poèmes érotiques
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Najat
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poèmes érotiques
Rappel du premier message :
Amourette
Or que l’hiver roidit la glace épaisse,
Réchauffons-nous, ma gentille maîtresse,
Non accroupis près le foyer cendreux,
Mais aux plaisirs des combats amoureux.
Assisons-nous sur cette molle couche.
Sus ! baisez-moi, tendez-moi votre bouche,
Pressez mon col de vos bras dépliés,
Et maintenant votre mère oubliez.
Que de la dent votre tétin je morde,
Que vos cheveux fil à fil je détorde.
Il ne faut point, en si folâtres jeux,
Comme au dimanche arranger ses cheveux.
Approchez donc, tournez-moi votre joue.
Vous rougissez ? il faut que je me joue.
Vous souriez : avez-vous . point ouï
Quelque doux mot qui vous ait réjoui ?
Je vous disais que la main j’allais mettre
Sur votre sein : le voulez-vous permettre ?
Ne fuyez pas sans parler : je vois bien
A vos regards que vous le voulez bien.
Je vous connais en voyant votre mine.
Je jure Amour que vous êtes si fine,
Que pour mourir, de bouche ne diriez
Qu’on vous baisât, bien que le désiriez ;
Car toute fille, encor’ qu’elle ait envie
Du jeu d’aimer, désire être ravie.
Témoin en est Hélène, qui suivit
D’un franc vouloir Pâris, qui la ravit.
Je veux user d’une douce main-forte.
Hà ! vous tombez, vous faites jà la morte.
Hà ! quel plaisir dans le coeur je reçois !
Sans vous baiser, vous moqueriez de moi
En votre lit, quand vous seriez seulette.
Or sus ! c’est fait, ma gentille brunette.
Recommençons afin que nos beaux ans
Soient réchauffés de combats si plaisants.
PIERRE DE RONSARD
Amourette
Or que l’hiver roidit la glace épaisse,
Réchauffons-nous, ma gentille maîtresse,
Non accroupis près le foyer cendreux,
Mais aux plaisirs des combats amoureux.
Assisons-nous sur cette molle couche.
Sus ! baisez-moi, tendez-moi votre bouche,
Pressez mon col de vos bras dépliés,
Et maintenant votre mère oubliez.
Que de la dent votre tétin je morde,
Que vos cheveux fil à fil je détorde.
Il ne faut point, en si folâtres jeux,
Comme au dimanche arranger ses cheveux.
Approchez donc, tournez-moi votre joue.
Vous rougissez ? il faut que je me joue.
Vous souriez : avez-vous . point ouï
Quelque doux mot qui vous ait réjoui ?
Je vous disais que la main j’allais mettre
Sur votre sein : le voulez-vous permettre ?
Ne fuyez pas sans parler : je vois bien
A vos regards que vous le voulez bien.
Je vous connais en voyant votre mine.
Je jure Amour que vous êtes si fine,
Que pour mourir, de bouche ne diriez
Qu’on vous baisât, bien que le désiriez ;
Car toute fille, encor’ qu’elle ait envie
Du jeu d’aimer, désire être ravie.
Témoin en est Hélène, qui suivit
D’un franc vouloir Pâris, qui la ravit.
Je veux user d’une douce main-forte.
Hà ! vous tombez, vous faites jà la morte.
Hà ! quel plaisir dans le coeur je reçois !
Sans vous baiser, vous moqueriez de moi
En votre lit, quand vous seriez seulette.
Or sus ! c’est fait, ma gentille brunette.
Recommençons afin que nos beaux ans
Soient réchauffés de combats si plaisants.
PIERRE DE RONSARD
Najat- Nombre de messages : 1088
Date d'inscription : 14/03/2010
Re: poèmes érotiques
À vous, Mesdames...
Mais puisqu'à l'ennemi j'ai ouvert grand la
porte,
je vais tout lui livrer, traître de bonne foi.
Long amour se nourrit mal de bontés faciles :
il faut à ces doux jeux mêler quelques refus.
Qu'il se traîne à ta porte, et la dise cruelle,
qu'il s'humilie beaucoup, et menace beaucoup.
Le sucré nous écoeure, et l'amer nous réveille.
La barque, par bon vent, souvent chavire et sombre.
Épouses, s'il vous est refusé d'être aimées,
c'est que votre mari va vous voir quand il veut.
Ajoutez une porte et un portier sévère
qui dit : «Tu n'entres pas ! » — exclu, il t'aimera!
Vos glaives sont usés, laissez-les donc tomber,
prenez pour le combat des armes affûtées.
Et je ne doute point que vous me viserez
avec les traits que, moi, je vous aurai
donnés!
Tombé dans tes filets, captif de frais, l'amant
espère être le seul à posséder ta chambre.
Qu'il soupçonne un rival, des faveurs partagées :
sans cette ruse-là, coup de vieux sur l'amour!
Un bon cheval court bien, aussitôt qu'on le
lâche,
s'il précède ou poursuit quelques autres coursiers.
Nos feux se sont éteints ? Un affront les ranime.
J'avoue: je n'aime point, si je ne suis blessé!
La cause de ses maux doit rester vague : inquiet,
il pensera qu'il y a plus encore qu'il ne sait.
Pour qu'il s'emballe, feins qu'un esclave te garde
ou qu'un galant trop dur d'un soin jaloux t'ennuie.
Sans le moindre danger, le plaisir est moins vif.
Et même si tu es plus libre que Thaïs,
Feins de tout redouter ; si, plus facilement,
il peut aller chez toi par la porte d'entrée,
Fais entrer ton amant par la fenêtre ouverte,
sur ton visage, affiche une visible peur.
Fais surgir tout à coup ta servante rusée,
dis-lui de s'écrier : « Ah! nous sommes perdus!»,
Puis cache quelque part ton jeunot tout tremblant,
Mais il faudra mêler à toutes ces alarmes
Des plaisirs sans souci, pour qu'il n'aille pas croire
que ses nuits avec toi se payent à ce prix !
L'Art d'aimer, 111, 577 sqq.
Ovide (43 AV. J.C. - vers 18 APR J.C.)
Invité- Invité
Re: poèmes érotiques
Dans l'escalier...
Comme je descendais l'escalier mal famé
Tu entrais par la porte et, pour une seconde
J'ai vu ton visage inconnu et tu as vu le mien.
Là-dessus je me suis caché, fuyant ton regard, et toi
Tu es passé rapidement, en dissimulant ton visage,
Puis tu t'es faufilé dans la maison mal famée
Où tu n'as pas dû trouver plus de plaisir que moi même.
Et pourtant l'amour que tu voulais,
J'aurais pu te le donner;
L'amour que je voulais
Tes yeux las qui savaient l'on dit
Tu aurais pu me le donner.
Nos corps se sont sentis,
Ils se cherchaient.
Notre sang et notre peau se sont compris.
Mais nous nous sommes cachés l'un de l'autre,
Troublés.
Constantin P. Cavafy
Comme je descendais l'escalier mal famé
Tu entrais par la porte et, pour une seconde
J'ai vu ton visage inconnu et tu as vu le mien.
Là-dessus je me suis caché, fuyant ton regard, et toi
Tu es passé rapidement, en dissimulant ton visage,
Puis tu t'es faufilé dans la maison mal famée
Où tu n'as pas dû trouver plus de plaisir que moi même.
Et pourtant l'amour que tu voulais,
J'aurais pu te le donner;
L'amour que je voulais
Tes yeux las qui savaient l'on dit
Tu aurais pu me le donner.
Nos corps se sont sentis,
Ils se cherchaient.
Notre sang et notre peau se sont compris.
Mais nous nous sommes cachés l'un de l'autre,
Troublés.
Constantin P. Cavafy
Dernière édition par anonymas le Sam 1 Mai - 22:52, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: poèmes érotiques
L'amour l'après-midi
Chaleur... Midi passé. Au beau milieu du lit,
je me suis allongé pour prendre du repos.
Un volet reste clos, et l'autre bâille un peu :
la lumière ressemble à celle d'un sous-bois,
D'un crépuscule à l'heure où Phébus se retire,
ou quand la nuit n'est plus, sans qu'il fasse encor jour.
Lumière que l'on offre aux amantes timides :
c'est l'abri espéré par leur chaste pudeur.
Corinne m'a rejoint, tunique dénouée,
ses cheveux en bandeaux me cachent son cou blanc.
Telle, Sémiramis allait vers son époux,
et telle fut Laïs, aux si nombreux amants.
J'arrachai la tunique : elle ne gênait guère,
(si fine) — elle luttait pour en rester vêtue.
Elle luttait, mais sans vraiment vouloir gagner,
et ne fut point fâchée de se rendre, vaincue...
Quand sans voile elle se dressa devant mes yeux,
sur son corps tout entier, nul défaut, nulle part.
Ses épaules, ses bras, que je vis et touchai!
La forme de ses seins, faite pour les caresses !
Et ce ventre si plat sous cette gorge intacte !
La hanche, douce et pleine, et la cuisse, si jeune!
Des détails ? À quoi bon ? Tout méritait éloge
et tout contre mon corps je serrai son corps nu.
Le reste... Fatigués, nous dormîmes ensemble.
Ah ! donnez-moi souvent un tel après-midi !
(Les amours)
Ovide (43 AV. J.C. - vers 18 APR J.C.)
Invité- Invité
Re: poèmes érotiques
Sur ta cuisse et ta mamelle,
où l'aridité se mêle
à toute moiteur femelle,
jusqu'au frisson qui t'aima,
de vergeture en blessure
je te remonte et pressure
O Jeanne d'Arc de luxure
où l'inceste à son climat
...l'onzième doigt, contractile,
borgne gland, masculin style,
pour une conquête utile
peut sortir de ses remous
et, regagner, puis leur centre
une fois visité l'antre
qui referme sur le pantre
la couronne aux cercles mous.
Audiberti
où l'aridité se mêle
à toute moiteur femelle,
jusqu'au frisson qui t'aima,
de vergeture en blessure
je te remonte et pressure
O Jeanne d'Arc de luxure
où l'inceste à son climat
...l'onzième doigt, contractile,
borgne gland, masculin style,
pour une conquête utile
peut sortir de ses remous
et, regagner, puis leur centre
une fois visité l'antre
qui referme sur le pantre
la couronne aux cercles mous.
Audiberti
Invité- Invité
Re: poèmes érotiques
Adore les
femmes.
Elles sont là pour.
Le hameau des âmes
s'appelle l'amour.
Audiberti
***
des bittes et des
chattes
en train de bouillir
affluence au bain public
Santoka
femmes.
Elles sont là pour.
Le hameau des âmes
s'appelle l'amour.
Audiberti
***
des bittes et des
chattes
en train de bouillir
affluence au bain public
Santoka
Invité- Invité
Re: poèmes érotiques
D'un long baiser il a bu mon âme sur mes
lèvres,
Comme le soleil absorbe la rosée.
Lord Jennyson
Il aime bien peu celui qui se refuse à
tout savoir de ce qu'il aime.
(Curieusement,
dans notre société où presque tous les hommes s'intéressent aux
moindres détails du fonctionnement et des performances des voitures, des
ordinateurs, ou des équipes de foot, assez peu s'intéressent au
fonctionnement de la sexualité féminine. Ils bichonnent leurs voitures
plus que leurs femmes !)
lèvres,
Comme le soleil absorbe la rosée.
Lord Jennyson
Il aime bien peu celui qui se refuse à
tout savoir de ce qu'il aime.
(Curieusement,
dans notre société où presque tous les hommes s'intéressent aux
moindres détails du fonctionnement et des performances des voitures, des
ordinateurs, ou des équipes de foot, assez peu s'intéressent au
fonctionnement de la sexualité féminine. Ils bichonnent leurs voitures
plus que leurs femmes !)
Invité- Invité
Re: poèmes érotiques
Son
corps est d'un blanc monotone
Comme la neige sur les champs
Mais sa toison semble un automne
Doré par les soleils couchants
J. Richepin
Quand le mot est bien trouvé,
Le sexe, en sa faveur, à la chose pardonne:
Ce n'est plus elle, c'est elle encore pourtant...
La Fontaine
corps est d'un blanc monotone
Comme la neige sur les champs
Mais sa toison semble un automne
Doré par les soleils couchants
J. Richepin
Quand le mot est bien trouvé,
Le sexe, en sa faveur, à la chose pardonne:
Ce n'est plus elle, c'est elle encore pourtant...
La Fontaine
Invité- Invité
Re: poèmes érotiques
Tu es plus belle que le ciel et la mer
Quand tu aimes il faut partir
Quitte ta femme quitte ton enfant
Quitte ton ami quitte ton amie
Quitte ton amante quitte ton amant
Quand tu aimes il faut partir
Le monde est plein de nègres et de négresses
Des femmes des hommes des hommes des femmes
Regarde les beaux magasins
Ce fiacre cet homme cette femme ce fiacre
Et toutes les belles marchandises
II y a l'air il y a le vent
Les montagnes l'eau le ciel la terre
Les enfants les animaux
Les plantes et le charbon de terre
Apprends à vendre à acheter à revendre
Donne prends donne prends
Quand tu aimes il faut savoir
Chanter courir manger boire
Siffler
Et apprendre à travailler
Quand tu aimes il faut partir
Ne larmoie pas en souriant
Ne te niche pas entre deux seins
Respire marche pars va-t'en
Je prends mon bain et je regarde
Je vois la bouche que je connais
La main la jambe l'œil
Je prends mon bain et je regarde
Le monde entier est toujours là
La vie pleine de choses surprenantes
Je sors de la pharmacie
Je descends juste de la bascule
Je pèse mes 80 kilos
Je t'aime
Blaise Cendrars
Quand tu aimes il faut partir
Quitte ta femme quitte ton enfant
Quitte ton ami quitte ton amie
Quitte ton amante quitte ton amant
Quand tu aimes il faut partir
Le monde est plein de nègres et de négresses
Des femmes des hommes des hommes des femmes
Regarde les beaux magasins
Ce fiacre cet homme cette femme ce fiacre
Et toutes les belles marchandises
II y a l'air il y a le vent
Les montagnes l'eau le ciel la terre
Les enfants les animaux
Les plantes et le charbon de terre
Apprends à vendre à acheter à revendre
Donne prends donne prends
Quand tu aimes il faut savoir
Chanter courir manger boire
Siffler
Et apprendre à travailler
Quand tu aimes il faut partir
Ne larmoie pas en souriant
Ne te niche pas entre deux seins
Respire marche pars va-t'en
Je prends mon bain et je regarde
Je vois la bouche que je connais
La main la jambe l'œil
Je prends mon bain et je regarde
Le monde entier est toujours là
La vie pleine de choses surprenantes
Je sors de la pharmacie
Je descends juste de la bascule
Je pèse mes 80 kilos
Je t'aime
Blaise Cendrars
Invité- Invité
Re: poèmes érotiques
Solitude
Je bande trop. De ma culotte
Je sors mon vit qui décalotte
Son champignon.
Etre à midi seul dans ma chambre,
En tête à tête avec son membre,
C'est du quignon!
Mon jacquemart' me bat le ventre ;
Dans quelque chose il faut que j'entre,
pul, bouche ou con.
Mais je ne vois pas ma voisine
Lançant son œillade assassine
De son balcon.
En vain Coco dresse sa huppe :
Dans la maison pas une jupe,
Pas un bonnet.
La pine au poing, pose équivoque,
À défaut de con, je t'invoque,
Veuve Poignet !
Grande Vénus masturbatrice,
Solitaire consolatrice
Des amoureux,
Puisque je manque de maîtresse
Accorde au moins à ma détresse
Tes plaisirs creux.
Prête-moi cette main adroite
Qui sait, d'une caresse étroite,
Saisir l'engin,
Et fait jouer la pompe à sperme
Entre les doigts qu'elle referme
Comme un jardin.
Enseigne-moi, j'y suis novice,
Ce jeu que Tissot nomme vice,
Ce jeu caché
Que Cupidon enfant pratique,
Épointant sa flèche érotique
Loin de Psyché.
Les pieds appuyés au chambranle,
Lentement d'abord je me branle,
Et puis presto :
Je développe mon extase,
Ponçant mon pilier de la base
Au chapiteau.
Mais la Chimère ouvre la porte.
Une femme entre, à gorge forte,
À reins puissants,
Qui retroussant chemise et cotte
Met sous mon nez sa grosse motte
Aux crins frisants ;
Puis souriante se retourne,
Et ne sachant par où j'enfourne
M'offre son cu.
Rubens, il faut que tu confesses
Par la ronde ampleur de ces fesses
Ton art vaincu !
Mais je l'empoigne par les hanches
Et j'écarte ses cuisses blanches
De mon genou ;
Déjà ma pine triomphante
De l'abricot forçant la fente
Y fait son trou.
Serrant le pul, haussant la croupe,
Les pieds en l'air comme en un groupe De Clodion,
Elle absorbe toute ma pine
Et retrouve de Messaline
Le tordion.
Un flot de liqueur prostatique,
Du temple mouillant le portique,
Écume au bord ;
Sous le choc du vit qui la pousse
Elle crie à chaque secousse :
Oh ! va plus fort !
Les yeux noyés, de plaisir pâle,
Jusqu'à la garde elle s'empale,
Comme autrefois
Du dieu Priape au fond d'un antre
Les filles s'enfonçaient au ventre
L'outil de bois.
Je la transperce d'outre en outre.
Le spasme arrive : un jet de foutre,
Un jet brûlant,
Parcourt mon dard comme une lave,
Jaillit, retombe, et de sa bave
Poisse mon gland.
Quand j'ai bien égoutté mon tube,
Je vois s'envoler le succube
Aux beaux seins nus,
Je deviens flasque, je débande,
Et je regrette mon offrande,
Fausse Vénus.
Sur mes doigts en nappes s'épanche
Déjà froide, la liqueur blanche ;
Tout est fini,
Et j'offre pour ton microscope
Le résultat de ma syncope, Spallanzani !
Théophile GAUTIER, 1864
Je bande trop. De ma culotte
Je sors mon vit qui décalotte
Son champignon.
Etre à midi seul dans ma chambre,
En tête à tête avec son membre,
C'est du quignon!
Mon jacquemart' me bat le ventre ;
Dans quelque chose il faut que j'entre,
pul, bouche ou con.
Mais je ne vois pas ma voisine
Lançant son œillade assassine
De son balcon.
En vain Coco dresse sa huppe :
Dans la maison pas une jupe,
Pas un bonnet.
La pine au poing, pose équivoque,
À défaut de con, je t'invoque,
Veuve Poignet !
Grande Vénus masturbatrice,
Solitaire consolatrice
Des amoureux,
Puisque je manque de maîtresse
Accorde au moins à ma détresse
Tes plaisirs creux.
Prête-moi cette main adroite
Qui sait, d'une caresse étroite,
Saisir l'engin,
Et fait jouer la pompe à sperme
Entre les doigts qu'elle referme
Comme un jardin.
Enseigne-moi, j'y suis novice,
Ce jeu que Tissot nomme vice,
Ce jeu caché
Que Cupidon enfant pratique,
Épointant sa flèche érotique
Loin de Psyché.
Les pieds appuyés au chambranle,
Lentement d'abord je me branle,
Et puis presto :
Je développe mon extase,
Ponçant mon pilier de la base
Au chapiteau.
Mais la Chimère ouvre la porte.
Une femme entre, à gorge forte,
À reins puissants,
Qui retroussant chemise et cotte
Met sous mon nez sa grosse motte
Aux crins frisants ;
Puis souriante se retourne,
Et ne sachant par où j'enfourne
M'offre son cu.
Rubens, il faut que tu confesses
Par la ronde ampleur de ces fesses
Ton art vaincu !
Mais je l'empoigne par les hanches
Et j'écarte ses cuisses blanches
De mon genou ;
Déjà ma pine triomphante
De l'abricot forçant la fente
Y fait son trou.
Serrant le pul, haussant la croupe,
Les pieds en l'air comme en un groupe De Clodion,
Elle absorbe toute ma pine
Et retrouve de Messaline
Le tordion.
Un flot de liqueur prostatique,
Du temple mouillant le portique,
Écume au bord ;
Sous le choc du vit qui la pousse
Elle crie à chaque secousse :
Oh ! va plus fort !
Les yeux noyés, de plaisir pâle,
Jusqu'à la garde elle s'empale,
Comme autrefois
Du dieu Priape au fond d'un antre
Les filles s'enfonçaient au ventre
L'outil de bois.
Je la transperce d'outre en outre.
Le spasme arrive : un jet de foutre,
Un jet brûlant,
Parcourt mon dard comme une lave,
Jaillit, retombe, et de sa bave
Poisse mon gland.
Quand j'ai bien égoutté mon tube,
Je vois s'envoler le succube
Aux beaux seins nus,
Je deviens flasque, je débande,
Et je regrette mon offrande,
Fausse Vénus.
Sur mes doigts en nappes s'épanche
Déjà froide, la liqueur blanche ;
Tout est fini,
Et j'offre pour ton microscope
Le résultat de ma syncope, Spallanzani !
Théophile GAUTIER, 1864
Invité- Invité
Re: poèmes érotiques
Silence
oursin de nos narines
dans le désordre
écartelé
à ton odeur rose marine
tout le visage
est attelé
Cocteau
Carmen prompte au plaisir
qui longtemps la secoue
se cramponne au rebord du lit
cabrée à l'avant du roulis
comme une figure de proue
Cocteau
Dernière édition par anonymas le Sam 1 Mai - 22:57, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: poèmes érotiques
Le Condamné à mort
Ô viens mon ciel de rose, ô ma corbeille blonde !
Visite dans sa nuit ton condamné à mort.
Arrache-toi la chair, tue, escalade, mords,
Mais viens ! Pose ta joue contre ma tête ronde.
Nous n'avions pas fini de nous parler d'amour.
Nous n'avions pas fini de fumer nos gitanes.
On peut se demander pourquoi les Cours condamnent
Un assassin si beau qu'il fait pâlir le jour.
Amour viens sur ma bouche ! Amour ouvre tes portes !
Traverse les couloirs, descends, marche léger,
Vole dans l'escalier plus souple qu'un berger,
Plus soutenu par l'air qu'un vol de feuilles mortes...
Ce n'est pas ce matin que l'on me guillotine.
Je peux dormir tranquille. À l'étage au-dessus
Mon mignon paresseux, ma perle, mon Jésus
S'éveille. Il va cogner de sa dure bottine
À mon crâne tondu.
Jean Genet
Ô viens mon ciel de rose, ô ma corbeille blonde !
Visite dans sa nuit ton condamné à mort.
Arrache-toi la chair, tue, escalade, mords,
Mais viens ! Pose ta joue contre ma tête ronde.
Nous n'avions pas fini de nous parler d'amour.
Nous n'avions pas fini de fumer nos gitanes.
On peut se demander pourquoi les Cours condamnent
Un assassin si beau qu'il fait pâlir le jour.
Amour viens sur ma bouche ! Amour ouvre tes portes !
Traverse les couloirs, descends, marche léger,
Vole dans l'escalier plus souple qu'un berger,
Plus soutenu par l'air qu'un vol de feuilles mortes...
Ce n'est pas ce matin que l'on me guillotine.
Je peux dormir tranquille. À l'étage au-dessus
Mon mignon paresseux, ma perle, mon Jésus
S'éveille. Il va cogner de sa dure bottine
À mon crâne tondu.
Jean Genet
Invité- Invité
Re: poèmes érotiques
Ô
débuts, deux inconnus soudain merveilleusement se connaissant, lèvres en
labeur, langues téméraires, langues jamais rassasiées, langues se
cherchant et se confondant, langues en combat, mêlées en tendre haleine,
saint travail de l'homme et de la femme, sucs des bouches, bouches se
nourrissant l'une de l'autre, nourritures de jeunesse,...
Albert Cohen(Belle du seigneur)
débuts, deux inconnus soudain merveilleusement se connaissant, lèvres en
labeur, langues téméraires, langues jamais rassasiées, langues se
cherchant et se confondant, langues en combat, mêlées en tendre haleine,
saint travail de l'homme et de la femme, sucs des bouches, bouches se
nourrissant l'une de l'autre, nourritures de jeunesse,...
Albert Cohen(Belle du seigneur)
Invité- Invité
Re: poèmes érotiques
Aimons,
foutons, ce sont plaisirs
Qu'il ne faut pas que l'on sépare;
La jouissance et les désirs
Sont ce que l'âme a de plus rare.
D'un vit, d'un con et de deux cœurs,
Naît un accord plein de douceurs,
Que les dévots blâment sans cause.
Amarillis, pensez-y bien :
Aimer sans foutre est peu de chose
Foutre sans aimer ce n'est rien.
La Fontaine
foutons, ce sont plaisirs
Qu'il ne faut pas que l'on sépare;
La jouissance et les désirs
Sont ce que l'âme a de plus rare.
D'un vit, d'un con et de deux cœurs,
Naît un accord plein de douceurs,
Que les dévots blâment sans cause.
Amarillis, pensez-y bien :
Aimer sans foutre est peu de chose
Foutre sans aimer ce n'est rien.
La Fontaine
Invité- Invité
Re: poèmes érotiques
Au ciel des plages, Virginie,
Ombres d'où je t'ai vu sortir,
Le zéphir, la brise d'été
Apportaient l'odeur de peau nue
Que fleurait ta virginité.
R. Radiguet
Ombres d'où je t'ai vu sortir,
Le zéphir, la brise d'été
Apportaient l'odeur de peau nue
Que fleurait ta virginité.
R. Radiguet
Invité- Invité
Re: poèmes érotiques
Un soir de demi-brume à Londres
Un voyou qui ressemblait à
Mon amour vint à ma rencontre
Et le regard qu'il me jeta
Me fit baisser les yeux de honte.
Je suivis ce mauvais garçon
Qui sifflotait, mains dans les poches.
Apollinaire
Un voyou qui ressemblait à
Mon amour vint à ma rencontre
Et le regard qu'il me jeta
Me fit baisser les yeux de honte.
Je suivis ce mauvais garçon
Qui sifflotait, mains dans les poches.
Apollinaire
Invité- Invité
Séguidille
Séguidille
Brune encore non eue,
Je te veux presque nue
Sur un canapé noir
Dans un jaune boudoir,
Comme en mil huit cent trente.
Presque nue et non nue
À travers une nue
De dentelles montrant
Ta chair où va courant
Ma bouche délirante.
Je te veux trop rieuse
Et très impérieuse,
Méchante et mauvaise et
Pire s'il te plaisait,
Mais si luxuriante !
Ah ! ton corps noir et rose
Et clair de lune ! Ah, pose
Ton coude sur mon cœur,
Et tout ton corps vainqueur,
Tout ton corps que j'adore !
Ah, ton corps, qu'il repose
Sur mon âme morose
Et l'étouffe s'il peut,
Si ton caprice veut,
Encore, encore, encore !
Splendides, glorieuses,
Bellement furieuses
Dans leur jeunes ébats,
Fous mon orgueil en bas
Sous tes fesses joyeuses !
Paul Verlaine
Brune encore non eue,
Je te veux presque nue
Sur un canapé noir
Dans un jaune boudoir,
Comme en mil huit cent trente.
Presque nue et non nue
À travers une nue
De dentelles montrant
Ta chair où va courant
Ma bouche délirante.
Je te veux trop rieuse
Et très impérieuse,
Méchante et mauvaise et
Pire s'il te plaisait,
Mais si luxuriante !
Ah ! ton corps noir et rose
Et clair de lune ! Ah, pose
Ton coude sur mon cœur,
Et tout ton corps vainqueur,
Tout ton corps que j'adore !
Ah, ton corps, qu'il repose
Sur mon âme morose
Et l'étouffe s'il peut,
Si ton caprice veut,
Encore, encore, encore !
Splendides, glorieuses,
Bellement furieuses
Dans leur jeunes ébats,
Fous mon orgueil en bas
Sous tes fesses joyeuses !
Paul Verlaine
julien- Nombre de messages : 1159
Date d'inscription : 24/02/2010
Re: poèmes érotiques
C'est
une laide de Boucher
Sans poudre dans sa chevelure,
Follement blonde et d'une allure
Vénus à tous nous débaucher.
Mais je la crois mienne entre tous,
Cette crinière tant baisée,
Cette cascatelle embrasée
qui m'allume par tous les bouts.
Elle est à moi bien plus encor
Comme une flamboyante enceinte
Aux entours de la porte sainte,
L'alme, la dive toison d'or !
Et qui pourrait dire ce corps
Sinon moi, son chantre et son prêtre,
Et son esclave humble et son maître
qui s,en damnerait sans remords,
Son cher corps rare, harmonieux,
Suave, blanc de lait pur, et rose
Comme un lys sous de pourpres cieux.
Cuisses belles, seins redressants,
Le dos, les reins. le ventre, fête
Par les yeux et les mains en quête
Et pour la bouche et tous les sens.
Mignonne, allons voir si ton lit
A toujours sous le rideau rouge
L'oreiller sorcier qui tant bouge
Et les draps fous. Ô vers ton lit !
Paul Verlaine
une laide de Boucher
Sans poudre dans sa chevelure,
Follement blonde et d'une allure
Vénus à tous nous débaucher.
Mais je la crois mienne entre tous,
Cette crinière tant baisée,
Cette cascatelle embrasée
qui m'allume par tous les bouts.
Elle est à moi bien plus encor
Comme une flamboyante enceinte
Aux entours de la porte sainte,
L'alme, la dive toison d'or !
Et qui pourrait dire ce corps
Sinon moi, son chantre et son prêtre,
Et son esclave humble et son maître
qui s,en damnerait sans remords,
Son cher corps rare, harmonieux,
Suave, blanc de lait pur, et rose
Comme un lys sous de pourpres cieux.
Cuisses belles, seins redressants,
Le dos, les reins. le ventre, fête
Par les yeux et les mains en quête
Et pour la bouche et tous les sens.
Mignonne, allons voir si ton lit
A toujours sous le rideau rouge
L'oreiller sorcier qui tant bouge
Et les draps fous. Ô vers ton lit !
Paul Verlaine
julien- Nombre de messages : 1159
Date d'inscription : 24/02/2010
Re: poèmes érotiques
Mignonne,
sais-tu qu'on me blâme
De t'aimer
comme je le fais ?
On dit que
cela, sur mon âme !
Aura de
singuliers effets;
Que tu n'es
pas une duchesse,
Et que ton
pul fait ta richesse,
Qu'en ce
monde, ou rien n'est certain,
On peut
affirmer une chose:
C'est que ton
con vivant et rose
N'est que le
con d'une p.tun !
Qu'est-ce que
cela peut foutre ?
Lorsqu'on
tient ces vains propos,
Je les méprise,
et je passe outre,
Alerte,
gaillard et dispo !
Je sais que
près de toi je bande
Vertement, et
je n'appréhende
Aucun
malheur, sinon de voir,
Entre mes
cuisses engourdies,
Ma pine
flasque et molle choir !...
Albert
Glatigny
*
L’ingéniosité en amour, c’est comme la poésie en littérature.
On peut s’en passer, mais c’est dommage
Frédéric Dard
sais-tu qu'on me blâme
De t'aimer
comme je le fais ?
On dit que
cela, sur mon âme !
Aura de
singuliers effets;
Que tu n'es
pas une duchesse,
Et que ton
pul fait ta richesse,
Qu'en ce
monde, ou rien n'est certain,
On peut
affirmer une chose:
C'est que ton
con vivant et rose
N'est que le
con d'une p.tun !
Qu'est-ce que
cela peut foutre ?
Lorsqu'on
tient ces vains propos,
Je les méprise,
et je passe outre,
Alerte,
gaillard et dispo !
Je sais que
près de toi je bande
Vertement, et
je n'appréhende
Aucun
malheur, sinon de voir,
Entre mes
cuisses engourdies,
Ma pine
flasque et molle choir !...
Albert
Glatigny
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L’ingéniosité en amour, c’est comme la poésie en littérature.
On peut s’en passer, mais c’est dommage
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julien- Nombre de messages : 1159
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