joiedevie Forum de Aziza Rahmouni
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
-29%
Le deal à ne pas rater :
PC portable – MEDION 15,6″ FHD Intel i7 – 16 Go / 512Go (CDAV : ...
499.99 € 699.99 €
Voir le deal

poèmes classiques

+6
davidof
sandrine jillou
Najat
Valerie-M-kaya
Rita-kazem
magda
10 participants

Page 8 sur 8 Précédent  1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8

Aller en bas

poèmes classiques - Page 8 Empty poèmes classiques

Message par magda Ven 9 Avr - 6:51

Rappel du premier message :

poèmes classiques


Chant royal de la plus belle qui jamais fut au monde



Anges, Trônes et Dominations,
Principaultés, Archanges,
Chérubins,
Inclinez-vous aux basses régions
Avec Vertus, Potestés,
Seraphins,
Transvolitez des haults cieux cristalins
Pour decorer la
triumphante entrée
Et la très digne naissance adorée,
Le saint concept
par mysteres tres haults
De celle Vierge, ou toute grace abonde,

Decretee par dits imperiaulx
La plus belle qui jamais fut au
monde.

Faites sermons et predications,
Carmes devots, Cordeliers,
Augustins ;
Du saint concept portez relations,
Caldeyens, Hebrieux et
Latins ;
Roumains, chantez sur les monts palatins
Que Jouachim Saincte
Anne a rencontree,
Et que par eulx nous est administree
Ceste Vierge
sans amours conjugaulx
Que Dieu crea de plaisance feconde,
Sans poinct
sentir vices originaulx,
La plus belle qui jamais fut au monde.

Ses
honnestes belles receptions
D'ame et de corps aux beaux lieux
intestins
Ont transcendé toutes conceptions
Personnelles, par mysteres
divins.
Car pour nourrir Jhésus de ses doulx seins
Dieu l'a toujours sans
maculle monstree,
La déclarant par droit et loi oultree :
Toute belle
pour le tout beau des beaux,
Toute clère, necte, pudique et monde,
Toute
pure par dessus tous vesseaulx,
La plus belle qui jamais fut au
monde.

Muses, venez en jubilations
Et transmigrez vos ruisseaulx
cristalins,
Viens, Aurora, par lucidations,
En precursant les beaux jours
matutins ;
Viens, Orpheus, sonner harpe et clarins,
Viens, Amphion, de la
belle contree,
Viens, Musique, plaisamment acoustrée,
Viens, Royne
Hester, parée de joyaulx,
Venez, Judith, Rachel et Florimonde,

Accompagnez par honneurs spéciaulx
La plus belle qui jamais fut au
monde.

Tres doulx zephirs, par sibilations
Semez partout roses et
roumarins,
Nimphes, lessez vos inundations,
Lieux stigieulx et carybdes
marins ;
Sonnez des cors, violes, tabourins ;
Que ma maistresse, la Vierge
honnoree
Soit de chacun en tous lieux decoree
Viens, Apolo, jouer des
chalumeaux,
Sonne, Panna, si hault que tout redonde,
Collaudez tous en
termes generaulx
La plus belle qui jamais fut au monde.

Esprits
devotz, fidelles et loyaulx,
En paradis beaux manoirs et chasteaux,
Au
plaisir Dieu, la Vierge pour nous fonde
Ou la verrez en ses palais
royaulx,
La plus belle qui jamais fut au monde.
magda
magda

Nombre de messages : 1253
Date d'inscription : 28/03/2010

Revenir en haut Aller en bas


poèmes classiques - Page 8 Empty Jean de l'Espine du PONT-ALAIS

Message par marie la rebelle Lun 26 Avr - 20:05


  • (14??-15??)

L'argent



Qui argent a, la guerre il entretient,
Qui argent a, gentilhomme devient,
Qui argent a, chacun lui fait honneur :
C'est monseigneur ;
Qui argent a, les dames il maintient,
Qui argent a, tout bon bruit lui advient,
Qui argent a, c'est du monde le coeur,
C'est la fleur.
Sur tous vivants c'est cil qui peut et vaut,
Mais aux méchants toujours argent leur fault.

Qui argent a, pour sage homme on le tient,
Qui argent a, tout le monde il contient,
Qui argent a, toujours bruit en vigueur,
Sans rigueur ;
Qui argent a, ce qu'il lui plaît détient,
Qui argent a, de tous il a faveur;
C'est tout heur
D'avoir argent quand jamais ne défaut
Mais aux méchants toujours argent leur fault.

Qui argent a, à tous plaît et revient,
Qui argent a, chacun devers lui vient,
Qui argent a, sur lui n'a point d'erreur,
Ni malheur ;
Qui argent a, nul son droit ne retient,
Qui argent a, s'il veut, à tous subvient,
Qui argent a, il est clerc et docteur,
Et prieur ;
S'il a des biens, chacun l'élève haut,
Mais aux méchants toujours argent leur fault.

marie la rebelle

Nombre de messages : 1328
Date d'inscription : 11/07/2008

Revenir en haut Aller en bas

poèmes classiques - Page 8 Empty Claudius POPELIN

Message par marie la rebelle Lun 26 Avr - 20:05


  • (1825-1892)

Quand l'oxyde aura mis sur les plombs du vantail



Quand l'oxyde aura mis sur les plombs du vantail
La morsure affamée, et quand le froid des givres,
Sous sa flore enroulée aux méandres des guivres
Aura fait éclater les feuilles du vitrail.

Quand les blés jauniront les îles du corail,
Quand les émaux figés sur le galbe des cuivres
Auront été brisés par des lansquenets ivres,
Quand la lime des temps finira son travail,

Les beaux sonnets inscrits sur la stèle d'ivoire
De l'oeuvre épanoui conserveront la gloire
Afin de la narrer aux hommes qui vivront ;

Et le bon ouvrier sous le marbre des tombes,
Gardera verdoyants au fond des catacombes,
Les lauriers que l'oubli sécherait sur son front.
marie la rebelle
marie la rebelle

Nombre de messages : 1328
Date d'inscription : 11/07/2008

Revenir en haut Aller en bas

poèmes classiques - Page 8 Empty Ernest PRAROND

Message par marie la rebelle Lun 26 Avr - 20:08


  • (1821-1909)

Les quais savants



Le livre ouvre sa page et la fleur sa corolle.
Du livre et de la fleur le vent prend la parole,
Fond l'antique savoir dans l'odeur du matin,
Et, son rythme ainsi fait, le porte au mont latin.
marie la rebelle
marie la rebelle

Nombre de messages : 1328
Date d'inscription : 11/07/2008

Revenir en haut Aller en bas

poèmes classiques - Page 8 Empty Madame de PRESSENSÉ

Message par marie la rebelle Lun 26 Avr - 20:08


  • (1826-1901)

Ah ! ne me dites pas...



Ah ! ne me dites pas que la vie est un rêve,
Une ombre qui s'enfuit et flotte sous mes pas ;
C'est le temps de la lutte, et si rien ne s'achève,
L'éternel avenir a son germe ici-bas.

La vie est un combat, la vie est une arène
Où le devoir grandit du triomphe obtenu ;
C'est le sentier qui monte, et pas à pas nous mène
Aux sommets d'où la vue embrasse l'inconnu.
marie la rebelle
marie la rebelle

Nombre de messages : 1328
Date d'inscription : 11/07/2008

Revenir en haut Aller en bas

poèmes classiques - Page 8 Empty Le variable discours de la vie humaine-Guillaume HAUDENT

Message par nadia ibrahimi Jeu 29 Avr - 13:04


  • Guillaume HAUDENT (14??-14??)

Le variable discours de la vie humaine (fragment)



Ô coeur mondain, humaine pensée
Trop aveuglée, encor plus insensée,
Sur un appui de petite assurance
Et fort fragile a mis ton espérance ;
Tu n'aperçois qu'un chacun temps se passe
Légèrement et en bien peu d'espace
Tu n'aperçois temps et siècle tourner
Par monuments sans jamais retourner.

Ne vois-tu pas toutes choses finer !

Et en peu d'heure un chacun définer
Ses jours, ses ans, sans en excepter âme,
Soit faible ou fort, pauvre ou riche, homme ou femme.
En quel lieu est maintenant la cohorte
Et ost des Grecs qui
Troyens en main forte
Ont débellé et détruit
Ilion ? Où est Hector plus hardi qu'un lion
Tant redouté et bien provu aux armes,
Qui fit jadis sur les
Grecs maints alarmes,
Lorsque Troie en grande magnificence
De ses forts murs avait encor l'essence ?
Où est Turnus le prince belliqueux ?
Et Achilles aux armes fort et preux
Auquel les Grecs avaient toute espérance
Pour sang troyen répandre en abondance ?
Où est le grand et vaillant
Alexandre, Qui put jadis son nom et bruit épandre
Et dilater par toute nation
Le sien empire et domination ?
Qu'est devenu le bon poète
Homère ? Virgile aussi, lesquels mort tant amère
A fait passer et partir de ce monde ?
Qu'est devenu d'éloquence et faconde
Le parangon qui fut
Tulle nommé' ? Maint autre aussi jadis bien renommé
Pour sa vertu et [pour] son grand savoir
Desquels les corps, comme l'on peut savoir,
Réduits en cendre en terre sont pourris,
Et dont les vers se sont pais et nourris ?
Où est pour lors l'abondante richesse
De Salomon qui fut plein de sagesse ?
Où est pour lors le palais tant superbe
Du roi Priam où croît maintenant l'herbe ?


Ô quel douleur, quel diverse fortune
De voir ainsi par piteuse infortune
Ces choses-là jadis tant bien dressées
Être muées et du tout renversées !
Le temps ne veut endurer ni permettre
Aucune chose au monde toujours être ;
Ains tout consomme et fait à fin venir,
Et puis à rien pour certain devenir.

Tout ce qui fut, qui est et qui sera,
A trait de temps son être cessera.
nadia ibrahimi
nadia ibrahimi

Nombre de messages : 1223
Date d'inscription : 18/07/2008

Revenir en haut Aller en bas

poèmes classiques - Page 8 Empty Tristesse:Élise GAGNE

Message par nadia ibrahimi Jeu 29 Avr - 13:08


  • Élise GAGNE, née Moreau de Rus (1813-?)

Tristesse



(extrait)

Mais quoi ! je n'ai plus de pensées !
Elles ont pâli sous mes pleurs ;
L'air de Paris les a glacées,
Comme l'hiver glace les fleurs !
De mes derniers accords vibrante,
Comme la voix d'une mourante,
Ma lyre se tait pour toujours :
Adieu donc, sainte poésie !...
Hélas ! mon coeur t'avait choisie
Pour appuyer mes tristes jours !
nadia ibrahimi
nadia ibrahimi

Nombre de messages : 1223
Date d'inscription : 18/07/2008

Revenir en haut Aller en bas

poèmes classiques - Page 8 Empty Jacques-Imbert GALLOIX : Les rêves du passé

Message par magda Jeu 29 Avr - 13:38


  • Jacques-Imbert GALLOIX (1808-1828)

Les rêves du passé



Alors les fleurs croissaient dans la verte prairie ;
Dans un ciel glorieux triomphait le soleil ;
Des songes printaniers erraient dans mon sommeil.
Le ciel n'était pas froid, l'eau n'était pas tarie,
Alors. - Mais aujourd'hui tout est morne et glacé ;
Le coeur est desséché, la nature est flétrie...
Où sont les rêves du passé ?

Soleil, tu nous rendras tes splendeurs matinales ;
Astres, vaisseaux du ciel, vous voguerez encor.
Jours d'azur de juillet, verts coteaux, moissons d'or,
Horizon du Léman, vieux mont, Alpes natales,
Je voudrais vous revoir, vous, mon ancien trésor !...
Ô rives de mon lac, je croyais à la gloire ;
D'avenir et d'espoir l'amour m'avait bercé.
L'amour ! Je n'y crois plus ; mon coeur est délaissé.
La gloire me dédaigne... Oublie, ô ma mémoire,
Les tristes rêves du passé.
magda
magda

Nombre de messages : 1253
Date d'inscription : 28/03/2010

Revenir en haut Aller en bas

poèmes classiques - Page 8 Empty François-Xavier GARNEAU

Message par magda Jeu 29 Avr - 13:43

Chanson Québec



Partout on dit, l'oeil fixé sur les flots,
L'esquif brisé s'abîme sous l'orage.
O Canada ! ton nom n'a plus d'échos,
Et tes enfants chéris ont fait naufrage.
Mais non, ils ne périront pas,
Une voix tout-à-coup s'écrie :
Le soleil dore au bout des mâts
Le vieux drapeau de la patrie,
De la patrie.

Canadien, tu connus cette voix ;
Le ciel pour nous, souvent l'a fait entendre :
Dans nos malheurs, hélas, combien de fois
Nous avons cru notre Ilion en cendre ?
Enfants jetés hors des berceaux,
On nous expose sur le Tibre,
Mais Rome sortit des roseaux...
Et Rome aussi bientôt fut libre,
Bientôt fut libre.

Mais si la nue éclipsa dans les cieux,
Plus d'une fois notre étoile sacrée ;
Après l'orage à son front radieux
On reconnut sa gloire à l'empyrée.
Phare qui ne s'éteint jamais,
Elle éblouit la tyrannie,
Qui droit sur l'écueil des forfaits
Ira jeter sa barque impie,
Sa barque impie.

A la tribune on vit, comme aux combats,
Toujours briller notre même courage.
Chargés de fers, menacés du trépas,
De nos tyrans nous braverions la rage.
S'il fallait pour la liberté,
Sacrifier nos biens, la vie,
Et sous son drapeau redouté
Mourir pour elle et la patrie,
Et la patrie.
magda
magda

Nombre de messages : 1253
Date d'inscription : 28/03/2010

Revenir en haut Aller en bas

poèmes classiques - Page 8 Empty Le Voltigeur

Message par magda Jeu 29 Avr - 13:43


  • François-Xavier GARNEAU (1809-1866)

Le Voltigeur. Souvenir de Châteauguay (1831)



Sombre et poèmes classiques - Page 8 923781, debout sur la frontière,
Un Voltigeur allait finir son quart ;
L'astre du jour achevait sa carrière,
Un rais au loin argentait le rempart.
Hélas, dit-il, quelle est donc ma consigne ?
Un mot anglais que je ne comprends pas :
Mon père était du pays de la vigne,
Mon poste, non, je ne te laisse pas.

Un bruit soudain vient frapper son oreille :
Qui vive... point. Mais j'entends le tambour.
Au corps de garde est-ce que l'on sommeille ?
L'aigle, déjà, plane aux bois d'alentour.
Hélas, etc.

C'est l'ennemi, je vois une victoire !
Feu, mon fusil : ce coup est bien porté ;
Un Canadien défend le territoire,
Comme il saurait venger la Liberté.
Hélas, etc.

Quoi ! l'on voudrait assiéger ma guérite ?
Mais quel cordon ! ma foi qu'ils sont nombreux !
Un Voltigeur, déjà prendre la fuite ?
Il faut encor, que j'en tue un ou deux.
Hélas, etc.

Un plomb l'atteint, il pâlit, il chancelle ;
Mais son coup part, puis il tombe à genoux.
Le sol est teint de son sang qui ruisselle.
Pour son pays, de mourir qu'il est doux !
Hélas, etc.

Ses compagnons, courant à la victoire,
Vont jusqu'à lui pour étendre leur rang.
Le jour, déjà, désertait sa paupière,
Mais il semblait dire encor en mourant :
Hélas ! c'est fait, quelle est donc ma consigne ?
Un mot anglais que je ne comprends pas :
Mon père était du pays de la vigne.
Mon poste, non, je ne te laisse pas.
magda
magda

Nombre de messages : 1253
Date d'inscription : 28/03/2010

Revenir en haut Aller en bas

poèmes classiques - Page 8 Empty Elégie sur la mort de Ronsard:Robert GARNIER

Message par magda Jeu 29 Avr - 13:44


  • Robert GARNIER (1535-1601)

Elégie sur la mort de Ronsard



... Adieu, mon cher Ronsard ; l'abeille est votre tombe
Fasse toujours son miel ;
Que le baume arabic à tout jamais y tombe,
Et la manne du ciel.
Le laurier y verdisse avecque le lierre
Et le mirthe amoureux ;
Riche en mille boutons, de toutes parts l'enserre
Le rosier odoreux,
Le tin, le basilic, la franche marguerite,
Et notre lis françois
Et cette rouge fleur, où la plainte est écrite
Du malcontent Grégeois.
Les Nymphes de Gâtine et les Nayades saintes
Qui habitent le Loir,
Le venant arroser de larmettes empreintes,
Ne cessent de douloir.
Las ! Cloton a tranché le fil de votre vie
D'une piteuse main,
La voyant de vieillesse et de goutte suivie,
Torturage inhumain ;
Voyant la pauvre France en son corps outragée
Par le sanglant effort
De ses enfants, qui l'ont tant de fois ravagée,
Soupirer à la mort ;
Le Suisse aguerri, qui au combat se loue,
L'Anglais fermé de flots,
Ceux qui boivent le Pau, le Tage et la Danoue
Fondre dessus son dos,
Ainsi que le vautour, qui de griffes bourelles
Va sans fin déchirant
De Prométhée le foie, en pâtures nouvelles
Coup sur coup renaissant.
Les meurtres inhumains se font entre les frères.
Spectacle plein d'horreur,
Et déjà les enfants courent contre leurs pères
D'une aveugle fureur ;
Le coeur des citoyens se remplit de furies ;
Les paysans écartés
Meurent comme une haie ; on ne voit que tueries
Par les champs désertés.
Et puis allez chanter l'honneur de notre France
En siècles si maudits !
Attendez-vous qu'aucun vos labeurs récompense
Comme on faisait jadis ?
La triste pauvreté nos chansons accompagne ;
La Muse, les yeux bas,
Se retire de nous, voyant que l'on dédaigne
Ses antiques ébats.
Vous êtes donque heureux, et votre mort heureuse,
O cygne des François ;
Ne lamentez que nous, dont la vie ennuyeuse
Meurt le jour mille fois
Vous errez maintenant aux campagnes d'Elise,
A l'ombre des vergers,
Où chargent en tout temps, assurés de la bise,
Les jaunes orangers,
Où les prés sont toujours tapissés de verdure,
Les vignes de raisins,
Et les petits oiseaux gazouillants au murmure
Des ruisseaux cristallins.
Là le cèdre gommeux odoreusement sue,
Et l'arbre du Liban,
Et l'ambre, et Myrrhe, au lit de son père reçue
Pleure le long de l'an.
En grand'foule accourus autour de vous se pressent
Les héros anciens,
Qui boivent le nectar, d'ambrosie se paissent
Aus bords Elisiens.
Sur tous le grand Eumolpe, et le divin Orphée,
Et Line, et Amphion,
Et Musée, et celui dont la plume échauffée
Mit en cendre Ilion ;
Le louangeur thébain, le chantre de Mantoue,
Le lyrique latin,
Et aveques Sénèque, honneur grand de Cordoue,
L'amoureux Florentin.
Tous vont battant des mains, sautellent de liesse,
S'entredisant entre eux :
Voilà celui qui dompte et l'Italie et la Grèce
En poèmes nombreux.
L'un vous donne sa lyre et l'autre sa trompette.
L'autre vous veut donner
Son myrthe, son lierre ou son laurier prophète,
Pour vous en couronner.
Ainsi vivez heureuse, âme toute divine,
Tandis que le Destin
Nous réserve aux malheurs de la France, voisine
De sa dernière fin.
magda
magda

Nombre de messages : 1253
Date d'inscription : 28/03/2010

Revenir en haut Aller en bas

poèmes classiques - Page 8 Empty L'éternelle chanson:Rosemonde GÉRARD

Message par magda Jeu 29 Avr - 13:45


  • Rosemonde GÉRARD (1871-1933)

L'éternelle chanson



Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille,
Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs,
Au mois de mai, dans le jardin qui s'ensoleille,
Nous irons réchauffer nos vieux membres tremblants.
Comme le renouveau mettra nos coeurs en fête,
Nous nous croirons encore de jeunes amoureux,
Et je te sourirai tout en branlant la tête,
Et nous ferons un couple adorable de vieux.
Nous nous regarderons, assis sous notre treille,
Avec de petits yeux attendris et brillants,
Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille,
Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs.

Sur notre banc ami, tout verdâtre de mousse,
Sur le banc d'autrefois nous reviendrons causer,
Nous aurons une joie attendrie et très douce,
La phrase finissant toujours par un baiser.
Combien de fois jadis j'ai pu dire " Je t'aime " ?
Alors avec grand soin nous le recompterons.
Nous nous ressouviendrons de mille choses, même
De petits riens exquis dont nous radoterons.
Un rayon descendra, d'une caresse douce,
Parmi nos cheveux blancs, tout rose, se poser,
Quand sur notre vieux banc tout verdâtre de mousse,
Sur le banc d'autrefois nous reviendrons causer.

Et comme chaque jour je t'aime davantage,
Aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain,
Qu'importeront alors les rides du visage ?
Mon amour se fera plus grave - et serein.
Songe que tous les jours des souvenirs s'entassent,
Mes souvenirs à moi seront aussi les tiens.
Ces communs souvenirs toujours plus nous enlacent
Et sans cesse entre nous tissent d'autres liens.
C'est vrai, nous serons vieux, très vieux, faiblis par l'âge,
Mais plus fort chaque jour je serrerai ta main
Car vois-tu chaque jour je t'aime davantage,
Aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain.

Et de ce cher amour qui passe comme un rêve,
Je veux tout conserver dans le fond de mon coeur,
Retenir s'il se peut l'impression trop brève
Pour la ressavourer plus tard avec lenteur.
J'enfouis tout ce qui vient de lui comme un avare,
Thésaurisant avec ardeur pour mes vieux jours ;
Je serai riche alors d'une richesse rare
J'aurai gardé tout l'or de mes jeunes amours !
Ainsi de ce passé de bonheur qui s'achève,
Ma mémoire parfois me rendra la douceur ;
Et de ce cher amour qui passe comme un rêve
J'aurai tout conservé dans le fond de mon coeur.

Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille,
Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs,
Au mois de mai, dans le jardin qui s'ensoleille,
Nous irons réchauffer nos vieux membres tremblants.
Comme le renouveau mettra nos coeurs en fête,
Nous nous croirons encore aux jours heureux d'antan,
Et je te sourirai tout en branlant la tête
Et tu me parleras d'amour en chevrotant.
Nous nous regarderons, assis sous notre treille,
Avec de petits yeux attendris et brillants,
Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille
Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs.
magda
magda

Nombre de messages : 1253
Date d'inscription : 28/03/2010

Revenir en haut Aller en bas

poèmes classiques - Page 8 Empty Émile BERGERAT

Message par Rita-kazem Lun 3 Mai - 14:40


  • Émile BERGERAT (1845-1923)

Où est Gautier, âme sans prix ?



Où est Gautier, âme sans prix ?
Flaubert, bon géant chez les gnomes ?
Las ! dissipés dans le pourpris
Du temple d'azur aux sept dômes !...
Sur Banville, j'ai dit les psaumes,
Puis le créole aux vers sertis
Dans les rythmes grecs et les nomes.
Tous ceux que j'aimais sont partis.

Initiés du Verbe, épris
Du mystère des idiomes,
Pacifiques sous les mépris
Des Tallemants et des Brantômes,
Ô mes maîtres, les chrysostomes,
Tisserands des tons assortis
Et brodeurs des mots polychromes,
Tous ceux que j'aimais sont partis.
Rita-kazem
Rita-kazem

Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010

Revenir en haut Aller en bas

poèmes classiques - Page 8 Empty Antoine de BERTIN

Message par Rita-kazem Lun 3 Mai - 14:42


  • Antoine de BERTIN (1752-1790)

Élégie



(fragment)

Ô tristesse ! ô regrets ! ô jours de mon enfance,
Hélas ! un sort plus doux m'était alors promis.
Né dans ces beaux climats et sous les cieux amis
Qu'au sein des mers de l'Inde embrase le tropique,
Elevé dans l'orgueil du luxe asiatique,
La pourpre, le satin, ces cotons précieux
Que lave aux bords du Gange un peuple industrieux,
Cet émail si brillant que la Chine colore,
Ces tapis dont la Perse est plus jalouse encore,
Sous mes pieds étendus, insultés dans mes jeux,
De leur richesse à peine avaient frappé mes yeux.
Je croissais, jeune roi de ces rives fécondes ;
Le roseau savoureux, fragile amant des ondes,
Le manguier parfumé, le dattier nourrissant,
L'arbre heureux où mûrit le café rougissant,
Des cocotiers enfin la race antique et fière,
Montrant au-dessus d'eux sa tête tout entière,
Comme autant de sujets attentifs à mes goûts,
Me portaient à l'envi les tributs les plus doux.
Pour moi d'épais troupeaux blanchissaient les campagnes ;
Mille chevreaux erraient suspendus aux montagnes ;
Et l'océan, au loin se perdant sous les cieux,
Semblait offrir encor, pour amuser mes yeux,
Dans leur cours différent cent barques passagères
Qu'emportaient ou la rame ou les voiles légères.
Que fallait-il de plus ? Dociles à ma voix,
Cent esclaves choisis entouraient ma jeunesse ;
Et mon père, éprouvé par trente ans de sagesse,
Au créole orgueilleux dictant de justes lois,
Chargé de maintenir l'autorité des rois,
Semblait dans ces beaux lieux égaler leur richesse.
Tout s'est évanoui. Trésors, gloire, splendeur,
Tout a fui, tel qu'un songe à l'aspect de l'aurore,
Ou qu'un brouillard léger qui dans l'air s'évapore.
A cet éclat d'un jour succède un long malheur.
Rita-kazem
Rita-kazem

Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010

Revenir en haut Aller en bas

poèmes classiques - Page 8 Empty Adam BILLAUT

Message par Rita-kazem Lun 3 Mai - 14:43

Adam BILLAUT (1602-1662)
Sonnet



Résolution de maître Adam de ne plus aimer son ingrate par la
protestation qu'il en fait à son confesseur

Mon Père à deux genoux j'accuse mes malices,
Avec un repentir profond et solennel,
Et pour ne point tromper votre soin paternel,
Je laisse de Phillis les aimables supplices.

Éloignant ces beaux yeux, mes souverains complices,
Je change en une nuit un beau jour éternel,
Et si pour bien aimer on devient criminel,
C'est trop peu que l'enfer pour expier mes vices.

Puisqu'il faut obéir aux lois du Tout-puissant,
Pour un si grand sujet je suis obéissant,
En brisant de mes fers la douce violence.

Ha qu'en ce changement je me trouve étonné !
Et que j'ai peu besoin de votre pénitence,
Si cherchant mon salut je passe pour damné.
Rita-kazem
Rita-kazem

Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010

Revenir en haut Aller en bas

poèmes classiques - Page 8 Empty CYRANO DE BERGERAC- Agrippine

Message par KAMEL Lun 3 Mai - 17:24


  • Savinien de CYRANO DE BERGERAC (1619-1655)

Agrippine



Alors que dans ton sein mon Portraict fut tracé,
Le Portraict de Tibere en fût-il effacé ?
Ou des-accoustumé du visage d'un traistre,
L'as-tu veû sans le voir et sans le reconnoistre ?
Je t'excuse pourtant, non, tu ne l'as point veû,
Il estoit trop masqué pour estre reconnû ;
Un homme franc, ouvert, sans haine, sans colere,
Incapable de peur, ce n'est point là Tibere ;
Dans tout ce qu'il paroist, Tibere n'est point là :
Mais Tibere est caché derriere tout cela ;
De monter à son Thrône il ne m'a poursuivie
Qu'à dessein d'espier s'il me faisoit envie ;
Et pour peu qu'à son offre il m'eût veû balancer,
Conclurre aveuglément que je l'en veus chasser :
Mais quand il agiroit d'une amitié sincere,
Quand le ressentiment des bien-faits de mon Pere,
Ou quand son repentir eust mon chois appellé
A la possession du bien qu'il m'a vollé,
Sçache que je préféré à l'or d'une Couronne
Le plaisir furieux que la vengeance donne ;
Point de Sceptre aux despens d'un si noble courroux,
Et du voeu qui me lie à venger mon Espoux.
Mais bien loin qu'acceptant la suprême Puissance
Je perde le motif d'une juste vengeance :
Je veux qu'il la retienne, afin de maintenir
Agrippine et sa race au droict de le punir ;
Si je l'eusse accepté, ma vengeance assouvie
N'auroit peû sans reproche attenter sur sa vie,
Et je veux que le rang qu'il me retient à tort
Me conserve tousjours un motif pour sa mort.
D'ailleurs c'est à mon fils qu'il remettoit l'Empire ;
Est-ce au nom de subjet où ton grand coeur aspire ?
Penses-y meurement, quel que soit ton dessein,
Tu ne m'espouseras que le Sceptre à la main.
Mais adieu, va sonder où tend tout ce mystere,
Et confirme tousjours mon refus à Tybere.
KAMEL
KAMEL

Nombre de messages : 605
loisirs : lecture-guitare-(mots croisés)
Humeur : d'arc-en-ciel
Date d'inscription : 05/03/2010

Revenir en haut Aller en bas

poèmes classiques - Page 8 Empty Guillaume CRÉTIN :Chant royal de l'arbre de vie

Message par KAMEL Lun 3 Mai - 17:25


  • Guillaume CRÉTIN (1460-1525)

Chant royal de l'arbre de vie



Le maistre ouvrier en vraye agriculture
Planta jadis au terrestre verger
Arbres plusieurs, de fruict et floriture
Belles a veoir et doulces a manger ;
Dont ordonna une fructueuse ente
De ses clozier et cloziere estre exempte
Du fruict cueillir ; mais le serpent hideux
Si fort souffla qu'en mangerent tous deux,
Soulz fainct blazon de parole fardee ;
Pour ce fut veue a l'occasion d'eux
L'arbre de vie en tout temps bien gardee.

L'arbre touchee avoit telle nature
Que la science aprenoit de leger
Du bien et mal, et par coup d'avanture
Faisoit la vie au mangeant abreger ;
Mais se l'homme eust en pensee innocente
Gardé justice originelle absente,
Au mesme instant qu'en desir convoiteux
Gousta le fruict deffendu, fort piteux,
N'eust sa fortune en tel point hazardee ;
Car il avoit pour repas non doubteux
L'Arbre de Vie en tout temps bien gardee.

Moult différente est l'arbre en nourriture
A celle ayant goust de mortel danger,
Elle preserve ung corps de pourriture,
Et vivifie en tout sans rien changer ;
Elle a vertu si grande et excellente,
Que ne l'actaint froidure violente
Grésil, frimas, gresle, vent despiteux,
Divers oraige estrange et hazardeux
N'ont la beauté de son tainct blasfardee ;
Mais fut et est pour humains souffreteux
L'Arbre de Vie en tout temps bien gardee.

Le cherubin du verger ayant cure
Garde tousjours celle arbre endommager ;
Glayve trenchant et ardente closture
Font de ce lieu tous perilz estranger.
Or entendons, Eve est l'arbre dolente,
Marie aussi celle très redolente* ;
L'une a porté germe deffectueux,
Et l'autre si très digne et vertueux
Que par luy fut paix au monde accordee ;
Dont bien se nomme, a tiltre sumptueux,
L'Arbre de Vie en tout temps bien gardee.

Le Createur voulant sa creature
Du fyer dragon plutonique venger,
L'arbre a gardee entiere sans fracture,
Et mal n'y sceut loy commune exiger ;
Corruption d'originelle sente
Onc n'encourut, et fault que d'elle on sente
Racyne, tyge et branches vers les cieux
Estre exaltez, sans ce qu'aer vicieux
Ayt la vertu de sa fleur retardee ;
Veu qu'a produit fruict sur tous précieux,
L'Arbre de Vie en tout temps bien gardee.

Prince du puy, ne soions soucieux,
Fors d'humble bouche et cueur devocieux
Tenir la Vierge, en concept regardee,
Estre en despit des faulx seditieux
L'Arbre de Vie en tous temps bien gardee.

(*) odorante
KAMEL
KAMEL

Nombre de messages : 605
loisirs : lecture-guitare-(mots croisés)
Humeur : d'arc-en-ciel
Date d'inscription : 05/03/2010

Revenir en haut Aller en bas

poèmes classiques - Page 8 Empty Guillaume CRÉTIN-Rondeau

Message par KAMEL Lun 3 Mai - 17:25


  • Guillaume CRÉTIN (1460-1525)

Rondeau



De tout mon coeur humblement te salue,
Pour la grandeur de ta haulte value,
Royne du ciel, de la terre et la mer,
Pardonne moy se j'oze au reclamer,
Ton sainct nom mettre en ma bouche polue,

Delaissant vie estrange et dissolue,
Vueil par pensee honneste et resolue
Te bien servir, et loyaulment aymer
De tout mon cueur.

Tu fuz comme es de Dieu si bien voulue,
Que pour sa mere et fille preesleue
Dame te feit des vertus renommer ;
Telle te doy en la terre nommer,
Et telle aussi seras escripte et leue
De tout mon coeur.
KAMEL
KAMEL

Nombre de messages : 605
loisirs : lecture-guitare-(mots croisés)
Humeur : d'arc-en-ciel
Date d'inscription : 05/03/2010

Revenir en haut Aller en bas

poèmes classiques - Page 8 Empty Louis de COURTEN-La blondeur obsédante

Message par KAMEL Lun 3 Mai - 17:26


  • Louis de COURTEN (1880-1903)

La blondeur obsédante et fauve de l'été



... La blondeur obsédante et fauve de l'été
Élimant le satin défraîchi des corolles,
Enamoure d'un long baiser l'urne des trolles
Et des lys martagons de pourpre mouchetés. [...]
KAMEL
KAMEL

Nombre de messages : 605
loisirs : lecture-guitare-(mots croisés)
Humeur : d'arc-en-ciel
Date d'inscription : 05/03/2010

Revenir en haut Aller en bas

poèmes classiques - Page 8 Empty Gabrielle de COIGNARD- Perce-moi l'estomac d'une amoureuse

Message par KAMEL Lun 3 Mai - 17:27


  • Gabrielle de COIGNARD (?-1594)

Perce-moi l'estomac d'une amoureuse flèche



Perce-moi l'estomac d'une amoureuse flèche,
Brûle tous mes désirs d'un feu étincelant,
Élève mon esprit d'un désir excellent,
Foudroie de ton bras l'obstacle qui l'empêche.

Si le divin brandon de ta flamme me sèche,
Fais sourdre de mes yeux un fleuve ruisselant :
Qu'au plus profond du coeur je porte recélant,
Des traits de ton amour la gracieuse brèche.

Puisque tu n'es qu'amour, ô douce charité,
Puisque pour trop aimer tu nous as mérité
Tant de biens infinis et d'admirables grâces,

Je te veux supplier par ce puissant effort
De l'amour infini qui t'a causé la mort,
Qu'en tes rêts amoureux mon âme tu enlaces.
KAMEL
KAMEL

Nombre de messages : 605
loisirs : lecture-guitare-(mots croisés)
Humeur : d'arc-en-ciel
Date d'inscription : 05/03/2010

Revenir en haut Aller en bas

poèmes classiques - Page 8 Empty Re: poèmes classiques

Message par Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Page 8 sur 8 Précédent  1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum