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Message par julien Mer 24 Mar - 20:09



Etre aimée par un dandy : Oscar Wilde



être aimé Oscar-wilde.1170060993
“Il lui arrivait de considérer le mal comme un simple moyen de réaliser sa conception du beau.”
Revenir sur la personnalité troublante d’Oscar Wilde, c’est faire revivre une époque très particulière de l’Angleterre, une époque faite de contradictions et de démesure, à l’image du héros de son roman, Dorian Gray.
Oscar Wilde naquit en Irlande, à Dublin en Octobre 1854 - sous le signe de la Balance… une balance à la recherche constante d’un équilibre qu’il ne connut jamais.
L’homme est proprement fascinant. Disposant d’un statut social intéressant, il joue les grands seigneurs au sein de la bonne société anglaise, où il brille par son allure, sa culture littéraire et sa verve. La gloire de Oscar Wilde est à son comble en 1882, lorsqu’il fait une tournée triomphale aux Etats-Unis pour y discourir du Pré-Raphaélitisme et de l’Esthétisme.
Sa vie maritale est un échec, malgré la naissance de ses deux fils. Oscar Wilde se lie en 1890 au fort jeune et beau poète Lord Alfred Douglas et le scandale qui entoura ce couple homosexuel en pleine période victorienne atteignit son apothéose en 1895, lors du procès à l’issue duquel Oscar Wilde fut condamné à deux années de travaux forcés pour corruption de mineur. Lorsqu’il sortit de prison, ce fut pour découvrir un pays qui l’avait complètement renié, il était au ban de la société victorienne.
Le portrait qu’il a tracé de Dorian Gray représente une oeuvre majeure dans cette époque tourmentée de l’époque victorienne, une commune démesure de grandeur et de déclin. Le portrait de Dorian Gray foisonne de détails très précis qui permettent de se faire une idée des préoccupations de l’époque. Lord Henry, le dandy désabusé qui assume parfaitement son immoralité, est le reflet criant de cette noblesse du XIXème siècle, résultat d’un puritanisme tellement outrancier qu’il ne pouvait conduire qu’à l’excès opposé. Seuls les sens peuvent guérir l’âme…
Enfin, Dorian - le jeune noble influencé afin de succomber à ses plus bas instincts - représente l’échec cuisant d’une société qui se noie dans son reflet, tel Narcisse. Si les années passent, il ne vieillit pas, c’est son portrait qui sera progressivement marqué par les ans, les vices et les crimes.
Le XIXème siècle se meurt, et avec lui une époque qui vécut les débuts de la technologie, tandis que ses enfants les plus pauvres crevaient de faim sous le regard de la bonne société. Une bonne société, où la morale puritaine et parfaitement codifiée n’avait d’égale que sa parfaite hypocrisie.
Oscar Wilde choisit alors de s’exiler en France, à Dieppe, c’est un homme brisé et ruiné, qui prend le pseudonyme de Sébastien Melmoth. Il finit par tomber dans une disgrâce absolue jusqu’au jour où la maladie l’emporte. Il meurt foudroyé, abandonné de tous, aussi méconnaissable que Dorian Gray.
Une des citations qu’il nous a laissé: “Les femmes ont beaucoup plus de chance que les hommes sur cette terre, beaucoup plus de choses leur sont interdites”…
julien
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Message par julien Mer 24 Mar - 20:11



Etre aimée par un poète - René Char



être aimé Rene-char.1169880952
Dans les rues de la ville il y a mon amour. Peu importe où il va dans le temps divisé. Il n’est plus mon amour, chacun peut lui parler. Il ne se souvient plus; qui au juste l’aima?
Il cherche son pareil dans le voeu des regards. L’espace qu’il parcourt est ma fidélité. Il dessine l’espoir et léger l’éconduit. Il est prépondérant sans qu’il y prenne part.
Je vis au fond de lui comme une épave heureuse. A son insu, ma solitude est son trésor. Dans le grand méridien où s’inscrit son essor, ma liberté le creuse.
Dans les rues de la ville il y a mon amour. Peu importe où il va dans le temps divisé. Il n’est plus mon amour, chacun peut lui parler. Il ne se souvient plus; qui au juste l’aima et l’éclaire de loin pour qu’il ne tombe pas?
julien
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