poésie:Odilon-Jean Périer
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poésie:Odilon-Jean Périer
Le voyageur prévoyant |
S'écoulant le long d'elle et recouvrant son corps.
Tous également purs, également superbes,
Ces fleuves bigarrés n'ont pas besoin de ports.
Chaque jour, je le crois, contient une marée
Qui grandit et m'enlève, ô lampe, à vos lueurs.
Les routes que je suis ont une destinée,
Je ne résiste pas à leur grande douceur.
Frère de ces oiseaux qui vivent dans les vagues
Je ne change le sort que s'il est sans raison.
Amour il faut laisser vos attitudes vagues
Si vous voulez dormir dans ma froide maison.
Le mouvement de l'eau, des cités, des poèmes,
Comble paisiblement un silence infécond.
Le redoutable hiver se retrouve en lui-même :
La mémoire est encor un grenier plus profond.
Si tu veux me tenter, il te faut plus d'adresse
Laisse, je ris de toi, laisse-moi, vanité !
- Non ! ce n'est pas en vain que, t'ayant surpassé,
Ce coeur gonflé de sang refuse la sagesse.
Dernière édition par Rita-kazem le Ven 23 Avr - 8:39, édité 1 fois
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Le sage humilié
Le sage humilié |
(Y fallait-il cette présence triste ?)
Mais, évadé, sourire sans grandeur,
Comment prouver que tout ce Monde existe ?
- Et toi, mon corps, enfant que j'abandonne,
Par tous tes sens tu montres des désirs !
- Et toi, Sagesse, un poète s'étonne
Que pour si peu l'on vienne t'endormir.
Si Dieu est mort dans les hommes qui rient,
Nécessité, tu protèges nos arts.
Tant pis ! Je suis enchanté de ma Vie,
- Et je m'étire au milieu du brouillard.
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Date d'inscription : 18/02/2010
Les pieds nus de ma poésie
Les pieds nus de ma poésie |
Ont peu de poids
Cherche la trace de ses pas
Sur cette eau tranquille
Comme un visage éclairé
Toute puissance agenouillée
Chanson matinale
Il brille
Une étoile toute nouvelle
Et la chanson la plus belle
Est celle que j'ai chantée
Pour accepter ces minutes
Où mon bonheur se décide
Où toute chose s'arrête
A la merci d'un beau vers
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Les rues et les verres vides
Les rues et les verres vides
La grande fraîcheur des mains
Rien de cassé Rien de sali Rien d'inhumain
Cordialement bonjour, bonsoir
Je suis paresseux tu vois
En bonne santé
A la santé du paysage
L'amateur de rues aérées
Si vous voulez que je vous aime
Ouvrez des mains immaculées
Je ne suis pas désaltéré.
La grande fraîcheur des mains
Rien de cassé Rien de sali Rien d'inhumain
Cordialement bonjour, bonsoir
Je suis paresseux tu vois
En bonne santé
A la santé du paysage
L'amateur de rues aérées
Si vous voulez que je vous aime
Ouvrez des mains immaculées
Je ne suis pas désaltéré.
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Manque d'illusions
Manque d'illusions |
Muse, rappelle-toi l'enfant aux genoux maigres
que nous vîmes, gonflés de rancune et d'amour,
prendre nonchalamment le chemin du retour
sous mille arbres blessés de ses rires allègres ;
sans trop y réfléchir aux gloires de ce corps
le souvenir ajoute une Raison sereine
- et pourtant nous l'avions reconnue fort humaine
aussitôt qu'elle eût fait les gestes du remords...
Qu'en dire (si déjà nous retrouvons ces choses
d'un coeur bien plus égal qu'il n'apparaît souvent)
sinon que des bonheurs formés logiquement
nous attendent, sans doute, où tu me les proposes ?
II
Contre ma chambre nue une ville résonne
d'harmonieux travaux, de sauvages loisirs.
Elle veut m'arracher à mon meilleur plaisir.
- J'écoute s'efforcer ce monstre monotone.
J'écoute, dans le ciel plus épais qu'un rideau,
un oiseau discordant crier qu'on se réveille,
le jour industrieux monter comme une treille,
et sonner le feuillage où frappe un fleuve d'eau.
Muse, le coeur me fend au milieu de leur vie :
je crois à la beauté des travaux patients.
Si nous demeurons doux chez les hommes bruyants,
c'est de toi qu'ils riront, ma sainte Poésie.
- Ah ! quittons cette chambre et suis-moi, déguisée.
Si le deuil est ici la parure des dieux
ils te reconnaîtront à tes splendides yeux.
- Et si leur existence est toujours aussi gaie,
ton corps éblouissant comme un poignard, ton corps
par la danse terrible et le poème sombre,
quant tu dépouilleras les voiles et les ombres
leur montrera ta vie au milieu de leur mort.
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Mon amie
Mon amie |
Difficile à aimer
Point du jour Point du soir
Et pointe du plaisir.
Des goûts et des couleurs
Plus vives que jamais...
Ainsi la pluie me parle
Au coeur
Ô patrie légère
Ô maison de fil
Mes amis, mes frères
Vous connaissent-ils ?
Ils parlent d'amour
Je n'en ai que faire
Je chante à mon tour
Et je vis d'eau claire.
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Mon corps
Mon corps |
Corps de poète habitué aux larmes,
Qui te secoue ainsi, qui te désarme ?
Bruxelles dort orné de mille feux
Dans le pays de la bonne souffrance
Rappelle-toi cette maison des champsArchange infirme ivre de ton silence,
N'attendais-tu qu'un amour plus pressant ?
On connaît bien le gouffre où je me penche,
La Muse morte y couche entre ses dieux.
Regardez tous c'est une page blanche
Et enterrez les poètes chez eux.
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Récompense
Récompense |
Lié contre la table où pèse ton sang noir,
laisse-toi transporter d'un rire dramatique
et de honteuse ardeur embellis ton espoir.
Fils indigne de l'or natal, apôtre étrange,
je désire la mer mon patrimoine bleu ;
j'épuise tous mes cris dans les ailes d'un ange,
je tente d'acquérir la sagesse du feu.
Ah ! que craindrait mon corps du printemps sur la terre ?
Je vendange ma vigne avec gloire et colère,
mon amour a repris la face de la nuit.
- Et dans le bruit mortel que fait l'aube criante
voici ! Je reconnais, généreuse et riante,
la Muse au coeur flambant, la porteuse de fruits
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Récréation
Récréation |
Ouvrez votre aile, mon amie,
nous allons conquérir la pluie
et mille foudres dans les foins.
Ce minuit pâle, je l'accueille,
où le peuplier des jardins
hésite, se plie, et soudain,
pêche la lune au ras des feuilles.
Mais demain, ma fidèle amie,
ivres de verdure et d'émoi,
nous célébrerons les prairies,
nous nous baignerons dans les bois.
Et si les flûtes de la vie
aux cris du seigle ont répondu,
je vous dirai, sans ironie,
que ce Dimanche m'était dû.
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Ton visage est le mot de la nuit étoilée
Ton visage est le mot de la nuit étoilée |
Un ciel obscur s'ouvre lentement dans tes bras
Où le plaisir plus vain que la flamme argentée
Comme un astre brisé brille et tremble tout bas
Vivante, conduis-moi dans ce nocturne empire
Dont l'horizon mobile enferme notre amour.
Je touche un paysage ; il s'éclaire, il respire
Et prend quelque couleur sans attendre le jour.
Que de choses j'apprends au défaut de tes larmes
Sur le point de me perdre où tu m'as précédé,
Mais enfin je renonce à détourner tes armes.
Je reconnais un corps que je dois te céder.
Perdons-nous ! Parcourons cette courbe profonde
Que tes genoux légers ne me délivrent pas.
Que je sois seul au monde
Au moment de tes larmes.
Que la paix de l'amour commence sous nos pas.
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Date d'inscription : 18/02/2010
Une marée nocturne
Une marée nocturne |
Ma chambre garde au coeur une vertu glacée ;
ce soir d'hiver je suis son plus rude ennemi.
Mais je puise une faim de victoire et de cris
dans le silence même où elle est enfoncée.
Sans peur, sans joie, avec une voix mesurée,
mûrie et nourrissante à la façon des fruits,
je dis que mon poème est heureux de la nuit.
Il se forme et il monte avec un bruit d'armée.
Pour ce dieu résonnant d'une excessive faim
je déchaîne dans l'ombre en élevant la main
une très studieuse et très ardente fête ;
c'est bien. J'éteins la lampe et je serre les dents :
ma chambre se soulève. Avec l'aube, les vents
enflent la voile. Et nous partons dans la tempêt
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Date d'inscription : 18/02/2010
A la limite de la lumière et de l'ombre
A la limite de la lumière et de l'ombre
Je remue un trésor plus fuyant que le sable
Je cherche ma chanson parmi les bruits du monde
Je cherche mon amour au milieu des miracles
Un poème commence où la voix s'est brisée
Et je fais mon bonheur en dénouant tes mains
Quand nous nous rencontrons au bord d'une journée
Nouvelle, au bord de l'aube où le ciel nous rejoint
Je remue un trésor plus fuyant que le sable
Je cherche ma chanson parmi les bruits du monde
Je cherche mon amour au milieu des miracles
Un poème commence où la voix s'est brisée
Et je fais mon bonheur en dénouant tes mains
Quand nous nous rencontrons au bord d'une journée
Nouvelle, au bord de l'aube où le ciel nous rejoint
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Mon pays
Mon pays |
Ce fauteuil est un port.
Avez-vous vu mes lampes
Mes mâts et mes bateaux ?
Le tabac et les vagues
Chantantes du ciel noir,
Le jeu, le bruit des algues
Aux vitres, mes miroirs,
Tout m'y plaît, m'y agrée :
J'y respire un bon air
Léger comme un beau vers.
Ô ville ravagée
Restez dans ma maison
Qui n'a qu'une saison.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
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