Albert Ferland-Femmes Rêvées
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Albert Ferland-Femmes Rêvées
Rappel du premier message :
Femmes Rêvées
Par Albert Ferland
Préface de M. Louis Fréchette
Lauréat de l'Académie française.
Préface
Femmes rêvées, très joli titre, mais encore plus joli sujet. Les rêves,
les femmes! La poésie, la jeunesse! Toutes les sonorités du coeur, tous
les rayonnements de l'intelligence!
En dehors de cela, c'est-à-dire du Beau--sous ses formes les plus
subtiles comme les plus tangibles--et de l'Art qui en est la formule et
la plus sublime manifestation symbolique, qu'est-ce que la vie, sinon la
végétation de la plante ou l'inconsciente croissance du mollusque? Oui,
joli titre, joli sujet, et je puis ajouter: joli petit volume, qui
possède, entre autres qualités, celle d'être modeste comme son auteur,
et sans prétention comme les précédents écrits tombés de la même plume.
Je ne sais si M. Ferland est un sentimental; il doit l'être un peu: tous
les poètes et les fervents de l'Art le sont plus ou moins. Mais il a le
bon esprit, ce dont je ne saurais trop le féliciter, de ne pas exhiber
devant le public les recoins intimes de son être, de son moi--pour me
servir d'une expression en vogue--et de ne pas arrêter les passant par
les basques de leur habit pour leur seriner sur tous les tons la gamme
de ses joies et de ses tristesses.
Il n'appartient pas à cette catégorie de poètes saules-pleureurs qui
semblent ne pouvoir respirer ni soupirer sans servir à tout propos et à
tous venants les fragments avariés de leur coeur rangés sur un plateau
comme des tranches de melons; de ces poètes qui ne peuvent savourer un
moment d'ivresse ni éprouver un accès de chagrin, sans être piqués du
désir d'épancher tout cela dans le sein de la publicité; un de
ces poètes qui ne saurait aimer ni être aimés sans mettre leurs
contemporains dans leurs confidences, afin que nul n'en ignore.
Chacun son goût, mais moi j'ai peu de sympathies pour ces poètes à
consciences déboutonnées, à commencer par Alfred de Musset, qui, lui au
moins, semait du génie dans ses jérémiades d'amoureux déconfit.
Vous avez aimé, la belle affaire! On vous a aimé, la belle histoire!
Vous avez pleuré... Est-ce quelque chose de si rare? et vous croyez-vous
une exception pour cela?
A mon avis, on doit aimer dans l'ombre et pleurer en silence,--surtout
les poètes qui, dit-on, ont le privilège d'aimer te partant de pleurer
plus souvent qu'à leur tour.
M. Ferland a aimé, je n'en doute pas; il a dû pleurer quelquefois, on
n'a pas l'âme d'un artiste sans cela. Mais sa plume est trop discrète
pour nous révéler le mystère de ses intimités. Il connaît trop le
public, du reste--surtout celui de notre époque et de notre pays--pour
s'imaginer un instant qu'on puisse ressusciter...
...n'est plus que le rêve du souvenir, hélas!
Lorsque Zeuxis eut à peindre sa JUNON LACINIENNE, les Agrigentins lui
permirent de choisir pour modèles les plus belles femmes de leur ville.
Elles défilèrent toutes devant lui, et son choix tomba sur cinq d'entre
elles, qu'il fit poser ensemble ou séparément, prenant à chacune la
principale caractéristique de sa beauté propre, et réunissant le tout
dans une seule et même conception idéale, afin d'arriver le plus près
possible de la perfection des formes et des couleurs.
Il en résultat un chef-d'oeuvre qui, bien que détruit depuis des
milliers d'ans, vit encore dans la tradition des siècles et des
générations.
M. Ferland a usé du même procédé: et c'est ce qui fait que tous peuvent
reconnaître dans son oeuvre quelques-uns des traits qu'ils on adorés,
quelques-unes des facettes particulières aux diamants de leur écrin;
que chacun peut retrouver, comme égarées dans ces feuillets, quelques
réminiscences des parfums qu'ont laissés derrière eux les chers et doux
fantômes qui ont illuminé sa vie.
Maintenant, si je me permettais un reproche, je dirais au jeune poète:
«Vous avez célébré la femme dans sa beauté plastique, dans sa beauté
païenne--un peu trop païenne peut-être. J'aimerais, dans vos strophes,
entendre chanter un peu plus clair, un peu plus sonore, cet harmonieux
clavier qui est l'âme de la femme.»
Cela viendra sans doute.
LOUIS FRÉCHETTE.
Femmes Rêvées
Par Albert Ferland
Préface de M. Louis Fréchette
Lauréat de l'Académie française.
Préface
Femmes rêvées, très joli titre, mais encore plus joli sujet. Les rêves,
les femmes! La poésie, la jeunesse! Toutes les sonorités du coeur, tous
les rayonnements de l'intelligence!
En dehors de cela, c'est-à-dire du Beau--sous ses formes les plus
subtiles comme les plus tangibles--et de l'Art qui en est la formule et
la plus sublime manifestation symbolique, qu'est-ce que la vie, sinon la
végétation de la plante ou l'inconsciente croissance du mollusque? Oui,
joli titre, joli sujet, et je puis ajouter: joli petit volume, qui
possède, entre autres qualités, celle d'être modeste comme son auteur,
et sans prétention comme les précédents écrits tombés de la même plume.
Je ne sais si M. Ferland est un sentimental; il doit l'être un peu: tous
les poètes et les fervents de l'Art le sont plus ou moins. Mais il a le
bon esprit, ce dont je ne saurais trop le féliciter, de ne pas exhiber
devant le public les recoins intimes de son être, de son moi--pour me
servir d'une expression en vogue--et de ne pas arrêter les passant par
les basques de leur habit pour leur seriner sur tous les tons la gamme
de ses joies et de ses tristesses.
Il n'appartient pas à cette catégorie de poètes saules-pleureurs qui
semblent ne pouvoir respirer ni soupirer sans servir à tout propos et à
tous venants les fragments avariés de leur coeur rangés sur un plateau
comme des tranches de melons; de ces poètes qui ne peuvent savourer un
moment d'ivresse ni éprouver un accès de chagrin, sans être piqués du
désir d'épancher tout cela dans le sein de la publicité; un de
ces poètes qui ne saurait aimer ni être aimés sans mettre leurs
contemporains dans leurs confidences, afin que nul n'en ignore.
Chacun son goût, mais moi j'ai peu de sympathies pour ces poètes à
consciences déboutonnées, à commencer par Alfred de Musset, qui, lui au
moins, semait du génie dans ses jérémiades d'amoureux déconfit.
Vous avez aimé, la belle affaire! On vous a aimé, la belle histoire!
Vous avez pleuré... Est-ce quelque chose de si rare? et vous croyez-vous
une exception pour cela?
A mon avis, on doit aimer dans l'ombre et pleurer en silence,--surtout
les poètes qui, dit-on, ont le privilège d'aimer te partant de pleurer
plus souvent qu'à leur tour.
M. Ferland a aimé, je n'en doute pas; il a dû pleurer quelquefois, on
n'a pas l'âme d'un artiste sans cela. Mais sa plume est trop discrète
pour nous révéler le mystère de ses intimités. Il connaît trop le
public, du reste--surtout celui de notre époque et de notre pays--pour
s'imaginer un instant qu'on puisse ressusciter...
...n'est plus que le rêve du souvenir, hélas!
Lorsque Zeuxis eut à peindre sa JUNON LACINIENNE, les Agrigentins lui
permirent de choisir pour modèles les plus belles femmes de leur ville.
Elles défilèrent toutes devant lui, et son choix tomba sur cinq d'entre
elles, qu'il fit poser ensemble ou séparément, prenant à chacune la
principale caractéristique de sa beauté propre, et réunissant le tout
dans une seule et même conception idéale, afin d'arriver le plus près
possible de la perfection des formes et des couleurs.
Il en résultat un chef-d'oeuvre qui, bien que détruit depuis des
milliers d'ans, vit encore dans la tradition des siècles et des
générations.
M. Ferland a usé du même procédé: et c'est ce qui fait que tous peuvent
reconnaître dans son oeuvre quelques-uns des traits qu'ils on adorés,
quelques-unes des facettes particulières aux diamants de leur écrin;
que chacun peut retrouver, comme égarées dans ces feuillets, quelques
réminiscences des parfums qu'ont laissés derrière eux les chers et doux
fantômes qui ont illuminé sa vie.
Maintenant, si je me permettais un reproche, je dirais au jeune poète:
«Vous avez célébré la femme dans sa beauté plastique, dans sa beauté
païenne--un peu trop païenne peut-être. J'aimerais, dans vos strophes,
entendre chanter un peu plus clair, un peu plus sonore, cet harmonieux
clavier qui est l'âme de la femme.»
Cela viendra sans doute.
LOUIS FRÉCHETTE.
Nadej-isis- Nombre de messages : 958
Date d'inscription : 15/03/2010
Re: Albert Ferland-Femmes Rêvées
Tristesse
Ô funèbre cyprès, qui du deuil est l'image,
Toi l'ami du tombeau, l'ombre de la douleur,
Daigne me recevoir sous ton épais ombrage,
Et sur mon front brûlant épanche la fraîcheur.
Fuyant ce monde vain que méprise le sage
J'aime, afin de calmer les fibres de mon coeur,
Arroser de mes pleurs ton aimable feuillage,
Et mêler ma tristesse à ta morne splendeur.
Bien que l'aube sourit l'azur me semble sombre
Et parfois du trépas je crois voir passer l'ombre
Tant le malheur m'éprouve et m'accable de maux!
O ma tige sacrée, ô bois que je révère,
Sois le seul confident de ma douleur amère.
Et pour voir le ciel pur écarte tes rameaux!
Ô funèbre cyprès, qui du deuil est l'image,
Toi l'ami du tombeau, l'ombre de la douleur,
Daigne me recevoir sous ton épais ombrage,
Et sur mon front brûlant épanche la fraîcheur.
Fuyant ce monde vain que méprise le sage
J'aime, afin de calmer les fibres de mon coeur,
Arroser de mes pleurs ton aimable feuillage,
Et mêler ma tristesse à ta morne splendeur.
Bien que l'aube sourit l'azur me semble sombre
Et parfois du trépas je crois voir passer l'ombre
Tant le malheur m'éprouve et m'accable de maux!
O ma tige sacrée, ô bois que je révère,
Sois le seul confident de ma douleur amère.
Et pour voir le ciel pur écarte tes rameaux!
Nadej-isis- Nombre de messages : 958
Date d'inscription : 15/03/2010
Re: Albert Ferland-Femmes Rêvées
Les coeurs
Je pense que les coeurs si généreux et doux,
Qui chantaient et pleuraient comme ceux qui demeurent,
Dans le tombeau muet songent toujours à nous,
Et n'y meurent.
Oui, ces coeurs disparus doivent être encor bons!...
Dans le sein de la tombe, où l'on croit qu'ils expirent,
Ils doivent quelquefois se rappeler des noms
Qu'ils soupirent.
Car tous ces nobles coeurs qu'on ose nous ravir
Et qu'aux champs du repos les durs fossoyeurs sèment,
En eux ont conservé des leurs le souvenir
Et les aiment.
Lorsque nous en parlons, les larmes dans les yeux,
Les plaintes qu'on perçoit au sein des vents qui grondent,
Sont, sans doute, leurs voix, oui, ce doivent être eux
Qui répondent.
Ah! qu'on pense à ces coeurs et que l'on prie aussi,
Car si, comme aux cieux gris les automnes se plaignent,
Le soir, à notre oreille, ils gémissent ainsi,
C'est qu'ils saignent!...
Je pense que les coeurs si généreux et doux,
Qui chantaient et pleuraient comme ceux qui demeurent,
Dans le tombeau muet songent toujours à nous,
Et n'y meurent.
Oui, ces coeurs disparus doivent être encor bons!...
Dans le sein de la tombe, où l'on croit qu'ils expirent,
Ils doivent quelquefois se rappeler des noms
Qu'ils soupirent.
Car tous ces nobles coeurs qu'on ose nous ravir
Et qu'aux champs du repos les durs fossoyeurs sèment,
En eux ont conservé des leurs le souvenir
Et les aiment.
Lorsque nous en parlons, les larmes dans les yeux,
Les plaintes qu'on perçoit au sein des vents qui grondent,
Sont, sans doute, leurs voix, oui, ce doivent être eux
Qui répondent.
Ah! qu'on pense à ces coeurs et que l'on prie aussi,
Car si, comme aux cieux gris les automnes se plaignent,
Le soir, à notre oreille, ils gémissent ainsi,
C'est qu'ils saignent!...
Nadej-isis- Nombre de messages : 958
Date d'inscription : 15/03/2010
Re: Albert Ferland-Femmes Rêvées
Espoir
Oh! que le bonheur passe vite!
Je n'ai pas encore vingt ans,
Et déjà ma barque s'agite
Sous le souffle des noirs autans.
Hélas! comme les fraîches roses,
Comme les parfums du printemps,
Comme toutes les belles choses,
Le bonheur dure peu longtemps.
Jadis, sous les yeux de ma mère,
Dans les dentelles du berceau,
Je croyais que sur cette terre
Il me suivrait jusqu'au tombeau.
Mais depuis, n'ayant plus d'aurore,
Ni beaux jouets, ni ciel serein,
J'appris, quoique bien jeune encore.
Qu'il ne brille que le matin.
Cependant, bien que son sourire
Ait cessé d'égayer mon ciel,
Quoique de ma lèvre il retire
Sa charmante coupe de miel,
L'espérance, divine étoile
Qui rayonne an ciel de la foi,
Pour m'aider à guider ma voile,
Resplendit toujours devant moi.
Et tandis que j'écoute l'onde
Rugir autour de mon vaisseau,
Et que la tempête qui gronde
Me courbe ainsi que le roseau,
Afin que j'endure en silence
Les terribles coups du malheur,
Elle me dit: « La Providence
N'oublira pas son serviteur. »
Oh! que le bonheur passe vite!
Je n'ai pas encore vingt ans,
Et déjà ma barque s'agite
Sous le souffle des noirs autans.
Hélas! comme les fraîches roses,
Comme les parfums du printemps,
Comme toutes les belles choses,
Le bonheur dure peu longtemps.
Jadis, sous les yeux de ma mère,
Dans les dentelles du berceau,
Je croyais que sur cette terre
Il me suivrait jusqu'au tombeau.
Mais depuis, n'ayant plus d'aurore,
Ni beaux jouets, ni ciel serein,
J'appris, quoique bien jeune encore.
Qu'il ne brille que le matin.
Cependant, bien que son sourire
Ait cessé d'égayer mon ciel,
Quoique de ma lèvre il retire
Sa charmante coupe de miel,
L'espérance, divine étoile
Qui rayonne an ciel de la foi,
Pour m'aider à guider ma voile,
Resplendit toujours devant moi.
Et tandis que j'écoute l'onde
Rugir autour de mon vaisseau,
Et que la tempête qui gronde
Me courbe ainsi que le roseau,
Afin que j'endure en silence
Les terribles coups du malheur,
Elle me dit: « La Providence
N'oublira pas son serviteur. »
Nadej-isis- Nombre de messages : 958
Date d'inscription : 15/03/2010
Re: Albert Ferland-Femmes Rêvées
Sur les fibres du coeur
Une petite vengeance
Oh! taquine
Ma cousine,
Qui s'endort,
Sur la mousse
Fraîche, douce,
De ce bord.
Oui, moustique,
Blesse, pique,
Méchamment,
Son bras rose,
Qui repose
Mollement;
Parce qu'elle
Se rebelle
Très souvent,
Comme une onde
Qu'un vent gronde
En passant,
Quand, pour rire,
Je désire
L'embrasser,
Ou que j'ose,
Lorsqu'on cause,
La pincer.
Une petite vengeance
Oh! taquine
Ma cousine,
Qui s'endort,
Sur la mousse
Fraîche, douce,
De ce bord.
Oui, moustique,
Blesse, pique,
Méchamment,
Son bras rose,
Qui repose
Mollement;
Parce qu'elle
Se rebelle
Très souvent,
Comme une onde
Qu'un vent gronde
En passant,
Quand, pour rire,
Je désire
L'embrasser,
Ou que j'ose,
Lorsqu'on cause,
La pincer.
Nadej-isis- Nombre de messages : 958
Date d'inscription : 15/03/2010
Re: Albert Ferland-Femmes Rêvées
Profil d'amante
Oh! combien j'aime à voir ta chevelure ornée
Flotter sur ton épaule au gracieux contour,
Descendre avec ampleur sur ta gorge éburnée,
Qui délecte les yeux plus qu'un rayon du jour!
En laissant au zéphyr une tresse folâtre
Sur ton beau front rêveur s'onduler mollement,
Comme elle encadre bien ta figure d'albâtre,
Où mon regard charmé se pose infiniment.
Combien de fois le soir, quand la brise murmure
Dans le vague des cieux et dans l'ombre des bois,
Je t'admire et m'amuse avec ta chevelure,
En la faisant, ma belle, ondoyer sous mes doigts.
Ah! lorsqu'ainsi ma main avec amour caresse
Et ta joue admirable et tes cheveux soyeux,
Comme en mon coeur je sens de longs frissons d'ivresse
Et qu'il me vient parfois de bien doux pleurs aux yeux!
Oh! combien j'aime à voir ta chevelure ornée
Flotter sur ton épaule au gracieux contour,
Descendre avec ampleur sur ta gorge éburnée,
Qui délecte les yeux plus qu'un rayon du jour!
En laissant au zéphyr une tresse folâtre
Sur ton beau front rêveur s'onduler mollement,
Comme elle encadre bien ta figure d'albâtre,
Où mon regard charmé se pose infiniment.
Combien de fois le soir, quand la brise murmure
Dans le vague des cieux et dans l'ombre des bois,
Je t'admire et m'amuse avec ta chevelure,
En la faisant, ma belle, ondoyer sous mes doigts.
Ah! lorsqu'ainsi ma main avec amour caresse
Et ta joue admirable et tes cheveux soyeux,
Comme en mon coeur je sens de longs frissons d'ivresse
Et qu'il me vient parfois de bien doux pleurs aux yeux!
Nadej-isis- Nombre de messages : 958
Date d'inscription : 15/03/2010
Re: Albert Ferland-Femmes Rêvées
Préférence
Lorsqu'au bas de l'azur, qui semble lui sourire,
L'aurore resplendit dans un coin d'horizon,
J'aime à voir l'onde pure, au souffle d'un zéphyre,
Bercer le doux reflet de son pâle rayon.
J'aime entendre les chants formidables, sublimes,
Dont la foudre remplit l'immensité des cieux,
Lorsque, faisant d'horreur frissonner ses abîmes,
Son noir courroux s'attelle à son char lumineux.
J'aime à voir palpiter durant sa valse folle,
La gente libellule au corset de saphir,
Et, sous les bois dormants, le soir, la luciole
Voltiger dans une ombre et soudain resplendir.
J'aime des ruisselets les gracieux murmures,
Le blanc duvet des nids cachés dans les vallons,
L'arome exubérant qu'exhalent les ramures
Et le fin gazouillis des joyeux oisillons.
J'aime la blanche opale et la blonde topaze,
La féerique améthyste et les feux éclatants
Que mêle un diamant au rayon qui l'embrase
Et les rouges rubis que l'on dirait sanglants.
J'aime les frais baisers de la brise éplorée,
Qui redit au désert le soupir de l'amant,
Et le gai papillon dont l'aile diaprée
Semble avoir l'arc-en-ciel en son azur charmant.
J'aime voir une étoile entre les beaux nuages,
La lune aux flots d'argent derrière un mont lointain;
J'aime entendre les eaux chanter sur les rivages
Et le gai paysan fredonner le matin.
J'aime le jeune enfant qui, paisible, sommeille
Dans son gentil berceau de dentelles orné,
Et le sourire errant sur sa lèvre vermeille,
Ainsi qu'une rougeur sur le front incliné.
J'aime les résédas, la verveine odorante,
Le chrysanthème d'or des automnes rêveurs
Et les pâles lilas dont la neige enivrante
Blanchit le tapis vert des renouveaux en fleurs.
Mais j'aime plus encore, ô brume enchanteresse,
Ton regard qui sur moi se pose avec douceur,
Et ta suave voix qui me remplit d'ivresse
En me charmant l'oreille et m'émouvant le coeur.
Lorsqu'au bas de l'azur, qui semble lui sourire,
L'aurore resplendit dans un coin d'horizon,
J'aime à voir l'onde pure, au souffle d'un zéphyre,
Bercer le doux reflet de son pâle rayon.
J'aime entendre les chants formidables, sublimes,
Dont la foudre remplit l'immensité des cieux,
Lorsque, faisant d'horreur frissonner ses abîmes,
Son noir courroux s'attelle à son char lumineux.
J'aime à voir palpiter durant sa valse folle,
La gente libellule au corset de saphir,
Et, sous les bois dormants, le soir, la luciole
Voltiger dans une ombre et soudain resplendir.
J'aime des ruisselets les gracieux murmures,
Le blanc duvet des nids cachés dans les vallons,
L'arome exubérant qu'exhalent les ramures
Et le fin gazouillis des joyeux oisillons.
J'aime la blanche opale et la blonde topaze,
La féerique améthyste et les feux éclatants
Que mêle un diamant au rayon qui l'embrase
Et les rouges rubis que l'on dirait sanglants.
J'aime les frais baisers de la brise éplorée,
Qui redit au désert le soupir de l'amant,
Et le gai papillon dont l'aile diaprée
Semble avoir l'arc-en-ciel en son azur charmant.
J'aime voir une étoile entre les beaux nuages,
La lune aux flots d'argent derrière un mont lointain;
J'aime entendre les eaux chanter sur les rivages
Et le gai paysan fredonner le matin.
J'aime le jeune enfant qui, paisible, sommeille
Dans son gentil berceau de dentelles orné,
Et le sourire errant sur sa lèvre vermeille,
Ainsi qu'une rougeur sur le front incliné.
J'aime les résédas, la verveine odorante,
Le chrysanthème d'or des automnes rêveurs
Et les pâles lilas dont la neige enivrante
Blanchit le tapis vert des renouveaux en fleurs.
Mais j'aime plus encore, ô brume enchanteresse,
Ton regard qui sur moi se pose avec douceur,
Et ta suave voix qui me remplit d'ivresse
En me charmant l'oreille et m'émouvant le coeur.
Nadej-isis- Nombre de messages : 958
Date d'inscription : 15/03/2010
Re: Albert Ferland-Femmes Rêvées
Expansion
Puisque Dieu, pour aimer, te fit tendre et sensible,
Je te laisse, ô mon coeur, te délecter d'amour;
Car de t'en abstenir il serait impossible,
Comme sans respirer subsister un seul jour.
Sur terre, dans les cieux tout être et toute chose
A sa pente et son but marqué par le Seigneur:
Les astres ont l'éther, les papillons la rose,
Mais l'amitié, l'amour ont les fibres du coeur.
Oui, l'amour pour le coeur est une nourriture,
Un besoin sans lequel il ne fait que souffrir:
Il lui faut jour et nuit chercher par la nature
Un être à consoler, des âmes à chérir.
Aime donc, ô mon coeur, puisqu'il t'est nécessaire.
Ah! il existe tant d'objets dignes d'amour!
Ici-bas c'est la femme et la fleur éphémère,
Au ciel c'est l'Éternel et la gloire et le jour.
Puisque Dieu, pour aimer, te fit tendre et sensible,
Je te laisse, ô mon coeur, te délecter d'amour;
Car de t'en abstenir il serait impossible,
Comme sans respirer subsister un seul jour.
Sur terre, dans les cieux tout être et toute chose
A sa pente et son but marqué par le Seigneur:
Les astres ont l'éther, les papillons la rose,
Mais l'amitié, l'amour ont les fibres du coeur.
Oui, l'amour pour le coeur est une nourriture,
Un besoin sans lequel il ne fait que souffrir:
Il lui faut jour et nuit chercher par la nature
Un être à consoler, des âmes à chérir.
Aime donc, ô mon coeur, puisqu'il t'est nécessaire.
Ah! il existe tant d'objets dignes d'amour!
Ici-bas c'est la femme et la fleur éphémère,
Au ciel c'est l'Éternel et la gloire et le jour.
Nadej-isis- Nombre de messages : 958
Date d'inscription : 15/03/2010
Re: Albert Ferland-Femmes Rêvées
Secret du coeur
Romance (air à faire)
Bien que mon regard le plus tendre
Ne semble jamais te charmer,
Et que tu daignes bien m'entendre
Sans vouloir paraître m'aimer,
Oh! tu n'es pas indifférente!
Dans ton oeil rêveur j'ai surpris
Souvent quelque pensée errante...
Ah! tu m'aimes, je l'ai compris!
C'est vainement, ô charmeresse,
Que sous l'aspect de la froideur
Tu désires cacher l'ivresse
Dont je fais tressaillir ton coeur,
Car je sais que parfois les âmes,
Sous l'apparence des mépris,
Dissimulent de tendres flammes
Ah! tu m'aimes, je l'ai compris!
Charmante enfant, toi qui m'inspires,
Daigne m'avouer, sans détour,
A quel point pour moi tu soupires,
Et fais l'aveu de ton amour.
Que ton oeil au regard l'impide
Me dévoile ton coeur épris
Dont tu rendis l'élan timide,
Car tu m'aimes, je l'ai compris!
Romance (air à faire)
Bien que mon regard le plus tendre
Ne semble jamais te charmer,
Et que tu daignes bien m'entendre
Sans vouloir paraître m'aimer,
Oh! tu n'es pas indifférente!
Dans ton oeil rêveur j'ai surpris
Souvent quelque pensée errante...
Ah! tu m'aimes, je l'ai compris!
C'est vainement, ô charmeresse,
Que sous l'aspect de la froideur
Tu désires cacher l'ivresse
Dont je fais tressaillir ton coeur,
Car je sais que parfois les âmes,
Sous l'apparence des mépris,
Dissimulent de tendres flammes
Ah! tu m'aimes, je l'ai compris!
Charmante enfant, toi qui m'inspires,
Daigne m'avouer, sans détour,
A quel point pour moi tu soupires,
Et fais l'aveu de ton amour.
Que ton oeil au regard l'impide
Me dévoile ton coeur épris
Dont tu rendis l'élan timide,
Car tu m'aimes, je l'ai compris!
Nadej-isis- Nombre de messages : 958
Date d'inscription : 15/03/2010
Re: Albert Ferland-Femmes Rêvées
Timidité virginale
Dans ton bel oeil rêveur dont le charme m'enflamme
Laisse-moi donc plonger mon regard amoureux,
Afin qu'en l'admirant j'interroge ton âme,
Et te dise comment tu peux me rendre heureux.
Soulève avec amour ta paupière baissée,
Qu'effleure mollement le baiser des rayons,
Afin qu'en ton regard je sème la pensée
Qui chante dans mon coeur durant que nous causons.
Oui, tandis que la nuit ceint l'azur de ses voiles;
Et verse pour l'amant une pâle clarté,
Qui semble sur ton front le reflet des étoiles,
Dont j'aime à contempler la sereine beauté;
Tandis que dans ses jeux un volage zéphyre
Frôle, en les parfumant, tes noirs et beaux cheveux,
Et te jette un accord qui longuement soupire,
En devenant plus vague et plus harmonieux;
Tandis que dans la nuit des plaintives ramures
On entend roucouler de gracieux oiseaux,
Et que le vent du soir mêle ses longs murmures
Au tendre gazouillis de l'onde et des roseaux;
Comme un lis qu'une brise en jouant berce et penche,
Relève un peu ton front qu'incline la pudeur,
Et laisse ta prunelle, où mon aveu s'épanche,
Me faire sous ses feux tressaillir de bonheur.
Mais tu baisses tes yeux!... Pourquoi donc, jeune fille,
Ne veux-tu pas laisser les miens, un seul moment,
Errer dans l'infini de ta douce pupille,
Que semble contempler la lune au firmament?
As-tu peur que j'effleure un penser trop timide
Que je pourrais saisir si tu me regardais?
Ou crains-tu que ton âme, ainsi qu'un flot limpide,
Contre ton gré, s'épanche avec tous ses secrets?...
Ah! si tu ne peux pas, sans qu'une rougeur vive
Ne fasse sur ton front rayonner sa splendeur,
Soutenir mon regard que ta beauté captive,
C'est que d'amour pour moi tu sens battre ton coeur!
Dans ton bel oeil rêveur dont le charme m'enflamme
Laisse-moi donc plonger mon regard amoureux,
Afin qu'en l'admirant j'interroge ton âme,
Et te dise comment tu peux me rendre heureux.
Soulève avec amour ta paupière baissée,
Qu'effleure mollement le baiser des rayons,
Afin qu'en ton regard je sème la pensée
Qui chante dans mon coeur durant que nous causons.
Oui, tandis que la nuit ceint l'azur de ses voiles;
Et verse pour l'amant une pâle clarté,
Qui semble sur ton front le reflet des étoiles,
Dont j'aime à contempler la sereine beauté;
Tandis que dans ses jeux un volage zéphyre
Frôle, en les parfumant, tes noirs et beaux cheveux,
Et te jette un accord qui longuement soupire,
En devenant plus vague et plus harmonieux;
Tandis que dans la nuit des plaintives ramures
On entend roucouler de gracieux oiseaux,
Et que le vent du soir mêle ses longs murmures
Au tendre gazouillis de l'onde et des roseaux;
Comme un lis qu'une brise en jouant berce et penche,
Relève un peu ton front qu'incline la pudeur,
Et laisse ta prunelle, où mon aveu s'épanche,
Me faire sous ses feux tressaillir de bonheur.
Mais tu baisses tes yeux!... Pourquoi donc, jeune fille,
Ne veux-tu pas laisser les miens, un seul moment,
Errer dans l'infini de ta douce pupille,
Que semble contempler la lune au firmament?
As-tu peur que j'effleure un penser trop timide
Que je pourrais saisir si tu me regardais?
Ou crains-tu que ton âme, ainsi qu'un flot limpide,
Contre ton gré, s'épanche avec tous ses secrets?...
Ah! si tu ne peux pas, sans qu'une rougeur vive
Ne fasse sur ton front rayonner sa splendeur,
Soutenir mon regard que ta beauté captive,
C'est que d'amour pour moi tu sens battre ton coeur!
Nadej-isis- Nombre de messages : 958
Date d'inscription : 15/03/2010
Re: Albert Ferland-Femmes Rêvées
Alternative érotique
À l'occasion d'un pèlerinage
Laisse donc en ce jour, ô douce bien-aimée,
Ma bouche, que ta lèvre a si souvent charmée,
Savourer sur la tienne un suave baiser,
Ce doux fruit de l'amour que donne toute bouche
À celle qui, timide, en tressaillant, la touche,
Ne semblant presque pas s'y poser.
Laisse aussi mon regard, que ton regard attire,
S'attendrir aux douceurs de ton gentil sourire,
Qui semble un reflet d'âme au coin de ton oeil noir,
Contempler longuement ton front pâle et candide,
Où le souffle des ans ne traçant nulle ride,
N'a pas encor cueilli l'espoir.
Oh! je veux t'embrasser!... Mais, quoi donc, je ne l'ose!...
Ah! c'est que le Seigneur a sur ta lèvre rose
Descendu ce matin pour se donner à toi!
Ce Dieu permettra-t-il que je baise la vierge
Qui vient de recevoir, sous les regards du cierge,
Le baiser de l'éternel Roi?
Oui, le Seigneur permet à l'amant qui l'adore,
A chaque crépuscule ainsi qu'à chaque aurore,
De mettre un baiser pur près du baiser divin;
Et c'est bien sans remords que j'effleure, ô ma chère,
Ta bouche par où Dieu, rencontrant ta prière,
A daigné descendre en ton sein.
À l'occasion d'un pèlerinage
Laisse donc en ce jour, ô douce bien-aimée,
Ma bouche, que ta lèvre a si souvent charmée,
Savourer sur la tienne un suave baiser,
Ce doux fruit de l'amour que donne toute bouche
À celle qui, timide, en tressaillant, la touche,
Ne semblant presque pas s'y poser.
Laisse aussi mon regard, que ton regard attire,
S'attendrir aux douceurs de ton gentil sourire,
Qui semble un reflet d'âme au coin de ton oeil noir,
Contempler longuement ton front pâle et candide,
Où le souffle des ans ne traçant nulle ride,
N'a pas encor cueilli l'espoir.
Oh! je veux t'embrasser!... Mais, quoi donc, je ne l'ose!...
Ah! c'est que le Seigneur a sur ta lèvre rose
Descendu ce matin pour se donner à toi!
Ce Dieu permettra-t-il que je baise la vierge
Qui vient de recevoir, sous les regards du cierge,
Le baiser de l'éternel Roi?
Oui, le Seigneur permet à l'amant qui l'adore,
A chaque crépuscule ainsi qu'à chaque aurore,
De mettre un baiser pur près du baiser divin;
Et c'est bien sans remords que j'effleure, ô ma chère,
Ta bouche par où Dieu, rencontrant ta prière,
A daigné descendre en ton sein.
Nadej-isis- Nombre de messages : 958
Date d'inscription : 15/03/2010
Re: Albert Ferland-Femmes Rêvées
Voix intérieures
Amour divin
À la révérende soeur Ferland
« Allez à Lui, vous qui souffrez, car il guérit. »
VICTOR HUGO.
Ô vous tous qui ployez sous le fardeau des peines,
N'allez pas au tombeau, le coeur au désespoir,
Car le Christ tend les bras aux misères humaines,
Et veut pour vous guérir que vous alliez le voir.
S'il est bon, pourquoi donc rejeter l'espérance?
S'il console, pourquoi dissimuler vos pleurs?
S'il guérit, pourquoi donc lui cacher la souffrance?
S'il peut tout, pourquoi donc ne croire qu'aux malheurs?
Allez tous, malheureux, au Bienfaiteur suprême;
A Lui, ceux qui n'ont rien, car il donne le ciel;
A Lui, les coeurs brisés, car ce sont eux qu'il aime;
A Lui, vous qui mourez, car il est éternel!
Amour divin
À la révérende soeur Ferland
« Allez à Lui, vous qui souffrez, car il guérit. »
VICTOR HUGO.
Ô vous tous qui ployez sous le fardeau des peines,
N'allez pas au tombeau, le coeur au désespoir,
Car le Christ tend les bras aux misères humaines,
Et veut pour vous guérir que vous alliez le voir.
S'il est bon, pourquoi donc rejeter l'espérance?
S'il console, pourquoi dissimuler vos pleurs?
S'il guérit, pourquoi donc lui cacher la souffrance?
S'il peut tout, pourquoi donc ne croire qu'aux malheurs?
Allez tous, malheureux, au Bienfaiteur suprême;
A Lui, ceux qui n'ont rien, car il donne le ciel;
A Lui, les coeurs brisés, car ce sont eux qu'il aime;
A Lui, vous qui mourez, car il est éternel!
Nadej-isis- Nombre de messages : 958
Date d'inscription : 15/03/2010
Re: Albert Ferland-Femmes Rêvées
Stances
Comment! je suis poète et je n'oserai dire,
De peur que les pervers, les sots puissent en rire,
Que je reconnais Dieu pour le Maître éternel,
Que j'adore son nom, que je le crains et l'aime,
Que j'espère toujours en sa bonté suprême,
Qui daigne à l'homme juste ouvrir son vaste ciel!
Non, non, mortels, jamais le Dieu saint que j'adore,
Et qu'on doit respecter du couchant à l'aurore,
Ne me verra rougir disant son nom si grand!
Avec le jour, la nuit, le feu, les vents, les ondes,
La terre, les cieux bleus, les soleils et les mondes,
Je le dirai toujours et toujours fièrement!
Eh! pourquoi rougirai-je en n'étant que poussière,
De Celui qui des cieux épanche la lumière?
Est-ce parce qu'il est le Maître tout-puissant,
Celui qui fit l'azur, l'astre, le mont superbe,
L'aigle fier, l'oiselet qui se cache dans l'herbe,
L'invisible ciron, le lion rugissant?
Dans l'immense désert, sur les plus vastes cimes,
Au bord des océans, au fond des cieux sublimes,
S'il est un être bon, digne de notre amour,
Que c'est bien ce grand Dieu qui remplit l'étendue,
Dont la gloire éternelle est partout répandue,
Et qui, d'un seul regard, a fait jaillir le jour!
Respectez-le, mortels, et gardez-vous d'en rire,
Car ce n'est pas en vain qu'il m'enflamme, m'inspire,
Et verse dans mon coeur un juste, et saint courroux.
Craignez de soulever les flots de sa colère,
Oui, tremblez et courbez votre tête si fière,
Car il est tout-puissant pour se venger de vous!
Comment! je suis poète et je n'oserai dire,
De peur que les pervers, les sots puissent en rire,
Que je reconnais Dieu pour le Maître éternel,
Que j'adore son nom, que je le crains et l'aime,
Que j'espère toujours en sa bonté suprême,
Qui daigne à l'homme juste ouvrir son vaste ciel!
Non, non, mortels, jamais le Dieu saint que j'adore,
Et qu'on doit respecter du couchant à l'aurore,
Ne me verra rougir disant son nom si grand!
Avec le jour, la nuit, le feu, les vents, les ondes,
La terre, les cieux bleus, les soleils et les mondes,
Je le dirai toujours et toujours fièrement!
Eh! pourquoi rougirai-je en n'étant que poussière,
De Celui qui des cieux épanche la lumière?
Est-ce parce qu'il est le Maître tout-puissant,
Celui qui fit l'azur, l'astre, le mont superbe,
L'aigle fier, l'oiselet qui se cache dans l'herbe,
L'invisible ciron, le lion rugissant?
Dans l'immense désert, sur les plus vastes cimes,
Au bord des océans, au fond des cieux sublimes,
S'il est un être bon, digne de notre amour,
Que c'est bien ce grand Dieu qui remplit l'étendue,
Dont la gloire éternelle est partout répandue,
Et qui, d'un seul regard, a fait jaillir le jour!
Respectez-le, mortels, et gardez-vous d'en rire,
Car ce n'est pas en vain qu'il m'enflamme, m'inspire,
Et verse dans mon coeur un juste, et saint courroux.
Craignez de soulever les flots de sa colère,
Oui, tremblez et courbez votre tête si fière,
Car il est tout-puissant pour se venger de vous!
Nadej-isis- Nombre de messages : 958
Date d'inscription : 15/03/2010
Re: Albert Ferland-Femmes Rêvées
L'automne
À mon père
Voici l'automne hélas! l'automne toujours sombre
Il doit être méchant, car l'oisillon frémit;
Il doit être attristant, car le ciel est plein d'ombre;
Il doit être cruel, car le pauvre gémit.
Oui, l'automne est morose et ne fait pas sourire:
Seigneur, ayez pitié! oh rendez-le plus doux!
Voyez, l'oiselet tremble et l'orphelin soupire;
L'un a ployé son aile et l'autre les genoux.
Oh! que la charité ne chôme pas l'automne!
Qu'elle sèche les pleurs tandis qu'il fait souffrir,
Qu'elle parle d'amour tandis qu'il gronde et tonne,
Qu'elle apporte l'espoir tandis qu'il fait mourir.
Ah! l'automne ravit, mais la charité donne!
Il aggrave la peine, elle aime l'adoucir!
Il est dur et cruel, mais elle est douce et bonne!
Il vient pour torturer, mais elle pour guérir!
À mon père
Voici l'automne hélas! l'automne toujours sombre
Il doit être méchant, car l'oisillon frémit;
Il doit être attristant, car le ciel est plein d'ombre;
Il doit être cruel, car le pauvre gémit.
Oui, l'automne est morose et ne fait pas sourire:
Seigneur, ayez pitié! oh rendez-le plus doux!
Voyez, l'oiselet tremble et l'orphelin soupire;
L'un a ployé son aile et l'autre les genoux.
Oh! que la charité ne chôme pas l'automne!
Qu'elle sèche les pleurs tandis qu'il fait souffrir,
Qu'elle parle d'amour tandis qu'il gronde et tonne,
Qu'elle apporte l'espoir tandis qu'il fait mourir.
Ah! l'automne ravit, mais la charité donne!
Il aggrave la peine, elle aime l'adoucir!
Il est dur et cruel, mais elle est douce et bonne!
Il vient pour torturer, mais elle pour guérir!
Nadej-isis- Nombre de messages : 958
Date d'inscription : 15/03/2010
Re: Albert Ferland-Femmes Rêvées
Apparences illusoires
Aux jeunes filles
Ô très douces enfants, mignonnes jeunes filles
Dont j'aime la candeur et les mines gentilles,
Les ris harmonieux plus qu'un chant d'oisillons
Et les naïvetés et les beaux cheveux blonds,
Gardez-vous de le croire exempt des noirs orages,
Toujours beau, toujours doux, ainsi que sans nuages,
L'âge où l'amour s'éveille et fait vibrer le coeur,
Rend l'homme sérieux, joyeux, triste ou moqueur,
Où chaque passion se présente à sa porte,
Cachant sous les plaisirs les malheurs qu'elle apporte,
Où nous sevrons nos coeurs de toute charité
Pour le nourrir, hélas! avec la vanité !
Oh! notre âge n'est pas aussi beau qu'il vous semble:
Il épanche la joie et la tristesse ensemble;
Nous chantons aujourd'hui; nous pleurerons demain.
C'est ainsi, mes enfants, qu'on parcourt le chemin
Qui mène, tôt ou tard, aux confins de la vie.
Où la mort, tour à tour, au tombeau nous convie
A poser le fardeau de notre adversité,
Et franchir, bien ou mal, ce seuil l'Éternité.
Nous sourions parfois, mais, hélas! le sourire
Qui, comme en vos beaux yeux, dans les nôtres vient luire
Est rarement l'effet d'une pure gaîté,
Car nous rions souvent le coeur bien attristé.
Plaignez notre sourire et doutez de ses charmes
Qui brodent le mensonge en vous voilant nos larmes.
Si tout naïvement vous trouvez curieux
Que nous cachions nos pleurs en paraissant joyeux,
C'est que vous ignorez sous quelles apparences
Peuvent se présenter les peines, les souffrances,
C'est que le mal pour vous n'est pas encor venu
Et que le sombre doute est de vous inconnu.
Ah! lorsque vous verrez ce temps plein de tristesse,
Où la douleur arrive et l'espoir nous délaisse,
Où l'on trouve toujours l'épine auprès des fleurs,
Où le rire est parfois plus amer que vos pleurs,
Vous comprendrez alors comment notre sourire
Peut briller dans nos yeux bien que le coeur soupire.
En attendant chantez, sans envier ce temps
Tout rempli du regret des rayons du printemps.
Oui, ne mûrissez point vos naïves pensées;
Ne fuyez pas votre aube aux limpides rosées;
Jouissez du bonheur qui sous vos pas fleurit;
Contemplez votre ciel dont l'azur vous sourit;
Chérissez les parfums, les oiseaux et les roses:
Les coeurs ne souffrent pas dans l'amour de ces choses.
Jouez sur le rivage où la source des jours
Chante, avant que l'autan bouleverse son cours;
Restez dans vos vallons et sous vos frais ombrages;
Soyez le plus longtemps à l'abri des orages,
Et fuyez ce vain monde et ses nombreux appas
Qu'en demandant vos coeurs il sème sous vos pas;
Méprisez ses plaisirs que le pervers moissonne;
Rejetez ses conseils que le mal assaisonne;
Redoutez sa louange et son rire flatteur,
Car c'est en caressant qu'il flétrit la pudeur.
Si vous voulez garder, ô douces jeunes filles,
Et vos espoirs vermeils et vos mines gentilles,
Votre rire argentin, vos charmantes gaîtés,
Ainsi que vos vertus et vos naïvetés,
Ne vous arrêtez point à ses molles louanges;
Ne prêtez pas l'oreille à ses discours étranges.
Qui vous font tant rougir et baisser vos beaux yeux;
Restez, restez enfants; ne quittez pas vos jeux,
Ni vos rêves dorés, plus beaux qu'une chimère,
Ni vos propos légers égayant votre mère,
Et ne regardez point par delà les seize ans
Pour voir s'il y fait beau plus qu'en votre printemps.
Aux jeunes filles
Ô très douces enfants, mignonnes jeunes filles
Dont j'aime la candeur et les mines gentilles,
Les ris harmonieux plus qu'un chant d'oisillons
Et les naïvetés et les beaux cheveux blonds,
Gardez-vous de le croire exempt des noirs orages,
Toujours beau, toujours doux, ainsi que sans nuages,
L'âge où l'amour s'éveille et fait vibrer le coeur,
Rend l'homme sérieux, joyeux, triste ou moqueur,
Où chaque passion se présente à sa porte,
Cachant sous les plaisirs les malheurs qu'elle apporte,
Où nous sevrons nos coeurs de toute charité
Pour le nourrir, hélas! avec la vanité !
Oh! notre âge n'est pas aussi beau qu'il vous semble:
Il épanche la joie et la tristesse ensemble;
Nous chantons aujourd'hui; nous pleurerons demain.
C'est ainsi, mes enfants, qu'on parcourt le chemin
Qui mène, tôt ou tard, aux confins de la vie.
Où la mort, tour à tour, au tombeau nous convie
A poser le fardeau de notre adversité,
Et franchir, bien ou mal, ce seuil l'Éternité.
Nous sourions parfois, mais, hélas! le sourire
Qui, comme en vos beaux yeux, dans les nôtres vient luire
Est rarement l'effet d'une pure gaîté,
Car nous rions souvent le coeur bien attristé.
Plaignez notre sourire et doutez de ses charmes
Qui brodent le mensonge en vous voilant nos larmes.
Si tout naïvement vous trouvez curieux
Que nous cachions nos pleurs en paraissant joyeux,
C'est que vous ignorez sous quelles apparences
Peuvent se présenter les peines, les souffrances,
C'est que le mal pour vous n'est pas encor venu
Et que le sombre doute est de vous inconnu.
Ah! lorsque vous verrez ce temps plein de tristesse,
Où la douleur arrive et l'espoir nous délaisse,
Où l'on trouve toujours l'épine auprès des fleurs,
Où le rire est parfois plus amer que vos pleurs,
Vous comprendrez alors comment notre sourire
Peut briller dans nos yeux bien que le coeur soupire.
En attendant chantez, sans envier ce temps
Tout rempli du regret des rayons du printemps.
Oui, ne mûrissez point vos naïves pensées;
Ne fuyez pas votre aube aux limpides rosées;
Jouissez du bonheur qui sous vos pas fleurit;
Contemplez votre ciel dont l'azur vous sourit;
Chérissez les parfums, les oiseaux et les roses:
Les coeurs ne souffrent pas dans l'amour de ces choses.
Jouez sur le rivage où la source des jours
Chante, avant que l'autan bouleverse son cours;
Restez dans vos vallons et sous vos frais ombrages;
Soyez le plus longtemps à l'abri des orages,
Et fuyez ce vain monde et ses nombreux appas
Qu'en demandant vos coeurs il sème sous vos pas;
Méprisez ses plaisirs que le pervers moissonne;
Rejetez ses conseils que le mal assaisonne;
Redoutez sa louange et son rire flatteur,
Car c'est en caressant qu'il flétrit la pudeur.
Si vous voulez garder, ô douces jeunes filles,
Et vos espoirs vermeils et vos mines gentilles,
Votre rire argentin, vos charmantes gaîtés,
Ainsi que vos vertus et vos naïvetés,
Ne vous arrêtez point à ses molles louanges;
Ne prêtez pas l'oreille à ses discours étranges.
Qui vous font tant rougir et baisser vos beaux yeux;
Restez, restez enfants; ne quittez pas vos jeux,
Ni vos rêves dorés, plus beaux qu'une chimère,
Ni vos propos légers égayant votre mère,
Et ne regardez point par delà les seize ans
Pour voir s'il y fait beau plus qu'en votre printemps.
Nadej-isis- Nombre de messages : 958
Date d'inscription : 15/03/2010
Re: Albert Ferland-Femmes Rêvées
Jéhovah
À mon ami J. Marie Amédée Denault
L'Éternel seul est grand, aussi lui seul est maître!
L'univers en tremblant suit l'ombre de sa main;
S'il veut, ce qui n'est pas, en se hâtant de naître,
Remplit son ordre souverain.
Toute force s'éclipse au seuil de sa puissance,
Et les cieux, ces reflets de sa magnificence,
Prouvent qu'avoir voulu pour lui c'est avoir fait,
Que c'est jeu de son bras que de créer un monde,
Que d'allumer au sein de la voûte profonde,
Autant de soleils qu'il lui plaît.
Il est des rois le Roi, des dieux le Dieu suprême,
Celui qui s'est fait grand pour toute éternité,
Qui voit cet univers comme un peu de lui-même,
Un point dans son immensité,
Le Seigneur que tout être et toute chose adore,
Du sud à l'aquilon, du couchant à l'aurore,
Du fond de l'infini jusqu'au bord du néant,
Le Principe éternel et le Tout immuable
Le seul Dispensateur de l'être immensurable
Qu'il épanche éternellement.
Il a formé les temps d'un seul jour de son âge;
Il est dans le passé, le présent, l'avenir;
Le siècle qui va naître est plein de son image,
Comme celui qui va finir.
Demain lui appartient comme l'heure présente.
Lorsqu'il appatraîtra son aurore naissante
N'annoncera qu'un jour qu'il voit dès aujourd'hui.
Dans la main du futur il met nos destinées,
Mûrit les nations aux soleils des années,
Et les fait courber devant lui.
À mon ami J. Marie Amédée Denault
L'Éternel seul est grand, aussi lui seul est maître!
L'univers en tremblant suit l'ombre de sa main;
S'il veut, ce qui n'est pas, en se hâtant de naître,
Remplit son ordre souverain.
Toute force s'éclipse au seuil de sa puissance,
Et les cieux, ces reflets de sa magnificence,
Prouvent qu'avoir voulu pour lui c'est avoir fait,
Que c'est jeu de son bras que de créer un monde,
Que d'allumer au sein de la voûte profonde,
Autant de soleils qu'il lui plaît.
Il est des rois le Roi, des dieux le Dieu suprême,
Celui qui s'est fait grand pour toute éternité,
Qui voit cet univers comme un peu de lui-même,
Un point dans son immensité,
Le Seigneur que tout être et toute chose adore,
Du sud à l'aquilon, du couchant à l'aurore,
Du fond de l'infini jusqu'au bord du néant,
Le Principe éternel et le Tout immuable
Le seul Dispensateur de l'être immensurable
Qu'il épanche éternellement.
Il a formé les temps d'un seul jour de son âge;
Il est dans le passé, le présent, l'avenir;
Le siècle qui va naître est plein de son image,
Comme celui qui va finir.
Demain lui appartient comme l'heure présente.
Lorsqu'il appatraîtra son aurore naissante
N'annoncera qu'un jour qu'il voit dès aujourd'hui.
Dans la main du futur il met nos destinées,
Mûrit les nations aux soleils des années,
Et les fait courber devant lui.
Nadej-isis- Nombre de messages : 958
Date d'inscription : 15/03/2010
Re: Albert Ferland-Femmes Rêvées
D'ici de là
Chante encore!
À miss E. Ehrtone (France)
Toi qui rayonnes de génie,
Toi dont l'âme, divin accord,
S'épanche en longs flots d'harmonie,
Pour nous délecter, chante encor!
Oui, suis les penchants de ta lyre,
Puisqu'elle sait si bien charmer;
Que par sa douceur qu'on admire,
Ta voix nous oblige à l'aimer.
Et lorsqu'à la France adorée
Tu redis tes chants les plus beaux,
Daigne en donner, jeune inspirée,
Au Canada quelques lambeaux.
Chante encore!
À miss E. Ehrtone (France)
Toi qui rayonnes de génie,
Toi dont l'âme, divin accord,
S'épanche en longs flots d'harmonie,
Pour nous délecter, chante encor!
Oui, suis les penchants de ta lyre,
Puisqu'elle sait si bien charmer;
Que par sa douceur qu'on admire,
Ta voix nous oblige à l'aimer.
Et lorsqu'à la France adorée
Tu redis tes chants les plus beaux,
Daigne en donner, jeune inspirée,
Au Canada quelques lambeaux.
Nadej-isis- Nombre de messages : 958
Date d'inscription : 15/03/2010
Re: Albert Ferland-Femmes Rêvées
L'aube d'une femme
Réponse à un envoi gracieux, à miss E. Ehrtone (France)
Que je fus ébloui quand « l'Aube d'une Femme »
Déployant jusqu'à moi son pur rayonnement,
Vint délecter mes yeux et remplir ma jeune âme
D'un doux et long ravissement!
Comme une aurore égaie en venant leur sourire,
La brune enfant des prés et l'oiselet des cieux,
Elle fait gazouiller les cordes de ma lyre,
Déride mon front soucieux.
Je ne puis me lasser, tant son charme captive,
De contempler l'éclat de ses vives splendeurs!...
Ah! je suis peu surpris qu'en France et sur ma rive
Nombreux soient ses admirateurs!...
Si cette aube précède, ainsi que je l'espère,
Ô Muse, ornée au front du poétique sceau,
Un jour aussi brillant qu'elle est sereine et claire,
Oh! combien ce jour sera beau!
Réponse à une invitation charmante
À Madame Marie-Edouard Lenoir,
Présidente de l'Académie Littéraire, Musicale et
Biographique de France.
Vous êtes sympathique et votre coeur est tendre,
Et si le pauvre implore oh! ce n'est pas en vain,
Car votre charité vous oblige à l'entendre,
A parer vos doigts d'or et lui tendre la main.
Vous aimez soulager la peine et la souffrance,
Attendrir vos regards aux foyers dégarnis,
Donner aux coeurs déçus un rayon d'espérance,
Sécher les pleurs des yeux que le deuil a ternis.
En assistant ainsi les misères humaines,
Vous aimez convier les amis généreux
À puiser, comme vous, dans leurs bourses trop pleines,
Pour aider l'indigence et faire des heureux.
C'est sublime et la France en doit être enchantée!
Ainsi que sur sa rive, aux bords du Saint-Laurent,
Trouvant d'autres amis vous serez écoutée,
Car ici comme en France on est compatissant!
Réponse à un envoi gracieux, à miss E. Ehrtone (France)
Que je fus ébloui quand « l'Aube d'une Femme »
Déployant jusqu'à moi son pur rayonnement,
Vint délecter mes yeux et remplir ma jeune âme
D'un doux et long ravissement!
Comme une aurore égaie en venant leur sourire,
La brune enfant des prés et l'oiselet des cieux,
Elle fait gazouiller les cordes de ma lyre,
Déride mon front soucieux.
Je ne puis me lasser, tant son charme captive,
De contempler l'éclat de ses vives splendeurs!...
Ah! je suis peu surpris qu'en France et sur ma rive
Nombreux soient ses admirateurs!...
Si cette aube précède, ainsi que je l'espère,
Ô Muse, ornée au front du poétique sceau,
Un jour aussi brillant qu'elle est sereine et claire,
Oh! combien ce jour sera beau!
Réponse à une invitation charmante
À Madame Marie-Edouard Lenoir,
Présidente de l'Académie Littéraire, Musicale et
Biographique de France.
Vous êtes sympathique et votre coeur est tendre,
Et si le pauvre implore oh! ce n'est pas en vain,
Car votre charité vous oblige à l'entendre,
A parer vos doigts d'or et lui tendre la main.
Vous aimez soulager la peine et la souffrance,
Attendrir vos regards aux foyers dégarnis,
Donner aux coeurs déçus un rayon d'espérance,
Sécher les pleurs des yeux que le deuil a ternis.
En assistant ainsi les misères humaines,
Vous aimez convier les amis généreux
À puiser, comme vous, dans leurs bourses trop pleines,
Pour aider l'indigence et faire des heureux.
C'est sublime et la France en doit être enchantée!
Ainsi que sur sa rive, aux bords du Saint-Laurent,
Trouvant d'autres amis vous serez écoutée,
Car ici comme en France on est compatissant!
Nadej-isis- Nombre de messages : 958
Date d'inscription : 15/03/2010
Re: Albert Ferland-Femmes Rêvées
Tendres choses
À M le Dr Chevrier
Que mon oeil se délecte à voir les « Tendres Choses! »
Il leur donne un regard de plus en plus charmé,
Comme lorsqu'il se plaît à contempler les roses,
A se faire éblouir par l'éther enflammé.
Souvent, tendres au coeur autant que mirifiques,
Elles m'ont touché l'âme et fait pleurer les yeux,
Comme les tristes pleurs, les chants mélancoliques
Que les brises du soir promènent par les cieux.
Plusieurs, quand j'admirais leurs graves harmonies,
M'ont fait rêver le calme ainsi que les couroux
De l'onde grandiose aux valses infinies,
Dont elles sont pour toi des souvenirs si doux.
Enfin, très enchanté, j'ai pu tout voir en elles,
Les beautés de l'azur, des oiseaux, de la fleur,
Automnes, renouveaux et sourires des belles,
Tes amours, tes regrets, ton esprit et ton coeur.
À M le Dr Chevrier
Que mon oeil se délecte à voir les « Tendres Choses! »
Il leur donne un regard de plus en plus charmé,
Comme lorsqu'il se plaît à contempler les roses,
A se faire éblouir par l'éther enflammé.
Souvent, tendres au coeur autant que mirifiques,
Elles m'ont touché l'âme et fait pleurer les yeux,
Comme les tristes pleurs, les chants mélancoliques
Que les brises du soir promènent par les cieux.
Plusieurs, quand j'admirais leurs graves harmonies,
M'ont fait rêver le calme ainsi que les couroux
De l'onde grandiose aux valses infinies,
Dont elles sont pour toi des souvenirs si doux.
Enfin, très enchanté, j'ai pu tout voir en elles,
Les beautés de l'azur, des oiseaux, de la fleur,
Automnes, renouveaux et sourires des belles,
Tes amours, tes regrets, ton esprit et ton coeur.
Nadej-isis- Nombre de messages : 958
Date d'inscription : 15/03/2010
Re: Albert Ferland-Femmes Rêvées
Tendres choses
À M le Dr Chevrier
Que mon oeil se délecte à voir les « Tendres Choses! »
Il leur donne un regard de plus en plus charmé,
Comme lorsqu'il se plaît à contempler les roses,
A se faire éblouir par l'éther enflammé.
Souvent, tendres au coeur autant que mirifiques,
Elles m'ont touché l'âme et fait pleurer les yeux,
Comme les tristes pleurs, les chants mélancoliques
Que les brises du soir promènent par les cieux.
Plusieurs, quand j'admirais leurs graves harmonies,
M'ont fait rêver le calme ainsi que les couroux
De l'onde grandiose aux valses infinies,
Dont elles sont pour toi des souvenirs si doux.
Enfin, très enchanté, j'ai pu tout voir en elles,
Les beautés de l'azur, des oiseaux, de la fleur,
Automnes, renouveaux et sourires des belles,
Tes amours, tes regrets, ton esprit et ton coeur.
À M le Dr Chevrier
Que mon oeil se délecte à voir les « Tendres Choses! »
Il leur donne un regard de plus en plus charmé,
Comme lorsqu'il se plaît à contempler les roses,
A se faire éblouir par l'éther enflammé.
Souvent, tendres au coeur autant que mirifiques,
Elles m'ont touché l'âme et fait pleurer les yeux,
Comme les tristes pleurs, les chants mélancoliques
Que les brises du soir promènent par les cieux.
Plusieurs, quand j'admirais leurs graves harmonies,
M'ont fait rêver le calme ainsi que les couroux
De l'onde grandiose aux valses infinies,
Dont elles sont pour toi des souvenirs si doux.
Enfin, très enchanté, j'ai pu tout voir en elles,
Les beautés de l'azur, des oiseaux, de la fleur,
Automnes, renouveaux et sourires des belles,
Tes amours, tes regrets, ton esprit et ton coeur.
Nadej-isis- Nombre de messages : 958
Date d'inscription : 15/03/2010
Intérêt pour le XIXe siècle canadien-français!?
Bonjour,
Je suis tombée par hasard sur ce site et je me demande quels sont tous ces poèmes. Serait-il possible à Nadej-isis de m'offrir quelques renseignements sur ces textes du XIXe siècle et surtout m'indiquer où elle les a trouvé?
Merci à l'avance,
Lili
Je suis tombée par hasard sur ce site et je me demande quels sont tous ces poèmes. Serait-il possible à Nadej-isis de m'offrir quelques renseignements sur ces textes du XIXe siècle et surtout m'indiquer où elle les a trouvé?
Merci à l'avance,
Lili
Lili- Invité
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