ET SI ON COMPTAIT (duo marilyn/mario)

Le jour se couche, encore une nuit qui commence
Comme d'habitude, aux longues heures immobiles
Que vais-je faire de tout ce temps inutile
Que je passe loin de ta douce présence

Comme à chacune de tes absences, c'est pareil
Le vide m'angoisse et la nuit n'en finit pas
J'ai besoin de me sentir dans tes bras
Je pense à toi et ne peux trouver le sommeil

Il me faut pourtant absolument dormir
Je tourne et retourne jusqu'au lever du soleil
Ce soir, d'une amie, je vais suivre le conseil :
Si tu ne veux d'insomnie, toute la nuit, souffrir,

Il faut, ma chère, les blancs moutons, compter !
Cela semble facile mais j'ai beau essayer
De toute ma volonté, les ovins, dénombrer...
Mes pensées reviennent toujours sur le berger.

Un, deux, trois, si on était seuls, toi et moi,
Tout en gestes doux, sans besoin de verbe
On pourrait se rouler dans ces hautes herbes
Et sous la lune, donner cours à notre émoi

Quatre, cinq, six, on pourrait ainsi, tout en silence
Parcourir et caresser de l'autre le corps superbe
Explorer, de chacun, les creux et les courbes
S'enivrer à l'envi de cette belle appétence

Sept, huit, neuf, je pourrais, sans perdre de temps
Mes lèvres sur tes lèvres, sans remettre davantage
Sceller fougueusement, en un baiser sauvage
Qui te montrerait de suite mon tempérament

Dix, onze douze, tu pourrais alors, sans attendre
En bon berger, faire de tes mains du bel ouvrage
Ouvrir avec empressement cet encombrant corsage
Et libérer ainsi ces belles collines douces et tendres

Treize, quatorze, quinze, ta bouche pourrait s'y attarder
Ta langue se perdre sur les bouts avec bonheur et délice
Tes mains descendre alors, l'air de rien, jusqu'au calice
Tes doigts, les pétales de ma rose habilement caresser

Seize, dix-sept, dix-huit, nos corps ne sont plus que frissons
Tes mains font rapidement monter ma température
Tandis que les miennes s'harmonisent sur ta nature
En un même mouvement, corps accord à l'unisson

Dix-neuf, vingt, vingt-et-un, le compte est bon
Désir et plaisir des sens, en violente explosion
Le matin se pointe doucement à l'horizon...
Toujours pas de berger pour mon mouton