Poèmes printemps
+5
julien
daniel
roby
Rita-kazem
Iness
9 participants
Page 2 sur 3
Page 2 sur 3 • 1, 2, 3
Poèmes printemps
Rappel du premier message :
Le printemps de Jacques Brenner
Jacques Brenner (1922-2001) est un romancier, essayiste et poète français.
Chanson
Toute la nature
frémit et murmure
dans les roseaux
au renouveau.
Musique divine
où l’on devine
le parfait accord
du Sud et du Nord.
Le bonheur vient
tends les mains,
le bonheur passe
suis sa trace.
Jacques Brenner "La Minute heureuse"
Le printemps de Jacques Brenner
Jacques Brenner (1922-2001) est un romancier, essayiste et poète français.
Chanson
Toute la nature
frémit et murmure
dans les roseaux
au renouveau.
Musique divine
où l’on devine
le parfait accord
du Sud et du Nord.
Le bonheur vient
tends les mains,
le bonheur passe
suis sa trace.
Jacques Brenner "La Minute heureuse"
Iness- Nombre de messages : 834
Date d'inscription : 18/02/2010
Le printemps de Victor Hugo
Printemps
C'est la jeunesse et le matin.
Vois donc, ô ma belle farouche,
Partout des perles : dans le thym,
Dans les roses, et dans ta bouche.
L'infini n'a rien d'effrayant ;
L'azur sourit à la chaumière
Et la terre est heureuse, ayant
Confiance dans la lumière.
Quand le soir vient, le soir profond,
Les fleurs se ferment sous les branches ;
Ces petites âmes s'en vont
Au fond de leurs alcôves blanches.
Elles s'endorment, et la nuit
A beau tomber noire et glacée,
Tout ce monde des fleurs qui luit
Et qui ne vit que de rosée,
L'oeillet, le jasmin, le genêt,
Le trèfle incarnat qu'avril dore,
Est tranquille, car il connaît
L'exactitude de l'aurore.
Iness- Nombre de messages : 834
Date d'inscription : 18/02/2010
Victor Hugo: MAI...
Puisque mai tout en fleurs dans les prés nous réclame
Puisque mai tout en fleurs dans les prés nous réclame,
Viens ! ne te lasse pas de mêler à ton âme
La campagne, les bois, les ombrages charmants,
Les larges clairs de lune au bord des flots dormants,
Le sentier qui finit où le chemin commence,
Et l'air et le printemps et l'horizon immense,
L'horizon que ce monde attache humble et joyeux
Comme une lèvre au bas de la robe des cieux !
Viens ! et que le regard des pudiques étoiles
Qui tombe sur la terre à travers tant de voiles,
Que l'arbre pénétré de parfums et de chants,
Que le souffle embrasé de midi dans les champs,
Et l'ombre et le soleil et l'onde et la verdure,
Et le rayonnement de toute la nature
Fassent épanouir, comme une double fleur,
La beauté sur ton front et l'amour dans ton coeur !
("Les chants du crépuscule")
Puisque mai tout en fleurs dans les prés nous réclame,
Viens ! ne te lasse pas de mêler à ton âme
La campagne, les bois, les ombrages charmants,
Les larges clairs de lune au bord des flots dormants,
Le sentier qui finit où le chemin commence,
Et l'air et le printemps et l'horizon immense,
L'horizon que ce monde attache humble et joyeux
Comme une lèvre au bas de la robe des cieux !
Viens ! et que le regard des pudiques étoiles
Qui tombe sur la terre à travers tant de voiles,
Que l'arbre pénétré de parfums et de chants,
Que le souffle embrasé de midi dans les champs,
Et l'ombre et le soleil et l'onde et la verdure,
Et le rayonnement de toute la nature
Fassent épanouir, comme une double fleur,
La beauté sur ton front et l'amour dans ton coeur !
("Les chants du crépuscule")
Iness- Nombre de messages : 834
Date d'inscription : 18/02/2010
Victor Hugo: printemps
Spectacle rassurant
Tout est lumière, tout est joie.
L'araignée au pied diligent
Attache aux tulipes de soie
Les rondes dentelles d'argent.
La frissonnante libellule
Mire les globes de ses yeux
Dans l'étang splendide où pullule
Tout un monde mystérieux.
La rose semble, rajeunie,
S'accoupler au bouton vermeil
L'oiseau chante plein d'harmonie
Dans les rameaux pleins de soleil.
Sous les bois, où tout bruit s'émousse,
Le faon craintif joue en rêvant :
Dans les verts écrins de la mousse,
Luit le scarabée, or vivant.
La lune au jour est tiède et pâle
Comme un joyeux convalescent ;
Tendre, elle ouvre ses yeux d'opale
D'où la douceur du ciel descend !
Tout vit et se pose avec grâce,
Le rayon sur le seuil ouvert,
L'ombre qui fuit sur l'eau qui passe,
Le ciel bleu sur le coteau vert !
La plaine brille, heureuse et pure;
Le bois jase ; l'herbe fleurit.
- Homme ! ne crains rien ! la nature
Sait le grand secret, et sourit.
("Les Rayons et les Ombres", 1840)
Tout est lumière, tout est joie.
L'araignée au pied diligent
Attache aux tulipes de soie
Les rondes dentelles d'argent.
La frissonnante libellule
Mire les globes de ses yeux
Dans l'étang splendide où pullule
Tout un monde mystérieux.
La rose semble, rajeunie,
S'accoupler au bouton vermeil
L'oiseau chante plein d'harmonie
Dans les rameaux pleins de soleil.
Sous les bois, où tout bruit s'émousse,
Le faon craintif joue en rêvant :
Dans les verts écrins de la mousse,
Luit le scarabée, or vivant.
La lune au jour est tiède et pâle
Comme un joyeux convalescent ;
Tendre, elle ouvre ses yeux d'opale
D'où la douceur du ciel descend !
Tout vit et se pose avec grâce,
Le rayon sur le seuil ouvert,
L'ombre qui fuit sur l'eau qui passe,
Le ciel bleu sur le coteau vert !
La plaine brille, heureuse et pure;
Le bois jase ; l'herbe fleurit.
- Homme ! ne crains rien ! la nature
Sait le grand secret, et sourit.
("Les Rayons et les Ombres", 1840)
Iness- Nombre de messages : 834
Date d'inscription : 18/02/2010
Hugo: printemps
L'hirondelle au printemps
L'hirondelle au printemps cherche les vieilles tours,
Débris où n'est plus l'homme, où la vie est toujours ;
La fauvette en avril cherche, ô ma bien-aimée,
La forêt sombre et fraîche et l'épaisse ramée,
La mousse, et, dans les nœuds des branches, les doux toits
Qu'en se superposant font les feuilles des bois.
Ainsi fait l'oiseau. Nous, nous cherchons, dans la ville,
Le coin désert, l'abri solitaire et tranquille,
Le seuil qui n'a pas d'yeux obliques et méchants,
La rue où les volets sont fermés ; dans les champs,
Nous cherchons le sentier du pâtre et du poète ;
Dans les bois, la clairière inconnue et muette
Où le silence éteint les bruits lointains et sourds.
L'oiseau cache son nid, nous cachons nos amours.
Victor Hugo ("Les contemplations")
L'hirondelle au printemps cherche les vieilles tours,
Débris où n'est plus l'homme, où la vie est toujours ;
La fauvette en avril cherche, ô ma bien-aimée,
La forêt sombre et fraîche et l'épaisse ramée,
La mousse, et, dans les nœuds des branches, les doux toits
Qu'en se superposant font les feuilles des bois.
Ainsi fait l'oiseau. Nous, nous cherchons, dans la ville,
Le coin désert, l'abri solitaire et tranquille,
Le seuil qui n'a pas d'yeux obliques et méchants,
La rue où les volets sont fermés ; dans les champs,
Nous cherchons le sentier du pâtre et du poète ;
Dans les bois, la clairière inconnue et muette
Où le silence éteint les bruits lointains et sourds.
L'oiseau cache son nid, nous cachons nos amours.
Victor Hugo ("Les contemplations")
Iness- Nombre de messages : 834
Date d'inscription : 18/02/2010
Le printemps d'Alphonse de Lamartine
Le moulin au printemps
Le chaume et la mousse
Verdissent les toits ;
La colombe y glousse,
L'hirondelle y boit ;
Le bras d'un platane
Et le lierre épais
Couvrent la cabane
D'une ombre de paix.
La rosée en pluie
Brille à tout rameau ;
Le rayon essuie
La poussière d'eau ;
Le vent qui secoue
Les vergers flottants,
Fait sur notre joue
Neiger le printemps.
Alphonse de Lamartine
Iness- Nombre de messages : 834
Date d'inscription : 18/02/2010
Le printemps de Phileas Lebesgue
Pâquerette
Pâquerette, pâquerette,
Il y a des gouttes d’eau
Sur ta collerette
Et tu plies un peu le dos…
Pâquerette, pâquerette,
Le beau soleil printanier
Viendra-t-il les essuyer ?
Pâquerette, pâquerette,
Qui souris près du sentier,
Je te le souhaite…
Pâquerette, pâquerette,
Il y a sur ton cœur d’or
Un frelon en fête ;
Tant il est ivre qu’il dort !
Pâquerette, pâquerette,
L’aile du vent printanier
Va-t-elle le balayer ?
Pâquerette, pâquerette,
Qui rêves près du sentier,
Je te le souhaite.
Philéas Lebesgue (1869-1958)
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Le printemps de Pierre Menanteau
Pierre Menanteau (1895-1992), est un auteur de contes et un poète. Il a publié de nombreux recueils et des anthologies de poésie française, pour les enfants en particulier.
Renouveau
Du mois d’avril au mois de mai
La terre se fait plus gentille.
Un joli temps de jeune fille,
tire l’aiguille, prend le dé.
Parfois un bel arc irisé
Pavoise l’averse qui brille.
Du mois d’avril au mois de mai
La terre se fait plus gentille.
La violette est dans le pré.
Dans la clairière, la jonquille
Sous l’arbre en espoir de famille
On entend le merle chanter
Du mois d’avril au mois de mai
Pierre Menanteau
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Le printemps de Gérard de Nerval
Avril
Déjà les beaux jours, la poussière,
Un ciel d'azur et de lumière,
Les murs enflammés, les longs soirs ;
Et rien de vert : à peine encore
Un reflet rougeâtre décore
Les grands arbres aux rameaux noirs !
Ce beau temps me pèse et m'ennuie.
Ce n'est qu'après des jours de pluie
Que doit surgir, en un tableau,
Le printemps verdissant et rose,
Comme une nymphe fraîche éclose
Qui, souriante, sort de l'eau.
Gérard de Nerval (1808-1855) ("Odelettes")
Déjà les beaux jours, la poussière,
Un ciel d'azur et de lumière,
Les murs enflammés, les longs soirs ;
Et rien de vert : à peine encore
Un reflet rougeâtre décore
Les grands arbres aux rameaux noirs !
Ce beau temps me pèse et m'ennuie.
Ce n'est qu'après des jours de pluie
Que doit surgir, en un tableau,
Le printemps verdissant et rose,
Comme une nymphe fraîche éclose
Qui, souriante, sort de l'eau.
Gérard de Nerval (1808-1855) ("Odelettes")
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Le printemps de Charles d'Orléans
Le Printemps (parfois titré Rondeau)
Le temps a laissé son manteau
De vent, de froidure et de pluie
Et s'est vêtu de broderies,
De soleil luisant, clair et beau
Il n'y a bête, ni oiseau
Qu'en son langage ne chante ou crie
Le temps a laissé son manteau
De vent de froidure et de pluie
Rivières, fontaines et ruisseaux
Portent en livrée jolie
Gouttes d'argent, d'orfèvrerie
Chacun s'habille de nouveau
Charles d'Orléans (1391-1465) ("Rondeaux", poèmes écrits vers l'année 1450)
texte d'origine, en ancien français :
Le Printemps
Le temps a laissié son manteau
de vent, de froidure et de pluye,
Et s'est vestu de brouderie
De soleil luyant, cler et beau.
Il n'y a beste, ne oyseau,
Qu'en son jargon ne chante ou crie :
Le temps a laissié son manteau!
Rivière, fontaine et ruisseau
Portent, en livrée jolie,
Gouttes d'argent, d'orfavrerie,
Chascun s'abille de nouveau:
Le temps a laissié son manteau
Charles d'Orléans ("Rondeaux")
Le temps a laissé son manteau
De vent, de froidure et de pluie
Et s'est vêtu de broderies,
De soleil luisant, clair et beau
Il n'y a bête, ni oiseau
Qu'en son langage ne chante ou crie
Le temps a laissé son manteau
De vent de froidure et de pluie
Rivières, fontaines et ruisseaux
Portent en livrée jolie
Gouttes d'argent, d'orfèvrerie
Chacun s'habille de nouveau
Charles d'Orléans (1391-1465) ("Rondeaux", poèmes écrits vers l'année 1450)
texte d'origine, en ancien français :
Le Printemps
Le temps a laissié son manteau
de vent, de froidure et de pluye,
Et s'est vestu de brouderie
De soleil luyant, cler et beau.
Il n'y a beste, ne oyseau,
Qu'en son jargon ne chante ou crie :
Le temps a laissié son manteau!
Rivière, fontaine et ruisseau
Portent, en livrée jolie,
Gouttes d'argent, d'orfavrerie,
Chascun s'abille de nouveau:
Le temps a laissié son manteau
Charles d'Orléans ("Rondeaux")
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Le printemps d'Henri Pourrat
Écrivain prolifique et poète, Henri Pourrat (1887-1959), est l'auteur de Gaspard des montagnes (1931) et de l'oeuvre monumentale Le Trésor des contes (édité en 1961). Il a obtenu le Prix Goncourt en 1941, pour Vent de mars.
Au royaume du vert
Le beau temps est venu,
Aussi la violette.
Le vent d'avril ronfle dans l'arbre nu
Et le soleil vous étourdit la tête.
Ce soleil et ce vent volent sur les chemins
Par toute la montagne,
Et des nuages blancs arrivés de Limagne (1)
Traînent vite leur ombre au-dessus des campagnes,
Tous à la queue-leu-leu dans le bleu du matin.
Ouvre tout grand, ouvre dans les chambrettes,
Qu'on voie le vent gonfler les rideaux de coton.
Et puis ie sors. Passe-moi mon bâton
La fleur éclôt, c'est la fête aux fleurettes,
L'herbe verdoie, c'est la fête à l'herbette,
Fête du vert de par tout le canton,
Au pré pour le mouton,
Au ciel pour l'alouette,
Faisons-nous tous de fête,
Verduron, verdurette,
Et verduron, don don.
(1) La région où a vécu l'auteur
Henri Pourrat
Au royaume du vert
Le beau temps est venu,
Aussi la violette.
Le vent d'avril ronfle dans l'arbre nu
Et le soleil vous étourdit la tête.
Ce soleil et ce vent volent sur les chemins
Par toute la montagne,
Et des nuages blancs arrivés de Limagne (1)
Traînent vite leur ombre au-dessus des campagnes,
Tous à la queue-leu-leu dans le bleu du matin.
Ouvre tout grand, ouvre dans les chambrettes,
Qu'on voie le vent gonfler les rideaux de coton.
Et puis ie sors. Passe-moi mon bâton
La fleur éclôt, c'est la fête aux fleurettes,
L'herbe verdoie, c'est la fête à l'herbette,
Fête du vert de par tout le canton,
Au pré pour le mouton,
Au ciel pour l'alouette,
Faisons-nous tous de fête,
Verduron, verdurette,
Et verduron, don don.
(1) La région où a vécu l'auteur
Henri Pourrat
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Le printemps de Pierre Reverdy
Sur un petit air
Le coeur vole vole vole
Dans les tourbillons du vent
Le coeur vole vole vole
Dans les rayons du printemps.
Le coeur vole vole vole
Dans la cage des amants
Le coeur vole vole vole
Dans l'orage et les tourments.
Puis se pose pose pose
Se pose bien sagement
Puis se pose pose pose
Entre les bras d'un enfant.
(Pierre Reverdy.1889-1960)
Le coeur vole vole vole
Dans les tourbillons du vent
Le coeur vole vole vole
Dans les rayons du printemps.
Le coeur vole vole vole
Dans la cage des amants
Le coeur vole vole vole
Dans l'orage et les tourments.
Puis se pose pose pose
Se pose bien sagement
Puis se pose pose pose
Entre les bras d'un enfant.
(Pierre Reverdy.1889-1960)
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Le printemps de Raymond Richard
Printemps
Les petits poings
Des bourgeons bruns
Dans la lumière
Ouvrent leurs doigts
Verts, verts, verts, verts ...
Au bout des branches
Les marronniers fleuris
Allument leurs bougies
Roses et blanches.
Les fleurs candides
Des cerisiers
Les aubépines
Dans les prés
Font une ronde folle et blanche
Blanche, blanche, blanche, blanche
Raymond Richard
Les petits poings
Des bourgeons bruns
Dans la lumière
Ouvrent leurs doigts
Verts, verts, verts, verts ...
Au bout des branches
Les marronniers fleuris
Allument leurs bougies
Roses et blanches.
Les fleurs candides
Des cerisiers
Les aubépines
Dans les prés
Font une ronde folle et blanche
Blanche, blanche, blanche, blanche
Raymond Richard
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Le printemps de Pierre de Ronsard
Le "Prince des poètes" (surnom donné à Paul Fort bien plus tard), Pierre de Ronsard (1524-1585) a beaucoup écrit sur l'amour de sa "mignonne" et sur le temps qui passe.
Cette poésie des quatre saisons du cœur commence aussi par le printemps :
Le printemps
Le printemps n'a point tant de fleurs,
L'autonne tant de raisins meurs,
L'esté tant de chaleurs halées,
L'yuer tant de froides gelées,
Ny la mer n'a tant de poissons,
Ny la Beauce tant de moissons,
Ny la Bretaigne tant d'arenes,
Ny l'Auuergne tant de fonteines,
Ny la nuict tant de clairs flambeaux,
Ny les forests tant de rameaux,
Que ie porte au coeur, ma maitresse,
Pour vous de peine et de tristesse.
en français moderne :
Le printemps n'a point tant de fleurs,
L'automne tant de raisins mûrs,
L'été tant de chaleurs halées,
L'hiver tant de froides gelées,
Ni la mer a tant de poissons,
Ni la Beauce tant de moissons,
Ni la Bretagne tant d'arènes,
Ni l'Auvergne tant de fontaines,
Ni la nuit tant de clairs flambeaux,
Ni les forêts tant de rameaux,
Que je porte au cœur, ma maîtresse,
Pour vous de peine et de tristesse.
Pierre de Ronsard ("Les Amours")
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Le printemps de Jean-Antoine Roucher
Voici le début du très long poème Les Mois, avec l'orthographe originale ("printems", "nèges" ...)
Mars
Grossis par le torrent des nèges écoulées,
Les fleuves vagabonds roulent dans les vallées ;
Et les rochers de glace aux Alpes suspendus,
Sous un ciel plus propice amollis et fondus,
Se changent en vapeurs, et pèsent sur nos têtes.
La mer gronde ; les vents précurseurs des tempêtes
Courent d’un pôle à l’autre, et tourmentant les flots,
Entourent de la mort les pâles matelots.
Mais du joug de l’hyver la terre enfin se lasse :
La terre, trop long-temps captive sous la glace,
Lève ses tristes yeux vers le père des mois,
Et frissonnante encor remplit l’air de sa voix.
Dispensateur du jour, brillant flambeau du monde ;
Des vapeurs, des brouillards perce la nuit immonde ;
Impose un long silence aux aquilons jaloux,
Et rens à mes soupirs le printems mon époux.
(...)
Jean-Antoine Roucher 1745-1794 ("Les Mois", poème en douze chants)
Mars
Grossis par le torrent des nèges écoulées,
Les fleuves vagabonds roulent dans les vallées ;
Et les rochers de glace aux Alpes suspendus,
Sous un ciel plus propice amollis et fondus,
Se changent en vapeurs, et pèsent sur nos têtes.
La mer gronde ; les vents précurseurs des tempêtes
Courent d’un pôle à l’autre, et tourmentant les flots,
Entourent de la mort les pâles matelots.
Mais du joug de l’hyver la terre enfin se lasse :
La terre, trop long-temps captive sous la glace,
Lève ses tristes yeux vers le père des mois,
Et frissonnante encor remplit l’air de sa voix.
Dispensateur du jour, brillant flambeau du monde ;
Des vapeurs, des brouillards perce la nuit immonde ;
Impose un long silence aux aquilons jaloux,
Et rens à mes soupirs le printems mon époux.
(...)
Jean-Antoine Roucher 1745-1794 ("Les Mois", poème en douze chants)
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Auguste ANGELLIER
| ||
Les bourgeons verts, les bourgeons blancs Percent déjà le bout des branches, Et, près des ruisseaux, des étangs Aux bords parsemés de pervenches, Teintent les arbustes tremblants ; Les bourgeons blancs, les bourgeons roses, Sur les buissons, les espaliers, Vont se changer en fleurs écloses ; Et les oiseaux, dans les halliers, Entre eux déjà parlent de roses ; Les bourgeons verts, les bourgeons gris, Reluisant de gomme et de sève Recouvrent l’écorce qui crève Le long des rameaux amoindris ; Les bourgeons blancs, les bourgeons rouges, Sèment l’éveil universel, Depuis les cours noires des bouges Jusqu’au pur sommet sur lequel, O neige éclatante, tu bouges ; Bourgeons laiteux des marronniers, Bourgeons de bronze des vieux chênes, Bourgeons mauves des amandiers, Bourgeons glauques des jeunes frênes, Bourgeons cramoisis des pommiers, Bourgeons d’ambre pâle du saule, Leur frisson se propage et court, A travers tout, vers le froid pôle, Et grandissant avec le jour Qui lentement sort de sa geôle, Jette sur le bois, le pré, Le mont, le val, les champs , les sables, Son immense réseau tout prêt A s’ouvrir en fleurs innombrables Sur le monde transfiguré. Auguste ANGELLIER le chemin des Saisons |
roby- Nombre de messages : 1357
Date d'inscription : 28/10/2008
Lucie Delarue-Mardrus
| ||
Au printemps, on est un peu fou, Toutes les fenêtres sont claires, Les prés sont pleins de primevères, On voit des nouveautés partout. Oh! regarde, une branche verte! Ses feuilles sortent de l'étui! Une tulipe s'est ouverte... Ce soir, il ne fera pas nuit, Les oiseaux chantent à tue-tête, Et tous les enfants sont contents On dirait que c'est une fête... Ah! que c'est joli le printemps! Lucie Delarue-Mardrus |
roby- Nombre de messages : 1357
Date d'inscription : 28/10/2008
Re: Poèmes printemps
| ||
Comme un diable au fond de sa boîte, le bourgeon s'est tenu caché... mais dans sa prison trop étroite il baille et voudrait respirer. Il entend des chants, des bruits d'ailes, il a soif de grand jour et d'air... il voudrait savoir les nouvelles, il fait craquer son corset vert. Puis, d'un geste brusque, il déchire son habit étroit et trop court "enfin, se dit-il, je respire, je vis, je suis libre... bonjour !" |
roby- Nombre de messages : 1357
Date d'inscription : 28/10/2008
Corti Michèle
Printemps (acrostiche) |
Pistil vibrant au chaud du gynécée Révolution des étamines à l'appel de l'amour Insensible est la plante aux douleurs annoncées Nul ne sait cependant qu'en ses plus beaux atours Tendrement chaque fleur nous prépare son fruit, Elève son calice et boit le sang de vie Mariage insensé de pluie et de soleil Printemps, printemps vermeil Source jamais tarie ! Pistil vibrant au chaud du gynécée Révolution des étamines à l'appel de l'amour Insensible est la plante aux douleurs annoncées Nul ne sait cependant qu'en ses plus beaux atours Tendrement chaque fleur nous prépare son fruit, Elève son calice et boit le sang de vie Mariage insensé de pluie et de soleil Printemps, printemps vermeil Source jamais tarie ! | |
Iness- Nombre de messages : 834
Date d'inscription : 18/02/2010
Sully Prudhomme-Printemps oublié
Ce beau printemps qui vient de naître
À peine goûté va finir ;
Nul de nous n’en fera connaître
La grâce aux peuples à venir.
Nous n’osons plus parler des roses :
Quand nous les chantons, on en rit ;
Car des plus adorables choses
Le culte est si vieux qu’il périt.
Les premiers amants de la terre
Ont célébré Mai sans retour,
Et les derniers doivent se taire,
Plus nouveaux que leur propre amour.
Rien de cette saison fragile
Ne sera sauvé dans nos vers,
Et les cytises de Virgile
Ont embaumé tout l’univers.
Ah ! frustrés par les anciens hommes,
Nous sentons le regret jaloux
Qu’ils aient été ce que nous sommes,
Qu’ils aient eu nos cœurs avant nous.
À peine goûté va finir ;
Nul de nous n’en fera connaître
La grâce aux peuples à venir.
Nous n’osons plus parler des roses :
Quand nous les chantons, on en rit ;
Car des plus adorables choses
Le culte est si vieux qu’il périt.
Les premiers amants de la terre
Ont célébré Mai sans retour,
Et les derniers doivent se taire,
Plus nouveaux que leur propre amour.
Rien de cette saison fragile
Ne sera sauvé dans nos vers,
Et les cytises de Virgile
Ont embaumé tout l’univers.
Ah ! frustrés par les anciens hommes,
Nous sentons le regret jaloux
Qu’ils aient été ce que nous sommes,
Qu’ils aient eu nos cœurs avant nous.
daniel- Nombre de messages : 1002
loisirs : lecture,chasse,pêche,course
Humeur : humour
Date d'inscription : 12/06/2008
Armand SYLVESTRE:le renouveau
Le Renouveau
Sous les premiers soleils, comme une coupe pleine,
La verdure déborde au penchant des chemins.
Le printemps a jeté des roses dans la plaine ;
Ami, nous reviendrons des roses plein les mains.
Aux beaux jours sont promis de plus beaux lendemains.
Dans l'azur transparent qu'attiédit son haleine,
Avril a réveillé l'abeille et le phalène :
On entend bourdonner alentour des jasmins.
Ainsi, rien n'était mort ! Tout renaît, ô merveille !
Aux mondes d'autrefois le monde s'appareille :
Ami, reconnais-tu cette vieille chanson ?
La chanson qui viendra, jamais la vaudra-t-elle ?...
- Et dans l'air qu'emplissait l'espérance immortelle,
Monte le souvenir, comme une floraison !
Sous les premiers soleils, comme une coupe pleine,
La verdure déborde au penchant des chemins.
Le printemps a jeté des roses dans la plaine ;
Ami, nous reviendrons des roses plein les mains.
Aux beaux jours sont promis de plus beaux lendemains.
Dans l'azur transparent qu'attiédit son haleine,
Avril a réveillé l'abeille et le phalène :
On entend bourdonner alentour des jasmins.
Ainsi, rien n'était mort ! Tout renaît, ô merveille !
Aux mondes d'autrefois le monde s'appareille :
Ami, reconnais-tu cette vieille chanson ?
La chanson qui viendra, jamais la vaudra-t-elle ?...
- Et dans l'air qu'emplissait l'espérance immortelle,
Monte le souvenir, comme une floraison !
julien- Nombre de messages : 1159
Date d'inscription : 24/02/2010
Albert MERAT: l'arche
L'ARCHE
Le grand cintre de l'arche encadre un clair tableau.
En attendant Avril et pour la bienvenue
Des fleurs, le ciel sourit et le froid s'atténue.
Au premier plan, la rive en pente douce, et l'eau.
Peinte légèrement du bout d'un frais pinceau,
Profilant sur l'azur sa silhouette nue,
Une île, avec des airs de baigneuse ingénue,
Sort du fleuve, et les joncs lui font un frais berceau.
Le froid soleil d'hiver, qui ne fait rien éclore,
Glisse sur les coteaux dans sa pourpre incolore,
Comme un hôte ennuyé prompt à gagner le seuil.
Mais la tonnelle semble attendre sur la berge,
Et j'entends clairement pétiller dans l'auberge
La friture dorée et le vin d'Argenteuil.
Le grand cintre de l'arche encadre un clair tableau.
En attendant Avril et pour la bienvenue
Des fleurs, le ciel sourit et le froid s'atténue.
Au premier plan, la rive en pente douce, et l'eau.
Peinte légèrement du bout d'un frais pinceau,
Profilant sur l'azur sa silhouette nue,
Une île, avec des airs de baigneuse ingénue,
Sort du fleuve, et les joncs lui font un frais berceau.
Le froid soleil d'hiver, qui ne fait rien éclore,
Glisse sur les coteaux dans sa pourpre incolore,
Comme un hôte ennuyé prompt à gagner le seuil.
Mais la tonnelle semble attendre sur la berge,
Et j'entends clairement pétiller dans l'auberge
La friture dorée et le vin d'Argenteuil.
julien- Nombre de messages : 1159
Date d'inscription : 24/02/2010
CLAUDIUS POPELIN: carpe diem
Carpe Diem
Le printemps verdit la branche
Et fait fleurir le verger.
Mets ta robe du dimanche,
Ton petit chapeau léger.
Allons cueillir la pervenche,
L'asphodèle passager,
Et la marguerite blanche,
Et le bocager.
Nous promènerons ensemble
Sous le hêtre, sous le tremble,
Sans regarder aux chemins ;
Et nous nous perdrons, peut-être,
Sous le tremble, sous le hêtre,
Avec des fleurs plein les mains.
Le printemps verdit la branche
Et fait fleurir le verger.
Mets ta robe du dimanche,
Ton petit chapeau léger.
Allons cueillir la pervenche,
L'asphodèle passager,
Et la marguerite blanche,
Et le bocager.
Nous promènerons ensemble
Sous le hêtre, sous le tremble,
Sans regarder aux chemins ;
Et nous nous perdrons, peut-être,
Sous le tremble, sous le hêtre,
Avec des fleurs plein les mains.
julien- Nombre de messages : 1159
Date d'inscription : 24/02/2010
Georges de SCUDERY:le printemps
Le printemps
Enfin la belle Aurore, a tant versé de pleurs,
Que l'aimable Printemps nous fait revoir ses charmes;
Il peint en sa faveur, les herbes et les fleurs,
Et tout ce riche Esmail, est l'effet de ses larmes.
Cibele que l'Hiver accabloit de douleurs,
Et qui souffroit des vents les insolents vacarmes;
Mesle parmi ses Tours, les plus vives couleurs,
Et triomphe à la fin par ces brillantes Armes.
Les Roses et les Lis, d'un merveilleux esclat,
Confondent la blancheur, au beau lustre incarnat;
Le Narcisse agréable, à l'Anémone est joint;
Bref, tout se rajeunit: tout change en la Nature;
Mais superbe Philis, mon sort ne change point.
Enfin la belle Aurore, a tant versé de pleurs,
Que l'aimable Printemps nous fait revoir ses charmes;
Il peint en sa faveur, les herbes et les fleurs,
Et tout ce riche Esmail, est l'effet de ses larmes.
Cibele que l'Hiver accabloit de douleurs,
Et qui souffroit des vents les insolents vacarmes;
Mesle parmi ses Tours, les plus vives couleurs,
Et triomphe à la fin par ces brillantes Armes.
Les Roses et les Lis, d'un merveilleux esclat,
Confondent la blancheur, au beau lustre incarnat;
Le Narcisse agréable, à l'Anémone est joint;
Bref, tout se rajeunit: tout change en la Nature;
Mais superbe Philis, mon sort ne change point.
julien- Nombre de messages : 1159
Date d'inscription : 24/02/2010
Honorat de Bueil:Saison des fleurs et des plaisirs…
Honorat de Bueil
Œuvres complètes
Ode
Saison des fleurs et des plaisirs…
Œuvres complètes
Ode
Saison des fleurs et des plaisirs…
Saison des fleurs et des plaisirs,
Beau temps parfumé de zephirs,
Espoir d’une fertile année,
]Que tes appas ont de rigueur,
Et que ta plus claire journée
Produira de nuits en mon cœur !
Mon roy, las de l’oisiveté
Où l’hyver l’avoit arresté,
Benit je temps qui l’en délivre.
On voit bien quel est son pouvoir
De ce qu’il faut que pour le suivre
Mon amour cede à mon devoir.
Non, non, contentons mon desir :
C’est le conseil qu’il faut choisir.
Quoy qu’on en parle et qu’on m’en blâme,
Puis-je servir un plus grand roy
Que le bel astre à qui mon ame
A donné ma vie et ma foy ?
Qu’un autre, enflé d’ambition,
Aille assouvir sa passion
Aux yeux d’une foule importune ;
Pour moy, je renonce à la cour,
Et ne veux faveur ny fortune
Que dans l’empire de l’Amour.
Qu’il fasse des faits inoüis
Sous les enseignes de Louis,
Ce grand Mars du siecle où nous sommes,
Je n’en seray point curieux :
S’il sert le plus puissant des hommes,
Je sers le plus puissant des dieux.
chadiya madihi- Nombre de messages : 957
Date d'inscription : 28/06/2008
Printemps (Lemoyne)
André Lemoyne — Les Charmeuses
Printemps
Printemps
À Adolphe Magu.
Les amoureux ne vont pas loin :
On perd du temps aux longs voyages.
Les bords de l’Yvette ou du Loin
Pour eux ont de frais paysages.
Ils marchent à pas cadencés
Dont le cœur règle l’harmonie,
Et vont l’un à l’autre enlacés
En suivant leur route bénie.
Ils savent de petits sentiers
Où les fleurs de mai sont écloses ;
Quand ils passent, les églantiers.
S’effeuillant, font pleuvoir des roses.
Ormes, frênes et châtaigniers,
Taillis et grands fûts, tout verdoie,
Berçant les amours printaniers
Des nids où les cœurs sont en joie :
Ramiers au fond des bois perdus,
Bouvreuils des aubépines blanches,
Loriots jaunes suspendus
A la fourche des hautes branches.
Le trille ému, les sons flûtés,
Croisent les soupirs d’amoureuses :
Tous les arbres sont enchantés
Par les heureux et les heureuses.
chadiya madihi- Nombre de messages : 957
Date d'inscription : 28/06/2008
Re: Poèmes printemps
Théophile Gautier — Émaux et Camées
La Fleur qui fait le Printemps
La Fleur qui fait le Printemps
Les marronniers de la terrasse
Vont bientôt fleurir, à Saint-Jean,
La villa d’où la vue embrasse
Tant de monts bleus coiffés d’argent.
La feuille, hier encor pliée
Dans son étroit corset d’hiver,
Met sur la branche déliée
Les premières touches de vert.
Mais en vain le soleil excite
La sève des rameaux trop lents ;
La fleur retardataire hésite
À faire voir ses thyrses blancs.
Pourtant le pêcher est tout rose,
Comme un désir de la pudeur,
Et le pommier, que l’aube arrose,
S’épanouit dans sa candeur.
La véronique s’aventure
Près des boutons d’or dans les prés,
Les caresses de la nature
Hâtent les germes rassurés.
Il me faut retourner encore
Au cercle d’enfer où je vis ;
Marronniers, pressez-vous d’éclore
Et d’éblouir mes yeux ravis.
Vous pouvez sortir pour la fête
Vos girandoles sans péril.
Un ciel bleu luit sur votre faîte
Et déjà mai talonne avril.
Par pitié, donnez cette joie
Au poète dans ses douleurs,
Qu’avant de s’en aller, il voie
Vos feux d’artifice de fleurs.
Grands marronniers de la terrasse,
Si fiers de vos splendeurs d’été,
Montrez-vous à moi dans la grâce
Qui précède votre beauté.
Je connais vos riches livrées
Quand Octobre, ouvrant son essor,
Vous met des tuniques pourprées,
Vous pose des couronnes d’or.
Je vous ai vus, blanches ramées,
Pareils aux dessins que le froid
Aux vitres d’argent étamées
Trace la nuit avec son doigt.
Je sais tous vos aspects superbes,
Arbres géants, vieux marronniers,
Mais j’ignore vos fraîches gerbes
Et vos arômes printaniers...
Adieu ! je pars, lassé d’attendre ;
Gardez vos bouquets éclatants !
Une autre fleur, suave et tendre,
Seule à mes yeux fait le printemps.
Que mai remporte sa corbeille !
Il me suffit de cette fleur :
Toujours pour l’âme et pour l’abeille
Elle a du miel pur dans le cœur ;
Par le ciel d’azur ou de brume,
Par la chaude ou froide saison,
Elle sourit, charme et parfume,
Violette de la maison !
chadiya madihi- Nombre de messages : 957
Date d'inscription : 28/06/2008
Page 2 sur 3 • 1, 2, 3
Sujets similaires
» poèmes printemps
» Le printemps!
» En or, ce printemps...
» Louis-Honoré FRÉCHETTE
» chanson du printemps
» Le printemps!
» En or, ce printemps...
» Louis-Honoré FRÉCHETTE
» chanson du printemps
Page 2 sur 3
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum