Issa Makhlouf
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Issa Makhlouf
MIRAGES
Issa Makhlouf
(Lebanon/ France)
Ce que je raconte aujourd'hui
Ce sont les histoires que j'aurais espéré entendre.
Ce que je raconte n'est qu'une part de ce que je n'ai pas vu
Si j'avais vu, je n'aurais pas raconté.
PARTIR
On part pour s'éloigner du lieu qui nous a vu naître et voir l'autre versant du matin. On part à la recherche de nos naissances improbables. Pour compléter nos alphabets. Pour charger l'adieu de promesses. Pour aller aussi loin que l'horizon, déchirant nos destins, éparpillant leurs pages avant de tomber - quelquefois - sur notre propre histoire dans d'autres livres.
On part vers des destinées inconnues. Pour dire à ceux que nous avons croisés que nous reviendrons vers eux et que referons connaissance. On part pour apprendre la langue des arbres qui, eux, ne partent guère. Pour lustrer le tintement des cloches dans les vallées saintes. A la recherche de dieux plus miséricordieux. Pour retirer aux étrangers le masque de l'exil. Pour confier aux passants que nous sommes, nous aussi, des passants, et que notre séjour est éphémère dans la mémoire et dans l'oubli. Loin des mères qui allument les cierges et réduisent la couche du temps à chaque fois qu'elles lèvent les mains vers le ciel.
On part pour ne point voir vieillir nos parents. On part dans la distraction de vies gaspillées d'avance. On part pour annoncer à ceux que nous aimons que nous aimons toujours, que notre émerveillement est plus fort que la distance et que les exils sont aussi doux et frais que les patries. On part pour que, de retour chez nous un jour, nous nous rendions compte que nous sommes des exilés de nature, partout où nous sommes.
On part pour abolir la nuance entre air et air, eau et eau, ciel et enfer. Nous riant du temps, nous contemplons désormais l'immensité. Devant nous, comme des enfants dissipés, les vagues sautillent pendant que la mer file va entre deux bateaux. L'un en partance, l'autre en papier dans la main d'un petit.
On part comme un clown qui s'en va de village en village, emmenant ses animaux qui donnent aux enfants leur première leçon d'ennui. On part pour tromper la mort, la laissant nous poursuivre de lieu en lieu. Et on continuera de faire ainsi jusqu'à nous perdre, jusqu'à ne plus nous retrouver nous-mêmes là où nous allons, afin que jamais personne ne nous retrouve.
(Traduit par Nabil El Azan)
julien- Nombre de messages : 1159
Date d'inscription : 24/02/2010
Re: Issa Makhlouf
LE TEMOIN
Peu après minuit, la place publique, changeant de nature, débute ses rites secrets.
Parmi les nombreux couteaux qu'il possède, le boucher en choisit un, le plus souple et le plus beau. Luisant de défi, le couteau est à présent au centre de l'arène, comme une stèle unique et lumineuse. Boussole dirigée vers l'âme. Le boucher l'élève à la hauteur de ses yeux, en contemple la lame qu'il tente ensuite de caresser d'un ongle. Il l'approche tellement de son visage qu'on dirait que le couteau vit de son souffle.
Le boeuf égorgé pend somptueusement dans la toile de Rembrandt. Comme suspendu hors souffrance et hors douleur. Habillé de la seule épouvante du pinceau qui le peignit. Cependant, sur la place publique, le boeuf à égorger, lui, se trouve ligoté et jeté par terre. Dans quelques instants, quand la corde arrivera à son cou, après lui avoir encerclé les pattes et les côtes, il comprendra obscurément que c'est trop tard. Qu'il ne sert plus à rien de remuer ni le gros cou ni les pattes, qu'il ne lui reste plus qu'à se laisser aller, bon gré mal gré, au couteau du boucher. C'est là, juste quelques secondes avant qu'on lui tranche le cou, que le boeuf pousse un mugissement où résonnent ensemble la mort et ce qui est au-delà de la mort. Un appel, semblable au signal de départ que lancent les grands bateaux avant de quitter les rivages, en faisant vibrer les coeurs des voyageurs qui ont peur de ne plus revenir. A vrai dire, il ne s'agit pas seulement d'un mugissement, mais d'un cri. D'un cri extrême et sombrement parlant.
Comment être témoin de ce cri et ne pas s'approcher ? Depuis quelle douleur ancestrale ce cri a-t-il surgi? Se laisse-t-il moudre ? Se laisse-t-il effacer par l'air ? Ou bien ira-t-il s'accrocher quelque part dans l'air immobile et tranquille ?
Et toi aussi, quel pouvoir est le tien quand soudain le sang des victimes se réveille en toi ? Ces victimes qui ornèrent ton enfance des vestiges de la mort et firent retentir dans son ciel les cloches de l'ange en fuite. Cloches du deuil.
Peu après minuit, la place publique, changeant de nature, débute ses rites secrets.
Parmi les nombreux couteaux qu'il possède, le boucher en choisit un, le plus souple et le plus beau. Luisant de défi, le couteau est à présent au centre de l'arène, comme une stèle unique et lumineuse. Boussole dirigée vers l'âme. Le boucher l'élève à la hauteur de ses yeux, en contemple la lame qu'il tente ensuite de caresser d'un ongle. Il l'approche tellement de son visage qu'on dirait que le couteau vit de son souffle.
Le boeuf égorgé pend somptueusement dans la toile de Rembrandt. Comme suspendu hors souffrance et hors douleur. Habillé de la seule épouvante du pinceau qui le peignit. Cependant, sur la place publique, le boeuf à égorger, lui, se trouve ligoté et jeté par terre. Dans quelques instants, quand la corde arrivera à son cou, après lui avoir encerclé les pattes et les côtes, il comprendra obscurément que c'est trop tard. Qu'il ne sert plus à rien de remuer ni le gros cou ni les pattes, qu'il ne lui reste plus qu'à se laisser aller, bon gré mal gré, au couteau du boucher. C'est là, juste quelques secondes avant qu'on lui tranche le cou, que le boeuf pousse un mugissement où résonnent ensemble la mort et ce qui est au-delà de la mort. Un appel, semblable au signal de départ que lancent les grands bateaux avant de quitter les rivages, en faisant vibrer les coeurs des voyageurs qui ont peur de ne plus revenir. A vrai dire, il ne s'agit pas seulement d'un mugissement, mais d'un cri. D'un cri extrême et sombrement parlant.
Comment être témoin de ce cri et ne pas s'approcher ? Depuis quelle douleur ancestrale ce cri a-t-il surgi? Se laisse-t-il moudre ? Se laisse-t-il effacer par l'air ? Ou bien ira-t-il s'accrocher quelque part dans l'air immobile et tranquille ?
Et toi aussi, quel pouvoir est le tien quand soudain le sang des victimes se réveille en toi ? Ces victimes qui ornèrent ton enfance des vestiges de la mort et firent retentir dans son ciel les cloches de l'ange en fuite. Cloches du deuil.
julien- Nombre de messages : 1159
Date d'inscription : 24/02/2010
Re: Issa Makhlouf
PLANETE
La terre est belle.
Beau le nuage qui s'en va seul dans le ciel bleu, semblable à un oiseau perdu et désorienté dans son vol. Beaux sont les astres, aux étranges, aux inquiètes lumières. Gardiens de l'espace infini, ils t'observent de loin, te connaissant sans que tu t'en doutes. Ont-ils donc de la compassion pour toi, toi qui ignores ce qui t'attend dès le seuil ? A moins que ces astres n'oublient que leur sort est aussi le tien.
Tendre est la clémente brise touchant les fronts dans l'été lointain des îles. Tendres les pluies, agiles sur l'herbe sèche. Tendre est le parfum de la femme inconnue qui va son chemin près de toi.
Belle fut notre rencontre avant de trébucher sur les détails. Elle avait l'allure d'un croissant de lune auquel s'étaient suspendus nos rêves.
Belle enfin est la terre lorsque l'âme la quitte. La contemplant, comme un astronaute de sa vitre, je la vois bleue, illuminée de l'intérieur. Elle lève soudain ses voiles blancs, et me précède, me devançant là où je vais, comme pour m'indiquer la route.
Belle planète, notre Terre, allant vers sa fin avec un étrange délice.
(Traduit par Salah Stétié)
La terre est belle.
Beau le nuage qui s'en va seul dans le ciel bleu, semblable à un oiseau perdu et désorienté dans son vol. Beaux sont les astres, aux étranges, aux inquiètes lumières. Gardiens de l'espace infini, ils t'observent de loin, te connaissant sans que tu t'en doutes. Ont-ils donc de la compassion pour toi, toi qui ignores ce qui t'attend dès le seuil ? A moins que ces astres n'oublient que leur sort est aussi le tien.
Tendre est la clémente brise touchant les fronts dans l'été lointain des îles. Tendres les pluies, agiles sur l'herbe sèche. Tendre est le parfum de la femme inconnue qui va son chemin près de toi.
Belle fut notre rencontre avant de trébucher sur les détails. Elle avait l'allure d'un croissant de lune auquel s'étaient suspendus nos rêves.
Belle enfin est la terre lorsque l'âme la quitte. La contemplant, comme un astronaute de sa vitre, je la vois bleue, illuminée de l'intérieur. Elle lève soudain ses voiles blancs, et me précède, me devançant là où je vais, comme pour m'indiquer la route.
Belle planète, notre Terre, allant vers sa fin avec un étrange délice.
(Traduit par Salah Stétié)
julien- Nombre de messages : 1159
Date d'inscription : 24/02/2010
Re: Issa Makhlouf
LA SOLITUDE DE L'OR
- I -
Je me suis assis j'ai dessiné quelqu'un dans une salle
d'attente puis un homme qui attendait une femme une femme qui attendait un enfant des enfants qui attendaient d'autres enfants j'ai dessiné une chambre obscure œil dans les ténèbres regard
solitaire que faire dans l'obscur ?
J'ai dessiné un soldat endormi rêvant qu'il ne serait pas un héros.
Qu'ai-je dessiné d'autre ?
- II -
Elle me guide par la main vers sa voix. Elle chante et pousse les blés. L'étoile de mon aube se cache derrière l'attente. Je lui fais fête d'un astre immense. L'oiseau tarde le rendez-vous du matin se recule.
Dans la nuit son halètement s'élève comme un mât Elle allume un flambeau dans le songe un flambeau dans l'espace que son frisson ne se cambre pas au rêve.
Elle me guide par la main vers sa voix Je surprends ses dents en sa nudité entière. La blessure se creuse aux premières heures de la nuit, tendresse ouverte à des lointains où jamais temps qui passe ne rencontre âme qui vive. La rose s'ouvre jusqu'au rouge primordial et ultime.
Sa voix parfum de midi. Sa voix d'un fer subtil vint me choisir une mort. Son neuvième mois me consume… et la marque de son pas à venir.
Cette femme je l'ai rencontrée
En elle ce qui fut en moi de femme
Voici un long temps de cela.
- III -
La pluie ruisselle sur les mains jointes
Au pied de la montagne un arbre fête sa naissance
L'herbe pousse au hennissement d'un cheval
" Et celle à qui je pense entre toutes les femmes de ma race "
sa prière allume le soir comme des chandelles d'au-delà
Celle à qui je pense
souvent se lève la nuit pour recoudre le temps
De ses chevilles coule une lumière pareille
au feu des anges…
* *
Elle a dit : " Tu es mon pain tu es mon eau
J'ai eu besoin d'eau et de pain avant que tu sois
Avant que tu sois j'ai eu besoin de toi ".
J'ai dit : " Si le soir de silence heurte la terre
les lèvres tremblent-elles
vers un sourire indéchiffrables ? "
* *
Elle élève sa mort vers son visage
pour voir son visage
De son délire frémit la racine
et s'ébranle la dune
" Je voulais que le jour se fasse nuit
pour jouir de ta présence "
Et lorsque la nuit se fit l'aile
s'immobilisa l'eau se figea et les parfums
Guide éplorée de l'obscur
- IV -
Ne vois-tu pas
Ces magiciens et ces jongleurs
Suivis de poètes en foule
Qui risquent des paroles confuses et s'en vont ?
Les jeunes femmes, amantes du marbre et du jasmin,
Surveillent leur ventre, attendent les douleurs.
- V -
Voyez comment cet oiseau brûlant d'espace se moque de nous tous. Et ce corps lapidé qui reste indifférent.
Pendant mon exil, l'aube au balcon viendra doucement étancher ma soif.
Retour d'errance si je murmurais au bourreau d'avoir un peu pitié ?
Qui dépose, près de chaque nouveau-né, comme une bourse, ce que sera son âme ?
Que les femmes s'en aillent très loin que très loin elles accouchent et que très loin soit la mort pareille à cet oiseau plus preste que le son.
- VI -
Après la foudre la lumière
rassemble ses forces.
Après la tempête
la forêt compte ses arbres.
Ceux qui viennent sans venir
présagent le voyage.
Ceux qui partent sans partir…
- VII -
J'arrive trop tard,
D'autres temps m'ont précédé et des rivages
Et leur écume.
Ici l'huître perlière s'endort en sa blessure,
Les cloches rouillées signent
Le ciel
Et demandent aux lieux témoignage :
" Ceux qui viennent d'où naît le soleil
Sont-ils des Dieux ou des assassins ?"
Les conquérants précipitent du haut
De leur stupeur les nouveaux-nés
Tout juste baignés par leurs mères.
Ils resplendissent d'or
Sans souci des corps déchirés.
Ils portent leurs chandeliers nocturnes
Comme des poignards.
Leurs autels, leurs statues de plâtre
S'élèvent vers des soleils apprêtés pour le sang.
J'arrive trop tard,
Après l'écume qui révèle la trace des morts
Sur le sable.
Ni les arbres ne me connaissent ni le condor planant.
Mais moi je le sais :
" Le palmier bleu est centre de la terre,
L'aube navigue sur la rosée,
La rosée est liqueur de femme,
La cataracte imite le saut des anges."
Que dit l'eau,
Que rapporte la pierre
Et l'herbe sur laquelle ils ont traîné les corps ?
Ah si la brise surgie des profondeurs
Pouvait raconter !
Il y a toujours des continents inexplorés,
Un sang qui ne coule pas encore,
Un or au-delà de l'or.
- VIII -
Seule
Une statue
Sait où porter
Son pas
Lorsqu'elle décide
De fuir le jardin.
(Traduit par Jamel Eddine Bencheikh)
- I -
Je me suis assis j'ai dessiné quelqu'un dans une salle
d'attente puis un homme qui attendait une femme une femme qui attendait un enfant des enfants qui attendaient d'autres enfants j'ai dessiné une chambre obscure œil dans les ténèbres regard
solitaire que faire dans l'obscur ?
J'ai dessiné un soldat endormi rêvant qu'il ne serait pas un héros.
Qu'ai-je dessiné d'autre ?
- II -
Elle me guide par la main vers sa voix. Elle chante et pousse les blés. L'étoile de mon aube se cache derrière l'attente. Je lui fais fête d'un astre immense. L'oiseau tarde le rendez-vous du matin se recule.
Dans la nuit son halètement s'élève comme un mât Elle allume un flambeau dans le songe un flambeau dans l'espace que son frisson ne se cambre pas au rêve.
Elle me guide par la main vers sa voix Je surprends ses dents en sa nudité entière. La blessure se creuse aux premières heures de la nuit, tendresse ouverte à des lointains où jamais temps qui passe ne rencontre âme qui vive. La rose s'ouvre jusqu'au rouge primordial et ultime.
Sa voix parfum de midi. Sa voix d'un fer subtil vint me choisir une mort. Son neuvième mois me consume… et la marque de son pas à venir.
Cette femme je l'ai rencontrée
En elle ce qui fut en moi de femme
Voici un long temps de cela.
- III -
La pluie ruisselle sur les mains jointes
Au pied de la montagne un arbre fête sa naissance
L'herbe pousse au hennissement d'un cheval
" Et celle à qui je pense entre toutes les femmes de ma race "
sa prière allume le soir comme des chandelles d'au-delà
Celle à qui je pense
souvent se lève la nuit pour recoudre le temps
De ses chevilles coule une lumière pareille
au feu des anges…
* *
Elle a dit : " Tu es mon pain tu es mon eau
J'ai eu besoin d'eau et de pain avant que tu sois
Avant que tu sois j'ai eu besoin de toi ".
J'ai dit : " Si le soir de silence heurte la terre
les lèvres tremblent-elles
vers un sourire indéchiffrables ? "
* *
Elle élève sa mort vers son visage
pour voir son visage
De son délire frémit la racine
et s'ébranle la dune
" Je voulais que le jour se fasse nuit
pour jouir de ta présence "
Et lorsque la nuit se fit l'aile
s'immobilisa l'eau se figea et les parfums
Guide éplorée de l'obscur
- IV -
Ne vois-tu pas
Ces magiciens et ces jongleurs
Suivis de poètes en foule
Qui risquent des paroles confuses et s'en vont ?
Les jeunes femmes, amantes du marbre et du jasmin,
Surveillent leur ventre, attendent les douleurs.
- V -
Voyez comment cet oiseau brûlant d'espace se moque de nous tous. Et ce corps lapidé qui reste indifférent.
Pendant mon exil, l'aube au balcon viendra doucement étancher ma soif.
Retour d'errance si je murmurais au bourreau d'avoir un peu pitié ?
Qui dépose, près de chaque nouveau-né, comme une bourse, ce que sera son âme ?
Que les femmes s'en aillent très loin que très loin elles accouchent et que très loin soit la mort pareille à cet oiseau plus preste que le son.
- VI -
Après la foudre la lumière
rassemble ses forces.
Après la tempête
la forêt compte ses arbres.
Ceux qui viennent sans venir
présagent le voyage.
Ceux qui partent sans partir…
- VII -
J'arrive trop tard,
D'autres temps m'ont précédé et des rivages
Et leur écume.
Ici l'huître perlière s'endort en sa blessure,
Les cloches rouillées signent
Le ciel
Et demandent aux lieux témoignage :
" Ceux qui viennent d'où naît le soleil
Sont-ils des Dieux ou des assassins ?"
Les conquérants précipitent du haut
De leur stupeur les nouveaux-nés
Tout juste baignés par leurs mères.
Ils resplendissent d'or
Sans souci des corps déchirés.
Ils portent leurs chandeliers nocturnes
Comme des poignards.
Leurs autels, leurs statues de plâtre
S'élèvent vers des soleils apprêtés pour le sang.
J'arrive trop tard,
Après l'écume qui révèle la trace des morts
Sur le sable.
Ni les arbres ne me connaissent ni le condor planant.
Mais moi je le sais :
" Le palmier bleu est centre de la terre,
L'aube navigue sur la rosée,
La rosée est liqueur de femme,
La cataracte imite le saut des anges."
Que dit l'eau,
Que rapporte la pierre
Et l'herbe sur laquelle ils ont traîné les corps ?
Ah si la brise surgie des profondeurs
Pouvait raconter !
Il y a toujours des continents inexplorés,
Un sang qui ne coule pas encore,
Un or au-delà de l'or.
- VIII -
Seule
Une statue
Sait où porter
Son pas
Lorsqu'elle décide
De fuir le jardin.
(Traduit par Jamel Eddine Bencheikh)
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