poesie:Joseph QUESNEL
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poesie:Joseph QUESNEL
- Joseph QUESNEL (1746-1809)
Songe agréable
Une nuit que le dieu Morphée,
Sur ma paupière comprimée
Distillait ses plus doux pavots,
Je vis en songe dans la nue,
Un vieillard à tête chenue,
Qui me fit entendre des mots :
Bellone va fuir exilée,
L'Europe de sang abreuvée
La repousse au fond des déserts ;
Et Georges ce roi formidable,
Domptant le Français indomptable,
Rendra la paix à l'univers.
Tremble ennemi fier et perfide,
Et de ta fureur homicide
Suspends les effets impuissants ;
Albion se rit de ta haine,
Et des peuples que tu enchaînes,
Il brisera les fers sanglants.
Mais... quelle heureuse scène s'ouvre !
L'avenir à moi se découvre...!
Déjà je vois mille vaisseaux
Sillonnant les plaines liquides,
Et les Pilotes moins timides
Ne redouter plus que les flots.
Mars s'enfuit, le carnage cesse ;
La paix cette aimable déesse
Va réunir tous les mortels,
Et bientôt dans ces jours prospères
Les hommes redevenus frères,
Iront encenser ses autels.
La concorde enfin va renaître,
A sa suite on verra paraître
L'aurore du plus heureux jour ;
Et dans leurs champs rendus fertiles
Les laboureurs libres, tranquilles,
Béniront la paix à leur tour.
Il dit ; et soudain je m'écrie :
O vieillard ! dont la prophétie
Comblerait notre ardent désir,
Que sais-tu de nos destinées ?
Je suis le père des années
Dit-il, et je vois l'avenir.
A ces mots, le vieillard s'envole,
Et d'un songe hélas trop frivole
Je crûs qu'il m'avait abusé ;
Mais les succès de l'Angleterre,
Sauront réaliser j'espère,
Ce que Le Temps m'a révélé
fayssal morad- Nombre de messages : 840
Date d'inscription : 12/03/2010
Stances marotiques à mon esprit
- Joseph QUESNEL (1746-1809)
Stances marotiques à mon esprit
Non mon esprit vous n'êtes sot,
Mais onc ne fûtes Philosophe,
Point n'est sagesse votre lot,
Pourtant ne manquez pas d'étoffe.
Point trop mal vous dites le mot,
Assez bien raillez sans déplaire,
Or un sot ne le pourrait faire :
Non mon esprit vous n'êtes sot.
Mais flatter ne fut mon métier,
Partant souffrez cette apostrophe ;
Bien êtes un peu singulier,
Mais onc ne fûtes Philosophe.
Triste, gai, libertin, dévot,
Sans fin variez votre assiette,
Et donc à bon droit je répète :
Point n'est sagesse votre lot.
Or évitez des esprits vains,
Commune et triste catastrophe,
Car certes n'êtes des plus fins,
Pourtant ne manquez pas d'étoffe
fayssal morad- Nombre de messages : 840
Date d'inscription : 12/03/2010
Stances sur mon jardin de Boucherville
- Joseph QUESNEL (1746-1809)
Stances sur mon jardin de Boucherville
Petit jardin que j'ai planté
Que ton enceinte sait me plaire !
Je vois en ta simplicité,
L'image de mon caractère.
Pour rêver qu'on s'y trouve bien !
Ton agrément c'est la verdure ;
A l'art tu ne dois presque rien,
Tu dois beaucoup à la nature.
D'un fleuve rapide en son cours,
Tes murs viennent toucher la rive,
Et j'y vois s'écouler mes jours,
Comme son onde fugitive.
Lorsque, pour goûter le repos,
Chaque soir je quitte l'ouvrage,
Que j'aime, jeunes arbrisseaux,
A reposer sous votre ombrage !
Votre feuillage, tout le jour,
Au doux rossignol sert d'asile ;
C'est là qu'il chante son amour,
Et, la nuit, il y dort tranquille.
Toi qui brilles en mon jardin,
Tendre fleur, ton destin m'afflige !
On te voit fleurir le matin,
Et, le soir, mourir sur la tige.
Vous croissez arbrisseaux charmants,
Dans l'air votre tige s'élance ;
Hélas ! j'eus aussi mon printemps,
Mais déjà mon hiver commence.
Mais à quoi sert de regretter,
Les jours de notre court passage ?
La mort ne doit point attrister,
Ce n'est que la fin du voyage .
fayssal morad- Nombre de messages : 840
Date d'inscription : 12/03/2010
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