Poèmes:Jean Moréas
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Poèmes:Jean Moréas
Jean Moréas
Jean Moréas est né à Athènes le 15 avril 1856 et mort à Saint-Mandé le
30 avril 1910, Jean Moréas est un poète symboliste grec d'expression
française.
Jean Moréas est né à Athènes le 15 avril 1856 et mort à Saint-Mandé le
30 avril 1910, Jean Moréas est un poète symboliste grec d'expression
française.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Un troupeau
Un troupeau gracieux de jeunes courtisanes
S'ébat et rit dans la forêt de mon âme.
Un bûcheron taciturne et fou frappe
De sa cognée dans la forêt de mon âme.
Mais n'ai-je pas fait chanter sous mes doigts
(Bûcheron, frappe !) la lyre torse trois fois ?
(Bûcheron, frappe !) n'est-elle pas, mon âme,
Comme un qui presse de rapides coursiers ?
S'ébat et rit dans la forêt de mon âme.
Un bûcheron taciturne et fou frappe
De sa cognée dans la forêt de mon âme.
Mais n'ai-je pas fait chanter sous mes doigts
(Bûcheron, frappe !) la lyre torse trois fois ?
(Bûcheron, frappe !) n'est-elle pas, mon âme,
Comme un qui presse de rapides coursiers ?
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Passe temps
Blanc satin neuf, oeuf de couvée fraîche,
Neige qui ne fond,
Que vos tétins, l'un à l'autre revêche,
Si tant clairs ne sont.
Chapelets de fine émeraude, ophites,
Ambre coscoté,
Semblables aux yeux dont soulas me fîtes,
Onques n'ont été.
Votre crêpe chef le soleil efface,
Et votre couleur
Fait se dépiter la cerise, et passe
La rose en sa fleur.
Joncade, coings farcis de frite crème,
Pâté, tarte (ô vous ! ),
Que vos gras baisers, voire de carême,
Ne sont pas plus doux.
Neige qui ne fond,
Que vos tétins, l'un à l'autre revêche,
Si tant clairs ne sont.
Chapelets de fine émeraude, ophites,
Ambre coscoté,
Semblables aux yeux dont soulas me fîtes,
Onques n'ont été.
Votre crêpe chef le soleil efface,
Et votre couleur
Fait se dépiter la cerise, et passe
La rose en sa fleur.
Joncade, coings farcis de frite crème,
Pâté, tarte (ô vous ! ),
Que vos gras baisers, voire de carême,
Ne sont pas plus doux.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
le judicieux conseil
Pourquoi cette rage,
Ô ma chair, tu ne rêves
Que de carnage,
De baisers !
Mon âme te regarde,
En tes joutes, hagarde :
Mon âme ne veut pas
De ces folâtres pas.
Aussi, parmi cette flamme,
Que venez-vous faire,
Ô mon âme !
Ah, laissez
Vos bouquets d'ancolie,
Et faites de façon
Que l'on vous oublie.
Ô ma chair, tu ne rêves
Que de carnage,
De baisers !
Mon âme te regarde,
En tes joutes, hagarde :
Mon âme ne veut pas
De ces folâtres pas.
Aussi, parmi cette flamme,
Que venez-vous faire,
Ô mon âme !
Ah, laissez
Vos bouquets d'ancolie,
Et faites de façon
Que l'on vous oublie.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
L'investiture
Nous longerons la grille du parc,
A l'heure où la Grande Ourse décline ;
Et tu porteras - car je le veux -
Parmi les bandeaux de tes cheveux
La fleur nommée asphodèle.
Tes yeux regarderont mes yeux ;
A l'heure où la grande Ourse décline. -
Et mes yeux auront la couleur
De la fleur nommée asphodèle.
Tes yeux regarderont mes yeux,
Et vacillera tout ton être,
Comme le mythique rocher
Vacillait, dit-on, au toucher
De la fleur nommée asphodèle.
A l'heure où la Grande Ourse décline ;
Et tu porteras - car je le veux -
Parmi les bandeaux de tes cheveux
La fleur nommée asphodèle.
Tes yeux regarderont mes yeux ;
A l'heure où la grande Ourse décline. -
Et mes yeux auront la couleur
De la fleur nommée asphodèle.
Tes yeux regarderont mes yeux,
Et vacillera tout ton être,
Comme le mythique rocher
Vacillait, dit-on, au toucher
De la fleur nommée asphodèle.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Je naquis au bord d'une mer
Je naquis au bord d'une mer dont la couleur passe
En douceur le saphir oriental. Des lys
Y poussent dans le sable, ah, n'est-ce ta face
Triste, les pâles lys de la mer natale ;
N'est-ce ton corps délié, la tige allongée
Des lys de la mer natale !
Ô amour, tu n'eusses souffert qu'un désir joyeux
Nous gouvernât; ah, n'est-ce tes yeux,
Le tremblement de la mer natale !
En douceur le saphir oriental. Des lys
Y poussent dans le sable, ah, n'est-ce ta face
Triste, les pâles lys de la mer natale ;
N'est-ce ton corps délié, la tige allongée
Des lys de la mer natale !
Ô amour, tu n'eusses souffert qu'un désir joyeux
Nous gouvernât; ah, n'est-ce tes yeux,
Le tremblement de la mer natale !
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
choeur
Hors des cercles que de ton regard tu surplombes,
Démon concept, tu t'ériges et tu suspends
Les males heures à ta robe, dont les pans
Errent au prime ciel comme un vol de colombes.
Toi, pour qui sur l'autel fument en hécatombes
Les lourds désirs plus cornus que des égipans,
Electuaire sûr aux bouches des serpents,
Et rite apotropée à la fureur des trombes ;
Toi, sistre et plectre d'or, et médiation,
Et seul arbre debout dans l'aride vallée,
Ô démon, prends pitié de ma contrition ;
Eblouis-moi de ta tiare constellée,
Et porte en mon esprit la résignation,
Et la sérénité en mon âme troublée.
Démon concept, tu t'ériges et tu suspends
Les males heures à ta robe, dont les pans
Errent au prime ciel comme un vol de colombes.
Toi, pour qui sur l'autel fument en hécatombes
Les lourds désirs plus cornus que des égipans,
Electuaire sûr aux bouches des serpents,
Et rite apotropée à la fureur des trombes ;
Toi, sistre et plectre d'or, et médiation,
Et seul arbre debout dans l'aride vallée,
Ô démon, prends pitié de ma contrition ;
Eblouis-moi de ta tiare constellée,
Et porte en mon esprit la résignation,
Et la sérénité en mon âme troublée.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
chanson
Vous, avec vos yeux, avec tes yeux,
Dans la bastille que tu hantes !
Celui qui dormait s'est éveillé
Au tocsin des heures beuglantes.
Il prendra sans doute
Son bâton de route
Dans ses mains aux paumes sanglantes.
Il ira, du tournoi au combat,
À la défaite réciproque ;
Qu'il fende heaumes beaux et si clairs,
Son pennon, qu'il ventèle, est loque !
Le haubert qui lace
Sa poitrine lasse,
Si léger ! il fait qu'il suffoque.
Ah, que de tes jeux, que de tes pleurs
Aux rémissions tu l'exhortes,
Ah laisse ! tout l'orage a passé
Sur les lys, sur les roses fortes.
Comme un feu de flamme
Ton âme et son âme,
Toutes deux vos âmes sont mortes.
Dans la bastille que tu hantes !
Celui qui dormait s'est éveillé
Au tocsin des heures beuglantes.
Il prendra sans doute
Son bâton de route
Dans ses mains aux paumes sanglantes.
Il ira, du tournoi au combat,
À la défaite réciproque ;
Qu'il fende heaumes beaux et si clairs,
Son pennon, qu'il ventèle, est loque !
Le haubert qui lace
Sa poitrine lasse,
Si léger ! il fait qu'il suffoque.
Ah, que de tes jeux, que de tes pleurs
Aux rémissions tu l'exhortes,
Ah laisse ! tout l'orage a passé
Sur les lys, sur les roses fortes.
Comme un feu de flamme
Ton âme et son âme,
Toutes deux vos âmes sont mortes.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Téthys qui m'as vu naître
Téthys qui m'as vu naître, ô Méditerranée !
Quinze fois le Taureau nous ramena l'année,
Depuis que, par ton zèle exilé de ton sein,
Ton aimable couleur à mes yeux fut ravie.
Certes, mon âme est forte et brave est mon dessein,
Et rapide est mon soc dans la trace suivie :
Et jà ma bouche a su entonner l'aquilon
Avecque l'Euménis, dans l'airain d'Apollon,
Car, enfant, j'ai mâché, d'une fureur avide,
Le rameau Pénéan, de tes embruns humide.
Mais du fils d'Oïlée ou d'Hector la valeur
Un instant elle fault : et parfois mon courage
(Toujours la pique au poing !) médite la douceur
Que je m'accoude un soir pleurant sur ton rivage
Tandis que, sur tes flots où Diane a versé
La stérile lueur de son flambeau glacé,
La plainte de l'alcyon ne cesse de s'accroître.
Quinze fois le Taureau nous ramena l'année,
Depuis que, par ton zèle exilé de ton sein,
Ton aimable couleur à mes yeux fut ravie.
Certes, mon âme est forte et brave est mon dessein,
Et rapide est mon soc dans la trace suivie :
Et jà ma bouche a su entonner l'aquilon
Avecque l'Euménis, dans l'airain d'Apollon,
Car, enfant, j'ai mâché, d'une fureur avide,
Le rameau Pénéan, de tes embruns humide.
Mais du fils d'Oïlée ou d'Hector la valeur
Un instant elle fault : et parfois mon courage
(Toujours la pique au poing !) médite la douceur
Que je m'accoude un soir pleurant sur ton rivage
Tandis que, sur tes flots où Diane a versé
La stérile lueur de son flambeau glacé,
La plainte de l'alcyon ne cesse de s'accroître.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Soeur de Phébus charmante...
Soeur de Phébus charmante,
Qui veilles sur les flots, je pleure et je lamente,
Et je me suis meurtri avec mes propres traits.
Qu'avais-je à m'enquérir d'Eros, fils de la terre !
Eros, fils de Vénus, me possède à jamais.
Guidant ta course solitaire,
Lune, tu compatis à mon triste souci.
Ô Lune, je le sais, non, tu n'as pas, vénale,
A Pan barbu livré ta couche virginale,
Mais les feux doux-amers te renflammant aussi
Par les yeux d'un berger dans sa jeunesse tendre,
Sur le mont carien tu as voulu descendre.
De ta douce lueur, ô Phébé, favorise
Ma plaintive chanson qu'emporte au loin la brise,
Et fais que mes soupirs, de l'écho répétés,
Étonnent la frayeur des antres redoutés.
Qui veilles sur les flots, je pleure et je lamente,
Et je me suis meurtri avec mes propres traits.
Qu'avais-je à m'enquérir d'Eros, fils de la terre !
Eros, fils de Vénus, me possède à jamais.
Guidant ta course solitaire,
Lune, tu compatis à mon triste souci.
Ô Lune, je le sais, non, tu n'as pas, vénale,
A Pan barbu livré ta couche virginale,
Mais les feux doux-amers te renflammant aussi
Par les yeux d'un berger dans sa jeunesse tendre,
Sur le mont carien tu as voulu descendre.
De ta douce lueur, ô Phébé, favorise
Ma plaintive chanson qu'emporte au loin la brise,
Et fais que mes soupirs, de l'écho répétés,
Étonnent la frayeur des antres redoutés.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
L'eau qui jaillit
L'eau qui jaillit de ce double rocher
Remplit ce long bassin d'une onde trépillante ;
Les frênes, les ormeaux, où viennent se percher
Linottes et serins,
Lui font une voûte ondoyante
Qui garde mieux qu'un toit
De tuiles, lorsque ainsi Sirius pique droit.
Viens goûter la fraîcheur de cette onde secrète,
Ô chère Enone, jette
Et tissus et bandeaux, ton esprit gracieux
Cache à mes yeux
De voile plus épais
Tes corporels attraits.
Enone, vous fuyez ! ô tourment, ô douleur,
Ô malheureuse flamme !
Ô couverte pensée, trop perfide oiseleur
De mon âme !
Remplit ce long bassin d'une onde trépillante ;
Les frênes, les ormeaux, où viennent se percher
Linottes et serins,
Lui font une voûte ondoyante
Qui garde mieux qu'un toit
De tuiles, lorsque ainsi Sirius pique droit.
Viens goûter la fraîcheur de cette onde secrète,
Ô chère Enone, jette
Et tissus et bandeaux, ton esprit gracieux
Cache à mes yeux
De voile plus épais
Tes corporels attraits.
Enone, vous fuyez ! ô tourment, ô douleur,
Ô malheureuse flamme !
Ô couverte pensée, trop perfide oiseleur
De mon âme !
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Automne
Hier j'ai rencontré dans un sentier du bois
Où j'aime de ma peine à rêver quelquefois,
Trois satyres amis ; l'un une outre portait
Et pourtant sautelait, le second secouait
Un bâton d'olivier, contrefaisant Hercule.
Sur les arbres dénus, car Automne leur chef
A terre a répandu, tombait le crépuscule.
Le troisième satyre, assis sur un coupeau,
De sa bouche approcha son rustique pipeau,
Fit tant jouer ses doigts qu'il en sortit un son
Et menu et enflé, frénétique et plaisant :
Lors ses deux compagnons, délivres se faisant,
De l'outre le premier et l'autre du bâton,
Dansèrent, et j'ai vu leurs pieds aux jambes tortes,
Qui, alternés, faisaient voler les feuilles mortes.
Où j'aime de ma peine à rêver quelquefois,
Trois satyres amis ; l'un une outre portait
Et pourtant sautelait, le second secouait
Un bâton d'olivier, contrefaisant Hercule.
Sur les arbres dénus, car Automne leur chef
A terre a répandu, tombait le crépuscule.
Le troisième satyre, assis sur un coupeau,
De sa bouche approcha son rustique pipeau,
Fit tant jouer ses doigts qu'il en sortit un son
Et menu et enflé, frénétique et plaisant :
Lors ses deux compagnons, délivres se faisant,
De l'outre le premier et l'autre du bâton,
Dansèrent, et j'ai vu leurs pieds aux jambes tortes,
Qui, alternés, faisaient voler les feuilles mortes.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Autrefois je tirais
Autrefois je tirais de mes flûtes légères
Des fredons variés qui plaisaient aux bergères
Et rendaient attentifs celui qui dans la mer
Jette ses lourds filets et celui qui en l'air
Dresse un piège invisible et ceux qui d'aiguillons
Poussent parmi les champs les boeufs creuse-sillons.
Priape même, alors, sur le seuil d'un verger,
En bois dur figuré, semblait m'encourager.
Ma flûte ne sait plus, hélas ! me réjouir,
Mon coeur est travaillé de crainte et de désir.
Adieu, roseaux amis que savait pertuiser,
Pour être les premiers, ma main ! je veux creuser
La tige du lotus ; s'il est vrai que sa fleur,
En apaisant la faim, apaise la douleur
Et fait à l'homme errant sur Neptune écumeux
Oublier sa patrie et ses antiques dieux ;
Lorsque j'y soufflerai, avecque mon haleine
Peut-être envolera ma peine.
Des fredons variés qui plaisaient aux bergères
Et rendaient attentifs celui qui dans la mer
Jette ses lourds filets et celui qui en l'air
Dresse un piège invisible et ceux qui d'aiguillons
Poussent parmi les champs les boeufs creuse-sillons.
Priape même, alors, sur le seuil d'un verger,
En bois dur figuré, semblait m'encourager.
Ma flûte ne sait plus, hélas ! me réjouir,
Mon coeur est travaillé de crainte et de désir.
Adieu, roseaux amis que savait pertuiser,
Pour être les premiers, ma main ! je veux creuser
La tige du lotus ; s'il est vrai que sa fleur,
En apaisant la faim, apaise la douleur
Et fait à l'homme errant sur Neptune écumeux
Oublier sa patrie et ses antiques dieux ;
Lorsque j'y soufflerai, avecque mon haleine
Peut-être envolera ma peine.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Etre serein
ainsi qu' un roc inaccessible,
Sans souci de chercher l' oubli de ses pensées ;
L' âme close aux sanglots des lyres cadencées,
Aux rêves hasardeux ne pas servir de cible.
Aux ors incandescents des trésors des Palmyres,
Aux perles des Ophirs-aveugles ses prunelles ;
La vertèbre rétive aux visions charnelles
Eparses dans l' odeur énervante des myrrhes.
Le temps pétrifié sur les feuillets du livre ;
Le ciel du coeur uni comme un métal ; sans rides,
O sensibilité, tes surfaces virides ;
L' aube pareille au crépuscule : ô ne pas vivre
Sans souci de chercher l' oubli de ses pensées ;
L' âme close aux sanglots des lyres cadencées,
Aux rêves hasardeux ne pas servir de cible.
Aux ors incandescents des trésors des Palmyres,
Aux perles des Ophirs-aveugles ses prunelles ;
La vertèbre rétive aux visions charnelles
Eparses dans l' odeur énervante des myrrhes.
Le temps pétrifié sur les feuillets du livre ;
Le ciel du coeur uni comme un métal ; sans rides,
O sensibilité, tes surfaces virides ;
L' aube pareille au crépuscule : ô ne pas vivre
Nadej-isis- Nombre de messages : 958
Date d'inscription : 15/03/2010
Dans la basilique
Dans la basilique où les pâles cierges
Font briller les ors du grand ostensoir,
Sur les feuillets des missels à fermoir
Courent les doigts fins des pudiques vierges.
Elle t' attendait, la vierge aux yeux bleus,
Mais tu n' as pas su lire dans ses yeux-
Dans la basilique, aux clartés des cierges.
Font briller les ors du grand ostensoir,
Sur les feuillets des missels à fermoir
Courent les doigts fins des pudiques vierges.
Elle t' attendait, la vierge aux yeux bleus,
Mais tu n' as pas su lire dans ses yeux-
Dans la basilique, aux clartés des cierges.
julien- Nombre de messages : 1159
Date d'inscription : 24/02/2010
Dans la basilique2
Dans la chambre rose où les lilas blancs
Mêlaient leurs parfums aux tiédeurs des bûches,
Cette présidente en peignoir à ruches,
Quand elle jouait avec ses perruches,
Sangdieu ! Qu' elle avait des regards troublants !
Tu n' as pas cueilli les beaux lilas blancs,
Tu n' as pas cherché les secrets troublants
Du peignoir à traîne avecque des ruches,
Dans la chambre rose où les lilas blancs
Mêlaient leurs parfums aux tiédeurs des bûches.
Mêlaient leurs parfums aux tiédeurs des bûches,
Cette présidente en peignoir à ruches,
Quand elle jouait avec ses perruches,
Sangdieu ! Qu' elle avait des regards troublants !
Tu n' as pas cueilli les beaux lilas blancs,
Tu n' as pas cherché les secrets troublants
Du peignoir à traîne avecque des ruches,
Dans la chambre rose où les lilas blancs
Mêlaient leurs parfums aux tiédeurs des bûches.
julien- Nombre de messages : 1159
Date d'inscription : 24/02/2010
La Carmencita
La Carmencita
Pauvre enfant, tes prunelles vierges,
Malgré leur feu diamanté,
Dans mon coeur, temple dévasté,
Ne rallumeraient pas les cierges.
Pauvre enfant, les sons de ta voix
Telles les harpes séraphiques-
De mes souvenirs maléfiques
Ne couvriraient pas les abois.
Pauvre enfant, de tes lèvres vaines,
La miraculeuse liqueur
N' adoucirait pas la rancoeur
Qui tarit la vie en mes veines.
Pareil au climat meurtrier
Déserté de toute colombe,
Et pareil à la triste tombe,
Où l' on ne vient jamais prier,
O la trop tard-au cours du fleuve
Inéluctable, je m' en vais,
Ayant au gré des vents mauvais
Effeuillé ma couronne neuve.
Pauvre enfant, tes prunelles vierges,
Malgré leur feu diamanté,
Dans mon coeur, temple dévasté,
Ne rallumeraient pas les cierges.
Pauvre enfant, les sons de ta voix
Telles les harpes séraphiques-
De mes souvenirs maléfiques
Ne couvriraient pas les abois.
Pauvre enfant, de tes lèvres vaines,
La miraculeuse liqueur
N' adoucirait pas la rancoeur
Qui tarit la vie en mes veines.
Pareil au climat meurtrier
Déserté de toute colombe,
Et pareil à la triste tombe,
Où l' on ne vient jamais prier,
O la trop tard-au cours du fleuve
Inéluctable, je m' en vais,
Ayant au gré des vents mauvais
Effeuillé ma couronne neuve.
julien- Nombre de messages : 1159
Date d'inscription : 24/02/2010
Les bonnes souvenances
Les bonnes souvenances
Irisant le ciel gris de nos mornes pensées,
Ravivant les soleils éteints des renouveaux,
Elles passent toujours au fond de nos cerveaux,
Un bon souris sur des lèvres jamais plissées.
Leur prunelle est l' aurore, et leur natte tressée
Est fulgurante ainsi que l' éclat des flambeaux.
Leur prunelle est la nuit, et, sur le cou massée,
Leur chevelure est bleue ainsi que les corbeaux.
Aux accords pénétrants d' anciennes ritournelles,
Elles bercent nos coeurs pleins d' ennui ; ce sont elles
Qui pansent doucement nos blessures mortelles,
Elles qui, sur nos cils, viendront sécher nos pleurs.
Et le temps, émondeur de beautés et de fleurs,
Met sur leur front vieilli de plus fraîches couleurs.
Irisant le ciel gris de nos mornes pensées,
Ravivant les soleils éteints des renouveaux,
Elles passent toujours au fond de nos cerveaux,
Un bon souris sur des lèvres jamais plissées.
Leur prunelle est l' aurore, et leur natte tressée
Est fulgurante ainsi que l' éclat des flambeaux.
Leur prunelle est la nuit, et, sur le cou massée,
Leur chevelure est bleue ainsi que les corbeaux.
Aux accords pénétrants d' anciennes ritournelles,
Elles bercent nos coeurs pleins d' ennui ; ce sont elles
Qui pansent doucement nos blessures mortelles,
Elles qui, sur nos cils, viendront sécher nos pleurs.
Et le temps, émondeur de beautés et de fleurs,
Met sur leur front vieilli de plus fraîches couleurs.
julien- Nombre de messages : 1159
Date d'inscription : 24/02/2010
Assez d'abstinence I
Assez d'abstinence I
Assez d' abstinences moroses :
De Schiraz effeuillons les roses
Au bord du lac sacré,
Et que pour moi l' amour ruisselle
De sa lèvre d' alme pucelle,
Plus doux qu' un vin sucré.
Assez d' abstinences moroses :
De Schiraz effeuillons les roses
Au bord du lac sacré,
Et que pour moi l' amour ruisselle
De sa lèvre d' alme pucelle,
Plus doux qu' un vin sucré.
julien- Nombre de messages : 1159
Date d'inscription : 24/02/2010
Assez d'abstinence II
Assez d'abstinence II
Assez de chrysolithe terne :
Que l' on me montre la caverne
Des kohinors-soleils,
Et des saphirs plus bleus que l' onde,
Et des clairs rubis de Golconde
Au sang des dieux pareils
Assez de chrysolithe terne :
Que l' on me montre la caverne
Des kohinors-soleils,
Et des saphirs plus bleus que l' onde,
Et des clairs rubis de Golconde
Au sang des dieux pareils
julien- Nombre de messages : 1159
Date d'inscription : 24/02/2010
Sensualité
N' écoute plus l' archet plaintif qui se lamente Comme un ramier mourant le long des boulingrins ; Ne tente plus l' essor des rêves pérégrins Traînant des ailes d' or dans l' argile infamante. Viens par ici : voici les féeriques décors, Dans du Sèvres les mets exquis dont tu te sèvres, Les coupes de Samos pour y tremper tes lèvres, Et les divans profonds pour reposer ton corps. Viens par ici : voici l' ardente érubescence Des cheveux roux piqués de fleurs et de béryls, Les étangs des yeux pers, et les roses avrils Des croupes, et les lis des seins frottés d' essence Viens humer le fumet-et mordre à pleines dents A la banalité suave de la vie, Et dormir le sommeil de la bête assouvie, Dédaigneux des splendeurs des songes transcendants. |
julien- Nombre de messages : 1159
Date d'inscription : 24/02/2010
Ariette
Tu me lias de tes mains blanches,
Tu me lias de tes mains fines,
Avec des chaînes de pervenches
Et des cordes de capucines.
Laisse tes mains blanches,
Tes mains fines,
M'enchaîner avec des pervenches
Et des capucines.
Tu me lias de tes mains fines,
Avec des chaînes de pervenches
Et des cordes de capucines.
Laisse tes mains blanches,
Tes mains fines,
M'enchaîner avec des pervenches
Et des capucines.
julien- Nombre de messages : 1159
Date d'inscription : 24/02/2010
Tes mains
Tes mains
N' écoute plus l' archet plaintif qui se lamente
Comme un ramier mourant le long des boulingrins
Ne tente plus l' essor des rêves pérégrins
Traînant des ailes d' or dans l' argile infamante.
Viens par ici : voici les féeriques décors,
Dans du Sèvres les mets exquis dont tu te sèvres,
Les coupes de Samos pour y tremper tes lèvres,
Et les divans profonds pour reposer ton corps.
Viens par ici : voici l' ardente érubescence
Des cheveux roux piqués de fleurs et de béryls,
Les étangs des yeux pers, et les roses avrils
Des croupes, et les lis des seins frottés d' essence
Viens humer le fumet et mordre à pleines dents
A la banalité suave de la vie,
Et dormir le sommeil de la bête assouvie,
Dédaigneux des splendeurs des songes transcendants.
N' écoute plus l' archet plaintif qui se lamente
Comme un ramier mourant le long des boulingrins
Ne tente plus l' essor des rêves pérégrins
Traînant des ailes d' or dans l' argile infamante.
Viens par ici : voici les féeriques décors,
Dans du Sèvres les mets exquis dont tu te sèvres,
Les coupes de Samos pour y tremper tes lèvres,
Et les divans profonds pour reposer ton corps.
Viens par ici : voici l' ardente érubescence
Des cheveux roux piqués de fleurs et de béryls,
Les étangs des yeux pers, et les roses avrils
Des croupes, et les lis des seins frottés d' essence
Viens humer le fumet et mordre à pleines dents
A la banalité suave de la vie,
Et dormir le sommeil de la bête assouvie,
Dédaigneux des splendeurs des songes transcendants.
julien- Nombre de messages : 1159
Date d'inscription : 24/02/2010
Mystiques
Mystiques
Mystiques sont, là-bas, les clairs de lune bleus :
O votre front poli nimbé de clair de lune !
Berceuse est la chanson des archipels houleux :
O vos cheveux errants aux brises de la dune !
Sous votre pied d' airain, Astarté, foulez-nous :
Voici le Koh-innor, les jades de Palmyre !
Etes-vous la Madone adorée à genoux ?
Mon âme montera comme un parfum de myrrhe !
Mystiques sont, là-bas, les clairs de lune bleus :
O votre front poli nimbé de clair de lune !
Berceuse est la chanson des archipels houleux :
O vos cheveux errants aux brises de la dune !
Sous votre pied d' airain, Astarté, foulez-nous :
Voici le Koh-innor, les jades de Palmyre !
Etes-vous la Madone adorée à genoux ?
Mon âme montera comme un parfum de myrrhe !
julien- Nombre de messages : 1159
Date d'inscription : 24/02/2010
Ottilie
Des lèvres de bacchide et des yeux de madone,
Des sourcils bifurqués où le diable a son pleige ;
Ses cheveux vaporeux que le peigne abandonne
Sont couronnés de fleurs plus froides que la neige.
Vient-elle de l' alcôve ou bien de l' ossuaire,
Lorsque ses mules d' or frôlent les dalles grises ?
Est-ce voile d' hymen ou funèbre suaire,
La gaze qui palpite aux vespérales brises ?
Autour du burg, la lune, aux nécromants fidèle,
Filtre en gouttes d' argent à travers les ramures.
Et l' on entend frémir, ainsi que des coups d' aile,
Des harpes, dans la salle où rêvent les armures.
Des sourcils bifurqués où le diable a son pleige ;
Ses cheveux vaporeux que le peigne abandonne
Sont couronnés de fleurs plus froides que la neige.
Vient-elle de l' alcôve ou bien de l' ossuaire,
Lorsque ses mules d' or frôlent les dalles grises ?
Est-ce voile d' hymen ou funèbre suaire,
La gaze qui palpite aux vespérales brises ?
Autour du burg, la lune, aux nécromants fidèle,
Filtre en gouttes d' argent à travers les ramures.
Et l' on entend frémir, ainsi que des coups d' aile,
Des harpes, dans la salle où rêvent les armures.
julien- Nombre de messages : 1159
Date d'inscription : 24/02/2010
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