POEMES SUR LES OISEAUX
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POEMES SUR LES OISEAUX
Le sommeil du Condor - (Leconte de Lisle)
(Poèmes barbares)
Par delà l'escalier des raides Cordillères, Par delà les brouillards hantés des aigles noirs, Plus haut que les sommets creusés en entonnoirs Où bout le flux sanglant des laves familières, |
L'envergure pendante et rouge par endroits, Le vaste Oiseau, tout plein d'une morne indolence, Regarde l'Amérique et l'espace en silence, Et le sombre soleil qui meurt dans ses yeux froids. |
Du continent muet, elle s'est emparée : Des sables aux coteaux, des gorges aux versants, De cime en cime, elle enfle en tourbillons croissants, Le lourd débordement de sa haute marée. |
Lui, comme un spectre, seul au front du pic altier, Baigné d'une lueur qui saigne sur la neige Il attend cette mer sinistre qui l'assiège : Elle arrive, elle déferle et le couvre en entier. |
Dans l'abîme sans fond la Croix Australe allume Sur les côtes du ciel son phare constellé. Il râle de plaisir, il agite sa plume, Il érige son cou musculeux et pelé, |
Il s'enlève en fouettant l'âpre neige des Andes, Dans un cri rauque, il monte où n'atteint pas le vent, Et loin du globe noir, loin de l'astre vivant, Il dort dans l'air glacé, les ailes toutes grandes. |
(Poèmes barbares)
rayane- Nombre de messages : 1418
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Les hiboux
- (Charles Baudelaire)
(Les Fleurs du mal)
Un beau hibou - grand duc | Sous les ifs noirs qui les abritent, Les hiboux se tiennent rangés, Ainsi que des dieux étrangers, Dardant leur oeil rouge. Ils méditent ! |
Sans remuer, ils se tiendront Jusqu'à l'heure mélancolique Où poussant le soleil oblique, Les ténèbres s'établiront. | |
Leur attitude au sage enseigne, Qu'il faut en ce monde qu'il craigne : Le tumulte et le mouvement. | |
L'homme ivre d'une ombre qui passe Porte toujours le châtiment D'avoir voulu changer de place. |
(Les Fleurs du mal)
rayane- Nombre de messages : 1418
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L'albatros
- (Charles Baudelaire)
Souvent pour s'amuser, les hommes d'équipage Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers, Qui suivent, indolents compagnons de voyage, Le navire glissant sur les gouffres amers. |
A peine les ont-ils déposés sur les planches, Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux, Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches Comme des avirons, traîner à côté d'eux. |
Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule ! Lui naguère si beau, qu'il est comique et laid ! L'un agace son bec avec un brûle-gueule, L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait ! |
Le Poète est semblable au prince des nuées Qui hante la tempête et se rit de l'archer ; Exilé sur le sol au milieu des huées, Ses ailes de géant l'empêchent de marcher. |
(Les fleurs du mal)
rayane- Nombre de messages : 1418
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La mort des oiseaux
- (François Coppée 1842-1908)
Le soir, au coin du feu, j'ai pensé bien des fois, A la mort d'un oiseau, quelque part, dans les bois, Pendant les tristes jours de l'hiver monotone Les pauvres nids déserts, les nids qu'on abandonne, |
Se balancent au vent sur le ciel gris de fer. Oh ! comme les oiseaux doivent mourir l'hiver ! Pourtant lorsque viendra le temps des violettes, Nous ne trouverons pas leurs délicats squelettes. |
Dans le gazon d'avril où nous irons courir. Est-ce que " les oiseaux se cachent pour mourir ? " |
(Promenades et Intérieurs)
rayane- Nombre de messages : 1418
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Le portrait d'un oiseau
- (Jacques Prévert 1903-1976)
(Paroles - Lettres à Elsa Henriquez)
Peindre d'abord une cage avec une porte ouverte, Peindre ensuite quelque chose de joli, de simple et de beau, Placer ensuite la toile contre un arbre ou dans un jardin. |
Se cacher derrière l'arbre, silencieusement sans bouger... Parfois l'oiseau arrive vite, ou bien des années après, Ne pas se décourager : attendre. |
Si l'oiseau arrive, attendre que l'oiseau pénètre dans sa cage, fermer alors tout doucement la porte avec le pinceau, Puis effacer un à un tous les barreaux... Peindre ensuite le vert feuillage, la fraîcheur du vent, la poussière du soleil, le bruit des bêtes, de l'herbe dans la chaleur de l'été. |
Si l'oiseau chante c'est bon signe, vous pouvez alors signer le tableau en arrachant tout doucement une des plumes de l'oiseau et vous écrivez votre nom dans un coin du tableau. |
(Paroles - Lettres à Elsa Henriquez)
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Le rossignol
- (Alphonse Lamartine)
1. Quant ta voix, céleste prélude Aux silences des belles nuits, Barde ailé de ma solitude Tu ne sais pas que je te suis ! | 2. Même si l'astre des nuits se penche Aux bords des monts pour t'écouter, Tu te caches de branche en branche, Comme si tu voulais l'imiter. |
3. Ah ! ta voix touchante ou sublime Est trop pure pour ce bas milieu Cette musique qui t'anime Est un instinct qui monte à Dieu, | 4. Tes gazouillements, ton murmure, Sont un mélange harmonieux Des plus doux bruits de la nature Du plus beau chant des cieux. |
5. Tu prends les sons que tu recueilles Dans les cris que répète l'écho, Dans les frémissements des feuilles, Dans les gazouillements des flots, | 6. Dans les feuilles où tremblent des larmes, Ces fraîches haleines des bois, O nature ! elles ont trop de charmes Pour n'avoir pas aussi ta voix. |
7. Dans les chuchotements et plaintes Qui sortent la nuit des rameaux, Dans les voix des vagues éteintes Sur le sable ou dans les roseaux ! | 8. Alors, cette voix mystérieuse Va charmer les oreilles des anges, Quand leurs soupirs dans la nuit pieuse Monte vers Dieu comme une louange |
9. Elle est la voix d'une nature Qui n'est qu'amour et pureté Un brûlant et divin murmure : L'hymne flottant des nuits d'été. |
rayane- Nombre de messages : 1418
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La nichée sous le portail
- (Victor Hugo)
1. Si tu entres dans l'église Va, mais regarde doucement Sous la vieille voûte grise Ce petit nid innocent. | 2. Aux grands temples où l'on prie Le martinet, frais et pur, Suspend la maçonnerie Qui contient le plus d'azur. |
3. La couvée est dans la mousse Du portail qui s'attendrit ; Elle sent sa chaleur douce Des ailes de Jésus-Christ. | 4. L'église où l'ombre flamboie, Vibre, émue à ces doux bruits ; Les oiseaux sont pleins de joie, La pierre est pleine de nuit. |
5. Les saints, graves personnages, Sous les porches palpitants Aiment ces doux voisinages Du baiser et du printemps | 6. Les vierges et les prophètes Se penchent dans l'âpre tour Sur ces ruches d'oiseaux faites Pour le divin miel : amour |
7. L'oiseau se perche sur l'ange ; L'apôtre rit sous l'arceau, - Bonjour saint ! dit la mésange Le saint dit " Bonjour, oiseau " | 8. Les cathédrales sont belles Et hautes sous le ciel bleu ; Mais le nid des hirondelles Est l'édifice de Dieu |
(Les contemplations)
rayane- Nombre de messages : 1418
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Fidèles hirondelles
- (Sully Prudhomme)
(Stances : la vie intérieure)
1. Toi qui peux monter solitaire Au ciel, sans gravir les sommets, Et dans les vallons de la terre Descendre et planer dans l'air, | 2. Toi qui, sans te pencher au fleuve Où nous ne puisons qu'à genoux Peux aller boire, avant qu'il ne pleuve Au nuage trop haut pour nous ; | |
3. Toi qui pars au déclin des roses Et reviens au nid printanier, Fidèle aux deux meilleures choses : L'indépendance et le foyer. | 4. Comme toi, mon âme s'élève Et tout à coup rase le sol Elle suit avec l'aile du rêve Les beaux méandres de ton vol. | |
|
(Stances : la vie intérieure)
rayane- Nombre de messages : 1418
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Petite Alouette
(André Theuriet 1833-1907)
Le jour commence à peine à blanchir les collines, Dans la plaine qui dort encore, Au long des prés bordés de sureau et d'épines, Le soleil aux traits d'or N'a pas encore changé la brume en perles fines. |
Et déjà, secouant dans les sillons de blé Tes ailes engourdies, Alouette, tu pars, le gosier tout gonflé De jeunes mélodies, Et tu vas saluer le jour renouvelé. |
Dans l'air te balançant, tu montes et tu chantes, Et tu montes toujours. Le soleil luit, les eaux frissonnent blanchissantes ; Il semble qu'aux alentours Ton chant ajoute encor(e) des clartés plus puissantes. |
Plus haut, toujours plus haut, dans le bleu calme et pur, Tu fuis allègre et libre, Tu n'es plus pour mes yeux déjà qu'un point obscur, Mais toujours ta voix vibre ; On dirait la chanson lointaine de l'azur... |
O charme aérien !... Alouette, alouette, Est-ce du souffle heureux Qui remue en Avril les fleurs de violettes Ou du rythme amoureux Des mondes étoilés, que ta musique est faite ? |
Tout s'éveille à ta voix : le rude laboureur Qui pousse sa charrue, Le vieux berger courbé qui traverse rêveur La grande friche nue, Se sentent rajeunis et retrouvent du coeur. |
Sur tes ailes tu prends les larmes de la terre A chaque aube du jour, Et des hauteurs du ciel par un joyeux mystère, Tu nous rends en retour Des perles de gaieté pleuvant dans ta lumière. |
(La chanson des bois)
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Les mouettes
- (Jules Lemaître 1853-1914)
Par les couchants sereins et calmes, les mouettes Vont mêlant sur la mer leur vol entrecroisé, Tels des gris souvenirs pleines de douceurs secrètes Voltigeant dans un coeur souffrant, mais apaisé. |
L'une, dans les clartés rouges et violettes, D'un coucher de soleil, fend le ciel embrasé, Une autre comme un trait, plonge dans les eaux muettes Ou se suspend au flot lentement balancé. |
Nul oiseau vagabond n'a de plus longues ailes De plus libres destins, ni d'amours plus fidèles Pour le pays des flots noirs, cuivrés, bleus ou verts |
Et j'aime leurs ébats, car les mouettes grises Que berce la marée et qu'enivrent les brises Sont les grands papillons qui butinent les mers. |
rayane- Nombre de messages : 1418
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L' envol des mouettes
Lorsque l'hiver arrive au centre des villes, je vois Tout un essaim de mouettes venir sous nos fenêtres, Tout près des cheminées, elles se chauffent sur les toits Rondes comme des ballons, elles doublent leur diamètre. |
Oh ! Bel oiseau des mers, quand le printemps viendra, L'amour t'appellera pour danser sur les eaux... Sous tes ailes protectrices l'oisillon grandira Et s'envolera un jour au-dessus des roseaux. |
Mouette, profite de tes vacances en la belle saison Toi qui survole les mers et ignore les frontières, Bercée au creux des vagues, rassasiée de poissons, |
Mon corps est bien trop lourd et je n'sais pas voler ! Alors je t'accompagne en fermant les paupières, Emmène-moi sur tes ailes jusqu'aux îles ensablées... |
(Jean-Claude Brinette)
rayane- Nombre de messages : 1418
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Re: POEMES SUR LES OISEAUX
L'oiseau et le promeneur
Je passais là sans bruit | Son doux sifflement |
dans un parc un dimanche, | a charmé mon oreille, |
un oiseau tout petit | sous le bleu firmament, |
chantait sur une branche | J'écoutais cette merveille, |
Il reprenait sa gamme | De grands tapis de fleurs, |
d'une petite voix teintée, | un oiseau et un arbre… |
pour pas briser le charme | Un moment de bonheur |
je me suis arrêté. | vaut bien que l'on s'attarde… |
Comme il était venu, | Et dans ma petite tête |
le Maître a disparu ! | reste encore sa rengaine, |
Envolé vers les nues ! | et les couleurs parfaites |
je n' l'ai jamais revu | d'un oiseau sur un chêne. |
( Jean Claude Brinette - Composé pour Ingrid )
rayane- Nombre de messages : 1418
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Prévert et les oiseaux
Prévert accorde une grande place aux animaux dans sa poésie, mais principalement aux oiseaux, symboles de liberté, mais aussi porte-paroles des “petites gens”. Ils sont présents dans près d’une vingtaine de poèmes, dans le seul recueil “Parole”.
POUR FAIRE LE PORTRAIT D’UN OISEAU
Peindre d’abord une cage
avec une porte ouverte
peindre ensuite
quelque chose de joli
quelque chose de simple
quelque chose de beau
quelque chose d’utile
pour l’oiseau
placer ensuite la toile contre un arbre
dans un jardin
dans un bois
ou dans une forêt
se cacher derrière l’arbre
sans rien dire
sans bouger …
Parfois l’oiseau arrive vite
mais il peut aussi bien mettre de longues années
avant de se décider
Ne pas se décourager
attendre
attendre s’il le faut pendant des années
la vitesse ou la lenteur de l’arrivée de l’oiseau
n’ayant aucun rapport
avec la réussite du tableau
Quand l’oiseau arrive
s’il arrive
observer le plus profond silence
attendre que l’oiseau entre dans la cage
et quand il est entré
fermer doucement la porte avec le pinceau
puis
effacer un à un tous les barreaux
en ayant soin de ne toucher aucune des plumes de l’oiseau
Faire ensuite le portrait de l’arbre
en choisissant la plus belle de ses branches
pour l’oiseau
peindre aussi le vert feuillage et la fraîcheur du vent
la poussière du soleil
et le bruit des bêtes de l’herbe dans la chaleur de l’été
et puis attendre que l’oiseau se décide à chanter
Si l’oiseau ne chante pas
c’est mauvais signe
signe que le tableau est mauvais
mais s’il chante c’est bon signe
signe que vous pouvez signer
Alors vous arrachez tout doucement
une des plumes de l’oiseau
et vous écrivez votre nom dans un coin du tableau.
rayane- Nombre de messages : 1418
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AU HASARD DES OISEAUX
Prévert et les oiseaux
J’ai appris très tard à aimer les oiseaux
je le regrette un peu
mais maintenant tout est arrangé
on s’est compris
ils ne s’occupent pas de moi
je ne m’occupe pas d’eux
je les regarde
je les laisse faire
tous les oiseaux font de leur mieux
ils donnent l’exemple
pas l’exemple comme par exemple Monsieur Glacis
qui s’est remarquablement courageusement conduit pendant la guerre ou l’exemple du petit Paul qui était si pauvre et tellement honnête avec ça et qui est devenu plus tard le grand Paul si riche et si vieux si honorable et si affreux et si avare et si charitable et si pieux
ou par exemple cette vieille servante qui eut une vie et une mort exemplaires jamais de discussions pas ça l’ongle claquant sur la dent pas ça de discussion avec monsieur ou avec madame au sujet de cette affreuse question des salaires
non
les oiseaux donnent l’exemple
l’exemple comme il faut
exemple des oiseaux
exemple des oiseaux
exemple les plumes les ailes le vol des oiseaux
exemple le nid les voyages et les chants des oiseaux
exemple la beauté des oiseaux
exemple le cœur des oiseaux
la lumière des oiseaux.
Prévert et les oiseaux
J’ai appris très tard à aimer les oiseaux
je le regrette un peu
mais maintenant tout est arrangé
on s’est compris
ils ne s’occupent pas de moi
je ne m’occupe pas d’eux
je les regarde
je les laisse faire
tous les oiseaux font de leur mieux
ils donnent l’exemple
pas l’exemple comme par exemple Monsieur Glacis
qui s’est remarquablement courageusement conduit pendant la guerre ou l’exemple du petit Paul qui était si pauvre et tellement honnête avec ça et qui est devenu plus tard le grand Paul si riche et si vieux si honorable et si affreux et si avare et si charitable et si pieux
ou par exemple cette vieille servante qui eut une vie et une mort exemplaires jamais de discussions pas ça l’ongle claquant sur la dent pas ça de discussion avec monsieur ou avec madame au sujet de cette affreuse question des salaires
non
les oiseaux donnent l’exemple
l’exemple comme il faut
exemple des oiseaux
exemple des oiseaux
exemple les plumes les ailes le vol des oiseaux
exemple le nid les voyages et les chants des oiseaux
exemple la beauté des oiseaux
exemple le cœur des oiseaux
la lumière des oiseaux.
Prévert et les oiseaux
rayane- Nombre de messages : 1418
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Prévert et les oiseaux
CHANSON DE L’OISELEUR
L’oiseau qui vole si doucement
L’oiseau rouge et tiède comme le sang
L’oiseau si tendre l’oiseau moqueur
L’oiseau qui soudain prend peur
L’oiseau qui soudain se cogne
L’oiseau qui voudrait s’enfuir
L’oiseau seul et affolé
L’oiseau qui voudrait vivre
L’oiseau qui voudrait chanter
L’oiseau qui voudrait crier
L’oiseau rouge et tiède comme le sang
L’oiseau qui vole si doucement
C’est ton cœur jolie enfant
Ton cœur qui bat de l’aile si tristement
Contre ton sein si dur si blanc
L’oiseau qui vole si doucement
L’oiseau rouge et tiède comme le sang
L’oiseau si tendre l’oiseau moqueur
L’oiseau qui soudain prend peur
L’oiseau qui soudain se cogne
L’oiseau qui voudrait s’enfuir
L’oiseau seul et affolé
L’oiseau qui voudrait vivre
L’oiseau qui voudrait chanter
L’oiseau qui voudrait crier
L’oiseau rouge et tiède comme le sang
L’oiseau qui vole si doucement
C’est ton cœur jolie enfant
Ton cœur qui bat de l’aile si tristement
Contre ton sein si dur si blanc
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poèmes de Prévert
LES OISEAUX DU SOUCI
Pluie de plumes plumes de pluie
Celle qui vous aimait n’est plus
Que me voulez-vous oiseaux
Plumes de pluie pluie de plumes
Depuis que tu n’es plus je ne sais plus
Je ne sais plus où j’en suis
Pluie de plumes plumes de pluie
Je ne sais plus que faire
Suaire de pluie pluie de suie
Est-ce possible que jamais plus
Plumes de suie… Allez ouste dehors hirondelles
Quittez vos nids… Hein ? Quoi ? Ce n’est pas la saison des voyages ?…
Je m’en moque sortez de cette chambre hirondelles du matin
Hirondelles du soir partez… Où ? Hein ? Alors restez
c’est moi qui m’en irai…
Plumes de suie suie de plumes je m’en irai nulle part
et puis un peu partout
Restez ici oiseaux du désespoir
Restez ici… Faites comme chez vous.
Pluie de plumes plumes de pluie
Celle qui vous aimait n’est plus
Que me voulez-vous oiseaux
Plumes de pluie pluie de plumes
Depuis que tu n’es plus je ne sais plus
Je ne sais plus où j’en suis
Pluie de plumes plumes de pluie
Je ne sais plus que faire
Suaire de pluie pluie de suie
Est-ce possible que jamais plus
Plumes de suie… Allez ouste dehors hirondelles
Quittez vos nids… Hein ? Quoi ? Ce n’est pas la saison des voyages ?…
Je m’en moque sortez de cette chambre hirondelles du matin
Hirondelles du soir partez… Où ? Hein ? Alors restez
c’est moi qui m’en irai…
Plumes de suie suie de plumes je m’en irai nulle part
et puis un peu partout
Restez ici oiseaux du désespoir
Restez ici… Faites comme chez vous.
rayane- Nombre de messages : 1418
Date d'inscription : 23/09/2008
Dans les bois
Au printemps l'Oiseau naît et chante : N'avez-vous pas ouï sa voix ? ... Elle est pure, simple et touchante, La voix de l'Oiseau - dans les bois ! L'été, l'Oiseau cherche l'Oiselle ; Il aime - et n'aime qu'une fois ! Qu'il est doux, paisible et fidèle, Le nid de l'Oiseau - dans les bois ! Puis quand vient l'automne brumeuse, Il se tait... avant les temps froids. Hélas ! qu'elle doit être heureuse La mort de l'Oiseau - dans les bois ! Gérard de Nerval Poésie et Souvenirs |
rayane- Nombre de messages : 1418
Date d'inscription : 23/09/2008
L'oiseau d'amour
(chant bambara du Mali) |
Mais laisse-moi, ô Dyambéré! Toi qui portes l'écharpe aux franges longues, Laisse-moi chanter les oiseaux. Les oiseaux qui écoutèrent la Princesse en allée Et reçurent ses confidences dernières. Et vous, Jeunes Filles, chantez, chantez doucement Iah!... Iah!... le bel oiseau. Et toi, Maître-du-fusil-formidable, Laisse-moi contempler l'oiseau que j'aime, L'oiseau que mon ami et moi aimons. Laisse-moi, Maître-du-boubou-éclatant, Maître aux vêtements plus brillants que la clarté du jour, Laisse-moi aimer l'oiseau d'amour. Léopold Sédar Senghor Traductions Poèmes africains, publiés par Armand Guibert |
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Date d'inscription : 23/09/2008
Pourquoi
Pourquoi ne peut-on s'évader De cette cage inhumaine Qui nous est imposée Par notre condition même. Les grands oiseaux volent Dans les cieux Et l'homme rampe au sol Et jamais mieux. Souvent il voudrait Monter dans l'azur Mais il ne sera jamais Vraiment assez pur. Henry-François Guitard Le Jongleur de verre |
rayane- Nombre de messages : 1418
Date d'inscription : 23/09/2008
les colombes
Sur le coteau, là-bas où sont les tombes, Un beau palmier, comme un panache vert, Dresse la tête, où le soir les colombes Viennent nicher et se mettre à couvert. Mais le matin elles quittent les branches : Comme un collier qui s'égrène, on les voit S'éparpiller dans l'air bleu, toutes blanches, Et se poser plus loin sur quelque toit. Mon âme est l'arbre où tous les soirs, comme elles, De blancs essaims de folles visions Tombent des cieux en palpitant des ailes, Pour s'envoler dès les premiers rayons. Théophile Gautier Poésies |
rayane- Nombre de messages : 1418
Date d'inscription : 23/09/2008
les corbeaux
Seigneur, quand froide est la prairie, Quand, dans les hameaux abattus, Les longs angélus se sont tus... Sur la nature défleurie Faites s'abattre des grands cieux Les chers corbeaux délicieux. Armée étrange aux cris sévères, Les vents froids attaquent vos nids! Vous, le long des fleuves jaunis, Sur les routes aux vieux calvaires, Sur les fossés et sur les trous Dispersez-vous, ralliez-vous! Par milliers, sur les champs de France, Où dorment des morts d'avant-hier, Tournoyez, n'est-ce pas, l'hiver, Pour que chaque passant repense! Sois donc le crieur du devoir, Ô notre funèbre oiseau noir! Mais, saints du ciel, en haut du chêne, Mât perdu dans le soir charmé, Laissez les fauvettes de mai Pour ceux qu'au fond du bois enchaîne, Dans l'herbe d'où l'on ne peut fuir, La défaite sans avenir. Arthur Rimbaud |
rayane- Nombre de messages : 1418
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le cygne
Sans bruit, sous le miroir des lacs profonds et calmes, Le cygne chasse l'onde avec ses larges palmes, Et glisse. Le duvet de ses flancs est pareil A des neiges d'avril qui croulent au soleil; Mais, ferme et d'un blanc mat, vibrant sous le zéphire Sa grande aile l'entraîne ainsi qu'un lent navire. Il dresse son beau col au-dessus des roseaux, Le plonge, le promène allongé sur les eaux, Le courbe gracieux comme un profil d'acanthe, Et cache son bec noir dans sa gorge éclatante. Tantôt le long des pins, séjour d'ombre et de paix, Il serpente, et, laissant les herbages épais Traîner derrière lui comme une chevelure, Il va d'une tardive et languissante allure. La grotte où le poète écoute ce qu'il sent, Et la source qui pleure un éternel absent, Lui plaisent; il y rôde; une feuille de saule En silence tombée effleure son épaule. Tantôt il pousse au large, et, loin du bois obscur, Superbe, gouvernant du côté de l'azur, Il choisit, pour fêter sa blancheur qu'il admire, La place éblouissante où le soleil se mire. Puis, quand les bords de l'eau ne se distinguent plus, A l'heure où toute forme est un spectre confus, Où l'horizon brunit rayé d'un long trait rouge, Alors que pas un jonc, pas un glaïeul ne bouge, Que les rainettes font dans l'air serein leur bruit, Et que la luciole au clair de lune luit, L'oiseau, dans le lac sombre où sous lui se reflète La splendeur d'une nuit lactée et violette, Comme un vase d'argent parmi des diamants, Dort, la tête sous l'aile, entre deux firmaments. Sully Prudhomme Les Solitudes |
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l'oiseau de brume
L'oiseau vole. L'enfant le regarde. Il agite ses bras, jouant avec le vent Mais son corps ne bouge pas. Pourtant, l'enfant s'élève quand même. Ses pieds touchent encore le sol mais son coeur est déjà dans les nuages. Il rejoint l'oiseau et tous deux volent de concert, traversant le temps et les paysages, chevauchant des chevaux de lumière, sculptant des déesses de brume, navigant sur l'aurore, Jouant avec les rires de Morphée... "A table!" dit la mère. L'enfant atterrit. Mais l'oiseau continue de voler... Florant Mercadier |
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Date d'inscription : 23/09/2008
le hibou
Chaque soir, près de chez nous, Vient percher un vieux hibou : En sentinelle de garde, Il est là qui nous regarde. Il veille sur nous la nuit, Sans sourciller et sans bruit; De sa prunelle immobile, Il nous contemple, tranquille. Puis soudain en hululant, Tel un fantôme volant, Il s'élance, oiseau funèbre, Et se noie dans les ténèbres. Béatrice Gangi |
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Marécage
Un aigle crispé par les plantes aquatiques Englouti Essayant de se débattre de ses herbes brutales Il s'effondrent Des roseaux ravagent le marécage boueux Malgré ses efforts il ne peut traverser la toile des fleurs Jenneri Dicecca |
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