Poèmes pour des artistes:paul éluard
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Poèmes pour des artistes:paul éluard
Le travail du peintre:
A Picasso.
I
Entoure ce citron de blanc d'œuf informe
Enrobe ce blanc d'œuf d'un azur souple et fin
La ligne droite et noire a beau venir de toi
L'aube est derrière ton tableau
Et des murs innombrables croulent
Derrière ton tableau et toi l'oeil fixe
Comme un aveugle comme un fou
Tu dresses une haute épée vers le vide
Une main pourquoi pas une seconde main
Et pourquoi pas la bouche nue comme une plume
Pourquoi pas un sourire et pourquoi pas des larmes
Tout au bord de la toile où jouent les petits clous
Voici le jour d'autrui laisse aux ombres leur chance
Et d'un seul mouvement des paupières renonce
II
Tu dressais une haute épée
Comme un drapeau au vent contraire
Tu dressais ton regard contre l'ombre et le vent
Des ténèbres confondantes
Tu n'as pas voulu partager
II n'y a rien à attendre de rien
La pierre ne tombera pas sur toi
Ni l'éloge complaisant
Dur contempteur avance en renonçant
Le plaisir naît au sein de ton refus
L'art pourrait être une grimace
Tu le réduis à n'être qu'une porte
Ouverte par laquelle entre la vie
III
Et l'image conventionnelle du raisin
Posé sur le tapis l'image
Conventionnelle de l'épée
Dressée vers le vide point d'exclamation
Point de stupeur et d'hébétude
Qui donc pourra me la reprocher
Qui donc pourra te reprocher la pose
Immémoriale de tout homme en proie à l'ombre
Les autres sont de l'ombre mais les autres portent
Un fardeau aussi lourd que le tien
Tu es une des branches de l'étoile d'ombre
Qui détermine la lumière
Ils ne nous font pas rire ceux qui parlent d'ombre
Dans les souterrains de la mort
Ceux qui croient au désastre et qui charment leur mort
De mille et une vanités sans une épine
Nous nous portons notre sac de charbon
A l'incendie qui nous confond
IV
Tout commence par des images
Disaient les fous frères de rien
Moi je relie par des images
Toutes les aubes au grand jour
J'ai la meilleure conscience
De nos désirs Sa sont gentils
Doux et violents comme des faux
Dans l'herbe tendre et rougissante
Aujourd'hui nous voulons manger
Ensemble ou bien jouer et rire
Aujourd'hui je voudrais aller
En U. R. S. S. ou bien me reposer
Avec mon cœur à l'épousée
Avec le pouvoir de bien faire
Et l'espoir fort comme une gerbe
De mains liées sur un baiser
V
Picasso mon ami dément
Mon ami sage hors frontières
II n'y a rien sur notre terre
Qui ne soit plus pur que ton nom
J'aime à le dire j'aime à dire
Que tous tes gestes sont signés
Car à partir de là les hommes
Sont justifiés à leur grandeur
Et leur grandeur est différente
Et leur grandeur est tout égale
Elle se tient sur le pavé
Elle se dent sur leurs désirs
VI
Toujours c'est une affaire d'algues
De chevelures de terrains
Une affaire d'amis sincères
Avec des fièvres de fruits mûrs
De morts anciennes de fleurs jeunes
Dans des bouquets incorruptibles
Et la vie donne tout son cœur
Et la mort donne son secret
Une affaire d'amis sincères
A travers les âges parents
La création quotidienne
Dans le bonjour indifférent
VII
Rideau il n'y a pas de rideau
Mais quelques marches à monter
Quelques marches à construire
Sans fatigue et sans soucis
Le travail deviendra un plaisir
Nous n'en avons jamais douté nous savons bien
Que la souffrance est en surcharge et nous voulons
Des textes neufs des toiles vierges après l'amour
Des yeux comme des enclumes
La vue comme l'horizon
Des mains au seuil de connaître
Comme biscuits dans du vin
Et le seul but d'être premier partout
Jour partagé caresse sans degré
Cher camarade à toi d'être premier
Dernier au monde en un monde premier
- 1945 -
Ce poème provient du recueil intitulé " Poésie inintérompue "
A Picasso.
I
Entoure ce citron de blanc d'œuf informe
Enrobe ce blanc d'œuf d'un azur souple et fin
La ligne droite et noire a beau venir de toi
L'aube est derrière ton tableau
Et des murs innombrables croulent
Derrière ton tableau et toi l'oeil fixe
Comme un aveugle comme un fou
Tu dresses une haute épée vers le vide
Une main pourquoi pas une seconde main
Et pourquoi pas la bouche nue comme une plume
Pourquoi pas un sourire et pourquoi pas des larmes
Tout au bord de la toile où jouent les petits clous
Voici le jour d'autrui laisse aux ombres leur chance
Et d'un seul mouvement des paupières renonce
II
Tu dressais une haute épée
Comme un drapeau au vent contraire
Tu dressais ton regard contre l'ombre et le vent
Des ténèbres confondantes
Tu n'as pas voulu partager
II n'y a rien à attendre de rien
La pierre ne tombera pas sur toi
Ni l'éloge complaisant
Dur contempteur avance en renonçant
Le plaisir naît au sein de ton refus
L'art pourrait être une grimace
Tu le réduis à n'être qu'une porte
Ouverte par laquelle entre la vie
III
Et l'image conventionnelle du raisin
Posé sur le tapis l'image
Conventionnelle de l'épée
Dressée vers le vide point d'exclamation
Point de stupeur et d'hébétude
Qui donc pourra me la reprocher
Qui donc pourra te reprocher la pose
Immémoriale de tout homme en proie à l'ombre
Les autres sont de l'ombre mais les autres portent
Un fardeau aussi lourd que le tien
Tu es une des branches de l'étoile d'ombre
Qui détermine la lumière
Ils ne nous font pas rire ceux qui parlent d'ombre
Dans les souterrains de la mort
Ceux qui croient au désastre et qui charment leur mort
De mille et une vanités sans une épine
Nous nous portons notre sac de charbon
A l'incendie qui nous confond
IV
Tout commence par des images
Disaient les fous frères de rien
Moi je relie par des images
Toutes les aubes au grand jour
J'ai la meilleure conscience
De nos désirs Sa sont gentils
Doux et violents comme des faux
Dans l'herbe tendre et rougissante
Aujourd'hui nous voulons manger
Ensemble ou bien jouer et rire
Aujourd'hui je voudrais aller
En U. R. S. S. ou bien me reposer
Avec mon cœur à l'épousée
Avec le pouvoir de bien faire
Et l'espoir fort comme une gerbe
De mains liées sur un baiser
V
Picasso mon ami dément
Mon ami sage hors frontières
II n'y a rien sur notre terre
Qui ne soit plus pur que ton nom
J'aime à le dire j'aime à dire
Que tous tes gestes sont signés
Car à partir de là les hommes
Sont justifiés à leur grandeur
Et leur grandeur est différente
Et leur grandeur est tout égale
Elle se tient sur le pavé
Elle se dent sur leurs désirs
VI
Toujours c'est une affaire d'algues
De chevelures de terrains
Une affaire d'amis sincères
Avec des fièvres de fruits mûrs
De morts anciennes de fleurs jeunes
Dans des bouquets incorruptibles
Et la vie donne tout son cœur
Et la mort donne son secret
Une affaire d'amis sincères
A travers les âges parents
La création quotidienne
Dans le bonjour indifférent
VII
Rideau il n'y a pas de rideau
Mais quelques marches à monter
Quelques marches à construire
Sans fatigue et sans soucis
Le travail deviendra un plaisir
Nous n'en avons jamais douté nous savons bien
Que la souffrance est en surcharge et nous voulons
Des textes neufs des toiles vierges après l'amour
Des yeux comme des enclumes
La vue comme l'horizon
Des mains au seuil de connaître
Comme biscuits dans du vin
Et le seul but d'être premier partout
Jour partagé caresse sans degré
Cher camarade à toi d'être premier
Dernier au monde en un monde premier
- 1945 -
Ce poème provient du recueil intitulé " Poésie inintérompue "
yassine- Nombre de messages : 713
Date d'inscription : 21/03/2010
La fin du monde
a andré Breton
Les yeux cernés à la facon des châteaux dans leur ruine
Une bure de ravins entre elle et son dernier regard
Par un temps délicieux de printemps
Quand les fleurs fardent la terre
Cet abandon de tout
Et tout les désirs des autres à son gré
Sans qu'elle y songe
Sa vie aucune vis sinon la vie
Sa poitrine est sans ombre et son front ne sait pas
Que sa cheuvelure ondulée le berce obstinément.
Des mots quels mots noir ou Cévennes
Bambou respire ou renoncule
Parler c'est se servir de ses pieds pour marcher
De ses mains pour racler les draps comme un mourant
Le yeux ouverts sont sans serrure
Sans effort on a la bouche et les oreilles
Une tache de sang n'est pas un soleil accablant
Ni la pâleur une nuit sans sommeil qui s'en va.
La liberté est plus incompréhensible encore que la visite du médecin
De quel médecin une chandelle dans le désert
Au fond du jour la faible lueur d'une chandelle
L'éternité a commencé et finira avec le lit
Mais pour qui parles-tu puisque tu ne sais pas
Puisque tu ne veux pas savoir
Puisque tu ne sais plus
Par respect
Ce que parler veut dire.
- 1932 -
Ce poème provient du recueil intitulé " La vie immédiate "
Les yeux cernés à la facon des châteaux dans leur ruine
Une bure de ravins entre elle et son dernier regard
Par un temps délicieux de printemps
Quand les fleurs fardent la terre
Cet abandon de tout
Et tout les désirs des autres à son gré
Sans qu'elle y songe
Sa vie aucune vis sinon la vie
Sa poitrine est sans ombre et son front ne sait pas
Que sa cheuvelure ondulée le berce obstinément.
Des mots quels mots noir ou Cévennes
Bambou respire ou renoncule
Parler c'est se servir de ses pieds pour marcher
De ses mains pour racler les draps comme un mourant
Le yeux ouverts sont sans serrure
Sans effort on a la bouche et les oreilles
Une tache de sang n'est pas un soleil accablant
Ni la pâleur une nuit sans sommeil qui s'en va.
La liberté est plus incompréhensible encore que la visite du médecin
De quel médecin une chandelle dans le désert
Au fond du jour la faible lueur d'une chandelle
L'éternité a commencé et finira avec le lit
Mais pour qui parles-tu puisque tu ne sais pas
Puisque tu ne veux pas savoir
Puisque tu ne sais plus
Par respect
Ce que parler veut dire.
- 1932 -
Ce poème provient du recueil intitulé " La vie immédiate "
yassine- Nombre de messages : 713
Date d'inscription : 21/03/2010
L'heure exacte
A Valentine Hugo.
L'heure exacte marque la rage
Aux dents de singe
Vingt-quatre couchera de soleil
Sur un horizon ridicule
Vingt-quatre couchers de province
Aux joues exquises
Ont fini de délibérer
Et mille lieues de fuite à débrider
Rayon maigre innocent
Et la spirale de lanières qui s'écroule
Au seuil des plaies au seuil du baume
Mal funèbre mal d'encre
Caché par des doigts purs
La glaise de l'automne alourdit le feuillage
Le cheval arrivé ne dépassera pas
La corde pour se pendre
L'horloge enfarinée dit l'heure du départ
Mais elle est arrêtée.
- 1937 -
Ce poème provient du recueil intitulé " Cours naturel "
L'heure exacte marque la rage
Aux dents de singe
Vingt-quatre couchera de soleil
Sur un horizon ridicule
Vingt-quatre couchers de province
Aux joues exquises
Ont fini de délibérer
Et mille lieues de fuite à débrider
Rayon maigre innocent
Et la spirale de lanières qui s'écroule
Au seuil des plaies au seuil du baume
Mal funèbre mal d'encre
Caché par des doigts purs
La glaise de l'automne alourdit le feuillage
Le cheval arrivé ne dépassera pas
La corde pour se pendre
L'horloge enfarinée dit l'heure du départ
Mais elle est arrêtée.
- 1937 -
Ce poème provient du recueil intitulé " Cours naturel "
yassine- Nombre de messages : 713
Date d'inscription : 21/03/2010
Max Ernst
Dans un coin l'inceste agile
Tourne autour de la virginité d'une petite robe.
Dans un coin le ciel délivré
Aux épines de l'orage laisse des boules blanches.
Dans un coin plus clair de tous les yeux
On attend les poissons d'angoisse
Dans un coin la voiture de verdure de l'été
Immobile glorieuse et pour toujours.
A la lueur de la jeunesse
Des lampes allumées très tard
La première montre ses seins que tuent des insectes rouges.
- 1921 -
Ce poème provient du recueil intitulé " Répétitions "
Tourne autour de la virginité d'une petite robe.
Dans un coin le ciel délivré
Aux épines de l'orage laisse des boules blanches.
Dans un coin plus clair de tous les yeux
On attend les poissons d'angoisse
Dans un coin la voiture de verdure de l'été
Immobile glorieuse et pour toujours.
A la lueur de la jeunesse
Des lampes allumées très tard
La première montre ses seins que tuent des insectes rouges.
- 1921 -
Ce poème provient du recueil intitulé " Répétitions "
yassine- Nombre de messages : 713
Date d'inscription : 21/03/2010
Georges Braque
Un oiseau s'envole,
II rejette les nues comme un voile inutile,
II n'a jamais craint la lumière,
Enfermé dans son vol
II n'a jamais eu d'ombre.
Coquilles des moissons brisées par le soleil.
Toutes les feuilles dans les bois disent oui,
Elles ne savent dire que oui,
Toute question, toute réponse
Et la rosée coule au fond de ce oui.
Un homme aux yeux légers décrit le ciel d'amour.
Il en rassemble les merveilles
Comme des feuilles dans un bois,
Comme des oiseaux dans leurs ailes
Et des hommes dans le sommeil.
- 1924 -
Ce poème provient du recueil intitulé " Capitale de la douleur "
yassine- Nombre de messages : 713
Date d'inscription : 21/03/2010
Salvador Dali
C'est en tirant sur la corde des villes en fanant
Les provinces que le délié des sexes
Accroît les sentiments rugueux du père
En quête d'une végétation nouvelle
Dont les nuits boule de neige
Interdisent à l'adresse de montrer le bout mobile de son nez.
C' est en lissant les graines imperceptibles des désirs
Que l'aiguille s'arrête complaisamment
Sur la dernière minute de l'araignée et du pavot
Sur la céramique de l'iris et du point de suspension
Que l'aiguille se noue sur la fausse audace
De l'arrêt dans les gares et du doigt de la pudeur.
C'est en pavant les rues de nids d'oiseaux
Que le piano des mêlées de géants
Fait passer au profit de la famine
Les chants interminables des changements de grandeur
De deux êtres qui se quittent.
C'est en acceptant de se servir des outils de la rouille
En constatant nonchalamment la bonne foi du métal
Que les mains s'ouvrent aux délices des bouquets
Et autres petits diables des villégiatures
Au fond des poches rayées de rouge.
C'est en s'accrochant à un rideau de mouches
Que la pêcheuse malingre se défend des marins
Elle ne s'intéresse pas à la mer bête et ronde comme une pomme
Le bois qui manque la forêt qui n'est pas là
La rencontre qui n'a pas lieu et pour boire
La verdure dans les verres et la bouche qui n'est faite
Que pour pleurer une arme le seul terme de comparaison
Avec la table avec le verre avec les larmes
Et l'ombre forge le squelette du cristal de roche.
C'est pour ne pas laisser ces yeux les nôtres vides entre nous
Qu'elle tend ses bras nus
La fille sans bijoux la fille à la peau nue
II faudrait bien par-ci par-là des rochers des vagues
Des femmes pour nous distraire pour nous habiller
Ou des cerises d'émeraude dans le lait de la rosée.
Tant d'aubes brèves dans les mains
Tant de gestes maniaques pour dissiper l'insomnie
Sous la rebondissante nuit du linge
Face à l'escalier dont chaque marche est le plateau d'une balance
Face aux oiseaux dressés contre les torrents
L'étoile lourde du beau temps s'ouvre les veines.
- 1932 -
Ce poème provient du recueil intitulé " La Vie immédiate "
Les provinces que le délié des sexes
Accroît les sentiments rugueux du père
En quête d'une végétation nouvelle
Dont les nuits boule de neige
Interdisent à l'adresse de montrer le bout mobile de son nez.
C' est en lissant les graines imperceptibles des désirs
Que l'aiguille s'arrête complaisamment
Sur la dernière minute de l'araignée et du pavot
Sur la céramique de l'iris et du point de suspension
Que l'aiguille se noue sur la fausse audace
De l'arrêt dans les gares et du doigt de la pudeur.
C'est en pavant les rues de nids d'oiseaux
Que le piano des mêlées de géants
Fait passer au profit de la famine
Les chants interminables des changements de grandeur
De deux êtres qui se quittent.
C'est en acceptant de se servir des outils de la rouille
En constatant nonchalamment la bonne foi du métal
Que les mains s'ouvrent aux délices des bouquets
Et autres petits diables des villégiatures
Au fond des poches rayées de rouge.
C'est en s'accrochant à un rideau de mouches
Que la pêcheuse malingre se défend des marins
Elle ne s'intéresse pas à la mer bête et ronde comme une pomme
Le bois qui manque la forêt qui n'est pas là
La rencontre qui n'a pas lieu et pour boire
La verdure dans les verres et la bouche qui n'est faite
Que pour pleurer une arme le seul terme de comparaison
Avec la table avec le verre avec les larmes
Et l'ombre forge le squelette du cristal de roche.
C'est pour ne pas laisser ces yeux les nôtres vides entre nous
Qu'elle tend ses bras nus
La fille sans bijoux la fille à la peau nue
II faudrait bien par-ci par-là des rochers des vagues
Des femmes pour nous distraire pour nous habiller
Ou des cerises d'émeraude dans le lait de la rosée.
Tant d'aubes brèves dans les mains
Tant de gestes maniaques pour dissiper l'insomnie
Sous la rebondissante nuit du linge
Face à l'escalier dont chaque marche est le plateau d'une balance
Face aux oiseaux dressés contre les torrents
L'étoile lourde du beau temps s'ouvre les veines.
- 1932 -
Ce poème provient du recueil intitulé " La Vie immédiate "
yassine- Nombre de messages : 713
Date d'inscription : 21/03/2010
Man Ray
L'orage d'une robe qui s'abat
Puis un corps simple sans nuages
Ainsi venez me dire tous vos charmes
Vous qui avez eu votre part de bonheur
Et qui pleurez souvent le sort sinistre de celui qui vous a rendue si heureuse
Vous qui n'avez pas envie de raisonner
Vous qui n'avez pas su faire un homme
Sans en aimer un autre
Dans les espaces de marées d'un corps qui se dévêt
A la mamelle du crépuscule ressemblant
L'oeil fait la chaîne sur les dunes négligées
Où les fontaines tiennent dans leurs griffes des mains nues
Vestiges du front nu joues pâles sous les cils de l'horizon
Une larme fusée fiancée au passé
Savoir que la lumière fut fertile
Des hirondelles enfantines prennent la terre pour le ciel
La chambre noire où tous les cailloux du froid sont à vif
Ne dis pas que tu n'as pas peur
Ton regard est à la hauteur de mon épaule
Tu es trop belle pour prêcher la chasteté
Dans la chambre noire où le blé même
Naît de la gourmandise
Reste immobile
Et tu es seule.
- 1933 -
Ce poème provient du recueil intitulé " La rose publique "
Puis un corps simple sans nuages
Ainsi venez me dire tous vos charmes
Vous qui avez eu votre part de bonheur
Et qui pleurez souvent le sort sinistre de celui qui vous a rendue si heureuse
Vous qui n'avez pas envie de raisonner
Vous qui n'avez pas su faire un homme
Sans en aimer un autre
Dans les espaces de marées d'un corps qui se dévêt
A la mamelle du crépuscule ressemblant
L'oeil fait la chaîne sur les dunes négligées
Où les fontaines tiennent dans leurs griffes des mains nues
Vestiges du front nu joues pâles sous les cils de l'horizon
Une larme fusée fiancée au passé
Savoir que la lumière fut fertile
Des hirondelles enfantines prennent la terre pour le ciel
La chambre noire où tous les cailloux du froid sont à vif
Ne dis pas que tu n'as pas peur
Ton regard est à la hauteur de mon épaule
Tu es trop belle pour prêcher la chasteté
Dans la chambre noire où le blé même
Naît de la gourmandise
Reste immobile
Et tu es seule.
- 1933 -
Ce poème provient du recueil intitulé " La rose publique "
yassine- Nombre de messages : 713
Date d'inscription : 21/03/2010
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