Poèmes sur la lune
+8
chadiya madihi
marie la rebelle
magda
sandrine jillou
yassine
davidof
Rita-kazem
julien
12 participants
Page 1 sur 2
Page 1 sur 2 • 1, 2
Poèmes sur la lune
Ballade à la Lune C'était, dans la nuit brune, Sur le clocher jauni, La lune Comme un point sur un i. Lune, quel esprit sombre Promène au bout d'un fil, Dans l'ombre, Ta face et ton profil ? Es-tu l'œil du ciel borgne ? Quel chérubin cafard Nous lorgne Sous ton masque blafard ? N'es-tu rien qu'une boule, Qu'un grand faucheux bien gras Qui roule Sans pattes et sans bras ? Es-tu, je t'en soupçonne, Le vieux cadran de fer Qui sonne L'heure aux damnés d'enfer ? Sur ton front qui voyage, Ce soir ont-ils compté Quel âge A leur éternité ? Est-ce un ver qui te ronge Quand ton disque noirci S'allonge En croissant rétréci ? Qui t'avait éborgnée, L'autre nuit ? T'étais-tu Cognée A quelque arbre pointu ? Car tu vins, pâle et morne, Coller sur mes carreaux Ta corne A travers les barreaux. Va, lune moribonde, Le beau corps de Phébé La blonde Dans la mer est tombé. Tu n'en es que la face Et déjà, tout ridé, S'efface Ton front dépossédé… Lune, en notre mémoire, De tes belles amours L'histoire T'embellira toujours Et toujours rajeunie, Tu seras du passant Bénie, Pleine lune ou croissant. T'aimera le pilote, Dans son grand bâtiment Qui flotte Sous le clair firmament. Et la fillette preste Qui passe le buisson, Pied leste, En chantant sa chanson… Et qu'il vente ou qu'il neige, Moi-même, chaque soir, Que fais-je Venant ici m'asseoir ? Je viens voir à la brune, Sur le clocher jauni, La lune Comme un point sur un i. Alfred de Musset | |
julien- Nombre de messages : 1159
Date d'inscription : 24/02/2010
La lune blanche
La lune blanche Luit dans les bois; De chaque branche Part une voix Sous la ramée... O bien aimée. L'étang reflète Profond miroir, La silhouette Du saule noir Où le vent pleure... Rêvons, c'est l'heure. Un vaste et tendre Apaisement Semble descendre Du firmament Que l'astre irise... C'est l'heure exquise. Verlaine |
julien- Nombre de messages : 1159
Date d'inscription : 24/02/2010
Re: Poèmes sur la lune
Clair de
lune
Votre âme est un paysage
choisi
Que vont charmant masques
et bergamasques
Jouant du luth et dansant
et quasi
Tristes sous leurs déguisements fantasques.
Tout en chantant sur le
mode mineur
L'amour vainqueur et la
vie opportune
Ils n'ont pas l'air de croire à leur bonheur
Et leur chanson
se mêle au clair de lune,
Au calme clair de lune
triste et beau,
Qui fait rêver les
oiseaux dans les arbres
Et sangloter d'extase les jets d'eau,
Les grands
jets d'eau sveltes parmi les marbres.
Paul
Verlaine
lune
Votre âme est un paysage
choisi
Que vont charmant masques
et bergamasques
Jouant du luth et dansant
et quasi
Tristes sous leurs déguisements fantasques.
Tout en chantant sur le
mode mineur
L'amour vainqueur et la
vie opportune
Ils n'ont pas l'air de croire à leur bonheur
Et leur chanson
se mêle au clair de lune,
Au calme clair de lune
triste et beau,
Qui fait rêver les
oiseaux dans les arbres
Et sangloter d'extase les jets d'eau,
Les grands
jets d'eau sveltes parmi les marbres.
Paul
Verlaine
julien- Nombre de messages : 1159
Date d'inscription : 24/02/2010
Tristesses de la lune
Tristesses de la lune Ce soir, la lune rêve avec plus de paresse; Ainsi qu'une beauté, sur de nombreux coussins, Qui d'une main distraite et légère caresse Avant de s'endormir le contour de ses seins, Sur le dos satiné des molles avalanches, Mourante, elle se livre aux longues pâmoisons, Et promène ses yeux sur les visions blanches Qui montent dans l'azur comme des floraisons. Quand parfois sur ce globe, en sa langueur oisive, Elle laisse filer une larme furtive, Un poëte pieux, ennemi du sommeil, Dans le creux de sa main prend cette larme pâle, Aux reflets irisés comme un fragment d'opale, Et la met dans son cœur loin des yeux du soleil. Baudelaire |
julien- Nombre de messages : 1159
Date d'inscription : 24/02/2010
Il était une fois la lune
Il était une fois D'anciennes légendes nous racontent qu'un jour La déesse des songes pleura de bonheur Une larme glissa de ses yeux de velours Et fut emportée par des anges-créateurs Pour en faire un joyau ces faiseurs d'univers Sculptèrent cette perle ainsi la Lune est née Et chaque soir s'étend sur la voisine terre La divine lueur de la grâce beauté Agenouillé et humble j'ai levé les yeux Un intense moment d'adoration totale J'ai prié élevant mon âme vers les cieux Le monde se révèle à la lumière pâle De la magie lunaire ma muse adorée Ma plus fidèle amie ma plus fidèle alliée Thierry Lorho |
julien- Nombre de messages : 1159
Date d'inscription : 24/02/2010
Nouvelles de lune
Nouvelles de lune Qu'y a-t-il sur la lune ? Dis-le-moi, Mère-grand. Y trouve-t-on des prunes? Du chocolat fondant ? -Mon petit, dit Mamie, J'y vois plus comme avant, Mais je crois bien, pardi ! Qu'on y voit le Mont-Blanc... -Mais le Mont-Blanc, Mamie, C'est ici sur la terre ; Si la lune l'a pris, Dis-moi pour quoi c'est faire. -C'est pour voir sur la terre. | Si les enfants sont sages Si les oiseaux de l'air, Ne sont pas tous en cage. -Et qu'y a-t-il encore, Dis-le-moi, Mère-grand : Je vois des filets d'or Et des cailloux tout blancs. -C'est le Temple d'Angkor Et le Grésivaudan... -Y'a-t-il aussi des brunes Jolies comme maman, Y'en a-t-il sur la lune, Dis-le-moi, Mère-grand. | -Il y a plein de brunes Et des blondes aussi, Elles y font fortune Mais n'ont point de mari. Et des rousses, Mamie ? -Des rousses n'y a guère, La lune en est jalouse Elles vont à la guerre, Lustrent les réverbères Et tondent les pelouses. -Ah, je savais tout ça, Mamie, depuis longtemps : Armstrong me l'avait dit, Un soir en descendant. Jean Desmeuzes |
julien- Nombre de messages : 1159
Date d'inscription : 24/02/2010
Re: Poèmes sur la lune
la lune
Pier de Lune chante ici le mystère de
l'inconscient
avec sa
nostalgie du temps, ses rêves d'étoiles, ses
yeux
pleins d'océan, l'amour en
fuite derrière une fenêtre brouillée
d'amertume...
Ce ne sont pas des
rêves
dont j'écoute le
murmure
infime et lointain, ce sont des
souvenirs
: un beau
visage,
une scène de théâtre encadré
de
rideaux longs,
de longs
cheveux, les traits parfaits, un
paysage.
Xavier Bordes
Pier de Lune chante ici le mystère de
l'inconscient
avec sa
nostalgie du temps, ses rêves d'étoiles, ses
yeux
pleins d'océan, l'amour en
fuite derrière une fenêtre brouillée
d'amertume...
Ce ne sont pas des
rêves
dont j'écoute le
murmure
infime et lointain, ce sont des
souvenirs
: un beau
visage,
une scène de théâtre encadré
de
rideaux longs,
de longs
cheveux, les traits parfaits, un
paysage.
Xavier Bordes
julien- Nombre de messages : 1159
Date d'inscription : 24/02/2010
Re: Poèmes sur la lune
LUNE
La lune, aussi mystérieuse soit-elle,
la regarder me donne des ailes,
pourquoi fait-elle changer mon humeur,
peut-elle m’apporté le malheur ?
Vois, la lune te tend les bras,
elle est si belle et ne bouge pas.
Je me rappelle cette soirée,
des yeux on ne pouvait se quitter.
Tu me prend le bras,
regarde là !
Dans la lune, je nous vois
je te glisse un "je t’aime" rien qu’à toi.
Je repense à ce qu’on a vécu
nous rattrapons le temps perdu
car nous n’avons pas toujours
été ensemble réunis par notre amour.
Soudain tu aimerais te rapprocher,
la lune t’as trop fasciné,
tu fais un pas en avant,
je ne peux te rattraper à temps.
Ton corps sombre dans le noir
en pleurant j’essaie de te voir.
La lune semble nous regarder,
rit-elle en te voyant te noyer ?
La lune, aussi mystérieuse soit-elle,
la regarder me donne des ailes,
pourquoi fait-elle changer mon humeur,
peut-elle m’apporté le malheur ?
Vois, la lune te tend les bras,
elle est si belle et ne bouge pas.
Je me rappelle cette soirée,
des yeux on ne pouvait se quitter.
Tu me prend le bras,
regarde là !
Dans la lune, je nous vois
je te glisse un "je t’aime" rien qu’à toi.
Je repense à ce qu’on a vécu
nous rattrapons le temps perdu
car nous n’avons pas toujours
été ensemble réunis par notre amour.
Soudain tu aimerais te rapprocher,
la lune t’as trop fasciné,
tu fais un pas en avant,
je ne peux te rattraper à temps.
Ton corps sombre dans le noir
en pleurant j’essaie de te voir.
La lune semble nous regarder,
rit-elle en te voyant te noyer ?
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Poèmes sur la lune
AU NOM DE LA LUNE
J’irai heureuse et apeurée,
Dans cette plaine où tu devras reposer,
Puis, fou d’amour, nous irons danser,
Les mains jointes et les cœurs liés.
Et nous irons crier
Au clair de lune enragée...
Accompagnée de mille squelette,
Sur notre passage nous détruirons tout,
Imagine sur le sol toutes ces têtes,
Ce monde va mourir autour de nous.
Et nous irons tuer
Au clair de lune enragée...
Et, fatigués, sur l’asphalte on s’assiéra
Et la colère, enfin, retombera
« Pourquoi avons nous fait ça
C’était mon dernier jour, la dernière fois... »
Et ta tête doucement se figera
Une larme, un soupir, c’est finit pour toi...
Et j’irai te pleurer
Au clair de lune enragé...
J’irai heureuse et apeurée,
Dans cette plaine où tu devras reposer,
Puis, fou d’amour, nous irons danser,
Les mains jointes et les cœurs liés.
Et nous irons crier
Au clair de lune enragée...
Accompagnée de mille squelette,
Sur notre passage nous détruirons tout,
Imagine sur le sol toutes ces têtes,
Ce monde va mourir autour de nous.
Et nous irons tuer
Au clair de lune enragée...
Et, fatigués, sur l’asphalte on s’assiéra
Et la colère, enfin, retombera
« Pourquoi avons nous fait ça
C’était mon dernier jour, la dernière fois... »
Et ta tête doucement se figera
Une larme, un soupir, c’est finit pour toi...
Et j’irai te pleurer
Au clair de lune enragé...
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Poèmes sur la lune
La lune pleure et dans son coeur la folie
De reprendre sa vie changer ce pays en oubli
Quand elle s'endort elle rêve encore d'étrangers
Il est trop tard pour la juger
Elle est tombée dans le guêpier
Alors elle dit tout va bien
Elle n'a pas peur de s'enfoncer plus loin
Alors elle pleure et dans ses yeux
Une lueur plus brulante que le feu
Son passé un peu chambardé lui saute au nez
Elle ne peut même plus respirer
L'air qu'on lui a donné
Trois jours plus tard elle tient encore son ennui
Elle s'est cachée dedans sa voûte
Aux parois fatiguées
Alors elle dit tout va bien
Elle n'a pas peur de s'enfoncer plus loin
Alors elle pleure et dans ses yeux
Une lueur plus brulante que le feu
Plus le temps passe plus elle vieillit elle aussi
Sa vie se passe comme un glacier
Dont la fonte est précipitée
Alors elle dit tout va bien
Elle n'a pas peur de s'enfoncer plus loin
Alors elle pleure et dans ses yeux
Une lueur plus brulante que le feu
Alors elle dit tout va bien
Elle n'a pas peur de s'enfoncer plus loin
Alors elle pleure et dans ses yeux
Une lueur plus brulante que le feu
De reprendre sa vie changer ce pays en oubli
Quand elle s'endort elle rêve encore d'étrangers
Il est trop tard pour la juger
Elle est tombée dans le guêpier
Alors elle dit tout va bien
Elle n'a pas peur de s'enfoncer plus loin
Alors elle pleure et dans ses yeux
Une lueur plus brulante que le feu
Son passé un peu chambardé lui saute au nez
Elle ne peut même plus respirer
L'air qu'on lui a donné
Trois jours plus tard elle tient encore son ennui
Elle s'est cachée dedans sa voûte
Aux parois fatiguées
Alors elle dit tout va bien
Elle n'a pas peur de s'enfoncer plus loin
Alors elle pleure et dans ses yeux
Une lueur plus brulante que le feu
Plus le temps passe plus elle vieillit elle aussi
Sa vie se passe comme un glacier
Dont la fonte est précipitée
Alors elle dit tout va bien
Elle n'a pas peur de s'enfoncer plus loin
Alors elle pleure et dans ses yeux
Une lueur plus brulante que le feu
Alors elle dit tout va bien
Elle n'a pas peur de s'enfoncer plus loin
Alors elle pleure et dans ses yeux
Une lueur plus brulante que le feu
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Poèmes sur la lune
ET LA LUNE PLEURE AVEC MOI
La lune pleure avec moi.... Et moi, je pleure avec la Lune.
Mes appels au secours restent sans voix.
Les sables des Dunes et les bans de sable ne sont pour moi....
C'est alors que se dresse ma table et se gravent ces mots s'adressant à la lune....
En retour, je frissonne : ne me lâchez pas la main.
Et sillonne toute en lumière mon vague à l'âme....
Tout en regrettant le sort qui ne devait être le mien....
Où sillonne toute en lumière mon vague à l'âme....
Nait, alors, un concert céleste m'étant destiné.
Je vois les étoiles qui se cherchent une place....
Blessée, la Lune s'obstine pourtant je suis sa trace....
L'infini se contemple en silence, se taire pour ainsi s'évader....
En aucun cas, la Lune ne veut voir ta terre mourir.
Tu t'es confié un soir de pleine lune recouverte d'étoiles.
Et celles-ci, scintillantes, ont su t'écouter pour en finale,
Te vouer leur loi. Éloge divin pour réapprendre à sourire....
Ce n'est pas la lune qui te montrait son indifférence :
regarde bien, et tu constateras que l'emprise des saisons est seule responsable...
Et coupable de t'avoir briser les ailes, lorsque tu voulais, avec humilité
et contrarié par ton état de santé, témoigner le refus d'accepter d'en être condamné....
Tu es venu te plaindre un soir de pleine lune
où les étoiles scintillent, où s'offrent lueurs, joies et beautés
Te vouant amour et sympathie.... Et je n'en ris mais me souviens combien tu as pleuré.
qu'elles en retiennent une âme fiable, mais ô combien vulnérable....
Ô combien les astres sont précieux
Dans mon petit jardin pleurent mes souffrances
et mes douleurs pour en soulager mon désespoir et mon cœur....
Surpris par ces éloges, dois-je reprendre mon souffle
pour traduire les sentiments d'un écorché vif, car je me dois d'assumer ce tragique destin
Je me heurte souvent, lorsque surgissent de nouveaux obstacles.
Et je demeure enthousiaste car, pour survivre, me revient mon instinct....Alors, je m'en vois trembler car l'Amour est ma seule raison d'exister,
un désespoir déporté, me laissant pour empreinte le choix et le droit au BonheurLa lune pleure avec toi et les étoiles aussi....
Et sillonne dans le ciel le refrain de la joie....
La joie, afin que tu puisses comprendre les lois....
Accepter ces lois.... Puis la Lune, enfin t'embrasse et te sourit....
JACQUES DÉSIRÉ
La lune pleure avec moi.... Et moi, je pleure avec la Lune.
Mes appels au secours restent sans voix.
Les sables des Dunes et les bans de sable ne sont pour moi....
C'est alors que se dresse ma table et se gravent ces mots s'adressant à la lune....
En retour, je frissonne : ne me lâchez pas la main.
Et sillonne toute en lumière mon vague à l'âme....
Tout en regrettant le sort qui ne devait être le mien....
Où sillonne toute en lumière mon vague à l'âme....
Nait, alors, un concert céleste m'étant destiné.
Je vois les étoiles qui se cherchent une place....
Blessée, la Lune s'obstine pourtant je suis sa trace....
L'infini se contemple en silence, se taire pour ainsi s'évader....
En aucun cas, la Lune ne veut voir ta terre mourir.
Tu t'es confié un soir de pleine lune recouverte d'étoiles.
Et celles-ci, scintillantes, ont su t'écouter pour en finale,
Te vouer leur loi. Éloge divin pour réapprendre à sourire....
Ce n'est pas la lune qui te montrait son indifférence :
regarde bien, et tu constateras que l'emprise des saisons est seule responsable...
Et coupable de t'avoir briser les ailes, lorsque tu voulais, avec humilité
et contrarié par ton état de santé, témoigner le refus d'accepter d'en être condamné....
Tu es venu te plaindre un soir de pleine lune
où les étoiles scintillent, où s'offrent lueurs, joies et beautés
Te vouant amour et sympathie.... Et je n'en ris mais me souviens combien tu as pleuré.
qu'elles en retiennent une âme fiable, mais ô combien vulnérable....
Ô combien les astres sont précieux
Dans mon petit jardin pleurent mes souffrances
et mes douleurs pour en soulager mon désespoir et mon cœur....
Surpris par ces éloges, dois-je reprendre mon souffle
pour traduire les sentiments d'un écorché vif, car je me dois d'assumer ce tragique destin
Je me heurte souvent, lorsque surgissent de nouveaux obstacles.
Et je demeure enthousiaste car, pour survivre, me revient mon instinct....Alors, je m'en vois trembler car l'Amour est ma seule raison d'exister,
un désespoir déporté, me laissant pour empreinte le choix et le droit au BonheurLa lune pleure avec toi et les étoiles aussi....
Et sillonne dans le ciel le refrain de la joie....
La joie, afin que tu puisses comprendre les lois....
Accepter ces lois.... Puis la Lune, enfin t'embrasse et te sourit....
JACQUES DÉSIRÉ
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Poèmes sur la lune
Effet de lune
Sous la nue où le vent qui roule
Mugit comme un troupeau de boeufs,
Dans l'ombre la mer dresse en foule
Les cimes de ses flots bourbeux.
Tous les démons de l'Atlantique,
Cheveux épars et bras tordus,
Dansent un sabbat fantastique
Autour des marins éperdus.
Souffleurs, cachalots et baleines,
Mâchant l'écume, ivres de bruit,
Mêlent leurs bonds et leurs haleines
Aux convulsions de la nuit.
Assiégé d'écumes livides,
Le navire, sous ce fardeau,
S'enfonce aux solitudes vides,
Creusant du front les masses d'eau.
Il se cabre, tremble, s'incline,
S'enlève de l'Océan noir,
Et du sommet d'une colline
Tournoie au fond d'un entonnoir.
Et nul astre au ciel lourd ne flotte ;
Toujours un fracas rauque et dur
D'un souffle égal hurle et sanglote
Au travers de l'espace obscur.
Du côté vague où l'on gouverne,
Brusquement, voici qu'au regard
S'entr'ouvre une étroite caverne
Où palpite un reflet blafard.
Bientôt, du faîte de ce porche
Qui se hausse en s'élargissant,
On voit pendre, lugubre torche,
Une moitié de lune en sang.
Le vent furieux la travaille,
Et l'éparpille quelquefois
En rouges flammèches de paille
Contre les géantes parois ;
Mais, dans cet antre, à pleines voiles,
Le navire, hors de l'enfer,
S'élance au-devant des étoiles,
Couvert des baves de la mer.
Charles-Marie LECONTE DE LISLE
Sous la nue où le vent qui roule
Mugit comme un troupeau de boeufs,
Dans l'ombre la mer dresse en foule
Les cimes de ses flots bourbeux.
Tous les démons de l'Atlantique,
Cheveux épars et bras tordus,
Dansent un sabbat fantastique
Autour des marins éperdus.
Souffleurs, cachalots et baleines,
Mâchant l'écume, ivres de bruit,
Mêlent leurs bonds et leurs haleines
Aux convulsions de la nuit.
Assiégé d'écumes livides,
Le navire, sous ce fardeau,
S'enfonce aux solitudes vides,
Creusant du front les masses d'eau.
Il se cabre, tremble, s'incline,
S'enlève de l'Océan noir,
Et du sommet d'une colline
Tournoie au fond d'un entonnoir.
Et nul astre au ciel lourd ne flotte ;
Toujours un fracas rauque et dur
D'un souffle égal hurle et sanglote
Au travers de l'espace obscur.
Du côté vague où l'on gouverne,
Brusquement, voici qu'au regard
S'entr'ouvre une étroite caverne
Où palpite un reflet blafard.
Bientôt, du faîte de ce porche
Qui se hausse en s'élargissant,
On voit pendre, lugubre torche,
Une moitié de lune en sang.
Le vent furieux la travaille,
Et l'éparpille quelquefois
En rouges flammèches de paille
Contre les géantes parois ;
Mais, dans cet antre, à pleines voiles,
Le navire, hors de l'enfer,
S'élance au-devant des étoiles,
Couvert des baves de la mer.
Charles-Marie LECONTE DE LISLE
davidof- Nombre de messages : 2697
loisirs : pêche, voyage, music...
Date d'inscription : 21/05/2008
clair de lune1
Charles-Marie LECONTE DE LISLE
Les clairs de lune - I
C'est un monde difforme, abrupt, lourd et livide,
Le spectre monstrueux d'un univers détruit
Jeté comme une épave à l'Océan du vide,
Enfer pétrifié, sans flammes et sans bruit,
Flottant et tournoyant dans l'impassible nuit.
Autrefois, revêtu de sa grâce première,
Globe heureux d'où montait la rumeur des vivants,
Jeune, il a fait ailleurs sa route de lumière,
Avec ses eaux, ses bleus sommets, ses bois mouvants,
Sa robe de vapeurs mollement dénouées,
Ses millions d'oiseaux chantant par les nuées,
Dans la pourpre du ciel et sur l'aile des vents.
Loin des tièdes soleils, loin des nocturnes gloires,
À travers l'étendue il roule maintenant ;
Et voici qu'une mer d'ombre, par gerbes noires,
Contre les bords rongés du hideux continent
S'écrase, furieuse, et troue en bouillonnant
Le blême escarpement des rugueux promontoires.
Jusqu'au faîte des pics elle jaillit d'un bond,
Et, sur leurs escaliers versant ses cataractes,
Écume et rejaillit, hors des gouffres sans fond,
Dans l'espace aspergé de ténèbres compactes.
Et de ces blocs disjoints, de ces lugubres flots,
De cet écroulement horrible, morne, immense,
On n'entend rien sortir, ni clameurs ni sanglots
Le sinistre univers se dissout en silence.
Mais la Terre, plus bas, qui rêve et veille encor
Sous le pétillement des solitudes bleues,
Regarde en souriant, à des milliers de lieues,
La lune, dans l'air pur, tendre son grand arc d'or.
Les clairs de lune - I
C'est un monde difforme, abrupt, lourd et livide,
Le spectre monstrueux d'un univers détruit
Jeté comme une épave à l'Océan du vide,
Enfer pétrifié, sans flammes et sans bruit,
Flottant et tournoyant dans l'impassible nuit.
Autrefois, revêtu de sa grâce première,
Globe heureux d'où montait la rumeur des vivants,
Jeune, il a fait ailleurs sa route de lumière,
Avec ses eaux, ses bleus sommets, ses bois mouvants,
Sa robe de vapeurs mollement dénouées,
Ses millions d'oiseaux chantant par les nuées,
Dans la pourpre du ciel et sur l'aile des vents.
Loin des tièdes soleils, loin des nocturnes gloires,
À travers l'étendue il roule maintenant ;
Et voici qu'une mer d'ombre, par gerbes noires,
Contre les bords rongés du hideux continent
S'écrase, furieuse, et troue en bouillonnant
Le blême escarpement des rugueux promontoires.
Jusqu'au faîte des pics elle jaillit d'un bond,
Et, sur leurs escaliers versant ses cataractes,
Écume et rejaillit, hors des gouffres sans fond,
Dans l'espace aspergé de ténèbres compactes.
Et de ces blocs disjoints, de ces lugubres flots,
De cet écroulement horrible, morne, immense,
On n'entend rien sortir, ni clameurs ni sanglots
Le sinistre univers se dissout en silence.
Mais la Terre, plus bas, qui rêve et veille encor
Sous le pétillement des solitudes bleues,
Regarde en souriant, à des milliers de lieues,
La lune, dans l'air pur, tendre son grand arc d'or.
yassine- Nombre de messages : 713
Date d'inscription : 21/03/2010
clair de lune2
Les clairs de lune - II
Au plus creux des ravins emplis de blocs confus,
De flaques d'eau luisant par endroits sous les ombres,
La lune, d'un trait net, sculpte les lignes sombres
De vieux troncs d'arbres morts roides comme des fûts.
Dans les taillis baignés de violents aromes
Qu'une brume attiédie humecte de sueur,
Elle tombe, et blanchit de sa dure lueur
Le sentier des lions chasseurs de boeufs et d'hommes.
Un rauque grondement monte, roule et grandit.
Tout un monde effrayé rampe sous les arbustes ;
Une souple panthère arque ses reins robustes
Et de l'autre côté du ravin noir bondit.
Les fragments de bois sec craquent parmi les pierres ;
On entend approcher un souffle rude et sourd
Qui halète, et des pas légers près d'un pas lourd,
Des feux luisent au fond d'invisibles paupières.
Un vieux roi chevelu, maigre, marche en avant ;
Et, flairant la rumeur nocturne qui fourmille,
Le Col droit, l'oeil au guet, la farouche famille,
Lionne et lionceaux, suit, les mufles au vent.
Le père, de ses crins voilant sa tête affreuse,
Hume un parfum subtil dans l'herbe et les cailloux ;
Il hésite et repart, et sa queue au fouet roux
Par intervalles bat ses flancs que la faim creuse.
Hors du fourré, tous quatre, au faîte du coteau,
Aspirant dans l'air tiède une proie incertaine,
Un instant arrêtés, regardent par la plaine
Que la lune revêt de son blême manteau.
La mère et les enfants se couchent sur la ronce,
Et le roi de la nuit pousse un rugissement
Qui, d'échos en échos, mélancoliquement,
Comme un grave tonnerre, à l'horizon s'enfonce.
Au plus creux des ravins emplis de blocs confus,
De flaques d'eau luisant par endroits sous les ombres,
La lune, d'un trait net, sculpte les lignes sombres
De vieux troncs d'arbres morts roides comme des fûts.
Dans les taillis baignés de violents aromes
Qu'une brume attiédie humecte de sueur,
Elle tombe, et blanchit de sa dure lueur
Le sentier des lions chasseurs de boeufs et d'hommes.
Un rauque grondement monte, roule et grandit.
Tout un monde effrayé rampe sous les arbustes ;
Une souple panthère arque ses reins robustes
Et de l'autre côté du ravin noir bondit.
Les fragments de bois sec craquent parmi les pierres ;
On entend approcher un souffle rude et sourd
Qui halète, et des pas légers près d'un pas lourd,
Des feux luisent au fond d'invisibles paupières.
Un vieux roi chevelu, maigre, marche en avant ;
Et, flairant la rumeur nocturne qui fourmille,
Le Col droit, l'oeil au guet, la farouche famille,
Lionne et lionceaux, suit, les mufles au vent.
Le père, de ses crins voilant sa tête affreuse,
Hume un parfum subtil dans l'herbe et les cailloux ;
Il hésite et repart, et sa queue au fouet roux
Par intervalles bat ses flancs que la faim creuse.
Hors du fourré, tous quatre, au faîte du coteau,
Aspirant dans l'air tiède une proie incertaine,
Un instant arrêtés, regardent par la plaine
Que la lune revêt de son blême manteau.
La mère et les enfants se couchent sur la ronce,
Et le roi de la nuit pousse un rugissement
Qui, d'échos en échos, mélancoliquement,
Comme un grave tonnerre, à l'horizon s'enfonce.
yassine- Nombre de messages : 713
Date d'inscription : 21/03/2010
clair de lune3
Les clairs de lune - III
La mer est grise, calme, immense,
L'oeil vainement en fait le tour.
Rien ne finit, rien ne commence
Ce n'est ni la nuit, ni le jour.
Point de lame à frange d'écume,
Point d'étoiles au fond de l'air.
Rien ne s'éteint, rien ne s'allume
L'espace n'est ni noir, ni clair.
Albatros, pétrels aux cris rudes,
Marsouins, souffleurs, tout a fui.
Sur les tranquilles solitudes
Plane un vague et profond ennui.
Nulle rumeur, pas une haleine.
La lourde coque au lent roulis
Hors de l'eau terne montre à peine
Le cuivre de ses flancs polis ;
Et, le long des cages à poules,
Les hommes de quart, sans rien voir,
Regardent, en songeant, les houles
Monter, descendre et se mouvoir.
Mais, vers l'Est, une lueur blanche,
Comme une cendre au vol léger
Qui par nappes fines s'épanche,
De l'horizon semble émerger.
Elle nage, pleut, se disperse,
S'épanouit de toute part,
Tourbillonne, retombe, et verse
Son diaphane et doux brouillard.
Un feu pâle luit et déferle,
La mer frémit, s'ouvre un moment,
Et, dans le ciel couleur de perle,
La lune monte lentement.
La mer est grise, calme, immense,
L'oeil vainement en fait le tour.
Rien ne finit, rien ne commence
Ce n'est ni la nuit, ni le jour.
Point de lame à frange d'écume,
Point d'étoiles au fond de l'air.
Rien ne s'éteint, rien ne s'allume
L'espace n'est ni noir, ni clair.
Albatros, pétrels aux cris rudes,
Marsouins, souffleurs, tout a fui.
Sur les tranquilles solitudes
Plane un vague et profond ennui.
Nulle rumeur, pas une haleine.
La lourde coque au lent roulis
Hors de l'eau terne montre à peine
Le cuivre de ses flancs polis ;
Et, le long des cages à poules,
Les hommes de quart, sans rien voir,
Regardent, en songeant, les houles
Monter, descendre et se mouvoir.
Mais, vers l'Est, une lueur blanche,
Comme une cendre au vol léger
Qui par nappes fines s'épanche,
De l'horizon semble émerger.
Elle nage, pleut, se disperse,
S'épanouit de toute part,
Tourbillonne, retombe, et verse
Son diaphane et doux brouillard.
Un feu pâle luit et déferle,
La mer frémit, s'ouvre un moment,
Et, dans le ciel couleur de perle,
La lune monte lentement.
yassine- Nombre de messages : 713
Date d'inscription : 21/03/2010
bonsoir la lune
Bonsoir madame la Lune
Bonsoir madame la Lune
Que faites-vous donc là ?
J'fais mûrir des prunes
Pour tous ces enfants-là.
Bonjour monsieur le Soleil
Que faites-vous donc là ?
J'fais mûrir des groseilles
Pour tous ces enfants-là.
Bonsoir madame la Lune
Que faites-vous donc là ?
J'fais mûrir des prunes
Pour tous ces enfants-là.
Bonjour monsieur le Soleil
Que faites-vous donc là ?
J'fais mûrir des groseilles
Pour tous ces enfants-là.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Rêve au clair de lune
La lune
Femme nocturne
Au visage ridé et blanchi par le temps
Reflète son visage sur la face de l'eau
Sa silhouette immobile animée par les flots
Rebondit dans la nuit sur les vagues d'argents
Mon coeur
Grand solitaire
Reçoit tous ses éclats qui parcourent la Terre
Tiraillant mes désirs de m'unir à cela
Mes rêves s'illuminent de cet autre que moi
Et mon âme aggrandie se nourrie de lumière
Millet Benoist
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Prière à la Lune,
Prière à la Lune,
tirée d'un Papyrus Magicae Grecae, datant du IVè siècle, traduite du
Grec
Viens à moi, ô chère souveraine,
Lune à trois têtes,
écoute avec gentillesse
Mes invocations sacrées;
Statue de la nuit,
nouvelle[lune], toi qui apportes
la lumière aux mortels
Née de l'aurore, toi qui
sièges sur de fiers
Taureaux, Reine qui conduis ton char
Sur un parcours
égal à celui de
Hélios, toi qui sous la triple forme des trois
Grâces
danses une orgie
Avec les astres. Tu es Justice et
Le fil des
Moires,
Klôthô, Lachesis et Atropos, toi qui as trois têtes,
Perséphone,
Megaira et Allêktô,
toi qui as des formes multiples, qui armes tes
mains
De lampes terribles et fuligineuses, toi qui
Secoues sur ton front
une chevelure faite de terrifiants
Serpents, toi qui émets par tes
bouches
Des meuglements de taureau, toi
Dont la matrice est remplie de
dépouilles de reptiles,
Par des entrelacements de serpents venimeux,
Liés
au bas de ton dos
Au moyen de liens épouvantables,
Toi qui cries la nuit,
toi qui as un regard de taureau
et aimes la solitude
Toi qui as une tête de taureau; tes
yeux
Sont d'un taureau; tu as une voix digne
D'une chienne; tu dissimules
des formes sous
Des pattes de lion. Ton échine
Est en forme de loup, tes
chiens favoris
Sont sauvages; c'est pourquoi on t'appelle
Hekate aux
multiples noms, Mênê
Toi qui fends l'air, tout comme Artémis
Toi qui
lances des flèches, déesse à quatre têtes,
A quatre noms, qui fréquentes les
carrefours,
Artémis, Perséphone, qui chasses les cerfs, qui parais
De
nuit, à trois temps, à trois voix,
A trois têtes, Lune à trois noms,
A
trois pointes, à trois visages, à trois cous
Déesse des croisements, toi qui
avec tes trois
Paniers tient le feu infatigable de la flamme,
Toi qui
t'occupes des triples chemins
Et qui règnes sur les trois décades; sois moi
favorable,
Moi qui t'appelle et écoute-moi avec bonté,
Toi qui protèges
le vaste monde
De nuit, toi que les démons redoutent
Et devant qui les
immortels tremblent,
Déesse qui donne gloire aux hommes, aux multiples
noms,
Toi qui as une belle descendance, toi qui as
l'apparence d'un taureau, avec tes cornes
Génitrice des dieux et des hommes,
Nature
Mère de toutes choses: car c'est toi qui hantes
l'Olympe, et qui traverses le large
Et infini abîme. Tu es
Commencement et
fin, toi seule règnes
Sur toutes choses; car de toi viennent toutes choses
,
Et c'est en [toi], ô éternelle, que tout s'achève.
Tu portes en diadème
éternel
Sur tes tempes, les liens
Imbrisables et infrangibles
Du grand
Kronos et
Tu tiens un sceptre d'or dans tes mains.
Sur ton sceptre, c'est
Kronos soi-même qui a gravé
Ces lettres, et qui te l'a donné à
porter,
Afin que toutes choses demeurent stables: Dompteuse;
Toi qui est
domptée; toi qui domptes les hommes;
toi qui domptes par ta force.
Mais toi, tu règnes sur le chaos araracara
ra hfqisikhre [ ararachara ra êphthisikêre ].
salut, déesse,
et
Ecoute bien tes dénominations.
Je t'offre cet arôme, rejeton de
Zeus,
Lanceuse de flèches, céleste, toi qui parcoures les rivages,
Qui
erres dans les montagnes, et dans les carrefours,
et dans Le domaine des
morts, nocturne de l'Hadès, obscure,
Calme et effrayante, toi qui
trouves
Ton repas parmi les tombes, Nuit, Erèbe,
Large chaos; car il est
difficile de t'échapper,
Nécessité, tu es la Moire, c'est toi
L'Erinys,
torture, tu es destructrice, tu es Justice,
Tu tiens Cerbère
enchaîné,
Avec des peaux de serpents, tu
Es noire, toi qui as pour boucles
des serpents et
Qui as pour ceinture un serpent; Toi qui bois le sang,
Toi
qui amènes la mort, et la destruction,
Toi qui manges le coeur, et qui manges
la chair,
Toi qui dévores ceux qui sont morts trop tôt,
toi qui fais résonner les tombeaux,
Qui répands la folie; viens
sur mes
Sacrifices, et pour moi, fais telle
Chose."
tirée d'un Papyrus Magicae Grecae, datant du IVè siècle, traduite du
Grec
Viens à moi, ô chère souveraine,
Lune à trois têtes,
écoute avec gentillesse
Mes invocations sacrées;
Statue de la nuit,
nouvelle[lune], toi qui apportes
la lumière aux mortels
Née de l'aurore, toi qui
sièges sur de fiers
Taureaux, Reine qui conduis ton char
Sur un parcours
égal à celui de
Hélios, toi qui sous la triple forme des trois
Grâces
danses une orgie
Avec les astres. Tu es Justice et
Le fil des
Moires,
Klôthô, Lachesis et Atropos, toi qui as trois têtes,
Perséphone,
Megaira et Allêktô,
toi qui as des formes multiples, qui armes tes
mains
De lampes terribles et fuligineuses, toi qui
Secoues sur ton front
une chevelure faite de terrifiants
Serpents, toi qui émets par tes
bouches
Des meuglements de taureau, toi
Dont la matrice est remplie de
dépouilles de reptiles,
Par des entrelacements de serpents venimeux,
Liés
au bas de ton dos
Au moyen de liens épouvantables,
Toi qui cries la nuit,
toi qui as un regard de taureau
et aimes la solitude
Toi qui as une tête de taureau; tes
yeux
Sont d'un taureau; tu as une voix digne
D'une chienne; tu dissimules
des formes sous
Des pattes de lion. Ton échine
Est en forme de loup, tes
chiens favoris
Sont sauvages; c'est pourquoi on t'appelle
Hekate aux
multiples noms, Mênê
Toi qui fends l'air, tout comme Artémis
Toi qui
lances des flèches, déesse à quatre têtes,
A quatre noms, qui fréquentes les
carrefours,
Artémis, Perséphone, qui chasses les cerfs, qui parais
De
nuit, à trois temps, à trois voix,
A trois têtes, Lune à trois noms,
A
trois pointes, à trois visages, à trois cous
Déesse des croisements, toi qui
avec tes trois
Paniers tient le feu infatigable de la flamme,
Toi qui
t'occupes des triples chemins
Et qui règnes sur les trois décades; sois moi
favorable,
Moi qui t'appelle et écoute-moi avec bonté,
Toi qui protèges
le vaste monde
De nuit, toi que les démons redoutent
Et devant qui les
immortels tremblent,
Déesse qui donne gloire aux hommes, aux multiples
noms,
Toi qui as une belle descendance, toi qui as
l'apparence d'un taureau, avec tes cornes
Génitrice des dieux et des hommes,
Nature
Mère de toutes choses: car c'est toi qui hantes
l'Olympe, et qui traverses le large
Et infini abîme. Tu es
Commencement et
fin, toi seule règnes
Sur toutes choses; car de toi viennent toutes choses
,
Et c'est en [toi], ô éternelle, que tout s'achève.
Tu portes en diadème
éternel
Sur tes tempes, les liens
Imbrisables et infrangibles
Du grand
Kronos et
Tu tiens un sceptre d'or dans tes mains.
Sur ton sceptre, c'est
Kronos soi-même qui a gravé
Ces lettres, et qui te l'a donné à
porter,
Afin que toutes choses demeurent stables: Dompteuse;
Toi qui est
domptée; toi qui domptes les hommes;
toi qui domptes par ta force.
Mais toi, tu règnes sur le chaos araracara
ra hfqisikhre [ ararachara ra êphthisikêre ].
salut, déesse,
et
Ecoute bien tes dénominations.
Je t'offre cet arôme, rejeton de
Zeus,
Lanceuse de flèches, céleste, toi qui parcoures les rivages,
Qui
erres dans les montagnes, et dans les carrefours,
et dans Le domaine des
morts, nocturne de l'Hadès, obscure,
Calme et effrayante, toi qui
trouves
Ton repas parmi les tombes, Nuit, Erèbe,
Large chaos; car il est
difficile de t'échapper,
Nécessité, tu es la Moire, c'est toi
L'Erinys,
torture, tu es destructrice, tu es Justice,
Tu tiens Cerbère
enchaîné,
Avec des peaux de serpents, tu
Es noire, toi qui as pour boucles
des serpents et
Qui as pour ceinture un serpent; Toi qui bois le sang,
Toi
qui amènes la mort, et la destruction,
Toi qui manges le coeur, et qui manges
la chair,
Toi qui dévores ceux qui sont morts trop tôt,
toi qui fais résonner les tombeaux,
Qui répands la folie; viens
sur mes
Sacrifices, et pour moi, fais telle
Chose."
sandrine jillou- Nombre de messages : 1700
loisirs : écrire, courir, vélo.
Date d'inscription : 08/10/2008
La lune offensée
La lune offensée
0 Lune qu'adoraient discrètement nos pères,
Du haut des pays bleus
où, radieux sérail,
Les astres vont te suivre en pimpant attirail,
Ma
vieille Cynthia, lampe de nos repaires,
Vois-tu les amoureux sur
leurs grabats prospères,
De leur bouche en dormant montrer le frais
émail?
Le poëte buter du front sur son travail?
Ou sous les gazons secs
s'accoupler les vipères?
Sous ton domino jaune, et d'un pied
clandestin,
Vas-tu, comme jadis, du soir jusqu'au matin,
Baiser d'Endymion
les grâces surannées?
"- Je vois ta mère, enfant de ce siècle
appauvri,
Qui vers son miroir penche un lourd amas d'années,
Et plâtre
artistement le sein qui t'a nourri!"
Charles Baudelaire
(1821-1867)
***
0 Lune qu'adoraient discrètement nos pères,
Du haut des pays bleus
où, radieux sérail,
Les astres vont te suivre en pimpant attirail,
Ma
vieille Cynthia, lampe de nos repaires,
Vois-tu les amoureux sur
leurs grabats prospères,
De leur bouche en dormant montrer le frais
émail?
Le poëte buter du front sur son travail?
Ou sous les gazons secs
s'accoupler les vipères?
Sous ton domino jaune, et d'un pied
clandestin,
Vas-tu, comme jadis, du soir jusqu'au matin,
Baiser d'Endymion
les grâces surannées?
"- Je vois ta mère, enfant de ce siècle
appauvri,
Qui vers son miroir penche un lourd amas d'années,
Et plâtre
artistement le sein qui t'a nourri!"
Charles Baudelaire
(1821-1867)
***
sandrine jillou- Nombre de messages : 1700
loisirs : écrire, courir, vélo.
Date d'inscription : 08/10/2008
Jean de la Ville de Mirmont
Diane, Sélénè, lune de beau métal,
Qui reflète vers nous, par ta face
déserte,
Dans l'immortel ennui du calme sidéral,
Le regret d'un soleil
dont nous pleurons la perte.
O lune, je t'en veux de ta
limpidité
Injurieuse au trouble vain des pauvres âmes,
Et mon
coeur, toujours las et toujours agité,
Aspire vers la paix de ta nocturne
flamme.
Jean de la Ville de Mirmont (1858-1924)
***
Qui reflète vers nous, par ta face
déserte,
Dans l'immortel ennui du calme sidéral,
Le regret d'un soleil
dont nous pleurons la perte.
O lune, je t'en veux de ta
limpidité
Injurieuse au trouble vain des pauvres âmes,
Et mon
coeur, toujours las et toujours agité,
Aspire vers la paix de ta nocturne
flamme.
Jean de la Ville de Mirmont (1858-1924)
***
sandrine jillou- Nombre de messages : 1700
loisirs : écrire, courir, vélo.
Date d'inscription : 08/10/2008
Pier de Lune
Jamais Endymion ne se réveille pour voir la forme brillante et argentée qui
se penche sur lui. Dans tous les récits qui sont consacrés, il dort à
jamais, immortel mais toujours insconscient; toujours aussi beau, il repose
étendu sur le flanc de la montagne, aussi lointain et immobile que dans la mort
mais chaud et vivant; et nuit après nuit, la Lune lui rend visite et le
couvre de baisers. On dit que ce sommeil magique est son oeuvre, qu'elle
l'aurait endormi afin de pouvoir à tout moment le rejoindre et
l'embrasser. Mais on dit aussi que sa passion ne lui apporte que peine, une
peine qui s'exhale en de nombreux soupirs.
***
Ô toi, bel Endymion, par la grâce des dieux
tu conserves ta beauté ta
jeunesse
à la brunante Sélénè, penchée vers toi
s'étirant avec
volupté
te prodigue mille caresses
qu'en est-il de cette muse
dont
le corps exulte
qui chaque nuit pleure ton sommeil?
Ta passivité
mérite-t-elle son étreinte?
Pier de Lune
se penche sur lui. Dans tous les récits qui sont consacrés, il dort à
jamais, immortel mais toujours insconscient; toujours aussi beau, il repose
étendu sur le flanc de la montagne, aussi lointain et immobile que dans la mort
mais chaud et vivant; et nuit après nuit, la Lune lui rend visite et le
couvre de baisers. On dit que ce sommeil magique est son oeuvre, qu'elle
l'aurait endormi afin de pouvoir à tout moment le rejoindre et
l'embrasser. Mais on dit aussi que sa passion ne lui apporte que peine, une
peine qui s'exhale en de nombreux soupirs.
***
Ô toi, bel Endymion, par la grâce des dieux
tu conserves ta beauté ta
jeunesse
à la brunante Sélénè, penchée vers toi
s'étirant avec
volupté
te prodigue mille caresses
qu'en est-il de cette muse
dont
le corps exulte
qui chaque nuit pleure ton sommeil?
Ta passivité
mérite-t-elle son étreinte?
Pier de Lune
sandrine jillou- Nombre de messages : 1700
loisirs : écrire, courir, vélo.
Date d'inscription : 08/10/2008
Rire rouge
Rire rouge
devant la lune folle
poussière d'espace
rôdeuse vieille
rôdeuse
allègrement se promène
sur la voie des songes
sous facettes
multiples
s'éprend des va-nu-coeurs
épave flottante frivole
sur la
noirceur d'une page
glisse entre les mots
pose son regard unique
sur le
multiple
reconnaît et recrée le monde
à chaque instant
Huguette
Bertrand
devant la lune folle
poussière d'espace
rôdeuse vieille
rôdeuse
allègrement se promène
sur la voie des songes
sous facettes
multiples
s'éprend des va-nu-coeurs
épave flottante frivole
sur la
noirceur d'une page
glisse entre les mots
pose son regard unique
sur le
multiple
reconnaît et recrée le monde
à chaque instant
Huguette
Bertrand
sandrine jillou- Nombre de messages : 1700
loisirs : écrire, courir, vélo.
Date d'inscription : 08/10/2008
La lune: Maurice Rollinat
La lune a de lointains regards
Pour les maisons et les hangars
Qui tordent sous les vents hagards
Leurs girouettes ;
Mais sa lueur fait des plongeons
Dans les marais peuplés d’ajoncs
Et flotte sur les vieux donjons
Pleins de chouettes !
Elle fait miroiter les socs
Dans les champs, et nacre les rocs
Qui hérissent les monts, par blocs
Infranchissables ;
Et ses chatoiements délicats
Près des gaves aux sourds fracas
Font luire de petits micas
Parmi les sables !
Avec ses lumineux frissons
Elle a de si douces façons
De se pencher sur les buissons
Et les clairières !
Son rayon blême et vaporeux
Tremblote au fond des chemins creux
Et rôde sur les flancs ocreux
Des fondrières.
Elle promène son falot
Sur la forêt et sur le flot
Que pétrit parfois le galop
Des vents funèbres ;
Elle éclaire aussi les taillis
Où, cachés sous les verts fouillis,
Les ruisseaux font des gazouillis
Dans les ténèbres.
Elle argente sur les talus
Les vieux troncs d’arbres vermoulus
Et rend les saules chevelus
Si fantastiques,
Qu’à ses rayons ensorceleurs,
Ils ont l’air de femmes en pleurs
Qui penchent au vent des douleurs
Leurs fronts mystiques.
En doux reflets elle se fond
Parmi les nénuphars qui font
Sur l’étang sinistre et profond
De vertes plaques ;
Sur la côte elle donne aux buis
Des baisers d’émeraude, et puis
Elle se mire dans les puits
Et dans les flaques !
Et, comme sur les vieux manoirs,
Les ravins et les entonnoirs,
Comme sur les champs de blés noirs
Où dort la caille,
Elle s’éparpille ou s’épand,
Onduleuse comme un serpent,
Sur le sentier qui va grimpant
Dans la rocaille !
Oh ! quand, tout baigné de sueur,
Je fuis le cauchemar tueur,
Tu blanchis avec ta lueur
Mon âme brune ;
Si donc, la nuit, comme un hibou,
Je vais rôdant je ne sais où,
C’est que je t’aime comme un fou ;
O bonne Lune !
Car, l’été, sur l’herbe, tu rends
Les amoureux plus soupirants,
Et tu guides les pas errants
Des vieux bohèmes ;
Et c’est encore ta clarté,
O reine de l’obscurité,
Qui fait fleurir l’étrangeté
Dans mes poèmes !
Pour les maisons et les hangars
Qui tordent sous les vents hagards
Leurs girouettes ;
Mais sa lueur fait des plongeons
Dans les marais peuplés d’ajoncs
Et flotte sur les vieux donjons
Pleins de chouettes !
Elle fait miroiter les socs
Dans les champs, et nacre les rocs
Qui hérissent les monts, par blocs
Infranchissables ;
Et ses chatoiements délicats
Près des gaves aux sourds fracas
Font luire de petits micas
Parmi les sables !
Avec ses lumineux frissons
Elle a de si douces façons
De se pencher sur les buissons
Et les clairières !
Son rayon blême et vaporeux
Tremblote au fond des chemins creux
Et rôde sur les flancs ocreux
Des fondrières.
Elle promène son falot
Sur la forêt et sur le flot
Que pétrit parfois le galop
Des vents funèbres ;
Elle éclaire aussi les taillis
Où, cachés sous les verts fouillis,
Les ruisseaux font des gazouillis
Dans les ténèbres.
Elle argente sur les talus
Les vieux troncs d’arbres vermoulus
Et rend les saules chevelus
Si fantastiques,
Qu’à ses rayons ensorceleurs,
Ils ont l’air de femmes en pleurs
Qui penchent au vent des douleurs
Leurs fronts mystiques.
En doux reflets elle se fond
Parmi les nénuphars qui font
Sur l’étang sinistre et profond
De vertes plaques ;
Sur la côte elle donne aux buis
Des baisers d’émeraude, et puis
Elle se mire dans les puits
Et dans les flaques !
Et, comme sur les vieux manoirs,
Les ravins et les entonnoirs,
Comme sur les champs de blés noirs
Où dort la caille,
Elle s’éparpille ou s’épand,
Onduleuse comme un serpent,
Sur le sentier qui va grimpant
Dans la rocaille !
Oh ! quand, tout baigné de sueur,
Je fuis le cauchemar tueur,
Tu blanchis avec ta lueur
Mon âme brune ;
Si donc, la nuit, comme un hibou,
Je vais rôdant je ne sais où,
C’est que je t’aime comme un fou ;
O bonne Lune !
Car, l’été, sur l’herbe, tu rends
Les amoureux plus soupirants,
Et tu guides les pas errants
Des vieux bohèmes ;
Et c’est encore ta clarté,
O reine de l’obscurité,
Qui fait fleurir l’étrangeté
Dans mes poèmes !
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Albert Mérat Lune d'hiver
Albert Mérat :Lune d'hiver
À travers le réseau des branches que l’hiver
Trace avec la vigueur des dessins à la plume,
La lune, comme un feu qui dans le ciel s’allume,
Montait, luisant au bord du bois couleur de fer.
Tu manquais à mon bras, mignonne, et ton pied cher
À qui marcher fait mal et qui n’a pas coutume
D’aller loin, sur la bande étroite du bitume
Ne faisait pas crier le sable fin et clair.
Pourtant lent et distrait, sous cette grande allée,
Où le bruit de mes pas fait partir la volée
Des rêves vers le sourd abîme de l’azur,
Je crus qu’auprès de moi palpitait quelque chose,
Et, me tournant pour voir rire ta bouche rose,
Je vis mon ombre longue et triste sur le mur.
À travers le réseau des branches que l’hiver
Trace avec la vigueur des dessins à la plume,
La lune, comme un feu qui dans le ciel s’allume,
Montait, luisant au bord du bois couleur de fer.
Tu manquais à mon bras, mignonne, et ton pied cher
À qui marcher fait mal et qui n’a pas coutume
D’aller loin, sur la bande étroite du bitume
Ne faisait pas crier le sable fin et clair.
Pourtant lent et distrait, sous cette grande allée,
Où le bruit de mes pas fait partir la volée
Des rêves vers le sourd abîme de l’azur,
Je crus qu’auprès de moi palpitait quelque chose,
Et, me tournant pour voir rire ta bouche rose,
Je vis mon ombre longue et triste sur le mur.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Jean moréas-Les cantilènes Livre 2-La lune
Jean moréas - Les cantilènes Livre 2 -La lune
La lune se leva bizarrement cornue
Parmi les tulipiers au bout de l' avenue,
Ce soir. ô la villa proprette et ses blancs murs,
Et son balcon de bois chargé de raisins mûrs.
O la brise d' été qu' embaumaient les ramures
En fleurs, qu' embaumaient les pins et la haie aux mûres
L’air de violon qui s' est plaint soudain : connu,
Air connu, très doux et comme ressouvenu.
Le vin que nous buvions sentait la peau de l' outre.
Je vous pris les deux mains, mais vous passâtes outre,
Ce soir, sur le balcon où grimpaient des muscats.
Pire que bonne vous fûtes et je fus sage.
Vous aviez un bouquet de cassie au corsage,
Et votre cou cerclé d' un collier de ducats.
La lune se leva bizarrement cornue
Parmi les tulipiers au bout de l' avenue,
Ce soir. ô la villa proprette et ses blancs murs,
Et son balcon de bois chargé de raisins mûrs.
O la brise d' été qu' embaumaient les ramures
En fleurs, qu' embaumaient les pins et la haie aux mûres
L’air de violon qui s' est plaint soudain : connu,
Air connu, très doux et comme ressouvenu.
Le vin que nous buvions sentait la peau de l' outre.
Je vous pris les deux mains, mais vous passâtes outre,
Ce soir, sur le balcon où grimpaient des muscats.
Pire que bonne vous fûtes et je fus sage.
Vous aviez un bouquet de cassie au corsage,
Et votre cou cerclé d' un collier de ducats.
magda- Nombre de messages : 1253
Date d'inscription : 28/03/2010
Page 1 sur 2 • 1, 2
Page 1 sur 2
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum