Le partage, c'est aussi le témoignage...
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atouthasard
gepetto
6 participants
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Re: Le partage, c'est aussi le témoignage...
soif de plume soif de vie et de vértitégepetto a écrit:"Jolie bouteille,
Sacrée bouteille,
Veux-tu me laisser tranquille !
Je veux te quitter
Je veux m’en aller,
Je veux recommencer ma vie !…"
Au début, il y a le groupe,
la fête impromptue,
les troisièmes mi-temps
du réconfort après l’effort,
les pots, les dates fixes,
les apéros, les heures arrêtées,
les invitations reçues …
Il y a un peu plus tard,
les "bristols" que l’on recherche,
et puis ceux que l'on écrit soi-même,
le groupe de quatre
puis trois,
puis deux,
puis…
Ensuite s'imposent à soi
la fête à ne pas louper,
les troisièmes mi-temps
sans les deux premières,
les pots sans les dates,
les apéros sans les heures fixes…
Toutes ces années à boire…
L’ami sournois qui nous veut du mal ronge les neurones.
On ne le sait pas encore…
Bonjour ses dégâts,
dont on ne s’aperçoit qu’après avoir osé dire :
"Docteur, je bois !",
et l’abstinence qui s’ensuit…
Avant de s’y résoudre,
il y a les stress de tout pour rien,
les attentes douloureuses des inévitables,
le verre calvaire d'oubli,
le gobelet du laid,
la tasse qui efface
l’oisiveté et ses déboires…
Tous ces moments cruciaux et cruels de solitude à boire…
Avant de s’astreindre à prendre sa bonne parole,
il y a les colères pour un rien,
les maux administrés à l’autre
et dont on n’a pas conscience,
les feux de tous bois,
les matins de brume artificielle,
les trottoirs "mangés" par la gomme,
les escaliers anodins vertigineux,
les pieds aux astragales mal assurés
et ceux des vers
que les verres
font rimer avec plus rien,
les repas, "liquides"…
Puis Il y a la honte de soi-même,
rongeant son tréfonds,
lorsque la main, machinalement,
instinct de mort lente sans doute,
enserre le verre.
Honte au tréfonds de vider
tous ceux des bouteilles,
d’avoir la hantise de l’absence d’alcool dans les placards…
Sacré verre à pied,
blanc, portant malheur
quand il casse,
ma main à cet heur
est lasse !
Je veux redevenir entier !
Je veux un autre éveil !...
"Que fair’ dans un cas pareil ?"
Un aveu : "Docteur, je bois !"
Je me suis d’emblée demandé,
en voyant le regard dubitativement étonné du généraliste,
si j’étais devenu tout à coup une rareté,
lançant sa vérité à la face de son monde qui se restreint ?
J’ai pourtant pensé dans mon tréfonds
quelque peu ravagé,
ayant assisté parfois à de péremptoires refus de la reconnaître,
que cette vérité-là était la seule bonne à dire,
qu’elle serait le premier maillon,
indispensable, de la chaîne de ma reconstruction…
« Aidez-moi, docteur ! »…
Au début, il y eut la pilule blanche et la rose,
quotidiennes,
les clignotants sanguins tous rouges,
annonçant une prochaine dangereuse imbibition,
l’aveu aux autres : "oui, je buvais !
Désormais je me soigne",
et l’eau !
Hello, la vie !
Reviens, j’ai envie
de t’aimer à jamais…
Et de chérir jusqu’à l’insensé
celle que je blessais !
Puis il y eut bientôt
mon premier repas,
solide,
sans le vin !
Puis deux, puis trois, puis dix, puis vingt,
ma première fête à l’H²O,
puis celle de Bayonne ou d'ailleurs
celle de mes années,
dont une quarantaine à boire,
le passage au vert de tous les clignotants,
la suppression de la pilule rose…
Et la satisfaction d’avoir clamé la vérité
à la face de mon monde recroquevillé.
Huit jours, quinze, un mois, six, un an !
Suis-je sorti de mon auberge ?
Je le pense.
Je le veux.
J’y tiens.
En ne buvant plus,
j’ai bu
ma honte,
celle de témoigner…
gepetto
j'aime tes vers geppi [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
sandrine jillou- Nombre de messages : 1700
loisirs : écrire, courir, vélo.
Date d'inscription : 08/10/2008
Re: Le partage, c'est aussi le témoignage...
je me perd un peu là.....j'ai la soi....je vais relire
roby- Nombre de messages : 1357
Date d'inscription : 28/10/2008
Re: Le partage, c'est aussi le témoignage...
La soif du vin immuable
Que la puissance chancèle
Que les couronnes se détrônent
La soif vient de la joie en fête
Et vient de la tristesse
Comme de la défaite
La soif du vin pour se réjouir le cœur
Pour noyer la déception
Pour consoler le chagrin
La soif du vin quand l’amour est là
Où lorsqu’il est las
La soif quand le bien aimé est rose
Où quand son amant elle rosse !!!
La soif du vin pour oublier
Tout ce qui va mal du coté gagne-pain
Pour arroser le gain
La soif du vin
Pour le pauvre
Comme pour le riche
*La soif d’une belle ou sourde ivresse
La soif du vin
La soif du gain
La soif du sang
La soif moteur du vice comme de la vie tout court !!!
Que la puissance chancèle
Que les couronnes se détrônent
La soif vient de la joie en fête
Et vient de la tristesse
Comme de la défaite
La soif du vin pour se réjouir le cœur
Pour noyer la déception
Pour consoler le chagrin
La soif du vin quand l’amour est là
Où lorsqu’il est las
La soif quand le bien aimé est rose
Où quand son amant elle rosse !!!
La soif du vin pour oublier
Tout ce qui va mal du coté gagne-pain
Pour arroser le gain
La soif du vin
Pour le pauvre
Comme pour le riche
*La soif d’une belle ou sourde ivresse
La soif du vin
La soif du gain
La soif du sang
La soif moteur du vice comme de la vie tout court !!!
Re: Le partage, c'est aussi le témoignage...
*En ne buvant plus,
j’ai bu
ma honte,
celle de témoigner*
bien beau résumé que voilà !
j'aime ce texte, à relire avec plaisir.
j’ai bu
ma honte,
celle de témoigner*
bien beau résumé que voilà !
j'aime ce texte, à relire avec plaisir.
sarah- Nombre de messages : 2022
Date d'inscription : 12/11/2008
Re: Le partage, c'est aussi le témoignage...
Je pense que je comprends mieux. l'écriture a pris toute la place...
Et toi tu cherches à prendre la tienne
Pas méchant ce que j'écris, hein
Réal
Et toi tu cherches à prendre la tienne
Pas méchant ce que j'écris, hein
Réal
atouthasard- Nombre de messages : 1113
Date d'inscription : 11/10/2008
Le partage, c'est aussi le témoignage...
"Jolie bouteille,
Sacrée bouteille,
Veux-tu me laisser tranquille !
Je veux te quitter
Je veux m’en aller,
Je veux recommencer ma vie !…"
Au début, il y a le groupe,
la fête impromptue,
les troisièmes mi-temps
du réconfort après l’effort,
les pots, les dates fixes,
les apéros, les heures arrêtées,
les invitations reçues …
Il y a un peu plus tard,
les "bristols" que l’on recherche,
et puis ceux que l'on écrit soi-même,
le groupe de quatre
puis trois,
puis deux,
puis…
Ensuite s'imposent à soi
la fête à ne pas louper,
les troisièmes mi-temps
sans les deux premières,
les pots sans les dates,
les apéros sans les heures fixes…
Toutes ces années à boire…
L’ami sournois qui nous veut du mal ronge les neurones.
On ne le sait pas encore…
Bonjour ses dégâts,
dont on ne s’aperçoit qu’après avoir osé dire :
"Docteur, je bois !",
et l’abstinence qui s’ensuit…
Avant de s’y résoudre,
il y a les stress de tout pour rien,
les attentes douloureuses des inévitables,
le verre calvaire d'oubli,
le gobelet du laid,
la tasse qui efface
l’oisiveté et ses déboires…
Tous ces moments cruciaux et cruels de solitude à boire…
Avant de s’astreindre à prendre sa bonne parole,
il y a les colères pour un rien,
les maux administrés à l’autre
et dont on n’a pas conscience,
les feux de tous bois,
les matins de brume artificielle,
les trottoirs "mangés" par la gomme,
les escaliers anodins vertigineux,
les pieds aux astragales mal assurés
et ceux des vers
que les verres
font rimer avec plus rien,
les repas, "liquides"…
Puis Il y a la honte de soi-même,
rongeant son tréfonds,
lorsque la main, machinalement,
instinct de mort lente sans doute,
enserre le verre.
Honte au tréfonds de vider
tous ceux des bouteilles,
d’avoir la hantise de l’absence d’alcool dans les placards…
Sacré verre à pied,
blanc, portant malheur
quand il casse,
ma main à cet heur
est lasse !
Je veux redevenir entier !
Je veux un autre éveil !...
"Que fair’ dans un cas pareil ?"
Un aveu : "Docteur, je bois !"
Je me suis d’emblée demandé,
en voyant le regard dubitativement étonné du généraliste,
si j’étais devenu tout à coup une rareté,
lançant sa vérité à la face de son monde qui se restreint ?
J’ai pourtant pensé dans mon tréfonds
quelque peu ravagé,
ayant assisté parfois à de péremptoires refus de la reconnaître,
que cette vérité-là était la seule bonne à dire,
qu’elle serait le premier maillon,
indispensable, de la chaîne de ma reconstruction…
« Aidez-moi, docteur ! »…
Au début, il y eut la pilule blanche et la rose,
quotidiennes,
les clignotants sanguins tous rouges,
annonçant une prochaine dangereuse imbibition,
l’aveu aux autres : "oui, je buvais !
Désormais je me soigne",
et l’eau !
Hello, la vie !
Reviens, j’ai envie
de t’aimer à jamais…
Et de chérir jusqu’à l’insensé
celle que je blessais !
Puis il y eut bientôt
mon premier repas,
solide,
sans le vin !
Puis deux, puis trois, puis dix, puis vingt,
ma première fête à l’H²O,
puis celle de Bayonne ou d'ailleurs
celle de mes années,
dont une quarantaine à boire,
le passage au vert de tous les clignotants,
la suppression de la pilule rose…
Et la satisfaction d’avoir clamé la vérité
à la face de mon monde recroquevillé.
Huit jours, quinze, un mois, six, un an !
Suis-je sorti de mon auberge ?
Je le pense.
Je le veux.
J’y tiens.
En ne buvant plus,
j’ai bu
ma honte,
celle de témoigner…
gepetto
Sacrée bouteille,
Veux-tu me laisser tranquille !
Je veux te quitter
Je veux m’en aller,
Je veux recommencer ma vie !…"
Au début, il y a le groupe,
la fête impromptue,
les troisièmes mi-temps
du réconfort après l’effort,
les pots, les dates fixes,
les apéros, les heures arrêtées,
les invitations reçues …
Il y a un peu plus tard,
les "bristols" que l’on recherche,
et puis ceux que l'on écrit soi-même,
le groupe de quatre
puis trois,
puis deux,
puis…
Ensuite s'imposent à soi
la fête à ne pas louper,
les troisièmes mi-temps
sans les deux premières,
les pots sans les dates,
les apéros sans les heures fixes…
Toutes ces années à boire…
L’ami sournois qui nous veut du mal ronge les neurones.
On ne le sait pas encore…
Bonjour ses dégâts,
dont on ne s’aperçoit qu’après avoir osé dire :
"Docteur, je bois !",
et l’abstinence qui s’ensuit…
Avant de s’y résoudre,
il y a les stress de tout pour rien,
les attentes douloureuses des inévitables,
le verre calvaire d'oubli,
le gobelet du laid,
la tasse qui efface
l’oisiveté et ses déboires…
Tous ces moments cruciaux et cruels de solitude à boire…
Avant de s’astreindre à prendre sa bonne parole,
il y a les colères pour un rien,
les maux administrés à l’autre
et dont on n’a pas conscience,
les feux de tous bois,
les matins de brume artificielle,
les trottoirs "mangés" par la gomme,
les escaliers anodins vertigineux,
les pieds aux astragales mal assurés
et ceux des vers
que les verres
font rimer avec plus rien,
les repas, "liquides"…
Puis Il y a la honte de soi-même,
rongeant son tréfonds,
lorsque la main, machinalement,
instinct de mort lente sans doute,
enserre le verre.
Honte au tréfonds de vider
tous ceux des bouteilles,
d’avoir la hantise de l’absence d’alcool dans les placards…
Sacré verre à pied,
blanc, portant malheur
quand il casse,
ma main à cet heur
est lasse !
Je veux redevenir entier !
Je veux un autre éveil !...
"Que fair’ dans un cas pareil ?"
Un aveu : "Docteur, je bois !"
Je me suis d’emblée demandé,
en voyant le regard dubitativement étonné du généraliste,
si j’étais devenu tout à coup une rareté,
lançant sa vérité à la face de son monde qui se restreint ?
J’ai pourtant pensé dans mon tréfonds
quelque peu ravagé,
ayant assisté parfois à de péremptoires refus de la reconnaître,
que cette vérité-là était la seule bonne à dire,
qu’elle serait le premier maillon,
indispensable, de la chaîne de ma reconstruction…
« Aidez-moi, docteur ! »…
Au début, il y eut la pilule blanche et la rose,
quotidiennes,
les clignotants sanguins tous rouges,
annonçant une prochaine dangereuse imbibition,
l’aveu aux autres : "oui, je buvais !
Désormais je me soigne",
et l’eau !
Hello, la vie !
Reviens, j’ai envie
de t’aimer à jamais…
Et de chérir jusqu’à l’insensé
celle que je blessais !
Puis il y eut bientôt
mon premier repas,
solide,
sans le vin !
Puis deux, puis trois, puis dix, puis vingt,
ma première fête à l’H²O,
puis celle de Bayonne ou d'ailleurs
celle de mes années,
dont une quarantaine à boire,
le passage au vert de tous les clignotants,
la suppression de la pilule rose…
Et la satisfaction d’avoir clamé la vérité
à la face de mon monde recroquevillé.
Huit jours, quinze, un mois, six, un an !
Suis-je sorti de mon auberge ?
Je le pense.
Je le veux.
J’y tiens.
En ne buvant plus,
j’ai bu
ma honte,
celle de témoigner…
gepetto
gepetto- Nombre de messages : 1908
Humeur : Ça dépend du Lion ou du Rat...
Date d'inscription : 04/10/2008
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