Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
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Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
Rappel du premier message :
Poësies
Par Charles Coypeau D'Assoucy (1605-1677)
Poësies de M. Dassoucy, Contenant diverses pièces héroïques, Satiriques et burlesques
A COMTE DE HARCOURT I
En fin ce grand heros, cét Hercule françois,
Ce guerrier indompté, ce foudre de la guerre,
Ce protecteur des lys, ce deffençeur des roys,
Ce prince qui tout seul a fait trembler la terre,
Apres auoir vaincu dans cét ardant séjour
Les peuples basannez qu'auoisine le jour,
Et veu le nord jaloux de sa gloire esclattante:
Il retourne vainqueur dans ces brûlans climats,
Consacrer au soleil sa valeur trop brillante
Pour des pays couuerts de neige, et de frimats.
Il s'en va le vainqueur porter le coup fatal
Au superbe ennemy du repos de la France,
Et dessus le debris de son throsne natal
Establir de nos rois la solide puissance.
L'espagnol aduerty de son proche mal-heur,
Encore tout sanglant des traits de sa valeur
Quitte desja le champ à ce dieu des allarmes,
Et tout pasle d'effroy, de crainte, et de terreur,
Doute s'il doit porter, ou mettre bas les armes,
S'opposer, ou flechir aux coups de sa fureur.
Vers l'antre du lyon il s'en va le vainqueur,
Et de la mesme main qui fit ses funerailles,
Qui luy pressa le sein, et luy perça le coeur,
Il s'en va deschirer ses superbes entrailles:
Mais pourquoy s'en va-t'il? Quel danger si pressant
Expose à sa fureur nostre Alcide puissant:
Si c'est trop d'employer la puïssance fatale
De son bras par qui seul sa rage finira,
Et si pour le chasser de sa terre natale,
Il suffit seulement de dire qu'il ira.
Oüy c'est trop de son bras, il suffit de son nom,
Et desja son orgueil seroit reduit en poudre,
Si de ses beaux exploits quelque jaloux demon
N'eut desarmé sa main des flammes de la foudre:
Oüy ce dieu des combats par cent braues efforts
Apres auoir peuplé la campagne de morts,
Seul auroit emporté cette haute victoire,
Et quelques demidieux qui briguent cét honneur,
Ils ne sçauroient pourtant dérober à sa gloire
Ce que la France doit aux traits de sa valeur.
Mais quel sacré pouuoir, et quelle mission
Me fait si librement discourir en apostre,
Quoy ne falloit-il pas enchaisner un lyon,
Et le faire ieusner pour en manger un autre:
Oüy ce braue lyon à vaincre accoustumé
Au sortir du repos de victoire affammé,
Va redoublant sa force au combat animée,
Et marchant glorieux d'un pas de conquerant,
La valeur de son bras de cent foudres armée,
Surpasser en son cours un rapide torrent.
Oüy ce dieu de Casal, ce heros de Turin,
Ce prince dont les rois adorent le merite,
Ce demon qui vainquit par cent bouches d'airain
L'insulaire bourgeois de Saincte Marguerite,
Ce guerrier renommé par toutes les vertus,
Cét ange reclamé des throsnes abbatus,
Ce foudroyant Iuppin de ce fils de la terre
S'en va faire à l'orgueil de son ambition
Ce que fit autresfois le dieu Lancetonnerre,
Au porteur incensé d'Osse et de Pelion.
Sus donc braues françois, qui d'un puissant effort
Vainquistes à Casal le demon des Espagnes,
Et qui rassasiez du breuuage du nord
Allez r'ensanglanter ces vineuses campagnes,
En l'honneur de Harcourt ce digne viceroy,
Ce prince l'ornement du sang de Godefroy
Arrousez de nectar vos futures conquestes,
Qu'en la gloire des lys chacun de rang en rang
Tarisse autant de pots qu'il cassera de testes,
Et verse autant de vin, qu'il respandra de sang.
Poësies
Par Charles Coypeau D'Assoucy (1605-1677)
Poësies de M. Dassoucy, Contenant diverses pièces héroïques, Satiriques et burlesques
A COMTE DE HARCOURT I
En fin ce grand heros, cét Hercule françois,
Ce guerrier indompté, ce foudre de la guerre,
Ce protecteur des lys, ce deffençeur des roys,
Ce prince qui tout seul a fait trembler la terre,
Apres auoir vaincu dans cét ardant séjour
Les peuples basannez qu'auoisine le jour,
Et veu le nord jaloux de sa gloire esclattante:
Il retourne vainqueur dans ces brûlans climats,
Consacrer au soleil sa valeur trop brillante
Pour des pays couuerts de neige, et de frimats.
Il s'en va le vainqueur porter le coup fatal
Au superbe ennemy du repos de la France,
Et dessus le debris de son throsne natal
Establir de nos rois la solide puissance.
L'espagnol aduerty de son proche mal-heur,
Encore tout sanglant des traits de sa valeur
Quitte desja le champ à ce dieu des allarmes,
Et tout pasle d'effroy, de crainte, et de terreur,
Doute s'il doit porter, ou mettre bas les armes,
S'opposer, ou flechir aux coups de sa fureur.
Vers l'antre du lyon il s'en va le vainqueur,
Et de la mesme main qui fit ses funerailles,
Qui luy pressa le sein, et luy perça le coeur,
Il s'en va deschirer ses superbes entrailles:
Mais pourquoy s'en va-t'il? Quel danger si pressant
Expose à sa fureur nostre Alcide puissant:
Si c'est trop d'employer la puïssance fatale
De son bras par qui seul sa rage finira,
Et si pour le chasser de sa terre natale,
Il suffit seulement de dire qu'il ira.
Oüy c'est trop de son bras, il suffit de son nom,
Et desja son orgueil seroit reduit en poudre,
Si de ses beaux exploits quelque jaloux demon
N'eut desarmé sa main des flammes de la foudre:
Oüy ce dieu des combats par cent braues efforts
Apres auoir peuplé la campagne de morts,
Seul auroit emporté cette haute victoire,
Et quelques demidieux qui briguent cét honneur,
Ils ne sçauroient pourtant dérober à sa gloire
Ce que la France doit aux traits de sa valeur.
Mais quel sacré pouuoir, et quelle mission
Me fait si librement discourir en apostre,
Quoy ne falloit-il pas enchaisner un lyon,
Et le faire ieusner pour en manger un autre:
Oüy ce braue lyon à vaincre accoustumé
Au sortir du repos de victoire affammé,
Va redoublant sa force au combat animée,
Et marchant glorieux d'un pas de conquerant,
La valeur de son bras de cent foudres armée,
Surpasser en son cours un rapide torrent.
Oüy ce dieu de Casal, ce heros de Turin,
Ce prince dont les rois adorent le merite,
Ce demon qui vainquit par cent bouches d'airain
L'insulaire bourgeois de Saincte Marguerite,
Ce guerrier renommé par toutes les vertus,
Cét ange reclamé des throsnes abbatus,
Ce foudroyant Iuppin de ce fils de la terre
S'en va faire à l'orgueil de son ambition
Ce que fit autresfois le dieu Lancetonnerre,
Au porteur incensé d'Osse et de Pelion.
Sus donc braues françois, qui d'un puissant effort
Vainquistes à Casal le demon des Espagnes,
Et qui rassasiez du breuuage du nord
Allez r'ensanglanter ces vineuses campagnes,
En l'honneur de Harcourt ce digne viceroy,
Ce prince l'ornement du sang de Godefroy
Arrousez de nectar vos futures conquestes,
Qu'en la gloire des lys chacun de rang en rang
Tarisse autant de pots qu'il cassera de testes,
Et verse autant de vin, qu'il respandra de sang.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
A PRINCE DE CONDE
Cher obiet de mes voeux, ainsi que de mes vers,
Prince dont la valeur, et la gloire infinie,
Les exploits inoüis, et les combats diuers
Ont depuis trois estez épuisé mon genie;
Ce n'est pas pour ton or que jete vais prisant,
Quand ta main tous les jours m'iroit fauorisant;
Iamais un plus beau feu n'embraseroit mon ame,
Celle que tu poursuis dans l'horreur et l'effroy,
Au millieu des perils du fer, et de la flamme,
C'est celle que jesuis lors que jarretescris pour toy?
Mais ce demon jaloux des actes glorieux,
Qui du sel, et de l'or fait de la pourriture,
Qui va tout infectant par les traits de ses yeux,
Et qui fait du poison de toute nourriture:
Ce venimeux serpent qui jamais dans le ciel
Ne porta ses regards pleins d'ordure et de fiel,
Sans trouuer au soleil des defaux et des taches,
Ce monstre qui me tient sous ses pieds abbatu:
Ô prince glorieux ne veus pas que tu sçaches
Que jesois un object digne de ta vertu.
Mais deussay-je cent fois sous un plus rude sort,
Ressentir de ses traits la dure violence,
Deussay-je succomber sous son fatal effort,
Je ne seray jamais coupable du silence;
Telle que soit l'ardeur qui m'échauffe le sein,
Constant je poursuiuray mon genereux dessein,
Au prix de mes trauaux jarretexprimeray ta gloire,
Et voyant ta valeur par tant d'heureux succés,
Entasser chaque jour, victoire sur victoire,
Mon ayse t'en peindra son amoureux excés.
Tes rares qualités, qu'on pourroit imiter,
Mais non pas égaller dans le siecle où nous sommes,
Et tes rares vertus qui te font meriter,
Un rang entre les dieux plutost qu'entre les hommes;
Cét éclatant rayon que tu tiens du soleil,
Ce celeste mouuant cét esprit nompareil,
Possible quelque jour à mes voeux accessible,
Dans la route ou pour toy je me suis auancé
Ne m'empescheront pas qu'à ta gloire sensible
Je n'aille poursuiuant ce que jarretay commencé.
Ce n'est pas que pensant à l'astre iniurieux,
Dont je ressens à tort la rigueur sans pareille,
Ma muse deplorant son destin mal-heureux,
Aux rayons de tes faits quelquesfois ne sommeille;
Mais auant que le bruit de cent coups de canon,
Exprimant ta valeur d'un effroyable ton,
Ayt respondu cent fois aux chants de ta victoire,
Cette fille du ciel qui t'honore en tous lieux,
Qui t'aime et qui jamais ne fût sourde à ta gloire,
S'éueille promptement et dessille ses yeux.
Cher obiet de mes voeux, ainsi que de mes vers,
Prince dont la valeur, et la gloire infinie,
Les exploits inoüis, et les combats diuers
Ont depuis trois estez épuisé mon genie;
Ce n'est pas pour ton or que jete vais prisant,
Quand ta main tous les jours m'iroit fauorisant;
Iamais un plus beau feu n'embraseroit mon ame,
Celle que tu poursuis dans l'horreur et l'effroy,
Au millieu des perils du fer, et de la flamme,
C'est celle que jesuis lors que jarretescris pour toy?
Mais ce demon jaloux des actes glorieux,
Qui du sel, et de l'or fait de la pourriture,
Qui va tout infectant par les traits de ses yeux,
Et qui fait du poison de toute nourriture:
Ce venimeux serpent qui jamais dans le ciel
Ne porta ses regards pleins d'ordure et de fiel,
Sans trouuer au soleil des defaux et des taches,
Ce monstre qui me tient sous ses pieds abbatu:
Ô prince glorieux ne veus pas que tu sçaches
Que jesois un object digne de ta vertu.
Mais deussay-je cent fois sous un plus rude sort,
Ressentir de ses traits la dure violence,
Deussay-je succomber sous son fatal effort,
Je ne seray jamais coupable du silence;
Telle que soit l'ardeur qui m'échauffe le sein,
Constant je poursuiuray mon genereux dessein,
Au prix de mes trauaux jarretexprimeray ta gloire,
Et voyant ta valeur par tant d'heureux succés,
Entasser chaque jour, victoire sur victoire,
Mon ayse t'en peindra son amoureux excés.
Tes rares qualités, qu'on pourroit imiter,
Mais non pas égaller dans le siecle où nous sommes,
Et tes rares vertus qui te font meriter,
Un rang entre les dieux plutost qu'entre les hommes;
Cét éclatant rayon que tu tiens du soleil,
Ce celeste mouuant cét esprit nompareil,
Possible quelque jour à mes voeux accessible,
Dans la route ou pour toy je me suis auancé
Ne m'empescheront pas qu'à ta gloire sensible
Je n'aille poursuiuant ce que jarretay commencé.
Ce n'est pas que pensant à l'astre iniurieux,
Dont je ressens à tort la rigueur sans pareille,
Ma muse deplorant son destin mal-heureux,
Aux rayons de tes faits quelquesfois ne sommeille;
Mais auant que le bruit de cent coups de canon,
Exprimant ta valeur d'un effroyable ton,
Ayt respondu cent fois aux chants de ta victoire,
Cette fille du ciel qui t'honore en tous lieux,
Qui t'aime et qui jamais ne fût sourde à ta gloire,
S'éueille promptement et dessille ses yeux.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
Lors contemplant l'ardeur de tes actes guerriers,
Et voyant dans le cours de ta vertu si rare;
Tant de fruits precieux, et de dignes lauriers,
Dont l'estat s'enrichit et la France se pare:
Elle va s'écriant, ô digne sang des lys!
Ô source des vertus, et des faits inouys!
Prince qui de nos roys est l'ange tutelaire,
Quoy faut-il que sans fin je te donne des fleurs,
Seray-je donc tousjours la muse tributaire,
Qui repeindra tes faits de nouuelles couleurs.
Puis tenant d'une main le precieux tableau,
Qu'elle ébauche en faueur de tes rares merueilles,
Et de l'autre tenant le glorieux pinceau,
Qui peint et qui repeint tes oeuures nompareilles,
D'un soin bien esloigné de l'avare desir,
Elle met tant de peine et prend tant de plaisir,
À tirer de tes faits quelque effet qui la touche,
Que celuy qui l'iroit ainsi considerant,
Il seroit bien aysé s'il n'estoit une souche,
De comprendre le bien qu'elle va respirant.
Apprens donc aujourd'huy prince victorieux
Que la gloire est le but où son bon-heur aspire,
Que si tes faits sont grands ces vers sont glorieux,
Et ta seule vertu l'aymant qui les attire:
Ce feu qui dans son sein va decoulant du ciel,
Qui n'a rien ny de bas, ny de materiel,
Ne sçauroit dementir sa superbe origine,
Et malgré les rigueurs de l'iniure du sort:
Sçaches prince vaillant que sa flamme diuine
Esclairera tes faits encore apres ta mort.
Et voyant dans le cours de ta vertu si rare;
Tant de fruits precieux, et de dignes lauriers,
Dont l'estat s'enrichit et la France se pare:
Elle va s'écriant, ô digne sang des lys!
Ô source des vertus, et des faits inouys!
Prince qui de nos roys est l'ange tutelaire,
Quoy faut-il que sans fin je te donne des fleurs,
Seray-je donc tousjours la muse tributaire,
Qui repeindra tes faits de nouuelles couleurs.
Puis tenant d'une main le precieux tableau,
Qu'elle ébauche en faueur de tes rares merueilles,
Et de l'autre tenant le glorieux pinceau,
Qui peint et qui repeint tes oeuures nompareilles,
D'un soin bien esloigné de l'avare desir,
Elle met tant de peine et prend tant de plaisir,
À tirer de tes faits quelque effet qui la touche,
Que celuy qui l'iroit ainsi considerant,
Il seroit bien aysé s'il n'estoit une souche,
De comprendre le bien qu'elle va respirant.
Apprens donc aujourd'huy prince victorieux
Que la gloire est le but où son bon-heur aspire,
Que si tes faits sont grands ces vers sont glorieux,
Et ta seule vertu l'aymant qui les attire:
Ce feu qui dans son sein va decoulant du ciel,
Qui n'a rien ny de bas, ny de materiel,
Ne sçauroit dementir sa superbe origine,
Et malgré les rigueurs de l'iniure du sort:
Sçaches prince vaillant que sa flamme diuine
Esclairera tes faits encore apres ta mort.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
A FEU PRINCE DE CONDE
Prince que les mortels admirent icy bas,
Ne crains pas les glaçons de la froide vieillesse;
En vain le temps jaloux de nos ieûnes esbats,
Introduit en ton sang cette fascheuse hostesse.
Anguyen, plus puissant que le dieu des combats,
Plus fort que les destins et le temps qui nous presse;
Malgré cinquante hyuers ramene sur tes pas,
L'agreable saison de ta verte jeunesse.
À l'aspect de ce fils la mort et la douleur,
Emoussent tous leurs traits et la main du bonheur,
Te prepare des jours filés de tant de soye.
Que si le ciel jaloux de ta felicité,
Vouloit méler du mal à ta prosperité,
Il faudroit qu'il vsast de l'excés de ta joye.
Prince que les mortels admirent icy bas,
Ne crains pas les glaçons de la froide vieillesse;
En vain le temps jaloux de nos ieûnes esbats,
Introduit en ton sang cette fascheuse hostesse.
Anguyen, plus puissant que le dieu des combats,
Plus fort que les destins et le temps qui nous presse;
Malgré cinquante hyuers ramene sur tes pas,
L'agreable saison de ta verte jeunesse.
À l'aspect de ce fils la mort et la douleur,
Emoussent tous leurs traits et la main du bonheur,
Te prepare des jours filés de tant de soye.
Que si le ciel jaloux de ta felicité,
Vouloit méler du mal à ta prosperité,
Il faudroit qu'il vsast de l'excés de ta joye.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
A M. DE BASSOMPIERRE
Grand astre de la cour qui prés de ton couchant,
Enfante des rayons que tout le monde adore,
Et qui dessus le bord de ton âge panchant,
Brille du mesme esclat qu'au leuer de l'aurore,
Apres auoir contraint les muses que je sers;
À loüer des vertus moins rares que mes vers,
Et profane l'encens à des ames de bouë,
Comment, ô grand heros qui n'a point de pareil!
Encore tout noircy du crime que jarretaduouë,
Oseray-je approcher des rayons du soleil.
Moy qui ne fis jamais reluire aucun tableau,
D'un si beau coloris qui merite ta veuë,
Oseray-je tracer sans un crime nouueau,
Les rares qualités dont ton ame est pourueuë,
Quel autre que dieu seul me conduisant la main,
Me pourra seconder dans un si haut dessein,
Quels fameux artisans du temple de memoire,
Quels doctes appollons quelles sçauantes soeurs;
Pour tirer seulement un seul trait de ta gloire,
Me pourront preparer d'assés viues couleurs.
Grand astre de la cour qui prés de ton couchant,
Enfante des rayons que tout le monde adore,
Et qui dessus le bord de ton âge panchant,
Brille du mesme esclat qu'au leuer de l'aurore,
Apres auoir contraint les muses que je sers;
À loüer des vertus moins rares que mes vers,
Et profane l'encens à des ames de bouë,
Comment, ô grand heros qui n'a point de pareil!
Encore tout noircy du crime que jarretaduouë,
Oseray-je approcher des rayons du soleil.
Moy qui ne fis jamais reluire aucun tableau,
D'un si beau coloris qui merite ta veuë,
Oseray-je tracer sans un crime nouueau,
Les rares qualités dont ton ame est pourueuë,
Quel autre que dieu seul me conduisant la main,
Me pourra seconder dans un si haut dessein,
Quels fameux artisans du temple de memoire,
Quels doctes appollons quelles sçauantes soeurs;
Pour tirer seulement un seul trait de ta gloire,
Me pourront preparer d'assés viues couleurs.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
S'il n'est point icy bas de miracle assés beau,
Qui ne cede à l'esclat de tes rares merueilles,
Ny d'ancienne vertu qui repose au tombeau,
Rien qui puisse égaller tes oeuures nompareilles;
Quel temeraire autheur de ton culte immortel,
Portera le premier l'ençens à ton autel,
Quel sera l'autre amant des filles du Parnasse,
Qui suiuant comme moy le bruit de ton renom,
N'ait plutost signalé les traits de son audace,
Que chanté dignement la gloire de ton nom.
Ne verras tu jamais tes exploits glorieux,
Dans un brillant miroir dont la glace fidelle,
Puisse representer quelque jour à tes yeux,
Quelques eschantillons de ta gloire immortelle,
Non ce grand uniuers dans son large tableau,
Ne te sçauroit fournir un miroir assés beau,
Aupres de ta clarté sa lumiere est trop sombre,
Ses astres plus luysans n'ont qu'un lustre imparfait,
Aupres de ta splendeur le soleil n'est qu'un ombre,
Et n'as point de miroir que le dieu qui t'a fait.
C'est en ce grand object que ton coeur et tes yeux,
Mieux qu'en tous les endrois de la terre et de l'onde,
Descouuriront soudain les attraits gratieux,
Qui dés tes jeunes ans ont rauy tous le monde;
C'est-là que tu verras, ta bonté, ta douceur,
Ta prudence, ta grace, et ta rare valeur,
Mais sur tout grand heros l'éternel arrerage,
Des biens que ta vertu met au ciel en tresor,
Qu'à la confusion des plus grands de nostre âge,
Ta liberale main imprime en lettres d'or.
Qui ne cede à l'esclat de tes rares merueilles,
Ny d'ancienne vertu qui repose au tombeau,
Rien qui puisse égaller tes oeuures nompareilles;
Quel temeraire autheur de ton culte immortel,
Portera le premier l'ençens à ton autel,
Quel sera l'autre amant des filles du Parnasse,
Qui suiuant comme moy le bruit de ton renom,
N'ait plutost signalé les traits de son audace,
Que chanté dignement la gloire de ton nom.
Ne verras tu jamais tes exploits glorieux,
Dans un brillant miroir dont la glace fidelle,
Puisse representer quelque jour à tes yeux,
Quelques eschantillons de ta gloire immortelle,
Non ce grand uniuers dans son large tableau,
Ne te sçauroit fournir un miroir assés beau,
Aupres de ta clarté sa lumiere est trop sombre,
Ses astres plus luysans n'ont qu'un lustre imparfait,
Aupres de ta splendeur le soleil n'est qu'un ombre,
Et n'as point de miroir que le dieu qui t'a fait.
C'est en ce grand object que ton coeur et tes yeux,
Mieux qu'en tous les endrois de la terre et de l'onde,
Descouuriront soudain les attraits gratieux,
Qui dés tes jeunes ans ont rauy tous le monde;
C'est-là que tu verras, ta bonté, ta douceur,
Ta prudence, ta grace, et ta rare valeur,
Mais sur tout grand heros l'éternel arrerage,
Des biens que ta vertu met au ciel en tresor,
Qu'à la confusion des plus grands de nostre âge,
Ta liberale main imprime en lettres d'or.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
C'est de ce grand autheur de ce grand uniuers,
Qui nous tient esblouys de l'esclat de ta gloire,
Que tu dois esperer bien mieux que de nos vers,
Les temples que l'on doit bastir à ta memoire;
C'est luy qui du plus haut de l'empire des cieux,
Tenant de tes beaux faits le conte glorieux,
Fera bruire à jamais l'echo de tes loüanges,
Et qui voyant sous toy les vices abattus,
Sans fin fera chanter à la trouppe des anges,
Les cantiques qu'on doit à tes rares vertus.
Qui nous tient esblouys de l'esclat de ta gloire,
Que tu dois esperer bien mieux que de nos vers,
Les temples que l'on doit bastir à ta memoire;
C'est luy qui du plus haut de l'empire des cieux,
Tenant de tes beaux faits le conte glorieux,
Fera bruire à jamais l'echo de tes loüanges,
Et qui voyant sous toy les vices abattus,
Sans fin fera chanter à la trouppe des anges,
Les cantiques qu'on doit à tes rares vertus.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
A PRESIDENT DE MAISONS
Grand appuy de nos loix oracle de Themis,
Magnanime porteur de la pourpre esclatante,
Qui des dieux et des roys adorable commis,
Surpasse l'équité du iuste Radamante,
Astre tousjours brillant de gloire et de grandeur,
Genereux tresorier de l'antique candeur;
De la terre et du ciel dignement reuerée,
Qui dessus le debris des portes de l'enfer,
Fais reuiure chés toy sous un regne d'Astrée,
L'heureux âge doré dans un siecle de fer.
Modelle glorieux de la perfection,
Pere miraculeux des graces et des charmes,
Que mes yeux n'ont point veu sans adoration,
Ny quitté sans verser quelques gouttes de l'armes,
Mortel dont la vertu fait le temperament;
Qui dans les rhets diuins de ton esprit charmant,
Tient mes sens enchantés et mon ame rauie,
Ha! Que ma passion va trahir mon espoir,
Et que je voy d'erreur dans mon foible genie,
Pour estre trop pressé d'amour et de deuoir.
Des le moment heureux que je vis éclairer,
Les graces que les dieux peignent sur ton visage,
Et que le ciel en toy m'eust contraint d'adorer,
Celle à qui tous les coeurs doiuent tout leur hommage
Que de chesnes de fers de charmes et d'appas;
Me firent doucement esclaue de tes pas,
Et que loin du climat dont la clarté trompeuse,
Vit dix ans sans pitié mon destin abattu,
J'accreus joyeusement la trouppe bien heureuse,
Des glorieux captifs qui suiuent ta vertu.
Je pensois aux mal-heurs à mes jours attachés,
Dés le funeste point de ma triste naissance,
Quand dessus le cheual qui de tous mes pechés,
Me fit faire en un jour l'amere penitence,
Je me plaignois ainsi vous muses que je sers;
Qui dessous des berceaux de lauriers toûjours verds
Emportes sur le temps une seure victoire,
Las! Quand brillerés-vous d'un éclat assez beau,
Quoy viurés-vous toûjours sans honneur et sans gloire
Et vos vers seront-ils le butin du tombeau.
Quoy ferés tousjours d'inutiles efforts,
À la honte des grands et du siecle où nous sommes,
Ne trouuerés-vous plus que des courages morts,
Et des coeurs de rochers sous des visages d'hommes
Ne verrés-vous jamais que ces monstres dorés,
Que ces sots precieux et ces veaux adorés;
Souffrirés-vous toûjours parmy leurs fresles ames
Les infames qui vont vostre gloire estouffant,
Et sous le vil éclat de leurs honteuses trames,
De vos rares vertus le vice triomphant.
Grand appuy de nos loix oracle de Themis,
Magnanime porteur de la pourpre esclatante,
Qui des dieux et des roys adorable commis,
Surpasse l'équité du iuste Radamante,
Astre tousjours brillant de gloire et de grandeur,
Genereux tresorier de l'antique candeur;
De la terre et du ciel dignement reuerée,
Qui dessus le debris des portes de l'enfer,
Fais reuiure chés toy sous un regne d'Astrée,
L'heureux âge doré dans un siecle de fer.
Modelle glorieux de la perfection,
Pere miraculeux des graces et des charmes,
Que mes yeux n'ont point veu sans adoration,
Ny quitté sans verser quelques gouttes de l'armes,
Mortel dont la vertu fait le temperament;
Qui dans les rhets diuins de ton esprit charmant,
Tient mes sens enchantés et mon ame rauie,
Ha! Que ma passion va trahir mon espoir,
Et que je voy d'erreur dans mon foible genie,
Pour estre trop pressé d'amour et de deuoir.
Des le moment heureux que je vis éclairer,
Les graces que les dieux peignent sur ton visage,
Et que le ciel en toy m'eust contraint d'adorer,
Celle à qui tous les coeurs doiuent tout leur hommage
Que de chesnes de fers de charmes et d'appas;
Me firent doucement esclaue de tes pas,
Et que loin du climat dont la clarté trompeuse,
Vit dix ans sans pitié mon destin abattu,
J'accreus joyeusement la trouppe bien heureuse,
Des glorieux captifs qui suiuent ta vertu.
Je pensois aux mal-heurs à mes jours attachés,
Dés le funeste point de ma triste naissance,
Quand dessus le cheual qui de tous mes pechés,
Me fit faire en un jour l'amere penitence,
Je me plaignois ainsi vous muses que je sers;
Qui dessous des berceaux de lauriers toûjours verds
Emportes sur le temps une seure victoire,
Las! Quand brillerés-vous d'un éclat assez beau,
Quoy viurés-vous toûjours sans honneur et sans gloire
Et vos vers seront-ils le butin du tombeau.
Quoy ferés tousjours d'inutiles efforts,
À la honte des grands et du siecle où nous sommes,
Ne trouuerés-vous plus que des courages morts,
Et des coeurs de rochers sous des visages d'hommes
Ne verrés-vous jamais que ces monstres dorés,
Que ces sots precieux et ces veaux adorés;
Souffrirés-vous toûjours parmy leurs fresles ames
Les infames qui vont vostre gloire estouffant,
Et sous le vil éclat de leurs honteuses trames,
De vos rares vertus le vice triomphant.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
Ainsi jarretallois plongé dans un gouffre d'ennuis,
Et laissant aux douleurs mon triste coeur en proye,
Je changeois mes beaux jours en des mortelles nuis
Lors que tu m'aparus bel astre de la joye,
Iamais du beau soleil les rayons glorieux,
Ny de l'aube du jour le coral precieux;
Ny les feux messagers de la fin de l'orage,
Ces beaux astres iumeaux, ny l'estoille du nort,
Ne furent aux nochers un plus heureux presage,
Que ton oeil gracieux qui m'asseura du port.
Si-tost que je te vis soudain je fus touché,
Et je creux à l'aspect d'une bonté si rare,
Que celle que jarretauois plus de vint ans cherché,
Ta celeste vertu me seruiroit de phare,
Je ne fus point trompé jarreten sentis les attraits,
Et mon ame en conserue encore tous les traits;
Je n'ay point oublié ta grandeur magnanime,
Ny la rare bonté de ton coeur genereux,
Non plus qu'en ma faueur la glorieuse estime
Que tu fis des enfans d'un pere malheureux.
Je n'ay point oublié les plaisirs innocens,
Que tu pris escoutant ces amoureuses feintes,
Que nos luths et nos voix par des charmeurs accens
Expriment en des pleurs des souspirs et des plaintes
Je n'ay point oublié ce que tu fis pour moy,
Auprés de ce cher duc où les faueurs d'un roy;
Ont joint à la vertu la gloire et l'opulence,
Tes voyages, tes ieux, tes ris, et tes discours,
Font briller un portrait dedans ma souuenance,
Qui ne periroit point si je durois tousjours.
Et laissant aux douleurs mon triste coeur en proye,
Je changeois mes beaux jours en des mortelles nuis
Lors que tu m'aparus bel astre de la joye,
Iamais du beau soleil les rayons glorieux,
Ny de l'aube du jour le coral precieux;
Ny les feux messagers de la fin de l'orage,
Ces beaux astres iumeaux, ny l'estoille du nort,
Ne furent aux nochers un plus heureux presage,
Que ton oeil gracieux qui m'asseura du port.
Si-tost que je te vis soudain je fus touché,
Et je creux à l'aspect d'une bonté si rare,
Que celle que jarretauois plus de vint ans cherché,
Ta celeste vertu me seruiroit de phare,
Je ne fus point trompé jarreten sentis les attraits,
Et mon ame en conserue encore tous les traits;
Je n'ay point oublié ta grandeur magnanime,
Ny la rare bonté de ton coeur genereux,
Non plus qu'en ma faueur la glorieuse estime
Que tu fis des enfans d'un pere malheureux.
Je n'ay point oublié les plaisirs innocens,
Que tu pris escoutant ces amoureuses feintes,
Que nos luths et nos voix par des charmeurs accens
Expriment en des pleurs des souspirs et des plaintes
Je n'ay point oublié ce que tu fis pour moy,
Auprés de ce cher duc où les faueurs d'un roy;
Ont joint à la vertu la gloire et l'opulence,
Tes voyages, tes ieux, tes ris, et tes discours,
Font briller un portrait dedans ma souuenance,
Qui ne periroit point si je durois tousjours.
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Re: Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
Pense tu que le feu qui m'inspire les vers,
N'auroit point épuisé ma languissante veine,
Auant que d'estaller aux yeux de l'uniuers,
Le moindre échantillon de ta vertu romaine,
Vertu plaine d'attraits et de ciuilité,
Vertu tousjours riante et sans austerité;
Sans masque ny sans fard, vertu sans artifice,
Qu'on yroit adorer dans le trône d'un roy,
Si pour ton beau destin le ciel plein de iustice,
Auoit autant d'amour comme jarreten ay pour toy.
N'auroit point épuisé ma languissante veine,
Auant que d'estaller aux yeux de l'uniuers,
Le moindre échantillon de ta vertu romaine,
Vertu plaine d'attraits et de ciuilité,
Vertu tousjours riante et sans austerité;
Sans masque ny sans fard, vertu sans artifice,
Qu'on yroit adorer dans le trône d'un roy,
Si pour ton beau destin le ciel plein de iustice,
Auoit autant d'amour comme jarreten ay pour toy.
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Re: Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
A MONSEIGNEUR LE X
Aymable conquerant, adorable vainqueur,
Dont les rares vertus, les graces, et les charmes
Te rendent desormais maistre du jeune coeur,
Qui fournit à l'amour ses plus fatales armes.
Auguste et rare object d'un astre fortuné,
Qu'aujourd'huy de sa main l'amour a couronné
Dans un champ de plaisirs, de beautez, et de gloire,
Maintenant que tout rit à tes iustes souhaits:
Dis moy, genereurs duc, est il quelque victoire
Qui se puisse esgaler au butin que tu fais.
Depuis que le soleil te fist present du jour,
Quels si dignes lauriers que la gloire t'appreste,
S'oseroient comparer aux mirthes que l'amour
A cueillis en l'honneur de ta belle conqueste?
Quel bras aduantureux du renommé Iason
Combattant en Colchos pour la riche toison,
Remporta chez les siens une plus douce proye,
Et quel beau rauisseur, berger, ou fils de roy,
Contentant ses desirs aux despens de sa Troye
Dans l'empire amoureux fut plus heureux que toy.
Aymable conquerant, adorable vainqueur,
Dont les rares vertus, les graces, et les charmes
Te rendent desormais maistre du jeune coeur,
Qui fournit à l'amour ses plus fatales armes.
Auguste et rare object d'un astre fortuné,
Qu'aujourd'huy de sa main l'amour a couronné
Dans un champ de plaisirs, de beautez, et de gloire,
Maintenant que tout rit à tes iustes souhaits:
Dis moy, genereurs duc, est il quelque victoire
Qui se puisse esgaler au butin que tu fais.
Depuis que le soleil te fist present du jour,
Quels si dignes lauriers que la gloire t'appreste,
S'oseroient comparer aux mirthes que l'amour
A cueillis en l'honneur de ta belle conqueste?
Quel bras aduantureux du renommé Iason
Combattant en Colchos pour la riche toison,
Remporta chez les siens une plus douce proye,
Et quel beau rauisseur, berger, ou fils de roy,
Contentant ses desirs aux despens de sa Troye
Dans l'empire amoureux fut plus heureux que toy.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
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Re: Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
Contemple si tu peux les rayons du soleil,
Et le front esclattant de la vermeille aurore,
Puis iuge les voyant s'ils ont rien de pareil
À celle que ton coeur si saintement adore,
Regarde les oeillets, les roses, et les lys,
Et toutes les couleurs dont nos champs embellis;
Figurent à nos yeux une douce peinture,
Puis adorant son teint et benissant tes fers,
Confesse qu'il n'est rien dans toute la nature,
Comparable aux beautés de l'iris que tu sers.
Quand tu pourrois nombrer dans la voute des cieux,
Les astres qui la nuit brillent à nostre veuë,
Tu ne pourrois conter les attraits gracieux,
Ny les diuins appas dont son ame est pourueuë,
Qui n'a point adoré l'heroïque vertu,
Dont son coeur en naissant richement reuestu;
La fit digne d'un dieu plutost que d'un monarque;
Heroïque vertu qui brillant dans ses yeux,
Resuscite malgré les ciseaux de la parque,
La generosité de ses braues ayeux.
Beny donc mille fois le nuptial flambeau,
Qui couronne ta foy d'un si precieux gage,
Et digne possesseur d'un miracle si beau,
Voy les graces qu'amour t'abandonne au pillage,
Donne mille baisers à ton sacré lien,
Enferme tes desirs dans ce noeud gordien,
Et payant ton iris d'un amour eternelle;
Que ce grand uniuers soit plutost consommé,
Que ton fidelle coeur perde quelque estincelle,
Du beau feu que ses yeux y tiennent allumé.
Et le front esclattant de la vermeille aurore,
Puis iuge les voyant s'ils ont rien de pareil
À celle que ton coeur si saintement adore,
Regarde les oeillets, les roses, et les lys,
Et toutes les couleurs dont nos champs embellis;
Figurent à nos yeux une douce peinture,
Puis adorant son teint et benissant tes fers,
Confesse qu'il n'est rien dans toute la nature,
Comparable aux beautés de l'iris que tu sers.
Quand tu pourrois nombrer dans la voute des cieux,
Les astres qui la nuit brillent à nostre veuë,
Tu ne pourrois conter les attraits gracieux,
Ny les diuins appas dont son ame est pourueuë,
Qui n'a point adoré l'heroïque vertu,
Dont son coeur en naissant richement reuestu;
La fit digne d'un dieu plutost que d'un monarque;
Heroïque vertu qui brillant dans ses yeux,
Resuscite malgré les ciseaux de la parque,
La generosité de ses braues ayeux.
Beny donc mille fois le nuptial flambeau,
Qui couronne ta foy d'un si precieux gage,
Et digne possesseur d'un miracle si beau,
Voy les graces qu'amour t'abandonne au pillage,
Donne mille baisers à ton sacré lien,
Enferme tes desirs dans ce noeud gordien,
Et payant ton iris d'un amour eternelle;
Que ce grand uniuers soit plutost consommé,
Que ton fidelle coeur perde quelque estincelle,
Du beau feu que ses yeux y tiennent allumé.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
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Re: Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
A ARCHEVESQUE DE ROUEN
Grand prelat dont l'esprit esgalle la bonté,
Interprete fameux des celestes oracles,
Dont les doctes escrits remplis de pieté
Passent dedans nos jours pour autant de miracles.
Soleil qui penetrant les ombres de l'erreur,
De la nuict du peché, va dissipant l'horreur,
Sainct temple où la vertu se plaist et se recrée,
Grand appuy de la croix, lumiere de la foy,
Glorieux ornement de la troupe sacrée,
Qui dans le corps d'un saint porte le coeur d'un roy.
Ne t'esmerueille point si d'un fidelle traict,
Sans jamais auoir veu ta grandeur magnanime,
J'entreprens de tracer le glorieux portrait
Des hautes qualitez de ton ame sublime:
Pour couronner ton front je n'ay que trop de fleurs,
Pour en peindre l'esclat trop de viues couleurs;
Je ne connoy que trop tes oeuures nompareilles,
Grand et digne prelat des graces reuestu
Pour porter iusqu'au ciel le bruit de tes merueilles,
Ne me suffit-il pas du bruit de ta vertu.
Quand cét amy parfait, cét esprit genereux,
Cét ange reuestu d'une bonté fidelle,
Tirsis de tes vertus ardamment amoureux,
Ne m'en eust point laissé le glorieux modelle:
Quels fidelles tesmoins de ta viue splendeur
Ne m'auroient point tracé les traits de ta grandeur:
Quels bien-heureux climats où ta vertu respire,
Où quels peuples lisans tes ouurages pieux
N'auroient point adiusté les cordes de ma lyre
Pour immortaliser ton renom glorieux.
Quand mesme les jaloux de tes perfections
Lanceroient contre toy tous les traits de l'enuie,
Ces peuples de la haut exemps des passions
Ne supprimeroient point ta glorieuse vie:
Ces habitans du ciel, qui pleins de pureté,
Auecques ta candeur ont fait societé,
Ne supprimeroient point les brillans de ta gloire,
Ces bien-heureux tesmoins de tes faits rauissans,
Qui chantent tous les jours la superbe victoire,
Que chez toy la raison emporte sur les sens.
Ces glorieux esprits qui du plus haut des cieux
Contemplent à plaisir nos ames toutes nuës,
N'auroient point de regret d'estaller à nos yeux
Les vertus qui chez toy demeurent inconnuës:
Par eux je connoistrois les celestes faueurs,
Que tu reçois de Dieu dans tes saintes ferueurs,
J'apprendrois la grandeur de ta gloire cachée,
Quand porté iusqu'au ciel sur des aisles d'esprit
Du sang, et de la chair ton ame detachée
Repose doucement au sein de Iesus-Christ.
Ne t'hebaïes donc point, si d'un saint appareil
Loin de tes qualitez qui charment tout le monde,
Et de ta pureté qui fait honte au soleil,
Je depeins aux mortels ta vertu sans seconde:
Ne vais point m'accusant d'un temeraire effort,
Si jarretose dans l'ardeur de ce diuin transport
Te former un tableau de ta gloire adorée,
On n'a jamais blasmé le peintre ingenieux,
Qui n'ayant point esté dans le ciel empirée,
Nous figure pourtant les anges et les dieux.
Grand prelat dont l'esprit esgalle la bonté,
Interprete fameux des celestes oracles,
Dont les doctes escrits remplis de pieté
Passent dedans nos jours pour autant de miracles.
Soleil qui penetrant les ombres de l'erreur,
De la nuict du peché, va dissipant l'horreur,
Sainct temple où la vertu se plaist et se recrée,
Grand appuy de la croix, lumiere de la foy,
Glorieux ornement de la troupe sacrée,
Qui dans le corps d'un saint porte le coeur d'un roy.
Ne t'esmerueille point si d'un fidelle traict,
Sans jamais auoir veu ta grandeur magnanime,
J'entreprens de tracer le glorieux portrait
Des hautes qualitez de ton ame sublime:
Pour couronner ton front je n'ay que trop de fleurs,
Pour en peindre l'esclat trop de viues couleurs;
Je ne connoy que trop tes oeuures nompareilles,
Grand et digne prelat des graces reuestu
Pour porter iusqu'au ciel le bruit de tes merueilles,
Ne me suffit-il pas du bruit de ta vertu.
Quand cét amy parfait, cét esprit genereux,
Cét ange reuestu d'une bonté fidelle,
Tirsis de tes vertus ardamment amoureux,
Ne m'en eust point laissé le glorieux modelle:
Quels fidelles tesmoins de ta viue splendeur
Ne m'auroient point tracé les traits de ta grandeur:
Quels bien-heureux climats où ta vertu respire,
Où quels peuples lisans tes ouurages pieux
N'auroient point adiusté les cordes de ma lyre
Pour immortaliser ton renom glorieux.
Quand mesme les jaloux de tes perfections
Lanceroient contre toy tous les traits de l'enuie,
Ces peuples de la haut exemps des passions
Ne supprimeroient point ta glorieuse vie:
Ces habitans du ciel, qui pleins de pureté,
Auecques ta candeur ont fait societé,
Ne supprimeroient point les brillans de ta gloire,
Ces bien-heureux tesmoins de tes faits rauissans,
Qui chantent tous les jours la superbe victoire,
Que chez toy la raison emporte sur les sens.
Ces glorieux esprits qui du plus haut des cieux
Contemplent à plaisir nos ames toutes nuës,
N'auroient point de regret d'estaller à nos yeux
Les vertus qui chez toy demeurent inconnuës:
Par eux je connoistrois les celestes faueurs,
Que tu reçois de Dieu dans tes saintes ferueurs,
J'apprendrois la grandeur de ta gloire cachée,
Quand porté iusqu'au ciel sur des aisles d'esprit
Du sang, et de la chair ton ame detachée
Repose doucement au sein de Iesus-Christ.
Ne t'hebaïes donc point, si d'un saint appareil
Loin de tes qualitez qui charment tout le monde,
Et de ta pureté qui fait honte au soleil,
Je depeins aux mortels ta vertu sans seconde:
Ne vais point m'accusant d'un temeraire effort,
Si jarretose dans l'ardeur de ce diuin transport
Te former un tableau de ta gloire adorée,
On n'a jamais blasmé le peintre ingenieux,
Qui n'ayant point esté dans le ciel empirée,
Nous figure pourtant les anges et les dieux.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
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Re: Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
A PRINCE DE CONDE
Prince qui tous les ans par un exploict nouueau
Fais trembler l'uniuers aux traits de ton courage,
Dont la jeune valeur nous figure l'image
D'un hercule estouffant les monstres au berceau.
En vain du fier lyon du creuse le tombeau
Dans ces champs abbreuués de sang et de carnage,
Et pour enseuelir son orgueilleuse rage,
Ta main ne daigne pas luy laisser un drapeau.
Hà de quoy te sert-il que ton renom qui vole
Esclaire les deux bouts de l'un et l'autre pole,
Et te fasse adorer sur la terre, et sur l'eau.
Si ton coeur est si grand, et ta valleur est telle,
Qu'il n'est point icy bas de couleur assez belle,
Ny d'assez digne main pour faire ton tableau.
Ov cours-tu jeune Mars tout comblé de victoire,
Et de felicité?
Quel superbe demon te conduit à la gloire
D'un pas precipité?
Suspens, suspens un peu ta valeur sans seconde,
Ô jeune triomphant!
Ce n'est pas la raison que le dompteur du monde
Soit tousjours un enfant.
Deja l'esclat bruyant de ton renom qui vole,
Et tes combats diuers
Esbranlans les deux bouts de l'un l'autre pole,
Font trembler l'uniuers;
Suspens, suspens un peu ta valeur sans seconde,
Ô jeune triomphant
Soit tousjours un enfant.
L'espagnol qui gemit sous l'effort de tes armes,
Plein d'horreur, et d'effroy;
Doute si c'est l'amour où le dieu des alarmes
Qui luy donne la loy.
Prince qui tous les ans par un exploict nouueau
Fais trembler l'uniuers aux traits de ton courage,
Dont la jeune valeur nous figure l'image
D'un hercule estouffant les monstres au berceau.
En vain du fier lyon du creuse le tombeau
Dans ces champs abbreuués de sang et de carnage,
Et pour enseuelir son orgueilleuse rage,
Ta main ne daigne pas luy laisser un drapeau.
Hà de quoy te sert-il que ton renom qui vole
Esclaire les deux bouts de l'un et l'autre pole,
Et te fasse adorer sur la terre, et sur l'eau.
Si ton coeur est si grand, et ta valleur est telle,
Qu'il n'est point icy bas de couleur assez belle,
Ny d'assez digne main pour faire ton tableau.
Ov cours-tu jeune Mars tout comblé de victoire,
Et de felicité?
Quel superbe demon te conduit à la gloire
D'un pas precipité?
Suspens, suspens un peu ta valeur sans seconde,
Ô jeune triomphant!
Ce n'est pas la raison que le dompteur du monde
Soit tousjours un enfant.
Deja l'esclat bruyant de ton renom qui vole,
Et tes combats diuers
Esbranlans les deux bouts de l'un l'autre pole,
Font trembler l'uniuers;
Suspens, suspens un peu ta valeur sans seconde,
Ô jeune triomphant
Soit tousjours un enfant.
L'espagnol qui gemit sous l'effort de tes armes,
Plein d'horreur, et d'effroy;
Doute si c'est l'amour où le dieu des alarmes
Qui luy donne la loy.
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Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
SUR MALADIE DE MONSEIGNEUR
Qvand par le double accés d'une fievre cruelle
La France vid son fils dans les bras de la mort
On l'oüit deplorant son miserable sort,
Arracher de son coeur cette plainte mortelle.
Impitoyable feu dont l'ardeur criminelle,
Consomme nuit et jour mon unique support;
Cruel fais moy le but de ton fatal effort,
Où rends moy promptement mon Alcide fidelle.
Alors tous les ruisseaux en ses veines cachés,
Decoulants par ses yeux sur ton fils attachés,
Formerent si soudain un deluge de larmes.
Que si ce feu brulant qui causoit ses douleurs,
Eust resisté long-temps à ces humides armes,
Elle se fust noyée au torrent de ses pleurs.
Qvand par le double accés d'une fievre cruelle
La France vid son fils dans les bras de la mort
On l'oüit deplorant son miserable sort,
Arracher de son coeur cette plainte mortelle.
Impitoyable feu dont l'ardeur criminelle,
Consomme nuit et jour mon unique support;
Cruel fais moy le but de ton fatal effort,
Où rends moy promptement mon Alcide fidelle.
Alors tous les ruisseaux en ses veines cachés,
Decoulants par ses yeux sur ton fils attachés,
Formerent si soudain un deluge de larmes.
Que si ce feu brulant qui causoit ses douleurs,
Eust resisté long-temps à ces humides armes,
Elle se fust noyée au torrent de ses pleurs.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
A LA REYNE
Astre dont les mortels adorent l'influence,
Qui par ton bel esclat rends le jour à nos yeux
Reine qui dans un char brillant et glorieux,
Estalles ta grandeur ta gloire et ta puissance.
Tes diuines vertus et ta rare prudence,
Ont ietté dans le ciel tant de traits radieux,
Que déployant pour toy son bras victorieux,
Il se declare enfin protecteur de la France.
Ô mille fois heureuse et rare pieté,
Qui redonne à l'estat sa premiere beauté,
Ô mille fois heureuse et celeste regence.
Qui tenant sous ses pieds les demons abattus,
Eschange heureusement les vices aux vertus,
Et le siecle de fer à aage d'innocence.
Astre dont les mortels adorent l'influence,
Qui par ton bel esclat rends le jour à nos yeux
Reine qui dans un char brillant et glorieux,
Estalles ta grandeur ta gloire et ta puissance.
Tes diuines vertus et ta rare prudence,
Ont ietté dans le ciel tant de traits radieux,
Que déployant pour toy son bras victorieux,
Il se declare enfin protecteur de la France.
Ô mille fois heureuse et rare pieté,
Qui redonne à l'estat sa premiere beauté,
Ô mille fois heureuse et celeste regence.
Qui tenant sous ses pieds les demons abattus,
Eschange heureusement les vices aux vertus,
Et le siecle de fer à aage d'innocence.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
A DUCHESSE DE SAVOYE
Fille du sang des dieux en qui la terre admire,
Les plus rares presens de l'esprit et du corps,
Mere des beaux soleils ou luisent les tresors,
Par qui Mars et l'amour accroissent leur empire.
Grande ame où des bourbons la grandeur se retire
Dont la vertu guidant les augustes ressorts,
Fait luire sa splendeur, iusques dessus les bords,
Où la fille du jour pour Cephale souspire.
Grand astre en qui le ciel influant ses clartés,
Fait briller de vertus autant que de beautés,
Ne vous offencés pas en ces iustes loüanges.
Que l'on adore en vous son oeuure plus parfait,
Si l'on doit reuerer les astres et les anges,
On peut bien adorer la mere qui les fait.
Fille du sang des dieux en qui la terre admire,
Les plus rares presens de l'esprit et du corps,
Mere des beaux soleils ou luisent les tresors,
Par qui Mars et l'amour accroissent leur empire.
Grande ame où des bourbons la grandeur se retire
Dont la vertu guidant les augustes ressorts,
Fait luire sa splendeur, iusques dessus les bords,
Où la fille du jour pour Cephale souspire.
Grand astre en qui le ciel influant ses clartés,
Fait briller de vertus autant que de beautés,
Ne vous offencés pas en ces iustes loüanges.
Que l'on adore en vous son oeuure plus parfait,
Si l'on doit reuerer les astres et les anges,
On peut bien adorer la mere qui les fait.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
(Suite).
Princesse en qui la gloire establit son sejour,
En qui plus que jamais ou void reuire encore
Les graces qu'au matin la nature et l'amour,
Estallent sur le front de la naissante aurore.
Soleil qui du millieu des astres de sa cour,
D'un seul trait de ses yeux tout ce climat redore,
Et qui d'un plus beau feu que le rayon du jour,
Esclatte du couchant iusqu'au riues du more.
Ainsi que dans nos coeurs vostre adorable aspect
Imprime incessament l'amour et le respect,
Souffres que dans le vostre on adore sans feinte.
Les glorieux talens dont il est reuestu,
Qui vous vient adorer il fait un oeuure sainte,
Et se rend adorable adorant la vertu.
Princesse en qui la gloire establit son sejour,
En qui plus que jamais ou void reuire encore
Les graces qu'au matin la nature et l'amour,
Estallent sur le front de la naissante aurore.
Soleil qui du millieu des astres de sa cour,
D'un seul trait de ses yeux tout ce climat redore,
Et qui d'un plus beau feu que le rayon du jour,
Esclatte du couchant iusqu'au riues du more.
Ainsi que dans nos coeurs vostre adorable aspect
Imprime incessament l'amour et le respect,
Souffres que dans le vostre on adore sans feinte.
Les glorieux talens dont il est reuestu,
Qui vous vient adorer il fait un oeuure sainte,
Et se rend adorable adorant la vertu.
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Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
A MADAME LA PRINCESSE
Avant que le soleil fist briller ses tresors,
Qui reluisent tousjours dessus vostre visage,
Vainement la nature auoit fait ses efforts,
Pour produire icy bas quelque parfait ouurage.
Elle n'en fit jamais un plus grand ny plus sage,
Que celuy quelle fit digne de vostre corps,
Ny jamais foudroyeur de villes et de forts,
N'eust tant que vostre fils d'ardeur et de courage.
Mais quelque deité qui guidant ses soleils,
Aussi grands en esprit qu'en valeur nompareils,
Expose à leur vertu toute la terre en proye.
Ils n'en doiuent pourtant des autels qu'à l'amour,
Puis que l'un, sans vos yeux n'eût jamais eu de joye
Et l'autre, sans vos soins de gloire ny de jour.
Avant que le soleil fist briller ses tresors,
Qui reluisent tousjours dessus vostre visage,
Vainement la nature auoit fait ses efforts,
Pour produire icy bas quelque parfait ouurage.
Elle n'en fit jamais un plus grand ny plus sage,
Que celuy quelle fit digne de vostre corps,
Ny jamais foudroyeur de villes et de forts,
N'eust tant que vostre fils d'ardeur et de courage.
Mais quelque deité qui guidant ses soleils,
Aussi grands en esprit qu'en valeur nompareils,
Expose à leur vertu toute la terre en proye.
Ils n'en doiuent pourtant des autels qu'à l'amour,
Puis que l'un, sans vos yeux n'eût jamais eu de joye
Et l'autre, sans vos soins de gloire ny de jour.
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Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
POUR PORTRAIT AMAZONE
Tout cede à Zenobie on ne peut resister,
À l'invincible effort de ses puissantes armes,
Et c'est esgallement que l'on doit redouter,
Le pouuoir de son bras et celuy de ses charmes.
Helas! Combien de sang elle nous va couster,
Si sa fureur la porte au millieu des alarmes,
Et combien ses appas qu'on ne peut euiter,
Vont mesler de souspirs à des sources de larmes.
Toy qui dans l'appareil d'une simple couleur,
Vois son fer immobile et sa peinte valeur,
Ne crains pas de ses coups le foudroyant orage.
Son coutelas trenchant n'agit point en ces lieux,
L'art te met à l'abry des traits de son courage,
Sauue toy seulement de l'esclat de ses yeux.
Tout cede à Zenobie on ne peut resister,
À l'invincible effort de ses puissantes armes,
Et c'est esgallement que l'on doit redouter,
Le pouuoir de son bras et celuy de ses charmes.
Helas! Combien de sang elle nous va couster,
Si sa fureur la porte au millieu des alarmes,
Et combien ses appas qu'on ne peut euiter,
Vont mesler de souspirs à des sources de larmes.
Toy qui dans l'appareil d'une simple couleur,
Vois son fer immobile et sa peinte valeur,
Ne crains pas de ses coups le foudroyant orage.
Son coutelas trenchant n'agit point en ces lieux,
L'art te met à l'abry des traits de son courage,
Sauue toy seulement de l'esclat de ses yeux.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
A DUC DE S. SIMON
Ieune diuinité dont la beauté naissante,
Luit d'un plus bel éclat que le flambeau du jour,
Pour appaiser d'un coeur l'ardeur impatiente,
Ne verrons nous jamais l'automne de retour.
Faut-il que le soleil dans l'humide sejour,
Plonge encore cent fois sa lumiere esclatante,
Auant que d'allumer en faueur de l'amour,
Du flambeau de l'hymen la flamme estincellante.
Ha! Que le coeur blessé de cét illustre espoux,
Que les dieux et les roys ont esleué pour vous,
Doit accuser le ciel de rigueur et d'enuie.
Et dire librement que la nature a tort,
De vous auoir si tard fait present de la vie,
Pour luy faire sentir les rigueurs de la mort.
Ieune diuinité dont la beauté naissante,
Luit d'un plus bel éclat que le flambeau du jour,
Pour appaiser d'un coeur l'ardeur impatiente,
Ne verrons nous jamais l'automne de retour.
Faut-il que le soleil dans l'humide sejour,
Plonge encore cent fois sa lumiere esclatante,
Auant que d'allumer en faueur de l'amour,
Du flambeau de l'hymen la flamme estincellante.
Ha! Que le coeur blessé de cét illustre espoux,
Que les dieux et les roys ont esleué pour vous,
Doit accuser le ciel de rigueur et d'enuie.
Et dire librement que la nature a tort,
De vous auoir si tard fait present de la vie,
Pour luy faire sentir les rigueurs de la mort.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
(Suite).
Enchaisné dans les fers d'une rude contrainte,
Par le fascheux delay de tes chastes plaisirs,
Ce n'est pas sans raison qu'une amoureuse plainte
Ouure tes yeux aux pleurs et ton coeur aux soûpirs.
Qu'au millieu des langueurs d'une si dure atteinte,
L'impatiente ardeur de tes iustes desirs,
Agite ton amour d'esperance et de crainte,
De rigoureux momens et d'ennuyeux loisirs.
Quelque forte douleur qui ton ame ayt blessée,
Adorant la beauté qui luit en ta pensée,
D'un plus brillant éclat que le flambeau des cieux.
Meurs quand il te plaira d'une si belle enuie,
Celle qui fait mourir d'un regard de ses yeux,
Peut aussi d'un regard te redonner la vie.
Enchaisné dans les fers d'une rude contrainte,
Par le fascheux delay de tes chastes plaisirs,
Ce n'est pas sans raison qu'une amoureuse plainte
Ouure tes yeux aux pleurs et ton coeur aux soûpirs.
Qu'au millieu des langueurs d'une si dure atteinte,
L'impatiente ardeur de tes iustes desirs,
Agite ton amour d'esperance et de crainte,
De rigoureux momens et d'ennuyeux loisirs.
Quelque forte douleur qui ton ame ayt blessée,
Adorant la beauté qui luit en ta pensée,
D'un plus brillant éclat que le flambeau des cieux.
Meurs quand il te plaira d'une si belle enuie,
Celle qui fait mourir d'un regard de ses yeux,
Peut aussi d'un regard te redonner la vie.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
SUR L'INCONSTANCE DU DIEU
Quel plaisir fust égal au celeste transport,
Dont mon coeur autrefois éprouua la puissance
Lors que les trois demons qui regissent le sort,
Roulants en ma faueur me liuroient bonne chance.
Je voyois chaque jour acrestre ma finance,
Et du cornet fatal d'où l'infortune sort,
Couler incessamment sans peine et sans effort,
Les plus riches tresors des cornes d'abondance.
Mais las que depuis peu ces perfides lutins,
Ont bien changé le cours de mes heureux destins
J'ay beau toutes les nuicts discourir à la lune.
C'est peu quand je ne perds que le centeleua,
L'heur ma tourné le pul je croy que la fortune,
Est bien ayse aujourd'huy qu'on la prenne par là.
Quel plaisir fust égal au celeste transport,
Dont mon coeur autrefois éprouua la puissance
Lors que les trois demons qui regissent le sort,
Roulants en ma faueur me liuroient bonne chance.
Je voyois chaque jour acrestre ma finance,
Et du cornet fatal d'où l'infortune sort,
Couler incessamment sans peine et sans effort,
Les plus riches tresors des cornes d'abondance.
Mais las que depuis peu ces perfides lutins,
Ont bien changé le cours de mes heureux destins
J'ay beau toutes les nuicts discourir à la lune.
C'est peu quand je ne perds que le centeleua,
L'heur ma tourné le pul je croy que la fortune,
Est bien ayse aujourd'huy qu'on la prenne par là.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
POUR MONSEIGNEUR DE R
Enfin l'amour vainqueur du demon de l'enuie,
Laisse heureux et content nostre amant fortuné,
Et ce monstre fatal par la cour enchaisné.
N'oze plus attenter au bon-heur de sa vie.
Des biens et des grandeurs sa fortune est suiuie,
Pour le lieu qu'il remplit le ciel là destiné,
Ne pouuant consentir qu'à son front couronné,
Non plus qu'à sa vertu la gloire soit rauie.
Cét enfant de la nuict que l'on void aujourd'huy,
Supplanté par les faits d'un enfant comme luy,
N'aura plus desormais que d'inutiles armes.
Quand mesme trop hardy pour tenter les hazards,
Iustement irrité contre le dieu des charmes;
Il voudroit esprouuer la puissance d'un Mars.
Enfin l'amour vainqueur du demon de l'enuie,
Laisse heureux et content nostre amant fortuné,
Et ce monstre fatal par la cour enchaisné.
N'oze plus attenter au bon-heur de sa vie.
Des biens et des grandeurs sa fortune est suiuie,
Pour le lieu qu'il remplit le ciel là destiné,
Ne pouuant consentir qu'à son front couronné,
Non plus qu'à sa vertu la gloire soit rauie.
Cét enfant de la nuict que l'on void aujourd'huy,
Supplanté par les faits d'un enfant comme luy,
N'aura plus desormais que d'inutiles armes.
Quand mesme trop hardy pour tenter les hazards,
Iustement irrité contre le dieu des charmes;
Il voudroit esprouuer la puissance d'un Mars.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
EPITAPHE DE MONSEIGNEUR
Vous le pouvés bienvoir vostre unique esperance
L'appuy de cét estat le soutien de nos roys,
Vous le pouués bien voir pour la derniere fois,
Le pere protecteur et demon de la France.
Vous qui depuis vingt ans auec tant de souffrance,
Gemissés-sous le joug de l'empire des loix,
Pleures peuple pleures, miserables françois,
Celuy qui de vos maux calmoit la violence.
Pauure peuple pleurés vostre bon-heur passé,
Pleurés vostre soleil pour jamais eclipsé,
Où plutost qu'en vos coeurs la pointe de vos armes
Grauent par vostre sang vostre funeste fort,
Vous deüssiés tous mourir si pour tarir vos larmes
Son digne successeur n'estoit vostre susport.
Vous le pouvés bienvoir vostre unique esperance
L'appuy de cét estat le soutien de nos roys,
Vous le pouués bien voir pour la derniere fois,
Le pere protecteur et demon de la France.
Vous qui depuis vingt ans auec tant de souffrance,
Gemissés-sous le joug de l'empire des loix,
Pleures peuple pleures, miserables françois,
Celuy qui de vos maux calmoit la violence.
Pauure peuple pleurés vostre bon-heur passé,
Pleurés vostre soleil pour jamais eclipsé,
Où plutost qu'en vos coeurs la pointe de vos armes
Grauent par vostre sang vostre funeste fort,
Vous deüssiés tous mourir si pour tarir vos larmes
Son digne successeur n'estoit vostre susport.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
SUR COMBAT DE M. D.R.
Qvi sçait combien de fois ta force incomparable,
A rangé l'ennemy sous tes pieds abbatu,
Ne s'estonnera pas admirant ta vertu,
Du glorieux succés de ton bras redoutable?
Prouoque qui voudra ta valeur indomptable,
Et fasse à ses despens, le fol, et le testu,
Il apprendra bien-tost que ton glaiue pointu,
Est le couteau fatal de la parque effroyable.
Paris en est témoin, Xaintonge l'est aussi,
Qui vit l'un de ses preux soûmis à ta mercy,
Trébucher sous l'effort du trenchant de tes armes.
Glorieux de pouuoir se vanter à son tour,
D'auoir esté vaincu par le dieu des allarmes,
Et sauué du trépas par les mains de l'amour.
Qvi sçait combien de fois ta force incomparable,
A rangé l'ennemy sous tes pieds abbatu,
Ne s'estonnera pas admirant ta vertu,
Du glorieux succés de ton bras redoutable?
Prouoque qui voudra ta valeur indomptable,
Et fasse à ses despens, le fol, et le testu,
Il apprendra bien-tost que ton glaiue pointu,
Est le couteau fatal de la parque effroyable.
Paris en est témoin, Xaintonge l'est aussi,
Qui vit l'un de ses preux soûmis à ta mercy,
Trébucher sous l'effort du trenchant de tes armes.
Glorieux de pouuoir se vanter à son tour,
D'auoir esté vaincu par le dieu des allarmes,
Et sauué du trépas par les mains de l'amour.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
M. DE LUIGGY
Diuin maistre des sons, prince de l'harmonie,
Roy des chants, roy des coeurs, roy des affections,
Fils des filles du ciel race des amphions,
De qui toute la terre adore le genie.
Ange qui nous rauis dieu de la simphonie,
Pere des doux accords dont les inuentions,
Font gouster à nos sens tendres aux passions,
Des delices du ciel la douceur infinie.
Je ne m'estonne point de voir à tes beaux airs,
Soumettre les demons, les monstres, les eners,
Ny de leur fier tyran l'implacable furie.
Le chantre tracien dans ces lieux pleins d'effroy,
Jadis en fit autant, mais de charmer l'enuie,
Luiggy c'est un art qui n'appartient qu'à toy.
Diuin maistre des sons, prince de l'harmonie,
Roy des chants, roy des coeurs, roy des affections,
Fils des filles du ciel race des amphions,
De qui toute la terre adore le genie.
Ange qui nous rauis dieu de la simphonie,
Pere des doux accords dont les inuentions,
Font gouster à nos sens tendres aux passions,
Des delices du ciel la douceur infinie.
Je ne m'estonne point de voir à tes beaux airs,
Soumettre les demons, les monstres, les eners,
Ny de leur fier tyran l'implacable furie.
Le chantre tracien dans ces lieux pleins d'effroy,
Jadis en fit autant, mais de charmer l'enuie,
Luiggy c'est un art qui n'appartient qu'à toy.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
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