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Poésies:Albert MÉRAT

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Poésies:Albert MÉRAT Empty Poésies:Albert MÉRAT

Message par Najat Mer 14 Avr - 14:25

En wagon




Du wagon sombre où rien ne bouge, où rien ne luit,
Las des
rêves, mauvais compagnons pour la nuit,
Le voyageur, avec le jour, cherchant
l'espace,
Salue en souriant la campagne qui passe :
Les arbres, les
moissons hautes, l'azur des prés
Lointains, sur le penchant des coteaux
diaprés,
Les villages qui sont tout proches de la route,
Les troupeaux
ruminants et doux, mis en déroute
Par le bruit, les maisons blanches,
l'horizon clair ;
Et dans un champ rougi des premiers feux de
l'air,
Tandis qu'un clocher fin carillonne une fête,
Des travailleurs
courbés, et qui lèvent la tête.
Najat
Najat

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Poésies:Albert MÉRAT Empty Le bal allait finir...

Message par Najat Mer 14 Avr - 14:26

Le bal allait finir...



Le bal allait finir. Les lustres sur les masques
Découpaient
la lumière en caprices fantasques,
Et sur les fronts ternis montraient à vif
le fard.
L'oeil était somnambule et le rire blafard.
La femme avait
vieilli de dix ans en une heure.
Ce n'était pas le beau plaisir qui nous
effleure
D'une aile diaprée et légère. C'était
Le plaisir convulsif et
hagard qui se tait,
Ou qui, furieux, fouette et fait hurler la
joie.
L'orchestre prodiguait le trille qui flamboie,
Et, dans les
tourbillons d'un air chaud et malsain,
La débauche levait le pied, tendait le
sien.
D'étranges mots faisaient grincer sa bouche rauque.

Et là-dedans
(le sort est plaisant et se moque
Souvent de nous) je vis quelque chose tout
près
De moi, - sous un rideau, - de suave et de frais.
Et je vis que
c'était une enfant presque nue,
Rose, - quinze ou seize ans. La poitrine
ingénue
Restait chaste, malgré qu'elle en eût. Le sein dur
Pointait sous
le tissu rayé d'or et d'azur
Avec une charmante et franche gaucherie.
Le
corps jeune et nerveux sculptait la draperie ;
Et je me demandai, Poésies:Albert MÉRAT 923781,
voyant cela :
"Pourquoi cette méprise ? et que vient faire là
Cette
puberté saine et fragile ? Qu'elle aille
Dans la paix douce et dans le
bonheur. Pour sa taille
Il faut encor la robe étroite de l'enfant,
Et la
main de la mère aimante, qui défend."
- Et je la regardais, pauvre petite
femme !
Et naïf j'étais près de lui dire : " Madame,
Vous avez oublié
votre poupée. Allons,
Il est très tard : fermez vos yeux sous vos cils
longs.
Votre ange vous attend pour vous bercer lui-même. "

Et l'enfant
se pendait au cou d'un pierrot blème !
Najat
Najat

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Poésies:Albert MÉRAT Empty Le carreau

Message par Najat Mer 14 Avr - 14:26

Le carreau



Derrière l'épaisseur lucide du carreau
Un paysage grêle, une
miniature,
Fait voir chaque détail plus petit que nature
Et tient entre
les quatre arêtes du barreau.

Ce transparent posé d'aplomb sur le
tableau
Montre un ciel triste encore et d'une couleur dure,
Des gens qui
vont, les champs, des arbres en bordure,
Et les flaques de pluie où l'azur
luit dans l'eau.

Il semble qu'un burin très aigu n'ait qu'à suivre
Le
trait fin des maisons, les branchages de cuivre
Où le pâle soleil glisse un
regard sournois.

Décalque compliqué comme une broderie,
Dont le
caprice peut tenter la rêverie
D'un poète amoureux ou d'un peintre
chinois.
Najat
Najat

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Poésies:Albert MÉRAT Empty Les fenêtres fleuries

Message par Najat Mer 14 Avr - 14:27

Les fenêtres fleuries



A Catulle mendès.

Les Parisiens, entendus
Aux riens
charmants plus qu'au bien-être,
Se font des jardins suspendus
D'un simple
rebord de fenêtre,

On peut voir en toute saison
Des fils de fer
formant treillage
Faire une fête à la maison
De quelques bribes de
feuillage.

Dès qu'il a fait froid, leurs couleurs
Ne sont plus que
mélancolie ;
Mais cette habitude des fleurs
Est parisienne et
jolie.

Ainsi, tout en haut, sous les toits,
L'enfant aux paupières
gonflées,
Qui coud en se piquant les doigts,
A près d'elle des
giroflées.

Quelquefois même, et c'est charmant
Sur la tête de la
petite,
On voit luire distinctement
Des étoiles de clématite.

Aux
étages moins près du ciel,
C'est très souvent la même chose
Un printemps
artificiel
Fait d'un oeillet et d'une rose.

Dans un pot muni d'un
tuteur,
Où tiennent juste les racines,
Un semis de pois de
senteur
Laisse grimper des capucines.

Les autres quartiers de
Paris
Ont des fleurs comme les banlieues
C'est que le ciel est souvent
gris,
Et qu'elles sont rouges et bleues.

C'est qu'on trouve un charme,
en effet,
A ce fantôme de nature,
Et que le vrai sage se fait
Des
bonheurs en miniature.
Najat
Najat

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Poésies:Albert MÉRAT Empty Les fleurs de paris

Message par Najat Mer 14 Avr - 14:27

Les fleurs de paris



A Sully Prudhomme.

Pour faire tous les coeurs
contents
Avril revient. C'est le printemps
Qui pleure, qui rit et
barbotte,
Et qui, chargé de falbalas,
Nous offre ses premiers
lilas
"Fleurissez-vous ! deux sous la botte !"

Puis, comme un rêve
parfumé,
Les petites roses de mai,
Et les dernières violettes,
Avec
les frais muguets des bois,
Pareils à des chapeaux chinois
Qui feraient
trembler leurs clochettes ;

Les seringas et les oeillets,
Points
rouges, blancs et violets,
Fleurs en boutons et fleurs écloses,
Les bluets
comme dans les blés,
Et les coquelicots mêlés
Aux résédas parmi les
roses...

Car les jardins, les bois, les champs,
Qui connaissent bien
nos penchants,
Ayant des fleurs, nous les envoient.
Ils en gardent
toujours assez.
Nous marchons à pas trop pressés ;
Il est bon que nos yeux
les voient.

Que le pavé soit sec ou gras,
Jonchant les charrettes à
bras,
Déjà souffrantes et pâlies,
Elles embaument, voulant bien
Ne rien
coûter ou presque rien,
Bien que nous les trouvions jolies.

Frêles,
elles mourront demain
Dans l'eau d'un vase, ou dans la main
Distraite et
blanche d'une femme,
Et, bienfaisantes pour chacun,
En rendant un dernier
parfum,
Elles exhaleront leur âme.
Najat
Najat

Nombre de messages : 1088
Date d'inscription : 14/03/2010

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Poésies:Albert MÉRAT Empty Les marbres roses

Message par Najat Mer 14 Avr - 14:28

Les marbres roses



Venise

Nos marbres, pierres de tombeaux,
Sont funèbres
ou prosaïques.
Les marbres roses ne sont beaux
Que près de l'or des
mosaïques.

Le ciel levant vient se poser
Sur leurs finesses
d'aquarelles :
On dirait qu'il donne un baiser
À des gorges de
tourterelles.

En des accords blonds et tremblants
Résumant la douceur
des choses,
Le sang divin des marbres roses
Vit aux veines des marbres
blancs

Du côté que s'en vient la mer,
Une mer fine et délicate,
Ils
tendent vers l'espace amer
Leur radieuse clarté mate.

Ils ont des voix
et des regards ;
Et, lorsque monte la marée,
Ils cherchent si les
étendards
Ne flottent pas vers la Morée.
Najat
Najat

Nombre de messages : 1088
Date d'inscription : 14/03/2010

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Poésies:Albert MÉRAT Empty Paysage

Message par Najat Mer 14 Avr - 14:28

Paysage



À l'abri de l'hiver qui jetait vaguement
Sa clameur, dans la
chambre étroite et bien fermée
Où mourait un bouquet fait de ta fleur
aimée,
Parmi les visions de l'étourdissement ;

Pendant qu'avec la joie
extrême d'un amant
Je froissais d'un coeur las et d'une main
pâmée
L'étoffe frémissante et la chair embaumée,
Mon sang montait plus
lourd à chaque battement.

J'avais le souvenir d'un ancien paysage
Je
revoyais, le front penché sur ton visage,
La source pure et claire au milieu
des roseaux ;

Et, dans l'ombre où veillait la lampe en
porcelaine,
S'ouvraient à la chaleur tiède de mon haleine
Tes froids
regards pareils aux larges fleurs des eaux.
Najat
Najat

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Date d'inscription : 14/03/2010

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Poésies:Albert MÉRAT Empty Albert Mérat

Message par Rita-kazem Dim 18 Avr - 11:44

Albert Mérat



Albert Mérat est né à Troyes le 23 mars 1840 et mort à Paris le 16 janvier 1909.



Poésies:Albert MÉRAT Albert-merat


Albert Mérat est un poète français du 19ème
siècle. il fait parti des Parnassiens,comme Théophile Gautier, José
Maria de Heredia, Théodore de Banville, Charles Baudelaire, Stéphane
Mallarmé, François Coppée,Verlaine et Rimbaud
Le nom d'Albert Mérat comme son son œuvre est
méconnu du grand public. Paul Verlaine et Arthur Rimbaud le
désignaient,pourtant,comme le meilleur d'entre eux.
ArthurRimbaud le voyait comme un visionnaire et au même niveau de Paul Verlaine.
Rita-kazem
Rita-kazem

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Date d'inscription : 18/02/2010

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Poésies:Albert MÉRAT Empty Re: Poésies:Albert MÉRAT

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