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contes et légendes du Maroc

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contes et légendes du Maroc Empty contes et légendes du Maroc

Message par nisrine nacer Jeu 22 Avr - 6:56

LALLA HBIBA
(Par Ali Sékou OUIDANI)

Sous un tamaris au bord de l’oued, Sidi Ahmed Lmajdoub avait construit une hutte avec les branches sèches de palmiers. Il ne quittait son abri que le jour du souk pour aller collecter quelques dons que les commerçants et les bienfaiteurs lui faisaient.
Sidi Ahmed qui réservait tout son temps à la méditation et aux prières ne vivait pas tout seul. depuis qu’un jour en revenant du Souk, Il avait récupéré une petite chatte dont quelqu’un s’était débarrassée en l’abandonnant dans une boîte en carton. Cette chatte à qui il avait donné le nom de Lalla Hbiba ne se séparait de lui que le jour du souk


Lalla Hbiba était éduquée ; elle ne salissait jamais l’abri de son maître évitant même de traverser la peau de mouton sur laquelle Sidi Ahmed faisait ses prières. Elle ne touchait guère à la nourriture que si son maître l’y autorisait, ainsi, même quand notre Soufi qui ne déjeunait qu’après avoir accompli la prière du Dohr; laissait sans couvercle sont petit tajine pour qu’il refroidisse, Lalla ne touchait jamais aux deux minuscules bouts de viande que Sidi Ahmed faisait cuire avec quelques légumes. Elle attendait que son maître finisse sa prière et qu’il lui offre sa part.


Un jour Après sa prière, Sidi Ahmed remarqua la disparition d’un morceau de viande de son tajine. Lalla Hbiba était là et se tenait tranquillement à sa place, attendant que sa ration lui soit servie !
Mais qui a pris le deuxième morceau se demandait Sidi Ahmed ? Est-ce que c’est moi qui avais oublié d’en mettre un deuxième ?


Le lendemain après s’être assuré d’avoir mis deux morceaux. Et après avoir comme d’habitude oté le couvercle du petit tajine pour qu’il froidisse, il se retira dans son coin de prières et fit semblant de prier tout en surveillant d’un œil attentif son repas. Et là, il vit Lalla Hbiba s’approcher du tajine avec délicatesse. Elle saisit un bout de viande et prit le chemin du champ d’à côté. Sidi Ahmed la suivit sans faire de bruit et par dessus de la clôture du champ, il vit la chatte remettre en entier le bout de viande à ses deux petits chatons. Après quoi elle revint se tenir comme elle le faisait d’habitude; attendant que sont maître la serve.
Sidi Ahmed jeta un regard affectueux à sa chatte, prend le seul bout de viande qui restait et l’offrit à Lalla Hbiba./.


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contes et légendes du Maroc Empty La chatte noire

Message par nisrine nacer Jeu 22 Avr - 7:01

Une femme possédait une chatte noire qu'elle appelait Ourida, ce qui signifie fleur.

Chaque matin, cette femme trouvait une pièce d'or sous son oreiller, et la dépensait sans chercher à en connaître la provenance .

Un jour, cependant, elle tourna la pièce entre ses doigts, réfléchit et posa toutes les questions auquelles elle n'avait jamais songé jusqu'alors.

Quand tomba la nuit, elle évita de se laisser aller au sommeil, et observa ce qui se passe dans sa chambre, les yeux mi-clos.

Au pied du lit, la chatte Ourida qui paraissait dormir, se leva lentement, s'étira, puis bondit et disparu par la fenêtre entre-ouverte.

Aussitôt, la femme rejeta sa couverture et se précipita sur les traces de l'animal.

Tous près du bougainvillées, elle vit la chatte noire se secouer et devenir une jeune fille d'une grande beauté.

Cette jeune fille alla s'assoir un peu plus loin et tira de sa ceinture un miroir et des fards qu'elle appliqua sur ses yeux, ses joues et ses lèvres. elle orna son front et ses épaules de bijoux et de voiles transparents aux vives couleurs, et bientôt son aspect fut celui d'une chikhat*(1).

Après avoir fini de parer, la chikha suivie de loin par sa maîtresse, marcha jusqu'aux murs d'enceinte et franchit la porte de la ville.

Elle continua ainsi jusqu' à un lieu désertique où l'attendaient d'autres chikhattes vêtues de costumes éclatants.Ces filles de la nuit s'empressèrent autour d'elle et lui demandèren la cause de son retard.

- Ma maîtresse ne pouvait pas trouver le sommeil ! expliqua-t-elle.

Mais très vite, les chikhattes oublièrent leurs craintes pour chanter et danser au son des tam-tams et des symbalettes, devant un public d'hommes drapés dans leur burnous.

Au matin, elles se partagèrent ce qui leur avait été remis par les hommes aux selhams*(2), et chacune rentra chez elle avec sa pièce d'or.

Sa curiosité satisfaite, la femme préceda la chikhat en courant tout le long du chemin.

Elle eut même le temps de se précipiter dans son lit et rabattre la couverture avant que la chatte noire entre dans sa chambre en sautant par la fenêtre .Mais tandis que la chatte Ourida s'approchait doucement de l'oreiller; sa maîtresse eut le tort de lui dire :

Je sais maintenant que tu es une jennia*(3), et je connais la façon dont tu gagnes la pièce d'or que tu glisses chaque matin sous mon oreiller !

Quelle imprudence fut la sienne ! Car, ce dont cette femme ne pouvait se douter, c'est que reconnue, la jennia devenue chatte le resterait toute sa vie, et ne pouvrrait plus jamais donner de pièces d'or...


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Message par nisrine nacer Jeu 22 Avr - 7:02

Dans ce conte, une vipère demande des comptes à un homme et en appel au jugement des animaux, qui ne sont pas tendre avec lui. Seul le hérisson rend un jugement favorable, dont l’homme aurait bien fait de tenir compte, on le comprendra à la fin....

C’est l’histoire d’un homme qui était en déplacement. Arrivé au bord d’un ruisseau, voilà qu’il trouva une vipère. Eh l’homme, lui dit-elle, je vous en conjure, faites moi passer. C’est ça, ma bonne dame, fit le voyageur, je m’en vais vous faire passer et alors ne voudrez plus descendre. Pour sûr, protesta-t-elle, je vous en vous en ferai promesse solennelle. C’est entendu, dit-il, où vais-je vous mettre ? Jetez moi simplement sur votre épaule. Il la prit donc sur son épaule. Et quand il l’eut fait passer, elle ne voulut plus descendre.

Elle lui signifiait qu’elle le citait en justice : Nous allons soumettre notre litige au chameau que voilà, lui dit-elle. Le chameau, lui, était vieux ; il ne se levait plus. Sil me condamne à descendre, ajouta-t-elle, je descendrai ; s’il vous condamne à me porter, vous ne porterez.

Quand ils furent près du chameau, elle dit à celui-ci : Pour ce qui est de ce fils d’Adam, partout où il me trouve, il me tue. Et vous, maintenant, comment allez-vous trancher entre nous ? Faites- lui un nœud coulant, dit le chameau. Tant que j’étais en bonne santé et que je transportais de lourdes charges, je vivais dans l’intimité de l’homme. Maintenant que j’ai perdu la santé, eh bien vous voyez dans quel état il m’a abandonné.

Ils partirent et se rendirent auprès d’un cheval. Voilà, lui dit la vipère, je vous ai amené cet individu, pour que vous nous fassiez justice. Il n’y a pas d’autre justice pour lui, dit le cheval, que celle-là même que vous lui avez faite là. Au temps où j’étais en bonne santé, il m’avait confectionné une selle et une rêne brodée, et il me faisait ferrer en temps utile ; et j’avais droit à toute sorte de fourrages et à tout ce qui me faisait besoin. Je le sauvais du milieu de l’ennemi et le ramenais dans le camp ami. Maintenant que j’ai perdu la santé, eh bien vous voyez dans quel état l’homme m’a abandonné. Serrez lui le nœud coulant à lui en faire jaillir les yeux des orbites.

En voilà deux, dit la vipère à l’homme, à qui nous avons soumis notre différend. Chez qui voulez-vous encore aller ? Je ne vous en demande plus qu’un seul, dit-il. C’est entendu, accorda-t-elle, mais à quelque personne que nous nous adressions, vous trouverez dans son arbitrage les conséquences de votre comportement.

Ils se rendirent chez le hérisson. Pour l’amour de Dieu, chef, dit l’homme, il faut que vous me rendiez justice avec cette créature. Elle m’a demandé de lui faire passer le ruisseau. Je l’ai fait. Elle ne veut plus descendre. Vos lois ne sont pas les miennes, dit le hérisson. Et pourquoi n’avez-vous pas les mêmes lois que nous ? demanda la vipère. Parce que, dit-il. Non, non, insista la vipère, prenez la décision qui vous semblera bonne, et faites nous la nous savoir. C’est que, dit le hérisson, les gens du ciel, ceux de la terre n’ont pas à les juger. C’est donc à moi que vous faites allusion ? demanda la vipère. Parfaitement, dit le hérisson, si en effet vous voulez obtenir justice, il vous faut descendre à terre afin que je prononce ma sentence. Et après, vous ferez comme il vous semblera bon. Elle descendit donc.

Et maintenant, lança le hérisson à l’homme, voilà le vivant par terre et vous, vous avez la mort dans la main. Qu’est-ce que vous attendez d’autre ? L’homme aussitôt frappa la vipère et la tua.

Quand il l’eut tuée, il se pencha sur le hérisson et lui dit : Je m’en vais t’emporter pour te donner à des gamins. Est-ce vraiment indispensable que j’aille avec toi ? demanda le hérisson. Absolument, dit l’homme. Au nom du ciel, supplia le hérisson, c’est que j’ai des enfants, et tu connais bien les droits qu’ils ont sur nous. En quelque état que je les laisse, c’est ainsi qu’ils resteront. Il faut que tu m’accompagnes pour passer les voir. D’accord, fit l’homme et il partit avec lui.

Ils arrivèrent à l’entrée d’un terrier dans lequel il y avait une vipère. Je t’en prie, dit le hérisson, il faut que tu m’aides. C’est que mes enfants sont assez désobéissants. Il suffit que je leur dise : "Allez", pour qu’ils me fassent des difficultés pour sortir. Toi, barre-leur la route, et le premier qui sort tu l’attraperas.

Le hérisson entra dans le terrier. Quand il arriva auprès de la vipère, il mit la tête contre les pieds, se roula en boule et piqua la vipère.

L’homme, de son côté, se coucha complètement sur le ventre et se mit à observer attentivement la venue des petits du hérisson.

Quant à la vipère, dès qu’elle sortit elle tomba sur l’homme qui était là à guetter. Et vlan, elle le mordit. Le hérisson, qui la suivait, eut la surprise de constater qu’elle en avait déjà terminé avec lui. Et voilà, s’écria-t-il , comment on joue un bon tour à quelqu’un !
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Message par nisrine nacer Jeu 22 Avr - 7:04

C’est l’histoire d’un négociant qui avait amassé une grosse fortune et qui avait un fils. Un jour, sur le point de mourir, il lui dit : Sois prudent, sinon ta fortune s’épuisera et tu resteras sans rien. Mais il ne tint pas compte du conseil de son père car il pensait que sa fortune était si grande que jamais elle ne s’épuiserait. Il épousa une femme, qui, quoi qu’elle demandât d’apporter tel jour, le lendemain il lui fallait autre chose. Et voilà la fortune dissipée seul Dieu est éternel !

La femme dit alors à son mari : Nous ne pouvons pas continuer à vivre dans cette ville où tout le monde nous connaît. A toi de décider, répondit-il, où que tu veuilles aller nous irons.

Ils déménagèrent donc dans une grande ville et s’y installèrent. Dis-moi, demanda la femme à son mari, tu dois connaître quelques amis de ton père ici ? J’en connais, dit-il. Eh bien, il faudrait que tu ailles trouver l’un d’eux pour qu’il te donne cent miqdals et que tu me les rapportes.

Le mari se rendit chez un ami de son père, échangea avec lui le salut et lui dit : Je voudrais que tu m’avances une centaine de miqdals.

L’autre les lui donna et il les apporta à sa femme qui lui indiqua ce qu’il devait acheter comme laine et comme teinture. Quand elle lui eut bien indiqué, en détail, ce qu’il devait lui rapporter, il s’en alla chercher ce qu’elle voulait.

Elle en fit un tapis qui était une merveille et demanda à son mari : Porte le au Pacha de la ville.

Il le porta au pacha qui l’accueillit avec empressement car le tapis lui plaisait beaucoup. Il lui demanda de qui il était le fils. Le mari lui répondit et le pacha, comprenant qu’il était le fils d’un riche négociant, le traita avec largesse puis prit aimablement congé en lui disant : Que Dieu bénisse la femme qui a tissé ce tapis. Il ne lui vint pas à l’esprit que son visiteur s’attendait à autre chose. Il pensait simplement que le fils du riche négociant lui faisait un cadeau.

Et alors ? demanda la femme à son mari de retour. Le pacha, lui répondit-il, te donne sa bénédiction et te souhaite une bonne santé : tu ne seras jamais plus malade. Quant à ce dont nous avons tant besoin, il n’en a pas été question. Entendu, lui dit-elle, retourne chez l’ami de ton père pour qu’il te donne cents autres miqdals. Est-ce que tu ne vas pas bientôt me laisser tranquille ? lui demanda-t-il furieux. Va, lui dit-elle, ne te fais pas de souci : cette affaire ne concerne que moi ; elle ne te regarde plus.

Il réitéra sa démarche et rapporta les cent miqdals. Sa femme lui demanda d’aller lui chercher exactement les mêmes fournitures que la fois précédente. Le fils du négociant fit ce que sa femme lui demandait et elle fabriqua un tapis semblable au premier puis elle demanda à son mari : Porte celui-ci au cadi.

Or le cadi avait vu le tapis du pacha et lui avait demandé « Qui vous l’a apporté ? ».

Et le pacha lui avait répondu que c’était le fils d’un négociant de ses amis. Le cadi lui avait encore demandé à quel prix il l’avait acheté et le pacha lui avoué qu’il lui en avait fait cadeau Lorsque le mari apporta le second tapis au cadi, celui-ci l’accueillit chaleureusement et il lui demanda : Est-ce vous le fils de l’ami du pacha ? C’est bien moi.

Alors le cadi fut aux petits soins pour lui. Quand son hôte eut mangé et bu, il lui demanda : Qui vous a tissé ce bel ouvrage ? C’est ma femme qui l’a tissé elle-même. Eh bien, dites-lui que je lui adresse toutes mes félicitations.

Le visiteur sortit de chez le cadi, décidément ce dernier s’imaginait aussi qu’il s’agissait simplement d’un cadeau.

Et alors, lui demanda sa femme lorsqu’il rentra. Toi, tu peux remercier Dieu, lui répondit son mari, tu ne seras plus jamais malade : le cadi te donne sa bénédiction en te souhaitant une bonne santé, mais ce dont nous avons besoin, il n’en a pas été question.

Elle reprit : Il faut que tu ailles me chercher cent autres miqdals. Moi, lui répondit-il, je n’irai plus

Elle insista : Il faut absolument que tu y ailles encore cette fois.

Il alla donc et rapporta cent autres miqdals. On croyait toujours qu’il était riche, puis il acheta les mêmes fournitures qu’auparavant. La femme tissa un troisième tapis et lui dit : Celui-ci, porte-le au ministre du roi.

Or le ministre avait vu le tapis du pacha. Il lui avait demandé son prix et le pacha lui avait confié : « C’est le fils d’un riche négociant qui me l’a donné » Aussi, lorsque le mari entra avec son tapis ; il se montra fort attentionné avec lui. L’autre alors déposa son fardeau ; le ministre en fut ravi. Quand son visiteur eut mangé et bu, il lui demanda : C’est bien, comme on m’a dit, votre femme elle-même qui a tissé cette merveille ? Parfaitement, Excellence ! Eh bien ! Faites-lui tous mes compliments, dit le ministre, voilà comme on doit travailler.

Il le reconduisit aimablement, sans manifester nulle intention de lui donner quoi que ce soit. Et alors ? lui demanda sa femme à son retour. Toujours la même chose, on te bénit et on forme des vœux pour ta santé. Tu vas retourner chez l’ami de ton père pour qu’il te donne un habit de négociant. Le jour de la criée, tu ne quitteras pas le port avant d’avoir acheté la cargaison de trois navires de marchandises. N’arrête pas de renchérir jusqu’à ce qu’elle soit à toi, à n’importe quel prix. Et pour le paiement ? Va, lui dit-elle, quand tu l’auras achetée. je t’indiquerai qui devra payer.

Il partit en revêtant l’habit de négociant et, le jour de la criée, il resta sur le port à faire monter les enchères jusqu’à ce qu’il ait acquis la cargaison de trois navires. Puis il rentra chez sa femme et lui annonça : Eh bien, voilà qui est fait maintenant ! N’aie pas le moindre souci, lui dit-elle, et va chercher un endroit où décharger la marchandise.

C’est ce qu’il fit. Un jour, l’homme qui lui avait vendu la cargaison des trois navires vint le trouver pour se faire payer. Déguerpissez ! lui dit le fils du négociant. Au bout d’une semaine l’homme revint et le mari alla trouver sa femme. L’homme qui m’avait vendu la cargaison des trois navires est revenu, il ne repartira pas sans avoir reçu son argent. Ne lui donne rien ! répondit sa femme, et s’il te dit quelque chose, tu lui répondras : "Que Dieu te donne la santé !"

Quand le vendeur comprit qu’il n’aurait rien, il assigna le fils du riche négociant en justice et celui-ci à nouveau alla trouver sa femme. Va, dit-elle, accompagne-le chez le roi. Là, laisse-le présenter sa requête, puis tu diras au roi : "Pardon, Monseigneur, moi je ne suis qu’un étranger. Ce que j’ai vu les gens utiliser comme monnaie d’échange dans ce pays, je m’en suis servi pour payer cet homme." Si le roi te demande alors des explications, tu lui exposeras toute l’affaire comme elle est.

Quand ils furent arrivés chez le roi, le vendeur remit la liste de tout ce qu’il avait vendu au fils du négociant, le roi la lut et comprit de quoi il retournait. Il s’adressa à l’autre : Qu’avez vous à répondre ? Pardon Monseigneur commença-t-il moi je ne suis qu’un étranger. J’ai acheté à cette compagnie sa marchandise ; et ce que les gens de ce pays utilisent comme monnaie d’échange je m’en suis servi pour payer l’armateur.

Le roi s’adressa au demandeur : Avec quoi cet homme vous a-t-il payé ? Monseigneur, répondit l’autre, il n’y a eu aucun paiement. Je me suis présenté à lui et je l’ai prié de me régler. Il m’a dit : "Que Dieu te donne une bonne santé." Est-ce bien cela ? demanda le roi. Parfaitement, Monseigneur, dit l’autre. Et qu’est-ce que cela signifie ? reprit le roi. Monseigneur, commença notre homme, j’ai vendu un tapis au pacha de la ville, et il m’a dit : "Que Dieu vous donne une bonne santé, à vous et à la femme qui l’a tissé." J’ai recommencé Monseigneur poursuivit-il, en vendant un autre tapis au cadi ; il m’a payé avec un "Que Dieu vous donne une bonne santé, à vous et à la femme qui l’a tissé" J’en ai vendu un troisième au ministre : il m’a payé avec un "Que Dieu vous donne une bonne santé, vous et à celle qui l’a tissé !" Alors, Monseigneur, conclut-il, j’ai acheté les marchandises de cet homme avec un « "Que Dieu vous donne une bonne santé !" A vous de juger maintenant. »

Le roi envoya une convocation au pacha et une au cadi. Ils comparurent. Il fit appeler le ministre. Cet homme, demanda-t-il, vous a bien vendu des tapis ?

Ils répondirent : Monseigneur, il ne nous a rien vendu. Les tapis, il nous les a apportés sans que nous lui donnions quoi que ce soit. Alors, dit le roi, chacun de vous devra payer la cargaison d’un des navires du plaignant.
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Message par nisrine nacer Jeu 22 Avr - 7:06

Il y avait un roi et ce roi avait un fils tendrement aimé qui lui dit :
Roi mon père, laisse moi aller au marché et voir tes sujets.
Fais selon ton plaisir, lui répondit le roi.
Le prince s'en vint donc au marché et dit à tous les hommes :
Vous ne vendrez ni n'achèterez, vous n'achèterez ni ne vendrez que vous n'ayez compris ces devinettes.
La première :
Quel est l'être qui , le matin, marche sur quatres pattes, à midi sur deux et le soir sur trois ?
La seconde :
Quel est l'arbre qui a douze branches et dont chaque branche porte trente feuilles ?
Aucun ne sut répondre. Tous les hommes restèrent muets. Le marché se dissout.
Une semaine tourna. Le jour du marché ramena le fils du roi. Il demanda :
Avez-vous trouvé des réponses à mes devinettes ?
Une fois encore tous se turent et se dispersèrent. Qui devait acheter n'acheta pas. Et qui devait vendre ne vendit pas. Le marché se défit.
Or parmi ces hommes rassemblés se trouvait le surveillant du marché. Il était trés pauvre et avait deux filles, l'une fort belle et l'autre, la plus jeune, chétive mais pleine d'esprit.
Le soir lorsque son père rentra, cette dernière lui dit :
Mon père, voici deux marchés que tu pars et que tu nous reviens les mains vides. Pourquoi ?
Ma fille, répondit le surveillant, le fils du roi est venu et nous a déclaré : " Vous ne vendrez ni n'achèterez, vous n'achèterez ni ne vendrez que vous n'ayez compris le sens de ce que je vais dire."
Et que vous a demandé de deviner le prince ? reprit la jeune fille.
Son père lui rapporta les paroles du prince.
La jeune fille réfléchit un peu avant de répondre :
c'est facile, mon père : l'être qui , le matin, marche sur quatres pattes, à midi sur deux et le soir sur trois, c'est l'homme.
Au matin de sa vie, il rampe sur les pieds et les mains, plus grand il avance sur ses deux pieds. Devenu vieux, il s'appuie sur un bâton. Quand à l'arbre, c'est l'année :
l'année a douze mois et chaque mois porte trente jours.
Une semaine passa. En ramenant le jour de marché, elle ramena le fils du roi. Il demanda :
Et aujourdhui avez-vous deviné ?
Le surveillant parla. Il dit :
Oui, Seigneur. L'être qui le matin marche sur quatres pattes, à midi sur deux, le soir sur trois, c'est l'homme. Et quand à l'arbre, c'est l'année.
Ouvrez le marché ! ordonna le fils du roi.
Quand vint le soir, le prince s'approcha du surveillantet lui dit :
Je veux entrer dans ta maison.
Le surveillant répondit :
Bien seigneur.
Et ils partirent à pied. Le prince déclara :
Je me suis enfui du paradis de Dieu. J'ai refusé ce que voulait Dieu. Le chemin est long ; porte-moi ou je te porterai. Parle ou je parlerai.
Le surveillant garda le silence. Ils rencontrèrent une rivière : Le fils du roi dit :
Fais moi traverser la rivière ou je te la ferais traverser.
Le surveillant qui ne comprenait rien ne répondit pas.
Ils arrivèrent en vue de la maison. La plus jeune fille du surveillant (celle qui était malingre mais pleine d'intuition) leur ouvrit. Elle leur dit :
Soyez les bienvenux : ma mère est allée voir un être qu'elle n'a jamais vu. Mes frères frappent l'eau avec l'eau. Ma soeur se trouve entre un mur et un autre.
Le fils du roi entra. Il dit en voyant la plus belle fille du surveillant :
Le plat est beau mais il a une fêlure.
La nuit trouva toute la famille réunie. L'on tua un poulet et l'on fit un couscous de fête. Lorsque le repas fût prêt, le prince dit :
C'est moi qui partagerai le poulet.
Il donna la tête au père ; les ailes au jeunes filles ; les cuisses aux deux garçons ; la poitrine à la mère. Et il se réserva les pattes. Tous mangèrent et se disposèrent à veiller.
Le fils du roi se tourna alors vers la jeune fille pleine d'esprit et lui déclara :
Pour que tu m'aies dit : "Ma mère est allée voir un être qu'elle n'a jamais vu il faut qu'elle soit sage-femme". Pour que tu m'aies dit "Mes frères frappent l'eau avec l'eau" ils arrosaient des jardins. Et quant à ta soeur, "entre un mur et un autre", elle tissait la laine avec un mur derrière elle et un autre : le métier.
La jeune fille répondit :
Lorsque tu t'es mis en route, tu as déclaré à mon père : "Je me suis enfui du paradis de Dieu". C'est la pluie qui pour la terre est le paradis de Dieu : Tu craignais donc de te mouiller ? Et puis tu as dit : "J'ai refusé ce que voulait Dieu". C'est la mort que tu refusais ? Dieux vuet nous mourions, mais nous, nous ne voulons pas.
Tu as dit enfin à mon père : "Le chemin est long, porte moi ou je te porterai ; parle ou je parlerai" pour que le chemin semble plus court.
Tout comme lui tu as dit, lorsque vous vous êtes trouvé devant la rivière : "Fais moi passer la rivière ou je te la ferais passer" : tu voulais dire : "indique-moi le gué ou je chercherai" .
En entrant dans notre maison, tu as regardé ma soeur tu as dit "Le plat est beau, mais il a une fêlure". Ma soeur est belle en effet, elle est vertueuse, mais elle est fille d'un pauvre homme.
Et puis tu as partagé le poulet. A mon père tu as donné la tête : il est la tête de la maison.
A ma mère tu as donné la poitrine : elle est le coeur de la maison.
A nous les filles tu as donné les ailes : nous ne resterons pas ici .
A mes frères, tu as donné les cuisses : ils sont les soutiens, les piliers de la maison.
Et toi tu as pris les pattes parce que tu es l'invité : ce sont tes pieds qui t'on amené jusqu'ici, ce sont eux qui te remmèneront.

Dés le lendemain le prince alla trouver le roi son père et lui déclara :
Moi, je veux épouser la fille du surveillant du marché.......
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Message par nisrine nacer Jeu 22 Avr - 7:08

L'on raconte qu'aux temps anciens, il était une jeune femme très belle, aussi belle que la lune. Et cette femme, les nuits de pleine lune, se fardait, peignait et parfumait ses longs cheveux, revêtait ses habits les plus riches, se parait de tous ses bijoux et sortait.

Pour mieux découvrir le ciel, elle gagnait une hauteur. Et là, elle levait son visage resplendissant vers la lune et lui demandait :

Qui de nous est la belle, Ô lune, qui de nous est la belle ? Et la lune lui répondait :

Toi et moi sommes également belles, mais la fille que tu portes en toi nous passera en beauté. Et la jeune femme se lamentait et maudissait l'enfant qui était dans son sein.

Pendant des mois, elle se tourna ainsi vers la lune pour lui demander :

Qui de nous est la belle, Ô lune, qui de nous est la belle ? Et chaque fois la lune répondait :

Toi et moi sommes également belles, mais la fille que tu portes en toi nous passera en beauté.

Au terme de sa grossesse, elle mit au monde une fille à la chevelure d'or, une fille aussi belle que lune en plein ciel. On l'appela Jedjiga : Fleur. Chaque jour augmentait sa beauté. Les voisines disaient à sa mère :

Certes, belle tu l'es. Mais la beauté de ta fille éclipsera la tienne.

Et la jeune femme, en entendant ses mots, sentait le poignard de la jalousie la transpercer. Elle se dit dans son cœur :

Lorsque cette enfant sera devenue adolescente, nul ne me regardera plus.

L'enfant avait huit ans. Elle était pleine de vie et de grâce. Sa mère lui dit un soir :

Demain, nous mettrons sur le métier une grande couverture. Nous irons planter les montants dans la campagne. La voisine nous accompagnera.

Au matin, elle prit deux montants bien solides et une grosse pelote de laine. Elle appela la

voisine et toutes deux partirent emmenant la fillette. Elles laissèrent le village loin derrière elles et atteignirent une colline. Elles s'arrêtèrent. La mère dit alors à l'enfant :

Nous allons enfoncer les montants dans la terre. Toi, tu feras courir la laine entre nous. Te voici grande, tu pourras bien tenir la pelote ?

La mère savait bien ce qu'elle faisait. La fillette se mit à faire courir la laine.

Plus vite ! Plus vite ! lui dit sa mère.

La pelote était lourde. Elle s'échappa des mains de l'enfant et se mit à rouler.

Cours et rattrape-la ! Cria la mère.

L'enfant s'élança. La mère coupa le fil et la pelote roula plus vite, encore plus vite, entraînant Jedjigha vers le ravin. Puis brusquement, la pelote disparût.

La fillette la chercha vainement dans les ronces et les buissons. Revenir en arrière ?... Elle avait perdu son chemin. Alors elle marcha au hasard sur ses petites jambes. Elle marcha longtemps, elle marcha jusqu'à l'orée de la forêt. C'est alors qu'elle découvrit, à demi-masquée par une épaisse végétation, l'entrée d'une caverne. Elle se fraya un passage et entra. La caverne était profonde. Lorsqu'elle eut fait quelques pas et qu'elle se fût habituée à la pénombre, l'enfant vit, enroulé sur lui-même comme un énorme bracelet, un serpent. Elle poussa un cri. Il dressa la tête, ouvrit les yeux comme des étoiles et la regarda. Il regarda la petite fille que Dieu seul avait pu créer. La course avait rendu son visage semblable à une rose ; les épines avaient égratigné ses pieds et ses mains. Ses vêtements étaient déchirés. Tant de beauté éblouit le serpent ; tant de grâce et de faiblesse l'émut. Il remercia Dieu dans son cœur. L'enfant tremblait. Il lui dit :

Ne crains rien, je ne te ferai aucun mal. Mais dis-moi, petite fille, ce qui t'a conduite jusqu'à moi.

Elle était sur le point de pleurer mais entendant le serpent lui parler dans un langage humain, elle se sentit rassurée. Elle lui dit :

Je tenais une pelote de laine : elle était lourde. Elle est tombée de mes mains et elle a roulé , roulé. Je l'ai suivie...Je l'ai perdue de

vue et j'ai continué à marcher jusqu'ici.

Il prit de l'eau pour lui laver le visage, les mains et les pieds. Il la fit asseoir et lui servit à manger. Elle mangea de la galette de blé et but du lait. Dans un endroit bien abrité, il lui étendit une couche et l'y conduisit pour qu'elle se reposât.

Il faut dire que ce serpent n'était pas un véritable serpent. D'abord, il avait commencé par être un homme heureux : il possédait une maison, une femme, de nombreux champs et toutes sortes de biens et de richesses. Mais une nuit, par mégarde, il marcha sur un serpent. Ce serpent le regarda, se dressa et lui soufflant son haleine au visage, lui dit :

Tu m'as écrasé. Tu deviendras serpent comme moi et tu le resteras tant que je vivrai, afin que les hommes te foulent aux pieds !

C'est ainsi qu'il fut changé en serpent. Il abandonna sa famille, sa maison et tous ses biens. Il déserta le monde et se réfugia dans la forêt. Il se rapprocha des bêtes, se mit à vivre à leur façon, à se nourrir de chair et de sang. Mais si son corps était celui d'un serpent, son cœur et son esprit étaient restés ceux d'un homme. Il n'avait fui ses semblables que dans la crainte d'être écrasé par eux. Mais la solitude lui était amère. Elle le minait. Depuis longtemps il n'avait vu l'ombre d'un être humain lorsque lui apparût la fillette. C'est pourquoi, à la vue de son visage de rose et de ses petits membres fatigués, le cœur du serpent se fondit de tendresse.

L'enfant s'était endormie. Il sortit, tua deux perdrix, cueillit des légumes et des fruits , et rentra. Il alluma le feu, mit en train le repas et alla réveiller la fillette. Il lui demanda avec douceur :

Quel est ton nom ? Quel est le nom de ton village et celui de tes parents pour que je te conduise vers eux ?

Elle répondit :

Je m'appelle Jedjiga, mais je ne sais ni le nom de mes parents ni celui de mon village.

Le serpent qui ne pouvait reparaître aux yeux des humains se tut. Il réfléchit longuement, promena ses regards autour de lui et finit par dire :

Tu resteras ici jusqu'à ce que Dieu t'ouvre un chemin. J'épouse ta faim et ta soif : tu seras mon enfant . Mais tu devras m'obéir et ne jamais dépasser le seuil de la caverne. Nous sommes ici dans le royaume des bêtes ; il pourrait t'arriver malheur si tu t'aventurais.

Le serpent l'éleva. Il fut pour elle à la fois un père et une mère. Il lui apprit à préparer les repas et à aimer l'ordre. Il la combla, l'entoura de tendresse. Elle lui obéit tant qu'elle était petite ; devenue adolescente, elle connut l'ennui. Elle eut la nostalgie du ciel, du soleil. Elle voulut découvrir le monde.

Le serpent la laissait souvent seule pour aller chasser et couper du bois : elle mit à profit ces absences. Tout d'abord elle se contenta de regarder timidement au travers des hautes herbes et des branches qui cachaient l'entrée de la caverne. Et puis elle s'aventura au dehors. Mais elle rentrait toujours avant que le serpent ne revint.

Un jour, un bûcheron l'aperçut et fut émerveillé. Comme il approchait pour la mieux considérer, elle disparut. De retour au village, il raconta son aventure à qui voulait l'entenre :

J'allais couper du bois dans la forêt lorsque je vis sortir de terre une créature, une créature... une nappe d'or la couvrait jusqu'aux pieds. La lumière qui en émanait m'éblouit. Sans doute était-ce la fée gardienne de la forêt ? Je voulus m'approcher pour voir son visage, mais elle avait déjà disparu !

Cette histoire, de l'un à l'autre colportée, arriva aux oreilles du prince qui n'hésita pas à interroger le bûcheron.

Prince, répondit le bûcheron, une créature m'est bien apparue à l'orée de la forêt. Elle était debout, contre un arbre. Etait-ce un ange, une fée ?... Son visage défiait la lumière. Une

nappe d'or l'habillait. Quand je voulus regarder de plus près, je m'aperçus qu'elle n'était plus là !

Demain, au point du jour, tu me conduiras où elle t'est apparue, dit le prince.

L e lendemain, la jeune fille finit par se montrer à l'entrée de la caverne. La nappe d'or qui l'habillait, c'étaient ses cheveux. Et c'est tout ce que virent d'elle le prince et le bûcheron qui la guettaient à travers le feuillage. Le prince décida de rester seul pour savoir si l'étrange créature était mortelle ou fée.

La jeune fille demeura longtemps sur le seuil et puis elle rentra. Peu après, le prince vit cette chose qui le stupéfia : le serpent qui avançait debout, portant des légumes, des fruits et du gibier car, lorsqu'il était chargé, il ne rampait pas ! Le serpent déjeuna, fit la sieste(c'était l'été) et sortit à la fraîcheur pour faire sa promenade. Alors, le prince put approcher de la caverne et contempler la jeune fille. Elle se tenait appuyée à un arbre, et elle portait à sa bouche des grains de raisin. Il pensa : "puisqu'elle mange, je puis l'aborder !" Il écarta les branches et lui dit en s'avançant :

Au nom de Dieu, je t'en prie, dis-moi qui tu es, créature !

Elle répondit :

Je suis un être comme toi. Je suis la fille du serpent.

Il la regarda tandis qu'elle parlait, s'émerveillant de son visage épanoui comme une rose. Il l'interrogea sur son village, sur ses parents. Elle répondit :

C'est ici, dans cette caverne, que j'ai vécu et grandi. Le serpent m'a élevée : je suis sa fille. Mais c'est à son insu que je sors. Ne va pas le lui dire, ni lui raconter que tu m'as vue surtout ! Et elle rentra.

Le prince s'en alla trouver son père ; il lui déclara :

Je veux épouser la fille du serpent.

Le roi s'indigna. Le prince tomba malade d'un grand mal. La fièvre ne le quitta ni jour ni nuit. Le roi finit par demander :

Mon fils, qu'est-ce qui te guérirait ?

Laisse-moi épouser la fille du serpent, dit le prince, et tu verras que je guérirai.

Comme le prince dépérissait de jour en jour, le roi céda. Il se rendit chez le serpent et lui dit :

Donne-moi ta fille pour mon fils.

Le serpent répondit :

Roi, il y a sept ans qu'elle est venue à moi. Je l'ai élevée comme ma fille. Elle m'est plus chère que le haut-ciel. Mais puisque, ô roi, tu la veux, la voici : je te la confie. Comble-la de présents et veille sur elle comme je l'ai fait moi-même jusqu'ici. Quant à moi, je ne te demanderai qu'une chose : une outre de sang.

Le jour où elle devait se séparer de lui pour suivre le roi à la cour, le serpent dit à la jeune fille :

Va ma fille, sois vaillante, va et ne regarde surtout pas en arrière mais toujours en avant !

Elle monta une jument toute caparaçonnée de soie et le roi l'escorta. Mais au bout d'un moment elle s'écria :

J'ai oublié mon peigne !

Elle descendit de sa monture et courut vers la caverne où elle surprit le serpent en train de se repaître de sang. Elle le vit changer d'expression. Il lui dit, tout honteux :

Ne t'avais-je pas recommandé de ne pas revenir en arrière ?...Tu t'en repentiras !

Elle s'en retourna tout effrayée vers le roi.

Elle vécut heureuse à la cour durant quelques mois. Le prince, son mari l'aimait tendrement. A la grande joie de toute la famille royale, elle mit au monde un enfant aux cheveux d'or, un enfant à sa ressemblance. Elle garda le lit quarante jours et puis, un matin, elle se leva pour se mêler à la vie de la cour. Lorsqu'elle revint vers l'enfant, il avait disparu. On le chercha partout, on remua ciel et terre pour le retrouver mais en vain.

L'année suivante, elle eut un nouvel enfant, un enfant comme le premier, à la belle chevelure d'or. Au bout de quarante jours, il disparut aussi. Le roi et la reine dirent alors à leur fils :

Remarie-toi ! Quel bien peut-il nous venir de la fille du serpent ?

Mais le prince qui mettait son espoir en Dieu répondit à la reine et au roi :

J'ai choisi Jedjiga pour elle-même et non pour les enfants qu'elle me donnerait.

La jeune princesse eut successivement sept garçons, sept garçons à la chevelure d'or qui tous, lui furent ravis quarante jours après leur naissance. Elle fut surnommée : "celle qui croque ses enfants". Mais le prince l'aimait toujours.

Huit ans s'étaient écoulés depuis que Jedjiga avait quitté la caverne du serpent pour la cour du roi quand un soir, elle dit au prince :

Demain, conduis-moi vers mon père, afin qu'il me pardonne... Il fit selon son désir.

Comme ils arrivaient près de la caverne, le prince et la princesse virent six petits garçons aux cheveux d'or qui jouaient et se poursuivaient de façon charmante. Un vieillard élevait dans ses bras le septième enfant aux cheveux d'or.

La princesse cherchait des yeux le serpent. Alors le vieillard s'avança et lui dit :

Ne le cherche pas, c'est moi. Il y a longtemps, une nuit, j'ai marché sur un serpent par mégarde. Il s'est vengé en me rendant serpent comme lui. Mais il est mort et son pouvoir sur moi est mort. Il dit encore :

Le jour où tu m'as quitté pour aller vers ton époux, je t'avais recommandé de ne pas revenir en arrière. Tu es revenue et tu m'as surpris en train de boire du sang. Tu m'as humilié et je t'ai dit : "Tu t'en repentiras".

Il tendit à la princesse le bébé qu'il avait dans les bras et se tourna vers le prince :

C'est moi, prince, qui suis venu chercher tes enfants les uns après les autres pour punir ma fille. Je les ai élevés avec tendresse, comme j'ai élevé leur mère. Sept fois, prince, tu t'es trouvé devant un berceau vide et tu n'as pas humilié ma fille. Tu l'as aimée au contraire et tu l'as protégée. Voici tes enfants... je te les rends. Et il poussa vers lui les six enfants aux cheveux d'or.
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Message par nisrine nacer Jeu 22 Avr - 7:09

Il était une fois un homme qui respectait la nature. Il la respectait tellement qu'il communiquait avec les arbres, les plantes, les oiseaux les rivières et les torrents.

Ils ne répondaient pas à ses interrogations mais il se contentait de faire un monologue qui finissait par des tirades. Il était simplement étonné du charme de la dame nature et de tout ce qu'elle exhibait. Il s'adressait souvent à l'arbre qui lui offrait un peu d'ombre aux moments des canicules. Il lui demandait combien de personnes avait-il soulagé avec ses feuilles ? Combien d'années avait-il vécu ? À combien de civilisations avait-il été témoin ? Et quels amours s'étaient murmurés sous ses branches ?

Il demandait à la fleur d'où lui venait son charme ? D'où puisait-elle sa coquetterie ? Pourquoi n'avait-elle pas une longue vie ? Pourquoi sa présence était-elle éphémère ? Et pourquoi nous parlait-elle avec des codes et des couleurs ? Rouge pour l'amour, blanc pour les premières passions et jaune pour la jalousie...

Une fois qu'il errait dans la forêt, il vit au bord d'un lac, une petite grenouille silencieuse qui apparemment attendait un petit insecte pour soulager sa faim. Notre homme s'approcha tout doucement et dit :" bonjour Madame la grenouille !" Elle écarquilla les yeux, le dévisagea, fit un cercle de 360 degré avec ses globules tout enflés et fit un saut pour s'éloigner de l'homme: Il avança doucement et lui redit :" Bonjour Madame la grenouille!"

D'une voix rauque elle lui répondit : "Croac, bonjour Monsieur ! Vous parlez trop!"

Elle replongea rapidement dans l'eau sous ses yeux hagards. Il courut rapporter la nouvelle à son roi. Le roi ne le crut pas au début et le pria de vaquer à ses besoins. Mais sous l'insistance acharnée du Monsieur, le roi accepata de venir voir lui-même cette grenouille qui parlait.

Le roi lui dit alors, si réellement cette grenouille parle c'est un miracle dans mon royaume, tu deviendras ministre de l'écologie. Mais si par contre c'est une idée pour gagner ma sympathie, tu seras châtié. Ils furent devant le lac. La grenouille était là. "Bonjour Madame la grenouille, voici mon roi. Il voudrait entendre ta voix. Il m'a promis une bonne position. Grâce à toi, je serai ministre. Veux-tu dire bonjour comme la dernière fois ?...Bonjour Madame la grenouille...Oua BONJOUR ALAKRINA AL KAHLA...La grenouille avait peur quand l'homme avait montré sa colère et son impatience et d'un saut elle disparut dans les eaux du lac. Le roi demanda qu'on réserve à l'homme un châtiment digne de sa supercherie.

Il fut relàché quelques temps plus tard et jura de réserver un triste sort à cette traitresse de grenouille. Il la trouva devant le lac et lui dit : Bonjour Madame la grenouille...Tu sais à cause de toi, j'ai...Mais dis-moi peut-être j'ai rêvé la dernière fois, tu n'avais même pas parlé...Alors essayons de nouveau...Bonjour Madame la grenouille...Oua BONJOUR A LAKRINA AL KAHLA...Et la grenouille tout doucement tourna ses deux globes et dit à l'homme :"Bonjour Monsieur, je vous avais bien dit la dernière fois...que vous parliez trop"

sans rancune
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