Poèmes animaux
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Poèmes animaux
Rappel du premier message :
Châtiment d’un chat renversé
Blanc cassé sur le goudron
Sang en éclat de haine
Rouge comme ultime rempart d’une vie
écourtée par une roue broyant l’évidence
Nous l’avons déplacé des yeux du monde
Au versant de cette aventure qu’il ne connaîtra plus
Un regard triste de tendresse
Parfumait notre repas de midi sans volupté
Une seconde a suffi
Interminable
Animal désavoué par la civilisation
Gravure de sève vermeille
Épitaphe
Sybille Rembard
Châtiment d’un chat renversé
Blanc cassé sur le goudron
Sang en éclat de haine
Rouge comme ultime rempart d’une vie
écourtée par une roue broyant l’évidence
Nous l’avons déplacé des yeux du monde
Au versant de cette aventure qu’il ne connaîtra plus
Un regard triste de tendresse
Parfumait notre repas de midi sans volupté
Une seconde a suffi
Interminable
Animal désavoué par la civilisation
Gravure de sève vermeille
Épitaphe
Sybille Rembard
Dernière édition par muriel le Mer 7 Avr - 22:48, édité 1 fois
Valerie-M-kaya- Nombre de messages : 875
Date d'inscription : 21/03/2010
Les Grenouilles qui demandent un Roi
Les grenouilles se lassant
De l'état démocratique,
Par leurs clameurs firent tant
Que Jupin les soumit au pouvoir monarchique.
Il leur tomba du ciel un roi tout pacifique :
Ce roi fit toutefois un tel bruit en tombant,
Que la gent marécageuse,
Gent fort sotte et fort peureuse,
S'alla cacher sous les eaux,
Dans les joncs, dans les roseaux,
Dans les trous du marécage,
Sans oser de longtemps regarder au visage
Celui qu'elles croyaient être un géant nouveau.
Or c'était un soliveau,
De qui la gravité fit peur à la première
Qui, de le voir s'aventurant,
Osa bien quitter sa tanière.
Elle approcha, mais en tremblant ;
Une autre la suivit, une autre en fit autant :
Il en vint une fourmilière ;
Et leur troupe à la fin se rendit familière
Jusqu'à sauter sur l'épaule du roi.
Le bon sire le souffre, et se tient toujours coi.
Jupin en a bientôt la cervelle rompue :
" Donnez-nous, dit ce peuple, un roi qui se remue. "
Le monarque des dieux leur envoie une grue,
Qui les croque, qui les tue,
Qui les gobe à son plaisir ;
Et grenouilles de se plaindre,
Et Jupin de leur dire : " Eh quoi ? votre désir
A ses lois croit-il nous astreindre ?
Vous avez dû premièrement
Garder votre gouvernement ;
Mais ne l'ayant pas fait, il vous devait suffire
Que votre premier roi fût débonnaire et doux :
De celui-ci contentez-vous,
De peur d'en rencontrer un pire. "
[ ]
Poèmes de Jean de La Fontaine
De l'état démocratique,
Par leurs clameurs firent tant
Que Jupin les soumit au pouvoir monarchique.
Il leur tomba du ciel un roi tout pacifique :
Ce roi fit toutefois un tel bruit en tombant,
Que la gent marécageuse,
Gent fort sotte et fort peureuse,
S'alla cacher sous les eaux,
Dans les joncs, dans les roseaux,
Dans les trous du marécage,
Sans oser de longtemps regarder au visage
Celui qu'elles croyaient être un géant nouveau.
Or c'était un soliveau,
De qui la gravité fit peur à la première
Qui, de le voir s'aventurant,
Osa bien quitter sa tanière.
Elle approcha, mais en tremblant ;
Une autre la suivit, une autre en fit autant :
Il en vint une fourmilière ;
Et leur troupe à la fin se rendit familière
Jusqu'à sauter sur l'épaule du roi.
Le bon sire le souffre, et se tient toujours coi.
Jupin en a bientôt la cervelle rompue :
" Donnez-nous, dit ce peuple, un roi qui se remue. "
Le monarque des dieux leur envoie une grue,
Qui les croque, qui les tue,
Qui les gobe à son plaisir ;
Et grenouilles de se plaindre,
Et Jupin de leur dire : " Eh quoi ? votre désir
A ses lois croit-il nous astreindre ?
Vous avez dû premièrement
Garder votre gouvernement ;
Mais ne l'ayant pas fait, il vous devait suffire
Que votre premier roi fût débonnaire et doux :
De celui-ci contentez-vous,
De peur d'en rencontrer un pire. "
[ ]
Poèmes de Jean de La Fontaine
Iness- Nombre de messages : 834
Date d'inscription : 18/02/2010
Les voleurs et l'Ane
Pour un âne enlevé deux voleurs se battaient :
L'un voulait le garder, l'autre le voulait vendre.
Tandis que coups de poing trottaient,
Et que nos champions songeaient à se défendre,
Arrive un troisième larron
Qui saisit maître Aliboron.
L'âne, c'est quelquefois une pauvre province :
Les voleurs sont tel ou tel prince,
Comme le Transylvain, le Turc, et le Hongrois.
Au lieu de deux, j'en ai rencontré trois :
Il est assez de cette marchandise.
De nul d'eux n'est souvent la province conquise :
Un quart voleur survient, qui les accorde net
En se saisissant du baudet.
[ ]
Poèmes de Jean de La Fontaine
L'un voulait le garder, l'autre le voulait vendre.
Tandis que coups de poing trottaient,
Et que nos champions songeaient à se défendre,
Arrive un troisième larron
Qui saisit maître Aliboron.
L'âne, c'est quelquefois une pauvre province :
Les voleurs sont tel ou tel prince,
Comme le Transylvain, le Turc, et le Hongrois.
Au lieu de deux, j'en ai rencontré trois :
Il est assez de cette marchandise.
De nul d'eux n'est souvent la province conquise :
Un quart voleur survient, qui les accorde net
En se saisissant du baudet.
[ ]
Poèmes de Jean de La Fontaine
Iness- Nombre de messages : 834
Date d'inscription : 18/02/2010
Les Loups et les Brebis
Après mille ans et plus de guerre déclarée,
Les loups firent la paix avecque les brebis.
C'était apparemment le bien des deux partis ;
Car si les loups mangeaient mainte bête égarée,
Les bergers de leur peau se faisaient maints habits.
Jamais de liberté, ni pour les pâturages,
Ni d'autre part pour les carnages :
Ils ne pouvaient jouir qu'en tremblant de leurs biens.
La paix se conclut donc : on donne des otages :
Les loups, leurs louveteaux ; et les brebis, leurs chiens.
L'échange en étant fait aux formes ordinaires,
Et réglé par des commissaires,
Au bout de quelque temps que messieurs les louvats
Se virent loups parfaits et friands de tuerie,
Ils vous prennent le temps que dans la bergerie
Messieurs les bergers n'étaient pas,
Étranglent la moitié des agneaux les plus gras,
Les emportent aux dents, dans les bois se retirent.
Ils avaient averti leurs gens secrètement.
Les chiens, qui, sur leur foi, reposaient sûrement,
Furent étranglés en dormant :
Cela fut sitôt fait qu'à peine ils le sentirent.
Tout fut mis en morceaux ; un seul n'en échappa.
Nous pouvons conclure de là
Qu'il faut faire aux méchants guerre continuelle.
La paix est fort bonne de soi ;
J'en conviens ; mais de quoi sert-elle
Avec des ennemis sans foi ?
[ ]
Poèmes de Jean de La Fontaine
Les loups firent la paix avecque les brebis.
C'était apparemment le bien des deux partis ;
Car si les loups mangeaient mainte bête égarée,
Les bergers de leur peau se faisaient maints habits.
Jamais de liberté, ni pour les pâturages,
Ni d'autre part pour les carnages :
Ils ne pouvaient jouir qu'en tremblant de leurs biens.
La paix se conclut donc : on donne des otages :
Les loups, leurs louveteaux ; et les brebis, leurs chiens.
L'échange en étant fait aux formes ordinaires,
Et réglé par des commissaires,
Au bout de quelque temps que messieurs les louvats
Se virent loups parfaits et friands de tuerie,
Ils vous prennent le temps que dans la bergerie
Messieurs les bergers n'étaient pas,
Étranglent la moitié des agneaux les plus gras,
Les emportent aux dents, dans les bois se retirent.
Ils avaient averti leurs gens secrètement.
Les chiens, qui, sur leur foi, reposaient sûrement,
Furent étranglés en dormant :
Cela fut sitôt fait qu'à peine ils le sentirent.
Tout fut mis en morceaux ; un seul n'en échappa.
Nous pouvons conclure de là
Qu'il faut faire aux méchants guerre continuelle.
La paix est fort bonne de soi ;
J'en conviens ; mais de quoi sert-elle
Avec des ennemis sans foi ?
[ ]
Poèmes de Jean de La Fontaine
Iness- Nombre de messages : 834
Date d'inscription : 18/02/2010
la brebis et le chien:Jean-Pierre Claris de FLORIAN
La brebis et le chien
La brebis et le chien, de tous les temps amis,
Se racontaient un jour leur vie infortunée.
Ah ! Disait la brebis, je pleure et je frémis
Quand je songe aux malheurs de notre destinée.
Toi, l'esclave de l'homme, adorant des ingrats,
Toujours soumis, tendre et fidèle,
Tu reçois, pour prix de ton zèle,
Des coups et souvent le trépas.
Moi, qui tous les ans les habille,
Qui leur donne du lait, et qui fume leurs champs,
Je vois chaque matin quelqu'un de ma famille
Assassiné par ces méchants.
Leurs confrères les loups dévorent ce qui reste.
Victimes de ces inhumains,
Travailler pour eux seuls, et mourir par leurs mains,
Voilà notre destin funeste !
Il est vrai, dit le chien : mais crois-tu plus heureux
Les auteurs de notre misère ?
Va, ma soeur, il vaut encor mieux
Souffrir le mal que de le faire.
Jean-Pierre Claris de FLORIAN
La brebis et le chien, de tous les temps amis,
Se racontaient un jour leur vie infortunée.
Ah ! Disait la brebis, je pleure et je frémis
Quand je songe aux malheurs de notre destinée.
Toi, l'esclave de l'homme, adorant des ingrats,
Toujours soumis, tendre et fidèle,
Tu reçois, pour prix de ton zèle,
Des coups et souvent le trépas.
Moi, qui tous les ans les habille,
Qui leur donne du lait, et qui fume leurs champs,
Je vois chaque matin quelqu'un de ma famille
Assassiné par ces méchants.
Leurs confrères les loups dévorent ce qui reste.
Victimes de ces inhumains,
Travailler pour eux seuls, et mourir par leurs mains,
Voilà notre destin funeste !
Il est vrai, dit le chien : mais crois-tu plus heureux
Les auteurs de notre misère ?
Va, ma soeur, il vaut encor mieux
Souffrir le mal que de le faire.
Jean-Pierre Claris de FLORIAN
Iness- Nombre de messages : 834
Date d'inscription : 18/02/2010
l'auteur et les souris
L'auteur et les souris
Un auteur se plaignait que ses meilleurs écrits
Etaient rongés par les souris.
Il avait beau changer d'armoire,
Avoir tous les pièges à rats
Et de bons chats,
Rien n'y faisait : prose, vers, drame, histoire,
out était entamé ; les maudites souris
Ne respectaient pas plus un héros et sa gloire,
Ou le récit d'une victoire,
Qu'un petit bouquet à Chloris.
Notre homme au désespoir, et, l'on peut bien m'en croire,
Pour y mettre un auteur peu de chose suffit,
Jette un peu d'arsenic au fond de l'écritoire ;
Puis, dans sa colère, il écrit.
Comme il le prévoyait, les souris grignotèrent,
Et crevèrent.
C'est bien fait, direz-vous ; cet auteur eut raison.
je suis loin de le croire : il n'est point de volume
Qu'on n'ait mordu, mauvais ou bon ;
Et l'on déshonore sa plume
En la trempant dans du poison.
floriant
Un auteur se plaignait que ses meilleurs écrits
Etaient rongés par les souris.
Il avait beau changer d'armoire,
Avoir tous les pièges à rats
Et de bons chats,
Rien n'y faisait : prose, vers, drame, histoire,
out était entamé ; les maudites souris
Ne respectaient pas plus un héros et sa gloire,
Ou le récit d'une victoire,
Qu'un petit bouquet à Chloris.
Notre homme au désespoir, et, l'on peut bien m'en croire,
Pour y mettre un auteur peu de chose suffit,
Jette un peu d'arsenic au fond de l'écritoire ;
Puis, dans sa colère, il écrit.
Comme il le prévoyait, les souris grignotèrent,
Et crevèrent.
C'est bien fait, direz-vous ; cet auteur eut raison.
je suis loin de le croire : il n'est point de volume
Qu'on n'ait mordu, mauvais ou bon ;
Et l'on déshonore sa plume
En la trempant dans du poison.
floriant
Iness- Nombre de messages : 834
Date d'inscription : 18/02/2010
La chenille
Un jour, causant entre eux, différents animaux
Louaient beaucoup le ver à soie.
Quel talent, disaient-ils, cet insecte déploie
En composant ces fils si doux, si fins, si beaux,
Qui de l'homme font la richesse !
Tous vantaient son travail, exaltaient son adresse.
Une chenille seule y trouvait des défauts,
Aux animaux surpris en faisait la critique,
Disait des mais, et puis des si.
Un renard s'écria : messieurs, cela s'explique ;
C'est que madame file aussi.
Iness- Nombre de messages : 834
Date d'inscription : 18/02/2010
La guenon, le singe et la noix
- Jean-Pierre Claris de FLORIAN
Une jeune guenon cueillit
Une noix dans sa coque verte ;
Elle y porte la dent, fait la grimace... ah ! Certe,
Dit-elle, ma mère mentit
Quand elle m'assura que les noix étaient bonnes.
Puis, croyez aux discours de ces vieilles personnes
Qui trompent la jeunesse ! Au diable soit le fruit !
Elle jette la noix. Un singe la ramasse,
Vite entre deux cailloux la casse,
L'épluche, la mange, et lui dit :
Votre mère eut raison, ma mie :
Les noix ont fort bon goût, mais il faut les ouvrir.
Souvenez-vous que, dans la vie,
Sans un peu de travail on n'a point de plaisir.
Iness- Nombre de messages : 834
Date d'inscription : 18/02/2010
La jeune poule et le vieux renard
Jean-Pierre Claris de FLORIAN
Une poulette jeune et sans expérience,
En trottant, cloquetant, grattant,
Se trouva, je ne sais comment,
Fort loin du poulailler, berceau de son enfance.
Elle s'en aperçut qu'il était déjà tard.
Comme elle y retournait, voici qu'un vieux renard
A ses yeux troublés se présente.
La pauvre poulette tremblante
Recommanda son âme à Dieu.
Mais le renard, s'approchant d'elle,
Lui dit : hélas ! Mademoiselle,
Votre frayeur m'étonne peu ;
C'est la faute de mes confrères,
Gens de sac et de corde, infâmes ravisseurs,
Dont les appétits sanguinaires
Ont rempli la terre d'horreurs.
Je ne puis les changer, mais du moins je travaille
A préserver par mes conseils
L'innocente et faible volaille
Des attentats de mes pareils.
Je ne me trouve heureux qu'en me rendant utile ;
Et j'allais de ce pas jusques dans votre asile
Pour avertir vos soeurs qu'il court un mauvais bruit,
C'est qu'un certain renard méchant autant qu'habile
Doit vous attaquer cette nuit.
Je viens veiller pour vous. La crédule innocente
Vers le poulailler le conduit :
A peine est-il dans ce réduit,
Qu'il tue, étrangle, égorge, et sa griffe sanglante
Entasse les mourants sur la terre étendus,
Comme fit Diomède au quartier de Rhésus.
Il croqua tout, grandes, petites,
Coqs, poulets et chapons ; tout périt sous ses dents.
La pire espèce de méchants
Est celle des vieux hypocrites.
Une poulette jeune et sans expérience,
En trottant, cloquetant, grattant,
Se trouva, je ne sais comment,
Fort loin du poulailler, berceau de son enfance.
Elle s'en aperçut qu'il était déjà tard.
Comme elle y retournait, voici qu'un vieux renard
A ses yeux troublés se présente.
La pauvre poulette tremblante
Recommanda son âme à Dieu.
Mais le renard, s'approchant d'elle,
Lui dit : hélas ! Mademoiselle,
Votre frayeur m'étonne peu ;
C'est la faute de mes confrères,
Gens de sac et de corde, infâmes ravisseurs,
Dont les appétits sanguinaires
Ont rempli la terre d'horreurs.
Je ne puis les changer, mais du moins je travaille
A préserver par mes conseils
L'innocente et faible volaille
Des attentats de mes pareils.
Je ne me trouve heureux qu'en me rendant utile ;
Et j'allais de ce pas jusques dans votre asile
Pour avertir vos soeurs qu'il court un mauvais bruit,
C'est qu'un certain renard méchant autant qu'habile
Doit vous attaquer cette nuit.
Je viens veiller pour vous. La crédule innocente
Vers le poulailler le conduit :
A peine est-il dans ce réduit,
Qu'il tue, étrangle, égorge, et sa griffe sanglante
Entasse les mourants sur la terre étendus,
Comme fit Diomède au quartier de Rhésus.
Il croqua tout, grandes, petites,
Coqs, poulets et chapons ; tout périt sous ses dents.
La pire espèce de méchants
Est celle des vieux hypocrites.
Iness- Nombre de messages : 834
Date d'inscription : 18/02/2010
Le chat et la lunette
Un chat sauvage et grand chasseur
S'établit, pour faire bombance,
Dans le parc d'un jeune seigneur
Où lapins et perdrix étaient en abondance.
Là, ce nouveau Nembrod, la nuit comme le jour,
A la course, à l'affût également habile,
Poursuivait, attendait, immolait tour-à-tour
Et quadrupède et volatile.
Les gardes épiaient l'insolent braconnier ;
Mais, dans le fort du bois caché près d'un terrier,
Le drôle trompait leur adresse.
Cependant il craignait d'être pris à la fin,
Et se plaignait que la vieillesse
Lui rendît l'oeil moins sûr, moins fin.
Ce penser lui causait souvent de la tristesse ;
Lorsqu'un jour il rencontre un petit tuyau noir
Garni par ses deux bouts de deux glaces bien nettes :
C'était une de ces lunettes
Faites pour l'opéra, que par hasard, un soir,
Le maître avait perdue en ce lieu solitaire.
Le chat d'abord la considère,
La touche de sa griffe, et de l'extrémité
La fait à petits coups rouler sur le côté,
Court après, s'en saisit, l'agite, la remue,
Etonné que rien n'en sortît.
Il s'avise à la fin d'appliquer à sa vue
Le verre d'un des bouts, c'était le plus petit.
Alors il apperçoit sous la verte coudrette
Un lapin que ses yeux tout seuls ne voyaient pas.
Ah ! Quel trésor ! Dit-il en serrant sa lunette,
Et courant au lapin qu'il croit à quatre pas.
Mais il entend du bruit ; il reprend sa machine,
S'en sert par l'autre bout, et voit dans le lointain
Le garde qui vers lui chemine.
Pressé par la peur, par la faim,
Il reste un moment incertain,
Hésite, réfléchit, puis de nouveau regarde :
Mais toujours le gros bout lui montre loin le garde,
Et le petit tout près lui fait voir le lapin.
Croyant avoir le temps, il va manger la bête ;
Le garde est à vingt pas qui vous l'ajuste au front,
Lui met deux balles dans la tête,
Et de sa peau fait un manchon.
Chacun de nous a sa lunette,
Qu'il retourne suivant l'objet ;
On voit là-bas ce qui déplaît,
On voit ici ce qu'on souhaite.
Iness- Nombre de messages : 834
Date d'inscription : 18/02/2010
Le chat et le miroir
Philosophes hardis, qui passez votre vie
A vouloir expliquer ce qu'on n'explique pas,
Daignez écouter, je vous prie,
Ce trait du plus sage des chats.
Sur une table de toilette
Ce chat apperçut un miroir ;
Il y saute, regarde, et d'abord pense voir
Un de ses frères qui le guette.
Notre chat veut le joindre, il se trouve arrêté.
Surpris, il juge alors la glace transparente,
Et passe de l'autre côté,
Ne trouve rien, revient, et le chat se présente.
Il réfléchit un peu : de peur que l'animal,
Tandis qu'il fait le tour, ne sorte,
Sur le haut du miroir il se met à cheval,
Deux pattes par ici, deux par là ; de la sorte
Partout il pourra le saisir.
Alors, croyant bien le tenir,
Doucement vers la glace il incline la tête,
Apperçoit une oreille, et puis deux... à l'instant,
A droite, à gauche il va jetant
Sa griffe qu'il tient toute prête :
Mais il perd l'équilibre, il tombe et n'a rien pris.
Alors, sans davantage attendre,
Sans chercher plus longtemps ce qu'il ne peut comprendre,
Il laisse le miroir et retourne aux souris :
Que m'importe, dit-il, de percer ce mystère ?
Une chose que notre esprit,
Après un long travail, n'entend ni ne saisit,
Ne nous est jamais nécessaire.
Iness- Nombre de messages : 834
Date d'inscription : 18/02/2010
Le chien et le chat
Un chien vendu par son maître
Brisa sa chaîne, et revint
Au logis qui le vit naître.
Jugez de ce qu'il devint
Lorsque, pour prix de son zèle,
Il fut de cette maison
Reconduit par le bâton
Vers sa demeure nouvelle.
Un vieux chat, son compagnon,
Voyant sa surprise extrême,
En passant lui dit ce mot :
Tu croyais donc, pauvre sot,
Que c'est pour nous qu'on nous aime !
Iness- Nombre de messages : 834
Date d'inscription : 18/02/2010
Le renard qui prêche
Jean-Pierre Claris de FLORIAN
Un vieux renard cassé, goutteux, apoplectique,
Mais instruit, éloquent, disert,
Et sachant très bien sa logique,
Se mit à prêcher au désert.
Son style était fleuri, sa morale excellente.
Il prouvait en trois points que la simplicité,
Les bonnes moeurs, la probité,
Donnent à peu de frais cette félicité
Qu'un monde imposteur nous présente
Et nous fait payer cher sans la donner jamais.
Notre prédicateur n'avait aucun succès ;
Personne ne venait, hors cinq ou six marmotes,
Ou bien quelques biches dévotes
Qui vivaient loin du bruit, sans entour, sans faveur,
Et ne pouvaient pas mettre en crédit l'orateur.
Il prit le bon parti de changer de matière,
Prêcha contre les ours, les tigres, les lions,
Contre leurs appétits gloutons,
Leur soif, leur rage sanguinaire.
Tout le monde accourut alors à ses sermons :
Cerfs, gazelles, chevreuils, y trouvaient mille charmes ;
L'auditoire sortait toujours baigné de larmes ;
Et le nom du renard devint bientôt fameux.
Un loin, roi de la contrée,
Bon homme au demeurant, et vieillard fort pieux,
De l'entendre fut curieux.
Le renard fut charmé de faire son entrée
A la cour : il arrive, il prêche, et, cette fois,
Se surpassant lui-même, il tonne, il épouvante
Les féroces tyrans des bois,
Peint la faible innocence à leur aspect tremblante,
Implorant chaque jour la justice trop lente
Du maître et du juge des rois.
Les courtisans, surpris de tant de hardiesse,
Se regardaient sans dire rien ;
Car le roi trouvait cela bien.
La nouveauté parfois fait aimer la rudesse.
Au sortir du sermon, le monarque enchanté
Fit venir le renard : vous avez su me plaire,
Lui dit-il, vous m'avez montré la vérité ;
Je vous dois un juste salaire :
Que me demandez-vous pour prix de vos leçons ?
Le renard répondit : sire, quelques dindons.
Un vieux renard cassé, goutteux, apoplectique,
Mais instruit, éloquent, disert,
Et sachant très bien sa logique,
Se mit à prêcher au désert.
Son style était fleuri, sa morale excellente.
Il prouvait en trois points que la simplicité,
Les bonnes moeurs, la probité,
Donnent à peu de frais cette félicité
Qu'un monde imposteur nous présente
Et nous fait payer cher sans la donner jamais.
Notre prédicateur n'avait aucun succès ;
Personne ne venait, hors cinq ou six marmotes,
Ou bien quelques biches dévotes
Qui vivaient loin du bruit, sans entour, sans faveur,
Et ne pouvaient pas mettre en crédit l'orateur.
Il prit le bon parti de changer de matière,
Prêcha contre les ours, les tigres, les lions,
Contre leurs appétits gloutons,
Leur soif, leur rage sanguinaire.
Tout le monde accourut alors à ses sermons :
Cerfs, gazelles, chevreuils, y trouvaient mille charmes ;
L'auditoire sortait toujours baigné de larmes ;
Et le nom du renard devint bientôt fameux.
Un loin, roi de la contrée,
Bon homme au demeurant, et vieillard fort pieux,
De l'entendre fut curieux.
Le renard fut charmé de faire son entrée
A la cour : il arrive, il prêche, et, cette fois,
Se surpassant lui-même, il tonne, il épouvante
Les féroces tyrans des bois,
Peint la faible innocence à leur aspect tremblante,
Implorant chaque jour la justice trop lente
Du maître et du juge des rois.
Les courtisans, surpris de tant de hardiesse,
Se regardaient sans dire rien ;
Car le roi trouvait cela bien.
La nouveauté parfois fait aimer la rudesse.
Au sortir du sermon, le monarque enchanté
Fit venir le renard : vous avez su me plaire,
Lui dit-il, vous m'avez montré la vérité ;
Je vous dois un juste salaire :
Que me demandez-vous pour prix de vos leçons ?
Le renard répondit : sire, quelques dindons.
Iness- Nombre de messages : 834
Date d'inscription : 18/02/2010
Le rossignol et le paon
Jean-Pierre Claris de FLORIAN
L'aimable et tendre Philomèle,
Voyant commencer les beaux jours,
Racontait à l'écho fidèle
Et ses malheurs et ses amours.
Le plus beau paon du voisinage,
Maître et sultan de ce canton,
Elevant la tête et le ton,
Vint interrompre son ramage :
C'est bien à toi, chantre ennuyeux,
Avec un si triste plumage,
Et ce long bec, et ces gros yeux,
De vouloir charmer ce bocage !
A la beauté seule il va bien
D'oser célébrer la tendresse :
De quel droit chantes-tu sans cesse ?
Moi, qui suis beau, je ne dis rien.
Pardon, répondit Philomèle :
Il est vrai, je ne suis pas belle ;
Et si je chante dans ce bois,
Je n'ai de titre que ma voix.
Mais vous, dont la noble arrogance
M'ordonne de parler plus bas,
Vous vous taisez par impuissance,
Et n'avez que vos seuls appas.
Ils doivent éblouir sans doute ;
Est-ce assez pour se faire aimer ?
Allez, puisqu'amour n'y voit goutte,
C'est l'oreille qu'il faut charmer.
L'aimable et tendre Philomèle,
Voyant commencer les beaux jours,
Racontait à l'écho fidèle
Et ses malheurs et ses amours.
Le plus beau paon du voisinage,
Maître et sultan de ce canton,
Elevant la tête et le ton,
Vint interrompre son ramage :
C'est bien à toi, chantre ennuyeux,
Avec un si triste plumage,
Et ce long bec, et ces gros yeux,
De vouloir charmer ce bocage !
A la beauté seule il va bien
D'oser célébrer la tendresse :
De quel droit chantes-tu sans cesse ?
Moi, qui suis beau, je ne dis rien.
Pardon, répondit Philomèle :
Il est vrai, je ne suis pas belle ;
Et si je chante dans ce bois,
Je n'ai de titre que ma voix.
Mais vous, dont la noble arrogance
M'ordonne de parler plus bas,
Vous vous taisez par impuissance,
Et n'avez que vos seuls appas.
Ils doivent éblouir sans doute ;
Est-ce assez pour se faire aimer ?
Allez, puisqu'amour n'y voit goutte,
C'est l'oreille qu'il faut charmer.
Iness- Nombre de messages : 834
Date d'inscription : 18/02/2010
la chèvre
La chèvre
Ma bonne chèvre limousine,
Gentille bête à l'œil humain,
J'aime à te voir sur mon chemin
Loin de la gare et de l'usine
Toi que la barbe encapucine,
Tu gambades comme un gamin,
Ma bonne chèvre limousine,
Gentille bête à l'œil humain.
Je vais à la ferme voisine,
Mais je te jure que demain
Tu viendras croquer dans ma main
Du sucre et du sel de cuisine,
Ma bonne chèvre limousine.
Maurice Rollinat
Ma bonne chèvre limousine,
Gentille bête à l'œil humain,
J'aime à te voir sur mon chemin
Loin de la gare et de l'usine
Toi que la barbe encapucine,
Tu gambades comme un gamin,
Ma bonne chèvre limousine,
Gentille bête à l'œil humain.
Je vais à la ferme voisine,
Mais je te jure que demain
Tu viendras croquer dans ma main
Du sucre et du sel de cuisine,
Ma bonne chèvre limousine.
Maurice Rollinat
samuel samhoun- Nombre de messages : 724
loisirs : écrire, marcher,voyager
Humeur : changeante !
Date d'inscription : 22/06/2008
Re: Poèmes animaux
CE QUE DIT LE COCHON…
Pour parler, dit le cochon,
Ce que j’aime c’est les mots porqs :
glaviot grumeau gueule grommelle
chafouin pacha épluchure
mâchon moche miche chameau
empoté chouxgras polisson.
J’aime les mots gras et porcins :
jujube pechblende pépère
compost lardon chouraver
bouillaque tambouille couenne
navet vase chose choucroute.
Je n’aime pas trop potiron
et pas du tout arc-en-ciel.
Ces bons mots je me les fourre sous le groin
et ça fait un pöeme de porq.
Jacques Roubaud, Les Animaux de tout le monde.
samuel samhoun- Nombre de messages : 724
loisirs : écrire, marcher,voyager
Humeur : changeante !
Date d'inscription : 22/06/2008
Les deux Pigeons
Les deux Pigeons
Deux Pigeons s'aimaient d'amour tendre.
L'un
d'eux s'ennuyant au logis
Fut assez fou pour entreprendre
Un voyage en
lointain pays.
L'autre lui dit : Qu'allez-vous faire ?
Voulez-vous quitter
votre frère ?
L'absence est le plus grand des maux :
Non pas pour vous,
cruel. Au moins, que les travaux,
Les dangers, les soins du
voyage,
Changent un peu votre courage.
Encor si la saison s'avançait
davantage !
Attendez les zéphyrs. Qui vous presse ? Un corbeau
Tout à
l'heure annonçait malheur à quelque oiseau.
Je ne songerai plus que rencontre
funeste,
Que Faucons, que réseaux. Hélas, dirai-je, il pleut :
Mon frère
a-t-il tout ce qu'il veut,
Bon soupé, bon gîte, et le reste ?
Ce discours
ébranla le coeur
De notre imprudent voyageur ;
Mais le désir de voir et
l'humeur inquiète
L'emportèrent enfin. Il dit : Ne pleurez point :
Trois
jours au plus rendront mon âme satisfaite ;
Je reviendrai dans peu conter de
point en point
Mes aventures à mon frère.
Je le désennuierai : quiconque
ne voit guère
N'a guère à dire aussi. Mon voyage dépeint
Vous sera d'un
plaisir extrême.
Je dirai : J'étais là ; telle chose m'avint ;
Vous y
croirez être vous-même.
A ces mots en pleurant ils se dirent adieu.
Le
voyageur s'éloigne ; et voilà qu'un nuage
L'oblige de chercher retraite en
quelque lieu.
Un seul arbre s'offrit, tel encor que l'orage
Maltraita le
Pigeon en dépit du feuillage.
L'air devenu serein, il part tout
morfondu,
Sèche du mieux qu'il peut son corps chargé de pluie,
Dans un
champ à l'écart voit du blé répandu,
Voit un pigeon auprès ; cela lui donne
envie :
Il y vole, il est pris : ce blé couvrait d'un las,
Les menteurs et
traîtres appas.
Le las était usé ! si bien que de son aile,
De ses pieds,
de son bec, l'oiseau le rompt enfin.
Quelque plume y périt ; et le pis du
destin
Fut qu'un certain Vautour à la serre cruelle
Vit notre malheureux,
qui, traînant la ficelle
Et les morceaux du las qui l'avait
attrapé,
Semblait un forçat échappé.
Le vautour s'en allait le lier, quand
des nues
Fond à son tour un Aigle aux ailes étendues.
Le Pigeon profita du
conflit des voleurs,
S'envola, s'abattit auprès d'une masure,
Crut, pour
ce coup, que ses malheurs
Finiraient par cette aventure ;
Mais un fripon
d'enfant, cet âge est sans pitié,
Prit sa fronde et, du coup, tua plus d'à
moitié
La volatile malheureuse,
Qui, maudissant sa curiosité,
Traînant
l'aile et tirant le pié,
Demi-morte et demi-boiteuse,
Droit au logis s'en
retourna.
Que bien, que mal, elle arriva
Sans autre aventure
fâcheuse.
Voilà nos gens rejoints ; et je laisse à juger
De combien de
plaisirs ils payèrent leurs peines.
Amants, heureux amants, voulez-vous
voyager ?
Que ce soit aux rives prochaines ;
Soyez-vous l'un à l'autre un
monde toujours beau,
Toujours divers, toujours nouveau ;
Tenez-vous lieu
de tout, comptez pour rien le reste ;
J'ai quelquefois aimé ! je n'aurais pas
alors
Contre le Louvre et ses trésors,
Contre le firmament et sa voûte
céleste,
Changé les bois, changé les lieux
Honorés par les pas, éclairés
par les yeux
De l'aimable et jeune Bergère
Pour qui, sous le fils de
Cythère,
Je servis, engagé par mes premiers serments.
Hélas ! quand
reviendront de semblables moments ?
Faut-il que tant d'objets si doux et si
charmants
Me laissent vivre au gré de mon âme inquiète ?
Ah ! si mon coeur
osait encor se renflammer !
Ne sentirai-je plus de charme qui m'arrête
?
Ai-je passé le temps d'aimer ?
Jean de la Fontaine
Deux Pigeons s'aimaient d'amour tendre.
L'un
d'eux s'ennuyant au logis
Fut assez fou pour entreprendre
Un voyage en
lointain pays.
L'autre lui dit : Qu'allez-vous faire ?
Voulez-vous quitter
votre frère ?
L'absence est le plus grand des maux :
Non pas pour vous,
cruel. Au moins, que les travaux,
Les dangers, les soins du
voyage,
Changent un peu votre courage.
Encor si la saison s'avançait
davantage !
Attendez les zéphyrs. Qui vous presse ? Un corbeau
Tout à
l'heure annonçait malheur à quelque oiseau.
Je ne songerai plus que rencontre
funeste,
Que Faucons, que réseaux. Hélas, dirai-je, il pleut :
Mon frère
a-t-il tout ce qu'il veut,
Bon soupé, bon gîte, et le reste ?
Ce discours
ébranla le coeur
De notre imprudent voyageur ;
Mais le désir de voir et
l'humeur inquiète
L'emportèrent enfin. Il dit : Ne pleurez point :
Trois
jours au plus rendront mon âme satisfaite ;
Je reviendrai dans peu conter de
point en point
Mes aventures à mon frère.
Je le désennuierai : quiconque
ne voit guère
N'a guère à dire aussi. Mon voyage dépeint
Vous sera d'un
plaisir extrême.
Je dirai : J'étais là ; telle chose m'avint ;
Vous y
croirez être vous-même.
A ces mots en pleurant ils se dirent adieu.
Le
voyageur s'éloigne ; et voilà qu'un nuage
L'oblige de chercher retraite en
quelque lieu.
Un seul arbre s'offrit, tel encor que l'orage
Maltraita le
Pigeon en dépit du feuillage.
L'air devenu serein, il part tout
morfondu,
Sèche du mieux qu'il peut son corps chargé de pluie,
Dans un
champ à l'écart voit du blé répandu,
Voit un pigeon auprès ; cela lui donne
envie :
Il y vole, il est pris : ce blé couvrait d'un las,
Les menteurs et
traîtres appas.
Le las était usé ! si bien que de son aile,
De ses pieds,
de son bec, l'oiseau le rompt enfin.
Quelque plume y périt ; et le pis du
destin
Fut qu'un certain Vautour à la serre cruelle
Vit notre malheureux,
qui, traînant la ficelle
Et les morceaux du las qui l'avait
attrapé,
Semblait un forçat échappé.
Le vautour s'en allait le lier, quand
des nues
Fond à son tour un Aigle aux ailes étendues.
Le Pigeon profita du
conflit des voleurs,
S'envola, s'abattit auprès d'une masure,
Crut, pour
ce coup, que ses malheurs
Finiraient par cette aventure ;
Mais un fripon
d'enfant, cet âge est sans pitié,
Prit sa fronde et, du coup, tua plus d'à
moitié
La volatile malheureuse,
Qui, maudissant sa curiosité,
Traînant
l'aile et tirant le pié,
Demi-morte et demi-boiteuse,
Droit au logis s'en
retourna.
Que bien, que mal, elle arriva
Sans autre aventure
fâcheuse.
Voilà nos gens rejoints ; et je laisse à juger
De combien de
plaisirs ils payèrent leurs peines.
Amants, heureux amants, voulez-vous
voyager ?
Que ce soit aux rives prochaines ;
Soyez-vous l'un à l'autre un
monde toujours beau,
Toujours divers, toujours nouveau ;
Tenez-vous lieu
de tout, comptez pour rien le reste ;
J'ai quelquefois aimé ! je n'aurais pas
alors
Contre le Louvre et ses trésors,
Contre le firmament et sa voûte
céleste,
Changé les bois, changé les lieux
Honorés par les pas, éclairés
par les yeux
De l'aimable et jeune Bergère
Pour qui, sous le fils de
Cythère,
Je servis, engagé par mes premiers serments.
Hélas ! quand
reviendront de semblables moments ?
Faut-il que tant d'objets si doux et si
charmants
Me laissent vivre au gré de mon âme inquiète ?
Ah ! si mon coeur
osait encor se renflammer !
Ne sentirai-je plus de charme qui m'arrête
?
Ai-je passé le temps d'aimer ?
Jean de la Fontaine
nadia ibrahimi- Nombre de messages : 1223
Date d'inscription : 18/07/2008
L’ÉCUREUIL
L’ÉCUREUIL
- Écureuil du
printemps, écureuil de l'été, qui domines la terre avec vivacité, que penses-tu
là-haut de notre humanité ?
- Les hommes sont
des fous qui manquent de gaîté.
- Écureuil, queue
touffue, doré trésor des bois, ornement de la vie et fleur de la nature, juché
sur son pin vert, dis-nous ce que tu vois ?
- La terre qui
poudroie sous des pas qui murmurent.
- Écureuil
voltigeant, frère du pic bavard, cousin du rossignol, ami de la corneille, dis-nous ce que tu vois par delà nos brouillards ?
- Des lances, des
fusils menacer le soleil...
- Écureuil aux yeux vifs, -pétillants, noirs et beaux, humant la
sève d'or, la pomme entre tes pattes, que
vois-tu sur la plaine autour de nos hameaux ?
- Monter le lac
de sang des hommes qui se battent.
- Écureuil de
l'automne, écureuil de l'hiver, qui lances vers l'azur, avec tant de gaîté, ces
pommes.... que vois-tu ?
Demain tout comme
Hier.
Les hommes sont
des fous et pour l'éternité.
Paul
FORT
- Écureuil du
printemps, écureuil de l'été, qui domines la terre avec vivacité, que penses-tu
là-haut de notre humanité ?
- Les hommes sont
des fous qui manquent de gaîté.
- Écureuil, queue
touffue, doré trésor des bois, ornement de la vie et fleur de la nature, juché
sur son pin vert, dis-nous ce que tu vois ?
- La terre qui
poudroie sous des pas qui murmurent.
- Écureuil
voltigeant, frère du pic bavard, cousin du rossignol, ami de la corneille, dis-nous ce que tu vois par delà nos brouillards ?
- Des lances, des
fusils menacer le soleil...
- Écureuil aux yeux vifs, -pétillants, noirs et beaux, humant la
sève d'or, la pomme entre tes pattes, que
vois-tu sur la plaine autour de nos hameaux ?
- Monter le lac
de sang des hommes qui se battent.
- Écureuil de
l'automne, écureuil de l'hiver, qui lances vers l'azur, avec tant de gaîté, ces
pommes.... que vois-tu ?
Demain tout comme
Hier.
Les hommes sont
des fous et pour l'éternité.
Paul
FORT
nadia ibrahimi- Nombre de messages : 1223
Date d'inscription : 18/07/2008
La grenouille bleue
La grenouille bleue
Nous vous en prions à
genoux,
bon forestier,
dites-nous le !
à quoi reconnaît-on
chez vous
la fameuse grenouille
bleue ?
à ce que les autres
sont vertes ?
à ce qu'elle est
pesante ? alerte ?
à ce qu'elle fuît les
canards ?
ou se balance aux
nénuphars ?
à ce que sa voix est
perlée ?
à ce qu'elle porte une
houppe?
à ce qu'elle rêve par
troupe ?
en ménage ? ou bien
isolée ?
Ayant réfléchi très
longtemps
et reluquant un vague
étang,
le bonhomme nous dit:
eh mais,
à ce qu'on ne la voit
jamais
Tu mentais, forestier.
Aussi ma joie éclate !
Ce matin je l'ai vue !
un vrai saphir à pattes.
Complice du beau
temps, amante du ciel pur,
elle était verte, mais
réfléchissait l'azur.
Paul Fort
Nous vous en prions à
genoux,
bon forestier,
dites-nous le !
à quoi reconnaît-on
chez vous
la fameuse grenouille
bleue ?
à ce que les autres
sont vertes ?
à ce qu'elle est
pesante ? alerte ?
à ce qu'elle fuît les
canards ?
ou se balance aux
nénuphars ?
à ce que sa voix est
perlée ?
à ce qu'elle porte une
houppe?
à ce qu'elle rêve par
troupe ?
en ménage ? ou bien
isolée ?
Ayant réfléchi très
longtemps
et reluquant un vague
étang,
le bonhomme nous dit:
eh mais,
à ce qu'on ne la voit
jamais
Tu mentais, forestier.
Aussi ma joie éclate !
Ce matin je l'ai vue !
un vrai saphir à pattes.
Complice du beau
temps, amante du ciel pur,
elle était verte, mais
réfléchissait l'azur.
Paul Fort
nadia ibrahimi- Nombre de messages : 1223
Date d'inscription : 18/07/2008
Les animaux ont des ennuis
Les animaux ont des
ennuis
Le
pauvre crocodile n'a pas de C cédille
On a
mouillé les L de la pauvre grenouille
Le
poisson scie
A
des soucis
Le
poisson sole
Ça
le désole.
Mais
tous les oiseaux ont des ailes
Même
le vieil oiseau bleu
Même
la grenouille verte
Elle
a deux L avant l'E. [...]
Laissez les oiseaux à leur mère
Laissez les ruisseaux dans leur lit
Laissez les étoiles de mer
Sortir si ça leur plaît la nuit
Laissez les p'tits enfants briser leur tirelire
Laissez passer le café si ça lui fait plaisir.
Jacques Prévert
ennuis
Le
pauvre crocodile n'a pas de C cédille
On a
mouillé les L de la pauvre grenouille
Le
poisson scie
A
des soucis
Le
poisson sole
Ça
le désole.
Mais
tous les oiseaux ont des ailes
Même
le vieil oiseau bleu
Même
la grenouille verte
Elle
a deux L avant l'E. [...]
Laissez les oiseaux à leur mère
Laissez les ruisseaux dans leur lit
Laissez les étoiles de mer
Sortir si ça leur plaît la nuit
Laissez les p'tits enfants briser leur tirelire
Laissez passer le café si ça lui fait plaisir.
Jacques Prévert
nadia ibrahimi- Nombre de messages : 1223
Date d'inscription : 18/07/2008
Charles BAUDELAIRE:les hiboux
Les hiboux
Sous les ifs noirs qui les abritent,
Les hiboux se tiennent rangés,
Ainsi que des dieux étrangers,
Dardant leur oeil rouge. Ils méditent.
Sans remuer ils se tiendront
Jusqu'à l'heure mélancolique
Où, poussant le soleil oblique,
Les ténèbres s'établiront.
Leur attitude au sage enseigne
Qu'il faut en ce monde qu'il craigne
Le tumulte et le mouvement;
L'homme ivre d'une ombre qui passe
Porte toujours le châtiment
D'avoir voulu changer de place.
Sous les ifs noirs qui les abritent,
Les hiboux se tiennent rangés,
Ainsi que des dieux étrangers,
Dardant leur oeil rouge. Ils méditent.
Sans remuer ils se tiendront
Jusqu'à l'heure mélancolique
Où, poussant le soleil oblique,
Les ténèbres s'établiront.
Leur attitude au sage enseigne
Qu'il faut en ce monde qu'il craigne
Le tumulte et le mouvement;
L'homme ivre d'une ombre qui passe
Porte toujours le châtiment
D'avoir voulu changer de place.
julien- Nombre de messages : 1159
Date d'inscription : 24/02/2010
Petit chat joueur
Derrière l'universitaire
Sérieux, un tantinet raseur
Se cache un petit chat joueur
Qui remuera et ciel et terre
Pour assouvir son appétit
De connaissance et de savoir
Sans attendre de recevoir
Le moindre merci ni profit.
Olga
marie la rebelle- Nombre de messages : 1328
Date d'inscription : 11/07/2008
Re: Poèmes animaux
L'oiseau
Un oiseau chanteur
Est tombé de l'arbre vert.
Pourquoi l'avoir tué ?
Olga
Un oiseau chanteur
Est tombé de l'arbre vert.
Pourquoi l'avoir tué ?
Olga
marie la rebelle- Nombre de messages : 1328
Date d'inscription : 11/07/2008
Le petit chien:Maurice Rollinat
Caniche étrange, beau Marquis,
Tes poils frisent comme la mousse,
Un œil noir aux regards exquis
Luit dans ta petite frimousse.
Tout fier de ta toison de lin,
Toujours vif et jamais morose,
Tu vas, tapageur et câlin,
Offrant ton museau noir et rose
Ta prunelle parle et sourit
Aussi fine que peu traîtresse.
Oh ! comme elle est pleine d’esprit
Quand tu regardes ta maîtresse !
Ta joie et ton plus cher désir
C’est, devant un bon feu qui flambe,
De sentir sa main te saisir
Quand tu lui grimpes sur la jambe.
Tu te carres svelte et brillant,
Et tu fais frétiller ta queue
Quand elle te noue en riant
Ta petite cravate bleue.
Si tu la vois lire, broder,
Ou bien faire la couturière,
Tu restes sage sans bouder,
L’œil mi-clos et sur ton derrière.
Dans les chambres et dans la cour
Tu la suis, compagnon fidèle,
Et trottinant quand elle court,
Tu ne t’écartes jamais d’elle.
Quand elle veut quitter son toit,
Tu la guettes avec alarmes,
Et lorsqu’elle s’en va sans toi,
Tu gémis, les yeux pleins de larmes.
Mais si tu n’as plus de gaieté
Loin de celle dont tu raffoles,
Comme son retour est fêté
Par tes milles gambades folles !
Sur la table, à tous les repas,
Devant ton maître peu sévère,
Tu fais ta ronde, à petit pas,
Frôlant tout, sans casser un verre.
L’amour ne te fait pas maigrir
Près d’une chienne langoureuse ;
N’ayant aucun mal pour t’aigrir,
Tu trouve l’existence heureuse.
Ton air mignon et goguenard
T’obtient tout ce qui t’affriande,
Et tu croques un gros canard
Après avoir mangé ta viande.
Rien que la patte d’un poulet
T’amuse pendant des semaines,
Et content d’un joujou si laid,
Dans tous les coins tu le promènes.
Bruyant, lorsqu’on te le permet,
Calme, lorsqu’on te le commande.
Ta turbulence se soumet
Sans qu’on use de réprimande.
Aussi ton maître te sourit
Avec sa gravité si bonne ;
Sa douce femme te chérit.
Et tu fais l’amour de la bonne.
Pour moi, que tu reçois toujours
Avec des yeux si sympathiques,
Je te souhaite de long jours
Et de beaux rêves extatiques.
Cher petit chien pur et charmant,
De l’amitié vivant emblème,
En moi tu flairas un tourment
Dès que tu vis ma face blême.
Tes aboiements qui sont des voix
M’ont crié : « Courage ! Espérance ! »
Et tes caresses m’ont dit : « Vois !
Je m’associe à ta souffrance ! »
Accepte donc ces pauvres vers
Que t’offre un poète malade,
Et parfois, sur tes coussins verts,
Songe à lui comme à ton Pylade.
Tes poils frisent comme la mousse,
Un œil noir aux regards exquis
Luit dans ta petite frimousse.
Tout fier de ta toison de lin,
Toujours vif et jamais morose,
Tu vas, tapageur et câlin,
Offrant ton museau noir et rose
Ta prunelle parle et sourit
Aussi fine que peu traîtresse.
Oh ! comme elle est pleine d’esprit
Quand tu regardes ta maîtresse !
Ta joie et ton plus cher désir
C’est, devant un bon feu qui flambe,
De sentir sa main te saisir
Quand tu lui grimpes sur la jambe.
Tu te carres svelte et brillant,
Et tu fais frétiller ta queue
Quand elle te noue en riant
Ta petite cravate bleue.
Si tu la vois lire, broder,
Ou bien faire la couturière,
Tu restes sage sans bouder,
L’œil mi-clos et sur ton derrière.
Dans les chambres et dans la cour
Tu la suis, compagnon fidèle,
Et trottinant quand elle court,
Tu ne t’écartes jamais d’elle.
Quand elle veut quitter son toit,
Tu la guettes avec alarmes,
Et lorsqu’elle s’en va sans toi,
Tu gémis, les yeux pleins de larmes.
Mais si tu n’as plus de gaieté
Loin de celle dont tu raffoles,
Comme son retour est fêté
Par tes milles gambades folles !
Sur la table, à tous les repas,
Devant ton maître peu sévère,
Tu fais ta ronde, à petit pas,
Frôlant tout, sans casser un verre.
L’amour ne te fait pas maigrir
Près d’une chienne langoureuse ;
N’ayant aucun mal pour t’aigrir,
Tu trouve l’existence heureuse.
Ton air mignon et goguenard
T’obtient tout ce qui t’affriande,
Et tu croques un gros canard
Après avoir mangé ta viande.
Rien que la patte d’un poulet
T’amuse pendant des semaines,
Et content d’un joujou si laid,
Dans tous les coins tu le promènes.
Bruyant, lorsqu’on te le permet,
Calme, lorsqu’on te le commande.
Ta turbulence se soumet
Sans qu’on use de réprimande.
Aussi ton maître te sourit
Avec sa gravité si bonne ;
Sa douce femme te chérit.
Et tu fais l’amour de la bonne.
Pour moi, que tu reçois toujours
Avec des yeux si sympathiques,
Je te souhaite de long jours
Et de beaux rêves extatiques.
Cher petit chien pur et charmant,
De l’amitié vivant emblème,
En moi tu flairas un tourment
Dès que tu vis ma face blême.
Tes aboiements qui sont des voix
M’ont crié : « Courage ! Espérance ! »
Et tes caresses m’ont dit : « Vois !
Je m’associe à ta souffrance ! »
Accepte donc ces pauvres vers
Que t’offre un poète malade,
Et parfois, sur tes coussins verts,
Songe à lui comme à ton Pylade.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
La vache: Maurice Rollinat
Une vache gisait, sombre, la bave au mufle,
Et les yeux imprégnés d’une immense terreur,
Tandis qu’un taureau noir, farouche comme un buffle,
Semblait lui regarder le ventre avec horreur.
Le pacage ! c’était la pénombre béante.
L’arbre y devenait spectre, et le ruisseau marais.
Un ciel jaune y planait sur une herbe géante.
A droite, un vieux manoir — à gauche, des forêts.
Et la vache geignait dans ce lieu fantastique.
On eût dit qu’un pouvoir occulte et magnétique
Élargissait encor ses grands yeux assoupis.
Ma curiosité devint alors féroce,
Et, m’approchant, je vis, — ô nourrisson atroce ! —
Un énorme crapaud qui lui suçait le pis.
Et les yeux imprégnés d’une immense terreur,
Tandis qu’un taureau noir, farouche comme un buffle,
Semblait lui regarder le ventre avec horreur.
Le pacage ! c’était la pénombre béante.
L’arbre y devenait spectre, et le ruisseau marais.
Un ciel jaune y planait sur une herbe géante.
A droite, un vieux manoir — à gauche, des forêts.
Et la vache geignait dans ce lieu fantastique.
On eût dit qu’un pouvoir occulte et magnétique
Élargissait encor ses grands yeux assoupis.
Ma curiosité devint alors féroce,
Et, m’approchant, je vis, — ô nourrisson atroce ! —
Un énorme crapaud qui lui suçait le pis.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Les vieux chevaux :Maurice Rollinat
Je suis plein de respect pour la bête de somme,
Et, pour moi, l’âne maigre et les chevaux poussifs
Marchant devant le maître affreux qui les assomme,
Sont de grands parias, résignés et pensifs.
Aux champs, dans leur jeunesse, aussi dodus qu’ingambes,
Ils avaient du foin vert, ils avaient du répit.
Ils traînent maintenant leur vieux corps décrépit,
Le séton au poitrail, et l’écorchure aux jambes.
Ils déferrent leur corne à force de tirer,
Pleins d’ulcères hideux que viennent lacérer
Les lanières du fouet et les mouches féroces.
Et l’homme, ce tyran qu’irrite la douceur,
Les flagelle à deux mains, en hurlant : « Boitez, rosses,
« Mais vous me servirez jusqu’à l’équarisseur ! »
Et, pour moi, l’âne maigre et les chevaux poussifs
Marchant devant le maître affreux qui les assomme,
Sont de grands parias, résignés et pensifs.
Aux champs, dans leur jeunesse, aussi dodus qu’ingambes,
Ils avaient du foin vert, ils avaient du répit.
Ils traînent maintenant leur vieux corps décrépit,
Le séton au poitrail, et l’écorchure aux jambes.
Ils déferrent leur corne à force de tirer,
Pleins d’ulcères hideux que viennent lacérer
Les lanières du fouet et les mouches féroces.
Et l’homme, ce tyran qu’irrite la douceur,
Les flagelle à deux mains, en hurlant : « Boitez, rosses,
« Mais vous me servirez jusqu’à l’équarisseur ! »
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Maurice Rollinat: Les Petits Taureaux
Maurice Rollinat: Les Petits Taureaux
Ils ont pour promenoir
Des vallons verts et mornes.
Quels prés, matin et soir,
Ils ont pour promenoir !
A peine à leur front noir
On voit poindre les cornes.
Ils ont pour promenoir
Des vallons verts et mornes.
Ils ne peuvent rester
Une minute en place.
Où qu’ils soient à brouter,
Ils ne peuvent rester.
Aussi font-ils pester
Le vacher qui se lasse.
Ils ne peuvent rester
Une minute en place.
Autour des grands taureaux
Tous trois font les bravaches !
Quels meuglements ! quels trots
Autour des grands taureaux !
Ils ne sont pas bien gros,
Mais ils courent les vaches !
Autour des grands taureaux,
Tous trois font les bravaches !
Chacun fait plus d’un saut
Sur la génisse blonde.
Pour elle quel assaut !
Chacun fait plus d’un saut.
Elle en a l’air tout sot,
La pauvre pudibonde.
Chacun fait plus d’un saut
Sur la génisse blonde.
Le pauvre petit chien
Fortement les agace.
Il est si bon gardien,
Le pauvre petit chien.
Si tous trois sont très bien,
Avec plus d’une agace
Le pauvre petit chien
Fortement les agace.
Il est estropié
Par les coups qu’il attrape,
A toute heure épié,
Il est estropié.
De la tête et du pied
C’est à qui d’eux le frappe.
Il est estropié
Par les coups qu’il attrape.
Quand ils sont altérés
Ils vont boire à la Creuse.
Ils s’échappent des prés
Quand ils sont altérés.
Oh ! les doux effarés
Sur la côte pierreuse !
Quand ils sont altérés,
Ils vont boire à la Creuse.
Ils marchent dans les buis,
Lents comme des tortues ;
Sur le bord où je suis
Ils marchent dans les buis.
Leurs pieds n’ont pour appuis
Que des roches pointues ;
Ils marchent dans les buis
Lents comme des tortues.
Moi, je fume, observant
Le liège de ma ligne
Qui bouge si souvent ;
Moi, je fume, observant ;
Eux, vont le mufle au vent,
La prunelle maligne ;
Moi, je fume, observant
Le liège de ma ligne.
Ils s’arrêtent fourbus
Sous l’orme ou sous le tremble.
Dans les endroits herbus
Ils s’arrêtent fourbus.
Joignant leurs nez camus
Ils se lèchent ensemble.
Ils s’arrêtent fourbus
Sous l’orme ou sous le tremble.
A vous ces triolets
Que j’ai faits sur la brande !
Chers petits bœufs follets,
A vous ces triolets.
Aux prés ruminez-les,
La saveur en est grande ;
A vous ces triolets
Que j’ai faits sur la brande
Oh ! quel charme ! C’était
Par une nuit d’automne ;
Le grillon chuchotait.
Oh ! quel charme c’était !
L’étang brun reflétait
La lune monotone.
Oh ! quel charme ! C’était
Par une nuit d’automne !
Ils ont pour promenoir
Des vallons verts et mornes.
Quels prés, matin et soir,
Ils ont pour promenoir !
A peine à leur front noir
On voit poindre les cornes.
Ils ont pour promenoir
Des vallons verts et mornes.
Ils ne peuvent rester
Une minute en place.
Où qu’ils soient à brouter,
Ils ne peuvent rester.
Aussi font-ils pester
Le vacher qui se lasse.
Ils ne peuvent rester
Une minute en place.
Autour des grands taureaux
Tous trois font les bravaches !
Quels meuglements ! quels trots
Autour des grands taureaux !
Ils ne sont pas bien gros,
Mais ils courent les vaches !
Autour des grands taureaux,
Tous trois font les bravaches !
Chacun fait plus d’un saut
Sur la génisse blonde.
Pour elle quel assaut !
Chacun fait plus d’un saut.
Elle en a l’air tout sot,
La pauvre pudibonde.
Chacun fait plus d’un saut
Sur la génisse blonde.
Le pauvre petit chien
Fortement les agace.
Il est si bon gardien,
Le pauvre petit chien.
Si tous trois sont très bien,
Avec plus d’une agace
Le pauvre petit chien
Fortement les agace.
Il est estropié
Par les coups qu’il attrape,
A toute heure épié,
Il est estropié.
De la tête et du pied
C’est à qui d’eux le frappe.
Il est estropié
Par les coups qu’il attrape.
Quand ils sont altérés
Ils vont boire à la Creuse.
Ils s’échappent des prés
Quand ils sont altérés.
Oh ! les doux effarés
Sur la côte pierreuse !
Quand ils sont altérés,
Ils vont boire à la Creuse.
Ils marchent dans les buis,
Lents comme des tortues ;
Sur le bord où je suis
Ils marchent dans les buis.
Leurs pieds n’ont pour appuis
Que des roches pointues ;
Ils marchent dans les buis
Lents comme des tortues.
Moi, je fume, observant
Le liège de ma ligne
Qui bouge si souvent ;
Moi, je fume, observant ;
Eux, vont le mufle au vent,
La prunelle maligne ;
Moi, je fume, observant
Le liège de ma ligne.
Ils s’arrêtent fourbus
Sous l’orme ou sous le tremble.
Dans les endroits herbus
Ils s’arrêtent fourbus.
Joignant leurs nez camus
Ils se lèchent ensemble.
Ils s’arrêtent fourbus
Sous l’orme ou sous le tremble.
A vous ces triolets
Que j’ai faits sur la brande !
Chers petits bœufs follets,
A vous ces triolets.
Aux prés ruminez-les,
La saveur en est grande ;
A vous ces triolets
Que j’ai faits sur la brande
Oh ! quel charme ! C’était
Par une nuit d’automne ;
Le grillon chuchotait.
Oh ! quel charme c’était !
L’étang brun reflétait
La lune monotone.
Oh ! quel charme ! C’était
Par une nuit d’automne !
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
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