Jean-Luc Parant
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Jean-Luc Parant
Jean-Luc Parant, est un sculpteur, écrivain et poète français.
Créateur de la Maison de l'art vivant, il est l'auteur d'une centaine de livres. Il travaille sur tout ce qui touche aux sphérités : il écrit sur les yeux et sculpte des boules.
Il expose ses œuvres, entre autres, à la Fondation Maeght, au Centre Georges Pompidou ou encore au Musée d'art moderne de la ville de Paris. Présent dans les collections du département des estampes et de la photographie de la Bibliothèque nationale de France, il a proposé ses œuvres en souscription pour les Nouvelles de l'estampe1.
Jean-Luc Parant vit dans l'Ariège où il mène de front une activité de sculpteur et de poète. Parmi ses livres : La joie desyeux (1977), le mot boules (1980), La couleur des yeux et la couleur des mains (1981), L'adieu aux animaux (1988), Les animaux, les enfants, les femmes, les hommes (1991), Dix chants pour tourner en rond (1994).
"J’écris des textes sur les yeux pour pouvoir entrer dans mes yeux et aller là où mon corps, ne va pas, où je ne suis jamais allé avec lui, où je ne me rappelle pas avoir été touchable. Pour aller là sur la page, dans ma tête, dans l’espace.
Je fais des boules pour pouvoir entrer dans mes mains et aller là où mes yeux ne vont pas, où je ne suis jamais allé avec eux, où je ne me rappelle pas avoir été visible. Pour aller là dans la matière, dans mon corps sur la terre.
J’ai rencontré ma femme qui avait alors quatorze ans et que j’ai tout de suite appelé Titi, elle m’écrivit tant de fois « je t’aime », dans des lettres, sur des cahiers, qu’elle finit par le tracer sur des feuilles de papier puis le peindre sur des toiles jusqu'à en faire une œuvre."
Œuvres
Jeu de famille 2, 1981, deux parties, cire et ficelle (35 cm de diamètre) sur panneau, 63 x 54 x 15 cm, Musée d'art de Toulon.
Boules, 1986, terre cuite et terre séchée, diamètres variables, Musée d'art de Toulon.
Créateur de la Maison de l'art vivant, il est l'auteur d'une centaine de livres. Il travaille sur tout ce qui touche aux sphérités : il écrit sur les yeux et sculpte des boules.
Il expose ses œuvres, entre autres, à la Fondation Maeght, au Centre Georges Pompidou ou encore au Musée d'art moderne de la ville de Paris. Présent dans les collections du département des estampes et de la photographie de la Bibliothèque nationale de France, il a proposé ses œuvres en souscription pour les Nouvelles de l'estampe1.
Jean-Luc Parant vit dans l'Ariège où il mène de front une activité de sculpteur et de poète. Parmi ses livres : La joie desyeux (1977), le mot boules (1980), La couleur des yeux et la couleur des mains (1981), L'adieu aux animaux (1988), Les animaux, les enfants, les femmes, les hommes (1991), Dix chants pour tourner en rond (1994).
"J’écris des textes sur les yeux pour pouvoir entrer dans mes yeux et aller là où mon corps, ne va pas, où je ne suis jamais allé avec lui, où je ne me rappelle pas avoir été touchable. Pour aller là sur la page, dans ma tête, dans l’espace.
Je fais des boules pour pouvoir entrer dans mes mains et aller là où mes yeux ne vont pas, où je ne suis jamais allé avec eux, où je ne me rappelle pas avoir été visible. Pour aller là dans la matière, dans mon corps sur la terre.
J’ai rencontré ma femme qui avait alors quatorze ans et que j’ai tout de suite appelé Titi, elle m’écrivit tant de fois « je t’aime », dans des lettres, sur des cahiers, qu’elle finit par le tracer sur des feuilles de papier puis le peindre sur des toiles jusqu'à en faire une œuvre."
Œuvres
Jeu de famille 2, 1981, deux parties, cire et ficelle (35 cm de diamètre) sur panneau, 63 x 54 x 15 cm, Musée d'art de Toulon.
Boules, 1986, terre cuite et terre séchée, diamètres variables, Musée d'art de Toulon.
karim safriwi- Nombre de messages : 615
Date d'inscription : 03/07/2008
extraits poésie jean-luc parant
extrait)
Je pensais que l'on pouvait penser parce que la terre tournait, et qu'elle tournait non seulement autour du feu mais aussi sur elle-même et, qu'en son mouvement de translation et de rotation, elle émettait en nous non seulement la lumière du soleil mais aussi le rythme de ses propres tours...
Et que l'on ne pouvait pas s'arrêter de penser parce que la terre ne pouvait pas s'arrêter de tourner...
Et que la pensée était non seulement soutenue chaque jour chaque nuit par les sons que la terre produisait sans cesse en tournant sur elle-même, mais aussi chaque année par la lumière que la terre diffusait sans cesse en tournant tout autour du soleil...
Et que les sons en résonnant entraient dans notre tête que la lumière éclairait en rayonnant...
Comme si la terre tournait aussi tout autour de notre tête et que le tour complet — qu'elle faisait tout autour du soleil — l'éclairait entièrement jusqu'à ce que nous puissions penser avec toute notre tête comme l'on voyait ou qu'il faisait jour avec tout le soleil.
Car si la terre ne faisait pas tout le tour du soleil, elle ne ferait pas tout le tour d'elle-même.
Il y aurait un côté de la terre qui serait sans cesse dans la nuit ou le jour.
L'été ou l'hiver, le printemps ou l'automne, seraient continuels.
C'est ainsi qu'un côté de notre tête ne pourrait pas penser et que nous serions sans cesse en déséquilibre sur le sol comme la terre le serait dans le ciel...
Et nous pensons mais nous pensons parce que la terre sous nos pieds fait des tours complets sur elle-même et tout autour du soleil...
Et nous pensons parce que ses tours sans lin ont fini par tracer des sillons dans le vide sur lesquels son passage incessant a fini par produire un bruit si continu que nous ne l'entendons plus, sinon comme la musique qui entraînerait notre pensée et qui nous maintiendrait en équilibre dans l'infini; mais qui nous figerait instantanément si elle venait à s'arrêter, nous faisant basculer dans le vide où plus rien ne tournerait pour arrêter notre chute dans l'univers...
Car nous pensons d'abord pour ne pas tomber dans le trou sans fin devant nous...
Pour que notre tête ne soit pas trop lourde à porter sur nos épaules afin que nous puissions nous déplacer sans trop nous retenir au sol qui va si vite sous nos pieds que, sans la pensée, notre tête pèserait le poids de la terre immobile dans le ciel.
Mais c'est alors que la terre ne bougerait pas...
Que notre tête serait la terre et que rien n'existerait dans l'univers, car nous pensons seulement depuis que la terre tourne et que tout a perdu son poids en avançant dans l'espace...
Et nous pensons mais notre tête se ride dans le vide.
Toute la terre se désagrège autour du soleil.
Tout brûle dans le feu.
Nous volons dans le ciel comme si nous pensions pour disparaître et que, sans kl mort, nous ne pourrions pas penser.
Et nous mourrons d'avoir trop pensé comme le feu s'éteindra d'avoir trop brillé.
Et notre pensée se consume ; elle est aussi insaisissable que les flammes du feu, aussi impalpable que les rayons lumineux ; elle nous enveloppe entièrement comme le soleil; elle se diffuse infiniment loin comme la lumière.
Et nous pensons mais nous sautons tous les horizons.
Nous traversons le ciel.
Nous faisons le tour de la terre...
Et la pensée n'est pas seulement des yeux qui nous permettraient de voir dans notre tête, elle est aussi en même temps le soleil qui les éclaire.
Et nous pensons mais nous voyons autant quand il fait nuit que quand il fait jour.
Et nous pensons mais nous voyons sans cesse, car les yeux qui sont en nous sont en feu et n'ont pas de paupières.
C'est pourquoi nous ne nous arrêtons jamais de penser.
Comme si nous avions en nous notre propre monde avec des yeux qui avaient un soleil pour eux.
Comme si la pensée était des yeux sans cesse ouverts sur un jour sans fin...
Je pensais que l'on pouvait penser parce que la terre tournait, et qu'elle tournait non seulement autour du feu mais aussi sur elle-même et, qu'en son mouvement de translation et de rotation, elle émettait en nous non seulement la lumière du soleil mais aussi le rythme de ses propres tours...
Et que l'on ne pouvait pas s'arrêter de penser parce que la terre ne pouvait pas s'arrêter de tourner...
Et que la pensée était non seulement soutenue chaque jour chaque nuit par les sons que la terre produisait sans cesse en tournant sur elle-même, mais aussi chaque année par la lumière que la terre diffusait sans cesse en tournant tout autour du soleil...
Et que les sons en résonnant entraient dans notre tête que la lumière éclairait en rayonnant...
Comme si la terre tournait aussi tout autour de notre tête et que le tour complet — qu'elle faisait tout autour du soleil — l'éclairait entièrement jusqu'à ce que nous puissions penser avec toute notre tête comme l'on voyait ou qu'il faisait jour avec tout le soleil.
Car si la terre ne faisait pas tout le tour du soleil, elle ne ferait pas tout le tour d'elle-même.
Il y aurait un côté de la terre qui serait sans cesse dans la nuit ou le jour.
L'été ou l'hiver, le printemps ou l'automne, seraient continuels.
C'est ainsi qu'un côté de notre tête ne pourrait pas penser et que nous serions sans cesse en déséquilibre sur le sol comme la terre le serait dans le ciel...
Et nous pensons mais nous pensons parce que la terre sous nos pieds fait des tours complets sur elle-même et tout autour du soleil...
Et nous pensons parce que ses tours sans lin ont fini par tracer des sillons dans le vide sur lesquels son passage incessant a fini par produire un bruit si continu que nous ne l'entendons plus, sinon comme la musique qui entraînerait notre pensée et qui nous maintiendrait en équilibre dans l'infini; mais qui nous figerait instantanément si elle venait à s'arrêter, nous faisant basculer dans le vide où plus rien ne tournerait pour arrêter notre chute dans l'univers...
Car nous pensons d'abord pour ne pas tomber dans le trou sans fin devant nous...
Pour que notre tête ne soit pas trop lourde à porter sur nos épaules afin que nous puissions nous déplacer sans trop nous retenir au sol qui va si vite sous nos pieds que, sans la pensée, notre tête pèserait le poids de la terre immobile dans le ciel.
Mais c'est alors que la terre ne bougerait pas...
Que notre tête serait la terre et que rien n'existerait dans l'univers, car nous pensons seulement depuis que la terre tourne et que tout a perdu son poids en avançant dans l'espace...
Et nous pensons mais notre tête se ride dans le vide.
Toute la terre se désagrège autour du soleil.
Tout brûle dans le feu.
Nous volons dans le ciel comme si nous pensions pour disparaître et que, sans kl mort, nous ne pourrions pas penser.
Et nous mourrons d'avoir trop pensé comme le feu s'éteindra d'avoir trop brillé.
Et notre pensée se consume ; elle est aussi insaisissable que les flammes du feu, aussi impalpable que les rayons lumineux ; elle nous enveloppe entièrement comme le soleil; elle se diffuse infiniment loin comme la lumière.
Et nous pensons mais nous sautons tous les horizons.
Nous traversons le ciel.
Nous faisons le tour de la terre...
Et la pensée n'est pas seulement des yeux qui nous permettraient de voir dans notre tête, elle est aussi en même temps le soleil qui les éclaire.
Et nous pensons mais nous voyons autant quand il fait nuit que quand il fait jour.
Et nous pensons mais nous voyons sans cesse, car les yeux qui sont en nous sont en feu et n'ont pas de paupières.
C'est pourquoi nous ne nous arrêtons jamais de penser.
Comme si nous avions en nous notre propre monde avec des yeux qui avaient un soleil pour eux.
Comme si la pensée était des yeux sans cesse ouverts sur un jour sans fin...
karim safriwi- Nombre de messages : 615
Date d'inscription : 03/07/2008
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