Poèmes sur la lune
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Poèmes sur la lune
Rappel du premier message :
Ballade à la Lune C'était, dans la nuit brune, Sur le clocher jauni, La lune Comme un point sur un i. Lune, quel esprit sombre Promène au bout d'un fil, Dans l'ombre, Ta face et ton profil ? Es-tu l'œil du ciel borgne ? Quel chérubin cafard Nous lorgne Sous ton masque blafard ? N'es-tu rien qu'une boule, Qu'un grand faucheux bien gras Qui roule Sans pattes et sans bras ? Es-tu, je t'en soupçonne, Le vieux cadran de fer Qui sonne L'heure aux damnés d'enfer ? Sur ton front qui voyage, Ce soir ont-ils compté Quel âge A leur éternité ? Est-ce un ver qui te ronge Quand ton disque noirci S'allonge En croissant rétréci ? Qui t'avait éborgnée, L'autre nuit ? T'étais-tu Cognée A quelque arbre pointu ? Car tu vins, pâle et morne, Coller sur mes carreaux Ta corne A travers les barreaux. Va, lune moribonde, Le beau corps de Phébé La blonde Dans la mer est tombé. Tu n'en es que la face Et déjà, tout ridé, S'efface Ton front dépossédé… Lune, en notre mémoire, De tes belles amours L'histoire T'embellira toujours Et toujours rajeunie, Tu seras du passant Bénie, Pleine lune ou croissant. T'aimera le pilote, Dans son grand bâtiment Qui flotte Sous le clair firmament. Et la fillette preste Qui passe le buisson, Pied leste, En chantant sa chanson… Et qu'il vente ou qu'il neige, Moi-même, chaque soir, Que fais-je Venant ici m'asseoir ? Je viens voir à la brune, Sur le clocher jauni, La lune Comme un point sur un i. Alfred de Musset | |
julien- Nombre de messages : 1159
Date d'inscription : 24/02/2010
Jean moréas-Les cantilènes Livre 2-La lune
Jean moréas - Les cantilènes Livre 2 -La lune
La lune se leva bizarrement cornue
Parmi les tulipiers au bout de l' avenue,
Ce soir. ô la villa proprette et ses blancs murs,
Et son balcon de bois chargé de raisins mûrs.
O la brise d' été qu' embaumaient les ramures
En fleurs, qu' embaumaient les pins et la haie aux mûres
L’air de violon qui s' est plaint soudain : connu,
Air connu, très doux et comme ressouvenu.
Le vin que nous buvions sentait la peau de l' outre.
Je vous pris les deux mains, mais vous passâtes outre,
Ce soir, sur le balcon où grimpaient des muscats.
Pire que bonne vous fûtes et je fus sage.
Vous aviez un bouquet de cassie au corsage,
Et votre cou cerclé d' un collier de ducats.
La lune se leva bizarrement cornue
Parmi les tulipiers au bout de l' avenue,
Ce soir. ô la villa proprette et ses blancs murs,
Et son balcon de bois chargé de raisins mûrs.
O la brise d' été qu' embaumaient les ramures
En fleurs, qu' embaumaient les pins et la haie aux mûres
L’air de violon qui s' est plaint soudain : connu,
Air connu, très doux et comme ressouvenu.
Le vin que nous buvions sentait la peau de l' outre.
Je vous pris les deux mains, mais vous passâtes outre,
Ce soir, sur le balcon où grimpaient des muscats.
Pire que bonne vous fûtes et je fus sage.
Vous aviez un bouquet de cassie au corsage,
Et votre cou cerclé d' un collier de ducats.
magda- Nombre de messages : 1253
Date d'inscription : 28/03/2010
jules Laforgue-Solo de lune
Solo de lune |
Sur l'impériale de la diligence,
Ma carcasse est cahotée, mon âme danse
Comme un Ariel ;
Sans miel, sans fiel, ma belle âme danse,
Ô routes, coteaux, ô fumées, ô vallons,
Ma belle âme, ah ! récapitulons.
Nous nous aimions comme deux fous,
On s'est quitté sans en parler,
Un spleen me tenait exilé,
Et ce spleen me venait de tout. Bon.
Ses yeux disaient : " Comprenez-vous ?
" Pourquoi ne comprenez-vous pas ? "
Mais nul n'a voulu faire le premier pas,
Voulant trop tomber ensemble à genoux.
(Comprenez-vous ?)
Où est-elle à cette heure ?
Peut-être qu'elle pleure....
Où est-elle à cette heure ?
Oh ! du moins, soigne-toi, je t'en conjure !
Ô fraîcheur des bois le long de la route,
Ô châle de mélancolie, toute âme est un peu aux écoutes,
Que ma vie
Fait envie !
Cette impériale de diligence tient de la magie.
Accumulons l'irréparable !
Renchérissons sur notre sort !
Les étoiles sont plus nombreuses que le sable
Des mers où d'autres ont vu se baigner son corps ;
Tout n'en va pas moins à la Mort,
Y a pas de port.
Des ans vont passer là-dessus,
On s'endurcira chacun pour soi,
Et bien souvent et déjà je m'y vois,
On se dira : " Si j'avais su.... "
Mais mariés de même, ne se fût-on pas dit :
" Si j'avais su, si j'avais su ! ... "?
Ah ! rendez-vous maudit !
Ah ! mon cœur sans issue ! ...
Je me suis mal conduit.
Maniaques de bonheur,
Donc, que ferons-nous ? Moi de mon âme,
Elle de sa faillible jeunesse ?
Ô vieillissante pécheresse,
Oh ! que de soirs je vais me rendre infâme
En ton honneur !
Ses yeux clignaient : " Comprenez-vous ?
" Pourquoi ne comprenez-vous pas ? "
Mais nul n'a fait le premier pas
Pour tomber ensemble à genoux. Ah !...
La Lune se lève,
Ô route en grand rêve !...
On a dépassé les filatures, les scieries,
Plus que les bornes kilométriques,
De petits nuages d'un rose de confiserie,
Cependant qu'un fin croissant de lune se lève,
Ô route de rêve, ô nulle musique....
Dans ces bois de pins où depuis
Le commencement du monde
Il fait toujours nuit,
Que de chambres propres et profondes !
Oh ! pour un soir d'enlèvement !
Et je les peuple et je m'y vois,
Et c'est un beau couple d'amants,
Qui gesticulent hors la loi.
Et je passe et les abandonne,
Et me recouche face au ciel,
La route tourne, je suis Ariel,
Nul ne m'attend, je ne vais chez personne,
je n'ai que l'amitié des chambres d'hôtel.
La lune se lève,
Ô route en grand rêve !
Ô route sans terme,
Voici le relais,
Où l'on allume les lanternes,
Où l'on boit un verre de lait,
Et fouette postillon,
Dans le chant des grillons,
Sous les étoiles de juillet.
Ô clair de Lune,
Noce de feux de Bengale noyant mon infortune,
Les ombres des peupliers sur la route,...
Le gave qui s'écoute, ...
Qui s'écoute chanter, ...
Dans ces inondations du fleuve du Léthé,...
Ô Solo de lune,
Vous défiez ma plume,
Oh ! cette nuit sur la route ;
Ô Etoiles, vous êtes à faire peur,
Vous y êtes toutes ! toutes !
Ô fugacité de cette heure...
Oh ! qu'il y eût moyen
De m'en garder l'âme pour l'automne qui vient !...
Voici qu'il fait très très-frais,
Oh ! si à la même heure,
Elle va de même le long des forêts,
Noyer son infortune
Dans les noces du clair de lune !...
(Elle aime tant errer tard !)
Elle aura oublié son foulard,
Elle va prendre mal, vu la beauté de l'heure !
Oh ! soigne-toi je t'en conjure !
Oh ! je ne veux plus entendre cette toux !
Ah ! que ne suis-je tombé à tes genoux !
Ah ! que n'as-tu défailli à mes genoux !
J'eusse été le modèle des époux !
Comme le frou-frou de ta robe est le modèle des frou-frou.
magda- Nombre de messages : 1253
Date d'inscription : 28/03/2010
Lunes en détresse:jules Laforgue
Lunes en détresse |
Vous voyez, la Lune chevauche
Les nuages noirs à tous crins,
Cependant que le vent embouche
Ses trente-six mille buccins !
Adieu, petits cœurs benjamins
Choyés comme Jésus en crèche,
Qui vous vantiez d’être orphelins
Pour avoir toute la brioche !
Partez dans le vent qui se fâche,
Sous la Lune sans lendemains,
Cherchez la pâtée et la niche
Et les douceurs d’un traversin.
Et vous, nuages à tous crins,
Rentrez ces profils de reproche,
C’est les trente-six mille buccins
Du vent qui m’ont rendu tout lâche.
D’autant que je ne suis pas riche,
Et que Ses yeux dans leurs écrins
Ont déjà fait de fortes brèches
Dans mon patrimoine enfantin.
Partez, partez, jusqu’au matin !
Ou, si ma misère vous touche,
Eh bien, cachez aux traversins
Vos têtes, naïves autruches,
Éternelles, chères embûches
Où la Chimère encor trébuche !
magda- Nombre de messages : 1253
Date d'inscription : 28/03/2010
Adolphe RETTÉ
- (1863-1930)
La lune est d'argent sous les arbres roses
La lune est d'argent sous les arbres roses,
Des fruits fabuleux font plier les branches
Et voici neiger des floraisons blanches. -
Un follet s'enfuit par l'ombre morose.
Tes yeux fous, ce sont des enfants perdus
Que séduit l'ardeur des fruits défendus ;
Tes yeux d'or ce sont des enfants pervers
Curieux d'amour et de pommes vertes ;
Je vois, dans tes yeux, ton âme entrouverte,
Je vois, dans ton âme, une fleur d'enfer.
Arrêtons-nous : la nuit verse sur nos deux têtes
Une onde caressante où flottent des rayons
Et le ciel semble un dieu tremblant vers des conquêtes :
Cueillons la nuit, l'Extase et l'Exaltation...
Donne-moi tes yeux, donne-moi tes seins -
Nous avons chassé le songe assassin.
marie la rebelle- Nombre de messages : 1328
Date d'inscription : 11/07/2008
Louis-Xavier de RICARD
- (1843-1911)
Clair de lune dans Paris
À Henri Winter.
Minuit faisait jaillir, comme des étincelles,
Les gerbes de ses sons qui, palpitant des ailes,
Montaient et vibraient en tremblant,
L'air était sec et vif ; la nuit calme et splendide ;
Et le dôme du ciel, sans vapeur et sans ride,
Était couvert d'or scintillant.
La lune avait tendu les blancheurs de son voile ;
On eût dit qu'un vent frais, passant sur chaque étoile,
Les faisait osciller ; et que, confusément
Semé d'une poussière impalpable et dorée,
Du vif argent, teinté d'une teinte azurée,
Animait cette nuit l'orbe du firmament.
Vous alliez calmement, baigné de clarté sombre ;
Vos pas s'amortissaient dans le silence et l'ombre ;
Peut-être alors sur votre bras
S'appuyait doucement le bras d'une maîtresse ;
Et, penché vers ses yeux tout trempés de tendresse,
Vous alliez en causant tout bas.
Vous disiez de ces mots qui font palpiter l'âme.
- Oh ! la nuit, à son bras presser un bras de femme ! -
Et la lune, rêveuse au fond des horizons,
Avait acculé l'ombre au tournant d'une rue ;
Et, tombant sur les toits, sa clarté vive et drue
Faisait saillir en noir le profil des maisons !
marie la rebelle- Nombre de messages : 1328
Date d'inscription : 11/07/2008
Paroles à la lune:Anna de NOAILLES
- Anna de NOAILLES (1876-1933)
Paroles à la lune
La lune, dites-nous si c'est votre plaisir,
Ô lune cajoleuse !
Que les hommes se plient au gré de vos désirs
Comme la mer houleuse,
Est-ce votre vouloir que ceux qui tout le jour
Furent doux et tranquilles,
Succombent dans le soir au péché de l'amour
Par les champs et les villes ?
- Les baisers montent-ils vers vous comme de l'eau
Qui se volatilise,
Pour faire, à votre front vaniteux, ce halo
Dont sa pâleur s'irise ?
Est-ce pour vous séduire ou vous désennuyer,
Quand vous faites la moue,
Que les hommes s'en vont se pendre ou se noyer,
La lune aux belles joues ?
Brillez-vous pour que ceux qui marchent sans souliers,
Sans joie et sans pécune,
Aient, sur les durs chemins, des rayons à leurs pieds
Pendant vos clairs de lune ?
Dans les coeurs délaissés, dans les coeurs indigents
Qui battent par le monde,
Vous laissez-vous tomber comme un écu d'argent,
Parfois, ô lune ronde ?
Ô lune qui le soir venez boire aux étangs
Et vous coucher dans l'herbe,
Quel mal a pu troubler, d'un désir haletant,
Votre langueur superbe ?
- C'est d'avoir vu le bouc irrévérencieux
Et la chèvre amoureuse
S'unir dans la nuit claire, et réveiller les cieux
De leur clameur heureuse ;
C'est d'avoir vu Daphnis s'approcher sans détour
De Chloé favorable...
C'est de sentir monter cette odeur de l'amour,
Ô lune inviolable !
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Invocation à la lune
- Pierre BAOUR-LORMIAN (1770-1854)
Ainsi qu'une jeune beauté
Silencieuse et solitaire,
Des flancs du nuage argenté
La lune sort avec mystère.
Fille aimable du ciel, à pas lents et sans bruit,
Tu glisses dans les airs où brille ta couronne,
Et ton passage s'environne
Du cortège pompeux des soleils de la nuit.
Que fais-tu loin de nous, quand l'aube blanchissante
Efface à nos yeux attristés
Ton sourire charmant et tes molles clartés ?
Vas-tu, comme Ossian, plaintive, gémissante,
Dans l'asile de la douleur
Ensevelir ta beauté languissante ?
Fille aimable du ciel, connais-tu le malheur ?
Maintenant revêtu de toute sa lumière,
Ton char voluptueux roule au-dessus des monts :
Prolonge, s'il se peut, le cours de ta carrière,
Et verse sur les mers tes paisibles rayons.
yassine- Nombre de messages : 713
Date d'inscription : 21/03/2010
Henry BATAILLE
- (1872-1922)
Le beau voyage
Les trains rêvent dans la rosée, au fond des gares...
Ils rêvent des heures, puis grincent et démarrent...
J'aime ces trains mouillés qui passent dans les champs,
Ces longs convois de marchandises bruissant,
Qui pour la pluie ont mis leurs lourds manteaux de bâches,
Ou qui forment la nuit entière dans les garages...
Et les trains de bestiaux où beuglent mornement
Des bêtes qui se plaignent au village natal...
Tous ces rands wagons gris, hermétiques et clos,
Dont le silence luit sous l'averse automnale,
Avec leurs inscriptions effacées, leurs repos
Infinis, leurs nuits abandonnées, leurs vitres pâles...
yassine- Nombre de messages : 713
Date d'inscription : 21/03/2010
Thierry Lorho: Il était une fois (la lune)
Il était une fois
D'anciennes légendes nous racontent qu'un jour
La déesse des songes pleura de bonheur
Une larme glissa de ses yeux de velours
Et fut emportée par des anges-créateurs
Pour en faire un joyau ces faiseurs d'univers
Sculptèrent cette perle ainsi la Lune est née
Et chaque soir s'étend sur la voisine terre
La divine lueur de la grâce beauté
Agenouillé et humble j'ai levé les yeux
Un intense moment d'adoration totale
J'ai prié élevant mon âme vers les cieux
Le monde se révèle à la lumière pâle
De la magie lunaire ma muse adorée
Ma plus fidèle amie ma plus fidèle alliée
Thierry Lorho
D'anciennes légendes nous racontent qu'un jour
La déesse des songes pleura de bonheur
Une larme glissa de ses yeux de velours
Et fut emportée par des anges-créateurs
Pour en faire un joyau ces faiseurs d'univers
Sculptèrent cette perle ainsi la Lune est née
Et chaque soir s'étend sur la voisine terre
La divine lueur de la grâce beauté
Agenouillé et humble j'ai levé les yeux
Un intense moment d'adoration totale
J'ai prié élevant mon âme vers les cieux
Le monde se révèle à la lumière pâle
De la magie lunaire ma muse adorée
Ma plus fidèle amie ma plus fidèle alliée
Thierry Lorho
chadiya madihi- Nombre de messages : 957
Date d'inscription : 28/06/2008
Paul Verlaine:LA LUNE BLANCHE
LA LUNE BLANCHE
La lune blanche
Luit dans les bois;
De chaque branche
Part une voix
Sous la ramée...
O bien aimée.
L'étang reflète
Profond miroir,
La silhouette
Du saule noir
Où le vent pleure...
Rêvons, c'est l'heure.
Un vaste et tendre
Apaisement
Semble descendre
Du firmament
Que l'astre irise...
C'est l'heure exquise.
Paul Verlaine
La lune blanche
Luit dans les bois;
De chaque branche
Part une voix
Sous la ramée...
O bien aimée.
L'étang reflète
Profond miroir,
La silhouette
Du saule noir
Où le vent pleure...
Rêvons, c'est l'heure.
Un vaste et tendre
Apaisement
Semble descendre
Du firmament
Que l'astre irise...
C'est l'heure exquise.
Paul Verlaine
chadiya madihi- Nombre de messages : 957
Date d'inscription : 28/06/2008
Paul Verlaine:CLAIR DE LUNE
CLAIR DE LUNE
Votre âme est un paysage choisi
Que vont charmant masques et bergamasques
Jouant du luth et dansant et quasi
Tristes sous leurs déguisements fantasques.
Tout en chantant sur le mode mineur
L'amour vainqueur et la vie opportune
Ils n'ont pas l'air de croire à leur bonheur
Et leur chanson se mêle au clair de lune,
Au calme clair de lune triste et beau,
Qui fait rêver les oiseaux dans les arbres
Et sangloter d'extase les jets d'eau,
Les grands jets d'eau sveltes parmi les marbres.
Paul Verlaine
Votre âme est un paysage choisi
Que vont charmant masques et bergamasques
Jouant du luth et dansant et quasi
Tristes sous leurs déguisements fantasques.
Tout en chantant sur le mode mineur
L'amour vainqueur et la vie opportune
Ils n'ont pas l'air de croire à leur bonheur
Et leur chanson se mêle au clair de lune,
Au calme clair de lune triste et beau,
Qui fait rêver les oiseaux dans les arbres
Et sangloter d'extase les jets d'eau,
Les grands jets d'eau sveltes parmi les marbres.
Paul Verlaine
chadiya madihi- Nombre de messages : 957
Date d'inscription : 28/06/2008
Raphaël Zacharie de Izarra:LA LUNE
LA LUNE
Pour vous rejoindre, depuis si longtemps que j'en avais conçu l'immortel projet, je me hâterai sans regret, ivre de vous, insoucieux du futur, confiant dans votre pâle éclat, attentif à votre regard paisible, envoûté par votre sourire triste et énigmatique.
Vous êtes une lyre éternelle accrochée à la nuit, et avant que je ne sois né vous chantiez depuis toujours avec sérénité au-dessus des nues agitées. Je n'étais pas encore en ce monde, et vous le berciez de vos soupirs lents et infinis. Dès que je vous ai vue, à l'éveil de ma jeune âme, j'ai eu l'intuition d'être né par et pour vous.
Oui, depuis ce temps mythique de mon enfance où, imprégné de votre mystère, j'allais m'évader dans votre chevelure phosphorescente, je rêve de vous. Avec votre insondable mélancolie, vous semblez régner sur mon destin. C'est vers vous que je désire monter. C'est du haut de votre sommet que je veux contempler les êtres et les choses contenus dans l'Univers.
Au jour de ma mort vous diffuserez vos caressants reflets sur mon visage éteint. Vous êtes onirique, et j'aurai l'éternité devant moi pour fouler votre sol de poussière et d'immuable écume.
Raphaël Zacharie de Izarra
Pour vous rejoindre, depuis si longtemps que j'en avais conçu l'immortel projet, je me hâterai sans regret, ivre de vous, insoucieux du futur, confiant dans votre pâle éclat, attentif à votre regard paisible, envoûté par votre sourire triste et énigmatique.
Vous êtes une lyre éternelle accrochée à la nuit, et avant que je ne sois né vous chantiez depuis toujours avec sérénité au-dessus des nues agitées. Je n'étais pas encore en ce monde, et vous le berciez de vos soupirs lents et infinis. Dès que je vous ai vue, à l'éveil de ma jeune âme, j'ai eu l'intuition d'être né par et pour vous.
Oui, depuis ce temps mythique de mon enfance où, imprégné de votre mystère, j'allais m'évader dans votre chevelure phosphorescente, je rêve de vous. Avec votre insondable mélancolie, vous semblez régner sur mon destin. C'est vers vous que je désire monter. C'est du haut de votre sommet que je veux contempler les êtres et les choses contenus dans l'Univers.
Au jour de ma mort vous diffuserez vos caressants reflets sur mon visage éteint. Vous êtes onirique, et j'aurai l'éternité devant moi pour fouler votre sol de poussière et d'immuable écume.
Raphaël Zacharie de Izarra
chadiya madihi- Nombre de messages : 957
Date d'inscription : 28/06/2008
Alfred de Musset:BALLADE A LA LUNE
BALLADE A LA LUNE
Lune, en notre mémoire,
De tes belles amours
L’histoire
T’embellira toujours.
Et toujours rajeunies,
Tu seras du passant
Bénie,
Pleine lune ou croissant.
T’aimera le vieux pâtre,
Seul, tandis qu’à ton front
D’albâtre
Ses dogues aboieront.
T’aimera le pilote
Dans son grand bâtiment,
Qui flotte,
Sous le clair firmament !
Et la fillette preste
Qui passe le buisson ;
Pied leste,
Et chantant sa chanson.
Alfred de Musset
Lune, en notre mémoire,
De tes belles amours
L’histoire
T’embellira toujours.
Et toujours rajeunies,
Tu seras du passant
Bénie,
Pleine lune ou croissant.
T’aimera le vieux pâtre,
Seul, tandis qu’à ton front
D’albâtre
Ses dogues aboieront.
T’aimera le pilote
Dans son grand bâtiment,
Qui flotte,
Sous le clair firmament !
Et la fillette preste
Qui passe le buisson ;
Pied leste,
Et chantant sa chanson.
Alfred de Musset
chadiya madihi- Nombre de messages : 957
Date d'inscription : 28/06/2008
Charles Baudelaire:Les Bienfaits de la lune
Les Bienfaits de la lune
La Lune, qui est le caprice même, regarda par la fenêtre pendant que tu dormais dans ton berceau, et se dit: "Cette enfant me plaît."
Et elle descendit moelleusement son escalier de nuages et passa sans bruit à travers les vitres. Puis elle s'étendit sur toi avec la tendresse souple d'une mère, et elle déposa ses couleurs sur ta face. Tes prunelles en sont restées vertes, et tes joues extraordinairement pâles. C'est en contemplant cette visiteuse que tes yeux se sont si bizarrement agrandis; et elle t'a si tendrement serrée à la gorge que tu en as gardé pour toujours l'envie de pleurer.
Cependant, dans l'expansion de sa joie, la Lune remplissait toute la chambre comme une atmosphère phosphorique, comme un poison lumineux; et toute cette lumière vivante pensait et disait: "Tu subiras éternellement l'influence de mon baiser. Tu seras belle à ma manière. Tu aimeras ce que j'aime et ce qui m'aime: l'eau, les nuages, le silence et la nuit; la mer immense et verte; l'eau uniforme et multiforme; le lieu où tu ne seras pas; l'amant que tu ne connaîtras pas; les fleurs monstrueuses; les parfums qui font délirer; les chats qui se pâment sur les pianos et qui gémissent comme les femmes, d'une voix rauque et douce!
"Et tu seras aimée de mes amants, courtisée par mes courtisans. Tu seras la reine des hommes aux yeux verts dont j'ai serré aussi la gorge dans mes caresses nocturnes; de ceux-là qui aiment la mer, la mer immense, tumultueuse et verte, l'eau informe et multiforme, le lieu où ils ne sont pas, la femme qu'ils ne connaissent pas, les fleurs sinistres qui ressemblent aux encensoirs d'une religion inconnue, les parfums qui troublent la volonté, et les animaux sauvages et voluptueux qui sont les emblèmes de leur folie."
Et c'est pour cela, maudite chère enfant gâtée, que je suis maintenant couché à tes pieds, cherchant dans toute ta personne le reflet de la redoutable Divinité, de la fatidique marraine, de la nourrice empoisonneuse de tous les lunatiques.
Charles Baudelaire
La Lune, qui est le caprice même, regarda par la fenêtre pendant que tu dormais dans ton berceau, et se dit: "Cette enfant me plaît."
Et elle descendit moelleusement son escalier de nuages et passa sans bruit à travers les vitres. Puis elle s'étendit sur toi avec la tendresse souple d'une mère, et elle déposa ses couleurs sur ta face. Tes prunelles en sont restées vertes, et tes joues extraordinairement pâles. C'est en contemplant cette visiteuse que tes yeux se sont si bizarrement agrandis; et elle t'a si tendrement serrée à la gorge que tu en as gardé pour toujours l'envie de pleurer.
Cependant, dans l'expansion de sa joie, la Lune remplissait toute la chambre comme une atmosphère phosphorique, comme un poison lumineux; et toute cette lumière vivante pensait et disait: "Tu subiras éternellement l'influence de mon baiser. Tu seras belle à ma manière. Tu aimeras ce que j'aime et ce qui m'aime: l'eau, les nuages, le silence et la nuit; la mer immense et verte; l'eau uniforme et multiforme; le lieu où tu ne seras pas; l'amant que tu ne connaîtras pas; les fleurs monstrueuses; les parfums qui font délirer; les chats qui se pâment sur les pianos et qui gémissent comme les femmes, d'une voix rauque et douce!
"Et tu seras aimée de mes amants, courtisée par mes courtisans. Tu seras la reine des hommes aux yeux verts dont j'ai serré aussi la gorge dans mes caresses nocturnes; de ceux-là qui aiment la mer, la mer immense, tumultueuse et verte, l'eau informe et multiforme, le lieu où ils ne sont pas, la femme qu'ils ne connaissent pas, les fleurs sinistres qui ressemblent aux encensoirs d'une religion inconnue, les parfums qui troublent la volonté, et les animaux sauvages et voluptueux qui sont les emblèmes de leur folie."
Et c'est pour cela, maudite chère enfant gâtée, que je suis maintenant couché à tes pieds, cherchant dans toute ta personne le reflet de la redoutable Divinité, de la fatidique marraine, de la nourrice empoisonneuse de tous les lunatiques.
Charles Baudelaire
chadiya madihi- Nombre de messages : 957
Date d'inscription : 28/06/2008
Pier de Lune :La lune pleurait
La lune pleurait
Toute la nuit j'ai scruté le ciel
les yeux fixés sur cette voûte étoilée
j'ai aperçu le pâle reflet de la lune
les étoiles semblaient lui chanter une valse triste
pour la bercer pour l'endormir
je compris ses craintes ses peurs son grand chagrin
lorsqu'au loin j'entendis les hurlements d'une louve
j'aurais voulu à mon tour la bercer
la prendre dans mes bras la consoler
lui rendre cette tendresse que tant de fois elle a donnée
elle s'éloignait fuyant les crocs d'une louve enragée
et ses hurlements déchaînés
un tourbillon brumeux engloutit
les étoiles une à une
s'empara de la lune
ne restait là-haut que le vide
un trou noir béant
Lune ô chère lune
reviens comme chaque nuit
sans ton sourire les roses
ne pourront plus s'épanouir
mais le nuage continuait sa ronde
la pourchassait l'enveloppait
d'une nuée vaporeuse
puis j'entendis un long sanglot étouffé
tel le son de l'archet du violon
glissant sur une corde éraillée
dans ma main une goutte d'eau se déposa
une larme y gisait
en pierre de lune
se métamorphosait
avec comme seul reflet
le triste visage de mon amie
depuis cette nuit je sais que la lune pleure
lorsque que les loups hurlent
et lui montrent leurs crocs acérés
lui arrachant chaque fois
quelque chose qui lui appartient
Une pierre d'amour une pierre de lune
Pier de Lune
Toute la nuit j'ai scruté le ciel
les yeux fixés sur cette voûte étoilée
j'ai aperçu le pâle reflet de la lune
les étoiles semblaient lui chanter une valse triste
pour la bercer pour l'endormir
je compris ses craintes ses peurs son grand chagrin
lorsqu'au loin j'entendis les hurlements d'une louve
j'aurais voulu à mon tour la bercer
la prendre dans mes bras la consoler
lui rendre cette tendresse que tant de fois elle a donnée
elle s'éloignait fuyant les crocs d'une louve enragée
et ses hurlements déchaînés
un tourbillon brumeux engloutit
les étoiles une à une
s'empara de la lune
ne restait là-haut que le vide
un trou noir béant
Lune ô chère lune
reviens comme chaque nuit
sans ton sourire les roses
ne pourront plus s'épanouir
mais le nuage continuait sa ronde
la pourchassait l'enveloppait
d'une nuée vaporeuse
puis j'entendis un long sanglot étouffé
tel le son de l'archet du violon
glissant sur une corde éraillée
dans ma main une goutte d'eau se déposa
une larme y gisait
en pierre de lune
se métamorphosait
avec comme seul reflet
le triste visage de mon amie
depuis cette nuit je sais que la lune pleure
lorsque que les loups hurlent
et lui montrent leurs crocs acérés
lui arrachant chaque fois
quelque chose qui lui appartient
Une pierre d'amour une pierre de lune
Pier de Lune
chadiya madihi- Nombre de messages : 957
Date d'inscription : 28/06/2008
Charles TRENET : LE SOLEIL A RENDEZ-VOUS AVEC LA LUNE
LE SOLEIL A RENDEZ-VOUS AVEC LA LUNE
1. Sur le toit de l'hôtel où je vis avec toi
Quand j'attends ta venue mon amie
Que la nuit fait chanter plus fort et mieux que moi
Tous les chats tous les chat tous les chats
Que dit-on sur les toits que répètent les voix
De ces chats de ces chats qui s'ennuient
Des chansons que je sais que je traduis pour toi
Les voici les voici les voilà...
{Refrain:}
Le soleil a rendez-vous avec la lune
Mais la lune n'est pas là et le soleil l'attend
Ici-bas souvent chacun pour sa chacune
Chacun doit en faire autant
La lune est là, la lune est là
La lune est là, mais le soleil ne la voit pas
Pour la trouver il faut la nuit
Il faut la nuit mais le soleil ne le sait pas et toujours luit
Le soleil a rendez-vous avec la lune
Mais la lune n'est pas là et le soleil l'attend
Papa dit qu'il a vu ça lui...
2. Des savants avertis par la pluie et le vent
Annonçaient un jour la fin du monde
Les journaux commentaient en termes émouvants
Les avis les aveux des savants
Bien des gens affolés demandaient aux agents
Si le monde était pris dans la ronde
C'est alors que docteurs savants et professeurs
Entonnèrent subito tous en chœur
{Refrain}
3. Philosophes écoutez cette phrase est pour vous
Le bonheur est un astre volage
Qui s'enfuit à l'appel de bien des rendez-vous
Il s'efface il se meurt devant nous
Quand on croit qu'il est loin il est là tout près de vous
Il voyage il voyage il voyage
Puis il part il revient il s'en va n'importe où
Cherchez-le il est un peu partout...
Charles TRENET :
1. Sur le toit de l'hôtel où je vis avec toi
Quand j'attends ta venue mon amie
Que la nuit fait chanter plus fort et mieux que moi
Tous les chats tous les chat tous les chats
Que dit-on sur les toits que répètent les voix
De ces chats de ces chats qui s'ennuient
Des chansons que je sais que je traduis pour toi
Les voici les voici les voilà...
{Refrain:}
Le soleil a rendez-vous avec la lune
Mais la lune n'est pas là et le soleil l'attend
Ici-bas souvent chacun pour sa chacune
Chacun doit en faire autant
La lune est là, la lune est là
La lune est là, mais le soleil ne la voit pas
Pour la trouver il faut la nuit
Il faut la nuit mais le soleil ne le sait pas et toujours luit
Le soleil a rendez-vous avec la lune
Mais la lune n'est pas là et le soleil l'attend
Papa dit qu'il a vu ça lui...
2. Des savants avertis par la pluie et le vent
Annonçaient un jour la fin du monde
Les journaux commentaient en termes émouvants
Les avis les aveux des savants
Bien des gens affolés demandaient aux agents
Si le monde était pris dans la ronde
C'est alors que docteurs savants et professeurs
Entonnèrent subito tous en chœur
{Refrain}
3. Philosophes écoutez cette phrase est pour vous
Le bonheur est un astre volage
Qui s'enfuit à l'appel de bien des rendez-vous
Il s'efface il se meurt devant nous
Quand on croit qu'il est loin il est là tout près de vous
Il voyage il voyage il voyage
Puis il part il revient il s'en va n'importe où
Cherchez-le il est un peu partout...
Charles TRENET :
chadiya madihi- Nombre de messages : 957
Date d'inscription : 28/06/2008
Victor Hugo:Clair de lune
Clair de lune
La lune était sereine et jouait sur les flots. -
La fenêtre enfin libre est ouverte à la brise,
La sultane regarde, et la mer qui se brise,
Là-bas, d'un flot d'argent brode les noirs îlots.
De ses doigts en vibrant s'échappe la guitare.
Elle écoute... Un bruit sourd frappe les sourds échos.
Est-ce un lourd vaisseau turc qui vient des eaux de Cos,
Battant l'archipel grec de sa rame tartare ?
Sont-ce des cormorans qui plongent tour à tour,
Et coupent l'eau, qui roule en perles sur leur aile ?
Est-ce un djinn qui là-haut siffle d'une voix grêle,
Et jette dans la mer les créneaux de la tour ?
Qui trouble ainsi les flots près du sérail des femmes ?
Ni le noir cormoran, sur la vague bercé,
Ni les pierres du mur, ni le bruit cadencé
Du lourd vaisseau, rampant sur l'onde avec des rames.
Ce sont des sacs pesants, d'où partent des sanglots.
On verrait, en sondant la mer qui les promène,
Se mouvoir dans leurs flancs comme une forme humaine...
La lune était sereine et jouait sur les flots.
Victor Hugo (1802-1885)
La lune était sereine et jouait sur les flots. -
La fenêtre enfin libre est ouverte à la brise,
La sultane regarde, et la mer qui se brise,
Là-bas, d'un flot d'argent brode les noirs îlots.
De ses doigts en vibrant s'échappe la guitare.
Elle écoute... Un bruit sourd frappe les sourds échos.
Est-ce un lourd vaisseau turc qui vient des eaux de Cos,
Battant l'archipel grec de sa rame tartare ?
Sont-ce des cormorans qui plongent tour à tour,
Et coupent l'eau, qui roule en perles sur leur aile ?
Est-ce un djinn qui là-haut siffle d'une voix grêle,
Et jette dans la mer les créneaux de la tour ?
Qui trouble ainsi les flots près du sérail des femmes ?
Ni le noir cormoran, sur la vague bercé,
Ni les pierres du mur, ni le bruit cadencé
Du lourd vaisseau, rampant sur l'onde avec des rames.
Ce sont des sacs pesants, d'où partent des sanglots.
On verrait, en sondant la mer qui les promène,
Se mouvoir dans leurs flancs comme une forme humaine...
La lune était sereine et jouait sur les flots.
Victor Hugo (1802-1885)
chadiya madihi- Nombre de messages : 957
Date d'inscription : 28/06/2008
Jean MOREAS :Belle lune d'argent
Belle lune d'argent, j'aime à te voir briller,
Sur les mâts inégaux d'un port plein de paresse
Et je rêve bien mieux quant ton crayon caresse
Dans un vieux parc, le marbre où je viens m'appuyer.
J'aime ton jeune éclat et tes beautés fanées,
Tu me plais sur un lac, sur un sable argentin,
Et dans la vaste nuit de la plaine sans fin,
Et dans mon cher Paris, au bout des cheminées.
Jean MOREAS (1856-1910) (Les Stances)
Sur les mâts inégaux d'un port plein de paresse
Et je rêve bien mieux quant ton crayon caresse
Dans un vieux parc, le marbre où je viens m'appuyer.
J'aime ton jeune éclat et tes beautés fanées,
Tu me plais sur un lac, sur un sable argentin,
Et dans la vaste nuit de la plaine sans fin,
Et dans mon cher Paris, au bout des cheminées.
Jean MOREAS (1856-1910) (Les Stances)
chadiya madihi- Nombre de messages : 957
Date d'inscription : 28/06/2008
Tristesses de la lune
Tristesses de la lune
Ce soir, la lune rêve avec plus de paresse;
Ainsi qu'une beauté, sur de nombreux coussins,
Qui d'une main distraite et légère caresse
Avant de s'endormir le contour de ses seins,
Sur le dos satiné des molles avalanches,
Mourante, elle se livre aux longues pâmoisons,
Et promène ses yeux sur les visions blanches
Qui montent dans l'azur comme des floraisons.
Quand parfois sur ce globe, en sa langueur oisive,
Elle laisse filer une larme furtive,
Un poète pieux, ennemi du sommeil,
Dans le creux de sa main prend cette larme pâle,
Aux reflets irisés comme un fragment d'opale,
Et la met dans son cœur loin des yeux du soleil.
Charles Baudelaire
Ce soir, la lune rêve avec plus de paresse;
Ainsi qu'une beauté, sur de nombreux coussins,
Qui d'une main distraite et légère caresse
Avant de s'endormir le contour de ses seins,
Sur le dos satiné des molles avalanches,
Mourante, elle se livre aux longues pâmoisons,
Et promène ses yeux sur les visions blanches
Qui montent dans l'azur comme des floraisons.
Quand parfois sur ce globe, en sa langueur oisive,
Elle laisse filer une larme furtive,
Un poète pieux, ennemi du sommeil,
Dans le creux de sa main prend cette larme pâle,
Aux reflets irisés comme un fragment d'opale,
Et la met dans son cœur loin des yeux du soleil.
Charles Baudelaire
linda- Nombre de messages : 690
Date d'inscription : 09/10/2010
Re: Poèmes sur la lune
sans la lune
quelques nations perdront la notion du temps
quelques nations perdront la notion du temps
j-p-olivier- Nombre de messages : 263
Date d'inscription : 04/02/2011
Re: Poèmes sur la lune
Bonjour,
J'ai déjà vu beaucoup de poème sur la lune.
Ce sont mortellemnt jolies.
Vous êtes très intélligents pour les écrire.
!
idée cadeau
J'ai déjà vu beaucoup de poème sur la lune.
Ce sont mortellemnt jolies.
Vous êtes très intélligents pour les écrire.
!
idée cadeau
Paulinepan1993- Nombre de messages : 1
Date d'inscription : 16/07/2013
Re: Poèmes sur la lune
MERCI d'avoir regroupé ces poèmes .
victoralain- Nombre de messages : 416
Date d'inscription : 03/12/2010
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