poèmes pour Elle
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poèmes pour Elle
Rappel du premier message :
[ Élévation
]
Poèmes
de Charles
Baudelaire
Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées,
Des montagnes, des
bois, des nuages, des mers,
Par
delà le soleil, par delà les
éthers,
Par
delà les confins des sphères étoilées,
Mon esprit, tu te meus
avec agilité,
Et, comme
un bon nageur qui se pâme
dans l'onde,
Tu sillonnes gaiement l'immensité profonde
Avec
une indicible et mâle
volupté.
Envole-toi bien
loin de ces miasmes morbides ;
Va te
purifier dans
l'air supérieur,
Et
bois, comme une pure et divine
liqueur
, Le
feu clair qui remplit les espaces limpides.
Derrière les ennuis
et les vastes chagrins
Qui chargent de leur
poids l'existence brumeuse,
Heureux celui
qui peut d'une aile vigoureuse
S'élancer vers les champs
lumineux et sereins ;
Celui
dont les pensers, comme
des alouettes,
Vers
les cieux le matin
prennent un libre
essor,
- Qui
plane sur la vie, et
comprend sans effort
Le
langage des fleurs
et des choses muettes !
[ Élévation ]
Poèmes de Charles
Baudelaire
[ Élévation
]
Poèmes
de Charles
Baudelaire
Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées,
Des montagnes, des
bois, des nuages, des mers,
Par
delà le soleil, par delà les
éthers,
Par
delà les confins des sphères étoilées,
Mon esprit, tu te meus
avec agilité,
Et, comme
un bon nageur qui se pâme
dans l'onde,
Tu sillonnes gaiement l'immensité profonde
Avec
une indicible et mâle
volupté.
Envole-toi bien
loin de ces miasmes morbides ;
Va te
purifier dans
l'air supérieur,
Et
bois, comme une pure et divine
liqueur
, Le
feu clair qui remplit les espaces limpides.
Derrière les ennuis
et les vastes chagrins
Qui chargent de leur
poids l'existence brumeuse,
Heureux celui
qui peut d'une aile vigoureuse
S'élancer vers les champs
lumineux et sereins ;
Celui
dont les pensers, comme
des alouettes,
Vers
les cieux le matin
prennent un libre
essor,
- Qui
plane sur la vie, et
comprend sans effort
Le
langage des fleurs
et des choses muettes !
[ Élévation ]
Poèmes de Charles
Baudelaire
nadia ibrahimi- Nombre de messages : 1223
Date d'inscription : 18/07/2008
Ode sur le temps:Antoine-Léonard THOMAS
- Antoine-Léonard THOMAS (1732-1785)
Ode sur le temps
Le compas d'Uranie a mesuré l'espace.
Ô Temps, être inconnu que l'âme seule embrasse,
Invisible torrent des siècles et des jours,
Tandis que ton pouvoir m'entraîne dans la tombe,
J'ose, avant que j'y tombe,
M'arrêter un moment pour contempler ton cours.
Qui me dévoilera l'instant qui t'a vu naître ?
Quel oeil peut remonter aux sources de ton être ?
Sans doute ton berceau touche à l'éternité.
Quand rien n'était encore, enseveli dans l'ombre
De cet abîme sombre,
Ton germe y reposait, mais sans activité.
Du chaos tout à coup les portes s'ébranlèrent ;
Des soleils allumés les feux étincelèrent ;
Tu naquis ; l'Éternel te prescrivit ta loi.
Il dit au mouvement : "Du Temps sois la mesure."
Il dit à la nature :
"Le Temps sera pour vous, l'Éternité pour moi."
Dieu, telle est ton essence : oui, l'océan des âges
Roule au-dessous de toi sur tes frêles ouvrages,
Mais il n'approche pas de ton trône immortel.
Des millions de jours qui l'un l'autre s'effacent,
Des siècles qui s'entassent
Sont comme le néant aux yeux de l'Éternel !
Mais moi, sur cet amas de fange et de poussière
En vain contre le Temps je cherche une barrière ;
Son vol impétueux me presse et me poursuit.
Je n'occupe qu'un point de la vaste étendue
Et mon âme éperdue
Sous mes pas chancelants voit ce point qui s'enfuit.
De la destruction tout m'offre des images.
Mon oeil épouvanté ne voit que des ravages ;
Ici, de vieux tombeaux que la mousse a couverts ;
Là, des murs abattus, des colonnes brisées,
Des villes embrasées ;
Partout les pas du Temps empreints sur l'univers.
Cieux, terres, éléments, tout est sous sa puissance.
Mais tandis que sa main, dans la nuit du silence,
Du fragile univers sape les fondements ;
Sur des ailes de feu, loin du monde élancée,
Mon active pensée
Plane sur les débris entassés par le Temps.
Siècles qui n'êtes plus, et vous qui devez naître,
J'ose vous appeler ; hâtez-vous de paraître,
Au moment où je suis, venez vous réunir.
Je parcours tous les points de l'immense durée
D'une marche assurée :
J'enchaîne le présent, je vis dans l'avenir.
Le soleil épuisé dans sa brûlante course,
De ses feux par degrés verra tarir la source,
Et des mondes vieillis les ressorts s'useront.
Ainsi que des rochers qui du haut des montagnes
Roulent sur les campagnes,
Les astres l'un sur l'autre un jour s'écrouleront.
Là, de l'éternité commencera l'empire ;
Et dans cet océan, où tout va se détruire,
Le Temps s'engloutira, comme un faible ruisseau.
Mais mon âme immortelle, aux siècles échappée,
Ne sera point frappée,
Et des mondes brisés foulera le tombeau.
Des vastes mers, grand Dieu, tu fixas les limites,
C'est ainsi que du Temps les bornes sont prescrites.
Quel sera ce moment de l'éternelle nuit ?
Toi seul tu le connais, tu lui diras d'éclore :
Mais l'univers l'ignore ;
Ce n'est qu'en périssant qu'il en doit être instruit.
Quand l'airain frémissant autour de vos demeures,
Mortels, vous avertit de la fuite des heures,
Que ce signal terrible épouvante vos sens.
A ce bruit, tout à coup, mon âme se réveille,
Elle prête l'oreille
Et croit de la mort même entendre les accents.
Trop aveugles humains, quelle erreur vous enivre !
Vous n'avez qu'un instant pour penser et pour vivre,
Et cet instant qui fuit est pour vous un fardeau !
Avare de ses biens, prodigue de son être,
Dès qu'il peut se connaître,
L'homme appelle la mort et creuse son tombeau.
L'un, courbé sous cent ans, est mort dès sa naissance ;
L'autre engage à prix d'or sa vénale existence ;
Celui-ci la tourmente à de pénibles jeux ;
Le riche se délivre, au prix de sa fortune,
Du Temps qui l'importune ;
C'est en ne vivant pas que l'on croit vivre heureux.
Abjurez, ô mortels, cette erreur insensée !
L'homme vit par son âme, et l'âme est la pensée.
C'est elle qui pour vous doit mesurer le Temps !
Cultivez la sagesse ; apprenez l'art suprême
De vivre avec soi-même ;
Vous pourrez sans effroi compter tous vos instants.
Si je devais un jour pour de viles richesses
Vendre ma liberté, descendre à des bassesses,
Si mon coeur par mes sens devait être amolli,
O Temps ! je te dirais : "Préviens ma dernière heure,
Hâte-toi que je meure ;
J'aime mieux n'être pas que de vivre avili."
Mais si de la vertu les généreuses flammes
Peuvent de mes écrits passer dans quelques âmes ;
Si je peux d'un ami soulager les douleurs ;
S'il est des malheureux dont l'obscure innocence
Languisse sans défense,
Et dont ma faible main doive essuyer les pleurs,
Ô Temps, suspends ton vol, respecte ma jeunesse ;
Que ma mère, longtemps témoin de ma tendresse,
Reçoive mes tributs de respect et d'amour ;
Et vous, Gloire, Vertu, déesses immortelles,
Que vos brillantes ailes
Sur mes cheveux blanchis se reposent un jour.
nadia ibrahimi- Nombre de messages : 1223
Date d'inscription : 18/07/2008
Jules de RESSÉGUIER
- (1788-1862)
La jeune fille
Dans la salle riante et de feux entourée,
S'élançant au milieu de la foule enivrée,
Vive, modeste et jeune entre ses jeunes soeurs,
Elle m'est apparue et la nuit et charmante !
Depuis à mon esprit vaguement se présente
Une fête, une femme, un sourire et des fleurs.
Oh! comme elle était blanche ! oh! comme elle était belle !
Je regardais le bal ; mais je ne voyais qu'elle,
Et de son corps léger les contours gracieux,
Ses mains qu'elle donnait en baissant ses beaux yeux.
J'écoutais des accords la bruyante harmonie,
Du charme de sa voix la douceur infinie ;
Puis je cherchai longtemps ses attraits disparus ...
Le bal continuait : la fête n'était plus.
marie la rebelle- Nombre de messages : 1328
Date d'inscription : 11/07/2008
Chanson-Antoine de HAMILTON
- Antoine de HAMILTON (1646-1720)
Chanson
Celle qu'adore mon coeur n'est ni brune ni blonde ;
Pour la peindre d'un seul trait
C'est le plus charmant objet
Du monde.
Cependant de ses beautés le compte est bien facile ;
On lui voit cinq cents appas,
Et cinq cents qu'on ne voit pas
Font mille.
Sa sagesse et son esprit sont d'une main céleste ;
Mille attraits m'ont informé
Que les grâces ont formé
Le reste.
Du vif éclat de son teint quelles couleurs sont dignes ?
Flore a bien moins de fraîcheur
Et sa gorge a la blancheur
Des cygnes.
Elle a la taille et les bras de Vénus elle-même ;
D'Hébé la bouche et le nez ;
Et, par ses yeux, devinez
Qui j'aime.
nadia ibrahimi- Nombre de messages : 1223
Date d'inscription : 18/07/2008
Voix éteinte/François FABIÉ
- François FABIÉ (1846-1928)
Voix éteinte
Elle perdit d'abord et par degrés sa voix
Qu'elle avait chaude et grave, émue et pénétrante
Comme la voix du loriot au fond des bois...
En l'écoutant chanter pour ses amis, parfois,
Même quand nul encor ne la savait souffrante,
Je me sentis le coeur traversé du soupçon
Qu'elle leur donnait trop de son âme vibrante,
Que son air s'achevait en un furtif frisson,
Et que le luth un jour plierait sous la chanson.
Et soudain, confirmant et dépassant mes craintes,
Un mal lâche et sournois la saisit au gosier,
Comme pour empêcher ses plaintes,
Et l'étouffa sous ses étreintes
Tel un serpent un rossignol dans un rosier...
Oh ! qninze mois entiers l'angoissante torture
D'entendre s'enrouer, tousser, tousser encor,
Tousser d'une toux rauque et suffocante et dure
La gorge d'où longtemps avaient pris leur essor
Tant de beaux chants à l'aile d'or !
Chaque matin sentir plus sourde sa parole,
Et ses efforts plus grands, plus vains, plus anxieux
Pour l'appel qui supplie ou le mot qui console
La pauvre mère qui s'affole...
Puis ne plus rien entendre d'Elle - que ses yeux !
La douce enfant, si bien douée et si peu fière
De tous ses autres dons, aimait pourtant celui
Par qui son âme tout entière
S'unissait à l'âme d'autrui :
Elle pleurait sa voix d'amour et de lumière,
Sans se douter encor que la Mort la voulait
Toute, et qu'avec sa voix son âme s'en allait...
Ô chère voix qui ne vis plus qu'en notre oreille ;
Voix qui faisais jadis notre maison pareille
A la ruche joyeuse et vibrante sans fin ;
Voix tendre et si prenante, archet vraiment divin
Qui passais sur les coeurs, et jamais, ô merveille,
Ne les sollicitais en vain ;
Maintenant que dans l'air tu t'es évanouie,
Perdue, - ou bien plutôt, puisque rien ne se perd,
Très loin, très loin de nous à tout jamais enfuie,
Sans doute entrée au vaste et sublime concert
Où pour l'éternité Dieu fait ses symphonies
Avec toutes nos voix dans son amour unies,
- Ma voix de vieux poète aux destins révolus
Gémira sur le tien, mais ne chantera plus.
nadia ibrahimi- Nombre de messages : 1223
Date d'inscription : 18/07/2008
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