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Poésie:Charles VAN LERBERGHEp

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Poésie:Charles VAN LERBERGHEp - Page 2 Empty Poésie:Charles VAN LERBERGHEp

Message par magda Mer 21 Avr - 19:45

Rappel du premier message :


  • Charles VAN LERBERGHE (1861-1907)

Ah ! combien d'heures blondes



Ah ! combien d'heures blondes
Contient la grappe d'or
De ce matin du monde
Où ma lumière dort.

Elles sont éternelles.
Dans mon joyeux été,
La plus brève d'entre elles
Vaut une éternité.

Regarde-moi, je penche
Mon rêve sur tes yeux :
Grappe et pampre, la branche
Se mêle à tes cheveux.

Chante ! et qu'il te souvienne
De ton premier rayon ;
Tu ne me vois qu'à peine,
Mais je brille à ton front.
magda
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Poésie:Charles VAN LERBERGHEp - Page 2 Empty L'ange de l'étoile du matin

Message par magda Mer 21 Avr - 20:06


  • Charles VAN LERBERGHE (1861-1907)

L'ange de l'étoile du matin


L'ange de l'étoile du matin
Descendit en son jardin
Et s'approchant d'Elle :

" Viens, lui dit-il, je te montrerai
Les beaux vallons et les bois secrets
Où vivent encore, en d'autres rêves,
Les esprits subtils
De la terre. "

Elle étendit le bras, et rit,
Regardant entre ses cils
L'ange en flamme dans le soleil,
Et le suivit en silence.

Et l'ange, tandis qu'ils allaient
Vers les ombreux bosquets,
L'enlaçait, et posait
Dans ses clairs cheveux plus longs que ses ailes,
Des fleurs qu'il cueillait
Aux branches au-dessus d'Elle

magda

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Poésie:Charles VAN LERBERGHEp - Page 2 Empty L'attente

Message par magda Mer 21 Avr - 20:07


  • Charles VAN LERBERGHE (1861-1907)

L'attente



Du monde invisible et d'aurore
Où me guidaient mes anges pieux,
Qui viendra me rouvrir les yeux ?
Voici le jour. Je rêve encore.

Le doux enchantement des airs
Qui passent sur les roseraies,
Dans mes prunelles azurées
Vient comme une aube au fond des mers.

Heures et choses incertaines ;
Au loin, dans des bosquets de fleurs,
Me chantent mes divines soeurs,
Et j'écoute leurs voix lointaines.

Je tremble et de joie et d'effroi.
Nue, en ma chevelure blonde,
J'attends que le soleil m'inonde,
Et qu'une ombre tombe de moi.
magda
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Poésie:Charles VAN LERBERGHEp - Page 2 Empty L'aube blanche dit à mon rêve

Message par magda Mer 21 Avr - 20:08


  • Charles VAN LERBERGHE (1861-1907)

L'aube blanche dit à mon rêve



L'aube blanche dit à mon rêve :
Éveille-toi, le soleil luit.
Mon âme écoute, et je soulève
Un peu mes paupières vers lui.

Un rayon de lumière touche
La pâle fleur de mes yeux bleus ;
Une flamme éveille ma bouche,
Un souffle éveille mes cheveux.

Et mon âme, comme une rose
Tremblante, lente, tout le jour,
S'éveille à la beauté des choses,
Comme mon coeur à leur amour.

Il n'est rien qui ne m'émerveille !
Et je dis en mon rire d'or :
Je suis une enfant qui s'éveille
Jusqu'au moment où Dieu l'endort.
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Poésie:Charles VAN LERBERGHEp - Page 2 Empty L'herbe est molle et profonde

Message par magda Mer 21 Avr - 20:09


  • Charles VAN LERBERGHE (1861-1907)

L'herbe est molle et profonde



L'herbe est molle et profonde
Sous les branches qui pendent,
Lourdes de fruits et de fleurs blanches ;
Lourde est la senteur enivrante,
Et douce est l'ombre. On s'y étend ;
Un sourd sommeil coule dans le sang.

Et les branches s'abaissent et se penchent,
Et vous caressent de longs frôlements,
Vous caressent et vous soulèvent
De la terre doucement ;
Et l'arbre vous prend dans ses bras puissants,
L'arbre joyeux et frémissant
Qui resplendit dans la lumière.

Il vous enlace et vous berce dans l'air,
Et l'on est lui, l'on est sa sève,
Sa force féconde, et l'on frémit
En ses naissantes fleurs, et ses fruits,
En ses milliers de feuilles légères ;
On respire en son souffle, on embaume la terre.

Et l'on s'éveille comme un fruit tombe,
Un fruit lourd et vermeil,
Dans l'herbe profonde,
A travers le soleil.
magda
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Poésie:Charles VAN LERBERGHEp - Page 2 Empty L'onde tremble comme une moire

Message par magda Mer 21 Avr - 20:09


  • Charles VAN LERBERGHE (1861-1907)

L'onde tremble comme une moire



L'onde tremble comme une moire
De ténèbre à travers la nuit,
L'onde profonde, sourde et noire,
Où tout à coup la lune luit.

Du fond des eaux la lune attire
De pâles, longues, frêles fleurs,
Qui montent, s'ouvrent et se mirent
Dans son impalpable splendeur.

Mystérieusement écloses,
Comme un mortel pressentiment,
Dans l'onde et la lune elles posent
Leurs longs et pâles flambeaux blancs.

Il semble, au delà de la vie,
Et cependant à mon côté,
Que quelque être étrange m'épie,
Invisible dans la clarté.
magda
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Poésie:Charles VAN LERBERGHEp - Page 2 Empty La barque d'or

Message par magda Mer 21 Avr - 20:10


  • Charles VAN LERBERGHE (1861-1907)

La barque d'or



Dans une barque d'Orient
S'en revenaient trois jeunes filles ;
Trois jeunes filles d'Orient
S'en revenaient en barque d'or.

Une qui était noire
Et qui tenait le gouvernail,
Sur ses lèvres, aux roses essences,
Nous rapportait d'étranges histoires
Dans le silence.

Une qui était brune
Et qui tenait la voile en main,
Et dont les pieds étaient ailés,
Nous rapportait des gestes d'ange,
En son immobilité.

Mais une qui était blonde,
Qui dormait à l'avant,
Dont les cheveux tombaient dans l'onde
Comme du soleil levant,
Nous rapportait sous ses paupières,
La lumière.
magda
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Poésie:Charles VAN LERBERGHEp - Page 2 Empty La douce nuit vers elle est venue

Message par magda Mer 21 Avr - 20:11


  • Charles VAN LERBERGHE (1861-1907)

La douce nuit vers elle est venue



La douce nuit vers elle est venue,
Et dans le sommeil de ses yeux
Les étoiles sont apparues.

Aucune autre humaine pensée
Que ce rayonnement des cieux,
En son rêve n'est descendue.

Comme une prière exaucée,
Souriante, heureuse, bercée,
Elle s'est endormie en Dieu.

Son souffle s'apaise peu à peu,
Mais les étoiles continuent
A briller dans son rêve bleu.
magda
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Poésie:Charles VAN LERBERGHEp - Page 2 Empty La mort

Message par magda Mer 21 Avr - 20:12


  • Charles VAN LERBERGHE (1861-1907)

La mort



Oh ! que sa main est petite et blanche !
On dirait une fleur qui penche...

Elle repose, elle dort,
Elle a touché la mort,

Elle est vide, et toute légère,
Elle a accompli son sort sur la terre.

Tu peux la prendre, ô Seigneur !
Elle a touché le bonheur...

La lune brille sur son visage,
Et ses yeux sont pleins de nuages.

Sa bouche pose, entrouverte et paisible,
Comme au bord d'une coupe invisible.

On a couché ses longs bandeaux
Comme des blés sous une faulx.

Lentement, sans bruit, sans secousse,
La porte s'ouvre sur la nuit douce...
magda
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Poésie:Charles VAN LERBERGHEp - Page 2 Empty Ma soeur la Pluie

Message par magda Mer 21 Avr - 20:14


  • Charles VAN LERBERGHE (1861-1907)

Ma soeur la Pluie



Ma soeur la Pluie,
La belle et tiède pluie d'été,
Doucement vole, doucement fuit,
A travers les airs mouillés.

Tout son collier de blanches perles
Dans le ciel bleu s'est délié.
Chantez les merles,
Dansez les pies !
Parmi les branches qu'elle plie,
Dansez les fleurs, chantez les nids
Tout ce qui vient du ciel est béni.

De ma bouche elle approche
Ses lèvres humides de fraises des bois ;
Rit, et me touche,
Partout à la fois,
De ses milliers de petits doigts.

Sur des tapis de fleurs sonores,
De l'aurore jusqu'au soir,
Et du soir jusqu'à l'aurore,
Elle pleut et pleut encore,
Autant qu'elle peut pleuvoir.

Puis, vient le soleil qui essuie,
De ses cheveux d'or,
Les pieds de la Pluie.
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Poésie:Charles VAN LERBERGHEp - Page 2 Empty Nous voici. Dans le ciel naît l'aurore nouvelle

Message par magda Mer 21 Avr - 20:14


  • Charles VAN LERBERGHE (1861-1907)

Nous voici. Dans le ciel naît l'aurore nouvelle



" Nous voici. Dans le ciel naît l'aurore nouvelle,
La mort s'efface, Enfant, et le malheur n'est plus,
A travers les airs bleus, de l'éclair de nos ailes,
En foule auprès de toi nous voici revenus.

Regardé, Ève divine, écarte tes mains pâles
De ton visage plus doux que l'aurore, vois,
Nous nous tenons comme une troupe triomphale,
Debout dans la lumière entre la Mort et toi.

La porte de l'exil du Paradis est close ;
Sur elle et sur son seuil, il flotte doucement
Un voile d'ailes blanches et de blanches roses ;
Tout l'air n'est qu'un parfum et la brise qu'un chant.

De cet oubli d'une heure il n'est rien qui s'étonne.
L'âme la plus heureuse est si lasse parfois !
Reviens. L'erreur était humaine ; Dieu pardonne.
Le Paradis entier t'attend comme autrefois.

En ton absence tout a gardé l'attitude
De l'immortel instant divin où tu passas ;
Tout rêve encor, les eaux, les bois, la solitude,
Le beau rêve que ta présence lui laissa.

C'est une amère paix que l'éternel silence,
Le sombre sommeil donne aux yeux à jamais clos ;
Chants et silence, ici, s'enlacent et la Danse
S'appuie, agile et blanche, au souriant Repos.

Et c'est la vie ! Elle est la volupté suprême
Du Paradis ; la terre en fleur où elle choit,
Se désaltère en elle, et le Rêve lui-même
A sa fontaine tend sa coupe d'or et boit.

Mais tu lèves les yeux et souris. Nos paroles
Vont se taire devant ta plus simple chanson,
Car revoici l'Eden. Dans les airs déjà vole
Le souffle qui l'annonce et son divin frisson.
magda
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Poésie:Charles VAN LERBERGHEp - Page 2 Empty Ô beau rosier du Paradis

Message par magda Mer 21 Avr - 20:15


  • Charles VAN LERBERGHE (1861-1907)

Ô beau rosier du Paradis



Ô beau rosier du Paradis,
Beau rosier aux milliers de roses,
Qui dans les parfums resplendis,
Et dans la lumière reposes ;

Ô beau rosier du jardin clos,
Beau rosier aux roses altières,
Qui sur l'herbe étends les réseaux
Que font tes Ombres familières ;

Au tour de qui, toutes tremblantes,
De l'Occident à l'Orient,
Ces humbles et douces servantes
Glissent et tournent lentement,

Jusques à l'heure solennelle
Où la nuit, à pas clandestins,
Étendant ses voiles sur elles,
Les confond toutes dans son sein.
magda
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Poésie:Charles VAN LERBERGHEp - Page 2 Empty Ô Lumière

Message par magda Mer 21 Avr - 20:15


  • Charles VAN LERBERGHE (1861-1907)

Ô Lumière



Ô Lumière,
Qui fis mes yeux d'azur
Et d'humide splendeur,
Comme de pures et claires
Fleurs des airs !

Ô Désir, qui créas ces lèvres,
Qu'entr'ouvre un sourire
Et qu'un baiser soulève !

Ô Amour,
Qui façonnas de tes mains
Douces et blanches
Cette coupe de mon sein,
Où, à l'entour d'une fleur close,
Court une branche
De bleu jasmin !
magda
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Poésie:Charles VAN LERBERGHEp - Page 2 Empty Ô ma parole

Message par magda Mer 21 Avr - 20:16


  • Charles VAN LERBERGHE (1861-1907)

Ô ma parole



Ô ma parole,
Qui troubles à peine un peu,
De tes ailes,
L'air de silence bleu !

Ô parole humaine,
Parole où, pensive, j'entends
Enfin mon âme même,
Et son murmure vivant !

Ô parole née
D'un souffle et d'un rêve,
Et qui t'élèves
De mes lèvres étonnées !

Moi, je t'écoute, un autre te voit,
D'autres te comprennent à peine;
Mais tu embaumes mon haleine,
Tu es une rose dans ma voix.
magda
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Poésie:Charles VAN LERBERGHEp - Page 2 Empty Re: Poésie:Charles VAN LERBERGHEp

Message par magda Mer 21 Avr - 20:18


  • Charles VAN LERBERGHE (1861-1907)

Oh ! de grâce, fleur que je cueille



Oh ! de grâce, fleur que je cueille,
Ce soir, que le long de mes mains
Mon âme en toi ne passe,
Que tout ce que je touche, hélas !
Ne veuille devenir humain,

Déjà je sens, obscurément, tes feuilles
Qui s'allongent, et ta corolle,
Lourde de songe, qui se pose
Comme un beau front sur mon épaule ;
Déjà je sens ton corps frémissant,
Qui m'aspire et devient vivant...

Ah ! reste hésitante ainsi, incertaine,
Nymphe à mon âme, fleur à mes yeux
Aux confins de la vie humaine.
magda
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Poésie:Charles VAN LERBERGHEp - Page 2 Empty Qu'il vient doucement sur la terre

Message par magda Mer 21 Avr - 20:18


  • Charles VAN LERBERGHE (1861-1907)

Qu'il vient doucement sur la terre



Qu'il vient doucement sur la terre,
De peur d'attrister ceux qui pleurent
Qu'il vient simplement, mon Bonheur !
L'heure n'est pas venue encore,
Déjà son infini sourire
Est sur mes lèvres ; dans mon coeur,
Déjà repose sa lumière.

Comme il vient à travers la plaine,
Silencieux, dans le matin ;
Il embaume l'air qui l'amène,
Il foule les fleurs du jardin ;
Il entre avec leur jeune haleine,
Et tout le soleil en est plein.

Mon Bonheur chantant au milieu
Des roses et des lys s'avance ;
Mon âme le cherchait au lieu
De se fleurir pour sa naissance,
Puisque pour l'entendre je n'eus
Qu'à l'écouter dans le silence,
Pour le voir qu'à baisser les yeux.
magda
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Poésie:Charles VAN LERBERGHEp - Page 2 Empty Quand vient le soir

Message par magda Mer 21 Avr - 20:19


  • Charles VAN LERBERGHE (1861-1907)

Quand vient le soir



Quand vient le soir,
Des cygnes noirs,
Ou des fées sombres,
Sortent des fleurs, des choses, de nous
Ce sont nos ombres.

Elles avancent ; le jour recule.
Elles vont dans le crépuscule,
D'un mouvement glissant et lent.
Elles s'assemblent, elles s'appellent,
Se cherchent sans bruit,
Et toutes ensemble,
De leurs petites ailes,
Font la grande nuit.

Mais l'Aube dans l'eau
S'éveille et prend son grand flambeau.
Puis elle monte,
En rêve monte, et peu à peu,
Sur les ondes elle élève
Sa tête blonde,
Et ses yeux bleus.

Aussitôt, en fuite furtive,
Les ombres s'esquivent,
On ne sait où.
Est-ce dans l'eau ? Est-ce sous terre ?
Dans une fleur ? Dans une pierre ?
Est-ce dans nous ?
On ne sait pas. Leurs ailes closes
Enfin reposent.
Et c'est matin.
magda
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Poésie:Charles VAN LERBERGHEp - Page 2 Empty Regarde au fond de nous : nous sommes l'Emeraude

Message par magda Mer 21 Avr - 20:20


  • Charles VAN LERBERGHE (1861-1907)

Regarde au fond de nous : nous sommes l'Emeraude



Regarde au fond de nous : nous sommes l'Emeraude
Eternelle, et feuillue, et qui semble une mer,
Où rôdent des parfums à travers la nuit chaude,
Où circule le flot des grands anges de l'air.

Nous sommes la forêt énorme et murmurante,
Pleine d'ombre éblouie et de sombre splendeur,
Qui respire et qui vit, où mille oiseaux d'or chantent,
Et dont la cime éclate en écumes de fleurs.

Depuis le premier souffle et l'aurore première,
D'un effort inlassable et d'un désir sans fin,
Ensemble, nous montons des antres de la terre,
Vers ce but merveilleux que toi seule as atteint.

Ensemble, nous sa voix, nous son âme profonde,
Dans ce feuillage immense, à jamais reverdi,
Nous avons abrité tous les rêves du monde,
Et c'est dans le soleil que nous avons grandi.
magda
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Poésie:Charles VAN LERBERGHEp - Page 2 Empty Roses ardentes

Message par magda Mer 21 Avr - 20:21


  • Charles VAN LERBERGHE (1861-1907)

Roses ardentes



Roses ardentes
Dans l'immobile nuit,
C'est en vous que je chante,
Et que je suis.

En vous, étincelles,
A la cime des bois,
Que je suis éternelle,
Et que je vois.

Ô mer profonde,
C'est en toi que mon sang
Renaît vague blonde,
En flot dansant.

Et c'est en toi, force suprême,
Soleil radieux,
Que mon âme elle-même
Atteint son dieu !
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Poésie:Charles VAN LERBERGHEp - Page 2 Empty Si tu veux les voir, m'a dit une Fée

Message par magda Mer 21 Avr - 20:21


  • Charles VAN LERBERGHE (1861-1907)

Si tu veux les voir, m'a dit une Fée


Si tu veux les voir, m'a dit une Fée,
Glisse un soir, comme moi,
Sous les saules,
Et regarde, entre tes doigts,
Par-dessus ton épaule.

Elles appuient sur les eaux bleues
Leurs frêles corolles,
Et leurs larges feuilles,
Et elles jouent, entre les joncs,
A des jeux d'ombre et de rayons.

Retiens ton souffle, approche en silence,
Regarde : mais sache,
Sous chaque fleur blanche,
Voir une fille qui se cach
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Poésie:Charles VAN LERBERGHEp - Page 2 Empty Songe

Message par magda Mer 21 Avr - 20:22


  • Charles VAN LERBERGHE (1861-1907)

Songe


Sur mes seins, mes mains endormies,
Lasses des jeux et des fuseaux,
Mes blanches mains, mes mains amies
Semblent dormir au fond des eaux.

Loin des peines tristes et vaines,
En ce trône de ma beauté,
Calmes, lentes et frêles reines,
Mes mains songent de royauté.

Et seule dans mes tresses blondes,
Et mes yeux clos comme jadis,
Je suis l'enfant qui tient des mondes,
Et la vierge qui tient des lys.

Sur mes seins, mes mains endormies,
Lasses des jeux et des fuseaux,
Mes blanches mains, mes mains amies
Semblent dormir au fond des eaux
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Poésie:Charles VAN LERBERGHEp - Page 2 Empty Un silence se fit dans le déclin du jour

Message par magda Mer 21 Avr - 20:23


  • Charles VAN LERBERGHE (1861-1907)

Un silence se fit dans le déclin du jour



Un silence se fit dans le déclin du jour.
Une plainte expira, puis un soupir d'amour.
Puis une pomme chut, une autre encore, et d'autres,
Dans l'herbe haute et chaude et l'ombre d'émeraude.

Le soleil descendit de rameaux en rameaux ;
On entendit chanter un invisible oiseau.
Une senteur de fleurs molles et défaillantes
Sur la terre glissa comme une vague lente.

Et pour mieux enchanter celle qui vient, les yeux
Baissés, et comme en songe, et le cour oublieux,
Par les troubles sentiers de ces jardins magiques,

Le soir voluptueux, dans les airs attiédis,
De ses subtiles mains complices étendit
L'insidieux filet des étoiles obliques.
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Poésie:Charles VAN LERBERGHEp - Page 2 Empty Une aube pâle emplit le ciel triste

Message par magda Mer 21 Avr - 20:23


  • Charles VAN LERBERGHE (1861-1907)

Une aube pâle emplit le ciel triste



Une aube pâle emplit le ciel triste ; le Rêve,
Comme un grand voile d'or, de la terre se lève.

Avec l'âme des roses d'hier,
Lentement montent dans les airs
Comme des ailes étendues,
Comme des pieds nus et très doux,
Qui se séparent de la terre,
Dans le grand silence à genoux.

L'âme chantante d'Ève expire,
Elle s'éteint dans la clarté ;
Elle retourne en un sourire
A l'univers qu'elle a chanté.

Elle redevient l'âme obscure
Qui rêve, la voix qui murmure,
Le frisson des choses, le souffle flottant
Sur les eaux et sur les plaines,
Parmi les roses, et dans l'haleine
Divine du printemps.

En de vagues accords où se mêlent
Des battements d'ailes,
Des sons d'étoiles,
Des chutes de fleurs,
En l'universelle rumeur
Elle se fond, doucement, et s'achève,
La chanson d'Ève.
magda
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Poésie:Charles VAN LERBERGHEp - Page 2 Empty Veilles-tu, ma senteur de soleil

Message par magda Mer 21 Avr - 20:24


  • Charles VAN LERBERGHE (1861-1907)

Veilles-tu, ma senteur de soleil



Veilles-tu, ma senteur de soleil,
Mon arôme d'abeilles blondes,
Flottes-tu sur le monde,
Mon doux parfum de miel ?

La nuit, lorsque mes pas
Dans le silence rôdent,
M'annonces-tu, senteur de mes lilas,
Et de mes roses chaudes ?

Suis-je comme une grappe de fruits
Cachés dans les feuilles,
Et que rien ne décèle,
Mais qu'on odore dans la nuit ?

Sait-il, à cette heure,
Que j'entr'ouvre ma chevelure,
Et qu'elle respire ;
Le sent-il sur la terre ?

Sent-il que j'étends les bras,
Et que des lys de mes vallées
Ma voix qu'il n'entend pas
Est embaumée ?
magda
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Poésie:Charles VAN LERBERGHEp - Page 2 Empty Vers le soleil s'en vont ensemble

Message par magda Mer 21 Avr - 20:25


  • Charles VAN LERBERGHE (1861-1907)

Vers le soleil s'en vont ensemble



Vers le soleil s'en vont ensemble
Mes pensées, divines soeurs.
Elles chantent ; l'air pâle en tremble
Comme s'il y tombait des fleurs.

Une s'attarde la dernière,
Tristement, au bord du chemin
D'où monte l'âme du matin
Et la rosée à la lumière.

Celle-là qui s'évanouit,
Au fond de ses larmes mortelles,
Ne chante pas, mais c'est par elles
Que le soleil l'attire à lui.
magda
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