Poèmes: Avril
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Poèmes: Avril
AVRIL
La neige fond partout, plus de lourde avalanche.
Le soleil se prodigue en traits plus éclatants,
La sève perce l'arbre en bourgeons palpitants,
Qui feront sous les fruits, plus tard, plier la branche.
Un vent tiède succède aux farouches autans,
l'hirondelle est abscente encore, mais en revanche
Des milliers d'oiseaux blancs couvrent la plaine blanche,
Et de leurs cris aigus, rappellent le printemps.
Sous l'effluve fécond il faut que tout renaisse...
Avril c'est le réveil, avril c'est la jeunesse.
Mais quand la poèsie ajoute: mois des fleurs,
Il faut bien avouer, nous que trempe l'averse
Qu'entraîne la débâcle, ou qu'un glaçon renverse,
Que les poètes sont d'aimables persifleurs.
Louis Honoré Fréchette
La neige fond partout, plus de lourde avalanche.
Le soleil se prodigue en traits plus éclatants,
La sève perce l'arbre en bourgeons palpitants,
Qui feront sous les fruits, plus tard, plier la branche.
Un vent tiède succède aux farouches autans,
l'hirondelle est abscente encore, mais en revanche
Des milliers d'oiseaux blancs couvrent la plaine blanche,
Et de leurs cris aigus, rappellent le printemps.
Sous l'effluve fécond il faut que tout renaisse...
Avril c'est le réveil, avril c'est la jeunesse.
Mais quand la poèsie ajoute: mois des fleurs,
Il faut bien avouer, nous que trempe l'averse
Qu'entraîne la débâcle, ou qu'un glaçon renverse,
Que les poètes sont d'aimables persifleurs.
Louis Honoré Fréchette
davidof- Nombre de messages : 2697
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Date d'inscription : 21/05/2008
Avril
Simone, le soleil rit sur les feuilles de houx :
Avril est revenu pour jouer avec nous.
Il porte des corbeilles de fleurs sur ses épaules,
Il les donne aux épines, aux marronniers, aux saules ;
Il les sème une à une parmi l'herbe des prés,
Sur le bord des ruisseaux, des mares et des fossés ;
Il garde les jonquilles pour l'eau, et les pervenches
Pour les bois, aux endroits où s'allongent les branches ;
Il jette les violettes à l'ombre, sous les ronces
Où son pied nu, sans peur, les cache et les enfonce ;
A toutes les prairies, il donne les pâquerettes,
Et des primevères qui ont un collier de clochettes ;
Il laisse les muguets tomber dans les forêts
Avec les anémones, le long des sentiers frais ;
Il plante des iris sur le toit des maisons,
Et dans notre jardin, Simone, où il fait bon,
Il répandra des ancolies et des pensées,
Des jacinthes et la bonne odeur des giroflées.
Rémy de Gourmont
davidof- Nombre de messages : 2697
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Date d'inscription : 21/05/2008
Re: Poèmes: Avril
Tandis qu'à leurs oeuvres perverses
Les hommes courent haletants,
Mars qui rit, malgré les averses,
Prépare en secret le printemps.
Pour les petites pâquerettes,
Sournoisement lorsque tout dort,
Il repasse des collerettes
Et cisèle des boutons d'or.
Dans le verger et dans la vigne,
Il s'en va, furtif perruquier,
Avec une houppe de cygne,
Poudrer à frimas l'amandier.
La nature au lit se repose ;
Lui descend au jardin désert,
Et lace les boutons de rose
Dans leur corset de velours vert.
Tout en composant des solfèges,
Qu'aux merles il siffle à mi-voix,
Il sème aux prés les perce-neiges
Et les violettes aux bois.
Sur le cresson de la fontaine
Où le cerf boit, l'oreille au guet,
De sa main cachée il égrène
Les grelots d'argent du
Sous l'herbe, pour que tu la cueilles,
Il met la fraise au teint vermeil,
Et te tresse un chapeau de feuilles
Pour te garantir du soleil.
Puis, lorsque sa besogne est faite,
Et que son règne va finir,
Au seuil d'avril tournant la tête,
Il dit : Printemps, tu peux venir !
[ Premier sourire du printemps ]
Poèmes de Théophile Gautier
Les hommes courent haletants,
Mars qui rit, malgré les averses,
Prépare en secret le printemps.
Pour les petites pâquerettes,
Sournoisement lorsque tout dort,
Il repasse des collerettes
Et cisèle des boutons d'or.
Dans le verger et dans la vigne,
Il s'en va, furtif perruquier,
Avec une houppe de cygne,
Poudrer à frimas l'amandier.
La nature au lit se repose ;
Lui descend au jardin désert,
Et lace les boutons de rose
Dans leur corset de velours vert.
Tout en composant des solfèges,
Qu'aux merles il siffle à mi-voix,
Il sème aux prés les perce-neiges
Et les violettes aux bois.
Sur le cresson de la fontaine
Où le cerf boit, l'oreille au guet,
De sa main cachée il égrène
Les grelots d'argent du
Sous l'herbe, pour que tu la cueilles,
Il met la fraise au teint vermeil,
Et te tresse un chapeau de feuilles
Pour te garantir du soleil.
Puis, lorsque sa besogne est faite,
Et que son règne va finir,
Au seuil d'avril tournant la tête,
Il dit : Printemps, tu peux venir !
[ Premier sourire du printemps ]
Poèmes de Théophile Gautier
Dernière édition par davidof le Jeu 1 Avr - 6:48, édité 2 fois
davidof- Nombre de messages : 2697
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Re: Poèmes: Avril
Dans l'azur de l'avril, dans le gris de l'automne,
Les arbres ont un charme inquiet et mouvant.
Le peuplier se ploie et se tord sous le vent,
Pareil aux corps de femme où le désir frissonne.
Sa grâce a des langueurs de chair qui s'abandonne,
Son feuillage murmure et frémit en rêvant,
Et s'incline, amoureux des roses du Levant.
Le tremble porte au front une pâle couronne.
Vêtu de clair de lune et de reflets d'argent,
S'effile le bouleau dont l'ivoire changeant
Projette des pâleurs aux ombres incertaines.
Les tilleuls ont l'odeur des âpres cheveux bruns,
Et des acacias aux verdures lointaines
Tombe divinement la neige des parfums.
[ Les arbres ]
Poèmes de Renée Vivien
Les arbres ont un charme inquiet et mouvant.
Le peuplier se ploie et se tord sous le vent,
Pareil aux corps de femme où le désir frissonne.
Sa grâce a des langueurs de chair qui s'abandonne,
Son feuillage murmure et frémit en rêvant,
Et s'incline, amoureux des roses du Levant.
Le tremble porte au front une pâle couronne.
Vêtu de clair de lune et de reflets d'argent,
S'effile le bouleau dont l'ivoire changeant
Projette des pâleurs aux ombres incertaines.
Les tilleuls ont l'odeur des âpres cheveux bruns,
Et des acacias aux verdures lointaines
Tombe divinement la neige des parfums.
[ Les arbres ]
Poèmes de Renée Vivien
davidof- Nombre de messages : 2697
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Date d'inscription : 21/05/2008
Re: Poèmes: Avril
Je t’admire, et je ne suis que ton miroir fidèle
Car je m’abîme en toi pour t’aimer un peu mieux ;
Je rêve ta beauté, je me confonds en elle,
Et j’ai fait de mas yeux le miroir de tes yeux.
Je t’adore, et mon cœur est le profond miroir
Où ton humeur d’avril se reflète sans cesse.
Tout entier, il s’éclaire à tes moments d’espoir
Et se meurt lentement à ta moindre tristesse.
O toujours la plus douce, ö blonde entre les blondes,
Je t‘adore, et mon corps est l’amoureux miroir
Où tu verras tes seins et tes hanches profondes,
Tes seins pâles qui font si lumineux le soir !
Penche-toi, tu verras ton miroir tout à tout
Pâlir ou te sourire avec tes mêmes lèvres
Où trembleront encor tes mêmes mots d’amours ;
Tu verras frémir des mêmes longues fièvres.
Contemple ton miroir de chair tendre et nacrée
Car il s’est fait très pur afin de recevoir
Le reflet immortel de la Beauté sacrée…
Penche-toi longuement sur l’amoureux Miroir !
[ Le Miroir ]
Poèmes de Renée Vivien
Car je m’abîme en toi pour t’aimer un peu mieux ;
Je rêve ta beauté, je me confonds en elle,
Et j’ai fait de mas yeux le miroir de tes yeux.
Je t’adore, et mon cœur est le profond miroir
Où ton humeur d’avril se reflète sans cesse.
Tout entier, il s’éclaire à tes moments d’espoir
Et se meurt lentement à ta moindre tristesse.
O toujours la plus douce, ö blonde entre les blondes,
Je t‘adore, et mon corps est l’amoureux miroir
Où tu verras tes seins et tes hanches profondes,
Tes seins pâles qui font si lumineux le soir !
Penche-toi, tu verras ton miroir tout à tout
Pâlir ou te sourire avec tes mêmes lèvres
Où trembleront encor tes mêmes mots d’amours ;
Tu verras frémir des mêmes longues fièvres.
Contemple ton miroir de chair tendre et nacrée
Car il s’est fait très pur afin de recevoir
Le reflet immortel de la Beauté sacrée…
Penche-toi longuement sur l’amoureux Miroir !
[ Le Miroir ]
Poèmes de Renée Vivien
davidof- Nombre de messages : 2697
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Date d'inscription : 21/05/2008
Re: Poèmes: Avril
Le soir, ouvrant au vent ses ailes de phalène,
Évoque un souvenir fragilement rosé,
Le souvenir, touchant comme un Saxe brisé,
De ta naïveté fraîche de porcelaine.
Notre chambre d'hier, où meurt la marjolaine,
N'aura plus ton regard plein de ciel ardoisé,
Ni ton étonnement puéril et rusé...
Ô frissons de ta nuque où brûlait mon haleine !
Et mon coeur, dont la paix ne craint plus ton retour,
Ne sanglotera plus son misérable amour,
Frêle apparition que le silence éveille !
Loin du sincère avril de venins et de miels,
Tu souris, m'apportant les fleurs de ta corbeille,
Fleurs précieuses des champs artificiels.
[ Sonnet de porcelaine ]
Poèmes de Renée Vivien
Évoque un souvenir fragilement rosé,
Le souvenir, touchant comme un Saxe brisé,
De ta naïveté fraîche de porcelaine.
Notre chambre d'hier, où meurt la marjolaine,
N'aura plus ton regard plein de ciel ardoisé,
Ni ton étonnement puéril et rusé...
Ô frissons de ta nuque où brûlait mon haleine !
Et mon coeur, dont la paix ne craint plus ton retour,
Ne sanglotera plus son misérable amour,
Frêle apparition que le silence éveille !
Loin du sincère avril de venins et de miels,
Tu souris, m'apportant les fleurs de ta corbeille,
Fleurs précieuses des champs artificiels.
[ Sonnet de porcelaine ]
Poèmes de Renée Vivien
davidof- Nombre de messages : 2697
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Re: Poèmes: Avril
Répands sur mon front d’insomnie
Tes cheveux d’aurore et de joie,
O toi, ma tendresse infinie,
Avril, mon printemps, mon amour !
Quoi de plus tendre et de plus beau
Que de voir, miracle suprême !
Des roses naître du tombeau !
Cela s’est fait, puisque je t’aime.
Dans mon âme, où l’angoisse est morte,
Le souvenir est effacé…
Donne-moi tes lèvres ! qu’importe
La douleur que fut le passé !
L’oubli me sourit dans tes yeux
Et je dis à la vie en larmes
Un grand hommage silencieux
Car elle a de suprêmes charmes.
Car j’ai, dans ma pauvre existence,
Parmi les jours où j’ai pleuré,
Quelque chose de doux, d’immense,
De lumineux et de sacré !
C’est pour cela que je bénis
Non seulement toi, ma très blonde,
Mais aussi les temps infinis,
L’espace et les cieux et le monde !
J’ai compris quelle aube suprême
Se lève sur le grand néant,
Et qu’on espère, et que l’on aime
Et que l’on meurt en souriant !
[ À mon Avril ]
Poèmes de Renée Vivien
Tes cheveux d’aurore et de joie,
O toi, ma tendresse infinie,
Avril, mon printemps, mon amour !
Quoi de plus tendre et de plus beau
Que de voir, miracle suprême !
Des roses naître du tombeau !
Cela s’est fait, puisque je t’aime.
Dans mon âme, où l’angoisse est morte,
Le souvenir est effacé…
Donne-moi tes lèvres ! qu’importe
La douleur que fut le passé !
L’oubli me sourit dans tes yeux
Et je dis à la vie en larmes
Un grand hommage silencieux
Car elle a de suprêmes charmes.
Car j’ai, dans ma pauvre existence,
Parmi les jours où j’ai pleuré,
Quelque chose de doux, d’immense,
De lumineux et de sacré !
C’est pour cela que je bénis
Non seulement toi, ma très blonde,
Mais aussi les temps infinis,
L’espace et les cieux et le monde !
J’ai compris quelle aube suprême
Se lève sur le grand néant,
Et qu’on espère, et que l’on aime
Et que l’on meurt en souriant !
[ À mon Avril ]
Poèmes de Renée Vivien
davidof- Nombre de messages : 2697
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À mon Avril
Répands sur mon front d’insomnie
Tes cheveux d’aurore et de joie,
O toi, ma tendresse infinie,
Avril, mon printemps, mon amour !
Quoi de plus tendre et de plus beau
Que de voir, miracle suprême !
Des roses naître du tombeau !
Cela s’est fait, puisque je t’aime.
Dans mon âme, où l’angoisse est morte,
Le souvenir est effacé…
Donne-moi tes lèvres ! qu’importe
La douleur que fut le passé !
L’oubli me sourit dans tes yeux
Et je dis à la vie en larmes
Un grand hommage silencieux
Car elle a de suprêmes charmes.
Car j’ai, dans ma pauvre existence,
Parmi les jours où j’ai pleuré,
Quelque chose de doux, d’immense,
De lumineux et de sacré !
C’est pour cela que je bénis
Non seulement toi, ma très blonde,
Mais aussi les temps infinis,
L’espace et les cieux et le monde !
J’ai compris quelle aube suprême
Se lève sur le grand néant,
Et qu’on espère, et que l’on aime
Et que l’on meurt en souriant !
Poèmes de Renée Vivien
Tes cheveux d’aurore et de joie,
O toi, ma tendresse infinie,
Avril, mon printemps, mon amour !
Quoi de plus tendre et de plus beau
Que de voir, miracle suprême !
Des roses naître du tombeau !
Cela s’est fait, puisque je t’aime.
Dans mon âme, où l’angoisse est morte,
Le souvenir est effacé…
Donne-moi tes lèvres ! qu’importe
La douleur que fut le passé !
L’oubli me sourit dans tes yeux
Et je dis à la vie en larmes
Un grand hommage silencieux
Car elle a de suprêmes charmes.
Car j’ai, dans ma pauvre existence,
Parmi les jours où j’ai pleuré,
Quelque chose de doux, d’immense,
De lumineux et de sacré !
C’est pour cela que je bénis
Non seulement toi, ma très blonde,
Mais aussi les temps infinis,
L’espace et les cieux et le monde !
J’ai compris quelle aube suprême
Se lève sur le grand néant,
Et qu’on espère, et que l’on aime
Et que l’on meurt en souriant !
Poèmes de Renée Vivien
Iness- Nombre de messages : 834
Date d'inscription : 18/02/2010
Avril
La boîte à surprises.
Avril, dans mon coin de pays,
est souvent un hiver qui s'étire,
comme un gros chat qui n'en finit plus de se reposer.
On voudrait le voir déguerpir et inviter monsieur Le Mai !
Les bulbes en ont assez de dormir.
Ils travaillent fort pour poindre du nez,
nous sourire malgré le froid qui les traumatise.
Et vlan! sans avertissement,
ils se font rhabiller de blanc
et claquer la porte au nez.
Soumis, ils retournent s'assoupir...
Le soleil, à l'oeil coquin tel un séducteur,
réussit à les amadouer par de douces caresses improvisées.
Allez! réveillez-vous! nous avons un printemps à célébrer.
Crocus, muscaris et narcisses se bousculent à nouveau,
pour accéder aux premières loges tant convoitées.
La terre reprend ses couleurs.
Elle se maquille sans trop s'inquiéter de son allure.
Après tout, les yeux qui l'admirent ne sont-ils pas fascinés
par ce nouveau miracle de la nature?
Ah... avril dans mon coin de pays,
sera toujours une jolie boîte à surprises.
Avril, dans mon coin de pays,
est souvent un hiver qui s'étire,
comme un gros chat qui n'en finit plus de se reposer.
On voudrait le voir déguerpir et inviter monsieur Le Mai !
Les bulbes en ont assez de dormir.
Ils travaillent fort pour poindre du nez,
nous sourire malgré le froid qui les traumatise.
Et vlan! sans avertissement,
ils se font rhabiller de blanc
et claquer la porte au nez.
Soumis, ils retournent s'assoupir...
Le soleil, à l'oeil coquin tel un séducteur,
réussit à les amadouer par de douces caresses improvisées.
Allez! réveillez-vous! nous avons un printemps à célébrer.
Crocus, muscaris et narcisses se bousculent à nouveau,
pour accéder aux premières loges tant convoitées.
La terre reprend ses couleurs.
Elle se maquille sans trop s'inquiéter de son allure.
Après tout, les yeux qui l'admirent ne sont-ils pas fascinés
par ce nouveau miracle de la nature?
Ah... avril dans mon coin de pays,
sera toujours une jolie boîte à surprises.
Céline Blondeau © Mon Coin de Jardin
Iness- Nombre de messages : 834
Date d'inscription : 18/02/2010
les fleurs me fascinent
Poème du mois avril
Claude Françoise Chuit
Nyon, 1989
Les fleurs me fascinent, temples d'amour Offerts à l'abeille, au papillon, au vent A la main qui les effleure Elles se vêtent de soie, de satin, de velours Se parent de belles couleurs Elles s'inclinent timides et peut-être déjà lasses Ou se dressent, fières de leur beauté Ignorant que leurs heures sont comptées Elles dansent leur danse essentielle et fatale Puis se fanent, enfouissant leur secret L'an prochain, d'autres prendront leur place Dans le cycle de la vie Toujours recommencé. |
Claude Françoise Chuit
Nyon, 1989
Iness- Nombre de messages : 834
Date d'inscription : 18/02/2010
L'hymne au printemps
L'Hymne au printemps
Félix Leclerc (1914-1988)
Les blés sont mûrs et la terre est mouillée
Les grands labours dorment sous la gelée
L'oiseau si beau, hier, s'est envolé
La porte est close sur le jardin fané...
Comme un vieux râteau oublié
Sous la neige je vais hiverner
Photos d'enfants qui courent dans les champs
Seront mes seules joies pour passer le temps
Mes cabanes d'oiseaux sont vidées
Le vent pleure dans ma cheminée
Mais dans mon cœur je m'en vais composer
L'hymne au printemps pour celle qui m'a quitté
Quand mon amie viendra par la rivière
Au mois de mai, après le dur hiver
Je sortirai, bras nus, dans la lumière
Et lui dirai le salut de la terre...
Vois, les fleurs ont recommencé
Dans l'étable crient les nouveau-nés
Viens voir la vieille barrière rouillée
Endimanchée de toiles d'araignée
Les bourgeons sortent de la mort
Papillons ont des manteaux d'or
Près du ruisseau sont alignées les fées
Et les crapauds chantent la liberté
Et les crapauds chantent la liberté...
Félix Leclerc (1914-1988)
Iness- Nombre de messages : 834
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Poèmes: Avril
Jardin de givre
Monique Gagnon
Scintillement au petit matin
D'une étendue glace vive
Parsemée d'étoiles sans fin
Qu'un précoce soleil active
L'oiseau ose à peine s'y poser
De peur de détruire d'un seul coup d'aile
Ce majestueux cristal, ce verre taillé
décor tout en dentelle
Le soleil commence à piquer le verglas
Me donnant droit à un grand concerto
Et mon coeur est gonflé de joie
A voir la nature s'amuser ce matin si tôt
Monique Gagnon
Iness- Nombre de messages : 834
Date d'inscription : 18/02/2010
Re: Poèmes: Avril
J’ai crié Avril
J'ai crié. " Avril ! "
À travers la pluie,
Le soleil a ri.
J'ai crié. " Avril ! "
Et des hirondelles
Ont bleui le ciel.
J'ai crié. " Avril ! "
Et le vert des prés
S'est tout étoilé.
J'ai crié. " Avril !
Veux-tu me donner
Un beau fiancé ? "
Mais, turlututu,
Il n 'a rien répondu.
Maurice Carême
J'ai crié. " Avril ! "
À travers la pluie,
Le soleil a ri.
J'ai crié. " Avril ! "
Et des hirondelles
Ont bleui le ciel.
J'ai crié. " Avril ! "
Et le vert des prés
S'est tout étoilé.
J'ai crié. " Avril !
Veux-tu me donner
Un beau fiancé ? "
Mais, turlututu,
Il n 'a rien répondu.
Maurice Carême
samuel samhoun- Nombre de messages : 724
loisirs : écrire, marcher,voyager
Humeur : changeante !
Date d'inscription : 22/06/2008
Avril
- Paul-Jean TOULET (1867-1920)
Avril, dont l'odeur nous augure
Avril, dont l'odeur nous augure
Le renaissant plaisir,
Tu découvres de mon désir
La secrète figure.
Ah, verse le myrte à Myrtil,
L'iris à Desdémone :
Pour moi d'une rose anémone
S'ouvre le noir pistil.
marie la rebelle- Nombre de messages : 1328
Date d'inscription : 11/07/2008
Avril (Forni)
Jules Forni — Le Parnasse contemporain
Avril
Avril
Ils me diront, — pauvres fous, —
Que la terre se réveille,
Que les vents soufflent plus doux,
Qu’un ange, de sa corbeille,
Fait tomber des fleurs sur nous.
Ils me diront qu’au cerveau
Montent, comme les fumées
D’un vin étrange et nouveau,
Mille senteurs bien aimées,
Et que c’est le renouveau.
Hélas ! je leur répondrai :
J’ai froid, fermez bien ma porte,
Jamais je ne vous croirai.
Pour moi, depuis qu’Elle est morte,
Le printemps est enterré
chadiya madihi- Nombre de messages : 957
Date d'inscription : 28/06/2008
Re: Poèmes: Avril
Albert Lozeau — Le Miroir des jours
Avril
Avril
LE ciel est d’un azur si pur qu’il en est blanc.
C’est Avril qui revient, Avril doux et trop lent
Et qui, pour émouvoir la torpeur de la terre,
Lui tire, du soleil, des flèches de lumière.
C’est le dimanche où les mains portent des rameaux
Que le prêtre bénit avec de divins mots.
Et c’est, là-bas encore, au clocher de Saint-Jacques,
La musique de bronze, à l’aube, annonçant : Pâques !
Et chaque église avec sa chanson répondant,
L’une en priant, l’autre en riant, l’autre en grondant,—
[ 14 ]
Dont la plus belle vient de Saint-Louis-de-France,
(Honni soit le curé jaloux qui mal y pense !)
Avril, toi qu’a chanté jadis Remy Belleau,
Le plus clair de ta gloire est encore de l’eau !
La neige fond, et le printemps frileux frissonne,
Quand à Paris déjà le maronnier bourgeonne.
Mais je ne t’en veux pas : c’est la faute au bon Dieu
Qui retarde les pas du soleil dans le bleu.
Aux mois fleuris, Avril, tu prépares la terre,
Et ta venue est douce au cœur du solitaire.
Tu prolonges les soirs de rêves, et tu mets
Des étoiles là-haut plus qu’il n’en fut jamais,
Tu rends le jour léger et transparent l’espace
Et l’on regarde en soi l’espérance qui passe...
chadiya madihi- Nombre de messages : 957
Date d'inscription : 28/06/2008
Avril, dont l'odeur nous augure
- Paul-Jean TOULET (1867-1920)
Avril, dont l'odeur nous augure
Avril, dont l'odeur nous augure
Le renaissant plaisir,
Tu découvres de mon désir
La secrète figure.
Ah, verse le myrte à Myrtil,
L'iris à Desdémone :
Pour moi d'une rose anémone
S'ouvre le noir pistil.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Avril et ses vents-Annie Lafrenière
Avril et ses vents
Je me souviens de la tempête.
Elle étreignait ma douleur de toute part.
Ma douleur, bue par les éléments qui recrachaient ma furie.
Le ciel et les eaux devenus sonores dansaient autour de moi tels les membres survoltés d’une tribu indigène.
Je me sentais entourée des miens. Protégée.
Je me sentais chez moi.
L’on célébrait ma naissance, car j’étais encore en vie.
Le bruit courait sur ma peau, sur mes sens.
Je disparaissais enfin au cœur de la tourmente.
Je devenais ces grondements sourds des vagues qui combattaient le rivage.
Je tourbillonnais, sifflais dans les fenêtres, soufflais du nord, criais ma rage par tous les pores de la terre.
J’étais encore en vie.
Je n’étais plus seule.
Le froid qui fouettait mes joues pressait sa douleur contre la mienne.
Le vent me gardait, serrée contre son chagrin.
J’existais de nouveau.
J’existais, dans tout ce qu’il y avait autour de moi.
La nature m’accueillait et livrait bataille.
Pour moi. Pour que je reste.
Et j’ai enterré ma vie là où la terre gèle pour figer en moi l’enviede mourir avec elle.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Avril :Albert Lozeau
Avril:Albert Lozeau
Le ciel est d’un azur si pur qu’il en est blanc.
C’est Avril qui revient, Avril doux et trop lent
Et qui, pour émouvoir la torpeur de la terre,
Lui tire, du soleil, des flèches de lumière.
C’est le dimanche où les mains portent des rameaux
Que le prêtre bénit avec de divins mots.
Et c’est, là-bas encore, au clocher de Saint-Jacques,
La musique de bronze, à l’aube, annonçant : Pâques !
Et chaque église avec sa chanson répondant,
L’une en priant, l’autre en riant, l’autre en grondant,
Dont la plus belle vient de Saint-Louis-de-France,
(Honni soit le curé jaloux qui mal y pense !)
Avril, toi qu’a chanté jadis Remy Belleau,
Le plus clair de ta gloire est encore de l’eau !
La neige fond, et le printemps frileux frissonne,
Quand à Paris déjà le maronnier bourgeonne.
Mais je ne t’en veux pas : c’est la faute au bon Dieu
Qui retarde les pas du soleil dans le bleu.
Aux mois fleuris, Avril, tu prépares la terre,
Et ta venue est douce au cœur du solitaire.
Tu prolonges les soirs de rêves, et tu mets
Des étoiles là-haut plus qu’il n’en fut jamais,
Tu rends le jour léger et transparent l’espace
Et l’on regarde en soi l’espérance qui passe...
Le ciel est d’un azur si pur qu’il en est blanc.
C’est Avril qui revient, Avril doux et trop lent
Et qui, pour émouvoir la torpeur de la terre,
Lui tire, du soleil, des flèches de lumière.
C’est le dimanche où les mains portent des rameaux
Que le prêtre bénit avec de divins mots.
Et c’est, là-bas encore, au clocher de Saint-Jacques,
La musique de bronze, à l’aube, annonçant : Pâques !
Et chaque église avec sa chanson répondant,
L’une en priant, l’autre en riant, l’autre en grondant,
Dont la plus belle vient de Saint-Louis-de-France,
(Honni soit le curé jaloux qui mal y pense !)
Avril, toi qu’a chanté jadis Remy Belleau,
Le plus clair de ta gloire est encore de l’eau !
La neige fond, et le printemps frileux frissonne,
Quand à Paris déjà le maronnier bourgeonne.
Mais je ne t’en veux pas : c’est la faute au bon Dieu
Qui retarde les pas du soleil dans le bleu.
Aux mois fleuris, Avril, tu prépares la terre,
Et ta venue est douce au cœur du solitaire.
Tu prolonges les soirs de rêves, et tu mets
Des étoiles là-haut plus qu’il n’en fut jamais,
Tu rends le jour léger et transparent l’espace
Et l’on regarde en soi l’espérance qui passe...
roby- Nombre de messages : 1357
Date d'inscription : 28/10/2008
le voyage:Albert Lozeau
DANS l’océan du ciel d’avril, gonflant leurs voiles,
Les nuages, pareils à de légers bateaux,
Naviguent, éclatants, vers des îles d’étoiles,
Avec la majesté des cygnes sur les eaux.
Ils voguent, sans troubler d’un remous l’onde bleue ;
Leur marche est paresseuse et leur but est lointain.
Depuis une heure, ils n’ont pas fait plus d’une lieue ;
Pour leur voyage, ils sont partis dès le matin
Ce soir, pour les guider resplendira la lune,
Comme un phare dressant sa clarté sur la mer ;
Ils glisseront alors sur l’onde calme et brune,
Et dans l’ombre le port leur apparaîtra clair.
Atteindront-ils jamais les îles fortunées,
Les blancs petits bateaux de l’océan divin ?
Hélas ! rêves déçus de toutes nos journées,
Bonheur, archipel d’or cherché toujours en vain !
Les nuages, pareils à de légers bateaux,
Naviguent, éclatants, vers des îles d’étoiles,
Avec la majesté des cygnes sur les eaux.
Ils voguent, sans troubler d’un remous l’onde bleue ;
Leur marche est paresseuse et leur but est lointain.
Depuis une heure, ils n’ont pas fait plus d’une lieue ;
Pour leur voyage, ils sont partis dès le matin
Ce soir, pour les guider resplendira la lune,
Comme un phare dressant sa clarté sur la mer ;
Ils glisseront alors sur l’onde calme et brune,
Et dans l’ombre le port leur apparaîtra clair.
Atteindront-ils jamais les îles fortunées,
Les blancs petits bateaux de l’océan divin ?
Hélas ! rêves déçus de toutes nos journées,
Bonheur, archipel d’or cherché toujours en vain !
roby- Nombre de messages : 1357
Date d'inscription : 28/10/2008
L'avril boréal : Nérée Beauchemin
Nérée Beauchemin:Les floraisons matutinales : L'avril boréal |
Est-ce l'avril ? Sur la colline
Rossignole une voix câline,
De l'aube au soir.
Est-ce le chant de la linotte ?
Est-ce une flûte ? est-ce la note
Du merle noir ?
Malgré la bruine et la grêle,
Le virtuose à la voix frêle
Chante toujours ;
Sur mille tons il recommence
La mélancolique romance
De ses amours.
Le chanteur, retour des Florides,
Du clair azur des ciels torrides
Se souvenant,
Dans les bras des hêtres en larmes
Dis ses regrets et ses alarmes
À tout venant.
Surpris dans son vol par la neige,
Il redoute encor le cortège
Des noirs autans ;
Et sa vocalise touchante
Soupire et jase, pleure et chante
En même temps.
Fuyez, nuages, giboulées,
Grêle, brouillards, âpres gelées,
Vent boréal !
Fuyez ! La nature t'implore,
Tardive et languissante aurore
De floréal.
Avec un ciel bleu d'améthyste,
Avec le charme vague et triste
Des bois déserts,
Un rythme nouveau s'harmonise.
Doux rossignol, ta plainte exquise
Charme les airs !
Parfois, de sa voix la plus claire,
L'oiseau, dont le chant s'accélère,
Égrène un tril :
Dans ce vif éclat d'allégresse,
C'est vous qu'il rappelle et qu'il presse,
Beaux jours d'avril.
Déjà collines et vallées
Ont vu se fondre aux soleillées
Neige et glaçons ;
Et, quand midi flambe, il s'élève
Des senteurs de gomme et de sève
Dans les buissons.
Quel souffle a mis ces teintes douces
Aux pointes des frileuses pousses ?
Quel sylphe peint
De ce charmant vert véronèse
Les jeunes bourgeons du mélèze
Et du sapin ?
Sous les haleines réchauffées
Qui nous apportent ces bouffées
D'air moite et doux,
Il nous semble que tout renaisse.
On sent comme un flot de jeunesse
Couler en nous.
Tout était mort dans les futaies ;
Voici, tout à coup, plein les haies,
Plein les sillons,
Du soleil, des oiseaux, des brises,
Plein le ciel, plein les forêts grises,
Plein les vallons.
Ce n'est plus une voix timide
Qui prélude dans l'air humide,
Sous les taillis ;
C'est une aubade universelle ;
On dirait que l'azur ruisselle
De gazouillis.
Devant ce renouveau des choses,
Je rêve des idylles roses ;
Je vous revois,
Prime saison, belles années,
De fleurs de rêve couronnées,
Comme autrefois.
Et, tandis que dans les clairières
Chuchotent les voix printanières,
Et moi j'entends
Rossignoler l'âme meurtrie,
La tant douce voix attendrie
De mes printemps.
sandrine jillou- Nombre de messages : 1700
loisirs : écrire, courir, vélo.
Date d'inscription : 08/10/2008
Jean Moréas: Avril sourit
Avril sourit, déjà plus douces me retiennent
Les rudes mailles du destin,
Et de riants pensers à présent me reviennent
Comme les feuilles au jardin.
Eh quoi ! Ce peu de miel dans la dernière goutte
Me serait-il enfin permis,
O sombre vie ? Hélas ! Si c' est la peine toute,
Sommes-nous pas de vieux amis ?
Les rudes mailles du destin,
Et de riants pensers à présent me reviennent
Comme les feuilles au jardin.
Eh quoi ! Ce peu de miel dans la dernière goutte
Me serait-il enfin permis,
O sombre vie ? Hélas ! Si c' est la peine toute,
Sommes-nous pas de vieux amis ?
magda- Nombre de messages : 1253
Date d'inscription : 28/03/2010
jules Laforgue-Veillée d'avril
Il doit être minuit. Minuit moins cinq. On dort.
Chacun cueille sa fleur au vert jardin des rêves,
Et moi, las de subir mes vieux remords sans trêves,
Je tords mon cœur pour qu'il s'égoutte en rimes d'or.
Et voilà qu'à songer me revient un accord,
Un air bête d'antan, et sans bruit tu te lèves
Ô menuet, toujours plus gai, des heures brèves
Où j'étais simple et pur, et doux, croyant encor.
Et j'ai posé ma plume. Et je fouille ma vie
D'innocence et d'amour pour jamais défleurie,
Et je reste longtemps, sur ma page accoudé,
Perdu dans le pourquoi des choses de la terre,
Ecoutant vaguement dans la nuit solitaire
Le roulement impur d'un vieux fiacre attard
Chacun cueille sa fleur au vert jardin des rêves,
Et moi, las de subir mes vieux remords sans trêves,
Je tords mon cœur pour qu'il s'égoutte en rimes d'or.
Et voilà qu'à songer me revient un accord,
Un air bête d'antan, et sans bruit tu te lèves
Ô menuet, toujours plus gai, des heures brèves
Où j'étais simple et pur, et doux, croyant encor.
Et j'ai posé ma plume. Et je fouille ma vie
D'innocence et d'amour pour jamais défleurie,
Et je reste longtemps, sur ma page accoudé,
Perdu dans le pourquoi des choses de la terre,
Ecoutant vaguement dans la nuit solitaire
Le roulement impur d'un vieux fiacre attard
magda- Nombre de messages : 1253
Date d'inscription : 28/03/2010
Avril- François Copée
Avril
Lorsqu'un homme n'a pas d'amour,
Rien du printemps ne l'intéresse;
Il voit même sans allégresse,
Hirondelles, votre retour;
Et, devant vos troupes légères
Qui traversent le ciel du soir,
Il songe que d'aucun espoir
Vous n'êtes pour lui messagères.
Chez moi ce spleen a trop duré,
Et quand je voyais dans les nues
Les hirondelles revenues,
Chaque printemps, j'ai bien pleuré.
Mais, depuis que toute ma vie
A subi ton charme subtil,
Mignonne, aux promesses d'Avril
Je m'abandonne et me confie.
Depuis qu'un regard bien-aimé
A fait refleurir tout mon être,
Je vous attends à ma fenêtre,
Chères voyageuses de Mai.
Venez, venez vite, hirondelles,
Repeupler l'azur calme et doux,
Car mon désir qui va vers vous
S'accuse de n'avoir pas d'ailes.
Lorsqu'un homme n'a pas d'amour,
Rien du printemps ne l'intéresse;
Il voit même sans allégresse,
Hirondelles, votre retour;
Et, devant vos troupes légères
Qui traversent le ciel du soir,
Il songe que d'aucun espoir
Vous n'êtes pour lui messagères.
Chez moi ce spleen a trop duré,
Et quand je voyais dans les nues
Les hirondelles revenues,
Chaque printemps, j'ai bien pleuré.
Mais, depuis que toute ma vie
A subi ton charme subtil,
Mignonne, aux promesses d'Avril
Je m'abandonne et me confie.
Depuis qu'un regard bien-aimé
A fait refleurir tout mon être,
Je vous attends à ma fenêtre,
Chères voyageuses de Mai.
Venez, venez vite, hirondelles,
Repeupler l'azur calme et doux,
Car mon désir qui va vers vous
S'accuse de n'avoir pas d'ailes.
chayma- Nombre de messages : 512
loisirs : lecture,marche, cuisine
Humeur : Printanière
Date d'inscription : 05/06/2008
AVRIL-Jean-Antoine Roucher
Vénus pare les champs de grace et de beauté;
Vénus remplit les mers de sa fécondité.
Elle est au haut des cieux l' immortelle Uranie,
Qui des astres errans entretient l' harmonie.
Les bois à son aspect verdissent leurs rameaux:
Son souffle y reproduit mille essaims d' animaux.
Dans l' humide fraicheur des gazons qu' elle foule,
Avec leurs doux parfums les fleurs croissent en foule;
L' océan lui sourit, et l' olympe azuré
Verse en paix sur la terre un jour plus épuré.
Ah! Puisque ton pouvoir gouverne la nature,
Que l' homme, de tes mains, attend sa nourriture,
Bienfaisante Vénus! épargne à nos guérets
La rouille si funeste aux présens de Cérès;
Abreuve-les plutôt de la douce rosée.
Que les sucs, les esprits de la séve epuisée
Dans ses canaux enflés coulent plus abondans;
Qu' ils bravent du soleil les rayons trop ardens;
Et que le jeune épi sur un tuyau plus ferme
S' élève, et brise enfin le rézeau qui l' enferme.
Nos voeux sont exaucés. Le sceptre de la nuit
A peine autour de nous a fait taire le bruit.
Une moite vapeur dans les airs répandue
S' abbaisse, et sur les champs comme un voile étendue
Distille la fraicheur dans leurs flancs altérés.
Cet humide tribut a rajeuni les prés;
Et le roi des sillons qu' un verd plus frais colore
L' épi germe, et s' élance impatient d' éclore.
Mais hélas! Et les maux et les biens rassemblés
Naissent chez les humains l' un à l' autre mêlés.
La vapeur de la nuit aux fromens si propice
Féconde le chardon; il croît sous leur auspice:
L' avoine les domine, et l' ivraie à son tour
Les couvre de son ombre épandue à l' entour.
C' est à vous d' extirper ce fléau des campagnes,
Vous de l' agriculteur les actives compagnes:
Rassemblez vos enfans; et tous, le fer en main
Prudemment dans les blés vous ouvrant un chemin,
Allez porter la guerre à l' herbe usurpatrice:
Qu' un chariot l' emporte et le boeuf s' en nourrisse.
L' insecte, qui nous file un riche vêtement,
Vous rappelle et demande un nouvel aliment.
De ce ver printanier la nombreuse famille,
Éclose après huit jours, et murmure et fourmille.
La feuille de Thisbé germe, s' ouvre, mûrit;
Le ver croît avec elle: il croît, il s' en nourrit.
À ce ver cependant la moitié de la vie,
Par un triste sommeil, comme à nous, est ravie.
De langueur accablé quatre fois il s' endort;
Mais sorti quatre fois des ombres de la mort,
Il reparoît, vêtu d' une robe nouvelle:
Telle à chaque printems Myrthé renaît plus belle.
Las de ramper sans gloire, il gravit un roseau,
Où déployant d' abord un informe rézeau,
Bientôt de sa filière il tire, il développe
Un tissu, qui plus riche en globe l' enveloppe:
Sous des sables profonds par lui-même entassés,
Ainsi bornant le cours de ses flots dispersés,
Le Rhin cache au soleil son onde languissante.
L' insecte scelle enfin sa tombe jaunissante,
S' assoupit; et son corps en nymphe transformé
Sous un habit de deuil languit inanimé.
Mais, ô brillant prodige! ô riante merveille!
Vénus remplit les mers de sa fécondité.
Elle est au haut des cieux l' immortelle Uranie,
Qui des astres errans entretient l' harmonie.
Les bois à son aspect verdissent leurs rameaux:
Son souffle y reproduit mille essaims d' animaux.
Dans l' humide fraicheur des gazons qu' elle foule,
Avec leurs doux parfums les fleurs croissent en foule;
L' océan lui sourit, et l' olympe azuré
Verse en paix sur la terre un jour plus épuré.
Ah! Puisque ton pouvoir gouverne la nature,
Que l' homme, de tes mains, attend sa nourriture,
Bienfaisante Vénus! épargne à nos guérets
La rouille si funeste aux présens de Cérès;
Abreuve-les plutôt de la douce rosée.
Que les sucs, les esprits de la séve epuisée
Dans ses canaux enflés coulent plus abondans;
Qu' ils bravent du soleil les rayons trop ardens;
Et que le jeune épi sur un tuyau plus ferme
S' élève, et brise enfin le rézeau qui l' enferme.
Nos voeux sont exaucés. Le sceptre de la nuit
A peine autour de nous a fait taire le bruit.
Une moite vapeur dans les airs répandue
S' abbaisse, et sur les champs comme un voile étendue
Distille la fraicheur dans leurs flancs altérés.
Cet humide tribut a rajeuni les prés;
Et le roi des sillons qu' un verd plus frais colore
L' épi germe, et s' élance impatient d' éclore.
Mais hélas! Et les maux et les biens rassemblés
Naissent chez les humains l' un à l' autre mêlés.
La vapeur de la nuit aux fromens si propice
Féconde le chardon; il croît sous leur auspice:
L' avoine les domine, et l' ivraie à son tour
Les couvre de son ombre épandue à l' entour.
C' est à vous d' extirper ce fléau des campagnes,
Vous de l' agriculteur les actives compagnes:
Rassemblez vos enfans; et tous, le fer en main
Prudemment dans les blés vous ouvrant un chemin,
Allez porter la guerre à l' herbe usurpatrice:
Qu' un chariot l' emporte et le boeuf s' en nourrisse.
L' insecte, qui nous file un riche vêtement,
Vous rappelle et demande un nouvel aliment.
De ce ver printanier la nombreuse famille,
Éclose après huit jours, et murmure et fourmille.
La feuille de Thisbé germe, s' ouvre, mûrit;
Le ver croît avec elle: il croît, il s' en nourrit.
À ce ver cependant la moitié de la vie,
Par un triste sommeil, comme à nous, est ravie.
De langueur accablé quatre fois il s' endort;
Mais sorti quatre fois des ombres de la mort,
Il reparoît, vêtu d' une robe nouvelle:
Telle à chaque printems Myrthé renaît plus belle.
Las de ramper sans gloire, il gravit un roseau,
Où déployant d' abord un informe rézeau,
Bientôt de sa filière il tire, il développe
Un tissu, qui plus riche en globe l' enveloppe:
Sous des sables profonds par lui-même entassés,
Ainsi bornant le cours de ses flots dispersés,
Le Rhin cache au soleil son onde languissante.
L' insecte scelle enfin sa tombe jaunissante,
S' assoupit; et son corps en nymphe transformé
Sous un habit de deuil languit inanimé.
Mais, ô brillant prodige! ô riante merveille!
sandrine jillou- Nombre de messages : 1700
loisirs : écrire, courir, vélo.
Date d'inscription : 08/10/2008
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