POÈTES FRANÇAIS DU XXème SIÈCLE
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POÈTES FRANÇAIS DU XXème SIÈCLE
Rappel du premier message :
Né à La Chapelle
d’Angillon, il est l’auteur d’un livre unique "Le Grand Meaulnes" en
1913, dans lequel il évoque la magie de l’enfance, ses mystères et ses
amours impossibles.
PRÉLUDE À UNE FÊTE Vieux château millénaire Surgi de la clairière Au détour du chemin. Les Elfes de ma vie Sous l’étoile jaunie Me prennent par la main. On forme le cortège Qui s’en va par la neige Dans le sentier glacé. Mon visage est livide Car la clairière est vide De tout son temps passé. La châtelaine étrange A les yeux bleus de l’ange Qu’on voit par les étangs ; Mais les bruits de la fête Confondent dans ma tête Son corps et le printemps. Vieux château de légende Les genêts de ta lande Remplacent ta moisson ; Il n’est de pire ivresse Que le vin d’une messe Pour ma pauvre chanson. Château du bout du monde Ta châtelaine blonde A grand froid en mon cœur ; Qui peut rompre le charme S’il n’est pour une larme Que le saule pleureur ? ALAIN-FOURNIER (1886 - 1914) | Illustré par une peinture à la cire de Catherine RÉAULT-CROSNIER. |
Né à La Chapelle
d’Angillon, il est l’auteur d’un livre unique "Le Grand Meaulnes" en
1913, dans lequel il évoque la magie de l’enfance, ses mystères et ses
amours impossibles.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Pierre REVERDY
TOUJOURS L’AMOUR Sous les lueurs des plantes rares les joues roses des cerisiers les diamants de la distance Et les perles dont elle se pare Sous les lustres des flaques tièdes À travers la campagne hachée À travers les sommeils tranchés À travers l’eau et les ornières les pelouses des cimetières À travers toi (…) Extrait de "Sources du vent" (1929) Pierre REVERDY (1889 - 1960) | Illustré par une peinture à la cire de Catherine RÉAULT-CROSNIER. |
Né à Narbonne, ce
poète français a été salué comme un maître par les surréalistes. Il a
publié "La Guitare endormie", "Les Épaves du ciel"… Il se convertit au
catholicisme et finit sa vie à l’abbaye de Solesmes mais il continue
d’écrire des poèmes d’une rare densité jusqu’à sa mort.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Maurice ROLLINAT
Poème illustré par Mauricette GÉLINEAU.
LA BICHE
La biche brame au clair de lune
Et pleure à se fondre les yeux :
Son petit faon délicieux
A disparu dans la nuit brune.
Pour raconter son infortune
À la forêt de ses aïeux,
La biche brame au clair de lune
Et pleure à se fondre les yeux.
Mais aucune réponse, aucune,
À ses longs appels anxieux !
Et, le cou tendu vers les cieux,
Folle d’amour et de rancune,
La biche brame au clair de lune.
Maurice ROLLINAT
(1846 - 1903)
Maurice
ROLLINAT a connu George Sand qui l’a conseillé ; on la considère comme
sa marraine littéraire. Voulant vivre de sa poésie, il va à Paris et
publie son premier recueil "Dans les Brandes" puis "Les Névroses" qui
lui permet d’accéder à la reconnaissance littéraire. Sarah BERNARDT le
fait connaître. Il devient l’un des poètes du Chat Noir. C’est aussi un
compositeur de talent qui aime jouer au piano en chantant ses poèmes en
public. Lassé par les critiques et la vie parisienne, il se réfugie à
FRESSELINES dans la Creuse à partir de 1883 et jusqu’à sa mort.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Victor SEGALEN
VISAGE DANS LES YEUX
Puisant
je ne sais quoi ; au fond de ses yeux jetant le panier tressé de mon
désir, je n’ai pas obtenu le jappement de l’eau pure et profonde.
Main
sur main, pesant sur la corde écailleuse, me déchirant les paumes, je
n’ai levé pas même une goutte de l’eau pure et profonde :
Ou que le panier fût lâchement tressé, ou la corde brève ; ou il n’y avait rien au fond.
°
Inabreuvé, toujours penché, j’ai vu, oh ! soudain, un visage : monstrueux comme chien de Fô au mufle rond aux yeux de boules.
Inabreuvé, je m’en suis allé ; sans colère ni rancune, mais anxieux de savoir d’où vient la fausse image et le mensonge :
De ses yeux ? - Des miens ?
Extrait de "Stèles"
Victor SEGALEN
(1878 - 1919)
Né
à Brest, très tôt attiré par la poésie et les voyages, Victor SEGALEN
devient médecin de la marine et consacre sa thèse au rôle des maladies
mentales dans la littérature contemporaine. Arrivé à Tahiti en 1903, il
écrit "Les Immémoriaux", dialogue entre le Réel et l’Imaginaire puis il
part en Chine. À trente-deux ans, il n’avait pas encore écrit un seul
poème mais à partir de cette époque, il compose presque chaque jour,
des proses puis des poèmes. Ces derniers seront réunis dans "Stèles".
Ses connaissances archéologiques lui permettent d’être choisi pour une
autre mission en Chine. Ses livres "Équipée" puis "Feuilles de route"
portent l’empreinte de cette recherche.
Puisant
je ne sais quoi ; au fond de ses yeux jetant le panier tressé de mon
désir, je n’ai pas obtenu le jappement de l’eau pure et profonde.
Main
sur main, pesant sur la corde écailleuse, me déchirant les paumes, je
n’ai levé pas même une goutte de l’eau pure et profonde :
Ou que le panier fût lâchement tressé, ou la corde brève ; ou il n’y avait rien au fond.
°
Inabreuvé, toujours penché, j’ai vu, oh ! soudain, un visage : monstrueux comme chien de Fô au mufle rond aux yeux de boules.
Inabreuvé, je m’en suis allé ; sans colère ni rancune, mais anxieux de savoir d’où vient la fausse image et le mensonge :
De ses yeux ? - Des miens ?
Extrait de "Stèles"
Victor SEGALEN
(1878 - 1919)
Né
à Brest, très tôt attiré par la poésie et les voyages, Victor SEGALEN
devient médecin de la marine et consacre sa thèse au rôle des maladies
mentales dans la littérature contemporaine. Arrivé à Tahiti en 1903, il
écrit "Les Immémoriaux", dialogue entre le Réel et l’Imaginaire puis il
part en Chine. À trente-deux ans, il n’avait pas encore écrit un seul
poème mais à partir de cette époque, il compose presque chaque jour,
des proses puis des poèmes. Ces derniers seront réunis dans "Stèles".
Ses connaissances archéologiques lui permettent d’être choisi pour une
autre mission en Chine. Ses livres "Équipée" puis "Feuilles de route"
portent l’empreinte de cette recherche.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Jules SUPERVIELLE
LES CHEVAUX DU TEMPS
Quand les chevaux du Temps s’arrêtent à ma porte
J’hésite un peu toujours à les regarder boire
Puisque c’est de mon sang qu’ils étanchent leur soif.
Ils tournent vers ma face un œil reconnaissant
Pendant que leurs longs traits m’emplissent de faiblesse
Et me laissent si las, si seul et décevant
Q’une nuit passagère envahit mes paupières
…
Jules SUPERVIELLE
(1884 - 1960)
Né à
Montevideo en Uruguay, cet écrivain français est avant tout un poète.
Il a publié entre autres "Débarcations", "Gravitations", qui sont deux
recueils de poèmes. Il a aussi écrit des pièces de théâtre où le
merveilleux domine "La belle au bois" et des nouvelles dont "Le voleur
d’enfants".
Illustré par une peinture à la cire de
Catherine RÉAULT-CROSNIER.
Quand les chevaux du Temps s’arrêtent à ma porte
J’hésite un peu toujours à les regarder boire
Puisque c’est de mon sang qu’ils étanchent leur soif.
Ils tournent vers ma face un œil reconnaissant
Pendant que leurs longs traits m’emplissent de faiblesse
Et me laissent si las, si seul et décevant
Q’une nuit passagère envahit mes paupières
…
Jules SUPERVIELLE
(1884 - 1960)
Né à
Montevideo en Uruguay, cet écrivain français est avant tout un poète.
Il a publié entre autres "Débarcations", "Gravitations", qui sont deux
recueils de poèmes. Il a aussi écrit des pièces de théâtre où le
merveilleux domine "La belle au bois" et des nouvelles dont "Le voleur
d’enfants".
Illustré par une peinture à la cire de
Catherine RÉAULT-CROSNIER.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Jean TARDIEU
LE TEMPS L’HORLOGE
L’autre jour j’écoutais le temps
qui passait dans l’horloge.
Chaînes, battants et rouages
Il faisait plus de bruit que cent
Au clocher du village
Et mon âme en était contente.
…
Extrait de "L’Accent grave et l’Accent aigu"
Jean TARDIEU
(1903 - 1995)
Né
à Saint-Germain-de-Joux (Jura), d’un père peintre et d’une mère
musicienne, Jean TARDIEU a écrit de nombreuses œuvres traduites en
langues étrangères. Il a reçu six prix dont le grand prix de la Poésie
de l’Académie française en 1972.
L’autre jour j’écoutais le temps
qui passait dans l’horloge.
Chaînes, battants et rouages
Il faisait plus de bruit que cent
Au clocher du village
Et mon âme en était contente.
…
Extrait de "L’Accent grave et l’Accent aigu"
Jean TARDIEU
(1903 - 1995)
Né
à Saint-Germain-de-Joux (Jura), d’un père peintre et d’une mère
musicienne, Jean TARDIEU a écrit de nombreuses œuvres traduites en
langues étrangères. Il a reçu six prix dont le grand prix de la Poésie
de l’Académie française en 1972.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Paul-Jean TOULET
LES CONTRERIMES
II
Toi qu’empourprait l’âtre d’hiver
Comme une rouge nue
Où déjà te dessinait nue
L’arôme de ta chair ;
Ni vous, dont l’image ancienne
Captive encor mon cœur,
Ile voilée, ombres en fleurs,
Nuit océanienne ;
Non plus ton parfum, violier
Sous la main qui t’arrose,
Ne valent la brûlante rose
Que midi fait plier.
Paul-Jean TOULET
(1867 - 1920)
Ses
parents étaient établis à l’île Maurice. Ils revinrent à Pau pour sa
naissance. Paul-Jean TOULET fréquente le salon d’Anna de Noailles,
publie des romans, collabore à des revues. Il peaufine ses
"Contrerimes" qui lui vaudront le succès mais elles ne paraîtront
qu’après sa mort.
II
Toi qu’empourprait l’âtre d’hiver
Comme une rouge nue
Où déjà te dessinait nue
L’arôme de ta chair ;
Ni vous, dont l’image ancienne
Captive encor mon cœur,
Ile voilée, ombres en fleurs,
Nuit océanienne ;
Non plus ton parfum, violier
Sous la main qui t’arrose,
Ne valent la brûlante rose
Que midi fait plier.
Paul-Jean TOULET
(1867 - 1920)
Ses
parents étaient établis à l’île Maurice. Ils revinrent à Pau pour sa
naissance. Paul-Jean TOULET fréquente le salon d’Anna de Noailles,
publie des romans, collabore à des revues. Il peaufine ses
"Contrerimes" qui lui vaudront le succès mais elles ne paraîtront
qu’après sa mort.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Paul VALÉRY
LES GRENADES Dures grenades entr’ouvertes Cédant à l’excès de vos grains, Je crois voir des fronts souverains Éclatés de leurs découvertes ! Si les soleils par vous subis, Ô grenades entre-bâillées, Vous ont fait d’orgueil travaillées Craquer les cloisons de rubis, Et que l’or sec de l’écorce À la demande d’une force Crève en gemmes rouges de jus, Cette lumineuse rupture Fait rêver une âme que j’eus De sa secrète architecture. Extrait de "Charmes" Paul VALÉRY (1871 - 1945) | Illustré par une peinture à la cire de Catherine RÉAULT-CROSNIER. |
Né à Sète, influencé par
Mallarmé, il écrit des poèmes puis préfère les mathématiques avant de
retourner à la littérature en cherchant à établir l’unité créatrice de
l’esprit ("Introduction à la méthode de création de Léonard de Vinci").
Il se rapproche de l’intellectualisme avec "La Soirée avec M. Edmond
Teste" puis retourne vers la poésie "La Jeune Parque", "Charmes". À
partir de 1937, il enseigne l’art au Collège de France. Il écrit des
essais "Variétés", des dialogues "L’Âme et la Danse". Une abondante
œuvre posthume est publiée dont "Mon Faust", "Cahiers".
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
Francis VIELÉ-GRIFFIN
VOUS SI CLAIRE "Vous si claire et si blonde et si femme, Vous tout le rêve des nuits printanières, Vous gracieuse comme une flamme Et svelte et frêle de corps et d’âme, Gaie et légère comme les bannières ; Et ton rire envolé comme une gamme, En écho, par les clairières-" "Vous ma fierté tout enorgueillie, Vous seul but, seule voie, seule fin, Vous de qui seul je me rêvais cueillie, Vous mon poème et ma soif et ma faim, Quel soir est tombé, quelle heure est vieillie?" … Extrait de "Joies" Francis VIELÉ-GRIFFIN (1863 - 1937) | Illustré par une peinture à la cire de Catherine RÉAULT-CROSNIER. |
Ce poète français
d’origine américaine, est né à Norfolk, en Virginie. Son inspiration
est essentiellement symboliste comme dans "Voix d’Ionie". Sa mère
s’installe à Paris avec lui. À 23 ans, il se consacre à la poésie. Il
est séduit par la Touraine et loue le château de Nazelles, près
d’Amboise. Il chante alors la Touraine dans des poèmes emplis de
fraîcheur. Son bail échu neuf ans plus tard, il doit repartir et
compose alors "La Partenza", élégie de 23 poèmes. Il voyage et écrit
des pièces de théâtre. En 1914, il achète le château de la Thomasserie,
près d’Amboise, où il vivra 12 ans mais il a alors pratiquement terminé
son œuvre littéraire.
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
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