Poésie:Paul-Jean TOULET
2 participants
Page 3 sur 3
Page 3 sur 3 • 1, 2, 3
Poésie:Paul-Jean TOULET
Rappel du premier message :
A Londres je connus Bella
A Londres je connus Bella,
Princesse moins lointaine
Que son mari le capitaine
Qui n'était jamais là.
Et peut-être aimait-il la mangue ;
Mais Bella, les Français
Tels qu'on le parle : c'est assez
Pour qui ne prend que langue ;
Et la tienne vaut un talbin.
Mais quoi ? Rester rebelle,
Bella, quand te montre si belle
Le désordre du bain ?
- Paul-Jean TOULET (1867-1920)
A Londres je connus Bella
A Londres je connus Bella,
Princesse moins lointaine
Que son mari le capitaine
Qui n'était jamais là.
Et peut-être aimait-il la mangue ;
Mais Bella, les Français
Tels qu'on le parle : c'est assez
Pour qui ne prend que langue ;
Et la tienne vaut un talbin.
Mais quoi ? Rester rebelle,
Bella, quand te montre si belle
Le désordre du bain ?
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
On descendrait, si vous l'osiez
- Paul-Jean TOULET (1867-1920)
On descendrait, si vous l'osiez
On descendrait, si vous l'osiez,
D'en haut de la terrasse,
Jusques au seuil, où s'embarrasse
Le pas dans les rosiers.
D'un martin pêcheur qui s'élance
L'éclair n'a que passé ;
Et la source ; à son pleur glacé,
Alterne un noir silence.
L'Angélus, dans le couchant roux,
Comme un parfum s'efface.
Lilith, en détournant sa face,
A tiré les verroux.
magda- Nombre de messages : 1253
Date d'inscription : 28/03/2010
Pâle matin de Février
- Paul-Jean TOULET (1867-1920)
Pâle matin de Février
Pâle matin de Février
Couleur de tourterelle
Viens, apaise notre querelle,
Je suis las de crier ;
Las d'avoir fait saigner pour elle
Plus d'un noir encrier...
Pâle matin de Février
Couleur de tourterelle.
magda- Nombre de messages : 1253
Date d'inscription : 28/03/2010
Plus oultre
- Paul-Jean TOULET (1867-1920)
Plus oultre
Au mois d'aimer, au mois de Mai,
Quand Zo' va cherchant sous les branches
Le bien-aimé,
Son jupon, tendu sur les hanches ;
Me fait songer à l'aile blanche
Du voilier
Mers qui battez au pied des mornes
Et dont un double Pilier.
Dressa les bornes
magda- Nombre de messages : 1253
Date d'inscription : 28/03/2010
Pour une dame imaginaire
- Paul-Jean TOULET (1867-1920)
Pour une dame imaginaire
Pour une dame imaginaire
Aux yeux couleur du temps,
J'ai rimé longtemps, bien longtemps :
J'en étais poitrinaire.
Quand vint un jour où, tout à coup,
Nous rimâmes ensemble.
Rien que d'y penser, il me semble
Que j'ai la corde au cou.
magda- Nombre de messages : 1253
Date d'inscription : 28/03/2010
Princes de la Chine
- Paul-Jean TOULET (1867-1920)
Princes de la Chine
a. Les trois princes Pou, Lou et You,
Ornement de la Chine,
Voyagent. Deux vont à machine,
Mais You, c'est en youyou.
Il va voir l'Alboche au crin jaune
Qui lui dit : " I love you. "
- Elle est Française ! assure You.
Mais non, royal béjaune.
Si tu savais ce que c'est, You ;
Qu'une Française, et tendre ;
Douce à la main, douce à l'entendre :
Du feu... comme un caillou.
b. Mgr Pou n'aime ici-bas
Que le sçavoir antique,
Ses aïeux, et la politique
Du Journal des Débats.
Elle qui naquit sous le feutre
Des chevaliers mandchoux,
Sa femme a le coeur dans les choux :
Dieu punisse le neutre !
Mgr Pou, mauvais époux,
Tu cogites sans cesse.
Pas tant de g. pour la Princesse :
Fais-lui des petits Pous.
c. Sous les pampres de pourpre et d'or,
Dans l'ombre parfumée,
Ivre de songe et de fumée,
Le prince Lou s'endort.
Tandis que l'opium efface
Badoure à son côté,
Il rêve à la jeune beauté
Qui brilla sur sa face.
Ainsi se meurt, d'un beau semblant,
Lou, l'ivoire à la bouche.
Badoure en crispant sa babouche
Pense à son deuil en blanc.
magda- Nombre de messages : 1253
Date d'inscription : 28/03/2010
Puisque tes jours ne t'ont laissé
- Paul-Jean TOULET (1867-1920)
Puisque tes jours ne t'ont laissé
Puisque tes jours ne t'ont laissé
Qu'un peu de cendre dans la bouche,
Avant qu'on ne tende la couche
Où ton coeur dorme, enfin glacé,
Retourne, comme au temps passé,
Cueillir, près de la dune instable,
Le lys qu'y courbe un souffle amer,
- Et grave ces mots sur le sable :
Le rêve de l'homme est semblable
Aux illusions de la mer.
magda- Nombre de messages : 1253
Date d'inscription : 28/03/2010
Quand l'âge, à me fondre en débris
- Paul-Jean TOULET (1867-1920)
Quand l'âge, à me fondre en débris
Quand l'âge, à me fondre en débris,
Vous-même aura glacée
Qui n'avez su de ma pensée
Me sacrer les abris ;
Qui, du saut des boucs profanée,
Pareille sécherez
A l'herbe dont tous les attraits,
C'est une matinée ;
Quand vous direz : " Où est celui
De qui j'étais aimée ? "
Embrasserez-vous la fumée
D'un nom qui passe et luit ?
magda- Nombre de messages : 1253
Date d'inscription : 28/03/2010
Quel pas sur le pavé boueux
- Paul-Jean TOULET (1867-1920)
Quel pas sur le pavé boueux
Quel pas sur le pavé boueux
Sonne à travers la brume ?
Deux boutiquiers, crachant le rhume,
S'en retournent chez eux.
- " C'est ce cocu de Lagnabère.
- Oui, Faustine.
- Ah, mon Dieu,
En çà de Cogomble, quel feu !
- Oui, c'est le réverbère.
- Comme c'est gai, le mauvais temps...
Et recevoir des gifles.
- Oui, Faustine. "
A présent, tu siffles
L'air d'"Amour et Printemps".
Querelles, pleurs tendres à boire -
Et toi qu'en tes détours
J'écoute, ô vent, contre les tours
Meurtrir ta plume noire.
magda- Nombre de messages : 1253
Date d'inscription : 28/03/2010
Quelquefois...
- Paul-Jean TOULET (1867-1920)
Quelquefois...
Quelquefois, après des ébats polis,
J'agitai si bien, sur la couche en déroute,
Le crincrin de la blague et le sistre du doute
Que les bras t'en tombaient du lit.
Après ça, tu marchais, tu marchais quand même ;
Et ces airs, hélas, de doux chien battu,
C'est à vous dégoûter d'être tendre, vois-tu,
De taper sur les gens qu'on aime.
magda- Nombre de messages : 1253
Date d'inscription : 28/03/2010
Réveil
- Paul-Jean TOULET (1867-1920)
Réveil
Si tu savais encor te lever de bonne heure,
On irait jusqu'au bois, où, dans cette eau qui pleure
Poursuivant la rainette, un jour, dans le cresson
Tremblante, tes pieds nus ont leur nacre baignée.
Déjà le rossignol a tari sa chanson ;
L'aube a mis sa rosée aux toiles d'araignée,
Et l'arme du chasseur, avec un faible son,
Perce la brume, au loin, de soleil imprégnée.
magda- Nombre de messages : 1253
Date d'inscription : 28/03/2010
Rêves d'enfant
- Paul-Jean TOULET (1867-1920)
Rêves d'enfant
Circé des bois et d'un rivage
Qu'il me semblait revoir,
Dont je me rappelle d'avoir
Bu l'ombre et le breuvage ;
Les tambours du Morne Maudit
Battant sous les étoiles
Et la flamme où pendaient nos toiles
D'un éternel midi ;
Rêves d'enfant, voix de la neige,
Et vous, murs où la nuit
Tournait avec mon jeune ennui...
Collège, noir manège.
magda- Nombre de messages : 1253
Date d'inscription : 28/03/2010
Saigon : entre un ciel d'escarboucle
- Paul-Jean TOULET (1867-1920)
Saigon : entre un ciel d'escarboucle
Saigon : entre un ciel d'escarboucle
Et les flots incertains,
Du bruit, des gens de fièvre teints ;
Sur le sanglant carboucle.
Et, seule où l'oeil se recréât,
Pendait au toit d'un bouge
L'améthyste, dans tout ce rouge,
D'un bougainvilléa :
Tel aujourd'hui, sous la voilette,
Calice double et frais,
Mon regard vous boit à longs traits,
Beaux yeux de violette.
magda- Nombre de messages : 1253
Date d'inscription : 28/03/2010
Soir de Montmartre
- Paul-Jean TOULET (1867-1920)
Soir de Montmartre
Décor d'encre. Sur le ciel terne
Court un fil de fer :
Mansarde où l'on aima, vanterne
Sans carreaux, où l'on a souffert.
Une enfant fait le pied de grue
Le long du trottoir.
Le bistro, du bout de la rue,
Ouvre un oeil de sang dans le noir ;
Tandis qu'on pense à sa province,
A Faustine, à Zo'...
Mais c'est pour Lilith que j'en pince :
Autres chansons, autres oiseaux.
magda- Nombre de messages : 1253
Date d'inscription : 28/03/2010
Sur l'océan couleur de fer
- Paul-Jean TOULET (1867-1920)
Sur l'océan couleur de fer
Sur l'océan couleur de fer
Pleurait un choeur immense
Et ces longs cris dont la démence
Semble percer l'enfer.
Et pais la mort, et le silence
Montant comme un mur noir.
… Parfois au loin se laissait voir
Un feu qui se balance.
magda- Nombre de messages : 1253
Date d'inscription : 28/03/2010
Sur le canal Saint-Martin
- Paul-Jean TOULET (1867-1920)
Sur le canal Saint-Martin glisse
Sur le canal Saint-Martin glisse,
Lisse et peinte comme un joujou,
Une péniche en acajou,
Avec ses volets à coulisse,
Un caillebot au minium,
Et deux pots de géranium
Pour la Picarde, en bas, qui trôle.
..............................
Je rêve d'un soir rouge d'or,
Et d'un lougre hindou qui s'endort :
- Siffle la brise... eh toi ! créole.
magda- Nombre de messages : 1253
Date d'inscription : 28/03/2010
Tandis qu'à l'argile au flanc vert
- Paul-Jean TOULET (1867-1920)
Tandis qu'à l'argile au flanc vert
Tandis qu'à l'argile au flanc vert,
Dessus ton front haussée,
Perlait le pleur d'une eau glacée,
Les dailleurs, à couvert :
" Enfant, riait leur voix lointaine,
Voilà temps que tu bois.
Si Monsieur Paul est dans le bois,
Avise à la fontaine.
" Mais avise aussi de briser
Ta cruche en tournant vite.
Ah, que dirait ta mère. Evite
Son bras. Prends le baiser. "
... Le temps était couleur de pêche.
Sur le Saleys qui dort
Un oiseau d'émeraude et d'or
Fila comme une flèche.
magda- Nombre de messages : 1253
Date d'inscription : 28/03/2010
Tel variait au jour changeant
- Paul-Jean TOULET (1867-1920)
Tel variait au jour changeant
Tel variait au jour changeant
- Avec l'or de tes boucles,
Le sang d'un collier d'escarboucles
Dans ma tasse d'argent
Qui, tout de roses couronnée,
- Sur la ligne où se joint
L'ombre au soleil - jetait au loin
Une pourpre alternée ;
Lilith, et, telle, un jour d'été,
J'ai vu noircir ta joue,
Quand le désir trouble, et déjoue,
Ta pliante fierté.
(Talmud babylon.)
magda- Nombre de messages : 1253
Date d'inscription : 28/03/2010
Toi qu'empourprait
- Paul-Jean TOULET (1867-1920)
Toi qu'empourprait
Toi qu'empourprait l'âtre d'hiver
Comme une rouge nue
Où déjà te dessinait nue
L'arôme de ta chair ;
Ni vous, dont l'image ancienne
Captive encor mon coeur,
Ile voilée, ombres en fleurs,
Nuit océanienne ;
Non plus ton parfum, violier
Sous la main qui t'arrose,
Ne valent la brûlante rose
Que midi fait plier.
magda- Nombre de messages : 1253
Date d'inscription : 28/03/2010
Toi qui fais rêver, ô brune
- Paul-Jean TOULET (1867-1920)
Toi qui fais rêver, ô brune
Toi qui fais rêver, ô brune
Si pâle, de clair de lune ;
Des heures blanches et lentes
Où les colombes lamentent ;
Le jour efface la lune,
Les blondes se rient des brunes.
Je t'ai onze jours aimée :
L'amour, n'est-ce pas fumée ?
magda- Nombre de messages : 1253
Date d'inscription : 28/03/2010
Toi
- Paul-Jean TOULET (1867-1920)
Toi, pour qui les dieux du mystère
Toi, pour qui les dieux du mystère
Sont restés étrangers,
J'ai vu ta mâne aux pieds légers,
Descendre sous la terre,
Comme en un songe où tu te vois
A toi-même inconnue,
Tu n'étais plus, - errante et nue, -
Qu'une image sans voix ;
Et la source, noire, où t'accueille
Une fauve clarté ;
Une étrange félicité,
Un rosier qui s'effeuille...
magda- Nombre de messages : 1253
Date d'inscription : 28/03/2010
Tout ainsi que ces pommes
- Paul-Jean TOULET (1867-1920)
Tout ainsi que ces pommes
Tout ainsi que ces pommes
De pourpre et d'or
Qui mûrissent aux bords
Où fut Sodome ;
Comme ces fruits encore
Que Tantalus,
Dans les sombres palus,
Crache, et dévore ;
Mon coeur, si doux à prendre
Entre tes mains,
Ouvre-le, ce n'est rien.
Qu'un peu de cendre.
magda- Nombre de messages : 1253
Date d'inscription : 28/03/2010
Toute allégresse a son défaut
- Paul-Jean TOULET (1867-1920)
Toute allégresse a son défaut
Toute allégresse a son défaut
Et se brise elle-même.
Si vous voulez que je vous aime ;
Ne riez pas trop haut.
C'est à voix basse qu'on enchante
Sous la cendre d'hiver
Ce coeur, pareil au feu couvert,
Qui se consume et chante.
magda- Nombre de messages : 1253
Date d'inscription : 28/03/2010
Trottoir de l'Élysé'-Palace
- Paul-Jean TOULET (1867-1920)
Trottoir de l'Élysé'-Palace
Trottoir de l'Élysé'-Palace
Dans la nuit en velours
Où nos coeurs nous semblaient si lourds
Et notre chair si lasse ;
Dôme d'étoiles, noble toit,
Sur nos âmes brisées,
Taxautos des Champs-Élysées,
Soyez témoins ; et toi,
Sous-sol dont les vapeurs vineuses
Encensaient nos adieux -
Tandis que lui perlaient aux yeux
Ses larmes vénéneuses.
magda- Nombre de messages : 1253
Date d'inscription : 28/03/2010
Un Jurançon 93
- Paul-Jean TOULET (1867-1920)
Un Jurançon 93
Un Jurançon 93
Aux couleurs du maïs,
Et ma mie, et l'air du pays :
Que mon coeur était aise.
Ah, les vignes de Jurançon,
Se sont-elles fanées,
Comme ont fait mes belles années,
Et mon bel échanson ?
Dessous les tonnelles fleuries
Ne reviendrez-vous point
A l'heure où Pau blanchit au loin
Par-delà les prairies ?
magda- Nombre de messages : 1253
Date d'inscription : 28/03/2010
Vous qui retournez du Cathai
- Paul-Jean TOULET (1867-1920)
Vous qui retournez du Cathai
Vous qui retournez du Cathai
Par les Messageries,
Quand vous berçaient à leurs féeries
L'opium ou le thé,
Dans un palais d'aventurine
Où se mourait le jour,
Avez-vous vu Boudroulboudour,
Princesse de la Chine,
Plus blanche en son pantalon noir
Que nacre sous l'écaille ?
Au clair de lune, Jean Chicaille,
Vous est-il venu voir,
En pleurant comme l'asphodèle
Aux îles d'Ouac-Wac,
Et jurer de coudre en un sac
Son épouse infidèle,
Mais telle qu'à travers le vent
Des mers sur le rivage
S'envole et brille un paon sauvage
Dans le soleil levant ?
magda- Nombre de messages : 1253
Date d'inscription : 28/03/2010
Vous souvient-il de l'auberge
- Paul-Jean TOULET (1867-1920)
Vous souvient-il de l'auberge
Vous souvient-il de l'auberge
Et combien j'y fus galant ?
Vous étiez en piqué blanc :
On eût dit la Sainte Vierge.
Un chemineau navarrais
Nous joua de la guitare.
Ah ! que j'aimais la Navarre,
Et l'amour, et le vin frais.
De l'auberge dans les Landes
Je rêve, - et voudrais revoir
L'hôtesse au sombre mouchoir,
Et la glycine en guirlandes.
magda- Nombre de messages : 1253
Date d'inscription : 28/03/2010
Page 3 sur 3 • 1, 2, 3
Sujets similaires
» POEMES SUR L'AMOUR
» POÈTES FRANÇAIS DU XXème SIÈCLE
» Poésie:Odilon-Jean PÉRIER
» Poésie: Paul Fort
» poésie:Jean RACINE
» POÈTES FRANÇAIS DU XXème SIÈCLE
» Poésie:Odilon-Jean PÉRIER
» Poésie: Paul Fort
» poésie:Jean RACINE
Page 3 sur 3
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum