Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
Page 1 sur 5
Page 1 sur 5 • 1, 2, 3, 4, 5
Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
Poësies
Par Charles Coypeau D'Assoucy (1605-1677)
Poësies de M. Dassoucy, Contenant diverses pièces héroïques, Satiriques et burlesques
A COMTE DE HARCOURT I
En fin ce grand heros, cét Hercule françois,
Ce guerrier indompté, ce foudre de la guerre,
Ce protecteur des lys, ce deffençeur des roys,
Ce prince qui tout seul a fait trembler la terre,
Apres auoir vaincu dans cét ardant séjour
Les peuples basannez qu'auoisine le jour,
Et veu le nord jaloux de sa gloire esclattante:
Il retourne vainqueur dans ces brûlans climats,
Consacrer au soleil sa valeur trop brillante
Pour des pays couuerts de neige, et de frimats.
Il s'en va le vainqueur porter le coup fatal
Au superbe ennemy du repos de la France,
Et dessus le debris de son throsne natal
Establir de nos rois la solide puissance.
L'espagnol aduerty de son proche mal-heur,
Encore tout sanglant des traits de sa valeur
Quitte desja le champ à ce dieu des allarmes,
Et tout pasle d'effroy, de crainte, et de terreur,
Doute s'il doit porter, ou mettre bas les armes,
S'opposer, ou flechir aux coups de sa fureur.
Vers l'antre du lyon il s'en va le vainqueur,
Et de la mesme main qui fit ses funerailles,
Qui luy pressa le sein, et luy perça le coeur,
Il s'en va deschirer ses superbes entrailles:
Mais pourquoy s'en va-t'il? Quel danger si pressant
Expose à sa fureur nostre Alcide puissant:
Si c'est trop d'employer la puïssance fatale
De son bras par qui seul sa rage finira,
Et si pour le chasser de sa terre natale,
Il suffit seulement de dire qu'il ira.
Oüy c'est trop de son bras, il suffit de son nom,
Et desja son orgueil seroit reduit en poudre,
Si de ses beaux exploits quelque jaloux demon
N'eut desarmé sa main des flammes de la foudre:
Oüy ce dieu des combats par cent braues efforts
Apres auoir peuplé la campagne de morts,
Seul auroit emporté cette haute victoire,
Et quelques demidieux qui briguent cét honneur,
Ils ne sçauroient pourtant dérober à sa gloire
Ce que la France doit aux traits de sa valeur.
Mais quel sacré pouuoir, et quelle mission
Me fait si librement discourir en apostre,
Quoy ne falloit-il pas enchaisner un lyon,
Et le faire ieusner pour en manger un autre:
Oüy ce braue lyon à vaincre accoustumé
Au sortir du repos de victoire affammé,
Va redoublant sa force au combat animée,
Et marchant glorieux d'un pas de conquerant,
La valeur de son bras de cent foudres armée,
Surpasser en son cours un rapide torrent.
Oüy ce dieu de Casal, ce heros de Turin,
Ce prince dont les rois adorent le merite,
Ce demon qui vainquit par cent bouches d'airain
L'insulaire bourgeois de Saincte Marguerite,
Ce guerrier renommé par toutes les vertus,
Cét ange reclamé des throsnes abbatus,
Ce foudroyant Iuppin de ce fils de la terre
S'en va faire à l'orgueil de son ambition
Ce que fit autresfois le dieu Lancetonnerre,
Au porteur incensé d'Osse et de Pelion.
Sus donc braues françois, qui d'un puissant effort
Vainquistes à Casal le demon des Espagnes,
Et qui rassasiez du breuuage du nord
Allez r'ensanglanter ces vineuses campagnes,
En l'honneur de Harcourt ce digne viceroy,
Ce prince l'ornement du sang de Godefroy
Arrousez de nectar vos futures conquestes,
Qu'en la gloire des lys chacun de rang en rang
Tarisse autant de pots qu'il cassera de testes,
Et verse autant de vin, qu'il respandra de sang.
Par Charles Coypeau D'Assoucy (1605-1677)
Poësies de M. Dassoucy, Contenant diverses pièces héroïques, Satiriques et burlesques
A COMTE DE HARCOURT I
En fin ce grand heros, cét Hercule françois,
Ce guerrier indompté, ce foudre de la guerre,
Ce protecteur des lys, ce deffençeur des roys,
Ce prince qui tout seul a fait trembler la terre,
Apres auoir vaincu dans cét ardant séjour
Les peuples basannez qu'auoisine le jour,
Et veu le nord jaloux de sa gloire esclattante:
Il retourne vainqueur dans ces brûlans climats,
Consacrer au soleil sa valeur trop brillante
Pour des pays couuerts de neige, et de frimats.
Il s'en va le vainqueur porter le coup fatal
Au superbe ennemy du repos de la France,
Et dessus le debris de son throsne natal
Establir de nos rois la solide puissance.
L'espagnol aduerty de son proche mal-heur,
Encore tout sanglant des traits de sa valeur
Quitte desja le champ à ce dieu des allarmes,
Et tout pasle d'effroy, de crainte, et de terreur,
Doute s'il doit porter, ou mettre bas les armes,
S'opposer, ou flechir aux coups de sa fureur.
Vers l'antre du lyon il s'en va le vainqueur,
Et de la mesme main qui fit ses funerailles,
Qui luy pressa le sein, et luy perça le coeur,
Il s'en va deschirer ses superbes entrailles:
Mais pourquoy s'en va-t'il? Quel danger si pressant
Expose à sa fureur nostre Alcide puissant:
Si c'est trop d'employer la puïssance fatale
De son bras par qui seul sa rage finira,
Et si pour le chasser de sa terre natale,
Il suffit seulement de dire qu'il ira.
Oüy c'est trop de son bras, il suffit de son nom,
Et desja son orgueil seroit reduit en poudre,
Si de ses beaux exploits quelque jaloux demon
N'eut desarmé sa main des flammes de la foudre:
Oüy ce dieu des combats par cent braues efforts
Apres auoir peuplé la campagne de morts,
Seul auroit emporté cette haute victoire,
Et quelques demidieux qui briguent cét honneur,
Ils ne sçauroient pourtant dérober à sa gloire
Ce que la France doit aux traits de sa valeur.
Mais quel sacré pouuoir, et quelle mission
Me fait si librement discourir en apostre,
Quoy ne falloit-il pas enchaisner un lyon,
Et le faire ieusner pour en manger un autre:
Oüy ce braue lyon à vaincre accoustumé
Au sortir du repos de victoire affammé,
Va redoublant sa force au combat animée,
Et marchant glorieux d'un pas de conquerant,
La valeur de son bras de cent foudres armée,
Surpasser en son cours un rapide torrent.
Oüy ce dieu de Casal, ce heros de Turin,
Ce prince dont les rois adorent le merite,
Ce demon qui vainquit par cent bouches d'airain
L'insulaire bourgeois de Saincte Marguerite,
Ce guerrier renommé par toutes les vertus,
Cét ange reclamé des throsnes abbatus,
Ce foudroyant Iuppin de ce fils de la terre
S'en va faire à l'orgueil de son ambition
Ce que fit autresfois le dieu Lancetonnerre,
Au porteur incensé d'Osse et de Pelion.
Sus donc braues françois, qui d'un puissant effort
Vainquistes à Casal le demon des Espagnes,
Et qui rassasiez du breuuage du nord
Allez r'ensanglanter ces vineuses campagnes,
En l'honneur de Harcourt ce digne viceroy,
Ce prince l'ornement du sang de Godefroy
Arrousez de nectar vos futures conquestes,
Qu'en la gloire des lys chacun de rang en rang
Tarisse autant de pots qu'il cassera de testes,
Et verse autant de vin, qu'il respandra de sang.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
A COMTE DE HARCOURT II
Prince dont le renom vole iusques aux cieux,
Glorieux conquerant, demon de la victoire,
L'honneur de nos guerriers, et de nos demidieux,
L'ornement de nos jours, comme de nostre histoire:
Invincible heros en tous lieux adoré,
De prudence et d'esprit sur tout autre esclairé,
Qui dans l'auguste cours de ta vertu prospere,
Tousjours enuironné de gloire et de bon-heur,
Peus conter à jamais au prince de l'Ibere,
Mille triomphes deubs aux traits de ta valeur.
De ces lieux consacrez au pere des neufs soeurs,
Ma main qui sçait bastir des autels à ta gloire
Te rapporte un tableau, dont les viues couleurs
Brilleront à jamais au temple de memoire;
Celle qui de l'esclat de tes faits glorieux
Repaist incessamment son oreille et ses yeux?
La France qui t'honore autant qu'elle t'admire,
Qui t'ayme comme un dieu qui garde ses enfans
Au milieu de son deuïl m'ordonne de redire
Les miracles fameux de tes faits triomphans.
Elle qui tant de fois aux tirans abbatus
Fit sentir de ton bras l'orageuse tempeste,
Ne sçauroit se lasser publiant tes vertus,
De conter les brillans qui couronnent ta teste:
Mais voyant aujourd'huy piller auec affront
Les lauriers que ta main a rangez sur son front.
Je preuois grand heros qu'elle sera contrainte
Au lieu de celebrer ta gloire et ton bon-heur,
De te faire un reproche, et t'escrire une plainte
Du sang que chaque jour on tire de son coeur.
Entre mille tombeaux soûpirant ses mal-heurs,
D'un long habit de dueil funestement parée;
Jel'apperçois desja t'exprimer ses douleurs,
Et te parler ainsi tristement esplorée:
Tutelaire demon par qui jarretay tant de fois
Terracé les lyons, et reduit aux abois
Du thrône des tytans la puissance orgueilleuse;
Verras-tu sans pitié respandre tout mon sang,
Et sans armer pour moy ta main victorieuse,
Les tygres affammez qui deschirent mon flanc.
Prince dont le renom vole iusques aux cieux,
Glorieux conquerant, demon de la victoire,
L'honneur de nos guerriers, et de nos demidieux,
L'ornement de nos jours, comme de nostre histoire:
Invincible heros en tous lieux adoré,
De prudence et d'esprit sur tout autre esclairé,
Qui dans l'auguste cours de ta vertu prospere,
Tousjours enuironné de gloire et de bon-heur,
Peus conter à jamais au prince de l'Ibere,
Mille triomphes deubs aux traits de ta valeur.
De ces lieux consacrez au pere des neufs soeurs,
Ma main qui sçait bastir des autels à ta gloire
Te rapporte un tableau, dont les viues couleurs
Brilleront à jamais au temple de memoire;
Celle qui de l'esclat de tes faits glorieux
Repaist incessamment son oreille et ses yeux?
La France qui t'honore autant qu'elle t'admire,
Qui t'ayme comme un dieu qui garde ses enfans
Au milieu de son deuïl m'ordonne de redire
Les miracles fameux de tes faits triomphans.
Elle qui tant de fois aux tirans abbatus
Fit sentir de ton bras l'orageuse tempeste,
Ne sçauroit se lasser publiant tes vertus,
De conter les brillans qui couronnent ta teste:
Mais voyant aujourd'huy piller auec affront
Les lauriers que ta main a rangez sur son front.
Je preuois grand heros qu'elle sera contrainte
Au lieu de celebrer ta gloire et ton bon-heur,
De te faire un reproche, et t'escrire une plainte
Du sang que chaque jour on tire de son coeur.
Entre mille tombeaux soûpirant ses mal-heurs,
D'un long habit de dueil funestement parée;
Jel'apperçois desja t'exprimer ses douleurs,
Et te parler ainsi tristement esplorée:
Tutelaire demon par qui jarretay tant de fois
Terracé les lyons, et reduit aux abois
Du thrône des tytans la puissance orgueilleuse;
Verras-tu sans pitié respandre tout mon sang,
Et sans armer pour moy ta main victorieuse,
Les tygres affammez qui deschirent mon flanc.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
Moy qui porte en tout lieu la terreur et l'effroy,
Seray-je desormais honteusement contrainte
Par la rigueur du sort qui m'esloigne de toy,
De loger en mon sein la frayeur et la crainte:
Par deux fois ton repos fatal à ma grandeur
Me pourra-t'il laisser en proye à la fureur
De sa main tous les jours à ma perte occupée:
Quoy, m'ayant engagé ton amour et ta foy,
Sans desployer ton bras, ny tirer ton espée?
Verras-tu l'ennemy qui triomphe de moy?
Apres auoir cent fois d'un courage indompté
Fait tresbucher l'orgueil du thrône de Castille?
Quoy prince ignore-tu que la fatalité,
Pour finir mes trauaux ne t'ait fait mon Achile?
Qui ne sçait aujourd'huy que sans tes bras puissans
On ne verroit jamais mes lys reflorissans,
Que contre ce tiphon en vain jem'esuertuë,
Et ce que dit l'arrest de mon secret destin,
Qu'on ne verra jamais sa puissance abbattuë,
Ny ses murs demolis sans les coups de ta main.
Porte donc sans tarder la foudre et les esclairs,
Dont elle fust tousjours fatalement armée,
Trauerse promptement les flammes et les fers
Pour joindre à ma valeur ton ardeur animée:
Si ta vertu qui voit nos courages faillis.
Daigne rendre la gloire et l'esclat à mes lys,
Je te jure à jamais un si parfait hommage,
Que les plus enuieux de tes faits immortels
Porteront les premiers aux pieds de ton image,
L'encens qu'on doit brûler sur tes dignes autels.
Seray-je desormais honteusement contrainte
Par la rigueur du sort qui m'esloigne de toy,
De loger en mon sein la frayeur et la crainte:
Par deux fois ton repos fatal à ma grandeur
Me pourra-t'il laisser en proye à la fureur
De sa main tous les jours à ma perte occupée:
Quoy, m'ayant engagé ton amour et ta foy,
Sans desployer ton bras, ny tirer ton espée?
Verras-tu l'ennemy qui triomphe de moy?
Apres auoir cent fois d'un courage indompté
Fait tresbucher l'orgueil du thrône de Castille?
Quoy prince ignore-tu que la fatalité,
Pour finir mes trauaux ne t'ait fait mon Achile?
Qui ne sçait aujourd'huy que sans tes bras puissans
On ne verroit jamais mes lys reflorissans,
Que contre ce tiphon en vain jem'esuertuë,
Et ce que dit l'arrest de mon secret destin,
Qu'on ne verra jamais sa puissance abbattuë,
Ny ses murs demolis sans les coups de ta main.
Porte donc sans tarder la foudre et les esclairs,
Dont elle fust tousjours fatalement armée,
Trauerse promptement les flammes et les fers
Pour joindre à ma valeur ton ardeur animée:
Si ta vertu qui voit nos courages faillis.
Daigne rendre la gloire et l'esclat à mes lys,
Je te jure à jamais un si parfait hommage,
Que les plus enuieux de tes faits immortels
Porteront les premiers aux pieds de ton image,
L'encens qu'on doit brûler sur tes dignes autels.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
Prince jarreten suis rauy, le bruit me vient d'apprendre
Que le roy vous a fait un present glorieux:
Le nom de grand est beau, mais c'est un titre vieux
Que vostre bras acquit imitant Alexandre.
Vostre insigne valeur qui peut tout entreprendre
Par mille traits hardis, grands et prodigieux,
Estonnant l'uniuers n'a produit à nos yeux
Que des faits inouïs, qu'on ne sçauroit comprendre.
Il est vray, grand heros, illustre conquerant,
On vous peut enrichir, mais non pas faire grand,
Ce titre glorieux vient de vostre naissance.
Vos illustres exploits ont fait vostre grandeur,
Et vostre noble sang la genereuse ardeur,
Qui vous fait triompher des plus grands de la France.
Prince passe la mer, va forcer l'Angleterre
À restablir son roy dans son regne oppressé,
Va prince glorieux dans ce climat glacé
Offrir à ces mutins, ou la paix ou la guerre.
Mais s'il faut que ton nom, plus craint que le tonnerre,
Agisse vainement sur un peuple insensé,
R'anime la valeur de ce prince offensé,
Et vange en le vangeant tous les roys de la terre.
Vange le sang royal qui reçoit un affront,
Regaigne son pays, recouronne son front,
Cueille mille lauriers dans le champ de Bellone.
Ce n'est pas d'aujourd'huy grand Alcide françois
Que ta valeur a fait confesser à nos rois,
Que tu sçais maintenir l'esclat d'une couronne.
Que le roy vous a fait un present glorieux:
Le nom de grand est beau, mais c'est un titre vieux
Que vostre bras acquit imitant Alexandre.
Vostre insigne valeur qui peut tout entreprendre
Par mille traits hardis, grands et prodigieux,
Estonnant l'uniuers n'a produit à nos yeux
Que des faits inouïs, qu'on ne sçauroit comprendre.
Il est vray, grand heros, illustre conquerant,
On vous peut enrichir, mais non pas faire grand,
Ce titre glorieux vient de vostre naissance.
Vos illustres exploits ont fait vostre grandeur,
Et vostre noble sang la genereuse ardeur,
Qui vous fait triompher des plus grands de la France.
Prince passe la mer, va forcer l'Angleterre
À restablir son roy dans son regne oppressé,
Va prince glorieux dans ce climat glacé
Offrir à ces mutins, ou la paix ou la guerre.
Mais s'il faut que ton nom, plus craint que le tonnerre,
Agisse vainement sur un peuple insensé,
R'anime la valeur de ce prince offensé,
Et vange en le vangeant tous les roys de la terre.
Vange le sang royal qui reçoit un affront,
Regaigne son pays, recouronne son front,
Cueille mille lauriers dans le champ de Bellone.
Ce n'est pas d'aujourd'huy grand Alcide françois
Que ta valeur a fait confesser à nos rois,
Que tu sçais maintenir l'esclat d'une couronne.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
Prince c'est assez combattu,
C'est assez suiuy les alarmes,
Tu ne sçaurois auec les armes
Rien adjouster à ta vertu:
La plus glorieuse conqueste
Qu'ait jamais couronné la teste
Du plus celebre des guerriers,
Dans le plus beau champ de victoire
Ne partagea jamais de gloire,
Qui ne la cedde à tes lauriers.
Ne sçait-on pas que ta valeur
A desja graué dans l'histoire
Au plus haut degré de l'honneur,
Ce que l'on doit à ta memoire:
Que les plus rudes ennemis
Ont esté mille fois soubmis
À la gloire de tes trophées,
Et que tes combats glorieux
Ont veu cent aigles estouffées
Dessous tes pieds victorieux.
Quitte ce sang et ce carnage,
Bellone ne fait qu'abruttir,
Cét exercice est sans mentir,
Moins de l'homme que du sauuage;
Donne treve à la passion,
Que suggere l'ambition;
La gloire n'est rien que fumée,
Son ombre nous va deceuant,
Alexandre et sa renommée
N'ont rien emporté que du vent.
Laisse faire la destinée,
Qui pour te rendre plus heureux
Sous un sort moins aduantureux,
Te fait escouler une année.
Elle sçait bien que ta valeur,
Tousjours compagne du bon-heur,
Doit tenir ta dextre occupée,
Pour faire aduoüer aux françois,
Que c'est du bout de ton espée
Que despend la gloire des roys.
Ainsi du milieu de la presse
D'un million de combattans,
Thetis retira pour un temps
Achille l'honneur de la Grece;
Mais à peine fut-il absent,
Que l'ire des dieux agissant
Fit de leur sang une riuiere,
De leur joye un tragique sort,
Et de leur camp un cimetiere,
Où ne triompha que la mort.
Grand roy que les prosperitez
Ont mis au comble de la gloire,
Au milieu des felicitez
Du bon-heur, et de la victoire;
Craignez l'inconstance du sort,
Redoutez le fatal effort
Du changeant demon de la guerre,
Armand a quitté ce sejour,
Et nous n'auons dessus la terre
Que les bras du Comte D'Harcourt.
C'est assez suiuy les alarmes,
Tu ne sçaurois auec les armes
Rien adjouster à ta vertu:
La plus glorieuse conqueste
Qu'ait jamais couronné la teste
Du plus celebre des guerriers,
Dans le plus beau champ de victoire
Ne partagea jamais de gloire,
Qui ne la cedde à tes lauriers.
Ne sçait-on pas que ta valeur
A desja graué dans l'histoire
Au plus haut degré de l'honneur,
Ce que l'on doit à ta memoire:
Que les plus rudes ennemis
Ont esté mille fois soubmis
À la gloire de tes trophées,
Et que tes combats glorieux
Ont veu cent aigles estouffées
Dessous tes pieds victorieux.
Quitte ce sang et ce carnage,
Bellone ne fait qu'abruttir,
Cét exercice est sans mentir,
Moins de l'homme que du sauuage;
Donne treve à la passion,
Que suggere l'ambition;
La gloire n'est rien que fumée,
Son ombre nous va deceuant,
Alexandre et sa renommée
N'ont rien emporté que du vent.
Laisse faire la destinée,
Qui pour te rendre plus heureux
Sous un sort moins aduantureux,
Te fait escouler une année.
Elle sçait bien que ta valeur,
Tousjours compagne du bon-heur,
Doit tenir ta dextre occupée,
Pour faire aduoüer aux françois,
Que c'est du bout de ton espée
Que despend la gloire des roys.
Ainsi du milieu de la presse
D'un million de combattans,
Thetis retira pour un temps
Achille l'honneur de la Grece;
Mais à peine fut-il absent,
Que l'ire des dieux agissant
Fit de leur sang une riuiere,
De leur joye un tragique sort,
Et de leur camp un cimetiere,
Où ne triompha que la mort.
Grand roy que les prosperitez
Ont mis au comble de la gloire,
Au milieu des felicitez
Du bon-heur, et de la victoire;
Craignez l'inconstance du sort,
Redoutez le fatal effort
Du changeant demon de la guerre,
Armand a quitté ce sejour,
Et nous n'auons dessus la terre
Que les bras du Comte D'Harcourt.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
A COMTESSE DE HARCOURT
Chere espouse de Mars, mere du sang des cieux,
Modelle glorieux d'une rare constance,
Jeune diuinité, beau miracle des cieux,
Qui donnez tous les ans un heros à la France:
C'est trop faire couler, ces ruisseaux precieux
Patissant des erreurs de la premier offence;
Ouurez, ouurez plutost les sources de vos yeux
Pour pleurer les rigueurs d'une cruelle absence.
Pour celuy qui s'en va, preparez tous vos pleurs,
Et ne me forcez point à flatter vos douleurs,
Si contre ce deuoir la raison n'a point d'armes.
Qui n'offencent le ciel, la nature, et l'amour,
Pleurez beaux yeux, pleurez, n'espargnez point vos larmes
Que vous n'ayez appris sa gloire, ou son retour.
Chere espouse de Mars, mere du sang des cieux,
Modelle glorieux d'une rare constance,
Jeune diuinité, beau miracle des cieux,
Qui donnez tous les ans un heros à la France:
C'est trop faire couler, ces ruisseaux precieux
Patissant des erreurs de la premier offence;
Ouurez, ouurez plutost les sources de vos yeux
Pour pleurer les rigueurs d'une cruelle absence.
Pour celuy qui s'en va, preparez tous vos pleurs,
Et ne me forcez point à flatter vos douleurs,
Si contre ce deuoir la raison n'a point d'armes.
Qui n'offencent le ciel, la nature, et l'amour,
Pleurez beaux yeux, pleurez, n'espargnez point vos larmes
Que vous n'ayez appris sa gloire, ou son retour.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
A DUC D'ORLEANS
Les rayons esclattans du celeste flambeau,
Apres auoir dompté la fureur de l'orage
Sortent moins glorieux de l'espais d'un nuage,
Que ton front au retour d'un voyage si beau.
Ce ministre fameux qui gist dans le tombeau,
N'empescha de ton bras le glorieux vsage,
Que pour faire esclatter auec plus d'aduantage
Ta gloire qui s'espand sur la terre, et sur l'eau,
Auprez de la splendeur de ta haute victoire,
Quels superbes heros, concurrans de ta gloire
Oseront mettre au jour leurs miracles guerriers,
Si la France à l'esclat d'une telle conqueste,
A du front des caesars arrachez les lauriers,
Et n'en veut plus auoir que pour ceindre ta teste.
Les rayons esclattans du celeste flambeau,
Apres auoir dompté la fureur de l'orage
Sortent moins glorieux de l'espais d'un nuage,
Que ton front au retour d'un voyage si beau.
Ce ministre fameux qui gist dans le tombeau,
N'empescha de ton bras le glorieux vsage,
Que pour faire esclatter auec plus d'aduantage
Ta gloire qui s'espand sur la terre, et sur l'eau,
Auprez de la splendeur de ta haute victoire,
Quels superbes heros, concurrans de ta gloire
Oseront mettre au jour leurs miracles guerriers,
Si la France à l'esclat d'une telle conqueste,
A du front des caesars arrachez les lauriers,
Et n'en veut plus auoir que pour ceindre ta teste.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
(Suite).
Alcide foudroyant qui d'un bras invincible
Viens d'abatre l'orgueil du lyon redouté,
De qui la France attend toute sa seureté,
Et de tout l'uniuers la conqueste infaillible.
Aujourd'huy que ton bras agit en liberté,
Qu'est-ce que ta valeur ne trouuera possible,
Et quel fort ne sera desormais accessible
Aux redoutables traits de ton bras indompté?
Maintenant que tes faits aux yeux de tout le
Monde
Ont graué ta valeur sur la terre, et sur l'onde,
Quels gracieux aspects de ton astre puissant.
Ne te promettent pas le superbe trophée
D'un tiran foudroyé sous un lys florissant,
D'un lyon, d'un croissant, et d'un aygle estouffés.
(Suite).
Prince victorieux dont les diuins exploits
Portent iusques au ciel la haute renommée?
Croy glorieux heros, que la France allumée
A tiré de nos coeurs tous les feux que tu vois.
Ces eschaffaux bruslans cette ville enflammée,
Ce peuple, ces canons, ces clameurs, et ces voix,
Et se pauure artisan qui brusle tout son bois,
Te font connoistre assez que ta gloire est aymée.
Hà qu'il fait bon regner, grand astre des vainqueurs,
Mais regner comme toy dans l'empire des coeurs,
Que ta conqueste est belle, et qu'elle est glorieuse.
Que par elle ton sort deuiendra florissant,
Si la France aujourd'huy par toy victorieuse,
Pour accroistre ton nom t'a promis tout son sang.
Alcide foudroyant qui d'un bras invincible
Viens d'abatre l'orgueil du lyon redouté,
De qui la France attend toute sa seureté,
Et de tout l'uniuers la conqueste infaillible.
Aujourd'huy que ton bras agit en liberté,
Qu'est-ce que ta valeur ne trouuera possible,
Et quel fort ne sera desormais accessible
Aux redoutables traits de ton bras indompté?
Maintenant que tes faits aux yeux de tout le
Monde
Ont graué ta valeur sur la terre, et sur l'onde,
Quels gracieux aspects de ton astre puissant.
Ne te promettent pas le superbe trophée
D'un tiran foudroyé sous un lys florissant,
D'un lyon, d'un croissant, et d'un aygle estouffés.
(Suite).
Prince victorieux dont les diuins exploits
Portent iusques au ciel la haute renommée?
Croy glorieux heros, que la France allumée
A tiré de nos coeurs tous les feux que tu vois.
Ces eschaffaux bruslans cette ville enflammée,
Ce peuple, ces canons, ces clameurs, et ces voix,
Et se pauure artisan qui brusle tout son bois,
Te font connoistre assez que ta gloire est aymée.
Hà qu'il fait bon regner, grand astre des vainqueurs,
Mais regner comme toy dans l'empire des coeurs,
Que ta conqueste est belle, et qu'elle est glorieuse.
Que par elle ton sort deuiendra florissant,
Si la France aujourd'huy par toy victorieuse,
Pour accroistre ton nom t'a promis tout son sang.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
A DUCHESSE D'ORLEANS
Malgré le dieu des flots Graueline est conquise,
Nos armes ont reduit sa puissance aux abbois,
Et ces nouueaux titans contre nos vieux gaulois
Ne tentent desormais qu'une vaine entreprise.
La France qui la voit heureusement soubmise
En va combler d'honneur cét astre des françois:
Mais ce glorieux fils du plus grand de nos rois
R'enuoye à vos beaux yeux la gloire de sa prise.
Contre le flot mutin de ce traistre element
Qui grondoit nostre perte en son debordement,
Qu'eust seruy de son bras la valeur sans seconde.
Auroit-il triomphé ce superbe vainqueur,
Et braué les efforts du puissant dieu de l'onde
Sans le feu que vos yeux ont logé dans son coeur.
Malgré le dieu des flots Graueline est conquise,
Nos armes ont reduit sa puissance aux abbois,
Et ces nouueaux titans contre nos vieux gaulois
Ne tentent desormais qu'une vaine entreprise.
La France qui la voit heureusement soubmise
En va combler d'honneur cét astre des françois:
Mais ce glorieux fils du plus grand de nos rois
R'enuoye à vos beaux yeux la gloire de sa prise.
Contre le flot mutin de ce traistre element
Qui grondoit nostre perte en son debordement,
Qu'eust seruy de son bras la valeur sans seconde.
Auroit-il triomphé ce superbe vainqueur,
Et braué les efforts du puissant dieu de l'onde
Sans le feu que vos yeux ont logé dans son coeur.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
BATAILLE DE ROCROY
Svperbe demon de la guerre,
Effroyable dieu des combats,
Qui tonnez par tout icy bas,
Et depeuplez toute la terre:
Redoutable victorieux
Conte moy les faits glorieux
De cette celebre journée,
Où l'illustre sang de nos roys
Assura la France estonnée,
Et mit l'espagnol aux abois.
Et toy deesse accoustumée
À respandre le sang humain,
Preste moy ta sanglante main
Pour me conduire dans l'armée;
Monstre moy ce jeune soleil
Qui d'un courage sans pareil
Va reduire l'Ibere en poudre,
Que jele peigne dans mes vers
Ainsi que le dieu de la foudre,
Armé de flammes et d'esclairs.
Mais quel trouble se fait entendre,
Meslé de terreur et d'effroy;
Sus mon ame r'assure toy
Peux-tu craindre auec Alexandre:
R'assure mes pas et mon coeur,
Marche à l'ombre de sa valeur
Pour voir la sanglante partie,
Où ce prince nous doit venger
De la barbare antipathie,
Qu'a pour nous le fier estranger.
Deja l'aurore est en campagne,
L'estoille cedde à son retour,
Le prince n'attend que le jour
Pour mesler la France à l'Espagne,
Le camp brille de toutes parts,
De feux, de fers, et d'estendards,
Bellone paroist en furie,
Les cheuaux foulent les sillons,
Et la terre gemit et crie
Dessous les pieds des bataillons.
Svperbe demon de la guerre,
Effroyable dieu des combats,
Qui tonnez par tout icy bas,
Et depeuplez toute la terre:
Redoutable victorieux
Conte moy les faits glorieux
De cette celebre journée,
Où l'illustre sang de nos roys
Assura la France estonnée,
Et mit l'espagnol aux abois.
Et toy deesse accoustumée
À respandre le sang humain,
Preste moy ta sanglante main
Pour me conduire dans l'armée;
Monstre moy ce jeune soleil
Qui d'un courage sans pareil
Va reduire l'Ibere en poudre,
Que jele peigne dans mes vers
Ainsi que le dieu de la foudre,
Armé de flammes et d'esclairs.
Mais quel trouble se fait entendre,
Meslé de terreur et d'effroy;
Sus mon ame r'assure toy
Peux-tu craindre auec Alexandre:
R'assure mes pas et mon coeur,
Marche à l'ombre de sa valeur
Pour voir la sanglante partie,
Où ce prince nous doit venger
De la barbare antipathie,
Qu'a pour nous le fier estranger.
Deja l'aurore est en campagne,
L'estoille cedde à son retour,
Le prince n'attend que le jour
Pour mesler la France à l'Espagne,
Le camp brille de toutes parts,
De feux, de fers, et d'estendards,
Bellone paroist en furie,
Les cheuaux foulent les sillons,
Et la terre gemit et crie
Dessous les pieds des bataillons.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
J'oy desja le canon qui tonne,
Nos gens sont prests à se mesler,
Il n'est plus temps de reculer,
Voicy la trompette qui sonne,
Ces horribles bouches d'enfer
Vomissent la flamme et le fer:
Mars estouffe sous la fumée,
Le feu reluit incessamment,
Et la terre toute allumée
Chasse l'air de son element.
Cependant l'ennemy ne bouge,
L'Espagne est ferme comme un roc,
Le prince luy donne le choc,
Et fond dessus l'escharpe rouge:
Tout cede à l'invincible effort
De son bras qui regit le sort
De tous costez l'orage creve,
Les cris montent iusques aux cieux,
Et la poussiere qui s'esleue,
Derobe le jour à nos yeux.
En tous lieux la fureur esclatte,
Le duc au combat animé,
Le coeur et le front enflammé
Teint la campagne d'escarlatte:
L'air retentit dessous ses coups,
L'aygle trebuche à ses genoux,
Et du plus haut de la montagne
Bellone au courage inhumain
Anime la France, et l'Espagne,
La flamme et le foudre à la main.
Nos gens sont prests à se mesler,
Il n'est plus temps de reculer,
Voicy la trompette qui sonne,
Ces horribles bouches d'enfer
Vomissent la flamme et le fer:
Mars estouffe sous la fumée,
Le feu reluit incessamment,
Et la terre toute allumée
Chasse l'air de son element.
Cependant l'ennemy ne bouge,
L'Espagne est ferme comme un roc,
Le prince luy donne le choc,
Et fond dessus l'escharpe rouge:
Tout cede à l'invincible effort
De son bras qui regit le sort
De tous costez l'orage creve,
Les cris montent iusques aux cieux,
Et la poussiere qui s'esleue,
Derobe le jour à nos yeux.
En tous lieux la fureur esclatte,
Le duc au combat animé,
Le coeur et le front enflammé
Teint la campagne d'escarlatte:
L'air retentit dessous ses coups,
L'aygle trebuche à ses genoux,
Et du plus haut de la montagne
Bellone au courage inhumain
Anime la France, et l'Espagne,
La flamme et le foudre à la main.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
L'ardeur de plus en plus s'allume,
L'air s'obscurcit, et l'action
Qui se passe en confusion
Doit icy suspendre ma plume:
Mais dieux qu'est-ce que jarretapperçoy,
Genereux prince suiuez moy,
Nostre valeur est confonduë,
De là nous cueillons des lauriers,
Mais deça la France est perduë,
On massacre tous nos guerriers.
Nos soldats sont reduits en poudre,
L'Espagne triomphe à son tour,
Et la France à son dernier jour
Expire sous les coups du foudre:
Voicy l'heure qu'il faut perir,
Grand prince il faut vaincre ou mourir,
De toute parts l'ennemy fauche,
Le sang se verse à gros boüillons,
On enfonce nostre aisle gauche,
On vient rompre nos bataillons.
Mais à quoy bon ce vain langage,
Si desja contre le germain,
Le duc, les armes à la main,
Prepare un estrange carnage:
Deja son coeur audacieux
Porte la foudre dans ses yeux,
Et son visage redoutable
Fait assez voir aux ennemis
Le sacrifice espouuantable,
Qui doit vanger les fleurs de lys
L'air s'obscurcit, et l'action
Qui se passe en confusion
Doit icy suspendre ma plume:
Mais dieux qu'est-ce que jarretapperçoy,
Genereux prince suiuez moy,
Nostre valeur est confonduë,
De là nous cueillons des lauriers,
Mais deça la France est perduë,
On massacre tous nos guerriers.
Nos soldats sont reduits en poudre,
L'Espagne triomphe à son tour,
Et la France à son dernier jour
Expire sous les coups du foudre:
Voicy l'heure qu'il faut perir,
Grand prince il faut vaincre ou mourir,
De toute parts l'ennemy fauche,
Le sang se verse à gros boüillons,
On enfonce nostre aisle gauche,
On vient rompre nos bataillons.
Mais à quoy bon ce vain langage,
Si desja contre le germain,
Le duc, les armes à la main,
Prepare un estrange carnage:
Deja son coeur audacieux
Porte la foudre dans ses yeux,
Et son visage redoutable
Fait assez voir aux ennemis
Le sacrifice espouuantable,
Qui doit vanger les fleurs de lys
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
Remply d'une iuste furie
Sa magnanime passion
Le porte à l'execution
D'une sanglante boucherie:
Tout couuert de poudre et de sang
Il penetre de rang en rang,
Le bras leué, la teste nuë,
Il presse, il pousse, il fend les airs
À trauers la gresle menuë,
Du feu, du plomb et des esclairs.
À son abord le ciel se couure,
L'espagnol de crainte blesmit,
Le sang coule, Pluton fremit,
La terre tremble, et l'enfer s'ouure;
Mars à ce coup espouuanté
Se sauue tout ensanglanté,
La terre iusques aux entraillez
Regorge du sang qui jallit,
Nature voit ses funerailles
Et le ciel d'horreur en pallit.
De tous costez la resistance,
Excite la temerité,
Les coeurs sont en perplexité,
Et la victoire est en balance:
Par tout le glaiue flamboyant
Du duc qui va tout foudroyant
Fait voir un courage invincible,
Et dans le plus fort du danger,
Un eschec incomprehensible,
Sur l'audace de l'estranger.
Sa magnanime passion
Le porte à l'execution
D'une sanglante boucherie:
Tout couuert de poudre et de sang
Il penetre de rang en rang,
Le bras leué, la teste nuë,
Il presse, il pousse, il fend les airs
À trauers la gresle menuë,
Du feu, du plomb et des esclairs.
À son abord le ciel se couure,
L'espagnol de crainte blesmit,
Le sang coule, Pluton fremit,
La terre tremble, et l'enfer s'ouure;
Mars à ce coup espouuanté
Se sauue tout ensanglanté,
La terre iusques aux entraillez
Regorge du sang qui jallit,
Nature voit ses funerailles
Et le ciel d'horreur en pallit.
De tous costez la resistance,
Excite la temerité,
Les coeurs sont en perplexité,
Et la victoire est en balance:
Par tout le glaiue flamboyant
Du duc qui va tout foudroyant
Fait voir un courage invincible,
Et dans le plus fort du danger,
Un eschec incomprehensible,
Sur l'audace de l'estranger.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
Par tout une rage mortelle
Remplit la campagne d'horreur,
Chacun redouble sa fureur,
Mais enfin l'ennemy chancelle:
Icy le prince le plus fort,
D'effroy, de carnage, et de mort,
Peuple leur rougissante route,
Et le coutelas à la main
Espanche la dernière goutte
Du sang de ce peuple inhumain.
Ce sang qui fait une riuiere
Enleue de terre les corps,
Et le champ tapissé de morts
Ne paroist plus qu'un cimetiere:
Par tout les piles et monceaux
D'armes, d'hommes, et de cheuaux,
Font nos chasteaux, et nos trophées,
Et le duc foule glorieux
Cent soixante aygles estouffées
Dessous ses pieds victorieux.
Prince que la valeur inspire,
Grand duc qui n'a point de pareil,
Jeune Caesar diuin soleil,
Unique appuy de cét empire,
Reçoy ce fidelle portrait
Brillant du magnanime trait,
Qui reluit dessus ton visage;
Contemple ma deuotion,
Et voy qu'en peignant ton courage,
J'ay peint aussi ma passion.
Remplit la campagne d'horreur,
Chacun redouble sa fureur,
Mais enfin l'ennemy chancelle:
Icy le prince le plus fort,
D'effroy, de carnage, et de mort,
Peuple leur rougissante route,
Et le coutelas à la main
Espanche la dernière goutte
Du sang de ce peuple inhumain.
Ce sang qui fait une riuiere
Enleue de terre les corps,
Et le champ tapissé de morts
Ne paroist plus qu'un cimetiere:
Par tout les piles et monceaux
D'armes, d'hommes, et de cheuaux,
Font nos chasteaux, et nos trophées,
Et le duc foule glorieux
Cent soixante aygles estouffées
Dessous ses pieds victorieux.
Prince que la valeur inspire,
Grand duc qui n'a point de pareil,
Jeune Caesar diuin soleil,
Unique appuy de cét empire,
Reçoy ce fidelle portrait
Brillant du magnanime trait,
Qui reluit dessus ton visage;
Contemple ma deuotion,
Et voy qu'en peignant ton courage,
J'ay peint aussi ma passion.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
(Jouyssance.)
Le ciel a calmé la tempeste,
Jesuis à l'ombre d'un laurier,
La fortune me vient prier,
Les dieux ont signé ma requeste,
L'astre qui preside au bon-heur
Luit maintenant en ma faueur:
L'air a dissipé son nuage,
Jedescouure le point du nord,
Jesuis garanty de l'orage,
Un dieu me conduit dans le port.
Mon espoir a banny la crainte,
Le soleil retranché mes nuits,
L'allegresse mes longs ennuis,
Et ma bouche finy ma plainte:
Amour brauement assorty
Se vient ranger de mon party,
Les disgraces ont pris la fuitte,
Le soucy n'est plus de saison,
La bonne chere est de ma suitte,
Et Iodelet de ma maison.
Aux biens que le ciel me presente,
Mon coeur se nourissant d'espoir,
Mon ame ne peut conceuoir
Rien au dessus de son attente:
La fortune pour mon respect
N'a desja rien que de suspect;
La jouyssance d'un empire,
Ny la felicité d'un roy,
Puis qu'amour accorde à ma foy
Bien-tost la fin de mon martyre.
Le ciel a calmé la tempeste,
Jesuis à l'ombre d'un laurier,
La fortune me vient prier,
Les dieux ont signé ma requeste,
L'astre qui preside au bon-heur
Luit maintenant en ma faueur:
L'air a dissipé son nuage,
Jedescouure le point du nord,
Jesuis garanty de l'orage,
Un dieu me conduit dans le port.
Mon espoir a banny la crainte,
Le soleil retranché mes nuits,
L'allegresse mes longs ennuis,
Et ma bouche finy ma plainte:
Amour brauement assorty
Se vient ranger de mon party,
Les disgraces ont pris la fuitte,
Le soucy n'est plus de saison,
La bonne chere est de ma suitte,
Et Iodelet de ma maison.
Aux biens que le ciel me presente,
Mon coeur se nourissant d'espoir,
Mon ame ne peut conceuoir
Rien au dessus de son attente:
La fortune pour mon respect
N'a desja rien que de suspect;
La jouyssance d'un empire,
Ny la felicité d'un roy,
Puis qu'amour accorde à ma foy
Bien-tost la fin de mon martyre.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
A PRINCE DE CONDE
Orgueilleuse cité, mere des conquerans,
Autrefois la terreur de l'empire du monde,
Rome ne vantez plus vos celebres tyrans
Jadis si renommez sur la terre et sur l'onde,
Et vous fameux guerriers sortez de vos tombeaux,
Et voyant icy bas ses miracles nouueaux:
Arrachez vos portraits du temple de memoire,
Deschirez vos lauriers, destruisez vos autels,
Et dessus le debris de vostre propre gloire,
Rendez à mon heros des honneurs immortels.
Et vous lasches espris infidelles autheurs
Qui profanez des dieux le glorieux langage,
Et qui dans vos escrits aussi vains que flatteurs
Faittes des complimens dont la vertu s'outrage:
Employes aujourd'huy tous les traits de vostre art
Pour faire des tableaux du mensonge et du fard
Dont vous sçauez tromper les yeux et les oreilles,
Et jeprotesteray de croire vos romans
Si vos ouurages feins égallent les merueilles
Qu'Anguien nous produit en ses plus jeunes ans.
Orgueilleuse cité, mere des conquerans,
Autrefois la terreur de l'empire du monde,
Rome ne vantez plus vos celebres tyrans
Jadis si renommez sur la terre et sur l'onde,
Et vous fameux guerriers sortez de vos tombeaux,
Et voyant icy bas ses miracles nouueaux:
Arrachez vos portraits du temple de memoire,
Deschirez vos lauriers, destruisez vos autels,
Et dessus le debris de vostre propre gloire,
Rendez à mon heros des honneurs immortels.
Et vous lasches espris infidelles autheurs
Qui profanez des dieux le glorieux langage,
Et qui dans vos escrits aussi vains que flatteurs
Faittes des complimens dont la vertu s'outrage:
Employes aujourd'huy tous les traits de vostre art
Pour faire des tableaux du mensonge et du fard
Dont vous sçauez tromper les yeux et les oreilles,
Et jeprotesteray de croire vos romans
Si vos ouurages feins égallent les merueilles
Qu'Anguien nous produit en ses plus jeunes ans.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
Apres ce jour sanglant qui d'horreur et d'effroy
Fit paslir le soleil, et trembler la nature,
Où le fer et le feu fist du champ de Rocroy
De dix mille tytans l'horrible sepulture:
Pouuoit-on esperer que son bras glorieux
Par un second miracle aussi prodigieux,
Peut jamais esgaller sa premiere victoire,
Quelle bouche des dieux auecque iurement,
Apres un tel exploit nous eut pû faire croire
Ce que le ciel ne voit qu'auec estonnement.
À l'effroyable aspect de ces rudes combats,
Que les dieux vont peignant de couleurs imortelles,
Et que les nations conteront icy bas
Iusqu'aux desunions des matieres plus belles:
Quels superbes heros, et quels fameux guerriers
Enuironnez de gloire, et couuerts de lauriers,
Ne deuiendront un jour plus muets que des arbres
Et voyant burinez ses glorieux efforts
Ne croiront demantant les bronses et les marbres,
Que son bras se seruit de magiques ressorts.
Quant jevoy cét heros esloigné du secours,
Encore tout sanglant du gain de deux batailles,
Assaillir des ramparts, et prendre en douse jours
Une place où Cerés eut mangé ses entrailles:
Ne suis-jepas contraint de croire que les dieux
Voulant éterniser son renom glorieux,
Renuerserent pour luy l'ordre de la nature,
Et contemplant l'ardeur de son actiuité,
Qu'il partage auec eux sous l'humaine figure
Le glorieux pouuoir de leur diuinité.
Fit paslir le soleil, et trembler la nature,
Où le fer et le feu fist du champ de Rocroy
De dix mille tytans l'horrible sepulture:
Pouuoit-on esperer que son bras glorieux
Par un second miracle aussi prodigieux,
Peut jamais esgaller sa premiere victoire,
Quelle bouche des dieux auecque iurement,
Apres un tel exploit nous eut pû faire croire
Ce que le ciel ne voit qu'auec estonnement.
À l'effroyable aspect de ces rudes combats,
Que les dieux vont peignant de couleurs imortelles,
Et que les nations conteront icy bas
Iusqu'aux desunions des matieres plus belles:
Quels superbes heros, et quels fameux guerriers
Enuironnez de gloire, et couuerts de lauriers,
Ne deuiendront un jour plus muets que des arbres
Et voyant burinez ses glorieux efforts
Ne croiront demantant les bronses et les marbres,
Que son bras se seruit de magiques ressorts.
Quant jevoy cét heros esloigné du secours,
Encore tout sanglant du gain de deux batailles,
Assaillir des ramparts, et prendre en douse jours
Une place où Cerés eut mangé ses entrailles:
Ne suis-jepas contraint de croire que les dieux
Voulant éterniser son renom glorieux,
Renuerserent pour luy l'ordre de la nature,
Et contemplant l'ardeur de son actiuité,
Qu'il partage auec eux sous l'humaine figure
Le glorieux pouuoir de leur diuinité.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
Mais cessons d'admirer ses exploits glorieux,
Par qui nos ennemis furent reduits en poudre;
Laissons là ces combats aussi prodigieux
Que les effets cachez des flammes de la foudre,
Benissons seulement ses diuines vertus,
Qui dessus le debris des tytans abbattus
Bastissent la grandeur de ce fameux empire,
Benissons desormais sa gloire et son bon-heur,
Et que jamais nos voix ne cessent de redire
Les vtiles effets de sa rare valeur.
Par qui nos ennemis furent reduits en poudre;
Laissons là ces combats aussi prodigieux
Que les effets cachez des flammes de la foudre,
Benissons seulement ses diuines vertus,
Qui dessus le debris des tytans abbattus
Bastissent la grandeur de ce fameux empire,
Benissons desormais sa gloire et son bon-heur,
Et que jamais nos voix ne cessent de redire
Les vtiles effets de sa rare valeur.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
CHANSON SPIRITUELLE
J'ayme, mais mon amour n'est pas ce que l'on pense
La beauté que jesers est sans impureté,
L'object de mes desirs est remply d'innocence,
Et le but de mes feux c'est la diuinité.
L'aymant comme jedis elle comble mon ame
Des plus riches tresors de son sein precieux,
Mille felicitez sont gages de ma flamme,
Et le prix de ma foy n'est rien moins que les cieux.
Mais pour auoir le bien d'une amitié si grande,
Et partager les fruits de cette affection,
Il conuient estre roy, non pas roy qui commande
Au rond de l'uniuers, mais à sa passion.
Pauures coeurs qui blessez des mortelles atteintes
D'une fresle beauté soûpires nuict et jour
Ne finirez vous point vos soûpirs et vos plaintes
Pour joindre auecque moy les feux de vostre amour.
J'ayme, mais mon amour n'est pas ce que l'on pense
La beauté que jesers est sans impureté,
L'object de mes desirs est remply d'innocence,
Et le but de mes feux c'est la diuinité.
L'aymant comme jedis elle comble mon ame
Des plus riches tresors de son sein precieux,
Mille felicitez sont gages de ma flamme,
Et le prix de ma foy n'est rien moins que les cieux.
Mais pour auoir le bien d'une amitié si grande,
Et partager les fruits de cette affection,
Il conuient estre roy, non pas roy qui commande
Au rond de l'uniuers, mais à sa passion.
Pauures coeurs qui blessez des mortelles atteintes
D'une fresle beauté soûpires nuict et jour
Ne finirez vous point vos soûpirs et vos plaintes
Pour joindre auecque moy les feux de vostre amour.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
A COMTE ST AGNAN
Grand sainct qui des vertus est toûjours enflammé
Que le peuple cherit, et que la cour admire,
Que les muses jamais en vain n'ont reclamé,
À bien faire aussi prompt, comme prest à bien dire:
Sainct Agnan dont l'esprit esgal à la valeur
A captiué la gloire, et charmé le bon-heur,
Qui par tant de vertus, de graces et de charmes,
Par tant de qualitez, et tant d'attraits vainqueurs
Conqueste tous les jours sans forces et sans armes
Des royaumes entiers dans l'empire des coeurs.
Que le dieu de l'ardeur qui m'inspire les vers
Ne m'a-t'il esbauché le tableau de ta gloire,
Pour mieux sollenniser ton nom que l'uniuers,
A graué pour jamais au temple de memoire.
Que jarretaurois de plaisir d'arranger sur ton front
Les fleurs que la vertu ne void point sans affront
Couronner les meschans dans ce siecle idolatre,
Quel autre plus adroit ou plus hardy que moy
Pourroit sur le debris de tant d'hommes de plastre
T'eriger un autel assez digne de toy.
Grand sainct qui des vertus est toûjours enflammé
Que le peuple cherit, et que la cour admire,
Que les muses jamais en vain n'ont reclamé,
À bien faire aussi prompt, comme prest à bien dire:
Sainct Agnan dont l'esprit esgal à la valeur
A captiué la gloire, et charmé le bon-heur,
Qui par tant de vertus, de graces et de charmes,
Par tant de qualitez, et tant d'attraits vainqueurs
Conqueste tous les jours sans forces et sans armes
Des royaumes entiers dans l'empire des coeurs.
Que le dieu de l'ardeur qui m'inspire les vers
Ne m'a-t'il esbauché le tableau de ta gloire,
Pour mieux sollenniser ton nom que l'uniuers,
A graué pour jamais au temple de memoire.
Que jarretaurois de plaisir d'arranger sur ton front
Les fleurs que la vertu ne void point sans affront
Couronner les meschans dans ce siecle idolatre,
Quel autre plus adroit ou plus hardy que moy
Pourroit sur le debris de tant d'hommes de plastre
T'eriger un autel assez digne de toy.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
Mais pourquoy reclamer les puissances des cieux,
Quels memoires si saincts, quels actes si fidelles
Diront mieux que ton bruit tes exploits glorieux,
Repeints en mil endroits de couleurs immortelles
Quel belliqueux demon contemplant icy bas
La redoutable ardeur qui te porte aux combats,
N'a celebré ton nom sur la terre et sur l'onde,
Et quel fier ennemy sous tes pieds abbatu
Prouoquant ta valeur qui n'a point de seconde,
N'a trop tost ressenty l'effet de ta vertu.
Quel d'entre les mortels digne de ta bonté
Honoré des biens-faits de ta main liberale,
Ne t'encense aujourd'huy comme la deïté
Dont tu vas imitant la grandeur sans esgalle.
Quels coeurs pour ta vertu d'un vray zele brulant,
Vrays temples animez de ta gloire parlants,
Mieux que l'airain muet, ou le marbre insensible
Grossissans chaque jour le bruit de ton renom,
Ne rendront à mes vers ta loüange accessible
Pour immortaliser la gloire de ton nom.
Mais que dis-je incensé, quel esprit decevant
Establit mon espoir sur un peu de fumée,
Si prés de ta vertu ton bruit n'est que du vent,
Oseray-je bastir dessus ta renommée:
Cette legere Iris qui d'un vol sans pareil
A porté ta vertu par tout où le soleil
Recommance et finit sa brillante carriere,
N'a jamais si bien veu tes ouurages parfaits,
Que sa bouche ou son oeil frappez de ta lumiere
Ait sçeu ce que tu vaux, ou dit ce que tu fais.
Quels memoires si saincts, quels actes si fidelles
Diront mieux que ton bruit tes exploits glorieux,
Repeints en mil endroits de couleurs immortelles
Quel belliqueux demon contemplant icy bas
La redoutable ardeur qui te porte aux combats,
N'a celebré ton nom sur la terre et sur l'onde,
Et quel fier ennemy sous tes pieds abbatu
Prouoquant ta valeur qui n'a point de seconde,
N'a trop tost ressenty l'effet de ta vertu.
Quel d'entre les mortels digne de ta bonté
Honoré des biens-faits de ta main liberale,
Ne t'encense aujourd'huy comme la deïté
Dont tu vas imitant la grandeur sans esgalle.
Quels coeurs pour ta vertu d'un vray zele brulant,
Vrays temples animez de ta gloire parlants,
Mieux que l'airain muet, ou le marbre insensible
Grossissans chaque jour le bruit de ton renom,
Ne rendront à mes vers ta loüange accessible
Pour immortaliser la gloire de ton nom.
Mais que dis-je incensé, quel esprit decevant
Establit mon espoir sur un peu de fumée,
Si prés de ta vertu ton bruit n'est que du vent,
Oseray-je bastir dessus ta renommée:
Cette legere Iris qui d'un vol sans pareil
A porté ta vertu par tout où le soleil
Recommance et finit sa brillante carriere,
N'a jamais si bien veu tes ouurages parfaits,
Que sa bouche ou son oeil frappez de ta lumiere
Ait sçeu ce que tu vaux, ou dit ce que tu fais.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
Grand comte permets donc au lieu de celebrer
Tes diuines vertus que tout le monde encense,
Que d'un culte muet jete vienne adorer
Sans vser plus long-temps de la voix qui t'offence:
Si jamais Apollon vient m'apprendre à chanter,
Ta gloire qui par tout jeveux faire esclatter,
J'exalteray si haut tes oeuures nompareilles
Que les dieux attentifs à mes douces chansons
Seront bien enuieux de tes rares merueilles,
S'ils n'en estiment pas les agreables sons.
Tes diuines vertus que tout le monde encense,
Que d'un culte muet jete vienne adorer
Sans vser plus long-temps de la voix qui t'offence:
Si jamais Apollon vient m'apprendre à chanter,
Ta gloire qui par tout jeveux faire esclatter,
J'exalteray si haut tes oeuures nompareilles
Que les dieux attentifs à mes douces chansons
Seront bien enuieux de tes rares merueilles,
S'ils n'en estiment pas les agreables sons.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
A MARESCHAL DE CHOMBERG
Hypocrites adorateurs
Suiuans de cour, poëtes à gages,
Tyranniques persecuteurs
De nos moeurs, et de nos ouurages;
Superbes esprits à l'escart,
Cygnes noirs faittes bande à part:
Vous dont la coulpable manie
Merite des feux eternels,
Loin d'icy poëtes criminels
Faites silence à mon genie.
Donnez tous les traits de vostre art
Aux vanitez de vos narcisses,
Et ne disposes vostre fard
Qu'au gré des monstres et des vices;
Icy dessus des gasons verds,
D'ombre et de feüillage couuerts;
Mes muses desinteressées
Dans leur naturelle équité
N'ont pas besoin de vos pensées,
Pour publier la verité.
Ce grand heros qui se fait voir
À la teste de nos armées,
A releué de ce deuoir
Vos muses trop mal informées:
Pour moy qui ne les connois pas,
Jevais encherir de ce pas
Sur le bruit de ces faux orphées
Dont le stile trop abbattu
Ne sçauroit dresser des trophées
Assez dignes de ta vertu.
Mais quels obstacles enuieux
Au premier pas de ma carriere,
Viennent s'opposer à mes yeux,
Et m'offusquer de ta lumiere:
En vain pensant à ta valeur
Jesollicite mon ardeur
À rompre aujourd'huy le silence,
Un dieu qui me retient la voix
Ne permet pas que jet'offence
Par le recit de tes exploits.
Celuy dont la puissante main
A donné le cours à ta gloire,
Ne veut pas qu'un langage humain
Soüille l'esclat de ta victoire:
Tes ouurages prodigieux,
Legitimes enfans des cieux,
N'ont pas affaires de nos plumes
Pour faire voir aux nations,
Dans des sacrileges volumes
La grandeur de tes actions.
Hypocrites adorateurs
Suiuans de cour, poëtes à gages,
Tyranniques persecuteurs
De nos moeurs, et de nos ouurages;
Superbes esprits à l'escart,
Cygnes noirs faittes bande à part:
Vous dont la coulpable manie
Merite des feux eternels,
Loin d'icy poëtes criminels
Faites silence à mon genie.
Donnez tous les traits de vostre art
Aux vanitez de vos narcisses,
Et ne disposes vostre fard
Qu'au gré des monstres et des vices;
Icy dessus des gasons verds,
D'ombre et de feüillage couuerts;
Mes muses desinteressées
Dans leur naturelle équité
N'ont pas besoin de vos pensées,
Pour publier la verité.
Ce grand heros qui se fait voir
À la teste de nos armées,
A releué de ce deuoir
Vos muses trop mal informées:
Pour moy qui ne les connois pas,
Jevais encherir de ce pas
Sur le bruit de ces faux orphées
Dont le stile trop abbattu
Ne sçauroit dresser des trophées
Assez dignes de ta vertu.
Mais quels obstacles enuieux
Au premier pas de ma carriere,
Viennent s'opposer à mes yeux,
Et m'offusquer de ta lumiere:
En vain pensant à ta valeur
Jesollicite mon ardeur
À rompre aujourd'huy le silence,
Un dieu qui me retient la voix
Ne permet pas que jet'offence
Par le recit de tes exploits.
Celuy dont la puissante main
A donné le cours à ta gloire,
Ne veut pas qu'un langage humain
Soüille l'esclat de ta victoire:
Tes ouurages prodigieux,
Legitimes enfans des cieux,
N'ont pas affaires de nos plumes
Pour faire voir aux nations,
Dans des sacrileges volumes
La grandeur de tes actions.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
Ces tristes objets du mal-heur,
Ce peuple orgueilleux que tu domptes,
Et que ton bras en sa fureur
A rougis de sang, et de honte,
Laucate qui vit tes combats,
Et Perpignan ne sont-ce pas
Des monumens à la memoire,
Pour porter bien mieux que nos vers
La verité de ton histoire
Par tous les lieux de l'uniuers.
Qui donc osera des mortels,
S'il n'emprunte la main des anges,
Faire fumer à tes autels
Le doux encens de tes loüanges.
Si la plus haute vanité
Que le flatteur ait debité
Depuis que le monde respire,
Parlant de ton nom glorieux,
Ne pourroit jamais si bien dire,
Qu'il ne merite encore mieux.
Puyssant heros dont la valeur
Sert d'exemple à toute la terre,
Schomberg qui regis le bon-heur,
Invincible dieu de la guerre
Escoute au deffaut de ma voix
Le bruit de tes diuins exploits,
Faire un écho de tout le monde
Pour consacrer à l'auenir
Au ciel, en la terre, et sur l'onde
La gloire de ton souuenir.
Ce peuple orgueilleux que tu domptes,
Et que ton bras en sa fureur
A rougis de sang, et de honte,
Laucate qui vit tes combats,
Et Perpignan ne sont-ce pas
Des monumens à la memoire,
Pour porter bien mieux que nos vers
La verité de ton histoire
Par tous les lieux de l'uniuers.
Qui donc osera des mortels,
S'il n'emprunte la main des anges,
Faire fumer à tes autels
Le doux encens de tes loüanges.
Si la plus haute vanité
Que le flatteur ait debité
Depuis que le monde respire,
Parlant de ton nom glorieux,
Ne pourroit jamais si bien dire,
Qu'il ne merite encore mieux.
Puyssant heros dont la valeur
Sert d'exemple à toute la terre,
Schomberg qui regis le bon-heur,
Invincible dieu de la guerre
Escoute au deffaut de ma voix
Le bruit de tes diuins exploits,
Faire un écho de tout le monde
Pour consacrer à l'auenir
Au ciel, en la terre, et sur l'onde
La gloire de ton souuenir.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Poësies Par Charles Coypeau D'Assoucy
A PRINCE DE CONDE
Cher obiet de mes voeux, ainsi que de mes vers,
Prince dont la valeur, et la gloire infinie,
Les exploits inoüis, et les combats diuers
Ont depuis trois estez épuisé mon genie;
Ce n'est pas pour ton or que jete vais prisant,
Quand ta main tous les jours m'iroit fauorisant;
Iamais un plus beau feu n'embraseroit mon ame,
Celle que tu poursuis dans l'horreur et l'effroy,
Au millieu des perils du fer, et de la flamme,
C'est celle que jesuis lors que jarretescris pour toy?
Mais ce demon jaloux des actes glorieux,
Qui du sel, et de l'or fait de la pourriture,
Qui va tout infectant par les traits de ses yeux,
Et qui fait du poison de toute nourriture:
Ce venimeux serpent qui jamais dans le ciel
Ne porta ses regards pleins d'ordure et de fiel,
Sans trouuer au soleil des defaux et des taches,
Ce monstre qui me tient sous ses pieds abbatu:
Ô prince glorieux ne veus pas que tu sçaches
Que jesois un object digne de ta vertu.
Mais deussay-je cent fois sous un plus rude sort,
Ressentir de ses traits la dure violence,
Deussay-je succomber sous son fatal effort,
Je ne seray jamais coupable du silence;
Telle que soit l'ardeur qui m'échauffe le sein,
Constant je poursuiuray mon genereux dessein,
Au prix de mes trauaux jarretexprimeray ta gloire,
Et voyant ta valeur par tant d'heureux succés,
Entasser chaque jour, victoire sur victoire,
Mon ayse t'en peindra son amoureux excés.
Tes rares qualités, qu'on pourroit imiter,
Mais non pas égaller dans le siecle où nous sommes,
Et tes rares vertus qui te font meriter,
Un rang entre les dieux plutost qu'entre les hommes;
Cét éclatant rayon que tu tiens du soleil,
Ce celeste mouuant cét esprit nompareil,
Possible quelque jour à mes voeux accessible,
Dans la route ou pour toy je me suis auancé
Ne m'empescheront pas qu'à ta gloire sensible
Je n'aille poursuiuant ce que jarretay commencé.
Ce n'est pas que pensant à l'astre iniurieux,
Dont je ressens à tort la rigueur sans pareille,
Ma muse deplorant son destin mal-heureux,
Aux rayons de tes faits quelquesfois ne sommeille;
Mais auant que le bruit de cent coups de canon,
Exprimant ta valeur d'un effroyable ton,
Ayt respondu cent fois aux chants de ta victoire,
Cette fille du ciel qui t'honore en tous lieux,
Qui t'aime et qui jamais ne fût sourde à ta gloire,
S'éueille promptement et dessille ses yeux.
Cher obiet de mes voeux, ainsi que de mes vers,
Prince dont la valeur, et la gloire infinie,
Les exploits inoüis, et les combats diuers
Ont depuis trois estez épuisé mon genie;
Ce n'est pas pour ton or que jete vais prisant,
Quand ta main tous les jours m'iroit fauorisant;
Iamais un plus beau feu n'embraseroit mon ame,
Celle que tu poursuis dans l'horreur et l'effroy,
Au millieu des perils du fer, et de la flamme,
C'est celle que jesuis lors que jarretescris pour toy?
Mais ce demon jaloux des actes glorieux,
Qui du sel, et de l'or fait de la pourriture,
Qui va tout infectant par les traits de ses yeux,
Et qui fait du poison de toute nourriture:
Ce venimeux serpent qui jamais dans le ciel
Ne porta ses regards pleins d'ordure et de fiel,
Sans trouuer au soleil des defaux et des taches,
Ce monstre qui me tient sous ses pieds abbatu:
Ô prince glorieux ne veus pas que tu sçaches
Que jesois un object digne de ta vertu.
Mais deussay-je cent fois sous un plus rude sort,
Ressentir de ses traits la dure violence,
Deussay-je succomber sous son fatal effort,
Je ne seray jamais coupable du silence;
Telle que soit l'ardeur qui m'échauffe le sein,
Constant je poursuiuray mon genereux dessein,
Au prix de mes trauaux jarretexprimeray ta gloire,
Et voyant ta valeur par tant d'heureux succés,
Entasser chaque jour, victoire sur victoire,
Mon ayse t'en peindra son amoureux excés.
Tes rares qualités, qu'on pourroit imiter,
Mais non pas égaller dans le siecle où nous sommes,
Et tes rares vertus qui te font meriter,
Un rang entre les dieux plutost qu'entre les hommes;
Cét éclatant rayon que tu tiens du soleil,
Ce celeste mouuant cét esprit nompareil,
Possible quelque jour à mes voeux accessible,
Dans la route ou pour toy je me suis auancé
Ne m'empescheront pas qu'à ta gloire sensible
Je n'aille poursuiuant ce que jarretay commencé.
Ce n'est pas que pensant à l'astre iniurieux,
Dont je ressens à tort la rigueur sans pareille,
Ma muse deplorant son destin mal-heureux,
Aux rayons de tes faits quelquesfois ne sommeille;
Mais auant que le bruit de cent coups de canon,
Exprimant ta valeur d'un effroyable ton,
Ayt respondu cent fois aux chants de ta victoire,
Cette fille du ciel qui t'honore en tous lieux,
Qui t'aime et qui jamais ne fût sourde à ta gloire,
S'éueille promptement et dessille ses yeux.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Page 1 sur 5 • 1, 2, 3, 4, 5
Sujets similaires
» Charles Coypeau D'Assoucy
» POESIES EN VERS ALTERNES
» partage en poésies
» poésies arabes
» poésies de Sabine Sicaud
» POESIES EN VERS ALTERNES
» partage en poésies
» poésies arabes
» poésies de Sabine Sicaud
Page 1 sur 5
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum