poésies arabes
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poésies arabes
NADJI IBRAHIM (1898-1953). االاطلال
L’auteur d’Al Atlal est né en 1898 au Caire et y mourut en 1953. Issu d’une famille de littéraires, Ibrahim Nadji opta pour la médecine. C’est dans son oeuvre que Mohamed Abdelwahab puisa le poème Errabiae (l’automne) et qu’Oum Kalthoum choisit Misr (l’Egypte), un texte vantant son pays natal. Les recueils de poèmes d’Ibrahim Naji ont été traduits en anglais dès 1934. Al Atlal fait partie des vingt plus grandes chansons d’amour de la poésie arabe. C’est en 1966 qu’elle fut interprétée pour la première fois sur une composition de Ryad Essoumbati. Fredonnée par beaucoup d’entre nous qui n’en retenons que quelques bribes, voici le célèbre texte qui fut interprété avec brio par la diva du monde arabe Oum Kelthoum, ainsi que sa traduction qui, faut-il l’espérer, lui donnera encore plus d’adeptes en faisant encore mieux apprécier ce chef d’œuvre immortel.
يا فؤادي لا تسل أين الهوى
كان صرحاً من خيالٍ فهوى
إسقني واشرب على أطلالهِ
وارو عني طالما الدمع روى
كيف ذاك الحب أمسى خبراً
وحديثاً من أحاديث الجوى
Ô mon coeur, ne demandes pas où est passé l’amour
Il n’était qu’un château de mirages et s’en est allé
Sers-moi et bois en souvenir de ses ruines
Et racontes-moi tant que mes larmes couleront
Comment cet amour est devenu une légende
Et mots (exemplaires) de l’amour passionnel
لست أنساك وقد أغريتني
بفمٍ عذب المناداة رقيق
ويدٍ تمتدُّ نحوي كَيَدٍ
من خلال الموج مُدَّت لغريق
وبريقٍ يظمأُ الساري له
أين في عينيك ذيَّاك البريق
Je ne pourrais t’oublier car tu m’as séduite
Par ta bouche aux appels doux et élégants
Et d’une main qui se tendait vers moi
Telle la main tendue à un naufragé à travers les vagues
Et un éclair qui mettrait le voyageur solitaire en confiance
Y a-t-il semblable à cet éclair venant de tes yeux ?
يا حبيباً زرتُ يوماً أيكهُ
طائر الشوق أُغني ألمي
لك إبطاءُ المُدِلِّ المُنعم
وتجنِّي القادرِ المُحتكم
وحنيني لك يكوي أضلُعي
والتَّواني جمراتٌ في دمي
Ô mon amour, j’ai un jour visité le nid
De l’oiseau du désir ardent pour lui chanter ma douleur
Tu as la nonchalance de l’amoureux généreux
Et la cruauté du puissant qui trône
Pourtant ma tendresse pour toi me brûle les côtes
Et les secondes sont comme des braises dans mon sang
أعْطني حُرِّيتي أطلق يديَّا
إنني أعطيتُ ما استبقيتُ شيئا
آه من قيدِكَ أَدمى مِعصَمي
لِمَ أُبقيه وما أبقى عليَّا
ما احتفاظي بعهودٍ لم تصُنْها
وإلامَ الأسرُ والدنيا لديَّا
Donnes-moi ma liberté et lâches mes mains
J’ai tout donné et il ne me reste plus rien
Ah ! par ton emprise mon poignet saigne
Pourquoi ne pas l’épargner et rester comme je suis
Il ne me reste plus qu’à garder (en souvenir) mes promesses que tu n’as pas respectées
Sinon le monde ne serait pour moi qu’une prison
أين من عيني حبيبٌ ساحر
فيه عزٌ وجلالٌ وحياء
واثق الخطوةِ يمشي مَلكاً
ظالمُ الحُسنِ شهيُّ الكبرياء
عَبِقُ السحرِ كأنفاسِ الرُّبى
ساهمُ الطَرْفِ كأحلامِ المساء
Y a-t-il pareil à mes yeux que mon amoureux qui envoûte
En lui il y a grandeur majesté et pudeur
Il marche comme un ange d’un pas assuré
Injuste envers la bonté et s’inclinant devant les arrogants
Aux parfums ensorcelants comme les essences des fruits
Aux yeux charmeurs tels les rêves du soir
أين مني مجلسٌ أنتَ به
فِتنة تمَّتْ سناءً وسنى
وأنا حُبٌ وقلبٌ هائمٌ
وفراشٌ حائرٌ مِنك دَنا
ومن الشوقِ رسولٌ بيننا
ونديمٌ قدَّم الكأس لنا
De quelle partie en moi tu régentes
La discorde qui va d’étincelle en étincelle
Et moi qui ne suis qu’amour errant
Une couche tourmentée qui se rapproche de toi
Du désir ardent un messager s’est mis entre nous
Un compagnon de boisson (commensal) nous tendit le verre
هل رأى الحب سُكارى مِثلَنا
كمْ بنينا مِن خيالٍ حَوْلنا
ومشينا في طريقٍ مُقمرٍ
تَثِبُ الفرحةُ فيه قَبْلنا
وضَحكنا ضَحكَ طفلين معأً
وغدونا فَسَبقنا ظلَّنا
A-t-il vécu l’amour dans l’ivresse comme nous
Combien de mirages avons-nous construit autour de nous
Nous avons marché sur le chemin éclairé par la lune
Où la joie nous précédait
Et nous avons ri ensemble comme deux enfants
Avons couru et dépassions nos ombres
وانتبهنا بعد ما زال الرحيق
وأَفقْنا ليتَ أنَّا لا نفيق
يقظةٌ طاحت بأحلامِ الكرى
وتولىَّ الليلُ والليلُ صديق
وإذا النورُ نذيرٌ طالعٌ
وإذا الفجرُ مُطلٌ كالحريق
وإذا الدنيا كما نعرفها
وإذا الأحباب كلٌ في طريق
Et nous nous sommes ressaisis quand le nectar fut épuisé
Et nous nous sommes réveillés ah si l’on pouvait ne pas se réveiller
Un réveil qui nous a sortis du rêve de la somnolence
Et la nuit s’empara de nous et la nuit est un compagnon
Alors la lumière éclatante se leva
Alors l’aurore apparut comme un feu
Alors la vie suivit son cours
Alors chaque ami prit son chemin
أيها الساهرُ تَغْفو
تَذْكُرُ العهدَ وتصحو
وإذا ما التأم جُرحٌ
جدَّ بالتَذكارِ جُرحُ
فتعلَّم كيف تنسى
وتعلَّم كيف تمحو
Eh toi le noctambule qui s’assoupit
Tu marmonnes ton serment et tu te réveilles
Si une plaie se ferme
Le souvenir en fera revivre la blessure
Alors apprends à oublier
Et apprends à effacer
يا حبيبي كلُّ شيءِ بقضاء
ما بأيدينا خُلقنا تَعساء
رُبما تجمعُنا أقدارُنا
ذات يومٍ بعد ما عزَّ اللقاء
فإذا أنكر خِلٌّ خِلَّهُ
وتلاقينا لقاءَ الغُرَباء
ومضى كُلٌّ إلى غايَتِهِ
لا تَقُلْ شئنا فإن الحظَّ شاء
Ô mon amour toute chose est liée au destin
Nous n’y pouvons rien et avons été créés faibles
Peut-être que nos destins nous réuniront
Un jour après la langueur
Si d’aventure les amoureux se renieront l’un l’autre
Et nous nous rencontrerions comme des étrangers
Et toute chose suivra son cours
Ne dis pas que nous l’avons voulu ,
ce n’est que le destin qui en a décidé.
Traduction du Dr R. Messaoudi
L’auteur d’Al Atlal est né en 1898 au Caire et y mourut en 1953. Issu d’une famille de littéraires, Ibrahim Nadji opta pour la médecine. C’est dans son oeuvre que Mohamed Abdelwahab puisa le poème Errabiae (l’automne) et qu’Oum Kalthoum choisit Misr (l’Egypte), un texte vantant son pays natal. Les recueils de poèmes d’Ibrahim Naji ont été traduits en anglais dès 1934. Al Atlal fait partie des vingt plus grandes chansons d’amour de la poésie arabe. C’est en 1966 qu’elle fut interprétée pour la première fois sur une composition de Ryad Essoumbati. Fredonnée par beaucoup d’entre nous qui n’en retenons que quelques bribes, voici le célèbre texte qui fut interprété avec brio par la diva du monde arabe Oum Kelthoum, ainsi que sa traduction qui, faut-il l’espérer, lui donnera encore plus d’adeptes en faisant encore mieux apprécier ce chef d’œuvre immortel.
يا فؤادي لا تسل أين الهوى
كان صرحاً من خيالٍ فهوى
إسقني واشرب على أطلالهِ
وارو عني طالما الدمع روى
كيف ذاك الحب أمسى خبراً
وحديثاً من أحاديث الجوى
Ô mon coeur, ne demandes pas où est passé l’amour
Il n’était qu’un château de mirages et s’en est allé
Sers-moi et bois en souvenir de ses ruines
Et racontes-moi tant que mes larmes couleront
Comment cet amour est devenu une légende
Et mots (exemplaires) de l’amour passionnel
لست أنساك وقد أغريتني
بفمٍ عذب المناداة رقيق
ويدٍ تمتدُّ نحوي كَيَدٍ
من خلال الموج مُدَّت لغريق
وبريقٍ يظمأُ الساري له
أين في عينيك ذيَّاك البريق
Je ne pourrais t’oublier car tu m’as séduite
Par ta bouche aux appels doux et élégants
Et d’une main qui se tendait vers moi
Telle la main tendue à un naufragé à travers les vagues
Et un éclair qui mettrait le voyageur solitaire en confiance
Y a-t-il semblable à cet éclair venant de tes yeux ?
يا حبيباً زرتُ يوماً أيكهُ
طائر الشوق أُغني ألمي
لك إبطاءُ المُدِلِّ المُنعم
وتجنِّي القادرِ المُحتكم
وحنيني لك يكوي أضلُعي
والتَّواني جمراتٌ في دمي
Ô mon amour, j’ai un jour visité le nid
De l’oiseau du désir ardent pour lui chanter ma douleur
Tu as la nonchalance de l’amoureux généreux
Et la cruauté du puissant qui trône
Pourtant ma tendresse pour toi me brûle les côtes
Et les secondes sont comme des braises dans mon sang
أعْطني حُرِّيتي أطلق يديَّا
إنني أعطيتُ ما استبقيتُ شيئا
آه من قيدِكَ أَدمى مِعصَمي
لِمَ أُبقيه وما أبقى عليَّا
ما احتفاظي بعهودٍ لم تصُنْها
وإلامَ الأسرُ والدنيا لديَّا
Donnes-moi ma liberté et lâches mes mains
J’ai tout donné et il ne me reste plus rien
Ah ! par ton emprise mon poignet saigne
Pourquoi ne pas l’épargner et rester comme je suis
Il ne me reste plus qu’à garder (en souvenir) mes promesses que tu n’as pas respectées
Sinon le monde ne serait pour moi qu’une prison
أين من عيني حبيبٌ ساحر
فيه عزٌ وجلالٌ وحياء
واثق الخطوةِ يمشي مَلكاً
ظالمُ الحُسنِ شهيُّ الكبرياء
عَبِقُ السحرِ كأنفاسِ الرُّبى
ساهمُ الطَرْفِ كأحلامِ المساء
Y a-t-il pareil à mes yeux que mon amoureux qui envoûte
En lui il y a grandeur majesté et pudeur
Il marche comme un ange d’un pas assuré
Injuste envers la bonté et s’inclinant devant les arrogants
Aux parfums ensorcelants comme les essences des fruits
Aux yeux charmeurs tels les rêves du soir
أين مني مجلسٌ أنتَ به
فِتنة تمَّتْ سناءً وسنى
وأنا حُبٌ وقلبٌ هائمٌ
وفراشٌ حائرٌ مِنك دَنا
ومن الشوقِ رسولٌ بيننا
ونديمٌ قدَّم الكأس لنا
De quelle partie en moi tu régentes
La discorde qui va d’étincelle en étincelle
Et moi qui ne suis qu’amour errant
Une couche tourmentée qui se rapproche de toi
Du désir ardent un messager s’est mis entre nous
Un compagnon de boisson (commensal) nous tendit le verre
هل رأى الحب سُكارى مِثلَنا
كمْ بنينا مِن خيالٍ حَوْلنا
ومشينا في طريقٍ مُقمرٍ
تَثِبُ الفرحةُ فيه قَبْلنا
وضَحكنا ضَحكَ طفلين معأً
وغدونا فَسَبقنا ظلَّنا
A-t-il vécu l’amour dans l’ivresse comme nous
Combien de mirages avons-nous construit autour de nous
Nous avons marché sur le chemin éclairé par la lune
Où la joie nous précédait
Et nous avons ri ensemble comme deux enfants
Avons couru et dépassions nos ombres
وانتبهنا بعد ما زال الرحيق
وأَفقْنا ليتَ أنَّا لا نفيق
يقظةٌ طاحت بأحلامِ الكرى
وتولىَّ الليلُ والليلُ صديق
وإذا النورُ نذيرٌ طالعٌ
وإذا الفجرُ مُطلٌ كالحريق
وإذا الدنيا كما نعرفها
وإذا الأحباب كلٌ في طريق
Et nous nous sommes ressaisis quand le nectar fut épuisé
Et nous nous sommes réveillés ah si l’on pouvait ne pas se réveiller
Un réveil qui nous a sortis du rêve de la somnolence
Et la nuit s’empara de nous et la nuit est un compagnon
Alors la lumière éclatante se leva
Alors l’aurore apparut comme un feu
Alors la vie suivit son cours
Alors chaque ami prit son chemin
أيها الساهرُ تَغْفو
تَذْكُرُ العهدَ وتصحو
وإذا ما التأم جُرحٌ
جدَّ بالتَذكارِ جُرحُ
فتعلَّم كيف تنسى
وتعلَّم كيف تمحو
Eh toi le noctambule qui s’assoupit
Tu marmonnes ton serment et tu te réveilles
Si une plaie se ferme
Le souvenir en fera revivre la blessure
Alors apprends à oublier
Et apprends à effacer
يا حبيبي كلُّ شيءِ بقضاء
ما بأيدينا خُلقنا تَعساء
رُبما تجمعُنا أقدارُنا
ذات يومٍ بعد ما عزَّ اللقاء
فإذا أنكر خِلٌّ خِلَّهُ
وتلاقينا لقاءَ الغُرَباء
ومضى كُلٌّ إلى غايَتِهِ
لا تَقُلْ شئنا فإن الحظَّ شاء
Ô mon amour toute chose est liée au destin
Nous n’y pouvons rien et avons été créés faibles
Peut-être que nos destins nous réuniront
Un jour après la langueur
Si d’aventure les amoureux se renieront l’un l’autre
Et nous nous rencontrerions comme des étrangers
Et toute chose suivra son cours
Ne dis pas que nous l’avons voulu ,
ce n’est que le destin qui en a décidé.
Traduction du Dr R. Messaoudi
Dernière édition par nisrine nacer le Sam 16 Avr - 8:56, édité 1 fois
nisrine nacer- Nombre de messages : 1044
Date d'inscription : 09/09/2008
AHMED CHAWQI " LE PRINCE DES POETES "
AHMED CHAWQI (1868-1932) " LE PRINCE DES POETES ".
Ahmed Chawqi (1868 - 23 octobre 1932) (arabe : أحمد شوقي) est un poète et un dramaturge égyptien. Considéré par beaucoup comme l'un des pionniers de la littérature arabe moderne, il a notamment introduit les épopées en littérature arabe. Il aussi composé une poésie unique, largement considérée comme la plus importante du mouvement littéraire arabe du XXe siècle
Né au Caire, Ahmed Chawqi grandit dans un environnement cosmopolite et privilégié: sa famille (d'origine kurde et tcherkesse par son père, mais turque et grecque par sa mère) était influente et en bonnes relations avec la cour du Khédive d'Égypte. Après avoir réussi son baccalauréat, il suivit des études juridiques puis obtint un diplôme en traduction.
Ahmed Chawqi se vit alors offrir un emploi à la cour du Khédive Abbas II d'Égypte, une proposition qu'il a immédiatement acceptée. Il y travailla un an, puis fut envoyé poursuivre ses études de droit durant trois ans en France, d'abord à l'université de Montpellier puis à celle de Paris. Pendant son séjour en France, les œuvres des dramaturges français (en premier lieu Molière et Racine) l'influencèrent fortement. Il obtint un diplôme d'études juridiques le 18 juillet 1893 et rentra en Égypte en 1894. Chawqi fut dès lors une personnalité culturelle influente jusqu'en 1914, lorsque les Britanniques l'exilèrent en Andalousie. Ahmed Chawqi y resta jusqu'en 1920, date de son second retour en Égypte. En 1927, ses pairs le "couronnèrent" Amir al Choâara' (أمير الشعراء, littéralement : Prince des Poètes) en reconnaissance de son apport considérable à la littérature arabe.
Ahmed Chawqi fut le premier écrivain arabe à écrire du théâtre poétique.( Cf le post N° sur Majnoun layla
Il a écrit des poèmes qui furent reconnus dès le début comme des chefs-d'œuvre. Ces poèmes ont été regroupés dans le recueil "Ach-Chawqiyyat" (الشوقيات), en quatre volumes, qui contiennent notamment Nahj Al-Burda (نهج البردة), une apologie du Prophète Mohammed. Par ailleurs , il a écrit un long poème sur l'histoire de l'Islam intitulé Les États arabes et les hommes valeureux de l'Islam (دول العرب وعظماء الاسلام).Il fut l’un des auteurs émérites qui ont permis la renaissance ( nahda) de la littérature arabe après des siècles de sommeil .Il excelle dans la poésie du ghazal- amour courtois. Certains de ses poèmes ont été mis en chanson et interprétés par des grands chanteurs dont la grande Oum Kelthoum.
Voici un de ses poèmes célèbres avec sa traduction approximative.
خدعوها بقولهم حسناءُ
خدعوها بقولهم حسناءُ
والغواني يغرهن الثناءُ
أتراها تناسب اسمي لما
كثرت في غرامها الأسماءُ
إن رأني تميل عني كأن
لم تك بيني وبينها أشياءُ
نظرة فابتسامة فسلامٌ
فكلامٌ فموعدٌ فلقاءُ
يوم كنا ولا تسل كيف كنا
نتهادى من الهوى ما نشاءُ
وعلينا من العفافِ رقيبٌ
تعبت في مراسه الأهواءُ
جاذبتني ثوبي العصي وقالت
أنتم الناس أيها الشعراءُ
فاتقوا الله في قلوب العذارى
فالعذارى قلوبهن هواءُ
Ils l’ont leurrée en vantant son charme
Car les belles femmes sont sensibles aux louanges.
Elle a oublié mon nom
Depuis que ses amours se sont multipliées.
Depuis qu’elle me voit elle me renie
Comme si entre nous aucun sentiment n’était partagé.
Il y a eu ce regard, puis ce sourire puis ce salut
Puis quelques mots, puis une rencontre puis une séparation
Et quelle séparation !Est-ce celle qui rend malade ou celle qui donne le salut ?
Tels des fous nous étions si heureux
Goûtant sans fin aux délices de l’amour
Avant qu’ elle m’attira vers elle en me declarant
Vous poétes exceptionnels, épargnez les
Cœurs des jeunes filles car leur cœur n’est que pur amour.
متَى ستعرف كم أهـواك يا رجـلا
أبيـع من أجلـه الدنيـا وما فيهـا
يا من تحديـت فِي حبـي له مدنـا
بِحـالِهـا وسأمضـي فِي تَحديهـا
لو تطلب البحـر فِي عينيك أسكبـه
أو تطلب الشمس فِي كفيك أرميهـا
أنا أحبـك فـوق الغيـم أكتبهـا
وللعصافيـر والأشجـار أحكيهـا
أنا أحبـك فـوق المـاء أنقشهـا
وللعنـاقيـد والأقـداح أسقيهــا
أنا أحبـك يا سيفـا أسـال دمـي
يا قصة لسـت أدري مـا أسميهـا
أنا أحبـك حـاول أن تساعدنـي
فـإن مـن بـدأ المأسـاة ينهيهـا
وإن مـن فتـح الأبـواب يغلقهـا
وإن مـن أشعـل النيـران يطفيهـا
يا من يدخن فِي صمـت ويتركنـي
فِي البحر أرفـع مرساتـي وألقيهـا
ألا ترانـي ببحـر الحـب غارقـة
والمـوج يمضـغ آمالـي ويرميهـا
إنزل قليلا عن الأهـداب يا رجـلا
ما زال يقتـل أحلامـي ويحييهـا
كفاك تلعب دور العاشقيـن معـي
وتنتقـي كلمـات لسـت تعنيهـا
كم اخترعـت مكاتيبـا سترسلهـا
وأسعدتنـي ورودا سـوف تهديهـا
وكم ذهبت لوعـد لا وجـود لـه
وكم حلمـت بأثـواب سأشريهـا
وكم تَمنيـت لو للرقـص تطلبنـي
وحيرتنـي ذراعـي أيـن ألقيهـا
ارجـع إلـي فـإن الأرض واقفـة
كـأنـما فـرت مـن ثـوانيهـا
إرجـع فبعـدك لا عقـد أعلقـه
ولا لَمسـت عطـوري فِي أوانيهـا
لِمن جَمالي لِمن شَـال الحريـر لِمن
ضفـائـري منـذ أعـوام أربيهـا
إرجع كما أنت صحوا كنت أم مطرا
فما حياتِـي أنا إن لَم تكـن فيهـا
nisrine nacer- Nombre de messages : 1044
Date d'inscription : 09/09/2008
BECHARA AL KHOURRY (LA POESIE NEO-CLASSIQUE ARABE)
BECHARA AL KHOURRY (LA POESIE NEO-CLASSIQUE ARABE) -SUITE ET FIN.
TRADUCTION DU POEME
POURVU QUE TU VIVES, MOI JE SUIS MORT APRES TOI.
BECHARA AL KHOURRY (LA POESIE NEO-CLASSIQUE ARABE)
Pourvu que tu vives, moi
Je suis mort après toi.
Reste le temps que tu pourras
Ton tort n’est pas d’être juste.
J’ai vécu pour ton amour et
Après toi ,j’ai rendu mon dernier soupir.
Tes yeux ne voient-ils donc pas ta stature !
De mes paupières,
tu en as fait ton accoudoir
et de mes yeux, ton berceau.
T u m’as hissé sur le trône de l’amour
Au dessus duquel tu as placé ton aura.
Aux poètes, tu as restitué leur valeur
Et à l’amour , tu lui as remis ton esclave.
O jardin parfumé, ta nostalgie
me fait sentir ton arôme.
Plus pur que l’aurore souriante
A laquelle tu as dévoilé ta joue
Plus fin que le bruissement doux du zéphyr
Ne t’incite-t-il donc pas à ôter ton manteau ?
Plus délicieux que le verre de l’ivresse
Ne lui procures- tu pas ton nectar ?
La pérennité de tes yeux est pour moi
Comparable à ce qu’est la foi pour toi .
En quittant ta mère, pourquoi son cœur
n’a -t-il pas atteint tes extrêmes ?
Elle t’a protégé avec son corps
Pour tenter de te retenir le jour de la séparation.
Plus intense que les battements de mon cœur,
Le jour où l’on clama : il a convoyé son serment.
TRADUCTION DU POEME
POURVU QUE TU VIVES, MOI JE SUIS MORT APRES TOI.
BECHARA AL KHOURRY (LA POESIE NEO-CLASSIQUE ARABE)
Pourvu que tu vives, moi
Je suis mort après toi.
Reste le temps que tu pourras
Ton tort n’est pas d’être juste.
J’ai vécu pour ton amour et
Après toi ,j’ai rendu mon dernier soupir.
Tes yeux ne voient-ils donc pas ta stature !
De mes paupières,
tu en as fait ton accoudoir
et de mes yeux, ton berceau.
T u m’as hissé sur le trône de l’amour
Au dessus duquel tu as placé ton aura.
Aux poètes, tu as restitué leur valeur
Et à l’amour , tu lui as remis ton esclave.
O jardin parfumé, ta nostalgie
me fait sentir ton arôme.
Plus pur que l’aurore souriante
A laquelle tu as dévoilé ta joue
Plus fin que le bruissement doux du zéphyr
Ne t’incite-t-il donc pas à ôter ton manteau ?
Plus délicieux que le verre de l’ivresse
Ne lui procures- tu pas ton nectar ?
La pérennité de tes yeux est pour moi
Comparable à ce qu’est la foi pour toi .
En quittant ta mère, pourquoi son cœur
n’a -t-il pas atteint tes extrêmes ?
Elle t’a protégé avec son corps
Pour tenter de te retenir le jour de la séparation.
Plus intense que les battements de mon cœur,
Le jour où l’on clama : il a convoyé son serment.
nisrine nacer- Nombre de messages : 1044
Date d'inscription : 09/09/2008
GIBRAN KHALIL GIBRAN
Du cœur d’une femme sensible
Jaillit le bonheur de l’humanité
Et de la noblesse de son cœur
Naissent leurs sentiments. Gibran Khalil Gibran.
GIBRAN KHALIL GIBRAN (1883-1931)- LE POETE , PEINTRE ET PHILOSOPHE . LE PRECURSEUR DU ROMANTISME.
"Khalil Gibran est né en 1883, à Bécharré, au Liban, dans une très ancienne famille chrétienne; son grand-père maternel était prêtre du rite maronite. En 1894, il émigre avec sa mère à Boston; mais en 1897, il retourne, seul, au Liban, pour faire ses études à l'École de la Sagesse, à Beyrouth. En 1901, il visite la Grèce, l'Italie, l'Espagne puis s'installe à Paris pour étudier la peinture. C'est à cet époque qu'il écrit Les Esprits Rebelles, livre qui fût brûlé sur la place public de Beyrouth, par ordre des autorités turques, et qui fût condamné comme hérétique par l'évêque maronite.
En 1903, Gibran est rappelé en Amérique au chevet de sa mère mourante. Il reste à Boston , où il s'exerce principalement à la peinture. En 1908, il retourne à Paris, où il travaille à l'Académie Julien et à l'École des Beaux-Arts; il fréquente Rodin, Debussy, Maeterlink, Edmond Rostand, etc.
En 1910, il s'installe définitivement à New-York où il se consacre à la peinture et à la poésie. C'est dans cette vielle qu'il meurt en 1931. Son corps est ramené au Liban, où il repose désormais dans la crypte du Monastère de Mar Sarkis, à Bécharré" . Avec Ilya Abou Madhi,Mikhail Noaimé,Abou Chadi et Al Karaoui , il est considéré comme le digne représentant de la poèsie arabe romantique contemporaine.Tous ces hommes de lettre constituent ce qu'on appelait les "poétes de l'émigration" car ils avaient vécu en Amérique.
"C'est un arabe qui parle en anglais, un libanais de la montagne qui, inventant son chemin dans l'exil, trouve la liberté et se découvre une passion sans modération pour son pays . C'est un lecteur de la Bible qui parle comme un soufi, un chrétien qui chérit la gloire de l'Islam, un amateur de femmes mûres qui cherche sur le miroir de son oeuvre la pureté de son âme."
Daniel Rondeau - L'Express
L'AMOUR."Quand l'amour vous fait signe, suivez-le,
Bien que ses voies soient dures et escarpées.
Et lorsque ses ailes vous enveloppent, cédez-lui,
Bien que l'épée cachée dans son pennage puisse vous blesser.
Et lorsqu'il vous parle, croyez en lui, malgré que sa voix puisse briser vos rêves comme le vent du nord saccage vos jardins.
Car de même que l'amour vous couronne, il doit vous crucifier. De même qu'il est pour votre croissance il est aussi pour votre élagage.
De même qu'il s'élève à votre hauteur et caresse vos branches les plus légères qui tremblent dans le soleil,
Ainsi pénétrera-t-il jusques à vos racines et secouera dans leur attachement à la terre.
Comme des gerbes de blé il vous emporte.
Il vous bat pour vous mettre à nu.
Il vous tamise pour vous libérer de votre bale.
Il vous broie jusqu'à la blancheur.
Il vous pétrit jusqu'à ce que vous soyez souples ;
Et alors il vous livre à son feu, pour que vous puissiez devenir le pain sacré du festin de Dieu.
Toutes ces choses, l'amour vous les fera pour que vous puissiez connaître les secrets de votre coeur et de venir, en cette connaissance, un fragment du coeur de la Vie.
Mais si dans votre peur, vous ne recherchez que la paix de l'amour et le plaisir de l'amour,
Alors il vaut mieux couvrir votre nudité et sortir de l'aire de l'amour,
Pour vous rendre dans le monde sans saisons où vous rirez, mais non pas tous vos rires, et pleurerez, mais non pas toutes vos larmes.
L'amour ne donne que de lui même et ne prend que de lui-même.
L'amour ne possède pas, et ne veut pas être possédé ;
Car l'amour suffit à l'amour.
Quand vous aimez, vous ne devez pas dire Dieu est dans mon coeur, mais plutôt, je suis dans le coeur de Dieu.
Et ne pensez pas que vous pouvez guider le cours de l'amour, car l'amour, s'il vous trouve dignes, dirigera votre cours.
L'amour n'a point d'autres désir que de s'accomplir.
Mais si vous aimez et devez avoir des désirs, qu'ils soient ceux-ci :
Se fondre et être un ruisseau coulant qui chante sa mélodie à la nuit.
Connaître la douleur de trop de tendresse.
Être blessé par sa propre intelligence de l'amour ;
Et saigner volontiers et joyeusement.
Se réveiller à l'aurore avec un coeur ailé et rendre grâce pour une autre journée d'amour ;
Se reposer à l'heure de midi et méditer sur l'extase de l'amour ;
Rentrer en sa demeure au crépuscule avec gratitude,
Et dormir avec en son coeur une prière pour le bien-aimé, et sur les lèvres un chant de louange."
Jaillit le bonheur de l’humanité
Et de la noblesse de son cœur
Naissent leurs sentiments. Gibran Khalil Gibran.
GIBRAN KHALIL GIBRAN (1883-1931)- LE POETE , PEINTRE ET PHILOSOPHE . LE PRECURSEUR DU ROMANTISME.
"Khalil Gibran est né en 1883, à Bécharré, au Liban, dans une très ancienne famille chrétienne; son grand-père maternel était prêtre du rite maronite. En 1894, il émigre avec sa mère à Boston; mais en 1897, il retourne, seul, au Liban, pour faire ses études à l'École de la Sagesse, à Beyrouth. En 1901, il visite la Grèce, l'Italie, l'Espagne puis s'installe à Paris pour étudier la peinture. C'est à cet époque qu'il écrit Les Esprits Rebelles, livre qui fût brûlé sur la place public de Beyrouth, par ordre des autorités turques, et qui fût condamné comme hérétique par l'évêque maronite.
En 1903, Gibran est rappelé en Amérique au chevet de sa mère mourante. Il reste à Boston , où il s'exerce principalement à la peinture. En 1908, il retourne à Paris, où il travaille à l'Académie Julien et à l'École des Beaux-Arts; il fréquente Rodin, Debussy, Maeterlink, Edmond Rostand, etc.
En 1910, il s'installe définitivement à New-York où il se consacre à la peinture et à la poésie. C'est dans cette vielle qu'il meurt en 1931. Son corps est ramené au Liban, où il repose désormais dans la crypte du Monastère de Mar Sarkis, à Bécharré" . Avec Ilya Abou Madhi,Mikhail Noaimé,Abou Chadi et Al Karaoui , il est considéré comme le digne représentant de la poèsie arabe romantique contemporaine.Tous ces hommes de lettre constituent ce qu'on appelait les "poétes de l'émigration" car ils avaient vécu en Amérique.
"C'est un arabe qui parle en anglais, un libanais de la montagne qui, inventant son chemin dans l'exil, trouve la liberté et se découvre une passion sans modération pour son pays . C'est un lecteur de la Bible qui parle comme un soufi, un chrétien qui chérit la gloire de l'Islam, un amateur de femmes mûres qui cherche sur le miroir de son oeuvre la pureté de son âme."
Daniel Rondeau - L'Express
L'AMOUR."Quand l'amour vous fait signe, suivez-le,
Bien que ses voies soient dures et escarpées.
Et lorsque ses ailes vous enveloppent, cédez-lui,
Bien que l'épée cachée dans son pennage puisse vous blesser.
Et lorsqu'il vous parle, croyez en lui, malgré que sa voix puisse briser vos rêves comme le vent du nord saccage vos jardins.
Car de même que l'amour vous couronne, il doit vous crucifier. De même qu'il est pour votre croissance il est aussi pour votre élagage.
De même qu'il s'élève à votre hauteur et caresse vos branches les plus légères qui tremblent dans le soleil,
Ainsi pénétrera-t-il jusques à vos racines et secouera dans leur attachement à la terre.
Comme des gerbes de blé il vous emporte.
Il vous bat pour vous mettre à nu.
Il vous tamise pour vous libérer de votre bale.
Il vous broie jusqu'à la blancheur.
Il vous pétrit jusqu'à ce que vous soyez souples ;
Et alors il vous livre à son feu, pour que vous puissiez devenir le pain sacré du festin de Dieu.
Toutes ces choses, l'amour vous les fera pour que vous puissiez connaître les secrets de votre coeur et de venir, en cette connaissance, un fragment du coeur de la Vie.
Mais si dans votre peur, vous ne recherchez que la paix de l'amour et le plaisir de l'amour,
Alors il vaut mieux couvrir votre nudité et sortir de l'aire de l'amour,
Pour vous rendre dans le monde sans saisons où vous rirez, mais non pas tous vos rires, et pleurerez, mais non pas toutes vos larmes.
L'amour ne donne que de lui même et ne prend que de lui-même.
L'amour ne possède pas, et ne veut pas être possédé ;
Car l'amour suffit à l'amour.
Quand vous aimez, vous ne devez pas dire Dieu est dans mon coeur, mais plutôt, je suis dans le coeur de Dieu.
Et ne pensez pas que vous pouvez guider le cours de l'amour, car l'amour, s'il vous trouve dignes, dirigera votre cours.
L'amour n'a point d'autres désir que de s'accomplir.
Mais si vous aimez et devez avoir des désirs, qu'ils soient ceux-ci :
Se fondre et être un ruisseau coulant qui chante sa mélodie à la nuit.
Connaître la douleur de trop de tendresse.
Être blessé par sa propre intelligence de l'amour ;
Et saigner volontiers et joyeusement.
Se réveiller à l'aurore avec un coeur ailé et rendre grâce pour une autre journée d'amour ;
Se reposer à l'heure de midi et méditer sur l'extase de l'amour ;
Rentrer en sa demeure au crépuscule avec gratitude,
Et dormir avec en son coeur une prière pour le bien-aimé, et sur les lèvres un chant de louange."
nisrine nacer- Nombre de messages : 1044
Date d'inscription : 09/09/2008
GIBRAN KHALIL GIBRAN
quelques maximes et réflexions célebres de ce grand écrivain :
Notre esprit est roche, notre cœur est ruisseau.
N'est-il pas étrange que la plupart d'entre nous choisissent de recueillir l'eau plutôt que de la laisser s'écouler
La moitié de ce que je te dis est dénué de sens, mais je le dis afin que l'autre moitié puisse t'atteindre.
Il faut toujours connaître la vérité, et parfois la dire.
Ouvre l'œil et regarde, tu verras ton visage dans tous les visages.
Tends l'oreille et écoute, tu entendras ta propre voix dans toutes les voix.
Si tu chantes la beauté, même dans la solitude du désert, tu trouveras une oreille attentive.
L'inspiration chante toujours.
L'inspiration n'explique jamais.
Le génie n'est que le chant du rouge-gorge à l'aube d'un printemps indolent.
Nous ne vivons que pour découvrir la beauté. Tout le reste n'est qu'attente.
Notre esprit est roche, notre cœur est ruisseau.
N'est-il pas étrange que la plupart d'entre nous choisissent de recueillir l'eau plutôt que de la laisser s'écouler
La moitié de ce que je te dis est dénué de sens, mais je le dis afin que l'autre moitié puisse t'atteindre.
Il faut toujours connaître la vérité, et parfois la dire.
Ouvre l'œil et regarde, tu verras ton visage dans tous les visages.
Tends l'oreille et écoute, tu entendras ta propre voix dans toutes les voix.
Si tu chantes la beauté, même dans la solitude du désert, tu trouveras une oreille attentive.
L'inspiration chante toujours.
L'inspiration n'explique jamais.
Le génie n'est que le chant du rouge-gorge à l'aube d'un printemps indolent.
Nous ne vivons que pour découvrir la beauté. Tout le reste n'est qu'attente.
nisrine nacer- Nombre de messages : 1044
Date d'inscription : 09/09/2008
GIBRAN KHALIL GIBRAN
extrait ="Le Prophéte"chapitre sur La Beauté.
"Et un poète dit, Parle-nous de la Beauté.
Et il répondit :
Où chercherez-vous la beauté et comment la trouverez-vous, si elle n'est elle-même votre chemin et votre guide ?
Et comment parlerez-vous d'elle, si elle n'est le fil qui tisse vos paroles ?
Les affligés et les stigmatisés disent, "La beauté est bonne et douce.
Comme une jeune mère intimidée par sa propre gloire, elle passe parmi nous."
Et les passionnés disent, "Non, la beauté procède de la puissance et de la terreur.
Comme la tempête elle secoue la terre sous nos pieds, et le ciel au-dessus de nos têtes."
Et les fatigués et les las disent, "La beauté est faite de doux murmures. Elle parle en notre esprit.
Sa voix cède à nos silences, comme une lumière à peine visible qui vacille dans la peur de l'ombre."
Et les impétueux disent, "Nous l'avons entendu crier à travers les montagnes,
Et avec ses cris viennent le bruit des sabots, et le battement des ailes et le rugissement des lions."
La nuit, les veilleurs de nos cités disent, "La beauté se lèvera à l'est, avec l'aurore."
Et à midi, les travailleurs et les voyageurs disent, "Nous l'avons vu se pencher sur la terre des fenêtres du couchant."
En hiver, ceux qui sont enneigés disent, "Elle viendra avec le printemps, bondissant sur les collines."
Et dans la chaleur de l'été les moissonneurs disent, "Nous l'avons aperçue dansant avec les feuilles de l'automne, avec des flocons de neige dans ses cheveux."
Toutes ces choses, vous les avez dites de la beauté,
Cependant, en vérité, vous ne parlez pas d'elle, mais de vos besoins insatisfaits,
Et la beauté n'est pas un besoin, mais une extase.
Elle n'est pas une bouche assoiffée, ni une main vide et tendue,
Mais plutôt un cœur embrasé et une âme enchantée.
Elle n'est pas l'image que vous voudriez voir ni le chant que vous voudriez entendre,
Mais plutôt une image que vous voyez bien que vous fermiez vos yeux, et un chant que vous entendez quand bien même vous bouchez vos oreilles.
Elle n'est pas la sève sous l'écorce desséchée, ni une aile attachée à une serre,
Mais plutôt un jardin pour toujours épanoui et une nuée d'anges à jamais en vol.
Peuple d'Orphalese, la beauté est la vie quand la vie dévoile sa face sacrée.
Mais vous êtes la vie et vous êtes le voile.
La beauté est l'éternité se contemplant dans un miroir.
Mais vous êtes l'éternité et vous êtes le miroir."
"Et un poète dit, Parle-nous de la Beauté.
Et il répondit :
Où chercherez-vous la beauté et comment la trouverez-vous, si elle n'est elle-même votre chemin et votre guide ?
Et comment parlerez-vous d'elle, si elle n'est le fil qui tisse vos paroles ?
Les affligés et les stigmatisés disent, "La beauté est bonne et douce.
Comme une jeune mère intimidée par sa propre gloire, elle passe parmi nous."
Et les passionnés disent, "Non, la beauté procède de la puissance et de la terreur.
Comme la tempête elle secoue la terre sous nos pieds, et le ciel au-dessus de nos têtes."
Et les fatigués et les las disent, "La beauté est faite de doux murmures. Elle parle en notre esprit.
Sa voix cède à nos silences, comme une lumière à peine visible qui vacille dans la peur de l'ombre."
Et les impétueux disent, "Nous l'avons entendu crier à travers les montagnes,
Et avec ses cris viennent le bruit des sabots, et le battement des ailes et le rugissement des lions."
La nuit, les veilleurs de nos cités disent, "La beauté se lèvera à l'est, avec l'aurore."
Et à midi, les travailleurs et les voyageurs disent, "Nous l'avons vu se pencher sur la terre des fenêtres du couchant."
En hiver, ceux qui sont enneigés disent, "Elle viendra avec le printemps, bondissant sur les collines."
Et dans la chaleur de l'été les moissonneurs disent, "Nous l'avons aperçue dansant avec les feuilles de l'automne, avec des flocons de neige dans ses cheveux."
Toutes ces choses, vous les avez dites de la beauté,
Cependant, en vérité, vous ne parlez pas d'elle, mais de vos besoins insatisfaits,
Et la beauté n'est pas un besoin, mais une extase.
Elle n'est pas une bouche assoiffée, ni une main vide et tendue,
Mais plutôt un cœur embrasé et une âme enchantée.
Elle n'est pas l'image que vous voudriez voir ni le chant que vous voudriez entendre,
Mais plutôt une image que vous voyez bien que vous fermiez vos yeux, et un chant que vous entendez quand bien même vous bouchez vos oreilles.
Elle n'est pas la sève sous l'écorce desséchée, ni une aile attachée à une serre,
Mais plutôt un jardin pour toujours épanoui et une nuée d'anges à jamais en vol.
Peuple d'Orphalese, la beauté est la vie quand la vie dévoile sa face sacrée.
Mais vous êtes la vie et vous êtes le voile.
La beauté est l'éternité se contemplant dans un miroir.
Mais vous êtes l'éternité et vous êtes le miroir."
nisrine nacer- Nombre de messages : 1044
Date d'inscription : 09/09/2008
GIBRAN KHALIL GIBRAN
Un orateur dit : Parle-nous de la Liberté.
Il répondit:
Au portes de la ville et auprès de vos foyers, je vous ai vus prosternés dans l'adoration de votre liberté.
Comme des esclaves s'humiliant devant un tyran et le louant cependant qu'il les massacre.
Oui, dans le bosquet du temple et à l'ombre de la citadelle, j'ai vu les plus libres comme un joug et des menottes.
Mon coeur a saigné, car vous ne pourrez être libres que si le désir même de liberté devient pour vous une atelle et si vous cessez de parler de liberté comme d'un but et d'un accomplissement.
Vous serez libres, pleinement, lorsque vos jours n'étant pas délivrés de tout souci et vos nuits de toute peine, vous saurez, avec toutes ces restrictions encerclant vos existances, vous élever au-dessus d'elles, nus et affranchis.
Et comment vous élever au-dessus de vos jours et vos nuits si vous ne rompez les chaînes que vous avez vous-mêmes, à l'aube de votre entendement, attachées autour de votre zénith ?
En vérité, ce que vous nommez liberté est la plus solide de ces chaînes, bien que ses maillons étincellent au soleil et éblouissent vos yeux...
Il répondit:
Au portes de la ville et auprès de vos foyers, je vous ai vus prosternés dans l'adoration de votre liberté.
Comme des esclaves s'humiliant devant un tyran et le louant cependant qu'il les massacre.
Oui, dans le bosquet du temple et à l'ombre de la citadelle, j'ai vu les plus libres comme un joug et des menottes.
Mon coeur a saigné, car vous ne pourrez être libres que si le désir même de liberté devient pour vous une atelle et si vous cessez de parler de liberté comme d'un but et d'un accomplissement.
Vous serez libres, pleinement, lorsque vos jours n'étant pas délivrés de tout souci et vos nuits de toute peine, vous saurez, avec toutes ces restrictions encerclant vos existances, vous élever au-dessus d'elles, nus et affranchis.
Et comment vous élever au-dessus de vos jours et vos nuits si vous ne rompez les chaînes que vous avez vous-mêmes, à l'aube de votre entendement, attachées autour de votre zénith ?
En vérité, ce que vous nommez liberté est la plus solide de ces chaînes, bien que ses maillons étincellent au soleil et éblouissent vos yeux...
nisrine nacer- Nombre de messages : 1044
Date d'inscription : 09/09/2008
CHOKRALLAH AL JORR.Poéte libanais
CHOKRALLAH AL JORR.
Poéte libanais ayant émigré et vécu au Brésil.Il a écrit un livre sur GKB en 1939.C'est un écrivain écouté,admiré pour la pureté de sa langue, la beauté et la force de ses images.Pour éviter de morceller son poème , j'ai choisi un texte court, sensuel, presque érotique, presque argotique qu'il faut placer ,bien entendu, dans la catégorie de la poésie arabe paillarde.
AMOUR
"O toi qui m'a grisé, vois mon ivresse,
Un double vin me l'a versé: ta bouche, ton regard
Je tremble et sur tes lèvres
Tremblent mes baisers,
Voluptueux baisers épandus
Sur un corps tremblant de mes caresses
Corps en parfum de roses,
Roses ouvertes à la rosée de hauts nuages,
Corps coloré du sang
D'un pourpre horizon.
Il tremble contre mon visage,
De passions , de désirs retenus.
Coupe de cristal fin ,nous t'avons bue.
En ton nectar ,nous nous sommes perdus.
Oui,oui, nous partirons mais à jamais
Seront ivres , ces mots qui pleurent et rient dans un livre".
nisrine nacer- Nombre de messages : 1044
Date d'inscription : 09/09/2008
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