amour y dort vivant et nu comme une belle fleur... Je vous écris de loin, d'un pays merveilleux Où les choses vous parlent quand on ferme les yeux. La chambre que j'habite est chambre de voleur Car j'abrite la vie, le temps, les heures... Jardin du mois de mai, vous êtes là ce soir, Jardin fleuri où nos coeurs vont s'aimer Dans l'ombre ardente du ciel noir. Tes bras qui vont s'ouvrir, je les caresse encor. Comme autrefois ta bouche est près de moi. Je sens vibrer ton corps. Depuis j'ai voyagé là-haut souvent dans de beaux nuages, Changeant d'amour comme l'oiseau change de paysage... Mais rien n'a pu changer au jardin de mon coeur. Mon seul amour y dort vivant et nu comme une belle fleur... |
Charles Trenet (1913-2001)
yassine- Nombre de messages : 713
Date d'inscription : 21/03/2010
Francis Lemarque: Le temps du muguet
Le temps du
Il est revenu le temps du
Comme un vieil ami retrouvé
Il est revenu flâner le long des quais
Jusqu'au banc où je t'attendais
Et j'ai vu refleurir
L'éclat de ton sourire
Aujourd'hui plus beau que jamais
Le temps du ne dure jamais
Plus longtemps que le mois de mai
Quand tous ses bouquets déjà se sont fanés
Pour nous deux rien n'aura changé
Aussi belle qu'avant
Notre chanson d'amour
Chantera comme au premier jour
Il s'en est allé le temps du
Comme un vieil ami fatigué
Pour toute une année pour se faire oublier
En partant il nous a laissé
Un peu de son printemps
Un peu de ses vingt ans
Pour s'aimer pour s'aimer longtemps.
Texte: Francis Lemarque
yassine- Nombre de messages : 713
Date d'inscription : 21/03/2010
Brises printanières
Brises printanières Voici revenir le printemps Ébattez-vous joyeux enfants Le papillon voltige au champ Ébattez-vous c'est le printemps L'herbe pousse et déjà l'oiseau Cache son nid dans la rivière Au fond du vallon le ruisseau Fuit avec un plus doux mouvement Au bois la bruyère fleurit Dans les prés l'agnelet bondit Sur les coteaux tout reverdit Tout s'éveille chante et sourit Déjà l'aubépine est en fleurs Déjà pleure la tourterelle Du lilas les fraîches senteurs Nous ont ramené l'hirondelle Alouettes, linots, pinsons Font entendre les plus doux sons La brise à travers les buissons Redit ses douces chansons Mais le rossignol dans les bois Jette en vain ses notes perlées Enfants vos caressantes voix Sont plus tendrement modulées Criez, chantez chers innocents Restez simples et confiants Comme des papillons au champ Ébattez-vous c'est le printemps |
daté du
5 mars 1901, ayant appartenu à Alice Morel, née en 1884.
Ce sont
les paroles d'une chanson dont l'auteur demeure inconnu.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Mai.
Mai. Je m'engouffre dans l'amour Comme une abeille dans les fleurs Vénus ma déesse-protection Rappelle à moi mon Papillon ! Que dire de mai et des muguets Des lilas mauve et blancs Des amours-odeurs de printemps Du vent dans les cerfs-volants De l'oiseau virevoltant De mon amant dans les nuages Et moi qui change d'âge ! Que c'est la vie qui renaît en ce temps fou du mois de mai ! |
Ode
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
MAI-Jean-Antoine Roucher
MAI
Du mois, cher à Vénus, la course est terminée.
Son frère, nouveau roi des beaux jours de l' année,
Descendu de l' éther sur un nuage d' or,
Aux grâces du printems vient ajouter encor.
Propice aux doctes soeurs, il attend leur hommage;
Il vient le réclamer. Ah! Puisse son image
Respirer aussi fraîche, aussi belle en mes vers
Que les fleurs, dont lui-même embellit l' univers:
Mais l' art a-t-il jamais égalé la nature?
Du plus savant pinceau la magique imposture
Peut-elle, en déployant le charme des couleurs,
Saisir dans tous ses traits la plus humble des fleurs?
Non, non: tous nos tableaux sont bien loin du modèle,
Et nous n' offrons jamais qu' une esquisse infidèle.
Eh bien! Dussé je voir mes informes essais
Avorter en naissant et languir sans succès,
J' aurai goûté du moins cette ivresse touchante,
Que donne la nature au mortel qui la chante:
Ses jours coulent en paix sous un heureux destin.
Qu' il est doux en effet, au retour du matin,
Qu' il est doux d' égarer sa vue et sa pensée
Sur cette plaine, au loin d' un beau verd tapissée!
Que j' aime à contempler ces vallons, enrichis
De superbes moissons et de pommiers blanchis;
Ces limpides étangs, la paix de leur rivage,
Ces jardins, ces forêts, cette chaîne sauvage
De rocs, qui l' un sur l' autre au hazard suspendus;
Couronnent vingt hameaux à leurs piés étendus?
Ici, dans sa beauté le printems se déploie;
Ici, sur le gazon, je renaîs à la joie;
Je suis heureux: un calme, aussi pur que les cieux;
M' enlève dans l' extase, et m' approche des dieux.
À moi-même rendu, je vais jouir encore,
Le long de ce ruisseau, que l' églantier décore,
Je promène mes pas de détour en détour;
Je le vois se cacher, se montrer tour à tour:
Je descends avec lui dans la vallée ombreuse,
Agreste labyrinthe, où ma voix amoureuse
A soupiré jadis mes plaisirs, mes tourmens.
Ce lieu réveille en moi de trop chers sentimens,
Et par dégrés, au sein de la mélancolie,
Mon ame doucement tombe, rêve et s' oublie.
Quand frappé tout-à-coup d' une éclatante voix
J' écoute, et reconnois l' Orphée ami des bois,
Le tendre oiseau, caché sous un taillis sauvage,
De ses tons variés animant le rivage,
Traîne tantôt sa voix en soupirs languissans,
Tantôt la précipite en rapides accens,
La coupe quelquefois d' un gracieux silence,
Et plus brillant encor, la roule et la balance.
Vingt fois renaît le jour dans l' orient vermeil,
Tandis que cet oiseau refusant le sommeil,
S' obstine à célébrer son amoureuse histoire:
Hélas! Il ne fait pas que ses chants de victoire
(extrait)
Du mois, cher à Vénus, la course est terminée.
Son frère, nouveau roi des beaux jours de l' année,
Descendu de l' éther sur un nuage d' or,
Aux grâces du printems vient ajouter encor.
Propice aux doctes soeurs, il attend leur hommage;
Il vient le réclamer. Ah! Puisse son image
Respirer aussi fraîche, aussi belle en mes vers
Que les fleurs, dont lui-même embellit l' univers:
Mais l' art a-t-il jamais égalé la nature?
Du plus savant pinceau la magique imposture
Peut-elle, en déployant le charme des couleurs,
Saisir dans tous ses traits la plus humble des fleurs?
Non, non: tous nos tableaux sont bien loin du modèle,
Et nous n' offrons jamais qu' une esquisse infidèle.
Eh bien! Dussé je voir mes informes essais
Avorter en naissant et languir sans succès,
J' aurai goûté du moins cette ivresse touchante,
Que donne la nature au mortel qui la chante:
Ses jours coulent en paix sous un heureux destin.
Qu' il est doux en effet, au retour du matin,
Qu' il est doux d' égarer sa vue et sa pensée
Sur cette plaine, au loin d' un beau verd tapissée!
Que j' aime à contempler ces vallons, enrichis
De superbes moissons et de pommiers blanchis;
Ces limpides étangs, la paix de leur rivage,
Ces jardins, ces forêts, cette chaîne sauvage
De rocs, qui l' un sur l' autre au hazard suspendus;
Couronnent vingt hameaux à leurs piés étendus?
Ici, dans sa beauté le printems se déploie;
Ici, sur le gazon, je renaîs à la joie;
Je suis heureux: un calme, aussi pur que les cieux;
M' enlève dans l' extase, et m' approche des dieux.
À moi-même rendu, je vais jouir encore,
Le long de ce ruisseau, que l' églantier décore,
Je promène mes pas de détour en détour;
Je le vois se cacher, se montrer tour à tour:
Je descends avec lui dans la vallée ombreuse,
Agreste labyrinthe, où ma voix amoureuse
A soupiré jadis mes plaisirs, mes tourmens.
Ce lieu réveille en moi de trop chers sentimens,
Et par dégrés, au sein de la mélancolie,
Mon ame doucement tombe, rêve et s' oublie.
Quand frappé tout-à-coup d' une éclatante voix
J' écoute, et reconnois l' Orphée ami des bois,
Le tendre oiseau, caché sous un taillis sauvage,
De ses tons variés animant le rivage,
Traîne tantôt sa voix en soupirs languissans,
Tantôt la précipite en rapides accens,
La coupe quelquefois d' un gracieux silence,
Et plus brillant encor, la roule et la balance.
Vingt fois renaît le jour dans l' orient vermeil,
Tandis que cet oiseau refusant le sommeil,
S' obstine à célébrer son amoureuse histoire:
Hélas! Il ne fait pas que ses chants de victoire
(extrait)
sandrine jillou- Nombre de messages : 1700
loisirs : écrire, courir, vélo.
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