Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
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Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
Rappel du premier message :
Poësies
Par Charles Coypeau D'Assoucy (1605-1677)
Poësies de M. Dassoucy, Contenant diverses pièces héroïques, Satiriques et burlesques
A COMTE DE HARCOURT I
En fin ce grand heros, cét Hercule françois,
Ce guerrier indompté, ce foudre de la guerre,
Ce protecteur des lys, ce deffençeur des roys,
Ce prince qui tout seul a fait trembler la terre,
Apres auoir vaincu dans cét ardant séjour
Les peuples basannez qu'auoisine le jour,
Et veu le nord jaloux de sa gloire esclattante:
Il retourne vainqueur dans ces brûlans climats,
Consacrer au soleil sa valeur trop brillante
Pour des pays couuerts de neige, et de frimats.
Il s'en va le vainqueur porter le coup fatal
Au superbe ennemy du repos de la France,
Et dessus le debris de son throsne natal
Establir de nos rois la solide puissance.
L'espagnol aduerty de son proche mal-heur,
Encore tout sanglant des traits de sa valeur
Quitte desja le champ à ce dieu des allarmes,
Et tout pasle d'effroy, de crainte, et de terreur,
Doute s'il doit porter, ou mettre bas les armes,
S'opposer, ou flechir aux coups de sa fureur.
Vers l'antre du lyon il s'en va le vainqueur,
Et de la mesme main qui fit ses funerailles,
Qui luy pressa le sein, et luy perça le coeur,
Il s'en va deschirer ses superbes entrailles:
Mais pourquoy s'en va-t'il? Quel danger si pressant
Expose à sa fureur nostre Alcide puissant:
Si c'est trop d'employer la puïssance fatale
De son bras par qui seul sa rage finira,
Et si pour le chasser de sa terre natale,
Il suffit seulement de dire qu'il ira.
Oüy c'est trop de son bras, il suffit de son nom,
Et desja son orgueil seroit reduit en poudre,
Si de ses beaux exploits quelque jaloux demon
N'eut desarmé sa main des flammes de la foudre:
Oüy ce dieu des combats par cent braues efforts
Apres auoir peuplé la campagne de morts,
Seul auroit emporté cette haute victoire,
Et quelques demidieux qui briguent cét honneur,
Ils ne sçauroient pourtant dérober à sa gloire
Ce que la France doit aux traits de sa valeur.
Mais quel sacré pouuoir, et quelle mission
Me fait si librement discourir en apostre,
Quoy ne falloit-il pas enchaisner un lyon,
Et le faire ieusner pour en manger un autre:
Oüy ce braue lyon à vaincre accoustumé
Au sortir du repos de victoire affammé,
Va redoublant sa force au combat animée,
Et marchant glorieux d'un pas de conquerant,
La valeur de son bras de cent foudres armée,
Surpasser en son cours un rapide torrent.
Oüy ce dieu de Casal, ce heros de Turin,
Ce prince dont les rois adorent le merite,
Ce demon qui vainquit par cent bouches d'airain
L'insulaire bourgeois de Saincte Marguerite,
Ce guerrier renommé par toutes les vertus,
Cét ange reclamé des throsnes abbatus,
Ce foudroyant Iuppin de ce fils de la terre
S'en va faire à l'orgueil de son ambition
Ce que fit autresfois le dieu Lancetonnerre,
Au porteur incensé d'Osse et de Pelion.
Sus donc braues françois, qui d'un puissant effort
Vainquistes à Casal le demon des Espagnes,
Et qui rassasiez du breuuage du nord
Allez r'ensanglanter ces vineuses campagnes,
En l'honneur de Harcourt ce digne viceroy,
Ce prince l'ornement du sang de Godefroy
Arrousez de nectar vos futures conquestes,
Qu'en la gloire des lys chacun de rang en rang
Tarisse autant de pots qu'il cassera de testes,
Et verse autant de vin, qu'il respandra de sang.
Poësies
Par Charles Coypeau D'Assoucy (1605-1677)
Poësies de M. Dassoucy, Contenant diverses pièces héroïques, Satiriques et burlesques
A COMTE DE HARCOURT I
En fin ce grand heros, cét Hercule françois,
Ce guerrier indompté, ce foudre de la guerre,
Ce protecteur des lys, ce deffençeur des roys,
Ce prince qui tout seul a fait trembler la terre,
Apres auoir vaincu dans cét ardant séjour
Les peuples basannez qu'auoisine le jour,
Et veu le nord jaloux de sa gloire esclattante:
Il retourne vainqueur dans ces brûlans climats,
Consacrer au soleil sa valeur trop brillante
Pour des pays couuerts de neige, et de frimats.
Il s'en va le vainqueur porter le coup fatal
Au superbe ennemy du repos de la France,
Et dessus le debris de son throsne natal
Establir de nos rois la solide puissance.
L'espagnol aduerty de son proche mal-heur,
Encore tout sanglant des traits de sa valeur
Quitte desja le champ à ce dieu des allarmes,
Et tout pasle d'effroy, de crainte, et de terreur,
Doute s'il doit porter, ou mettre bas les armes,
S'opposer, ou flechir aux coups de sa fureur.
Vers l'antre du lyon il s'en va le vainqueur,
Et de la mesme main qui fit ses funerailles,
Qui luy pressa le sein, et luy perça le coeur,
Il s'en va deschirer ses superbes entrailles:
Mais pourquoy s'en va-t'il? Quel danger si pressant
Expose à sa fureur nostre Alcide puissant:
Si c'est trop d'employer la puïssance fatale
De son bras par qui seul sa rage finira,
Et si pour le chasser de sa terre natale,
Il suffit seulement de dire qu'il ira.
Oüy c'est trop de son bras, il suffit de son nom,
Et desja son orgueil seroit reduit en poudre,
Si de ses beaux exploits quelque jaloux demon
N'eut desarmé sa main des flammes de la foudre:
Oüy ce dieu des combats par cent braues efforts
Apres auoir peuplé la campagne de morts,
Seul auroit emporté cette haute victoire,
Et quelques demidieux qui briguent cét honneur,
Ils ne sçauroient pourtant dérober à sa gloire
Ce que la France doit aux traits de sa valeur.
Mais quel sacré pouuoir, et quelle mission
Me fait si librement discourir en apostre,
Quoy ne falloit-il pas enchaisner un lyon,
Et le faire ieusner pour en manger un autre:
Oüy ce braue lyon à vaincre accoustumé
Au sortir du repos de victoire affammé,
Va redoublant sa force au combat animée,
Et marchant glorieux d'un pas de conquerant,
La valeur de son bras de cent foudres armée,
Surpasser en son cours un rapide torrent.
Oüy ce dieu de Casal, ce heros de Turin,
Ce prince dont les rois adorent le merite,
Ce demon qui vainquit par cent bouches d'airain
L'insulaire bourgeois de Saincte Marguerite,
Ce guerrier renommé par toutes les vertus,
Cét ange reclamé des throsnes abbatus,
Ce foudroyant Iuppin de ce fils de la terre
S'en va faire à l'orgueil de son ambition
Ce que fit autresfois le dieu Lancetonnerre,
Au porteur incensé d'Osse et de Pelion.
Sus donc braues françois, qui d'un puissant effort
Vainquistes à Casal le demon des Espagnes,
Et qui rassasiez du breuuage du nord
Allez r'ensanglanter ces vineuses campagnes,
En l'honneur de Harcourt ce digne viceroy,
Ce prince l'ornement du sang de Godefroy
Arrousez de nectar vos futures conquestes,
Qu'en la gloire des lys chacun de rang en rang
Tarisse autant de pots qu'il cassera de testes,
Et verse autant de vin, qu'il respandra de sang.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
Grand autheur de fine finesse,
Roy de la ruse et de l'adresse,
Grand luminaire des gusmans,
Soleil de tous les charlattans,
Du plus haut de ton d'omicille,
En moy ton pauure lazarille,
Triste object du ciel irrité,
Influë un traict de ta clarté,
Infuse en moy cette science,
Par qui malgré ton indigence,
Tu triomphas du mauuais sort.
De la famine et de la mort,
Et je te promets ô grand phare,
Esprit du monde le plus rare,
De faire durer à jamais,
La memoire de tes beaux faicts:
Je graueray dans ta chronique,
Les beaux traicts dont tu fis lanique,
À tous les traicts du temps passé,
Du pays chaud iusques au glacé,
L'on verra ton panegirique,
Et d'un stile plus qu'heroïque,
Les arts que tu nous as laissé,
À quoy l'illustre trespassé,
Tant par raison que par priere,
Tout resplandissant de lumiere,
Et de brillans enuironné,
M'apparut, ou je sois damné.
Non point chargé d'un reliquaire,
D'un breviaire, ou d'un scapulaire,
Mais d'un beau ieu de lansquenet,
De trois beaux dez et d'un cornet,
Qu'auec tres-graue contenance,
Il agita m'en liura chance,
Me disant ces mots à peu prés,
Fac et in hoc signo vinces,
Puis se derobant à ma veuë,
Comme un esclair qui fend la nuë,
Ne me laisse moins consolé,
Qu'un deuot pere recolé,
Lequel auroit veu son bon ange,
Ô prodige ô merueille estrange,
Le jour qui fut le landemain,
Qui deuoit estre un jour sans pain:
Pour moy qui d'argent n'auois mie,
Je fus droit à l'accademie,
Où par le vouloir du destin,
Je trouuay la carte à la main,
Un visage de bonne augure,
Noble et gentil de sa nature,
Qui sans craindre le coup mortel,
Du hazard me porte un cartel,
Pour y combattre à toute outrance,
Ce qu'accepté sans resistance,
L'ange d'abord argent tira,
Mais je dis qui perdra mettra,
Qui fust or de si bonne mise,
Qu'auecques ceste gualantise,
Je luy tiray cent escus d'or,
Qui ne fust pas le tout encor,
Il voulut auoir sa reuanche,
Qu'auecques carte belle et blanche,
Je luy donnay par tant de fois,
Que je mis mon prince aux abbois,
Si bien que contant mes pistolles
Tant mazarines qu'espagnolles,
Louys jaunes et louys blancs,
Je trouue plus de mille francs,
Voilà comme fortune change,
Ores je bois frais et ne mange,
Rien que perdrix et pigeonneaux,
Mes pages rien que des gateaux,
Et mon nepueu qui fait le prince,
Plus fier qu'un noble de prouince,
Rit chante et boit et fait l'amour,
Et moy je la fais à mon tour.
Roy de la ruse et de l'adresse,
Grand luminaire des gusmans,
Soleil de tous les charlattans,
Du plus haut de ton d'omicille,
En moy ton pauure lazarille,
Triste object du ciel irrité,
Influë un traict de ta clarté,
Infuse en moy cette science,
Par qui malgré ton indigence,
Tu triomphas du mauuais sort.
De la famine et de la mort,
Et je te promets ô grand phare,
Esprit du monde le plus rare,
De faire durer à jamais,
La memoire de tes beaux faicts:
Je graueray dans ta chronique,
Les beaux traicts dont tu fis lanique,
À tous les traicts du temps passé,
Du pays chaud iusques au glacé,
L'on verra ton panegirique,
Et d'un stile plus qu'heroïque,
Les arts que tu nous as laissé,
À quoy l'illustre trespassé,
Tant par raison que par priere,
Tout resplandissant de lumiere,
Et de brillans enuironné,
M'apparut, ou je sois damné.
Non point chargé d'un reliquaire,
D'un breviaire, ou d'un scapulaire,
Mais d'un beau ieu de lansquenet,
De trois beaux dez et d'un cornet,
Qu'auec tres-graue contenance,
Il agita m'en liura chance,
Me disant ces mots à peu prés,
Fac et in hoc signo vinces,
Puis se derobant à ma veuë,
Comme un esclair qui fend la nuë,
Ne me laisse moins consolé,
Qu'un deuot pere recolé,
Lequel auroit veu son bon ange,
Ô prodige ô merueille estrange,
Le jour qui fut le landemain,
Qui deuoit estre un jour sans pain:
Pour moy qui d'argent n'auois mie,
Je fus droit à l'accademie,
Où par le vouloir du destin,
Je trouuay la carte à la main,
Un visage de bonne augure,
Noble et gentil de sa nature,
Qui sans craindre le coup mortel,
Du hazard me porte un cartel,
Pour y combattre à toute outrance,
Ce qu'accepté sans resistance,
L'ange d'abord argent tira,
Mais je dis qui perdra mettra,
Qui fust or de si bonne mise,
Qu'auecques ceste gualantise,
Je luy tiray cent escus d'or,
Qui ne fust pas le tout encor,
Il voulut auoir sa reuanche,
Qu'auecques carte belle et blanche,
Je luy donnay par tant de fois,
Que je mis mon prince aux abbois,
Si bien que contant mes pistolles
Tant mazarines qu'espagnolles,
Louys jaunes et louys blancs,
Je trouue plus de mille francs,
Voilà comme fortune change,
Ores je bois frais et ne mange,
Rien que perdrix et pigeonneaux,
Mes pages rien que des gateaux,
Et mon nepueu qui fait le prince,
Plus fier qu'un noble de prouince,
Rit chante et boit et fait l'amour,
Et moy je la fais à mon tour.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
A MADAME PROSERPINE
Mon sort auec le tien a de la ressemblance,
Nous nous sentons rauir tous deux esgalement,
Comme un dieu fut l'autheur de ton enlevement,
Je sens aussi d'un dieu la supresme puissance.
Que jarretayme de ces vers l'agreable cadence,
Où je voy d'Apollon le diuin mouuement,
Je vante auec plaisir dans mon rauissement,
De l'autheur de mon mal la douce violence.
Si Pluton consumé par les feux de l'amour,
T'enleve et te conduit en son morne sejour,
Tu sçais bien que l'amour est cause de ce crime.
De mon rauissement jarretaccuse Dassoucy,
Charmé par les escrits de cét esprit sublime
Et je sçay qu'Apollon en est la cause aussi.
Source: http://www.poesies.net
Mon sort auec le tien a de la ressemblance,
Nous nous sentons rauir tous deux esgalement,
Comme un dieu fut l'autheur de ton enlevement,
Je sens aussi d'un dieu la supresme puissance.
Que jarretayme de ces vers l'agreable cadence,
Où je voy d'Apollon le diuin mouuement,
Je vante auec plaisir dans mon rauissement,
De l'autheur de mon mal la douce violence.
Si Pluton consumé par les feux de l'amour,
T'enleve et te conduit en son morne sejour,
Tu sçais bien que l'amour est cause de ce crime.
De mon rauissement jarretaccuse Dassoucy,
Charmé par les escrits de cét esprit sublime
Et je sçay qu'Apollon en est la cause aussi.
Source: http://www.poesies.net
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