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poésie: Jean-Baptiste Caouette

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poésie: Jean-Baptiste Caouette - Page 3 Empty poésie: Jean-Baptiste Caouette

Message par Najat Ven 7 Mai - 17:25

Rappel du premier message :

PRÉFACE
Pourquoi une préface de moi, plutôt que d'un autre? Pour la plus simple
des raisons: nos écrivains redoutent de signer les premières pages du
libre d'un autre. Moi, non pas-et voici comment la chose m'apparaît.
Après avoir lu un livre imprimé, vous en faites la post-face, devant vos
amis, au cours de la conversation. Après avoir lu un livre manuscrit, je
donne mon commentaire au commencement du volume.

Vous pensez, peut-être, qu'une préface doit se composer de l'éloge de
l'auteur, et c'est là le sujet de votre timidité, mais moi qui ne paye
pas toujours en compliments, je n'ai jamais songé à cet obstacle. Étant
libre de mes allures, je remplis le moule aux préfaces de ce que j'ai
trouvé dans le livre.

Il y a trente ans, nous nous présentions nous-mêmes au lecteurs, attendu
que n'ayant presque pas d'ancêtres littéraires, nous ne savions par
quelle voie nous introduire au milieu du public.

Maintenant les jeunes se recommandent à nous: faisons aux autres ce que
l'on n'a pu faire pour nous. M. J.-B. Caouette est un débutant que je
vous présente parce que ayant fait la connaissance de ses vers, je les
trouve de bonne compagnie. Vous pourrez les lire sans vous compromettre.
C'est un bon Canadien de plus dans notre cercle, et si, un jour, il nous
échappe pour passer à la postérité, vous ne serez ni inquiets sur son
compte ni gênés de l'avoir connu. Pour le moment, ce travailleur est au
moins estimable; saluons son arrivée sur la scène.

Si je vous disais que M. Caouette se croit un grand homme et que c'est
ainsi que je le considère, vous vous moqueriez de nous; c'est pourtant
sur ce pied-là que l'on pose ordinairement un écrivain nouveau... à
moins qu'on ne l'exécute en le lapidant.

Parmi des vers fort bien tournés il s'en rencontre quelques-uns de tout
à fait prosaïques, par exemple:

...l'oeuvre utile et salutaire
Qu'on nomme le défrichement.

Mais il y assez de bonnes pièces pour sauver les Voix Intimes d'un
oubli prématuré. Le souffle religieux et national agite noblement un
grand nombre de pages, et cela suffirait pour valoir un accueil
favorable à leur auteur.

Publier un livre, c'est partir en guerre, s'exposer comme une cible,
attraper les rhumatismes de la critique, recevoir des coups de lance, se
faire pincer les chaires par des balles qui ricochent sans savoir où
elles vont; mais on est rarement tué à ce métier et, le plus souvent, on
y gagne de s'aguerrir et d'atteindre les plus hauts grades.

Il y a longtemps que le dicton roule de par le monde: «ce sont toujours
les mêmes qui se font tuer»-il n'y a donc pas trop de risques à
courir.-En avant les jeunes! C'est à notre tour à vous regarder faire.
Benjamin Sulte.
Najat
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Message par Najat Ven 7 Mai - 17:48

UN NOM GLORIEUX


A MES PETITS ENFANTS

Rosa mystica.

Il est un nom que tout chrétien vénère
Et qu'il apprend à chérir au berceau,
Un nom qui brille au ciel et sur la terre,
Dans la cité, comme dans le hameau.

Un nom puissant qui calme l'onde amère
Et mène au port le fragile vaisseau,
Nom glorieux que des hommes de guerre,
En lettres d'or, mettent sur leur drapeau!

Et ce grand nom, c'est le vôtre, ô Marie!
Nom que redoute et respecte l'impie
Et que, parfois, il invoque à genoux...

Que votre nom, ô mère virginale!
Soit le dernier que notre bouche exhale
Quand s'ouvrira l'éternité pour nous!

1er mars 1892.

Najat

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Message par Najat Ven 7 Mai - 17:49

HYMNES, ROMANCES
ET
CHANSONNETTES




LA CRÈCHE DE NOËL [7]

Musique de M. N. Crépault

I

L'âpre saison déroule sur la terre
Son lourd manteau de neige et de frimas;
Le vent du soir soupire avec mystère
Dans la ramure où brille le verglas.
Il est minuit. Le carillon du temple
Jette aux échos un hymne triomphant,
Et le chrétien, à deux genoux, contemple (bis)
Avec amour un adorable enfant (bis).

[Note 7: Dédié au révérend M.F.-H. Bélanger, curé de St-Roch, Québec.]

II

Il est plus grand que tous les rois du monde,
Plus radieux que l'astre universel,
Plus éloquent que la foudre qui gronde,
Plus pur et saint que les anges du ciel!
Et cependant, il est né sur la paille;
Son divin corps éprouve des douleurs...
Que l'univers d'allégresse tressaille, (bis)
Car cet enfant rachète nos malheurs! (bis)

III

Au front du ciel une étoile rayonne,
Guidant les pas des rois les plus puissants
Qui vont offrir-en guise de couronne-
Au nouveau-né l'or, la myrrhe et l'encens!
Allons chrétiens, à l'exemple des Mages,
Nous prosterner devant le Rédempteur!
Adressons-lui nos vertueux hommages (bis)
Et redisons: Gloire au Libérateur! (bis)

Décembre 1887
Najat
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Message par Najat Ven 7 Mai - 17:50

LA CANADIENNE

Sur l'air de: «La Huronne»

I

Ravissante est la Canadienne
Avec ses yeux pleins de douceur,
Son teint rosé, son port de reine,
Qu'admire le fin connaisseur.
En robe de soie ou d'indienne,
Elle plaît toujours au galant!
Chantons l'aimable Canadienne, (bis)
Amis, dans un joyeux élan! (bis)

II

Jadis, sur le champ de bataille,
Elle cueillit plus d'un laurier,
Et de nos jours elle travaille
A maintenir l'ordre au foyer;
De notre foi c'est la gardienne,
Le champion ferme et vaillant.
Chantons l'aimable Canadienne, (bis)
Amis, dans un joyeux élan! (bis)

III

Regardez-là dans une fête
Rire et parler avec chaleur,
Puis souvent faire la conquête
De celui qu'elle a pour causeur!
On la proclame magicienne,
Certes, c'est bien l'équivalent...
Chantons l'aimable Canadienne, (bis)
Amis, dans un joyeux élan! (bis)

IV

Charitable autant que gentille,
Elle visite le réduit
Où le feu rarement pétille,
Où le bonheur jamais ne luit!
Et l'or de cette humble chrétienne
Sèche les pleurs de l'artisan...
Ah! oui, Chantons la Canadienne, (bis)
Amis, dans un joyeux élan! (bis)

Janvier 1881.
Najat
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Message par Najat Ven 7 Mai - 17:50

AUX RAQUETTEURS DE SHERBROOKE

Air: «Hiouppe! Hiouppe! sur la rivière, etc.»

I

Sherbrooke, c'est la ville
Où la franche gaîté
Sur tous les fronts scintille,
L'hiver comme l'été.

REFRAIN:

Hiouppe! Hiouppe! sur la raquette
Chantant la chansonnette,
Hiouppe! Hiouppe! sur la raquette
Nous ne fatiguons pas!

II

L'on vante sa largesse,
Son hospitalité,
Sa grande politesse
Et son urbanité.

REFRAIN:

Hiouppe! Hiouppe! sur la raquette
Chantant la chansonnette,
Hiouppe! Hiouppe! sur la raquette
Nous ne fatiguons pas!

III

Ses habitants s'amusent
Avec moralité,
Mais jamais ne refusent
De boire une santé!

REFRAIN:

Hiouppe! Hiouppe! sur la raquette
Chantant la chansonnette,
Hiouppe! Hiouppe! sur la raquette
Nous ne fatiguons pas!

IV

Ils aiment la raquette
Puis savent la porter;
Leur gentille toilette
Fait plus d'un coeur sauter.

REFRAIN:

Hiouppe! Hiouppe! sur la raquette
Chantant la chansonnette,
Hiouppe! Hiouppe! sur la raquette
Nous ne fatiguons pas!

V

Ils sont déjà quarante,
A part le comité,
Et compteront soixante
Avant la Trinité!

REFRAIN:

Hiouppe! Hiouppe! sur la raquette
Chantant la chansonnette,
Hiouppe! Hiouppe! sur la raquette
Nous ne fatiguons pas!

VI

Car toute la jeunesse
Désire raquetter;
Elle comprend l'ivresse
Qu'on éprouve à trotter.

REFRAIN:

Hiouppe! Hiouppe! sur la raquette
Chantant la chansonnette,
Hiouppe! Hiouppe! sur la raquette
Nous ne fatiguons pas!

VII

Et, bravant la tempête,
Le froid, l'humidité,
Elle dit et répète:
Courir, c'est la santé!

REFRAIN:

Hiouppe! Hiouppe! sur la raquette
Chantant la chansonnette,
Hiouppe! Hiouppe! sur la raquette
Nous ne fatiguons pas!

VIII

Honneur à la raquette
A son ancienneté,
A sa forme coquette,
A son utilité.

REFRAIN:

Hiouppe! Hiouppe! sur la raquette
Chantant la chansonnette,
Hiouppe! Hiouppe! sur la raquette
Nous ne fatiguons pas!

IX

Ce soulier poétique
Fut jadis inventé,
Sur le sol d'Amérique
Par un homme futé!

REFRAIN:

Hiouppe! Hiouppe! sur la raquette
Chantant la chansonnette,
Hiouppe! Hiouppe! sur la raquette
Nous ne fatiguons pas!

X

Il légua son ouvrage
A la postérité,
Qui, depuis d'âge en âge,
L'a toujours imité.

REFRAIN:

Hiouppe! Hiouppe! sur la raquette
Chantant la chansonnette,
Hiouppe! Hiouppe! sur la raquette
Nous ne fatiguons pas!

XI

O raquette, nos pères
Aiment à te porter;
Ils ne te laissent guères
Qu'un instant pour lutter!

REFRAIN:

Hiouppe! Hiouppe! sur la raquette
Chantant la chansonnette,
Hiouppe! Hiouppe! sur la raquette
Nous ne fatiguons pas!

XII

Et nos bons missionnaires,
Prêchant la vérité,
Sur raquettes légères
Ont mainte fois monté.

REFRAIN:

Hiouppe! Hiouppe! sur la raquette
Chantant la chansonnette,
Hiouppe! Hiouppe! sur la raquette
Nous ne fatiguons pas!

XIII

Nous sommes de leur race:
C'est là notre fierté!
Comme eux, fendons l'espace
Avec agilité!

REFRAIN:

Hiouppe! Hiouppe! sur la raquette
Chantant la chansonnette,
Hiouppe! Hiouppe! sur la raquette
Nous ne fatiguons pas!

XIV

Que le vieux et le jeune
Exempts d'infirmité,
Se présentent sans gêne
Devant le comité.

REFRAIN:

Hiouppe! Hiouppe! sur la raquette
Chantant la chansonnette,
Hiouppe! Hiouppe! sur la raquette
Nous ne fatiguons pas!

XV

Nous leur disons d'avance:
Vous serez acceptés.
Car les fils de la France
Par nous sont bien traités!


REFRAIN:

Hiouppe! Hiouppe! sur la raquette
Chantant la chansonnette,
Hiouppe! Hiouppe! sur la raquette
Nous ne fatiguons pas!
Najat
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Message par Najat Ven 7 Mai - 17:51

CHANT D'ADIEU


Musique de M. N. Crépault.

Entendez vous ce glas, sombre harmonie
Qui cause à l'âme un douloureux transport?
C'est le sanglot d'un frère à l'agonie
Qui lutte en vain contre l'avide mort!

Naguère au banquet de la vie
Il renaît place avec honneur,
Et sa figure épanouie
Semblait refléter le bonheur.

Ivre d'amour et d'allégresse,
Il savourait mille désirs,
Quand soudain la mort vengeresse
Vint mettre un terme à ses plaisirs!

En lui dérobant la lumière
La mort lui dit en triomphant:
«Ton corps deviendra la poussière
Que foule le pied du passant!

«Avant que tes lèvres soient closes
Fais entendre ce dernier cri:
Adieu, plaisirs et rêves roses!
Adieu, monde que j'ai chéri!»

Mais une voix enchanteresse
Lui glisse à l'oreille ces mots:
«Je suis la grâce et la tendresse,
Je soulage et guéris les maux.

«Regrette et confesse tes crimes;
Combats Satan avec fierté;
Je donne aux âmes magnanimes
La bienheureuse éternité!»

Ah! chrétiens, prions pour ce frère
Qui nous a dit un triste adieu,
Et croyons que notre prière
Attendrira le coeur de Dieu!

Entendez-vous les sons mélancoliques
Que l'orgue mêle au glas mystérieux
Joignant nos voix à ces voix angéliques,
Pour notre frère intercédons les cieux!

Novembre 1882.
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Message par Najat Ven 7 Mai - 17:51

BLANCHE, TE SOUVIENT-IL


Musique de M. Édouard Vincelette.

I

Te souvient-il de ces jours éphémères
Où le bonheur dorait notre chemin,
Où nous causions sous les yeux de nos mères,
Coeur près du coeur, et la main dans la main?
En souriant, tu m'appelais ton frères;
Je te nommais avec plaisir ma soeur.
Puis un matin-réminiscence amère-
Tu me laissas en proie à la douleur...
Blanche te souvient-il?
Blanche te souvient-il?

II

Tu t'envolas vers la rive de France,
En me disant: «Je ne t'oublierai pas;
J'adoucirai ta brûlante souffrance
En t'écrivant quand je serai là-bas!»
Et je suivis des yeux la blanche voile
Qui t'emportait dans le lointain brumeux;
Je priai Dieu d'allumer cette étoile
Qui mène au port le voyageur heureux.
Blanche te souvient-il?
Blanche te souvient-il?

III

Tu m'avais dit qu'avec les hirondelles
Tu reviendrais pour ne plus me quitter...
Le printemps brille, et les oiseaux fidèles
Sont revenus sous mon toit s'abriter.
Toi seule, hélas! ô ma tendre colombe,
Ne voles pas à mon parterre en fleur;
Le ciel a-t-il ouvert pour toi la tombe,
Ou bien le temps a-t-il fermé ton coeur?...
Blanche te souvient-il?
Blanche te souvient-il?

Juin 1883.
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Message par Najat Ven 7 Mai - 17:51

CHANT DU CLUB DE RAQUETTE
«LE FRONTENAC» de Québec


Musique de M. Joseph Vézina.

I

Nous subissons comme nos pères,
Sans murmurer, le poids du jour;
Mais nous aimons, joyeux compères,
Sur la raquette à faire un tour!
Alors nos coeurs pleins d'allégresse
Vibrent toujours à l'unisson;
Et, sous le froid qui nous caresse,
Nous redisons notre chanson!

REFRAIN:

O Frontenac, illustre gouverneur,
Notre patron du club de la raquette!
Pour exalter la gloire de ton honneur,
Nous te fêtons à la bonne franquette!

II

Lorsque le ciel couvre la terre
D'un manteau blanc aux plis moelleux,
Et que la lune, avec mystère,
Dore les champs de mille feux,
Il faut nous voir, quatre par quatre,
Raquette aux pieds, fendre le vent!
Comme les preux qui vont combattre
Nous répétons: En avant!

REFRAIN:

O Frontenac, illustre gouverneur,
Notre patron du club de la raquette!
Pour exalter la gloire de ton honneur,
Nous te fêtons à la bonne franquette!

III

Loin de la ville, assis à table
Et près d'un poêle aux flancs rougis.
Nous buvons un vin délectable
Qui nous met gais, mais jamais gris...
Puis, suivant la vieille coutume,
Un amateur sort le violon;
Et nous dansons, en grand costume,
Lancier, quadrille et cotillon!

REFRAIN:

O Frontenac, illustre gouverneur,
Notre patron du club de la raquette!
Pour exalter la gloire de ton honneur,
Nous te fêtons à la bonne franquette!

IV

Parfois l'aurore aux teints de rose
Vient nous surprendre à sautiller!
Et notre front se fait morose,
Puisqu'il nous faut capituler...
Mais la gaîté-douce compagne-
Renaît soudain quand nous partons,
Car la raquette et le champagne
Nous font chanter sur tous les tons!

REFRAIN:

O Frontenac, illustre gouverneur,
Notre patron du club de la raquette!
Pour exalter la gloire de ton honneur,
Nous te fêtons à la bonne franquette!

V

Nous descendons d'un peuple sage
A l'âme fière, aux bras vaillants,
Qui s'illustra par le courage
Et les exploits les plus brillants
Nous conservons son caractère,
-Même en étant sujets loyaux-
Et recueillons sur cette terre
Les nobles fruits de ses travaux!

REFRAIN:

O Frontenac, illustre gouverneur,
Notre patron du club de la raquette!
Pour exalter la gloire de ton honneur,
Nous te fêtons à la bonne franquette!

VI

Nous saluons tous nos confrères
Des autres clubs de ce pays,
Et leur disons ces mots sincères:
O raquetteurs, soyons unis!
Soyons unis, aux jours de fête,
Dans nos transports et nos désirs!
Marchons ensemble à la conquête
Du vrai bonheur et des plaisirs!

REFRAIN:

O Frontenac, illustre gouverneur,
Notre patron du club de la raquette!
Pour exalter la gloire de ton honneur,
Nous te fêtons à la bonne franquette!

15 février 1889.
Najat
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Message par Najat Ven 7 Mai - 17:52

HYMNE A SAINT-FRANÇOIS D'ASSISE
COMPOSÉ POUR LE TIERS-ORDRE DE SAINT-SAUVEUR


Air: «Faibles mortels».

I

O noble saint François d'Assise,
Prêtez l'oreille à nos accents:
Nous célébrons avec l'Église
Vos bienfaits toujours renaissants!
Presque au seuil de votre existence,
Vous charmiez le pauvre pécheur
Par votre amour pour le sauveur,
Vos suaves conseils et votre pénitence!

CHOEUR:

Toujours, ange des cieux, toujours gardez nos coeurs
Contre toute les malices
Et les artifices
Des esprits tentateurs!
Oh! notre âme
Vous proclame
Le plus puissant des divins bienfaiteurs!

II

A l'âge serein de la vie
Où l'homme se livre aux plaisirs,
Vous renonciez, l'âme ravie,
Au monde avec ses vains désirs.
La charité, divine étoile,
Dans notre âme attisait ses feux;
Et Jésus montait à vos yeux
Sur la mer de douleurs votre esquif à la voile!

CHOEUR:

Toujours, ange des cieux, toujours gardez nos coeurs
Contre toute les malices
Et les artifices
Des esprits tentateurs!
Oh! notre âme
Vous proclame
Le plus puissant des divins bienfaiteurs!

III

Il vous disait: «Va par le monde
Prêcher à tous ma sainte loi;
Va combattre le vice immonde,
Fais naître dans les coeurs la foi!»
Nouveau soldat plein de courage,
Vous obéîtes à sa voix,
Prenant pour seule arme sa croix,
Pour unique drapeau sa radieuse image!

CHOEUR:

Toujours, ange des cieux, toujours gardez nos coeurs
Contre toute les malices
Et les artifices
Des esprits tentateurs!
Oh! notre âme
Vous proclame
Le plus puissant des divins bienfaiteurs!

IV

Vos sermons remplis d'éloquence
Électrisaient les plus méchants;
Vos vertus et votre indulgence
Avaient des charmes séduisants.
Maints sceptiques suivaient vos traces,
Sans songer à se convertir.
Lorsque soudain le repentir
Pénétrait dans leur âme avec des flots de grâces!

CHOEUR:

Toujours, ange des cieux, toujours gardez nos coeurs
Contre toute les malices
Et les artifices
Des esprits tentateurs!
Oh! notre âme
Vous proclame
Le plus puissant des divins bienfaiteurs!

V

Puis quand sonna l'heure dernière,
Dieu vous trouva mûr pour le ciel:
Vous aviez bu l'absinthe amère,
Et vous alliez boire le miel...
O saint François, ami de l'ordre,
Mettez la paix en notre coeur
Afin qu'il devienne meilleur,
Et propagez partout votre oeuvre: le Tiers-Ordre!

CHOEUR:

Toujours, ange des cieux, toujours gardez nos coeurs
Contre toute les malices
Et les artifices
Des esprits tentateurs!
Oh! notre âme
Vous proclame
Le plus puissant des divins bienfaiteurs!
Najat
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Message par Najat Ven 7 Mai - 17:52

FRANCE ET CANADA


Air: «Elle ne savait pas.» Musique de A. Thomas.

I

Elle ignora longtemps l'heureuse et fière France
Que nous l'aimions toujours malgré son abandon,
Et que nous conservions-symbole d'espérance-
Son drapeau rayonnant de gloire à Carillon!

REFRAIN:

Le ciel, à travers la tempête,
Guida nos pas vers le succès.
O patrie, en ce jour nous célébrons ta fête!
O saint Jean, protégez (bis) le Canada français!

II

La France à notre égard n'est plus indifférente:
Elle sait notre histoire et la conte en pleurant!
Souvent le pavillon de sa nef élégante
Flotte comme autrefois sur le beau Saint-Laurent!

REFRAIN:

Le ciel, à travers la tempête,
Guida nos pas vers le succès.
O patrie, en ce jour nous célébrons ta fête!
O saint Jean, protégez (bis) le Canada français!

III

Oui, la France revient visiter notre plage
Où coula tant de fois le sang de ses héros;
Elle retrouve ici ses moeurs et son langage,
Et voit que ses neveux lui sont restés loyaux!

REFRAIN:

Le ciel, à travers la tempête,
Guida nos pas vers le succès.
O patrie, en ce jour nous célébrons ta fête!
O saint Jean, protégez (bis) le Canada français!

24 juin 1880.
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Message par Najat Ven 7 Mai - 17:53

CHANT DE L'OUVRIER


Musique de M. R. Lyonnais.

1er COUPLET

Quel est ce Canadien
Qui passe dans la vie
En prêchant l'harmonie
Et pratiquant le bien?
C'est l'ouvrier,
C'est l'ouvrier!

REFRAIN:

Reposons-nous, joyeux confrères,
De nos labeurs, de nos efforts.
Amusons-nous comme nos pères,
Soyons unis pour être forts!
En vrais lurons,
Sur tous les tons,
Chantons, chantons!

2ème COUPLET

Qui donc, à dix-huit ans,
Sans crainte entre en ménage,
N'ayant pour tout partage
Que ses deux bras vaillants?
C'est l'ouvrier,
C'est l'ouvrier!

REFRAIN:

Reposons-nous, joyeux confrères,
De nos labeurs, de nos efforts.
Amusons-nous comme nos pères,
Soyons unis pour être forts!
En vrais lurons,
Sur tous les tons,
Chantons, chantons!

3ème COUPLET

Au temple du Seigneur,
Quel est celui qui prie
Pour sa chère patrie
Avec plus de ferveur?
C'est l'ouvrier,
C'est l'ouvrier!

REFRAIN:

Reposons-nous, joyeux confrères,
De nos labeurs, de nos efforts.
Amusons-nous comme nos pères,
Soyons unis pour être forts!
En vrais lurons,
Sur tous les tons,
Chantons, chantons!

4ème COUPLET

Qui marche au premier rang,
La tête haute et fière,
Et porte la bannière
Le jour de la Saint-Jean?
C'est l'ouvrier,
C'est l'ouvrier!


REFRAIN:

Reposons-nous, joyeux confrères,
De nos labeurs, de nos efforts.
Amusons-nous comme nos pères,
Soyons unis pour être forts!
En vrais lurons,
Sur tous les tons,
Chantons, chantons!

5ème COUPLET

Qui supporte toujours
Avec joie et courage
L'humble et pénible ouvrage
Et le fardeau des jours?
C'est l'ouvrier,
C'est l'ouvrier!


REFRAIN:

Reposons-nous, joyeux confrères,
De nos labeurs, de nos efforts.
Amusons-nous comme nos pères,
Soyons unis pour être forts!
En vrais lurons,
Sur tous les tons,
Chantons, chantons!

6ème COUPLET

Qui a fait le Canada
Si riche et si prospère?
Ce n'est point l'Angleterre
A qui l'on nous céda-
C'est l'ouvrier,
C'est l'ouvrier!

REFRAIN:

Reposons-nous, joyeux confrères,
De nos labeurs, de nos efforts.
Amusons-nous comme nos pères,
Soyons unis pour être forts!
En vrais lurons,
Sur tous les tons,
Chantons, chantons!

7ème COUPLET

Où donc est la vigueur,
L'espoir et l'allégresse,
L'amour et la tendresse
Et surtout le bonheur?
C'est l'ouvrier,
C'est l'ouvrier!

REFRAIN:

Reposons-nous, joyeux confrères,
De nos labeurs, de nos efforts.
Amusons-nous comme nos pères,
Soyons unis pour être forts!
En vrais lurons,
Sur tous les tons,
Chantons, chantons!

Septembre 1891.
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Message par Najat Ven 7 Mai - 17:53

CHANSON DES NOCES D'OR
DÉDIÉE AU VIEUX PATRIOTE, M. J. SAUVIAT.


1er COUPLET

Nous accourons ici, bien-aimés père et mère,
Avec nos fiers enfants pour fêter ce beau jour
Où le ciel, exauçant notre ardente prière,
Bénit vos cinquante ans de bonheur et d'amour.

REFRAIN:

Nos coeurs reconnaissants
Débordent d'allégresse,
De voeux et de tendresse
Pour vous, noble parents! (Bis)

2ème COUPLET

Vous auriez pu peut-être acquérir la richesse
Et même les honneurs que rêve l'orgueilleux,
Mais vous avez compris, dans votre humble sagesse,
Que l'honnête labeur rend l'homme plus heureux.

REFRAIN:

Ah! vive le labeur!
Car l'ouvrier modèle
Est la brebis fidèle
Du céleste Pasteur! (Bis)

3ème COUPLET

Que dire en terminant cette pâle romance
Écrite en votre honneur, vénérables parents!
Puisse, dans sa bonté, la sainte Providence
Vous accorder des jours nombreux et consolants!

REFRAIN:

Votre lune de miel
Qui désormais scintille
Aux yeux de la famille,
Reluira dans le ciel! (Bis)
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Message par Najat Ven 7 Mai - 17:54

LA CAPRICIEUSE


Musique de M. Édouard Vincelette.

I

Quand je vous vois, petite,
Sur moi fixer les yeux,
Alors mon coeur palpite,
Et je me sens heureux.
Mais si j'ose, méchante,
Vous dire un mot d'amour
Vous prenez l'épouvante (bis)
En me criant: bon jour! (bis)

II

Quand je cause et ricane
Avec un beau minois,
Vous m'engendrez chicane
Et m'appelez: sournois!
Mais si j'entre en colère,
Un instant, contre vous,
Votre bouche profère (bis)
Aussitôt des mots doux! (bis)

III

Quand je pleure et soupire,
Vous riez aux éclats;
Et quand je ris, c'est pire:
Vous pleurez comme un glas!
Quand je dis: «Je désire
Vous entendre chanter,»
Vous vous mettez à lire (bis)
Ou bien à méditer! (bis).

IV

Je subis ces caprices
Depuis longtemps, hélas!
Mais de vos artifices
Aujourd'hui je suis las.
Moi, je veux une amante
Au coeur noble et pieux:
Vous êtes trop changeante (bis)
Pour rendre un homme heureux! (bis).

20 août 1886.
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Message par Najat Ven 7 Mai - 17:54

LA CHANSON DU PETIT PORTEUR


Air:«Dis-moi soldat, t'en souviens-tu?»

I

Vous qui coulez une douce existence
Dans cette ville où tant de malheureux
Mangent le pain amer de l'indigence,
En ce beau jour, ah! soyez généreux!
Entendez-vous frapper à votre porte?
Allez ouvrir à l'enfant matinal
Qui, plein d'espoir, fidèlement vous porte,
Avec ses voeux, la chanson du journal.

II

Il n'est pas grand, néanmoins il est homme
Par le courage et surtout par l'honneur.
En le voyant, l'abonné le surnomme
Le messager de joie et de bonheur.
Mais il est pauvre, et s'en fait une gloire,
Voulant sans doute imiter le Sauveur!
En quelques mots il conte son histoire
Dont le récit émeut tout noble coeur!

III

Regardez-le: son petit corps frissonne
Sous les baisers de la neige et du vent;
Hélas! il n'a, pour l'hiver et l'automne,
Qu'un mince habit raccommodé souvent!
Malgré le froid, il marche sans relâche
Pour obéir à la voix du devoir;
Et rien ne peut le ravir à sa tâche
Tant qu'il lui reste un souscripteur à voir!

IV

Ah! n'est-il pas (douloureuse pensée)
Le seul appui d'un infirme vieillard,
Qui, sous le toit de sa hutte glacée,
Souffre en levant vers le ciel son regard?...
Et ce vieillard-sublime prolétaire-
Jadis peut-être a vaillamment lutté
Contre les fils de la fière Angleterre
Pour notre langue et notre liberté...

V

O Canadiens, en ce jour d'allégresse,
Prêtez l'oreille aux soupirs du porteur!
De ses parents soulagez la détresse,
Il vous supplie au nom du Créateur!
Donnez-lui donc cette part du bien-être
Qui sert parfois à votre vanité;
Et dans vos coeurs alors Dieu fera naître
Les purs rayons de sa félicité.

1er de l'an 1887.
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Message par Najat Ven 7 Mai - 17:54

ROSE, ÉCOUTE-MOI


Musique de M. N. Crépault

I

Pourquoi, ma mignonne,
Ne souris-tu pas
Quand ma main couronne
Ton front de lilas?
Tu fais la pleureuse,
C'est folie à toi;
Sois jonc plus joyeuse (bis)
Rose, écoute-moi! (bis)

II

Lorsque la nature
Se pare de fleurs,
Toute créature
Doit cacher ses pleurs.
Ah! ta bouche chante,
C'est gentil à toi!
Ne sois plus méchante: (bis)
Rose, écoute-moi! (bis).

III

Depuis deux mois, Rose,
Mon coeur est en feu;
Je t'adore et j'ose
T'en faire l'aveu
Quoi! cela t'offense?
Tu ris de ma foi?
C'est trop d'insolence: (bis)
Rose, écoute-moi! (bis).

IV

Un jour, ma coquette,
Tu désireras
L'amoureux poète
Et ses doux lilas;
Mais d'une autre reine
Il sera le roi,
Et dira sans peine: (bis)
Rose, éloigne-toi! (bis).

12 février 1882.
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Message par Najat Ven 7 Mai - 17:55

RAYONS ET OMBRES


Musique de M. N. Crépault

I

J'avais cru que la vie,
Dans ma simple candeur,
N'était qu'une série
De jours pleins de bonheur;

Que les mortels, sur cette terre,
Buvaient le miel de l'amitié,
Et que le riche au prolétaire
Prodiguait l'or et la pitié.

REFRAIN:

Hélas! hélas! ces rêves roses,
Sous la faux du destin,
Comme les belles roses,
Tombèrent un matin!...

II

Depuis ce jour, mon âme pleure
Et ne croit plus à la gaîté.
Et le dirais-je? à certaine heure,
Je doute de la vérité!

REFRAIN:

Sans cesse en proie à la souffrance,
Rien ne me semble beau.
Et la désespérance
Me conduit au tombeau!

III

Oh! qu'ai-je dit? mon Dieu, pardonne
A ma faiblesse, et ma douleur!
En me plaignant, je déraisonne,
Car n'es-tu pas mon protecteur?

REFRAIN:

Du ciel écoute ma prière
Qui s'élève vers toi;
Sois toujours ma lumière,
Mon esprit et ma foi!

1er avril 1880.
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Message par Najat Ven 7 Mai - 17:56

LES CANADIENS


Musique de M. Joseph Vézina.

I

Les Canadiens ont pour les fêtes
Un goût qu'ils tiennent des aïeux;
Les charmes des plaisirs honnêtes
Séduisent leurs coeurs généreux.
Ils ont bravé tous les orages
Sans jamais perdre leur fierté,
Et cultivé sur nos rivages
La fleur de l'hospitalité.

II

Ils fêtent Dieu, reine, patrie,
Par les concert mélodieux,
Pratiquent la galanterie
Envers le sexe gracieux.
Ils chôment les anniversaires
Des jours où leurs braves soldats,
A de terrible adversaires,
Livraient de glorieux combats!

III

La chicanière politique
Les divise presque au berceau,
Mais le souffle patriotique
Les rassemble sous le drapeau.
Contre l'outrage ou l'injustice,
Ensemble ils s'élèvent la voix
Et s'imposent tout sacrifice
Pour le triomphe de leurs droits.

IV

Ils sont les vrais fils de la France
Par le caractère et le coeur,
Car ou milieu de la souffrance
Ils conservent leur belle humeur!
Oui, toujours gais comme leurs pères,
Mais plus heureux en vérité,
Ils vivent désormais, prospères,
Dans la paix et la liberté!

Septembre 1891.
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Message par Najat Ven 7 Mai - 17:56

UNE GERBE D'ACROSTICHES




A M. VICTOR BILLAUD
Secrétaire de l'Académie des Muses Santones, à Royan, France.


Asile du poète, ô belle Académie,
Congrès où siège seul le talent reconnu,
Ah! tu daignes offrir, trop généreuse amie,
Dans ton temple un fauteuil à moi, barde inconnu!
Eh! que pourrais-je faire au milieu de confrères
Mûris par la science et le rude labeur,
Imberbe que je suis?-J'oubliais: leurs lumières
Eclaireront la voie de mon esprit rêveur.

Du reste, pour avoir un titre à leur estime
Et le droit précieux de suivre leurs leçons,
Souvent je leur dirai dans le langage intime:
Ma lyre pour la France aura toujours des sons!
Unissant mes accords à ceux de nos poètes,
Sulte, Gingras, Gauvreau, Fréchette et Beauchemin,
En choeur nous chanterons ses brillantes conquêtes,
Sa grandeur, sa richesse et son heureux destin!

Sait-elle assez comment nous l'aimons, cette France?
Ah! nous le lui dirons avec un fier accent.
Nous avons partagé sa gloire et sa souffrance,
Terrassé ses rivaux, lutté vingt contre cent...
Oui, j'accepte, Monsieur, vos offres gracieuses!
Nos muses désormais franchiront l'océan;
Et voyageant ensemble elles diront, joyeuses:
Succès, gloire à Québec! Succès, gloire à Royan!

10 avril 1886.
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Message par Najat Ven 7 Mai - 17:56

LA CANADIENNE


N'oubliez pas l'héroïque gardienne
De nos berceaux et de notre foyer:
Chantons en choeur la femme canadienne;
Et couronnons sa tête de laurier!
PHILÉAS HUOT.

Le touriste qui foule un instant nos rivages
Autrefois habités par des hordes sauvages,
Craint-il de rencontrer au bord du Saint-Laurent,
Armé d'un long poignard, quelque barbare errant?
Non, car il nous connaît, admire nos victoires,
Aime à venir rêver sur nos fiers promontoires
D'où son regard embrasse un féerique tableau,
Image suspendue entre le ciel et l'eau!
Et lorsqu'il aperçoit la femme canadienne-
Noble coeur, que le ciel nous donna pour gardienne-
Nul autre objet ne peut désormais le ravir,
Et son plus grand bonheur serait de la servir!
Eh bien, nous qui vivons sous l'attrait de ses charmes,
Nous, que sa douce voix console en nos alarmes,
Gravissons le Parnasse où fleurissent les vers,
Et pour elle cueillons mille bouquets divers.
Ne disons pas de mal contre les autres femme,
Elle nous cribleraient de fines épigrammes!
Rimer en leur honneur, tel n'est pas mon désir,
A leurs bardes je laisse aisément ce plaisir...
La femme canadienne: oh! quel nom poétique!
Et comme il fait vibrer l'âme patriotique!
Sulte, Poisson, Fréchette et Legendre ont chanté
Tour à tour sur leur luth ce nom si respecté!

Blonde ou brune, ses yeux brillant d'intelligence
Eclairent sa figure aux traits pleins d'indulgence;
L'incarnat de sa bouche aux roses fait affront
L'éclat de ses cheveux pare son joli front;
En un mot, d'une reine elle a l'air, l'élégance!
Incapable de vivre au sein de l'ignorance-
N'ayant pour cet état que glace et que froideur-
Son esprit au travail se livre avec ardeur,
Tourmente la science, et, durant des années,
Recueille des moissons de choses raisonnées.
Un matin, franchissant la porte du couvent,
Instruite et graduée, elle dit: en avant!
Travaillant derechef sous le toit domestique,
Elle acquiert un art agréable et pratique.

Modestie, ô sublime et trop rare vertu!
Où donc te retrouver? dis-nous, où loges-tu?
Dix mille voix pourraient me répondre, attendries:
Elle est dans tous les coeurs de vos femmes chéries.
Silence, il ne faut pas blesser l'humilité;
Taisons sur ce sujet, même la vérité,
Et que sa modestie envahisse notre âme!

Douce autant que modeste, elle souffre le blâme
Ou parfois le relève avec habileté-
Unissant la finesse à la franche gaîté-
Chasse de nos foyers la folle zizanie
Et fait régner partout la joie et l'harmonie.

C'est pour elle un bonheur d'assister l'indigent,
Hélas! abandonné par le riche souvent.
Au chevet du malade, elle accourt la première,
Ramène l'espérance au seuil de la chaumière,
Inculque dans l'esprit des jeunes et des vieux
Tout principe qui doit rendre l'homme pieux.
Aux kermesse du pauvre, elle dresse la table,
Badine en déployant un courage indomptable;
Le riche avec plaisir lui donne à pleine main;
Et grâce à son bon coeur, le pauvre aura du pain!
Honneur lui soit rendu! car aux jours de souffrance,
Escortant le superbe étendard de la France,
Riante, elle volait toujours au premier rang.
Offrant à son pays son courage et son sang...
Ils ne sont plus ces jours où l'humble Canadienne
Quelquefois ripostait à la balle indienne.
Un autre saint devoir occupe son esprit:
Enseigner à ses fils la loi de Jésus-Christ!

Sa voix-sa douce voix à nulle autre pareille-
Inspire le respect et charme notre oreille;
L'orateur, le poète et le vieil érudit
Ecoutent cette voix que ma muse applaudit...
Pour savoir la raison du respect qu'elles inspire,
Allons consulter ceux qui sont sous son empire,
Et tous nous répondront avec de fiers accents:
Nous savons que son coeur est pur comme l'encens!
Qui de nous oserait contester à cet être
Une telle vertu, la plus grande peut-être?
Il serait, celui-là (j'en appelle au lecteur)
Honni de tous les siens comme un vil imposteur!
Oui, la Canadienne est l'honneur de notre race;
Nous sommes très heureux de marcher sur sa trace.
Or, le vingt-quatre juin, dans le temple avec nous,
Recueillie en son âme, elle prie à genoux.
Après avoir longtemps, pour sa chère patrie,
Imploré les faveurs de la Vierge-Marie,
Triomphante, elle vient voir ses fils, orgueilleux,
Déroulant des combats les drapeaux glorieux!
Elle les suit des yeux, à l'ombre de l'érable.
Sourit à leur bonheur qui semble inénarrable.
Ils sont heureux vraiment ces rejetons gaulois,
Défenseurs, au besoin, du pays de ses lois!
Oh! Dieu, qu'elle est contente et qu'elle est empressée!
L'amour de la patrie enflamme sa pensée!
Elle voudrait pouvoir-bénissant le Seigneur-
S'élancer dans les rangs, marcher avec honneur!
Ah! mais la convenance (arbitre tyrannique
Voulant que l'homme seul, sur ce sol britannique,
Ait droit de s'affirmer à la face des cieux),
Interdit à la femme un rôle aussi pieux.
Tandis que nous faisons ce doux pèlerinage,
Cher au pauvre artisan comme au grand personnage,
Optant pour sa demeure, elle y vole... et bientôt
N'a plus pour la patrie une pensée, un mot!
Non! car elle contemple une enfant caressante:
Une enfant pour son coeur vaut la patrie absente...
L'on exalte partout son hospitalité,
Autant que ses vertus et sa noble beauté;
Car son logis (parfois une humble maisonnette
Abritant une blonde ou gentille brunette),
Ne saurait contenir ceux qui veulent, le soir
Avides de bonheur, à son foyer s'asseoir.
Déesse par la grâce et par la courtoisie-
Ignorant du flatteur la tendre hypocrisie-
Elle sait plaire à tous; même les inconnus
Ne l'approchent jamais sans être bien venus.
Nos ancêtres, comme elle, abhorraient l'étiquette
Et savaient s'amuser à la bonne franquette.
Ils modulaient gaîment et redisaient en choeur
Les modestes refrains qui font battre tout coeur:

Vive la Canadienne,
Vole, mon coeur, vole! etc.

La femme canadienne à pour titre de gloire
Une fécondité que vantera l'histoire:
Immense privilège offert par l'Éternel
A celle qui comprend le devoir maternel.

Utile à son pays, cette mère admirable
Remplit au Canada son rôle incomparable
Avec un héroïsme inflexible, enchanteur,
Inspiré par l'amour divin du Créateur.
Tendre pour ses enfants, mais tendre sans faiblesse-
Désirant éloigner le vice qui les blesse-
Rébecca d'un autre âge, elle veille sur eux,
Et fait naître en leur coeur des germes vigoureux...
Ses enfants ont prouvé déjà qu'ils sont des hommes;
Soldats, prêtres, tribuns, artisans, agronomes,
En mille endroits ils ont-je le dis fièrement-
Défendu notre honneur en luttant vaillamment.
Et de nos jours encore, ils combattent ensemble
Sur un autre théâtre où la foi les rassemble.
Adorant l'Éternel, ils défendent ses droits,
Unissent leurs talents dans des combats adroits.
Touché de leur amour, Dieu les immortalise
En voulant que l'un d'eux soit prince de l'Église...[8]
Louons la Canadienne! exaltons sa beauté.
Sa gloire, ses vertus et son urbanité!


[Note 8: Son Éminence le cardinal E.-A. Taschereau.]

Juin 1889.
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