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Federico García Lorca (1898-1936)

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Federico García Lorca (1898-1936) Empty Federico García Lorca (1898-1936)

Message par Valerie-M-kaya Lun 12 Avr - 21:44

La Femme Adultère

Je la pris près de la rivière
Car je la croyais sans mari
Tandis qu'elle était adultère
Ce fut la Saint-Jacques la nuit
Par rendez-vous et compromis
Quand s'éteignirent les lumières
Et s'allumèrent les cri-cri
Au coin des dernières enceintes
Je touchai ses seins endormis
Sa poitrine pour moi s'ouvrit
Comme des branches de jacinthes
Et dans mes oreilles l'empois
De ses jupes amidonnées
Crissait comme soie arrachée
Par douze couteaux à la fois
Les cimes d'arbres sans lumière
Grandissaient au bord du chemin
Et tout un horizon de chiens
Aboyait loin de la rivière


Quand nous avons franchi les ronces
Les épines et les ajoncs
Sous elle son chignon s'enfonce
Et fait un trou dans le limon
Quand ma cravate fût ôtée
Elle retira son jupon
Puis quand j'ôtai mon ceinturon
Quatre corsages d'affilée
Ni le nard ni les escargots
N'eurent jamais la peau si fine
Ni sous la lune les cristaux
N'ont de lueur plus cristalline
Ses cuisses s'enfuyaient sous moi
Comme des truites effrayées
L'une moitié toute embrasée
L'autre moitié pleine de froid
Cette nuit me vit galoper
De ma plus belle chevauchée
Sur une pouliche nacrée
Sans bride et sans étriers


Je suis homme et ne peux redire
Les choses qu'elle me disait
Le clair entendement m'inspire
De me montrer fort circonspect
Sale de baisers et de sable
Du bord de l'eau je la sortis
Les iris balançaient leur sabre
Contre les brises de la nuit
Pour agir en pleine droiture
Comme fait un loyal gitan
Je lui fis don en la quittant
D'un beau grand panier à couture
Mais sans vouloir en être épris
Parce qu'elle était adultère
Et se prétendait sans mari
Quand nous allions vers la rivière
Auteur :
Federico García Lorca (1898-1936)
Valerie-M-kaya
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Federico García Lorca (1898-1936) Empty Romance somnambule

Message par Valerie-M-kaya Lun 12 Avr - 21:46


Vert et je te veux vert.
Vent vert. Vertes branches.
Le bateau sur la mer,
le cheval dans la montagne.
L'ombre autour de la ceinture,
elle rêve à son balcon,
chair verte, verts cheveux
avec des yeux d'argent froid.
Vert et je te veux vert.
Dessous la lune gitane,
toutes les choses la regardent
mais elle ne peut pas les voir.

Vert et je te veux vert.
De grandes étoiles de givre
suivent le poisson de l'ombre
qui trace à l'aube son chemin.
Le figuier frotte le vent
à la grille de ses branches
et la montagne, chat rôdeur,
hérisse ses durs agaves.
Mais qui peut venir? Et par où?
Elle est là sur son balcon,
chair verte, cheveux verts,
rêvant à la mer amère.

L'ami, je voudrais changer
mon cheval pour ta maison,
mon harnais pour ton miroir,
mon couteau pour ta couverture.
L'ami, voilà que je saigne
depuis les cols de Cabra.
Si je le pouvais, petit,
l'affaire serait déjà faite.
Mais moi je ne suis plus moi
et ma maison n'est plus la mienne.

L'ami, je voudrais mourir dans
mon lit, comme tout le monde.
Un lit d'acier, si possible,
avec des draps de hollande.
Vois-tu cette plaie qui va
de ma poitrine à ma gorge?
Il y a trois cents roses brunes
sur le blanc de ta chemise.
Ton sang fume goutte à goutte
aux flanelles de ta ceinture.
Mais moi je ne suis plus moi et
ma maison n'est plus la mienne.
Laissez-moi monter au moins
jusqu'aux balustrades hautes.
De grâce, laissez-moi monter
jusqu'aux vertes balustrades.
Jusqu'aux balcons de la lune
là-bas où résonne l'eau.

Ils montent déjà, tous les deux,
vers les balustrades hautes.
Laissant un sentier de sang.
Laissant un sentier de larmes.
Sur les toitures tremblaient
des lanternes de fer-blanc.
Mille tambourins de verre
déchiraient le petit jour.

Vert et je te veux vert,
vent vert, vertes branches.
Ils ont monté, tous les deux.
Le vent laissait dans la bouche
un étrange goût de fiel,
de basilic et de menthe.
L'ami, dis-moi, où est-elle?
Où est-elle, ta fille amère?
Que de fois elle t'attendait!
Que de fois elle a pu t'attendre,
frais visage, cheveux noirs,
à la balustrade verte!

Sur le ciel de la citerne
la gitane se berçait.
Chair verte, cheveux verts
avec ses yeux d'argent froid.
Un petit glaçon de lune
la soutient par-dessus l'eau.
La nuit devint toute menue,
intime comme une place.
Des gardes civils ivres morts
donnaient des coups dans la porte.
Vert et je te veux vert.
Vent vert. Vertes branches.
Le bateau sur la mer,
le cheval dans la montagne.
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Federico García Lorca (1898-1936)
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Federico García Lorca (1898-1936) Empty La solea

Message par Valerie-M-kaya Lun 12 Avr - 21:46


Vêtue de voiles noirs,
elle pense que le monde est bien petit
et le coeur immense
Vêtue de voiles noirs.
Elle pense que le tendre soupir,
le cri, disparaissent
au fil du vent.
Vêtue de voiles noirs.
Elle avait laissé sa fenêtre ouverte
et à l'aube par la fenêtre
tout le ciel a débouché.
Ah!
Vêtue de voiles noirs!
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Federico García Lorca (1898-1936)
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Federico García Lorca (1898-1936) Empty Cante Jondo

Message par marie la rebelle Mar 13 Avr - 8:44


Cante Jondo
...Le Cante Jondo vient des races gitanes, traversant le cimetière des années et les frondes des vents fanés. Il vient des premières larmes et du premier baiser...


Lors de la conférence Le Cante Jondo (chant andalou primitif) qu'il donna le 19 février 1922, Federico exposait les origines du cante jondo: «Il s'agit d'un chant purement andalou qui existait déjà sous forme embryonnaire dans notre région avant que les gitans n'y arrivent.» Il expliqua ce que le cante jondo a de jondo: «Voyez, Messieurs, la transcendance que possède le Cante jondo, et la sagesse dont a fait preuve notre peuple en l'appelant ainsi. C'est profond, véritablement profond, plus encore que tous les puits et toutes les mers qui entourent le monde, beaucoup plus profond que le coeur actuel qui le crée et que la voix qui le chante, parce qu'il est presque infini. Il vient des races gitanes, traversant le cimetière des années et les frondes des vents fanés. Il vient des premières larmes et du premier baiser.»


Le livre Cante Jondo comprend quatre poèmes introduits par le poète intitulé «Petite ballade des trois rivières». Le premier de ces grands poèmes est le «Poème de la Seguiriya», dans lequel l'un des petits poèmes fait une référence explicite au mot.

Cante Jondo
...Le Cante Jondo viene de razas gitanas, atravesando el cementerio de los años y las frondas de los vientos marchitos. Viene del primer llanto y del primer beso...

Federico García Lorca



En su conferenciaEl cante jondo (primitivo canto andaluz) que dio el 19 de febrero de 1922, Federico expone los orígenes de cante jondo, aduciendo que: «lo que hoy llamamos cante jondo. A ellos debemos, pues, la creación de estos cantos, alma de nuestra alma; a ellos debemos la construcción de estos cauces líricos por donde se escapan todos los dolores y los gestos rituarios de la raza...» Más tarde explica que: « el cante jondo tiene de jondo: Vean ustedes, señores, la trascendencia que tiene el cante jondo y qué acierto tan grande el que tuvo nuestro pueblo al llamarlo así. Es hondo, verdaderamente hondo, más que todos los pozos y todos los mares que rodean el mundo, mucho más hondo que el corazón actual que lo crea y la voz que lo canta, porque es casi infinito. Viene de razas gitanas, atravesando el cementerio de los años y las frondas de los vientos marchitos. Viene del primer llanto y del primer beso...»


El libro Cante jondo está cruzado por cuatro poemas, introducidos por el poema titulado «LA BALADILLA DE LOS TRES RÍOS». El primero de estos grandes poemas es el «POEMA DE LA SEGUIRIYA», donde en una de ellas se hace referencia explícita al término:

***
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Federico García Lorca (1898-1936) Empty Le pas de la Séguirilla

Message par marie la rebelle Mar 13 Avr - 8:45


Le pas de la Séguirilla
Parmi les papillons noirs,
va une brunette moresque
à côté d'un blanc serpent
de brume.
Terre de lumière,
Ciel de terre
Elle va enchaînée au tremblement
d'un rythme qui jamais ne s'établit;
elle a un coeur en argent
et un poignard dans la main
Où vas-tu, siguiriya,
de ce rythme décervelé?
Quelle lune soulagera
ta douleur de citron et de bouton de rose?
Terre de lumière
Ciel de terre.


Translated by Gilles de Seze

El paso de la siguiriya
Entre mariposas negras,
va una muchacha morena
junto a una blanca serpiente
de niebla.
Tierra de luz,
cielo de tierra.
Va encadenada al temblor
de un ritmo que nunca llega;
tiene el corazón de plata
y un puñal en la diestra
¿Adónde vas siguiriya,
con un ritmo sin cabeza?
¿Qué luna recogerá
Tu dolor de cal y adelfa?
Tierra de luz
cielo de tierra.

***
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Federico García Lorca (1898-1936) Empty Paso

Message par marie la rebelle Mar 13 Avr - 8:46


Paso
Dans le troisième, Poème de la Saeta, nous trouvons le poème «Paso», adressé à la Vierge:


Vierge en crinoline,
Vierge de la Soledad,
épanouie comme une immense tulipe.
Dans ta barque de lumières
tu vas
sur la marée haute
de la ville,
parmi les saetas troubles
et des étoiles de cristal.
Vierge en crinoline,
tu vas
sur le fleuve de la rue
jusqu'à la mer!

PASO
El tercero, POEMA DE LA SAETA, encontramos el poema «PASO», dirigido a la Virgen:


VIRGEN con miriñaque
virgen de la soledad,
abierta como un inmenso Tulipán.
En tu barco de luces
vas
por la alta marea
de la ciudad
entre saetas turbias
y estrellas de cristal.
Virgen con miriñaque
tú vas
por el río de la calle,
¡hasta el mar!

***
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Federico García Lorca (1898-1936) Empty Mort de la peterena

Message par marie la rebelle Mar 13 Avr - 8:46


Mort de la peterena
Dans le quatrième de ces grands poèmes, Graphique de la Petenera, Federico écrit:


Dans la maison blanche se meurt
la perdition des hommes.
Cent pouliches caracolent
Leurs cavaliers sont morts.
Et sous la palpitante
constellation des lampes,
tremble sa jupe moirée
entre ses cuisses de bronze.
Cent pouliches caracolent.
Leurs cavaliers sont morts.
De longues ombres affilées
viennent du trouble horizon
et le bourdon d'une guitare
se rompt.
Cent pouliches caracolent.
Leurs cavaliers sont morts.

Muerte de la Petenera
En el cuarto de estos grandes poemas, GRAFICO DE LA PETENERA, Federico escribe:


En la casa blanca muere
la perdición de los hombres.
Cien jacas caracolean.
Sus jinetes están muertos.
Bajo las estremecidas
Estrellas de los velones,
su falda de moaré tiembla
Entre sus muslos de cobre.
Cien jacas caracolean.
Sus jinetes están muertos.
Largas sombras afiladas
Vienen del turbio horizonte,
y el bordón de una guitarra
se rompe.
Cien jacas caracolean.
Sus jinetes están muertos.

***
marie la rebelle
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Federico García Lorca (1898-1936) Empty Amparo (Dos muchachas)

Message par marie la rebelle Mar 13 Avr - 8:46



Amparo,
Que tu es seule dans ta maison!
Vêtue de blanc!


(Équateur entre le jasmín et le nard!)
Écoute les merveilleux
Sons de ton patio,
La faible trille jaune
Du canari.


Le soir tu vois trembler
Les cyprès avec les oiseaux,
Tandis que tu brodes lentement
Des lettres sur le canevas.


Amparo,
Que tu es seule dans ta maison!
Vêtue de blanc!


Amparo,
Et qu'il est difficile de te dire
Je t'aime!


Traduit par Gilles de Seze

Amparo (Dos muchachas)
Amparo,
!Qué sola estás en tu casa
Vestida de blanco!


(Ecuador entre el jazmín y el nardo!)
Oyes los maravillosos
Surditores de tu patio,
T al débil trino Amarillo
Del canario.


Por la tarde ves temblar
Los cipreses con las pájaros,
Mientras bordas lentamente
Letras sobre el cañamazo.


Amparo,
!que sola estás en tu casa
Vestida de blanco!


Amparo,
!y qué difícil decirte:
Yo te amo!



***
marie la rebelle
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Federico García Lorca (1898-1936) Empty Romance somnambule

Message par rayane Sam 17 Avr - 20:24

Federico García Lorca: poème,Romance somnambuleFederico García Lorca
(1898-1936)




Romance somnambule
Vert et je te veux vert.
Vent vert. Vertes branches.
Le bateau sur la
mer,
le cheval dans la montagne.
L'ombre autour de la ceinture,
elle
rêve à son balcon,
chair verte, verts cheveux
avec des yeux d'argent
froid.
Vert et je te veux vert.
Dessous la lune gitane,
toutes les
choses la regardent
mais elle ne peut pas les voir.


Vert et je te
veux vert.
De grandes étoiles de givre
suivent le poisson de
l'ombre
qui trace à l'aube son chemin.
Le figuier frotte le vent
à la
grille de ses branches
et la montagne, chat rôdeur,
hérisse ses durs
agaves.
Mais qui peut venir? Et par où?
Elle est là sur son
balcon,
chair verte, cheveux verts,
rêvant à la mer
amère.


L'ami, je voudrais changer
mon cheval pour ta
maison,
mon harnais pour ton miroir,
mon couteau pour ta
couverture.
L'ami, voilà que je saigne
depuis les cols de Cabra.
Si je
le pouvais, petit,
l'affaire serait déjà faite.
Mais moi je ne suis plus
moi
et ma maison n'est plus la mienne.


L'ami, je voudrais mourir
dans
mon lit, comme tout le monde.
Un lit d'acier, si possible,
avec
des draps de hollande.
Vois-tu cette plaie qui va
de ma poitrine à ma
gorge?
Il y a trois cents roses brunes
sur le blanc de ta chemise.
Ton
sang fume goutte à goutte
aux flanelles de ta ceinture.
Mais moi je ne
suis plus moi et
ma maison n'est plus la mienne.
Laissez-moi monter au
moins
jusqu'aux balustrades hautes.
De grâce, laissez-moi
monter
jusqu'aux vertes balustrades.
Jusqu'aux balcons de la
lune
là-bas où résonne l'eau.


Ils montent déjà, tous les
deux,
vers les balustrades hautes.
Laissant un sentier de
sang.
Laissant un sentier de larmes.
Sur les toitures tremblaient
des
lanternes de fer-blanc.
Mille tambourins de verre
déchiraient le petit
jour.


Vert et je te veux vert,
vent vert, vertes branches.
Ils
ont monté, tous les deux.
Le vent laissait dans la bouche
un étrange goût
de fiel,
de basilic et de menthe.
L'ami, dis-moi, où est-elle?

est-elle, ta fille amère?
Que de fois elle t'attendait!
Que de fois elle a
pu t'attendre,
frais visage, cheveux noirs,
à la balustrade
verte!


Sur le ciel de la citerne
la gitane se berçait.
Chair
verte, cheveux verts
avec ses yeux d'argent froid.
Un petit glaçon de
lune
la soutient par-dessus l'eau.
La nuit devint toute menue,
intime
comme une place.
Des gardes civils ivres morts
donnaient des coups dans la
porte.
Vert et je te veux vert.
Vent vert. Vertes branches.
Le bateau
sur la mer,
le cheval dans la montagne.


Ces poèmes sont extraits
de Romancero gitan,
Poème du chant profond
Traduction de Claude
Esteban


Romance Sonámbulo
Verde que te quiero verde.
Verde viento. Verdes ramas.
El barco sobre
la mar
y el caballo en la montaña.
Con la sombra en la cintura
ella
sueña en su baranda,
verde carne, pelo verde,
con ojos de fría plata.

Verde que te quiero verde.
Bajo la luna gitana,
las cosas la están
mirando
y ella no puede mirarlas.


Verde que te quiero verde.

Grandes estrellas de escarcha
vienen con el pez de sombra
que abre
el camino del alba.
La higuera frota su viento
con la lija de sus ramas,

y el monte, gato garduño,
eriza sus pitas agrias.
¿Pero quién vendra?
¿Y por dónde...?
Ella sigue en su baranda,
Verde came, pelo verde,

soñando en la mar amarga.


— Compadre, quiero cambiar
mi
caballo por su casa,
mi montura por su espejo,
mi cuchillo per su
manta.
Compadre, vengo sangrando,
desde los puertos de Cabra.
— Si yo
pudiera, mocito,
este trato se cerraba.
Pero yo ya no soy yo,
ni mi
casa es ya mi casa.


— Compadre, quiero morir
decentemente en mi
cama.
De acero, si puede ser,
con las sábanas de holanda.
¿No ves la
herida que tengo
desde el pecho a la garganta?
— Trescientas rosas
morenas
lleva tu pechera blanca.
Tu sangre rezuma y huele
alrededor
de tu faja.
Pero yo ya no soy yo,
ni mi casa es ya mi casa.
— Dejadme
subir al menos
hasta las altas barandas;
¡dejadme subir!, dejadme,

hasta las verdes barandas.
Barandales de la luna
por donde retumba
el agua.


Ya suben los dos compadres
hacia las altas barandas.

Dejando un rastro de sangre.
Dejando un rastro de lágrimas.

Temblaban en los tejados
farolillos de hojalata.
Mil panderos de
cristal
herían la madrugada.


Verde que te quiero verde,
verde
viento, verdes ramas.
Los dos compadres subieron.
El largo viento dejaba

en la boca un raro gusto
de hiel, de menta y de albahaca.
¡Compadre!
¿Donde está, díme?
¿Donde está tu niña amarga?
¡Cuántas veces te
esperó!
¡Cuántas veces te esperara,
cara fresca, negro pelo,
en esta
verde baranda!


Sobre el rostro del aljibe
se mecía la gitana.

Verde carne, pelo verde,
con ojos de fría plata.
Un carámbano de luna

la sostiene sobre el agua.
La noche se puso íntima
como una pequeña
plaza.
Guardias civiles borrachos
en la puerta golpeaban.
Verde que
te qinero verde.
Verde viento. Verdes ramas.
El barco sobre la mar.

Y el caballo en la montaña.
rayane
rayane

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Federico García Lorca (1898-1936) Empty Re: Federico García Lorca (1898-1936)

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