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poèmes mer

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Message par sandrine jillou Ven 26 Mar - 9:33

Oceano Nox (Victor Hugo)



Oh ! combien de marins, combien de capitaines
Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines,
Dans ce morne horizon se sont évanouis ?
Combien ont disparu, dure et triste fortune ?
Dans une mer sans fond, par une nuit sans lune,
Sous l'aveugle océan à jamais enfoui ?

Combien de patrons morts avec leurs équipages ?
L'ouragan de leur vie a pris toutes les pages
Et d'un souffle il a tout dispersé sur les flots !
Nul ne saura leur fin dans l'abîme plongée,
Chaque vague en passant d'un butin s'est chargée ;
L'une a saisi l'esquif, l'autre les matelots !

Nul ne sait votre sort, pauvres têtes perdues !
Vous roulez à travers les sombres étendues,
Heurtant de vos fronts morts des écueils inconnus
Oh ! que de vieux parents qui n'avaient plus qu'un rêve,
Sont morts en attendant tous les jours sur la grève
Ceux qui ne sont pas revenus !

On demande " Où sont-ils ? Sont-ils rois dans quelque île ?
Nous ont' ils délaissés pour un bord plus fertile ? "
Puis, votre souvenir même est enseveli.
Le corps se perd dans l'eau, le nom dans la mémoire.
Le temps qui sur toute ombre en verse une plus noire,
Sur le sombre océan jette le sombre oubli

On s'entretient de vous parfois dans les veillées,
Maint joyeux cercle, assis sur les ancres rouillées,
Mêle encore quelque temps vos noms d'ombre couverts,
Aux rires, aux refrains, aux récits d'aventures,
Aux baisers qu'on dérobe à vos belles futures
Tandis que vous dormez dans les goémons verts !

Bientôt des yeux de tous votre ombre est disparue.
L'un n'a-t-il pas sa barque et l'autre sa charrue ?
Seules, durant ces nuits où l'orage est vainqueur,
Vos veuves aux fronts blancs, lasses de vous attendre,
Parlent encore de vous en remuant la cendre
De leur foyer et de leur coeur !

Et quand la tombe enfin a fermé leur paupière,
Rien ne sait plus vos noms, pas même une humble pierre
Dans l'étroit cimetière où l'écho nous répond,
Pas même un saule vert qui s'effeuille à l'automne,
Pas même la chanson naïve et monotone
Que chante un mendiant à l'angle d'un vieux pont !

Où sont-ils, les marins sombrés dans les nuits noires ?
O flots ! que vous savez de lugubres histoires !
Flots profonds redoutés des mères à genoux !
Vous vous les racontez en montant les marées,
Et c'est ce qui vous fait ces voix désespérées
Que vous avez le soir, quand vous venez vers nous...
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Message par sandrine jillou Ven 26 Mar - 9:34

AVE MARIS STELLA (José Maria de Hérédia 1842-1905)


Sous les coiffes de lin, toutes croisant leurs bras
Vêtus de laine rude ou de mince percale,
Les femmes à genoux sur le roc de la cale,
Regardent l' Océan blanchir l'île de Batz.

Les hommes, pères, fils, maris, amants, là-bas
Avec ceux de Paimpol, d'Audierne et de Cancale,
Vers le Nord sont partis pour la lointaine escale,
Que de hardis pêcheurs qui ne reviendront pas !

Par dessus la rumeur de la mer et des côtes,
Le chant plaintif s'élève, invoquant à voix hautes
L'Etoile sainte : espoir des marins en péril ;

Et l'Angélus, courbant tous ces fronts noirs de hâle,
Des clochers de Roscoff à ceux de Sybiril,
S'envole, tinte et meurt dans le ciel rose et pâle.
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poèmes mer Empty L'HOMME ET LA MER

Message par sandrine jillou Ven 26 Mar - 9:35

(Charles Baudelaire)



Homme libre, toujours tu chériras la mer !
La mer est ton miroir, tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer.

Tu te plais à plonger au sein de ton image ;
Tu l'embrasses des yeux et des bras, et ton coeur
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur,
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.

Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets :
Homme, nul n'a sondé le fond de tes abîmes ;
O mer, nul ne connaît tes richesses intimes,
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets !

Et cependant voilà des siècles innombrables
Que vous vous combattez sans pitié, ni remords,
Tellement vous aimez le carnage et la mort,
O lutteurs éternels, ô frères implacables !
(Les fleurs du mal)
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poèmes mer Empty Quand la Mer se déchaîne !...

Message par sandrine jillou Ven 26 Mar - 9:36

Que la mer est belle avec ses blancs moutons !
Mais soudain, elle se change en mégère impromptue :
Fantastique et sublime, semblable à mille démons
Qui fondent sur les maisons et font trembler les nues !

Dans un ciel assombrit, déchiré par l'éclair,
Le vent et le tonnerre font plier les grands arbres,
Ballottant les oiseaux qui cherchent un repaire.
Neptune et Jupiter, ont réuni leurs armes !

L'homme seul, au milieu des éléments déchaînés
Doit lutter pour sa vie et sauver son bateau,
Face aux furies infernales si déterminées,
Qui veulent à tout prix : l'emmener au fond des eaux...

Pauvres marins luttant contre : vague et orages,
Il vous reste " un ami - un guide sur la terre "
Debout sur les rochers, tout au bord du rivage,
Un ange solitaire scintille dans les ténèbres.

Seul, Stoïque, le gardien de phare - coupé du monde,
Assume et reste là... pour que les autres vivent !
Harcelé de milliers de lames qui l'inondent,
L'encerclent, l'agrippent et meurent en vaines offensives !

Là où finit la terre, la mer a son royaume !
Belliqueuse : elle monte jusqu'au toit des maisons
Elle envahit les quais, et roule sur les chaumes,
Bousculant sur la digue les curieux de saison.

Le port avec ses rues sont recouverts d'écume,
Comme en pleine montagne, on marche dans la neige !
La mer est mécontente et montre sa rancune,
Mais les vieux loups de mer, connaissent bien son manège !

Déesse irascible, elle veut des sacrifices...
En sortant de son lit, comme une amante cruelle,
Elle emporte avec elle les meilleurs de nos fils !
Mais qui oserait dire : que la mer n'est pas belle ?...
(Jean-Claude Brinette)
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poèmes mer Empty LA MER, LE SOIR

Message par sandrine jillou Ven 26 Mar - 9:37

(Jean Richepin)



1.
Dans le silence
Le bateau dort,
Et bord sur bord
Il se balance

2.
Seul à l'avant
Un petit mousse
D'une voix douce
Siffle le vent

3.
Au couchant pâle
Et violet
Flotte un reflet
Dernier d'opale.

4.
Sur le flots verts,
Par la soirée
Rose et moirée
Déjà couverts

5.
Sa lueur joue
Comme un baiser
Vient se poser
Sur une joue

6.
Puis brusquement,
Il fuit, s'efface
Et sur la face
Du firmament

7.
Dans l'ombre claire,
On ne voit plus
Que le reflux
Crépusculaire

8.
Les flots déteints
Ont sous la brise
La couleur grise
Des vieux étains.

9.
Alors la veuve
Aux noirs cheveux
Se dit : - je veux
Faire l'épreuve


10.
De mes écrins
Dans cette glace.
Et la nuit place
Parmi ses crins,
11.
Sous ses longs voiles
Aux plis dormants
Les diamants
De ses étoiles.
(la Mer)
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poèmes mer Empty Le Navire Mystique

Message par sherazed Sam 27 Mar - 19:45

Le Navire Mystique


Il se sera perdu le navire archaïque
Aux mers où baigneront mes rêves éperdus ;
Et ses immenses mâts se seront confondus
Dans les brouillards d’un ciel de bible et de cantiques.
Un air jouera, mais non d’antique bucolique,
Mystérieusement parmi les arbres nus ;
Et le navire saint n’aura jamais vendu
La très rare denrée aux pays exotiques.
Il ne sait pas les feux des havres de la terre.
Il ne connaît que Dieu, et sans fin, solitaire
Il sépare les flots glorieux de l’infini.
Le bout de son beaupré plonge dans le mystère.
Aux pointes de ses mâts tremble toutes les nuits
L’argent mystique et pur de l’étoile polaire.
Antonin Artaud
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Message par sherazed Sam 27 Mar - 19:47

Promenade au Lido


Venise.
Arrête, gondolier; que ta barque un moment
Cesse de fendre les lagunes;
L’essor qu’elle a reçu va mourir lentement
Sur les sables noirs de ces dunes.
Gondolier, je reviens : je viens dans un moment
Prêter l’oreille aux infortunes
De Clorinde et de son amant.
Souvent un étranger, qui parcourait ces rives,
Prit plaisir aux accords de vos stances plaintives.
Je veux voir si ces lieux déserts
Ont gardé de lui quelque trace;
Car il aima, souffrit, chanta comme le Tasse,
Dont tu viens de chanter les vers…
Lido, triste rivage! ô mer plus triste encore,
Qui frémissais d’amour quand tes flots empressés
S’entr’ouvraient pour l’anneau tombant du Bucentaure;
Des fêtes de Saint-Marc les beaux jours sont passés!
Rialto n’entend plus le chant des barcaroles;
Adieu la soie et l’or mollement enlacés,
Qui tombaient en festons sur le fer des gondoles;
Des fêtes de Saint-Marc les beaux jours sont passés!
En vain du marronnier les fleurs et le feuillage
Parent de la Brenta les palais délaissés,
La gloire et les amours n’y cherchent plus l’ombrage;
Des fêtes de Saint-Marc les beaux jours sont passés!
Que de fois dans sa rêverie,
Sur ce bord dont l’écho répète encor son nom,
Alors qu’il errait sans patrie,
Ces souvenirs de deuil ont poursuivi Byron!
Souvenirs où son coeur, abreuvé d’amertume,
Trouvait dans ses ennuis de douloureux appas,
Tandis que le coursier, qu’il blanchissait d’écume,
Faisait jaillir le sable où s’imprimaient ses pas.
O ciel! la voilà donc cette beauté si fière
Qu’adoraient, en tremblant, les peuples asservis,
Le jour qu’un empereur, dans ses sacrés parvis,
Sous les pieds d’un pontife a baisé la poussière!
Des siècles, pour grandir; pour mourir, des instants!
Tels furent ses destins; sa longue décadence
D’une lutte sans fin n’a point lassé le temps;
Un peuple a tout perdu s’il perd l’indépendance.
C’est en vain que Venise a revu ces coursiers
Attelés si longtemps au char de notre gloire,
Qui s’est enfin rompu sous le poids des lauriers,
Usé par trente ans de victoire.
Le lion dans les fers en vain menace encor;
Il ne secoûra plus sa crinière sanglante,
Et ses ailes d’airain ne prendront plus l’essor
Pour suspendre au retour, sous la coupole d’or,
Les drapeaux conquis à Lépante.
Non, Venise n’est plus : ses tranquilles tyrans
Marchent, la tête haute, entre les deux géants
Qui virent de ses chefs le courroux tutélaire
Frapper les cheveux blancs qu’elle avait révérés,
Quand-la hache des lois, de degrés en degrés,
Fit bondir d’un tyran la tête octogénaire.
Où sont donc ses héros? où sont-ils?… Sous ta main,
Qui touché leurs froides reliques.
Où sont-ils? Cherche-les, au seuil de ces portiques,
Dans l’immobilité d’un simulacre vain,
Dans ces marbres debout sur des tombeaux gothiques…
Ses héros aujourd’hui sont de marbre et d’airain.
Que dis-je? de leurs yeux l’éclair encor s’élance;
Ils respirent encor sur ces murs où Palma,
Où du lier Tintoret la main les anima.
Le pinceau du Bassan fait parler leur silence.
Vous vivez, Lorédàn, Bembo, Contarini,
Vous vivez sur la toile, où le croissant puni
Livre ses crias captifs à vos pieux courages.
Vous ne pouvez mourir… les morts sont vos enfants,
Les morts sont les guerriers qui peuplent ces rivages,
Et passent devant vos images
Sans s’affranchir de leurs tyrans.
Père de tous les biens, l’amour de la patrie
Fonde seul la grandeur d’un peuple à son berceau;
Il fit régner Venise, ‘et Venise flétrie,
Le jour qu’il expira, dut le suivre au tombeau.
Sa grandeur s’écoula comme le flot qui roule,
Sans laisser à mes pieds de trace sur ce bord.
Ils dorment, ses vengeurs, comme le flot qui dort
Dans ses canaux déserts où le marbre s’écroule…
Les Grecs aussi dormaient; ils se sont réveillés!
Ils ont levé leurs bras si longtemps immobiles;
Leurs glaives, si longtemps rouilles,
Brillent du même éclat qu’au jour des Thermopyles.
Fiers, quand ils ont péri, d’un trépas glorieux,
Les Grecs, le front levé, regardent leurs aïeux;
Et tout couverts d’un sang qui lave tant d’injures,
Quand ils montrent du doigt leurs corps percés de coups,
Léonidas recule en comptant leurs blessures,
Et Thémistocle en est jaloux.
La république est opprimée;
Et vous aussi, réveillez-vous,
Guerriers dont la main désarmée
Languit sans force et sans courroux,
Fils de saint Marc, réveillez-vous;
Qu’un peuple devienne une armée.
Saint Marc! gloire et saint Marc!… A ce cri répété
Le lion a rugi, du beffroi qui résonne
L’airain pieux s’est agité;
Courez, obéissez au signal qu’il vous donne;
Frappez, il vous appelle, il sonne
Les vêpres de la liberté!
<< Des armes! >> dites-vous?… vos tyrans ont des armes;
Osez les leur ravir. Forcez vos arsenaux,
Reprenez ces poignards, ces glaives, ces drapeaux,
Que Zara, que Byzance arrosa de ses larmes.
Reprenez-les pour conquérir
Ces lois, de tout grand-peuple uniques souveraines’
Reprenez-les pour secourir.
Et pour imiter les Hellènes!
Reprenez-les pour vaincre… et, fût-ce pour mourir,
Ils seront moins lourds que vos chaînes.
Vainqueurs, sauvez les Grecs!… Vous manquez de vaisseaux!
Venise traîne encor son linceul en lambeaux;
Comme une voile immense, eh bien! qu’il se déploie
Au faîte de ces tours qui nagent sur les eaux,
A ses flèches de marbre, aux pointes des créneaux
Où volent ces oiseaux de proie!
Venise avec ses tours et ses palais mouvants,
Ses temples que la mer balance,
Va flotter, va voguer, conduite par les vents,
Aux bords où pour les Grecs le passé recommence.
Partez! et puisse-t-elle, aux flots s’abandonnant,
Refleurir près d’Athène à sa splendeur rendue,
Et recouvrer en la donnant
La liberté qu’elle a perdue!
Tais-toi, muse, tais-toi! le sommeil de la mort
Pèse encor sur ce peuple et ferme son oreille.
En voulant réveiller cet esclave qui dort,
Crains pour toi l’oppresseur qui veille.
Dans ces murs, où souvent un seul mot répété
A provoqué des Dix la rigueur ténébreuse,
La tyrannie est ombrageuse,
Comme autrefois la liberté…
Gondolier, je reviens; en fendant les lagunes,
Rends à ton noir esquif son doux balancement,
Et chante-moi les infortunes
De Clorinde et de son amant.
Casimir Delavigne
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poèmes mer Empty La mer

Message par julien Dim 28 Mar - 12:50

Poème de Dr Elie K Mangoubi

Souviens toi, mer ou océan
Fleuve, ruisseau ou étang
Que tu es source de créations
De l'univers des cieux, des nations.

Ame de la création, goutte d'eau
Inlassable productrice d'animaux
Poissons, oiseaux, êtres, parties
A la conquête de ce monde infini.

De cette goutte d'eau, l'homme muni
De raison, de contradictions infinis
Du coeur, de l'esprit cherche à trouver
Ce paradis promis pour y accéder.

Goutte d'eau aussi petite que tu sois
Notre reconnaissance va à toi.
Le monde serait un désert sans vie
Sans une goutte de pluie.
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Message par julien Dim 28 Mar - 12:54

La mer est imprevisible et sauvage
Et lorsque vient l'orage
On ne peut l'approcher
Les vagues sont déchainées

La mer est sans limite et fantastique poèmes mer Plantes005
C'est une enigme magnifique
Le reflet du soleil à la surface m'ebloui
Lorsque je la vois , tout de suite je souris

La mer est une beauté éternel
Elle est magnifique et rebelle
On ne peut la dompter
Tantôt elle est calme,Tantôt agîté !
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Message par julien Dim 28 Mar - 12:55

Je suis porteuse d’un océan, des vagues sans cesse s’abîment sur mon visage et une flaque humide s’étend autour de moi.
Une mer déchaînée s’agite dans ma tête, je m’efforce d’en faire jaillir une source pure, le goût du sel me reste dans la bouche.
Je suis une forêt d’arbres de toute essence, le vent crée une mosaïque d’ombres et de lumières entre les branches de mon cerveau bourgeonnant. Des feuilles s’envolent, des branches mortes tombent au sol, je dois planter partout de nouvelles pousses, nourries de la sève de l’eau d’ici et de là.
Je suis une pluie d’étoiles dans le soir permanent, une aurore boréale destinée à éclairer l’hiver glacé qui a perdu le chemin du printemps.
Un fleuve géant me traverse, je me laisse emporter et je voudrais emmener toute l’humanité sur mon frêle esquif.
Je suis un coin de ciel, une déchirure dans les nuages gris, des milliers d’hirondelles hibernent dans mes cheveux d’azur.
Je suis un volcan en furie, mes souterrains de lave ne demandent qu’à faire irruption pour brûler les dépotoirs et fertiliser les sols arides.
Je suis une tempête de neige, des milliers de flocons dansent devant mes yeux et ne demandent qu’à fondre droit sur votre nez.
Je suis ouverte sur l’infini, petite porte rouillée qui s’entrouvre sur d’autres espaces.
Des milliards de voix s’emparent de mon corps, je les laisse crier leurs douleurs et leurs envies d’autres voies.
Je suis une Terre entière qui tourne dans la nuit, éclairée par les étoiles et chauffée par le soleil, je porterai la vie dans mon eau intérieure.
Je suis une dune immense, qui ondule au gré du souffle et de l’onde, qui lèche la mer et la terre, dont chaque grain est une poussière de monde.
Je suis une main qui se tend, une foule de mains qui s’ouvrent pour cueillir la pluie et saisir des brassées de mystères.
Je suis une bibliothèque vierge, des milliards de signes s’impriment sur mes pages qui se tournent au gré du temps.
Je suis un grain de sable, plein d’énergie de vides, qui reflète l’univers et file à des années-lumière.
Je ne suis rien qu’un être d’homme dans la foule anonyme, une passerelle un abîme qui ne demandent qu’à être franchis pour atteindre l’autre rive.
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Message par chadiya madihi Lun 29 Mar - 19:20

Une vague amoureuse s’écrase à l’infini
elle arrache le sable pour le poser un peu plus loin
la force s’enlise sur la plage entre les trous et les dunes
elle crache son écume et s’étale en gargouillis
l’eau molle reflue sans bruit au large de nos vies
La vague ronge une côte ou deux, mais n’atteint pas le désert intérieur,
ce cœur sec miné de bunkers lentement avalés par les grains de pierre,
cet empilement de peur refroidi par des tours d’ivoire
Les murs armés sans cesse rehaussés de faux espoirs
s’enlisent sur leurs fondations mouvantes,
l’eau volatile se disloque et se noie dans les fosses,
commune perdition dans les tourbillons de masse
La vague, versatile, repart... et revient,
elle attend une faille, une écluse,
pour s’écouler entre nos mains
et irriguer les vies recluses
figées derrière les digues de glace.
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Message par chadiya madihi Lun 29 Mar - 19:22

Vagues vagues

Je regarde passer les vagues
de l’autre côté du hublot.
Quelqu’un dit – serait-ce une blague ? –
qu’on voit baleine et cachalot ...

Moi je ne vois rien que des vagues,
moi je ne vois rien que de l’eau.
Des vagues, des vagues ... c’est vague.
Je m’endors devant ce tableau


Des gens ont vu parmi les vagues
des tas d’animaux rigolos.
Qu’ils disent vrai ou qu’ils divaguent
je ne vois rien, j’ai les yeux clos.
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poèmes mer Empty je reviens de mer: Max Elskamp

Message par magda Mer 31 Mar - 12:06

Max ELSKAMP (1862-1931)



Et je m'en reviens de mer

Et je m'en reviens de mer,
Pauvre pêcheur,
Maintenant et à l'heure
De ce dimanche,
Ainsi soit-il.

Et je m'en reviens de l'eau
Les rames haut
Sonnant comme des heures
Au beau dimanche,
Ainsi soit-il.

La voile a coulé dans l'eau,
Mon beau bateau,
Maintenant sonne l'heure
D'un beau dimanche,
Ainsi soit-il.

Or la voile, l'aient les tailleurs,
Aussi la mer,
Alors que sonne l'heure
D'un beau dimanche,
Ainsi soit-il.

Un dimanche est dans mon coeur,
Pauvre pêcheur,
Maintenant et à l'heure
De ce dimanche,
Ainsi soit-il.
magda
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poèmes mer Empty étoile de mer

Message par magda Mer 31 Mar - 12:09

Max ELSKAMP (1862-1931)



Étoile de la mer

Et de vaisseaux, et de vaisseaux,
Et de voiles, et tant de voiles,
Mes pauvres yeux allez en eaux,
Il en est plus qu'il n'est d'étoiles ;

Et cependant je sais, j'en sais
Tant d'étoiles et que j'ai vues
Au-dessus des toits de mes rues,
Et que j'ai sues et que je sais ;

Mais des vaisseaux il en est plus,
- Et j'en sais tant qui sont partis -
Mais c'est mon testament ici,
Que de vaisseaux il en est plus ;

Et des vaisseaux voici les beaux
Sur la mer, en robes de femmes,
Allés suivant les oriflammes
Au bout du ciel sombré dans l'eau,

Et de vaisseaux tant sur les eaux
La mer semble un pays en toile,
Mes pauvres yeux allez en eaux,
Il en est plus qu'il n'est d'étoiles.
magda
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poèmes mer Empty le navire

Message par magda Mer 31 Mar - 12:11

Max ELSKAMP (1862-1931)



Le navire

La troisième, elle, est d'un navire
Avec tous ses drapeaux au ciel,
La troisième, elle, est d'un navire
Ainsi qu'ils vont sous le soleil,

Avec leurs mâts avec leurs ancres,
Et leur proue peinte en rouge ou vert,
Avec leurs mâts, avec leurs ancres,
Et tout en haut leur guidon clair.

Or, la troisième, elle, est dans l'air,
Et puis aussi, elle, est dans l'eau,
Or, la troisième sur la mer
Est comme y sont les blancs bateaux,

Et les rochers, et les accores,
Et terre dure ou sable mol,
Et les rochers, et les accores,
Et les îles et les atolls ;

Et la troisième est seule au monde
En large, en long, en vert, en bleu,
Et la troisième est seule au monde
Avec le soleil au milieu.
magda
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poèmes mer Empty L'amour de la mer

Message par davidof Jeu 1 Avr - 6:57

L'amour de la mer=( Joseph Bironneau)



O mer, je ne connais plus délicat plaisir
que celui de fouler de mes pieds ton rivage
aux endroits tourmentés de la côte sauvage,
Pour peu que le labeur m'en laisse le loisir.

Rien ne m'est agréable autant que de choisir
Parmi tous ces galets, fruits d'un ancien clivage,
Et qu'en expert polit l'incessant avivage
La merveille qui sait répondre à mon désir.

Puis je reprends ma course un moment suspendue,
Le regard fasciné par l'immense étendue
De l'onde qui frémit aux caresses du vent

Et reflète si bien la grand-voûte azurée.
Ah que ne puisses-tu me revoir plus souvent,
Toi qu'au monts orgueilleux j'ai toujours préférée
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poèmes mer Empty Il n'y a que la mer

Message par davidof Jeu 1 Avr - 6:58

Il n'y a que la mer (extrait)
( Pierre Osenat)


Vague après vague va la mer,
De mer en mer tangue inlassable,
sans virer de cap aux amers
au large de l'inconnaissable

Une étoile sur les épaules
Et la voilure offerte auvent,
au vent mouillé, venu des pôles
Chanter l'aventure aux vivants.

Elle roule dans sa mouvance
On ne sait qui, on ne sait quoi ;
Car rien n'efface les pourquoi
flottant sur l'écume en partance.

Puis la mer poursuit son chemin,
Brasse après brasse, jamais lasse,
Elle pose sa longue main
Sur les chemins qu'elle dépasse.

Vague après vague va la mer
Vers l'incertaine latitude
Où fleurit l'algue solitude ;
Vague après vague....va la mer.
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poèmes mer Empty Et la mer et l'amour

Message par davidof Jeu 1 Avr - 6:59

Pierre de Marboeuf:Et la mer et l'amour




Et la mer et l'amour ont l'amour pour partage,
Et la mer est amère, et l'amour est amer,
L'on s'abîme en l'amour aussi bien qu'en la mer,
Car la mer et l'amour ne sont point sans orage.

Celui qui craint les eaux qu'il demeure au rivage,
Celui qui craint les maux qu'on souffre pour aimer,
Qu'il ne se laisse pas à l'amour s'enflammer,
Et tous deux ils seront sans hasard de naufrage.

La mère de l'amour eut la mer pour berceau,
Le feu sort de l'amour, sa mère sort de l'eau,
Mais l'eau contre ce feu ne peut fournir des armes.

Si l'eau pouvait éteindre un brasier amoureux,
Ton amour qui me brûle est si fort douloureux,
Que j'eusse éteint son feu de la mer de mes larmes.
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poèmes mer Empty Tristesse en mer

Message par davidof Jeu 1 Avr - 7:00

Théophile Gautier




Les mouettes volent et jouent ;
Et les blancs coursiers de la mer,
Cabrés sur les vagues, secouent
Leurs crins échevelés dans l'air.

Le jour tombe ; une fine pluie
Eteint les fournaises du soir,
Et le steam-boat crachant la suie
Rabat son long panache noir.

Plus pâle que le ciel livide
Je vais au pays du charbon,
Du brouillard et du suicide ;
- Pour se tuer le temps est bon.

Mon désir avide se noie
Dans le gouffre amer qui blanchit ;
Le vaisseau danse, l'eau tournoie,
Le vent de plus en plus fraîchit.

Oh ! je me sens l'âme navrée ;
L'Océan gonfle, en soupirant,
Sa poitrine désespérée,
Comme un ami qui me comprend.

Allons, peines d'amour perdues,
Espoirs lassés, illusions
Du socle idéal descendues,
Un saut dans les moites sillons !

A la mer, souffrances passées,
Qui revenez toujours, pressant
Vos blessures cicatrisées
Pour leur faire pleurer du sang !

A la mer, spectre de mes rêves,
Regrets aux mortelles pâleurs
Dans un coeur rouge ayant sept glaives,
Comme la mère des douleurs.

Chaque fantôme plonge et lutte
Quelques instants avec le flot
Qui sur lui ferme sa volute
Et l'engloutit dans un sanglot.

Lest de l'âme, pesant bagage,
Trésors misérables et chers,
Sombrez, et dans votre naufrage
Je vais vous suivre au fond des mers.

Bleuâtre, enflé, méconnaissable,
Bercé par le flot qui bruit,
Sur l'humide oreiller du sable
Je dormirai bien cette nuit !

... Mais une femme dans sa mante
Sur le pont assise à l'écart,
Une femme jeune et charmante
Lève vers moi son regard,

Dans ce regard, à ma détresse
La Sympathie à bras ouverts
Parle et sourit, soeur ou maîtresse,
Salut, yeux bleus ! bonsoir, flots verts !

Les mouettes voient et jouent ;
Et les blancs coursiers de la mer,
Cabrés sur les vagues, secouent
Leurs crins échevelés dans l'air.
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poèmes mer Empty Au nord

Message par davidof Jeu 1 Avr - 7:03

Au Nord


Deux vieux marins des mers du Nord
S’en revenaient, un soir d’automne,
De la Sicile et de ses îles souveraines,
Avec un peuple de Sirènes,
A bord.
Joyeux d’orgueil, ils regagnaient leur fiord,
Parmi les brumes mensongères,
Joyeux d’orgueil, ils regagnaient le Nord
Sous un vent morne et monotone,
Un soir de tristesse et d’automne.
De la rive, les gens du port
Les regardaient, sans faire un signe :
Aux cordages le long des mâts,
Les Sirènes, couvertes d’or,
Tordaient, comme des vignes,
Les lignes
Sinueuses de leurs corps.
Et les gens se taisaient, ne sachant pas
Ce qui venait de l’océan, là-bas,
A travers brumes ;
Le navire voguait comme un panier d’argent
Rempli de chair, de fruits et d’or bougeant
Qui s’avançait, porté sur des ailes d’écume.
Les Sirènes chantaient
Dans les cordages du navire,
Les bras tendus en lyres,
Les seins levés comme des feux ;
Les Sirènes chantaient
Devant le soir houleux,
Qui fauchait sur la mer les lumières diurnes ;
Les Sirènes chantaient,
Le corps serré autour des mâts,
Mais les hommes du port, frustes et taciturnes,
Ne les entendaient pas.
Ils ne reconnurent ni leurs amis
- Les deux marins - ni le navire de leur pays,
Ni les focs, ni les voiles
Dont ils avaient cousu la toile ;
Ils ne comprirent rien à ce grand songe
Qui enchantait la mer de ses voyages,
Puisqu’il n’était pas le même mensonge
Qu’on enseignait dans leur village ;
Et le navire auprès du bord
Passa, les alléchant vers sa merveille,
Sans que personne, entre les treilles,
Ne recueillît les fruits de chair et l’or.
Emile Verhaeren
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poèmes mer Empty Adieux a la mer

Message par davidof Jeu 1 Avr - 7:04

Adieux a la mer


Murmure autour de ma nacelle,
Douce mer dont les flots chéris,
Ainsi qu’une amante fidèle,
Jettent une plainte éternelle
Sur ces poétiques débris.
Que j’aime à flotter sur ton onde.
A l’heure où du haut du rocher
L’oranger, la vigne féconde,
Versent sur ta vague profonde
Une ombre propice au nocher !
Souvent, dans ma barque sans rame,
Me confiant à ton amour,
Comme pour assoupir mon âme,
Je ferme au branle de ta lame
Mes regards fatigués du jour.
Comme un coursier souple et docile
Dont on laisse flotter le mors,
Toujours, vers quelque frais asile,
Tu pousses ma barque fragile
Avec l’écume de tes bords.
Ah! berce, berce, berce encore,
Berce pour la dernière fois,
Berce cet enfant qui t’adore,
Et qui depuis sa tendre aurore
N’a rêvé que l’onde et les bois!
Le Dieu qui décora le monde
De ton élément gracieux,
Afin qu’ici tout se réponde,
Fit les cieux pour briller sur l’onde,
L’onde pour réfléchir les cieux.
Aussi pur que dans ma paupière,
Le jour pénètre ton flot pur,
Et dans ta brillante carrière
Tu sembles rouler la lumière
Avec tes flots d’or et d’azur.
Aussi libre que la pensée,
Tu brises le vaisseau des rois,
Et dans ta colère insensée,
Fidèle au Dieu qui t’a lancée,
Tu ne t’arrêtes qu’à sa voix.
De l’infini sublime image,
De flots en flots l’oeil emporté
Te suit en vain de plage en plage,
L’esprit cherche en vain ton rivage,
Comme ceux de l’éternité.
Ta voix majestueuse et douce
Fait trembler l’écho de tes bords,
Ou sur l’herbe qui te repousse,
Comme le zéphyr dans la mousse,
Murmure de mourants accords.
Que je t’aime, ô vague assouplie,
Quand, sous mon timide vaisseau,
Comme un géant qui s’humilie,
Sous ce vain poids l’onde qui plie
Me creuse un liquide berceau.
Que je t’aime quand, le zéphire
Endormi dans tes antres frais,
Ton rivage semble sourire
De voir dans ton sein qu’il admire
Flotter l’ombre de ses forêts!
Que je t’aime quand sur ma poupe
Des festons de mille couleurs,
Pendant au vent qui les découpe,
Te couronnent comme une coupe
Dont les bords sont voilés de fleurs!
Qu’il est doux, quand le vent caresse
Ton sein mollement agité,
De voir, sous ma main qui la presse,
Ta vague, qui s’enfle et s’abaisse
Comme le sein de la beauté!
Viens, à ma barque fugitive
Viens donner le baiser d’adieux;
Roule autour une voix plaintive,
Et de l’écume de ta rive
Mouille encor mon front et mes yeux.
Laisse sur ta plaine mobile
Flotter ma nacelle à son gré,
Ou sous l’antre de la sibylle,
Ou sur le tombeau de Virgile :
Chacun de tes flots m’est sacré.
Partout, sur ta rive chérie,
Où l’amour éveilla mon coeur,
Mon âme, à sa vue attendrie,
Trouve un asile, une patrie,
Et des débris de son bonheur,
Flotte au hasard : sur quelque plage
Que tu me fasses dériver,
Chaque flot m’apporte une image;
Chaque rocher de ton rivage
Me fait souvenir ou rêver..
Alphonse de Lamartine, Nouvelles méditations poétiques
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poèmes mer Empty Bleus

Message par davidof Jeu 1 Avr - 7:05

Bleus


La mer est comme un ciel bleu bleu bleu
Par au-dessus le ciel est comme le Lac Léman
Bleu-tendre
Blaise Cendrars
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poèmes mer Empty En bateau

Message par davidof Jeu 1 Avr - 7:06

En bateau


L’étoile du berger tremblote
Dans l’eau plus noire et le pilote
Cherche un briquet dans sa culotte.
C’est l’instant, Messieurs, ou jamais,
D’être audacieux, et je mets
Mes deux mains partout désormais !
Le chevalier Atys, qui gratte
Sa guitare, à Chloris l’ingrate
Lance une oeillade scélérate.
L’abbé confesse bas Eglé,
Et ce vicomte déréglé
Des champs donne à son coeur la clé.
Cependant la lune se lève
Et l’esquif en sa course brève
File gaîment sur l’eau qui rêve.
Paul Verlaine
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poèmes mer Empty Etoile de mer

Message par davidof Jeu 1 Avr - 7:06

Étoile de la mer


Et de vaisseaux, et de vaisseaux,
Et de voiles, et tant de voiles,
Mes pauvres yeux allez en eaux,
Il en est plus qu’il n’est d’étoiles ;
Et cependant je sais, j’en sais
Tant d’étoiles et que j’ai vues
Au-dessus des toits de mes rues,
Et que j’ai sues et que je sais ;
Mais des vaisseaux il en est plus,
- Et j’en sais tant qui sont partis -
Mais c’est mon testament ici,
Que de vaisseaux il en est plus ;
Et des vaisseaux voici les beaux
Sur la mer, en robes de femmes,
Allés suivant les oriflammes
Au bout du ciel sombré dans l’eau,
Et de vaisseaux tant sur les eaux
La mer semble un pays en toile,
Mes pauvres yeux allez en eaux,
Il en est plus qu’il n’est d’étoiles.
Max Elskamp, Salutations, dont d’angéliques
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poèmes mer Empty îles

Message par davidof Jeu 1 Avr - 7:07

Iles


Iles
Iles
lles où l’on ne prendra jamais terre
Iles où l’on ne descendra jamais
Iles couvertes de végétations
Iles tapies comme des jaguars
Iles muettes
Iles immobiles
Iles inoubliables et sans nom
Je lance mes chaussures par-dessus bord car je voudrais
bien aller jusqu’à vous
Blaise Cendrars, Feuilles de route, 1924
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