Poésies:Élaine AUDET
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Poésies:Élaine AUDET
Le fil de l'eau
Je viens d'une haute vague Qui s'agenouille sur le sable M'oublie dans ses remous Je viens du miroir de mes larmes Dans les yeux tendres d'un chien Je viens d'une eau d'origine D'une gynergie diluvienne antique D'un vent sauvage dans les veines Capable de faire chanter les rivières De ses doigts lissant les lointains Je ne peux imaginer le jour Où la crue amère des limites Emportera nos rires nos rêves L'eau soyeuse de nos mystères Les traces mêmes de nos pas Qui harnachera la douleur Quand elle deviendra couteau Quand les os du doute Transperceront nos peaux Et laisseront nos veines à nu Qui libérera les oiseaux dans nos yeux Les ailes de la pensée les ultimes aveux Qui videra d'un trait la coupe des mots Quel élan irréversible rendra l'avenir au vide Nos corps végétaux à la dérive des heures De très loin l'écriteau montre la voie vers la mer Le courant nous roule sans fin comme des cailloux Un râteau transparent sarcle les sources et les étoiles Bras ouverts l'éternité déploie son manteau de nuit Tout recommence seul l'embrasement demeure Et l'amour comme hier fait la roue hors du temps |
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Élaine AUDET
Élaine AUDET
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Funambules
par Élaine Audet |
Sur un fil ténu de vertigineuses funambules
Jour après jour
Jouent leur vie
Au-dessus du carrelage uniforme de l’attente
Jour après jour
Jouent leur vie
Au-dessus du carrelage uniforme de l’attente
Il leur vient parfois
La tentation
De la grandeur ardente
L’envie de remonter
Toutes les sources du silence
La tentation
De la grandeur ardente
L’envie de remonter
Toutes les sources du silence
Et s’il le faut
Mourir pour un seul instant de conscience
Mourir pour un seul instant de conscience
Extrait de :
Élaine Audet, La plénitude et la limite, Montréal, éditions Sisyphe, 2006.
Élaine Audet, La plénitude et la limite, Montréal, éditions Sisyphe, 2006.
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Poésies de:Élaine Audet
Des ailes et du soleil
C’est l’heure où les pensées s’enroulent
Sur l’écheveau d’une improbable étoile
C’est l’heure du loup et de l’insoumise
Où le souffle réinvente un sablier à sa mesure
Jette son dévolu sur la démesure de l’eau
Sur l’écheveau d’une improbable étoile
C’est l’heure du loup et de l’insoumise
Où le souffle réinvente un sablier à sa mesure
Jette son dévolu sur la démesure de l’eau
C’est l’heure où le poing final frappe
La folle chevauchée du rêve
Où s’ouvre le cratère craint de tous les pas
C’est l’heure où le doute envahit les mots
Oublie peu à peu l’alphabet chantant de l’amour
La folle chevauchée du rêve
Où s’ouvre le cratère craint de tous les pas
C’est l’heure où le doute envahit les mots
Oublie peu à peu l’alphabet chantant de l’amour
C’est l’heure où les aiguilles se coincent dans la gorge
À la seule évocation d’une voix d’un avenir
Des raisons d’être de l’aube de l’enfance ou d’une rose
C’est l’heure de tous les dangers ourdis à l’envers de la joie
À l’ombre de l’enchantement et de l’espérance
À la seule évocation d’une voix d’un avenir
Des raisons d’être de l’aube de l’enfance ou d’une rose
C’est l’heure de tous les dangers ourdis à l’envers de la joie
À l’ombre de l’enchantement et de l’espérance
C’est l’heure où le livre se referme tout seul
Où la solitude est une fleur rapace
C’est l’heure des bras ouverts sans réfléchir
À l’insatiable à la page devenue blanche
Source à nouveau de tous les possibles
Où la solitude est une fleur rapace
C’est l’heure des bras ouverts sans réfléchir
À l’insatiable à la page devenue blanche
Source à nouveau de tous les possibles
C’est l’heure de la flamme et des ailes
Icare est une femme tu l’as toujours su
Icare est une femme tu l’as toujours su
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La peau profonde de l’amour
par Élaine Audet |
De quelle texture quelle tessiture suis-je le texte inédit
À nul autre pareil poème tissé d’infini de finitude
Dont je suis à jamais la plénitude et la limite
À nul autre pareil poème tissé d’infini de finitude
Dont je suis à jamais la plénitude et la limite
De mystères d’attraction irrésistible de fusion fictive
De tension vers l’inouï l’inattendu l’inaliénable
De repli sauvage de silence de lointain
De pensée aventurière de peur du prochain
D’imagination conquérante de chutes d’espoir brutales
De tension vers l’inouï l’inattendu l’inaliénable
De repli sauvage de silence de lointain
De pensée aventurière de peur du prochain
D’imagination conquérante de chutes d’espoir brutales
De questions sans réponses de morts quotidiennes
De zones lisses d’adéquation heureuse de vertiges
De renaissance d’éblouissement de reconnaissance
Je suis faite de la peau profonde de l’amour
De passions fulgurantes de dépressions désertiques
De zones lisses d’adéquation heureuse de vertiges
De renaissance d’éblouissement de reconnaissance
Je suis faite de la peau profonde de l’amour
De passions fulgurantes de dépressions désertiques
D’enfance funambule de rires régénérateurs d’incantations
D’abîmes rugueux de pics d’aurore au travers du rêve
D’éclaircies pures comme l’eau pure des origines
De cailloux dans la gorge de l’émotion de mutisme insurmontable
De mémoire enfouie de trous noirs dans la trame révolue
D’adéenne irréfutable et de soif inassouvie
D’abîmes rugueux de pics d’aurore au travers du rêve
D’éclaircies pures comme l’eau pure des origines
De cailloux dans la gorge de l’émotion de mutisme insurmontable
De mémoire enfouie de trous noirs dans la trame révolue
D’adéenne irréfutable et de soif inassouvie
De quelle texture quelle tessiture suis-je le texte inédit
À nul autre pareil poème tissé d’infini de finitude
Dont je suis à jamais la plénitude et la limite
À nul autre pareil poème tissé d’infini de finitude
Dont je suis à jamais la plénitude et la limite
D’une texture unique d’un texte écrit pour moi
Qui me signe pour les siècles des siècles
Intemporelle immortelle incomparable
Qui me signe pour les siècles des siècles
Intemporelle immortelle incomparable
Extrait de : Élaine Audet, La plénitude et la limite, Montréal, Éditions Sisyphe, 2006.
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Rebelles
par Élaine Audet |
Tu rêves d’abeilles volant autour de toi
Tu rêves de vaincre la peur
D’offrir la fleur de tes poignets et le pollen
Déjà fermenté au plus pur de tes mains.
Tu rêves de vaincre la peur
D’offrir la fleur de tes poignets et le pollen
Déjà fermenté au plus pur de tes mains.
Tu rêves du souffle des rebelles
Sur la braise de ta mélancolie
Sans la piqûre glaciale du matin
Ta tête se remplit de nids d’abeilles
Comme une robe du dimanche
Sur la braise de ta mélancolie
Sans la piqûre glaciale du matin
Ta tête se remplit de nids d’abeilles
Comme une robe du dimanche
La reine te promet mille voyages
Te tend l’hydromel d’un éternel instant
Cette douceur sur ta langue te rappelle
Que les femmes de lune ne meurent
Pas toujours dans des livres inédits
Te tend l’hydromel d’un éternel instant
Cette douceur sur ta langue te rappelle
Que les femmes de lune ne meurent
Pas toujours dans des livres inédits
Cette eau de vie chante en toi
De folles randonnées à dos d’étoiles
Où les soeurs se reconnaissent
Par leurs eaux rares et boréales
De folles randonnées à dos d’étoiles
Où les soeurs se reconnaissent
Par leurs eaux rares et boréales
Mis en ligne sur Sisyphe, le 6 mars 2007.
Récents recueils de poèmes d’Élaine Audet :
Le cycle de l’éclair, Québec, Loup de Gouttière, 1996.
La plénitude et la limite, Montréal, les éditions Sisyphe, 2006.
Le cycle de l’éclair, Québec, Loup de Gouttière, 1996.
La plénitude et la limite, Montréal, les éditions Sisyphe, 2006.
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Place du marché
par Élaine Audet |
L’homme gris creuse le sillon du néant
Sous les pas des étés à venir
Rêve de nouveaux déserts
De paysages vidés de présence humaine
Veut tarir les vignes régler les désirs
Comme des montres immuables
Inventer dans l’ombre une herbe
Dépourvue de musique et de rosée
Sous les pas des étés à venir
Rêve de nouveaux déserts
De paysages vidés de présence humaine
Veut tarir les vignes régler les désirs
Comme des montres immuables
Inventer dans l’ombre une herbe
Dépourvue de musique et de rosée
L’homme violent veut que l’amour
Vienne lui manger dans la main
Faire la vie et la mort à cœur fermé
À quitte ou double à rien ne va plus
Sur des corps hier infrangibles
Dont il achète l’entière dépossession
Vienne lui manger dans la main
Faire la vie et la mort à cœur fermé
À quitte ou double à rien ne va plus
Sur des corps hier infrangibles
Dont il achète l’entière dépossession
Sur la place du marché des femmes à genoux
Exhibent leurs chaînes comme des bijoux
Exhibent leurs chaînes comme des bijoux
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La plénitude et la limite
La plénitude et la limite
Poète et essayiste, Élaine Audet a publié, au
Québec et à l’étranger plusieurs livres et articles. De 1990 à 2004,
elle a tenu une chronique littéraire et féministe dans le mensuel
d’information politique l’aut’journal. Depuis 2003, elle est
co-éditrice du site Sisyphe et fondatrice, avec Micheline Carrier, des
éditions du même nom (2005).
Hugues Corriveau a écrit dans Le Devoir :
le texte intégral
Ce serait un jour
De septembre et de splendeur
J’aurais déjà vécu quatre vies
Sans te croiser
Comme une feuille d’automne
Ivre de couleurs
Tu atterrirais libre inéluctable
Au coeur de mon histoire
Je plongerais mes doigts
Dans la peau profonde de ton eau
Pour toucher sous le sable
Les racines indemnes du bonheur
Sentir trembler le désir
Sous le limon morne du temps
Pétrir jusqu’au feu le galet
De si loin poli par l’attente...
Élaine Audet, La plénitude et la limite, Sisyphe, Montréal, 2006
par
Sisyphe
Sisyphe
Voix ambrée qui parle le féminin au plus près,
dans une sensualité matérielle qui fait appel aux sens, touchant le
pourtour des choses comme des signes de vie.
dans une sensualité matérielle qui fait appel aux sens, touchant le
pourtour des choses comme des signes de vie.
Poète et essayiste, Élaine Audet a publié, au
Québec et à l’étranger plusieurs livres et articles. De 1990 à 2004,
elle a tenu une chronique littéraire et féministe dans le mensuel
d’information politique l’aut’journal. Depuis 2003, elle est
co-éditrice du site Sisyphe et fondatrice, avec Micheline Carrier, des
éditions du même nom (2005).
Hugues Corriveau a écrit dans Le Devoir :
- Voix ambrée qui parle le féminin au plus près, dans une sensualité
matérielle qui fait appel aux sens, touchant le pourtour des choses
comme des signes de vie. Cette «langue tumultueuse s’accorde avec le
corps» afin que «la chair libère d’un coup tous ses oiseaux». Élaine
Audet parle ainsi dans la «vivance», dans ce qui d’elle et de l’autre
sait inscrire le désir : «Je garderais sur les lèvres / Un goût de
rosée et de citron / La palpitation éclose dans ma main [...] Dans
l’acuité nue de l’instant /Alors tu me donnerais enfin mon vrai nom.»
le texte intégral
Ce serait un jour
De septembre et de splendeur
J’aurais déjà vécu quatre vies
Sans te croiser
Comme une feuille d’automne
Ivre de couleurs
Tu atterrirais libre inéluctable
Au coeur de mon histoire
Je plongerais mes doigts
Dans la peau profonde de ton eau
Pour toucher sous le sable
Les racines indemnes du bonheur
Sentir trembler le désir
Sous le limon morne du temps
Pétrir jusqu’au feu le galet
De si loin poli par l’attente...
Élaine Audet, La plénitude et la limite, Sisyphe, Montréal, 2006
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Incandescence par Élaine Audet
Incandescence
Tu rêves de lier vents et marées
Sel et soif mains et merveilles
Vois comme tout se délie
Même l’aube ardente lovée dans le soleil
Quelle parole unique veux-tu écrire
Sur ces couches d’écorces vives
Arrachées une à une à l’arbre de ta vie
Pour les livrer au vent irrévocable
Pareille à une flotte en perdition
Coulant dans une mer de noirceur
Ta voix ne prend forme que loin de toi
Dans la douleur du détachement
Libre comme une feuille qui trouve
Dans sa chute une part d’éternité
L’automne et ses variables d’ambre
Ravivent le feu dans tes veines
Avec ses vagues sauvages de sons
Le chant du monde improvise
Sur la peau vibrante de chaque instant
Te projette ravie vers l’éclair aux mille visages
par Élaine Audet |
Tu rêves de lier vents et marées
Sel et soif mains et merveilles
Vois comme tout se délie
Même l’aube ardente lovée dans le soleil
Quelle parole unique veux-tu écrire
Sur ces couches d’écorces vives
Arrachées une à une à l’arbre de ta vie
Pour les livrer au vent irrévocable
Pareille à une flotte en perdition
Coulant dans une mer de noirceur
Ta voix ne prend forme que loin de toi
Dans la douleur du détachement
Libre comme une feuille qui trouve
Dans sa chute une part d’éternité
L’automne et ses variables d’ambre
Ravivent le feu dans tes veines
Avec ses vagues sauvages de sons
Le chant du monde improvise
Sur la peau vibrante de chaque instant
Te projette ravie vers l’éclair aux mille visages
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Dworkin - L’envers de la nuit par Élaine Audet
Dworkin - L’envers de la nuit
Tu es allée au bout de ta voix Andrea
Ta voix claire portée par une juste colère
Reculant toujours davantage les limites
Démasquant un à un les leurres
Avec tes mots de feu et de liberté
Tu es allée au bout de ta voix Andrea
Ta voix sur laquelle nous avions appris à compter
À chaque tournant de nos vies à chaque recul de nos droits
Nous invitant à refuser la peur l’intimidation
Le confort du silence et de la soumission
Tu es allée au bout de ta voix Andrea
Rares étaient celles d’entre nous
Qui avaient vécu ce qu’elles dénonçaient
La violence maritale qui frappe en humiliant
La prostitution qui dévaste jusqu’aux tréfonds
La pornographie et sa haine déshumanisante
Tu connaissais depuis longtemps les cendres de l’horreur
Tu es allée au bout de ta brillante intelligence Andrea
Alliée à Catharine MacKinnon cette autre indomptable
Tu t’es attaqué à la gauche comme au crime organisé
À l’intouchable et hypocrite liberté d’expression
Tu as nourri les mots de ta passion irréductible
Pour l’intégrité la dignité des femmes
Leur droit infrangible d’être libres et de s’aimer
L’envers de la nuit ne sera jamais plus pareil sans toi
Tu as donné à ta voix l’ampleur d’un combat à finir
À ta vie la force généreuse d’un fleuve tumultueux
Que ta mort trop tôt venue ne pourra jamais tarir
Ta voix n’est pas partie avec toi Andrea
Par-delà notre peine et le vide laissé par ton départ
Elle passe de l’une à l’autre comme un flambeau
Pour nous rappeler l’incorruptible beauté du courage
14 avril 2005
par Élaine Audet |
Tu es allée au bout de ta voix Andrea
Ta voix claire portée par une juste colère
Reculant toujours davantage les limites
Démasquant un à un les leurres
Avec tes mots de feu et de liberté
Tu es allée au bout de ta voix Andrea
Ta voix sur laquelle nous avions appris à compter
À chaque tournant de nos vies à chaque recul de nos droits
Nous invitant à refuser la peur l’intimidation
Le confort du silence et de la soumission
Tu es allée au bout de ta voix Andrea
Rares étaient celles d’entre nous
Qui avaient vécu ce qu’elles dénonçaient
La violence maritale qui frappe en humiliant
La prostitution qui dévaste jusqu’aux tréfonds
La pornographie et sa haine déshumanisante
Tu connaissais depuis longtemps les cendres de l’horreur
Tu es allée au bout de ta brillante intelligence Andrea
Alliée à Catharine MacKinnon cette autre indomptable
Tu t’es attaqué à la gauche comme au crime organisé
À l’intouchable et hypocrite liberté d’expression
Tu as nourri les mots de ta passion irréductible
Pour l’intégrité la dignité des femmes
Leur droit infrangible d’être libres et de s’aimer
L’envers de la nuit ne sera jamais plus pareil sans toi
Tu as donné à ta voix l’ampleur d’un combat à finir
À ta vie la force généreuse d’un fleuve tumultueux
Que ta mort trop tôt venue ne pourra jamais tarir
Ta voix n’est pas partie avec toi Andrea
Par-delà notre peine et le vide laissé par ton départ
Elle passe de l’une à l’autre comme un flambeau
Pour nous rappeler l’incorruptible beauté du courage
14 avril 2005
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Re: Poésies:Élaine AUDET
L’essence des jours
par Élaine Audet |
Quand des mots mous étouffent la vie
Comme une hypothèse trop audacieuse
Quand les pensées font la nuit
Des ailes géantes aux impatiences
Quand le temps de naître de tendre les bras
La colère nous broie entre le cœur et l’écorce
Rappelle-toi mon amour
Toute pierre détient dans son grain
La mémoire pulvérisée d’une source
Toute femme porte dans sa main offerte
Une ligne de vie intacte autour de la mort
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Un nom d’amazone par Élaine Audet
Un nom d’amazone
Un nom d’amazone le goût du désert
Un livre de nulle part venu
La mer à boire
Le pur dans la soif
Un livre à écrire avec le vent
A lire mot à mot dans la paume du temps
De gauche à droite éros aux profonds remous
De droite à gauche l’âme remue d’entre les murs
L’amour sans amarres le bel amour rare
A peine un murmure ou l’or sur les cils de l’aurore
Sombre ramure à l’intérieur de l’oeil
Tout juste une mare d’ombre sur la joue nue
La rumeur d’elle-même s’est tue
Telles les rames dans une mer sans fond
Larmes et armes confondues
Ô la peine des mères en travers du coeur
Désormais sans armures vont les rues
Plus de lames à l’intersection des marées
par Élaine Audet |
Un nom d’amazone le goût du désert
Un livre de nulle part venu
La mer à boire
Le pur dans la soif
Un livre à écrire avec le vent
A lire mot à mot dans la paume du temps
De gauche à droite éros aux profonds remous
De droite à gauche l’âme remue d’entre les murs
L’amour sans amarres le bel amour rare
A peine un murmure ou l’or sur les cils de l’aurore
Sombre ramure à l’intérieur de l’oeil
Tout juste une mare d’ombre sur la joue nue
La rumeur d’elle-même s’est tue
Telles les rames dans une mer sans fond
Larmes et armes confondues
Ô la peine des mères en travers du coeur
Désormais sans armures vont les rues
Plus de lames à l’intersection des marées
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Le cycle de l’éclair par Élaine Audet
Le cycle de l’éclair
Nous
dans la nuit regards ouverts retournés nus comme mains à l’abandon.
Dans tes bras la parole reflue. Ma tête s’y pose oiseau fou. A l’orée
tendre de ton cou mes lèvres écoutent un battement doux. Des soleils
tremblent au bout de mes doigts. La lumière s’invente dans mon sang. La
turbulence rit dans une eau sans fond. A l’ombre de la joie je feins le
sommeil pour te respirer jusque dans les interstices du matin.
Tu
poseras tes mots nus sur ma peau avec la tendresse de la soie glissant
sur un sein. Je poserai ma main sur ta pensée telle une caresse créole
auréolant l’alvéole du silence.
La
vie ne se peut inventer qu’à la faveur de l’amour premier. Se
réfractant jusqu’à l’aigu du cri. Soutenant l’insoutenable.
L’impossible note d’un adagio incessant. Langue de feu purifiant
l’esprit. Âme du toucher. Subversion des froids neurones par
l’incandescence du poème.
Ouverte aux quatre vents la fleur passion dilatation démesurée se mesure avec le temps.
par Élaine Audet |
Nous
dans la nuit regards ouverts retournés nus comme mains à l’abandon.
Dans tes bras la parole reflue. Ma tête s’y pose oiseau fou. A l’orée
tendre de ton cou mes lèvres écoutent un battement doux. Des soleils
tremblent au bout de mes doigts. La lumière s’invente dans mon sang. La
turbulence rit dans une eau sans fond. A l’ombre de la joie je feins le
sommeil pour te respirer jusque dans les interstices du matin.
Tu
poseras tes mots nus sur ma peau avec la tendresse de la soie glissant
sur un sein. Je poserai ma main sur ta pensée telle une caresse créole
auréolant l’alvéole du silence.
La
vie ne se peut inventer qu’à la faveur de l’amour premier. Se
réfractant jusqu’à l’aigu du cri. Soutenant l’insoutenable.
L’impossible note d’un adagio incessant. Langue de feu purifiant
l’esprit. Âme du toucher. Subversion des froids neurones par
l’incandescence du poème.
Ouverte aux quatre vents la fleur passion dilatation démesurée se mesure avec le temps.
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La saison de l’appartenance par Élaine Aude
La saison de l’appartenance
Rose
des vents rose de vie je crie pour m’éclaircir le coeur. Je te nomme
pour inventer notre temps. Tu es la chair vive de mes mots. Je ne t’ai
pas imaginée. Vienne la cinquième saison l’éblouie l’intemporelle la
rebelle. L’inouïe saison de l’appartenance.
Vienne
l’attendue inattendue fendant la mer de nos défaites pour que les
dépaysés à la langue coupée que nous sommes devenus abordent l’autre
rive d’eux-mêmes avec cette joie natale qui dans nos veines chante en
rafales. Mémoire d’une terre raptée à l’orée de son histoire.
Vienne
la libre saison des vivants brisant les codes et les lois contre les
paradis réducteurs toujours venus d’ailleurs pour acheter notre âme
avec des miroirs de pacotille. Comme autrefois fut décimée
l’amérindienne harmonie. Folklorisée l’appartenance à la terre et au
feu ce dialogue avec la lune qui montait des entrailles des femmes pour
inventer la pluie et les moissons. Tout cela que les envahisseurs en
complets gris ne sauront enfermer sur leurs disquettes imiter avec
leurs logiciels ni engloutir dans le libre échange du vide.
Vienne
la cinquième saison ciel logique des coureurs de vie. Terre promise
fleuve désir. Retour de la mémoire native écrite dans le souffle des
femmes avec le nom unique de l’enfant et la légitimité de son devenir.
Non
je n’exagère pas quand je dis ta voix comme la cinquième saison.
L’éblouie l’intemporelle la rebelle. L’inouïe saison de l’appartenance.
Mémoire séditieuse. Poing fermé sur le dur refus de mourir. Rose des
vents rose de vie je ne saurais autrement te dire le pays qui nous
ressemble. Le poème qui nous rassemble en ce temps de reniement. De
contagion du néant.
© Élaine Audet, Le Cycle de l’éclair, Québec, Le Loup de Gouttière, 1996.
par Élaine Audet |
Rose
des vents rose de vie je crie pour m’éclaircir le coeur. Je te nomme
pour inventer notre temps. Tu es la chair vive de mes mots. Je ne t’ai
pas imaginée. Vienne la cinquième saison l’éblouie l’intemporelle la
rebelle. L’inouïe saison de l’appartenance.
Vienne
l’attendue inattendue fendant la mer de nos défaites pour que les
dépaysés à la langue coupée que nous sommes devenus abordent l’autre
rive d’eux-mêmes avec cette joie natale qui dans nos veines chante en
rafales. Mémoire d’une terre raptée à l’orée de son histoire.
Vienne
la libre saison des vivants brisant les codes et les lois contre les
paradis réducteurs toujours venus d’ailleurs pour acheter notre âme
avec des miroirs de pacotille. Comme autrefois fut décimée
l’amérindienne harmonie. Folklorisée l’appartenance à la terre et au
feu ce dialogue avec la lune qui montait des entrailles des femmes pour
inventer la pluie et les moissons. Tout cela que les envahisseurs en
complets gris ne sauront enfermer sur leurs disquettes imiter avec
leurs logiciels ni engloutir dans le libre échange du vide.
Vienne
la cinquième saison ciel logique des coureurs de vie. Terre promise
fleuve désir. Retour de la mémoire native écrite dans le souffle des
femmes avec le nom unique de l’enfant et la légitimité de son devenir.
Non
je n’exagère pas quand je dis ta voix comme la cinquième saison.
L’éblouie l’intemporelle la rebelle. L’inouïe saison de l’appartenance.
Mémoire séditieuse. Poing fermé sur le dur refus de mourir. Rose des
vents rose de vie je ne saurais autrement te dire le pays qui nous
ressemble. Le poème qui nous rassemble en ce temps de reniement. De
contagion du néant.
© Élaine Audet, Le Cycle de l’éclair, Québec, Le Loup de Gouttière, 1996.
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Pour Nadine Trintignant par Élaine Audet
Pour Nadine Trintignant
Mourir n’est pas le plus dur
À peine un souffle léger
Une caresse sur le visage
Comme un lointain et long sourire
Laissant l’apaisement sur son passage
Mourir n’est pas le plus dur
Mais ce qui dure irrévocable
La lente douleur de survivre
Le cœur happé par les trous noirs
L’âme qui prend eau de partout
Un seul nom signe le vide à venir
Cauchemar qu’aucun matin ne chasse
Sa mort d’un trait vif incise l’avenir
La mémoire s’écoulant goutte à goutte
Dans la coupe solitaire de tes mains
Regret corrosif de n’avoir reconnu à temps
La jalousie meurtrière tapie sous la passion
par Élaine Audet |
Mourir n’est pas le plus dur
À peine un souffle léger
Une caresse sur le visage
Comme un lointain et long sourire
Laissant l’apaisement sur son passage
Mourir n’est pas le plus dur
Mais ce qui dure irrévocable
La lente douleur de survivre
Le cœur happé par les trous noirs
L’âme qui prend eau de partout
Un seul nom signe le vide à venir
Cauchemar qu’aucun matin ne chasse
Sa mort d’un trait vif incise l’avenir
La mémoire s’écoulant goutte à goutte
Dans la coupe solitaire de tes mains
Regret corrosif de n’avoir reconnu à temps
La jalousie meurtrière tapie sous la passion
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Variations sur un Andantino de Franz Schubert par Élaine Au
Variations sur un Andantino de Franz Schubert
Tiens-moi
Ne laisse pas la mort me prendre
Serre-moi fort
Contre le froid dans mes os
Garde-moi
Ne me laisse pas tomber
J’ai peur
De ce vide qui m’emporte
Loin de toi
Loin de tout
Ouvre-moi
À la joie sans césures
Perds-toi
Sans amarres dans mon cou
Murmure
De belles échappées
Des ramures
Sur mon ventre
Touche-moi
Là où le sable est ressac
L’aile vaste
Indicible pulsation
Soupir
Ultime sanglot ravi
Là où
L’absolu nous fait parure
Et nous coule dans l’azur
Aime-moi
Je veux tes mains sur mon corps
Tes yeux
Lumineux au fond des miens
Viens vite
Dans les doux replis du temps
Le désir à découvert
Inspiré de la Sonate pour piano en la majeur D 959 de Franz Schubert
par Élaine Audet |
Tiens-moi
Ne laisse pas la mort me prendre
Serre-moi fort
Contre le froid dans mes os
Garde-moi
Ne me laisse pas tomber
J’ai peur
De ce vide qui m’emporte
Loin de toi
Loin de tout
Ouvre-moi
À la joie sans césures
Perds-toi
Sans amarres dans mon cou
Murmure
De belles échappées
Des ramures
Sur mon ventre
Touche-moi
Là où le sable est ressac
L’aile vaste
Indicible pulsation
Soupir
Ultime sanglot ravi
Là où
L’absolu nous fait parure
Et nous coule dans l’azur
Aime-moi
Je veux tes mains sur mon corps
Tes yeux
Lumineux au fond des miens
Viens vite
Dans les doux replis du temps
Le désir à découvert
Inspiré de la Sonate pour piano en la majeur D 959 de Franz Schubert
sandrine jillou- Nombre de messages : 1700
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Date d'inscription : 08/10/2008
L’Embellie par Élaine Audet
L’Embellie
Ce serait un jour de septembre et de splendeur
J’aurais déjà vécu quatre vies sans te croiser
Comme une feuille d’automne ivre de couleurs
Tu atterrirais libre inéluctable au cœur de mon histoire
Je plongerais mes doigts dans la peau profonde de ton eau
Pour toucher sous le sable les racines indemnes du bonheur
Sentir trembler le désir sous le limon morne du temps
Pétrir jusqu’au feu le galet de si loin poli par l’attente
Je garderais sur les lèvres un goût de rosée et de citron
La palpitation éclose dans ma main comme un secret
Sous les paupières l’ampleur soudaine de ton regard
Rempli de lumière dans l’acuité nue de l’instant
Alors tu me donnerais enfin mon vrai nom
par Élaine Audet |
Ce serait un jour de septembre et de splendeur
J’aurais déjà vécu quatre vies sans te croiser
Comme une feuille d’automne ivre de couleurs
Tu atterrirais libre inéluctable au cœur de mon histoire
Je plongerais mes doigts dans la peau profonde de ton eau
Pour toucher sous le sable les racines indemnes du bonheur
Sentir trembler le désir sous le limon morne du temps
Pétrir jusqu’au feu le galet de si loin poli par l’attente
Je garderais sur les lèvres un goût de rosée et de citron
La palpitation éclose dans ma main comme un secret
Sous les paupières l’ampleur soudaine de ton regard
Rempli de lumière dans l’acuité nue de l’instant
Alors tu me donnerais enfin mon vrai nom
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À nul autre pareil par Élaine Audet
À nul autre pareil
Seule dans la nuit je t’appelle et t’imagine
J’ai le désir de ton désir à nul autre pareil
Aucun mot ne peut me distraire
Quand mord l’exquise morsure
Je flambe mes terres sans regret
Tes belles mains s’arrogent tous les pouvoirs
Croient au ciel comme aux rivières
Une grâce ardente vole sur mes nerfs
Des milliers d’ailes s’ébrouent en moi
Vont viennent inventent l’éternité
Quand le plomb du corps disparaît
Ton rire soudain trace une nébuleuse
Tu ouvres les bras et me laisses partir
Libre tu le sais l’hirondelle fait le printemps
par Élaine Audet |
Seule dans la nuit je t’appelle et t’imagine
J’ai le désir de ton désir à nul autre pareil
Aucun mot ne peut me distraire
Quand mord l’exquise morsure
Je flambe mes terres sans regret
Tes belles mains s’arrogent tous les pouvoirs
Croient au ciel comme aux rivières
Une grâce ardente vole sur mes nerfs
Des milliers d’ailes s’ébrouent en moi
Vont viennent inventent l’éternité
Quand le plomb du corps disparaît
Ton rire soudain trace une nébuleuse
Tu ouvres les bras et me laisses partir
Libre tu le sais l’hirondelle fait le printemps
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Point de rupture
mercredi 25 septembre 2002 Point de rupture Poème pour le 11 septembre
|
Depuis trop longtemps le fusil des injustes visait l’envol
Au fond des gorges au front du rêve au vif du chant
L’amour en vrac l’amour vandale vidé de sens
Se faisait du mauvais sang du sang de mort en série
Les grandes finalités éthiques roulaient dans les bouliers
Le courage se fourvoyait dans des bolides suicides
Mardi onze septembre 2001 neuf heures dix-huit le temps s’arrête
La haine sans visage troue les tours de l’indifférence et du mépris
Calcine le cœur sec de l’avidité qu’aucune mort n’a jamais ému
La haine chauffée à blanc la haine sans pitié jette la vie par les fenêtres
Depuis trop longtemps la terre perd ses eaux le ventre des mères
N’accouche plus que d’adultes sans enfance ridés de ressentiment
Ah vivre vivre enfin libre une trêve en eau douce
Le vent du lac comme un souffle de grand large
Plus de mépris plus d’orthodoxie plus de dépôts
Pour d’obscures rentabilités au creux des yeux
Dis-moi pourquoi mourir toujours et vivre si peu
Je vois des femmes indomptables pourvoir à la bonté
Leur anonymat serein troquer la veine de l’envie
Contre de chaudes cartographies voyageuses
Je vois des femmes audacieuses le cœur en proue
S’adonner pour rien à de multiples splendeurs
Je me lève de mon livre avec l’ivresse des mots
J’entre sans sommation dans l’oasis de l’amour
sandrine jillou- Nombre de messages : 1700
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