Ma morte vivante Paul Eluard
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Ma morte vivante Paul Eluard
Ma morte vivante
Dans mon chagrin, rien n'est en
mouvement
J'attends, personne ne viendra
Ni de jour, ni de nuit
Ni
jamais plus de ce qui fut moi-même
Mes yeux se sont séparés de tes
yeux
Ils perdent leur confiance, ils perdent leur lumière
Ma bouche s'est
séparée de ta bouche
Ma bouche s'est séparée du plaisir
Et du sens de
l'amour, et du sens de la vie
Mes mains se sont séparées de tes mains
Mes
mains laissent tout échapper
Mes pieds se sont séparés de tes pieds
Ils
n'avanceront plus, il n'y a plus de route
Ils ne connaîtront plus mon poids,
ni le repos
Il m'est donné de voir ma vie finir
Avec la tienne
Ma
vie en ton pouvoir
Que j'ai crue infinie
Et l'avenir mon seul espoir
c’est mon tombeau
Pareil au tien, cerné d'un monde indifférent
J'étais si
près de toi que j’ai froid près des autres.
Paul Eluard
Dans mon chagrin, rien n'est en
mouvement
J'attends, personne ne viendra
Ni de jour, ni de nuit
Ni
jamais plus de ce qui fut moi-même
Mes yeux se sont séparés de tes
yeux
Ils perdent leur confiance, ils perdent leur lumière
Ma bouche s'est
séparée de ta bouche
Ma bouche s'est séparée du plaisir
Et du sens de
l'amour, et du sens de la vie
Mes mains se sont séparées de tes mains
Mes
mains laissent tout échapper
Mes pieds se sont séparés de tes pieds
Ils
n'avanceront plus, il n'y a plus de route
Ils ne connaîtront plus mon poids,
ni le repos
Il m'est donné de voir ma vie finir
Avec la tienne
Ma
vie en ton pouvoir
Que j'ai crue infinie
Et l'avenir mon seul espoir
c’est mon tombeau
Pareil au tien, cerné d'un monde indifférent
J'étais si
près de toi que j’ai froid près des autres.
Paul Eluard
Marwa- Invité
Re: Ma morte vivante Paul Eluard
Paul Eluard ! Quel beau texte !
Brumes1
Brumes1
Brumes1- Nombre de messages : 158
loisirs : Ecriture, chant, musique, lecture
Humeur : Mélancolique
Date d'inscription : 07/02/2010
Celle de toujours
Celle de toujours
Si je vous dis : "
j'ai tout abandonné "
C'est qu'elle n'est pas celle de mon corps,
Je ne
m'en suis jamais vanté,
Ce n'est pas vrai
Et la brume de fond où je me
meus
Ne sait jamais si j'ai passé.
L'éventail de sa bouche, le
reflet de ses yeux,
Je suis le seul à en parler,
je suis le seul qui
soit concerné
Par ce miroir si nul où l'air circule à travers moi
Et
l'air a un visage aimant, ton visage,
A toi qui n'as pas de nom et que les
autres ignorent,
La mer te dit : sur moi, le ciel te dit : sur moi,
Les
astres te devinent, les nuages t'imaginent
Et le sang de la générosité
Te porte avec délices.
Je chante la grande joie de te chanter,
La
grande joie de t'avoir ou de ne pas t'avoir,
La candeur de t'attendre,
l'innocence de te connaitre,
O toi qui supprimes l'oubli, l'espoir et
l'ignorance,
Qui supprimes l'absence et qui me mets au monde,
Je chante
pour chanter, je t'aime pour chanter
Le mystère où l'amour me crée et se
délivre.
Tu es pure, tu es encore plus pure que moi-même.
-
entre Oct. 1924 et aout 1926 -
Ce poème provient du recueil intitulé
" Capitale de la douleur "
Si je vous dis : "
j'ai tout abandonné "
C'est qu'elle n'est pas celle de mon corps,
Je ne
m'en suis jamais vanté,
Ce n'est pas vrai
Et la brume de fond où je me
meus
Ne sait jamais si j'ai passé.
L'éventail de sa bouche, le
reflet de ses yeux,
Je suis le seul à en parler,
je suis le seul qui
soit concerné
Par ce miroir si nul où l'air circule à travers moi
Et
l'air a un visage aimant, ton visage,
A toi qui n'as pas de nom et que les
autres ignorent,
La mer te dit : sur moi, le ciel te dit : sur moi,
Les
astres te devinent, les nuages t'imaginent
Et le sang de la générosité
Te porte avec délices.
Je chante la grande joie de te chanter,
La
grande joie de t'avoir ou de ne pas t'avoir,
La candeur de t'attendre,
l'innocence de te connaitre,
O toi qui supprimes l'oubli, l'espoir et
l'ignorance,
Qui supprimes l'absence et qui me mets au monde,
Je chante
pour chanter, je t'aime pour chanter
Le mystère où l'amour me crée et se
délivre.
Tu es pure, tu es encore plus pure que moi-même.
-
entre Oct. 1924 et aout 1926 -
Ce poème provient du recueil intitulé
" Capitale de la douleur "
daniel- Nombre de messages : 1002
loisirs : lecture,chasse,pêche,course
Humeur : humour
Date d'inscription : 12/06/2008
Toi la seule
Toi la seule
Toi la seule et j'entends les
herbes de ton rire
Toi c'est la tête qui t'enlève
Et du haut des dangers
de mort
Sur les globes brouillés de pluie des vallées
Sous la lumière
lourde sous le ciel de terre
Tu enfantes la chute.
Les oiseaux ne
sont plus un abri suffisant
Ni la paresse ni la fatigue
Le souvenir des
bois et des ruisseaux fragiles
Au matin des caprices
Au matin des
caresses visibles
Au grand matin de l'absence la chute.
Les barques de
tes yeux s'égarent
Dans la dentelle des disparitions
Le gouffre est
dévoilé aux autres de l'éteindre
Les ombres que tu crées n'ont pas droit à
la nuit.
- 1929 -
Ce poème provient du recueil intitulé "
L'amour la poésie "
Toi la seule et j'entends les
herbes de ton rire
Toi c'est la tête qui t'enlève
Et du haut des dangers
de mort
Sur les globes brouillés de pluie des vallées
Sous la lumière
lourde sous le ciel de terre
Tu enfantes la chute.
Les oiseaux ne
sont plus un abri suffisant
Ni la paresse ni la fatigue
Le souvenir des
bois et des ruisseaux fragiles
Au matin des caprices
Au matin des
caresses visibles
Au grand matin de l'absence la chute.
Les barques de
tes yeux s'égarent
Dans la dentelle des disparitions
Le gouffre est
dévoilé aux autres de l'éteindre
Les ombres que tu crées n'ont pas droit à
la nuit.
- 1929 -
Ce poème provient du recueil intitulé "
L'amour la poésie "
daniel- Nombre de messages : 1002
loisirs : lecture,chasse,pêche,course
Humeur : humour
Date d'inscription : 12/06/2008
La Courbe de tes yeux
La Courbe de tes yeux
La courbe de
tes yeux fait le tour de mon coeur,
Un rond de danse et de douceur,
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
Et si je ne sais plus tout ce
que j'ai vécu
C'est que tes yeux ne m'ont pas toujours vu.
Feuilles de
jour et mousse de rosée,
Roseaux du vent, sourires parfumés,
Ailes
couvrant le monde de lumière,
Bateaux chargés du ciel et de la mer,
Chasseurs des bruits et sources des couleurs,
Parfums éclos d'une couvée
d'aurores
Qui gît toujours sur la paille des astres,
Comme le jour
dépend de l'innocence
Le monde entier dépend de tes yeux purs
Et tout
mon sang coule dans leurs regards.
- entre Oct. 1924 et aout 1926
-
Ce poème provient du recueil intitulé " Capitale de la douleur
"
La courbe de
tes yeux fait le tour de mon coeur,
Un rond de danse et de douceur,
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
Et si je ne sais plus tout ce
que j'ai vécu
C'est que tes yeux ne m'ont pas toujours vu.
Feuilles de
jour et mousse de rosée,
Roseaux du vent, sourires parfumés,
Ailes
couvrant le monde de lumière,
Bateaux chargés du ciel et de la mer,
Chasseurs des bruits et sources des couleurs,
Parfums éclos d'une couvée
d'aurores
Qui gît toujours sur la paille des astres,
Comme le jour
dépend de l'innocence
Le monde entier dépend de tes yeux purs
Et tout
mon sang coule dans leurs regards.
- entre Oct. 1924 et aout 1926
-
Ce poème provient du recueil intitulé " Capitale de la douleur
"
daniel- Nombre de messages : 1002
loisirs : lecture,chasse,pêche,course
Humeur : humour
Date d'inscription : 12/06/2008
Je t'aime.Paul Eluard
Je t'aime
Je t'aime pour toutes les femmes que je n'ai pas connues
Je t'aime pour tous les temps où je n'ai pas vécu
Pour l'odeur du grand large et l'odeur du pain chaud
Pour la neige qui fond pour les premières fleurs
Pour les animaux purs que l'homme n'effraie pas
Je t'aime pour aimer
Je t'aime pour toutes les femmes que je n'aime pas
Qui me reflète sinon toi-même je me vois si peu
Sans toi je ne vois rien qu'une étendue déserte
Entre autrefois et aujourd'hui
Il y a eu toutes ces morts que j'ai franchies sur de la paille
Je n'ai pas pu percer le mur de mon miroir
Il m'a fallu apprendre mot par mot la vie
Comme on oublie
Je t'aime pour ta sagesse qui n'est pas la mienne
Pour la santé
Je t'aime contre tout ce qui n'est qu'illusion
Pour ce coeur immortel que je ne détiens pas
Tu crois être le doute et tu n'es que raison
Tu es le grand soleil qui me monte à la tête
Quand je suis sûr de moi.
- 1950 -
Ce poème provient du recueil intitulé " Le Phénix "
Je t'aime pour toutes les femmes que je n'ai pas connues
Je t'aime pour tous les temps où je n'ai pas vécu
Pour l'odeur du grand large et l'odeur du pain chaud
Pour la neige qui fond pour les premières fleurs
Pour les animaux purs que l'homme n'effraie pas
Je t'aime pour aimer
Je t'aime pour toutes les femmes que je n'aime pas
Qui me reflète sinon toi-même je me vois si peu
Sans toi je ne vois rien qu'une étendue déserte
Entre autrefois et aujourd'hui
Il y a eu toutes ces morts que j'ai franchies sur de la paille
Je n'ai pas pu percer le mur de mon miroir
Il m'a fallu apprendre mot par mot la vie
Comme on oublie
Je t'aime pour ta sagesse qui n'est pas la mienne
Pour la santé
Je t'aime contre tout ce qui n'est qu'illusion
Pour ce coeur immortel que je ne détiens pas
Tu crois être le doute et tu n'es que raison
Tu es le grand soleil qui me monte à la tête
Quand je suis sûr de moi.
- 1950 -
Ce poème provient du recueil intitulé " Le Phénix "
firdaws- Nombre de messages : 930
Humeur : joie de vie !
Date d'inscription : 21/05/2008
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