robert casanova:au fil de l'eau

ALGÉRIE


DE MON ENFANCE





Je me souviens de mon enfance


Sur ma terrasse ensoleillée


Dans ce pays loin de la France


Dont Camus parle émerveillé





Ce fut vraiment pour moi une chance


De pouvoir sans cesse profiter


D'un ciel d'été sans les offenses


Que la misère peut engendrer





Je ne savais rien des violences


Qui sur cette terre se commettaient


Je grandissais loin des démences


Que les sales guerres savent exciter





Pourtant quand parfois j'y repense


Je vois dans le ciel les ballets


Des hélicos de la défense


Qui bruyamment me survolaient





J'entends encore la ville en transe


Dont les casseroles se répondaient


Comprenais-je vraiment l'importance


De ces cinq coups que je tapais





Soudain des fois mon insouciance


Pouvait elle aussi se briser


Dans le fracas d'une bombe vengeance


Ou des sirènes époumonées





Il me revient la souvenance


En y regardant de plus près


Des « Arabes » en désespérance


Fouillés au corps les mains levées





Et juste avant la délivrance


Vint aussi le tour des Français


Quand nous allions à la séance


Du cinéma de mon quartier





Je ne connaissais pas le sens


De ces rancoeurs accumulées


Mais de chacune de leurs outrances


Il me reste des traces bien cachées





Pour délaisser mon innocence


C'est tout seul que j'ai du chercher


Ce qu'en Algérie fut la France


Où mes ancêtres sont enterrés





Cela me semble une évidence


Sûr qu'un beau jour je reviendrai


Pour retrouver des bouts d'enfance


A Constantine que j'ai aimé





AMPAZA le 22/01/06

[b]ESSENCE[/b]

Mes beaux moments d’adolescence Suivaient bitumes ou bien chemins Aux senteurs parfumées d’essence Sans être guidés par aucune main

Au guidon de ma mobylette Auréolé d’un ciel bleuté Avec mon casque rouge sur la tête J’allais en quête de liberté

J’emmêlais aux gaz d’échappement Les odeurs grises de mes tourments Et dans le bruit de ma machine N’entendais plus tout ce qui mine

Jetais dans mon rétroviseur Mes vilaines peines et mes rancœurs Et tâchais d’en sortir un sens Avec ses fous rêves de puissance

Seul sur ma selle moi je rêvais Du jour où celle que j’aimerais Se blottirait contre mon dos Pour embrasser nos idéaux

Venaient les jours passaient les heures Qui m’approchaient de mon amour Pour que mon cœur sans un moteur Puisse enfin battre son libre cours 15/12/04 et 20/12/07

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Deux années aujourd’hui


Que j’écris des poèmes


Dans lesquels j’y ai mis


Mes joies mes matins blêmes


Un peu ce que je suis


Et un peu ce que j’aime





En cadeau j’ai souscrit


Pour mon site de poèmes


Une adresse pour la vie


Avec laquelle je sème


Les mots que j’ai écrits


Pour tous ceux qui les aiment





L’adresse que j’ai choisie


Avec nom en deuxième


Exprime que moi aussi


Un peu comme un baptême


J’accepte de faire partie


Des sages poètes que j’aime





14/12/06