Étienne de La Boétie
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Étienne de La Boétie
Rappel du premier message :
C'était alors, quand, les chaleurs passées... |
C'était alors, quand, les chaleurs passées, Le sale Automne aux cuves va foulant, Le raisin gras dessous le pied coulant, Que mes douleurs furent encommencées. Le paisan bat ses gerbes amassées, Et aux caveaux ses bouillants muids roulant, Et des fruitiers son automne croulant, Se venge lors des peines avancées. Serait-ce point un présage donné Que mon espoir est déjà moissonné ? Non certes, non. Mais pour certain je pense, J'aurai, si bien à deviner j'entends, Si l'on peut rien pronostiquer du temps, Quelque grand fruit de ma longue espérance. | |
(1530-1563) |
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Si ma raison en moy s'est peu remettre
- Etienne de LA BOETIE (1530-1563)
Si ma raison en moy s'est peu remettre
Si ma raison en moy s'est peu remettre,
Si recouvrer asthure je me puis,
Si j'ay du sens, si plus homme je suis,
Je t'en mercie, ô bien heureuse lettre.
Qui m'eust (hélas), qui m'eust sceu recognoistre,
Lors qu'enragé, vaincu de mes ennuys,
En blasphemant, Madame je poursuis ?
De loing, honteux, je te vis lors paroistre,
Ô sainct papier ; alors je me revins,
Et devers toy devotement je vins :
Je te donrois un autel pour ce fait,
Qu'on vist les traictz de ceste main divine ;
Mais de les veoir aucun homme n'est digne,
Ny moi aussi, s'elle ne m'en eust faict.
nadia ibrahimi- Nombre de messages : 1223
Date d'inscription : 18/07/2008
Si onc j'eus droit, or j'en ay de me plaindre
- Etienne de LA BOETIE (1530-1563)
Si onc j'eus droit, or j'en ay de me plaindre
Si onc j'eus droit, or j'en ay de me plaindre :
Car qui voudroit que je fusse content
Estant loing d'elle ? Et je ne sçay pourtant,
En estant pres, si mon mal seroit moindre.
Ou pres, ou loing, le mal me vient atteindre ;
J'ay beau fuir, en tous lieux il m'attend
Pres, un vif mal ; et puis, loing d'elle estant,
Une langueur, autant ou plus à craindre.
Ô fier Amour, que tu as long le bras,
Puis qu'en fuyant on ne l'evite pas !
Puis qu'il te plaist, helas, je suis tesmoing,
Puis qu'à mon dam il t'a pleu que le sente,
Que ta main a, d'une arme non contente,
Le feu de pres, et les flesches de loing.
nadia ibrahimi- Nombre de messages : 1223
Date d'inscription : 18/07/2008
Toy qui oys mes souspirs, ne me sois rigoureux
- Etienne de LA BOETIE (1530-1563)
Toy qui oys mes souspirs, ne me sois rigoureux
Toy qui oys mes souspirs, ne me sois rigoureux,
Si mes larmes à part, toutes mienes, je verse,
Si mon amour ne suit en sa douleur diverse
Du Florentin transi les regretz langoureux,
Ny de Catulle aussi, le foulastre amoureux,
Qui le coeur de sa dame en chastouillant luy perce,
Ny le sçavant amour du mi-gregois Properce :
Ils n'ayment pas pour moy, je n'ayme pas pour eulx.
Qui pourra sur aultruy ses douleurs limiter,
Celuy pourra d'aultruy les plainctes imiter :
Chascun sent son tourment, et sçait ce qu'il endure.
Chascun parla d'amour ainsi qu'il l'entendit.
Je dis ce que mon coeur, ce que mon mal me dict.
Que celuy ayme peu, qui ayme à la mesure !
nadia ibrahimi- Nombre de messages : 1223
Date d'inscription : 18/07/2008
Tu m'as rendu la veuë, Amour, je le confesse
- Etienne de LA BOETIE (1530-1563)
Tu m'as rendu la veuë, Amour, je le confesse
Tu m'as rendu la veuë, Amour, je le confesse.
De grace que c'estoit à peine je sçavoy,
Et or toute la grace en un monceau je voy,
De toutes parts luisant en ma grande maistresse.
Or de voir et revoir ce thresor je ne cesse,
Comme un masson qui a quelque riche paroy
Creusé d'un pic heureux qui recele soubs soy
Des avares ayeux la secrette richesse.
Or j'ay de tout le bien la cognoissance entiere,
Honteux de voir si tard la plaisante lumiere :
Mais que gagne je, Amour, que ma veuë est plus claire,
Que tu m'ouvres les yeux, et m'affines les sens ?
Et plus je voy de bien, et plus de maulx je sens :
Car le feu qui me brusle est celuy qui m'esclaire.
nadia ibrahimi- Nombre de messages : 1223
Date d'inscription : 18/07/2008
Vous qui aimez encore ne sçavez
- Etienne de LA BOETIE (1530-1563)
Vous qui aimez encore ne sçavez
Vous qui aimez encore ne sçavez,
Ores, m'oyant parler de mon Leandre,
Ou jamais non, vous y debvez aprendre,
Si rien de bon dans le coeur vous avez.
Il oza bien, branlant ses bras lavez,
Armé d'amour, contre l'eau se deffendre
Qui pour tribut la fille voulut prendre,
Ayant le frere et le mouton sauvez.
Un soir, vaincu par les flos rigoureux,
Voyant desjà, ce vaillant amoureux,
Que l'eau maistresse à son plaisir le tourne,
Parlant aux flos, leur jecta cette voix :
" Pardonnez moy, maintenant que j'y veois,
Et gardez moy la mort, quand je retourne. "
nadia ibrahimi- Nombre de messages : 1223
Date d'inscription : 18/07/2008
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