Marceline desbordes-Valmore : avant toi
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Marceline desbordes-Valmore : avant toi
ELEGIES AVANT TOI
comme le rossignol qui meurt de mélodie
souffle sur son enfant sa tendre maladie,
morte d' aimer, ma mère, à son regard d' adieu,
me raconta son âme et me souffla son Dieu.
Triste de me quitter, cette mère charmante,
me léguant à regret la flamme qui tourmente,
jeune, à son jeune enfant tendit longtemps sa main,
comme pour le sauver par le même chemin.
Et je restai longtemps, longtemps, sans la comprendre,
et longtemps à pleurer son secret sans l' apprendre,
à pleurer de sa mort le mystère inconnu,
le portant tout scellé dans mon coeur ingénu,
ce coeur signé d' amour comme sa tendre proie,
où pas un chant mortel n' éveillait une joie.
On eût dit, à sentir ses faibles battements,
une montre cachée où s' arrêtait le temps ;
on eût dit qu' à plaisir il se retint de vivre.
Comme un enfant dormeur qui n' ouvre pas son livre,
je ne voulais rien lire à mon sort, j' attendais ;
et tous les jours levés sur moi, je les perdais.
Par ma ceinture noire à la terre arrêtée,
ma mère était partie et tout m' avait quittée :
le monde était trop grand, trop défait, trop désert ;
une voix seule éteinte en changeait le concert :
je voulais me sauver de ses dures contraintes,
j' avais peur de ses lois, de ses morts, de ses craintes,
et ne sachant où fuir ses échos durs et froids,
je me prenais tout haut à chanter mes effrois !
Mais quand tu dis : " je viens ! " quelle cloche de fête
fit bondir le sommeil attardé sur ma tête ;
quelle rapide étreinte attacha notre sort,
pour entre-ailer nos jours d' un fraternel essor !
Ma vie, elle avait froid, s' alluma dans la tienne,
et ma vie a brillé, comme on voit au soleil
se dresser une fleur sans que rien la soutienne,
rien qu' un baiser de l' air, rien qu' un rayon vermeil...
aussi, dès qu' en entier ton âme m' eut saisie,
tu fus ma piété ! Mon ciel ! Ma poésie !
Aussi, sans te parler, je te nomme souvent
mon frère devant Dieu ! Mon âme ! Ou mon enfant !
Tu ne sauras jamais, comme je sais moi-même,
à quelle profondeur je t' atteins et je t' aime !
Tu serais par la mort arraché de mes voeux,
que pour te ressaisir mon âme aurait des yeux,
des lueurs, des accents, des larmes, des prières,
qui forceraient la mort à rouvrir tes paupières !
Je sais de quels frissons ta mère a dû frémir
sur tes sommeils d' enfant : moi, je t' ai vu dormir...
toi, ne sois pas jaloux ! Quand tu me vois penchée,
quand tu me vois me taire, et te craindre et souffrir,
c' est que l' amour m' accable. Oh ! Si j' en dois
mourir,
attends : je veux savoir si, quand tu m' as cherchée,
tu t' es dit : " voici l' âme où j' attache mon sort
et que j' épouserai dans la vie ou la mort. "
oh ! Je veux le savoir. Oh ! L' as-tu dit ? ...
pardonne !
On est étrange, on veut échanger ce qu' on donne.
Ainsi, pour m' acquitter de ton regard à toi,
je voudrais être un monde et te dire : " prends-moi ! "
née avant toi... douleur ! Tu le verrais peut-être,
si je vivais trop tard. Ne le fais point paraître,
ne dis pas que l' amour sait compter, trompe-moi :
je m' en ressouviendrai pour mourir avant toi !
Marceline Desbordes-Valmore (1786 - 1859)
comme le rossignol qui meurt de mélodie
souffle sur son enfant sa tendre maladie,
morte d' aimer, ma mère, à son regard d' adieu,
me raconta son âme et me souffla son Dieu.
Triste de me quitter, cette mère charmante,
me léguant à regret la flamme qui tourmente,
jeune, à son jeune enfant tendit longtemps sa main,
comme pour le sauver par le même chemin.
Et je restai longtemps, longtemps, sans la comprendre,
et longtemps à pleurer son secret sans l' apprendre,
à pleurer de sa mort le mystère inconnu,
le portant tout scellé dans mon coeur ingénu,
ce coeur signé d' amour comme sa tendre proie,
où pas un chant mortel n' éveillait une joie.
On eût dit, à sentir ses faibles battements,
une montre cachée où s' arrêtait le temps ;
on eût dit qu' à plaisir il se retint de vivre.
Comme un enfant dormeur qui n' ouvre pas son livre,
je ne voulais rien lire à mon sort, j' attendais ;
et tous les jours levés sur moi, je les perdais.
Par ma ceinture noire à la terre arrêtée,
ma mère était partie et tout m' avait quittée :
le monde était trop grand, trop défait, trop désert ;
une voix seule éteinte en changeait le concert :
je voulais me sauver de ses dures contraintes,
j' avais peur de ses lois, de ses morts, de ses craintes,
et ne sachant où fuir ses échos durs et froids,
je me prenais tout haut à chanter mes effrois !
Mais quand tu dis : " je viens ! " quelle cloche de fête
fit bondir le sommeil attardé sur ma tête ;
quelle rapide étreinte attacha notre sort,
pour entre-ailer nos jours d' un fraternel essor !
Ma vie, elle avait froid, s' alluma dans la tienne,
et ma vie a brillé, comme on voit au soleil
se dresser une fleur sans que rien la soutienne,
rien qu' un baiser de l' air, rien qu' un rayon vermeil...
aussi, dès qu' en entier ton âme m' eut saisie,
tu fus ma piété ! Mon ciel ! Ma poésie !
Aussi, sans te parler, je te nomme souvent
mon frère devant Dieu ! Mon âme ! Ou mon enfant !
Tu ne sauras jamais, comme je sais moi-même,
à quelle profondeur je t' atteins et je t' aime !
Tu serais par la mort arraché de mes voeux,
que pour te ressaisir mon âme aurait des yeux,
des lueurs, des accents, des larmes, des prières,
qui forceraient la mort à rouvrir tes paupières !
Je sais de quels frissons ta mère a dû frémir
sur tes sommeils d' enfant : moi, je t' ai vu dormir...
toi, ne sois pas jaloux ! Quand tu me vois penchée,
quand tu me vois me taire, et te craindre et souffrir,
c' est que l' amour m' accable. Oh ! Si j' en dois
mourir,
attends : je veux savoir si, quand tu m' as cherchée,
tu t' es dit : " voici l' âme où j' attache mon sort
et que j' épouserai dans la vie ou la mort. "
oh ! Je veux le savoir. Oh ! L' as-tu dit ? ...
pardonne !
On est étrange, on veut échanger ce qu' on donne.
Ainsi, pour m' acquitter de ton regard à toi,
je voudrais être un monde et te dire : " prends-moi ! "
née avant toi... douleur ! Tu le verrais peut-être,
si je vivais trop tard. Ne le fais point paraître,
ne dis pas que l' amour sait compter, trompe-moi :
je m' en ressouviendrai pour mourir avant toi !
Marceline Desbordes-Valmore (1786 - 1859)
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
ELEGIES AFFLICTION
ELEGIES AFFLICTION
S' en aller, à travers des pleurs et des sourires,
achever par le monde un sort amer et pur,
user sa robe blanche, et, pour une d' azur,
en laisser les lambeaux aux ronces des martyres,
c' est ma vie. Un roseau semble plus fort que moi,
je ne m' appuie à rien que je ne tombe à terre,
et je chante pourtant l' ineffable mystère
qui de mon coeur trahi fait un coeur plein de foi !
D' où vient donc que ce jour surpasse la tristesse
de tous les jours tombés hors de ma vie ? Eh ! Quoi !
Sur mes heures, que pousse une immobile loi,
le pied du temps bondit de la même vitesse !
D' où vient donc que j' étouffe au sein de l' univers ?
Ah ! C' est qu' ils m' ont blessée au milieu de la foule :
du grand arbre agité, feuille que le vent roule,
ils ont soufflé loin d' eux mes mobiles revers.
Allons donc ! Adieu donc, ville inhospitalière,
ville trois fois fermée à mes humbles malheurs,
pour d' autres si riante et si pleine de fleurs,
où ma vie arriva, blonde et pure écolière,
à quinze ans ; ville austère où j' appris à pleurer,
où j' apportais un coeur si tendre à déchirer ! ...
allons ! Je n' entre pas dans un désert, la vie
autour de moi se meut, j' ai mon ombre au soleil,
partout je trouve terre où le ciel m' a suivie,
partout quelque oiseau chante au fond de mon sommeil.
Naguère, quand leurs traits dans l' ombre m' ont
touchée,
je m' en allai vers Dieu ; j' y retourne aujourd' hui :
car sa main est pour tous, et je m' y sens cachée ;
elle s' étend vers moi ; moi, je me sauve à lui !
Et sous cette main qui délivre,
j' entrerai comme tous aux cieux.
Là, leur or ne pourra les suivre ;
moi, je n' y porterai qu' un livre.
Fermé maintenant à leurs yeux
ce livre, ce coeur plein d' orages,
plein d' abîmes et plein de pleurs,
déchiré dans toutes ses pages,
Dieu, sauveur de tous les naufrages,
aura la clé de ses douleurs.
Mais seule, et quand le jour se voile sous la nue,
qu' il laisse tomber l' ombre avant la nuit venue,
quand l' oiseau sans musique erre aux champs sans
couleurs,
je ne me sens pas vivre et je ressemble aux fleurs,
aux pauvres fleurs baissant leurs têtes murmurantes
et qu' on prendrait au loin pour des âmes pleurantes.
Quand on se meurt, on plaint tout ce qui va mourir,
on plaint tout ce qui souffre ou qui semble souffrir.
Mourir ! On ne meurt pas quand on le pense. Une âme
prend ses ailes longtemps avant de s' envoler ;
une lampe longtemps s' use sans s' exhaler
tant qu' un peu d' huile au coeur en remonte la flamme.
J' ai des enfants ! Leurs voix, leurs haleines, leurs
jeux
soufflent sur moi l' amour qui m' alimente encore ;
j' ai, pour les regarder, tant d' âme dans les yeux !
Mon étoile est si bien nouée à leur aurore !
On m' a blessée en vain, je ne peux pas mourir :
j' ai semé leurs printemps, je dois les voir fleurir.
Au milieu de leurs jours, inoffensive et frêle,
mort ! Oublieuse mort ! Je passe sous votre aile,
et je n' alourdis pas mon vol de haine ; hélas !
S' il fallait me venger, je ne le saurais pas.
Vraiment, le pardon calme à défaut d' espérance ;
il détend la colère ; on pleure, on apprend Dieu,
Dieu triste ! Comme nous voyageur en ce lieu,
et l' on courbe sa vie au pied de sa souffrance.
Ceux qui m' ont affligée en leurs dédains jaloux,
ceux qui m' ont fait descendre et marcher dans l' orage,
ceux qui m' ont pris ma part de soleil et d' ombrage,
ceux qui sous mes pieds nus ont jeté leurs cailloux,
n' ont-ils pas leurs ennuis, leurs jaloux, leurs
alarmes,
leurs pleurs, pour expier ce qu' ils m' ont fait de
larmes ?
Quoi donc ! Aux durs sentiers qu' on a tous à courir,
seigneur ! Ne faut-il pas mourir et voir mourir ?
N' est-ce pas au tombeau que cheminent leurs peines,
leurs enfants, leurs amours qui rachètent leurs
haines ?
Oh ! Qui peut se venger ? Oh ! Par votre abandon,
seigneur ! Par votre croix dont j' ai suivi la trace,
par ceux qui m' ont laissé la voix pour crier grâce,
pardon pour eux ! Pour moi ! Pour tous ! Pardon !
Pardon !
Marceline Desbordes-Valmore (1786 - 1859)
S' en aller, à travers des pleurs et des sourires,
achever par le monde un sort amer et pur,
user sa robe blanche, et, pour une d' azur,
en laisser les lambeaux aux ronces des martyres,
c' est ma vie. Un roseau semble plus fort que moi,
je ne m' appuie à rien que je ne tombe à terre,
et je chante pourtant l' ineffable mystère
qui de mon coeur trahi fait un coeur plein de foi !
D' où vient donc que ce jour surpasse la tristesse
de tous les jours tombés hors de ma vie ? Eh ! Quoi !
Sur mes heures, que pousse une immobile loi,
le pied du temps bondit de la même vitesse !
D' où vient donc que j' étouffe au sein de l' univers ?
Ah ! C' est qu' ils m' ont blessée au milieu de la foule :
du grand arbre agité, feuille que le vent roule,
ils ont soufflé loin d' eux mes mobiles revers.
Allons donc ! Adieu donc, ville inhospitalière,
ville trois fois fermée à mes humbles malheurs,
pour d' autres si riante et si pleine de fleurs,
où ma vie arriva, blonde et pure écolière,
à quinze ans ; ville austère où j' appris à pleurer,
où j' apportais un coeur si tendre à déchirer ! ...
allons ! Je n' entre pas dans un désert, la vie
autour de moi se meut, j' ai mon ombre au soleil,
partout je trouve terre où le ciel m' a suivie,
partout quelque oiseau chante au fond de mon sommeil.
Naguère, quand leurs traits dans l' ombre m' ont
touchée,
je m' en allai vers Dieu ; j' y retourne aujourd' hui :
car sa main est pour tous, et je m' y sens cachée ;
elle s' étend vers moi ; moi, je me sauve à lui !
Et sous cette main qui délivre,
j' entrerai comme tous aux cieux.
Là, leur or ne pourra les suivre ;
moi, je n' y porterai qu' un livre.
Fermé maintenant à leurs yeux
ce livre, ce coeur plein d' orages,
plein d' abîmes et plein de pleurs,
déchiré dans toutes ses pages,
Dieu, sauveur de tous les naufrages,
aura la clé de ses douleurs.
Mais seule, et quand le jour se voile sous la nue,
qu' il laisse tomber l' ombre avant la nuit venue,
quand l' oiseau sans musique erre aux champs sans
couleurs,
je ne me sens pas vivre et je ressemble aux fleurs,
aux pauvres fleurs baissant leurs têtes murmurantes
et qu' on prendrait au loin pour des âmes pleurantes.
Quand on se meurt, on plaint tout ce qui va mourir,
on plaint tout ce qui souffre ou qui semble souffrir.
Mourir ! On ne meurt pas quand on le pense. Une âme
prend ses ailes longtemps avant de s' envoler ;
une lampe longtemps s' use sans s' exhaler
tant qu' un peu d' huile au coeur en remonte la flamme.
J' ai des enfants ! Leurs voix, leurs haleines, leurs
jeux
soufflent sur moi l' amour qui m' alimente encore ;
j' ai, pour les regarder, tant d' âme dans les yeux !
Mon étoile est si bien nouée à leur aurore !
On m' a blessée en vain, je ne peux pas mourir :
j' ai semé leurs printemps, je dois les voir fleurir.
Au milieu de leurs jours, inoffensive et frêle,
mort ! Oublieuse mort ! Je passe sous votre aile,
et je n' alourdis pas mon vol de haine ; hélas !
S' il fallait me venger, je ne le saurais pas.
Vraiment, le pardon calme à défaut d' espérance ;
il détend la colère ; on pleure, on apprend Dieu,
Dieu triste ! Comme nous voyageur en ce lieu,
et l' on courbe sa vie au pied de sa souffrance.
Ceux qui m' ont affligée en leurs dédains jaloux,
ceux qui m' ont fait descendre et marcher dans l' orage,
ceux qui m' ont pris ma part de soleil et d' ombrage,
ceux qui sous mes pieds nus ont jeté leurs cailloux,
n' ont-ils pas leurs ennuis, leurs jaloux, leurs
alarmes,
leurs pleurs, pour expier ce qu' ils m' ont fait de
larmes ?
Quoi donc ! Aux durs sentiers qu' on a tous à courir,
seigneur ! Ne faut-il pas mourir et voir mourir ?
N' est-ce pas au tombeau que cheminent leurs peines,
leurs enfants, leurs amours qui rachètent leurs
haines ?
Oh ! Qui peut se venger ? Oh ! Par votre abandon,
seigneur ! Par votre croix dont j' ai suivi la trace,
par ceux qui m' ont laissé la voix pour crier grâce,
pardon pour eux ! Pour moi ! Pour tous ! Pardon !
Pardon !
Marceline Desbordes-Valmore (1786 - 1859)
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
ELEGIES CROYANCE
CROYANCE
Souvent il m' apparut sous la forme d' un ange
dont les ailes s' ouvraient,
remontant de la terre au ciel où rien ne change ;
et j' ai vu s' abaisser, pleins d' une force étrange,
ses bras qui m' attiraient.
Je montais. Je sentais de ses plumes aimées
l' attrayante chaleur ;
nous nous parlions de l' âme et nos âmes charmées,
comme le souffle uni de deux fleurs embaumées,
n' étaient plus qu' une fleur.
Et je tremblerai moins pour sortir de la vie :
il saura le chemin.
J' en serai, de bien près, devancée ou suivie ;
puis, entre Dieu qui juge et ma crainte éblouie,
il étendra sa main.
Ce noeud, tissu par nous dans un ardent mystère
dont j' ai pris tout l' effroi,
il dira que c' est lui, si la peur me fait taire ;
et s' il brûla son vol aux flammes de la terre,
je dirai que c' est moi !
Son souffle lissera mes ailes sans poussière
pour les ouvrir à Dieu,
et nous l' attendrirons de la même prière ;
car, c' est l' éternité qu' il nous faut tout entière :
on n' y dit plus : " adieu ! "
Marceline Desbordes-Valmore (1786 - 1859)
Souvent il m' apparut sous la forme d' un ange
dont les ailes s' ouvraient,
remontant de la terre au ciel où rien ne change ;
et j' ai vu s' abaisser, pleins d' une force étrange,
ses bras qui m' attiraient.
Je montais. Je sentais de ses plumes aimées
l' attrayante chaleur ;
nous nous parlions de l' âme et nos âmes charmées,
comme le souffle uni de deux fleurs embaumées,
n' étaient plus qu' une fleur.
Et je tremblerai moins pour sortir de la vie :
il saura le chemin.
J' en serai, de bien près, devancée ou suivie ;
puis, entre Dieu qui juge et ma crainte éblouie,
il étendra sa main.
Ce noeud, tissu par nous dans un ardent mystère
dont j' ai pris tout l' effroi,
il dira que c' est lui, si la peur me fait taire ;
et s' il brûla son vol aux flammes de la terre,
je dirai que c' est moi !
Son souffle lissera mes ailes sans poussière
pour les ouvrir à Dieu,
et nous l' attendrirons de la même prière ;
car, c' est l' éternité qu' il nous faut tout entière :
on n' y dit plus : " adieu ! "
Marceline Desbordes-Valmore (1786 - 1859)
Rita-kazem- Nombre de messages : 4254
Date d'inscription : 18/02/2010
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