Louis-Honoré FRÉCHETTE
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Louis-Honoré FRÉCHETTE
Le lac de Beauport
O frais miroir ! Sa nappe humide se découpe
Dans les sables un lit paisible au creux d'un val ;
Des montagnes lui font un cadre sans rival,
Et dans son flot dormant doublent leur ronde croupe.
Sur la rive, un balcon d'aspect oriental
Emerge d'un massif d'érables qui se groupe
Au fond de l'anse où dort une svelte chaloupe
Dont le flanc touche à peine au limpide cristal.
C'est le lac de Beauport, ce joyau solitaire,
Ce petit coin béni, ce paradis sur terre,
Ce croquis merveilleux, ce délicat pastel,
Où la blonde légende, en repliant ses voiles,
Laissa tomber, avant de monter aux étoiles,
De sa robe d'azur un reflet immortel.
O frais miroir ! Sa nappe humide se découpe
Dans les sables un lit paisible au creux d'un val ;
Des montagnes lui font un cadre sans rival,
Et dans son flot dormant doublent leur ronde croupe.
Sur la rive, un balcon d'aspect oriental
Emerge d'un massif d'érables qui se groupe
Au fond de l'anse où dort une svelte chaloupe
Dont le flanc touche à peine au limpide cristal.
C'est le lac de Beauport, ce joyau solitaire,
Ce petit coin béni, ce paradis sur terre,
Ce croquis merveilleux, ce délicat pastel,
Où la blonde légende, en repliant ses voiles,
Laissa tomber, avant de monter aux étoiles,
De sa robe d'azur un reflet immortel.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Amitié
A Mlle N***
Je connais un petit ange
Lequel n'a jamais mouillé
Sa blanche robe à la fange
Dont notre monde est souillé.
C'est lui qui donne le change
Au pauvre coeur dépouillé
Que l'amour, vautour étrange,
D'un bec cruel a fouillé.
Cet ange, qui vous ressemble,
Sous son aile nous rassemble
C'est la divine Amitié.
Son regard est doux et calme ;
Il m'offre sa chaste palme...
En voulez-vous la moitié ?
Je connais un petit ange
Lequel n'a jamais mouillé
Sa blanche robe à la fange
Dont notre monde est souillé.
C'est lui qui donne le change
Au pauvre coeur dépouillé
Que l'amour, vautour étrange,
D'un bec cruel a fouillé.
Cet ange, qui vous ressemble,
Sous son aile nous rassemble
C'est la divine Amitié.
Son regard est doux et calme ;
Il m'offre sa chaste palme...
En voulez-vous la moitié ?
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
La forêt
Chênes au front , grands pins mystérieux,
Vieux troncs penchés au bord des torrents furieux,
Dans votre rêverie éternelle et hautaine,
Songez-vous quelquefois à l'époque lointaine
Où le sauvage écho des déserts canadiens
Ne connaissait encor que la voix des Indiens
Qui, groupés sous l'abri de vos branches compactes,
Mêlaient leurs chants de guerre au bruit des cataractes ?
Sous le ciel étoilé, quand les vents assidus
Balancent dans la nuit vos longs bras éperdus,
Songez-vous à ces temps glorieux où nos pères
Domptaient la barbarie au fond de ses repaires,
Quand, épris d'un seul but, le coeur plein d'un seul voeu,
Ils passaient sous votre ombre, en criant : " Dieu le veut ! "
Défrichaient la forêt, créaient des métropoles,
Et, le soir, réunis sous vos vastes coupoles,
Toujours préoccupés de mille ardents travaux,
Soufflaient dans leurs clairons l'esprit des jours nouveaux ?
Oui, sans doute : témoins vivaces d'un autre âge,
Vous avez survécu tout seuls au grand naufrage
Où les hommes se sont l'un sur l'autre engloutis ;
Et, sans souci du temps qui brise les petits,
Votre ramure, aux coups des siècles échappée,
À tous les vents du ciel chante notre épopée !
Vieux troncs penchés au bord des torrents furieux,
Dans votre rêverie éternelle et hautaine,
Songez-vous quelquefois à l'époque lointaine
Où le sauvage écho des déserts canadiens
Ne connaissait encor que la voix des Indiens
Qui, groupés sous l'abri de vos branches compactes,
Mêlaient leurs chants de guerre au bruit des cataractes ?
Sous le ciel étoilé, quand les vents assidus
Balancent dans la nuit vos longs bras éperdus,
Songez-vous à ces temps glorieux où nos pères
Domptaient la barbarie au fond de ses repaires,
Quand, épris d'un seul but, le coeur plein d'un seul voeu,
Ils passaient sous votre ombre, en criant : " Dieu le veut ! "
Défrichaient la forêt, créaient des métropoles,
Et, le soir, réunis sous vos vastes coupoles,
Toujours préoccupés de mille ardents travaux,
Soufflaient dans leurs clairons l'esprit des jours nouveaux ?
Oui, sans doute : témoins vivaces d'un autre âge,
Vous avez survécu tout seuls au grand naufrage
Où les hommes se sont l'un sur l'autre engloutis ;
Et, sans souci du temps qui brise les petits,
Votre ramure, aux coups des siècles échappée,
À tous les vents du ciel chante notre épopée !
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Le Printemps
Voici le Printemps, la saison des roses.
Plus de rameaux nus, de gazons jaunis ;
Plus de froids matins ni de soirs moroses
Voici le Printemps et ses jours bénis.
Voici le Printemps : aux fleurs demi-closes
La brise qui vient des bois rajeunis
Murmure tout bas de divines choses...
Voici le Printemps, la saison des nids.
Enfant, tout cela chez vous se révèle ;
Chez vous, comme au sein de la fleur nouvelle,
La coupe d'ivresse offre sa liqueur.
Pour vous nul besoin que le temps renaisse
Vous avez la vierge et sainte jeunesse ;
C'est votre printemps, la saison du coeur.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Le Niagara
L'onde majestueuse avec lenteur s'écoule ;
Puis, sortant tout â coup de ce calme trompeur,
Furieux, et frappant les échos de stupeur,
Dans l'abîme sans fond le fleuve immense croule.
C'est la Chute ! son bruit de tonnerre fait peur
Même aux oiseaux errants, qui s'éloignent en foule
Du gouffre formidable où l'arc-en-ciel déroule
Son écharpe de feu sur un lit de vapeur.
Tout tremble ; en un instant cette énorme avalanche
D'eau verte se transforme en monts d'écume blanche,
Farouches, éperdus, bondissant, mugissant...
Et pourtant, ô mon Dieu, ce flot que tu déchaînes,
Qui brise les rochers, pulvérise les chênes,
Respecte le fétu qu'il emporte en passant.
Puis, sortant tout â coup de ce calme trompeur,
Furieux, et frappant les échos de stupeur,
Dans l'abîme sans fond le fleuve immense croule.
C'est la Chute ! son bruit de tonnerre fait peur
Même aux oiseaux errants, qui s'éloignent en foule
Du gouffre formidable où l'arc-en-ciel déroule
Son écharpe de feu sur un lit de vapeur.
Tout tremble ; en un instant cette énorme avalanche
D'eau verte se transforme en monts d'écume blanche,
Farouches, éperdus, bondissant, mugissant...
Et pourtant, ô mon Dieu, ce flot que tu déchaînes,
Qui brise les rochers, pulvérise les chênes,
Respecte le fétu qu'il emporte en passant.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
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