L'île de Pâques
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L'île de Pâques
L'île de Pâques, en langue rapa nui Rapa Nui (« la grande Rapa »), en espagnol Isla de Pascua, est une île isolée dans le sud-est de l’océan Pacifique, particulièrement connue pour ses statues monumentales (les moaï) et son écriture océanienne unique, le Rongo-Rongo.
L’ile se trouve à 3 680 km des côtes chiliennes et à 4 050 km de Tahiti, l’ile habitée la plus proche étant l'île Pitcairn à plus de 2 000 km à l’ouest. L’ile de forme triangulaire, d'environ 23 km dans sa plus grande dimension, couvre 166 km2. La population comptait 3 304 habitants en 20021. Son chef-lieu (et unique village) est Hanga Roa.
Elle fut visitée par le premier Européen, le navigateur néerlandais Jakob Roggeveen, le jour de Pâques, le 5 avril 1722, et comptait alors près de 4 000 habitants. Elle fut annexée par l’Espagne en 1770 sous le nom d'isla San Carlos, mais l'Espagne s'en désintéressa par la suite ; des Français s'y installèrent après 1864 et l'ile devint une possession chilienne en 1888.
Depuis 1995, le patrimoine exceptionnel de l’ile est protégé et inscrit au Patrimoine mondial par l'UNESCO. Des parcs ou réserves naturelles, parfois surveillés, enserrent les zones des vestiges. La communauté rapanui veille jalousement sur les traces de son histoire et constitue un pouvoir parallèle au gouvernement officiel chilien.
Cette ile, la plus à l'est de toute l’Océanie, est célèbre pour ses vestiges mégalithiques des premières civilisations autochtones. Le patrimoine archéologique comprend environ 900 statues de basalte, les moaï, de 4 m de hauteur moyenne et près de 300 terrasses empierrées au pied de ces statues, les ahû
L’ile se trouve à 3 680 km des côtes chiliennes et à 4 050 km de Tahiti, l’ile habitée la plus proche étant l'île Pitcairn à plus de 2 000 km à l’ouest. L’ile de forme triangulaire, d'environ 23 km dans sa plus grande dimension, couvre 166 km2. La population comptait 3 304 habitants en 20021. Son chef-lieu (et unique village) est Hanga Roa.
Elle fut visitée par le premier Européen, le navigateur néerlandais Jakob Roggeveen, le jour de Pâques, le 5 avril 1722, et comptait alors près de 4 000 habitants. Elle fut annexée par l’Espagne en 1770 sous le nom d'isla San Carlos, mais l'Espagne s'en désintéressa par la suite ; des Français s'y installèrent après 1864 et l'ile devint une possession chilienne en 1888.
Depuis 1995, le patrimoine exceptionnel de l’ile est protégé et inscrit au Patrimoine mondial par l'UNESCO. Des parcs ou réserves naturelles, parfois surveillés, enserrent les zones des vestiges. La communauté rapanui veille jalousement sur les traces de son histoire et constitue un pouvoir parallèle au gouvernement officiel chilien.
Cette ile, la plus à l'est de toute l’Océanie, est célèbre pour ses vestiges mégalithiques des premières civilisations autochtones. Le patrimoine archéologique comprend environ 900 statues de basalte, les moaï, de 4 m de hauteur moyenne et près de 300 terrasses empierrées au pied de ces statues, les ahû
joakim- Nombre de messages : 238
Date d'inscription : 18/03/2011
Re: L'île de Pâques
Les statues proviennent d’une carrière située sur les flancs et dans le cratère du volcan nommé Rano Raraku. On peut y voir un très grand nombre de moaïs (près de 400). Certains sont terminés et dressés au pied de la pente et d’autres sont inachevés, à divers stades, de l’ébauche à la finition. Le plus grand qui ait été érigé mesure 10 m de haut et pèse 75 t. Un des derniers resté inachevé fait 21 m de hauteur pour une masse estimée à 270 t. Il est à noter que sur les 400 statues présentes sur l'ile environ le même nombre est encore inachevé dans la carrière principale. L’arrêt de leur production suscite plusieurs hypothèses, pas forcément incompatibles entre elles. L’ile de Pâques est surtout connue pour le mystère, longtemps inexpliqué, qui entourait la fabrication, mais surtout le transport16 de blocs de basalte allant de 2,5 à 10 m de haut et l’élévation des moaïs. Ce mystère ne fut éclairci que lorsque l'on comprit que l’ile avait été boisée, et après que des reconstitutions des méthodes probablement employées eurent été faites sur place (avec des pierres ne dépassant pas les cinq tonnes, tandis que certaines atteignent les soixante-quinze tonnes). Les archéologues Terry Hunt de l'University of Hawaii et Carl Lipo de la California State University, avancent une théorie qui indiquerait que les statues auraient été déplacées debout depuis le site Rano Raraku où elles étaient taillées (en position horizontale dans la roche volcanique) jusqu'à leur destination finale, par un mouvement de balancier régulé par des tireurs de cordes.
Dessin de Pierre Loti L'Ile de Pâques, le 7 janvier 1872 vers 17 heures.
Tablette rongo rongo, illustration du Voyage de Pierre Loti à l'Ile de Pâques édité dans la Revue de Paris en 1905
Le corps des Moaï
En 2010 et 2011, une expédition privée, codirigée par Jo Anne Van Tilburg et Cristián Arévalo Pakarati17, a révélé que plus de la moitié de la hauteur de ces statues est sous terre et dissimule un corps, des bras et des mains. Les statues se différenciant selon le sexe des individus (ou dieux) représentés. Des inscriptions (pétroglyphes) sont gravées sur le dos des Moaï (voir ce lien interne). Déjà, les recherches menées en 1916 par Catherine Routledge18, avaient conduit à l’existence d’un corps sculpté sous la surface du sol ainsi qu’à l’existence d’inscriptions mais elles s’étaient limitées à une relativement faible profondeur.
Les tablettes rongorongo et les pétroglyphes
D’autres interrogations portaient sur la découverte des plaquettes de bois couvertes de signes (les tablettes Rongo-Rongo, ainsi nommées d’après le lieu de culte Orongo) et qui restèrent totalement mystérieuses durant de nombreuses années, ajoutant au mystère de l’ile de Pâques d’autant qu’elles sont uniques dans la sphère culturelle polynésienne. Outre ces plaquettes, les premières civilisations pascuanes ont laissé des sculptures en bois et des pétroglyphes dont la signification précise est perdue, mais dont les répétitions de symboles (par exemple : oiseau-tige-poisson-vulve-humain) ont été rapprochées19 des refrains traditionnels dans les hymnes généalogiques polynésiens (« les oiseaux ont copulé avec les poissons et ainsi ont été engendrés les premiers hommes »). Elles ont fait l'objet d'un décodage par l'ethnographe russe Irina Fedorova.
Les Européens et l'ile de Pâques
Voyages de découverte (XVIIe ‑ XVIIIe siècles)
Plan de l’ile levé par l'expédition de La Pérouse en 1797
Le premier Européen qui ait aperçu l'ile fut en 1687 le « pirate » Edward Davis sur le Bachelor’s Delight, alors qu’il contournait les iles Galápagos en direction du cap Horn. Il aperçut l’ile par hasard et crut avoir trouvé le légendaire « continent du Sud » mais il n'effectua pas de débarquement.
Le nom de l'ile est dû au Hollandais Jakob Roggeveen qui y accosta avec trois navires au cours d'une expédition pour le compte de la Société commerciale des Indes occidentales. Il la découvrit en effet le dimanche de Pâques 1722 et l’appela Paasch-Eyland (ile de Pâques). Un des participants à l'expédition était le Mecklembourgeois Carl Friedrich Behrens dont le rapport publié à Leipzig orienta l’attention de l’Europe vers cette région à peine connue du Pacifique.
L’explorateur suivant fut l’Espagnol Felipe González de Haedo qui avait reçu du vice-roi du Pérou l’ordre d’annexer l’ile Roggeveens pour le compte de la Couronne espagnole. L'expédition de González de Haedo débarqua le 15 novembre 1770. Après une visite rapide et très partielle de l'ile, exploration d'une demi-journée dans un seul secteur, et après un contact amical avec une population à structure sociale hiérarchisée, Felipe González de Haedo qui ne pensait pas qu'il s'agisse de l'Ile de Roggeveen décida d'annexer cette terre à la Couronne d'Espagne et la nomma Ile de San Carlos. Il fit planter plusieurs croix sur la pointe du volcan Poike. Durant les années qui suivirent, l’Espagne ne se soucia que très peu de sa nouvelle possession. Preuve fut faite en cartographie qu'il s'agissait bien de la découverte du Hollandais Roggeveen, donc cette terre lointaine ne pouvait appartenir à l'Espagne.
Au cours de sa deuxième expédition du Pacifique Sud, James Cook visita l'ile de Pâques du 13 mars 1774 au 17 mars 1774. Il ne fut pas enthousiasmé par l’ile et écrivit dans son livre de bord : « Aucune nation ne combattra jamais pour l’honneur d’avoir exploré l’Ile de Pâques, […] il n'y a pas d'autre ile dans la mer qui offre moins de rafraîchissements et de commodités pour la navigation que celle-ci20. » Cependant, son séjour fournit des informations essentielles sur la constitution géologique, la végétation, la population et les statues — qui dans leur majorité avaient déjà été renversées. Nous avons des images témoins de cette époque grâce au naturaliste allemand Reinhold Forster et à son fils Georg Adam Forster, qui participaient à l’expédition Cook. Reinhold Forster a dessiné les premiers croquis des statues (moaïs) qui, gravés et publiés dans un style alors typiquement romantique, firent sensation dans les salons.
En 1786, le navigateur français La Pérouse débarqua sur l’ile de Pâques au cours de sa circumnavigation terrestre, effectuée sur l’ordre du roi Louis XVI. La Pérouse avait l’ordre de dessiner des cartes précises afin de contribuer, avec l’étude des peuples du Pacifique, à la formation du dauphin.
Le XIXe siècle
La catastrophe démographique
Selon Alfred Métraux, dans son Introduction à la connaissance de l'Ile de Pâques relatant les résultats de l'expédition franco-belge de Charles Watelin en 1934 (éditions du MNHN, 1935), la population d'origine serait passée de 2500 personnes à seulement 111 en 1877. Les maladies introduites par les explorateurs européens, comme la tuberculose et la syphilis, ont eu pour conséquence une diminution régulière de la population. À quoi s'ajoute le rôle particulièrement sinistre des marchands d'esclaves opérant à partir de Callao au Pérou, qui, de 1859 à 1863, organisent plusieurs raids et déportent environ 1500 insulaires pour les envoyer travailler aux iles Chincha, les principales iles à guano. Toujours selon Métraux, la société pascuane est totalement déstructurée par la capture et le massacre en 1861 des ariki (guerriers), des prêtres et du clan Miru (revendiquant descendre de Hotu Matu'a) dont faisaient partie l’ariki-nui (roi) Kaimakoi et son "prince héritier" Maurata, de sorte que la mémoire identitaire des autochtones est en grande partie perdue. Frappée par des épidémies, la population diminue encore fortement durant les années 1860 et 1870, avec pour résultat qu'après les immigrations ultérieures, en provenance essentiellement des Gambier (Rapa), de Tahiti et des Tuamotu, les Pascuans d'origine ne représentaient plus que 3 % environ de la population, les autres Polynésiens étant la moitié, les Européens d'origine 45 %, et les Chinois 1 %. Les Polynésiens venus dans l'ile après 1861, déjà pourvus d'anticorps contre les maladies des Européens et déjà christianisés, ont été amenés par les planteurs Dutrou-Bornier, Mau et Brander comme ouvriers agricoles, entre 1864 et 188810.
La Mission catholique (1864)
C'est en 1864 qu'a lieu l'installation sur l'île du premier Européen sédentaire21: Eugène Eyraud, un Français ouvrier mécanicien à Copiapó (Chili), qui a décidé de se consacrer à l'évangélisation. Après un séjour d'observation (dont il a laissé un compte-rendu), Eyraud retourne au Chili se faire soigner et revient en mars 1866 avec un prêtre, Hyppolite Roussel, qui se trouvait auparavant en fonction aux iles Marquises. Tous deux créent la Mission catholique. Deux autres missionnaires arrivent en novembre 1866 avec des animaux et du matériel. Cependant, Eugène Eyraud meurt en août 1868 de maladie.
Les planteurs-éleveurs : Dutrou-Bornier et Mau (1866)
Les nouveaux missionnaires ont été convoyés par le capitaine français Jean-Baptiste Dutrou-Bornier à qui l'ile de Pâques parait très intéressante. Il revient quelques mois plus tard avec son propre matériel et sa famille afin de créer une exploitation agricole. Un autre colon s'installe en même temps, le charpentier de marine Pierre Mau[réf. souhaitée]. En septembre 1868 est établi un "Conseil de gouvernement", présidé par Dutrou-Bornier avec le missionnaire (Gaspar Zumbohm) pour secrétaire, et quatre membres indigènes. Une police (formée d'indigènes, les mutoi) est mise en place ainsi qu'un tribunal présidé par Hyppolite Roussel. D'autre part, la mission et les colons européens procèdent à d'importants achats de terre à bas prix.
L'association Dutrou-Bornier/Brander (1871-1876)
En 1869, Pierre Mau quitte l'ile, revendant ses propriétés à la Mission catholique. Des dissensions liées aux mœurs de Dutrou-Bornier entraînent le départ des missionnaires en 1871 ; l'ancien capitaine devenu planteur reste le seul Européen. Le 30 octobre 1871, il conclut un contrat d'association avec l'entrepreneur écossais installé à Tahiti (où il a épousé Titaua Salmon en 1856), John Brander "pour l'exploitation de l'ile de Pâques". De fait, il s'agira essentiellement d'un élevage de moutons de plusieurs milliers de têtes. La mort de Dutrou-Bornier en 1876, suivie de celle de John Brander en 1877 crée des problèmes juridiques, les héritiers respectifs s'engageant dans une procédure qui ne prendra fin qu'en 1893. Entre temps, la responsabilité de l'exploitation agricole de l'ile de Pâques revient au beau-frère de John Brander, Alexandre Salmon22, le véritable responsable sur l'ile jusqu'à l'annexion par le Chili en 1888.
Autres voyages de découverte
Photographie de la canonnière SMS Hyäne
En 1882, la canonnière allemande SMS Hyäne (« La Hyène ») visita durant cinq jours l’ile de Pâques au cours d’une expédition dans le Pacifique. Le capitaine-lieutenant Geiseler avait l’ordre de l’amirauté impériale d’entreprendre des études scientifiques pour le département ethnologique des musées royaux prussiens à Berlin. L’expédition a fourni entre autres les descriptions très détaillées des us et coutumes, de la langue et de l’écriture de l’ile de Pâques ainsi que des dessins exacts de différents objets culturels, des statues (moaïs), des croquis de maisons et un plan détaillé du lieu de culte Orongo.
Le médecin de marine William Thomson a pris les premières photos de statues (moaïs) en 1886 alors qu’il visitait l’ile à bord du navire américain « Mohi ».
Dessin de Pierre Loti L'Ile de Pâques, le 7 janvier 1872 vers 17 heures.
Tablette rongo rongo, illustration du Voyage de Pierre Loti à l'Ile de Pâques édité dans la Revue de Paris en 1905
Le corps des Moaï
En 2010 et 2011, une expédition privée, codirigée par Jo Anne Van Tilburg et Cristián Arévalo Pakarati17, a révélé que plus de la moitié de la hauteur de ces statues est sous terre et dissimule un corps, des bras et des mains. Les statues se différenciant selon le sexe des individus (ou dieux) représentés. Des inscriptions (pétroglyphes) sont gravées sur le dos des Moaï (voir ce lien interne). Déjà, les recherches menées en 1916 par Catherine Routledge18, avaient conduit à l’existence d’un corps sculpté sous la surface du sol ainsi qu’à l’existence d’inscriptions mais elles s’étaient limitées à une relativement faible profondeur.
Les tablettes rongorongo et les pétroglyphes
D’autres interrogations portaient sur la découverte des plaquettes de bois couvertes de signes (les tablettes Rongo-Rongo, ainsi nommées d’après le lieu de culte Orongo) et qui restèrent totalement mystérieuses durant de nombreuses années, ajoutant au mystère de l’ile de Pâques d’autant qu’elles sont uniques dans la sphère culturelle polynésienne. Outre ces plaquettes, les premières civilisations pascuanes ont laissé des sculptures en bois et des pétroglyphes dont la signification précise est perdue, mais dont les répétitions de symboles (par exemple : oiseau-tige-poisson-vulve-humain) ont été rapprochées19 des refrains traditionnels dans les hymnes généalogiques polynésiens (« les oiseaux ont copulé avec les poissons et ainsi ont été engendrés les premiers hommes »). Elles ont fait l'objet d'un décodage par l'ethnographe russe Irina Fedorova.
Les Européens et l'ile de Pâques
Voyages de découverte (XVIIe ‑ XVIIIe siècles)
Plan de l’ile levé par l'expédition de La Pérouse en 1797
Le premier Européen qui ait aperçu l'ile fut en 1687 le « pirate » Edward Davis sur le Bachelor’s Delight, alors qu’il contournait les iles Galápagos en direction du cap Horn. Il aperçut l’ile par hasard et crut avoir trouvé le légendaire « continent du Sud » mais il n'effectua pas de débarquement.
Le nom de l'ile est dû au Hollandais Jakob Roggeveen qui y accosta avec trois navires au cours d'une expédition pour le compte de la Société commerciale des Indes occidentales. Il la découvrit en effet le dimanche de Pâques 1722 et l’appela Paasch-Eyland (ile de Pâques). Un des participants à l'expédition était le Mecklembourgeois Carl Friedrich Behrens dont le rapport publié à Leipzig orienta l’attention de l’Europe vers cette région à peine connue du Pacifique.
L’explorateur suivant fut l’Espagnol Felipe González de Haedo qui avait reçu du vice-roi du Pérou l’ordre d’annexer l’ile Roggeveens pour le compte de la Couronne espagnole. L'expédition de González de Haedo débarqua le 15 novembre 1770. Après une visite rapide et très partielle de l'ile, exploration d'une demi-journée dans un seul secteur, et après un contact amical avec une population à structure sociale hiérarchisée, Felipe González de Haedo qui ne pensait pas qu'il s'agisse de l'Ile de Roggeveen décida d'annexer cette terre à la Couronne d'Espagne et la nomma Ile de San Carlos. Il fit planter plusieurs croix sur la pointe du volcan Poike. Durant les années qui suivirent, l’Espagne ne se soucia que très peu de sa nouvelle possession. Preuve fut faite en cartographie qu'il s'agissait bien de la découverte du Hollandais Roggeveen, donc cette terre lointaine ne pouvait appartenir à l'Espagne.
Au cours de sa deuxième expédition du Pacifique Sud, James Cook visita l'ile de Pâques du 13 mars 1774 au 17 mars 1774. Il ne fut pas enthousiasmé par l’ile et écrivit dans son livre de bord : « Aucune nation ne combattra jamais pour l’honneur d’avoir exploré l’Ile de Pâques, […] il n'y a pas d'autre ile dans la mer qui offre moins de rafraîchissements et de commodités pour la navigation que celle-ci20. » Cependant, son séjour fournit des informations essentielles sur la constitution géologique, la végétation, la population et les statues — qui dans leur majorité avaient déjà été renversées. Nous avons des images témoins de cette époque grâce au naturaliste allemand Reinhold Forster et à son fils Georg Adam Forster, qui participaient à l’expédition Cook. Reinhold Forster a dessiné les premiers croquis des statues (moaïs) qui, gravés et publiés dans un style alors typiquement romantique, firent sensation dans les salons.
En 1786, le navigateur français La Pérouse débarqua sur l’ile de Pâques au cours de sa circumnavigation terrestre, effectuée sur l’ordre du roi Louis XVI. La Pérouse avait l’ordre de dessiner des cartes précises afin de contribuer, avec l’étude des peuples du Pacifique, à la formation du dauphin.
Le XIXe siècle
La catastrophe démographique
Selon Alfred Métraux, dans son Introduction à la connaissance de l'Ile de Pâques relatant les résultats de l'expédition franco-belge de Charles Watelin en 1934 (éditions du MNHN, 1935), la population d'origine serait passée de 2500 personnes à seulement 111 en 1877. Les maladies introduites par les explorateurs européens, comme la tuberculose et la syphilis, ont eu pour conséquence une diminution régulière de la population. À quoi s'ajoute le rôle particulièrement sinistre des marchands d'esclaves opérant à partir de Callao au Pérou, qui, de 1859 à 1863, organisent plusieurs raids et déportent environ 1500 insulaires pour les envoyer travailler aux iles Chincha, les principales iles à guano. Toujours selon Métraux, la société pascuane est totalement déstructurée par la capture et le massacre en 1861 des ariki (guerriers), des prêtres et du clan Miru (revendiquant descendre de Hotu Matu'a) dont faisaient partie l’ariki-nui (roi) Kaimakoi et son "prince héritier" Maurata, de sorte que la mémoire identitaire des autochtones est en grande partie perdue. Frappée par des épidémies, la population diminue encore fortement durant les années 1860 et 1870, avec pour résultat qu'après les immigrations ultérieures, en provenance essentiellement des Gambier (Rapa), de Tahiti et des Tuamotu, les Pascuans d'origine ne représentaient plus que 3 % environ de la population, les autres Polynésiens étant la moitié, les Européens d'origine 45 %, et les Chinois 1 %. Les Polynésiens venus dans l'ile après 1861, déjà pourvus d'anticorps contre les maladies des Européens et déjà christianisés, ont été amenés par les planteurs Dutrou-Bornier, Mau et Brander comme ouvriers agricoles, entre 1864 et 188810.
La Mission catholique (1864)
C'est en 1864 qu'a lieu l'installation sur l'île du premier Européen sédentaire21: Eugène Eyraud, un Français ouvrier mécanicien à Copiapó (Chili), qui a décidé de se consacrer à l'évangélisation. Après un séjour d'observation (dont il a laissé un compte-rendu), Eyraud retourne au Chili se faire soigner et revient en mars 1866 avec un prêtre, Hyppolite Roussel, qui se trouvait auparavant en fonction aux iles Marquises. Tous deux créent la Mission catholique. Deux autres missionnaires arrivent en novembre 1866 avec des animaux et du matériel. Cependant, Eugène Eyraud meurt en août 1868 de maladie.
Les planteurs-éleveurs : Dutrou-Bornier et Mau (1866)
Les nouveaux missionnaires ont été convoyés par le capitaine français Jean-Baptiste Dutrou-Bornier à qui l'ile de Pâques parait très intéressante. Il revient quelques mois plus tard avec son propre matériel et sa famille afin de créer une exploitation agricole. Un autre colon s'installe en même temps, le charpentier de marine Pierre Mau[réf. souhaitée]. En septembre 1868 est établi un "Conseil de gouvernement", présidé par Dutrou-Bornier avec le missionnaire (Gaspar Zumbohm) pour secrétaire, et quatre membres indigènes. Une police (formée d'indigènes, les mutoi) est mise en place ainsi qu'un tribunal présidé par Hyppolite Roussel. D'autre part, la mission et les colons européens procèdent à d'importants achats de terre à bas prix.
L'association Dutrou-Bornier/Brander (1871-1876)
En 1869, Pierre Mau quitte l'ile, revendant ses propriétés à la Mission catholique. Des dissensions liées aux mœurs de Dutrou-Bornier entraînent le départ des missionnaires en 1871 ; l'ancien capitaine devenu planteur reste le seul Européen. Le 30 octobre 1871, il conclut un contrat d'association avec l'entrepreneur écossais installé à Tahiti (où il a épousé Titaua Salmon en 1856), John Brander "pour l'exploitation de l'ile de Pâques". De fait, il s'agira essentiellement d'un élevage de moutons de plusieurs milliers de têtes. La mort de Dutrou-Bornier en 1876, suivie de celle de John Brander en 1877 crée des problèmes juridiques, les héritiers respectifs s'engageant dans une procédure qui ne prendra fin qu'en 1893. Entre temps, la responsabilité de l'exploitation agricole de l'ile de Pâques revient au beau-frère de John Brander, Alexandre Salmon22, le véritable responsable sur l'ile jusqu'à l'annexion par le Chili en 1888.
Autres voyages de découverte
Photographie de la canonnière SMS Hyäne
En 1882, la canonnière allemande SMS Hyäne (« La Hyène ») visita durant cinq jours l’ile de Pâques au cours d’une expédition dans le Pacifique. Le capitaine-lieutenant Geiseler avait l’ordre de l’amirauté impériale d’entreprendre des études scientifiques pour le département ethnologique des musées royaux prussiens à Berlin. L’expédition a fourni entre autres les descriptions très détaillées des us et coutumes, de la langue et de l’écriture de l’ile de Pâques ainsi que des dessins exacts de différents objets culturels, des statues (moaïs), des croquis de maisons et un plan détaillé du lieu de culte Orongo.
Le médecin de marine William Thomson a pris les premières photos de statues (moaïs) en 1886 alors qu’il visitait l’ile à bord du navire américain « Mohi ».
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Date d'inscription : 18/03/2011
Re: L'île de Pâques
Thèses de l'effondrement écologique et culturel
Une dégradation environnementale liée aux conséquences de la déforestation (érosion des sols, sous-alimentation, famine, pénurie de bois et de cordes, guerres civiles) : elle aurait mis fin aux us et coutumes de l’ile, et notamment au taillage, au transport et à l'érection des statues ;
Une longue période de sécheresse poussant les habitants de l’ile à faire appel aux dieux pour que la pluie revienne, ce qui pourrait expliquer la frénésie de construction des moaïs à cette période, de plus en plus nombreux et de plus en plus colossaux. Réalisant que les érections de moais sur les ahus étaient vaines, les habitants se seraient révoltés contre les prêtres et auraient abattu eux-mêmes les idoles (dans le reste de la Polynésie, les ahus servent à vénérer les ancêtres et les dieux, tandis que les unus et les tikis -car les moais sont fondamentalement des tikis de grande taille- ne font que les représenter);
Une prolifération des rats introduits par les Polynésiens, rats qui auraient mangé les noix de coco avant qu'elles ne puissent germer, contribuant ainsi à la disparition des palmiers. Les rats, en s'attaquant aux nids pour manger les œufs et les oisillons, auraient également contribué à l'extinction de la ressource en oiseaux31.
Ces thèses, développées entre autres par Jared Diamond, dans son livre intitulé « Effondrement », montrent que l’expansion polynésienne a pu entraîner une dégradation importante de l’écosystème, et s’appuie sur des fouilles (palynologie et sur l’archéologie), comme à Henderson Island et ailleurs en Océanie. Par ailleurs Cornelis Bouman, le capitaine de Jakob Roggeveen, écrit dans son livre de bord, « …d’ignames, de bananiers et de cocotiers nous n’avons rien vu, ainsi qu’aucun autre arbre ou culture ».
Un modèle mathématique32 a établi que la population n’aurait pas dû dépasser 2 000 habitants pour qu’ils puissent durablement survivre sur l’ile sans épuiser la ressource qui leur était indispensable : le palmier.
La population survivante a développé de nouvelles traditions pour préserver les ressources restantes. Dans le culte de Make-make, un « l’homme oiseau », en rapanui actuel : Tangata manu (du XIVe ‑ XVe siècle au XVIIIe siècle), était désigné chaque année lors d’une cérémonie religieuse où un représentant de chaque clan, choisi par ses chefs, devait plonger dans la mer et nager jusqu’à Motu Nui, un îlot inhabité au sud-ouest de l’ile, afin d’en ramener le premier œuf de la saison des sternes noirs manutara ou mahoké. Le premier nageur de retour avec un œuf intronisait le Tangata manu qui veillait à la distribution des ressources de l’ile entre les clans pour une année. Si la cérémonie du Tangata manu n’est plus pratiquée au XIXe siècle, en revanche la tradition d’une présidence tournante pour le rôle d’arbitre des ressources perdura jusqu'à la catastrophe démographique et culturelle de 1861.
Quoi qu’il se soit passé auparavant, l’ile de Pâques a souffert d’une forte érosion du sol durant les derniers siècles, résultant de la déforestation, et aussi du piétinement par les ovins à partir du XIXe siècle.
Une dégradation environnementale liée aux conséquences de la déforestation (érosion des sols, sous-alimentation, famine, pénurie de bois et de cordes, guerres civiles) : elle aurait mis fin aux us et coutumes de l’ile, et notamment au taillage, au transport et à l'érection des statues ;
Une longue période de sécheresse poussant les habitants de l’ile à faire appel aux dieux pour que la pluie revienne, ce qui pourrait expliquer la frénésie de construction des moaïs à cette période, de plus en plus nombreux et de plus en plus colossaux. Réalisant que les érections de moais sur les ahus étaient vaines, les habitants se seraient révoltés contre les prêtres et auraient abattu eux-mêmes les idoles (dans le reste de la Polynésie, les ahus servent à vénérer les ancêtres et les dieux, tandis que les unus et les tikis -car les moais sont fondamentalement des tikis de grande taille- ne font que les représenter);
Une prolifération des rats introduits par les Polynésiens, rats qui auraient mangé les noix de coco avant qu'elles ne puissent germer, contribuant ainsi à la disparition des palmiers. Les rats, en s'attaquant aux nids pour manger les œufs et les oisillons, auraient également contribué à l'extinction de la ressource en oiseaux31.
Ces thèses, développées entre autres par Jared Diamond, dans son livre intitulé « Effondrement », montrent que l’expansion polynésienne a pu entraîner une dégradation importante de l’écosystème, et s’appuie sur des fouilles (palynologie et sur l’archéologie), comme à Henderson Island et ailleurs en Océanie. Par ailleurs Cornelis Bouman, le capitaine de Jakob Roggeveen, écrit dans son livre de bord, « …d’ignames, de bananiers et de cocotiers nous n’avons rien vu, ainsi qu’aucun autre arbre ou culture ».
Un modèle mathématique32 a établi que la population n’aurait pas dû dépasser 2 000 habitants pour qu’ils puissent durablement survivre sur l’ile sans épuiser la ressource qui leur était indispensable : le palmier.
La population survivante a développé de nouvelles traditions pour préserver les ressources restantes. Dans le culte de Make-make, un « l’homme oiseau », en rapanui actuel : Tangata manu (du XIVe ‑ XVe siècle au XVIIIe siècle), était désigné chaque année lors d’une cérémonie religieuse où un représentant de chaque clan, choisi par ses chefs, devait plonger dans la mer et nager jusqu’à Motu Nui, un îlot inhabité au sud-ouest de l’ile, afin d’en ramener le premier œuf de la saison des sternes noirs manutara ou mahoké. Le premier nageur de retour avec un œuf intronisait le Tangata manu qui veillait à la distribution des ressources de l’ile entre les clans pour une année. Si la cérémonie du Tangata manu n’est plus pratiquée au XIXe siècle, en revanche la tradition d’une présidence tournante pour le rôle d’arbitre des ressources perdura jusqu'à la catastrophe démographique et culturelle de 1861.
Quoi qu’il se soit passé auparavant, l’ile de Pâques a souffert d’une forte érosion du sol durant les derniers siècles, résultant de la déforestation, et aussi du piétinement par les ovins à partir du XIXe siècle.
joakim- Nombre de messages : 238
Date d'inscription : 18/03/2011
Re: L'île de Pâques
Thèses de l'effondrement écologique et culturel
Une dégradation environnementale liée aux conséquences de la déforestation (érosion des sols, sous-alimentation, famine, pénurie de bois et de cordes, guerres civiles) : elle aurait mis fin aux us et coutumes de l’ile, et notamment au taillage, au transport et à l'érection des statues ;
Une longue période de sécheresse poussant les habitants de l’ile à faire appel aux dieux pour que la pluie revienne, ce qui pourrait expliquer la frénésie de construction des moaïs à cette période, de plus en plus nombreux et de plus en plus colossaux. Réalisant que les érections de moais sur les ahus étaient vaines, les habitants se seraient révoltés contre les prêtres et auraient abattu eux-mêmes les idoles (dans le reste de la Polynésie, les ahus servent à vénérer les ancêtres et les dieux, tandis que les unus et les tikis -car les moais sont fondamentalement des tikis de grande taille- ne font que les représenter);
Une prolifération des rats introduits par les Polynésiens, rats qui auraient mangé les noix de coco avant qu'elles ne puissent germer, contribuant ainsi à la disparition des palmiers. Les rats, en s'attaquant aux nids pour manger les œufs et les oisillons, auraient également contribué à l'extinction de la ressource en oiseaux31.
Ces thèses, développées entre autres par Jared Diamond, dans son livre intitulé « Effondrement », montrent que l’expansion polynésienne a pu entraîner une dégradation importante de l’écosystème, et s’appuie sur des fouilles (palynologie et sur l’archéologie), comme à Henderson Island et ailleurs en Océanie. Par ailleurs Cornelis Bouman, le capitaine de Jakob Roggeveen, écrit dans son livre de bord, « …d’ignames, de bananiers et de cocotiers nous n’avons rien vu, ainsi qu’aucun autre arbre ou culture ».
Un modèle mathématique32 a établi que la population n’aurait pas dû dépasser 2 000 habitants pour qu’ils puissent durablement survivre sur l’ile sans épuiser la ressource qui leur était indispensable : le palmier.
La population survivante a développé de nouvelles traditions pour préserver les ressources restantes. Dans le culte de Make-make, un « l’homme oiseau », en rapanui actuel : Tangata manu (du XIVe ‑ XVe siècle au XVIIIe siècle), était désigné chaque année lors d’une cérémonie religieuse où un représentant de chaque clan, choisi par ses chefs, devait plonger dans la mer et nager jusqu’à Motu Nui, un îlot inhabité au sud-ouest de l’ile, afin d’en ramener le premier œuf de la saison des sternes noirs manutara ou mahoké. Le premier nageur de retour avec un œuf intronisait le Tangata manu qui veillait à la distribution des ressources de l’ile entre les clans pour une année. Si la cérémonie du Tangata manu n’est plus pratiquée au XIXe siècle, en revanche la tradition d’une présidence tournante pour le rôle d’arbitre des ressources perdura jusqu'à la catastrophe démographique et culturelle de 1861.
Quoi qu’il se soit passé auparavant, l’ile de Pâques a souffert d’une forte érosion du sol durant les derniers siècles, résultant de la déforestation, et aussi du piétinement par les ovins à partir du XIXe siècle.
Une dégradation environnementale liée aux conséquences de la déforestation (érosion des sols, sous-alimentation, famine, pénurie de bois et de cordes, guerres civiles) : elle aurait mis fin aux us et coutumes de l’ile, et notamment au taillage, au transport et à l'érection des statues ;
Une longue période de sécheresse poussant les habitants de l’ile à faire appel aux dieux pour que la pluie revienne, ce qui pourrait expliquer la frénésie de construction des moaïs à cette période, de plus en plus nombreux et de plus en plus colossaux. Réalisant que les érections de moais sur les ahus étaient vaines, les habitants se seraient révoltés contre les prêtres et auraient abattu eux-mêmes les idoles (dans le reste de la Polynésie, les ahus servent à vénérer les ancêtres et les dieux, tandis que les unus et les tikis -car les moais sont fondamentalement des tikis de grande taille- ne font que les représenter);
Une prolifération des rats introduits par les Polynésiens, rats qui auraient mangé les noix de coco avant qu'elles ne puissent germer, contribuant ainsi à la disparition des palmiers. Les rats, en s'attaquant aux nids pour manger les œufs et les oisillons, auraient également contribué à l'extinction de la ressource en oiseaux31.
Ces thèses, développées entre autres par Jared Diamond, dans son livre intitulé « Effondrement », montrent que l’expansion polynésienne a pu entraîner une dégradation importante de l’écosystème, et s’appuie sur des fouilles (palynologie et sur l’archéologie), comme à Henderson Island et ailleurs en Océanie. Par ailleurs Cornelis Bouman, le capitaine de Jakob Roggeveen, écrit dans son livre de bord, « …d’ignames, de bananiers et de cocotiers nous n’avons rien vu, ainsi qu’aucun autre arbre ou culture ».
Un modèle mathématique32 a établi que la population n’aurait pas dû dépasser 2 000 habitants pour qu’ils puissent durablement survivre sur l’ile sans épuiser la ressource qui leur était indispensable : le palmier.
La population survivante a développé de nouvelles traditions pour préserver les ressources restantes. Dans le culte de Make-make, un « l’homme oiseau », en rapanui actuel : Tangata manu (du XIVe ‑ XVe siècle au XVIIIe siècle), était désigné chaque année lors d’une cérémonie religieuse où un représentant de chaque clan, choisi par ses chefs, devait plonger dans la mer et nager jusqu’à Motu Nui, un îlot inhabité au sud-ouest de l’ile, afin d’en ramener le premier œuf de la saison des sternes noirs manutara ou mahoké. Le premier nageur de retour avec un œuf intronisait le Tangata manu qui veillait à la distribution des ressources de l’ile entre les clans pour une année. Si la cérémonie du Tangata manu n’est plus pratiquée au XIXe siècle, en revanche la tradition d’une présidence tournante pour le rôle d’arbitre des ressources perdura jusqu'à la catastrophe démographique et culturelle de 1861.
Quoi qu’il se soit passé auparavant, l’ile de Pâques a souffert d’une forte érosion du sol durant les derniers siècles, résultant de la déforestation, et aussi du piétinement par les ovins à partir du XIXe siècle.
joakim- Nombre de messages : 238
Date d'inscription : 18/03/2011
Re: L'île de Pâques
Le corps des statues Moaï de l'Île
joakim- Nombre de messages : 238
Date d'inscription : 18/03/2011
Re: L'île de Pâques
Les statues de l'île de Pâques
L’île de Pâques, mondialement connue pour ses gigantesques statues de pierre, est au centre de plusieurs mystères. Tout d’abord, par sa situation isolée au milieu de l’océan pacifique, mais aussi concernant la signification et l’érection de ces géants de basaltes. Qu’en est-il vraiment ? Reste d’une ancienne civilisation proche des Egyptiens, présence extraterrestre ou témoignage d’un continent englouti ?
Situation
L’île de Pâques se situe au large du Chili, à environ 3500 kilomètres à l’ouest de Santiago, et à 2000 kilomètres de la première île polynésienne à l’est. Elle couvre environ une surface équivalente à Paris et sa banlieue. Ce qui est surprenant au premier abord, c’est qu’elle se trouve complètement isolée en plein océan pacifique. L’île, triangulaire, a été formée par plusieurs volcans, aujourd’hui éteints, qui culmine en son centre. Elle est balayée par de forts vents maritimes et ne possède que peu de végétation. On dénombre environ 3000 habitants (les Pascuans)
Histoire
C’est en 1697 que cette île est citée pour la première fois par le navigateur Edward Davis, mais c’est en 1722 que le néerlandais Jakob Roggeven la découvre véritablement le soir de Pâques. Il la nommera bêtement l’Ile de Pâques. Le navigateur est frappé par les colosses de pierre qui trône sur l’île et ne s’explique pas comment une population si basique a pu ériger de tels monstres. Son récit poussera de nombreux navigateurs vers cette île mystérieuse, et c’est en 1794 que le célèbre James Cook y accostera et décrira avec détails ce territoire étrange. Au milieu du 19e siècle l’île fut envahie par des colons péruviens à la recherche d’esclaves. Beaucoup de pascuans décédèrent dans les mines péruviennes et ceux qui eurent la chance de retourner chez eux amenèrent la variole, la tuberculose et autres maladies inguérissables à l’époque. Si bien que la population en 1878 fut presque totalement décimée. On ne comptait plus qu’une centaine d’individus. Cette même année, l’île de Pâques devînt officiellement territoire chilien. C’est à la fin de la 1ère guerre mondiale que des recherches scientifiques dévoilèrent au monde entier la splendeur des statues pascuanes et tous ses mystères. Aujourd’hui l’île est toujours possédée par le Chili, mais depuis 2007, elle a un statut de territoire spécial.
Les statues
Ces statues, appelées Moaïs, ont été érigées bien avant la découverte de l’île par les européens. On en compte près de 300 (le chiffre peut varier, car un bon nombre de celles-ci sont couchées, détruites ou enterrées). Elles furent taillées dans une roche de basalte à l’aide de haches rudimentaires. Cette roche se trouve principalement sur les flans d’un des trois volcans que compte l’île. On sait de source sure, qu’elles furent travaillées sur place, déplacées et ensuite érigées. Ce qui est stupéfiant quand on connaît le poids et les dimensions de ces monstres. La hauteur varie entre 2 et 9 mètres et le poids se situe entre 10 et 100 tonnes. Il en existe même une de 24 mètres, partiellement détruite. Comment un peuple qui ne connaissait pratiquement rien en mécanique a-t-il pu déplacer de pareils colosses ? Autre fait étrange, elles tournent le dos à la mer, à l’exception d’une rangée de 7 statues qui contemplent l’horizon maritime. Enfin, quelle est leur signification, que représentent-elles et quand furent-elles construites ?
L’île de Pâques, mondialement connue pour ses gigantesques statues de pierre, est au centre de plusieurs mystères. Tout d’abord, par sa situation isolée au milieu de l’océan pacifique, mais aussi concernant la signification et l’érection de ces géants de basaltes. Qu’en est-il vraiment ? Reste d’une ancienne civilisation proche des Egyptiens, présence extraterrestre ou témoignage d’un continent englouti ?
Situation
L’île de Pâques se situe au large du Chili, à environ 3500 kilomètres à l’ouest de Santiago, et à 2000 kilomètres de la première île polynésienne à l’est. Elle couvre environ une surface équivalente à Paris et sa banlieue. Ce qui est surprenant au premier abord, c’est qu’elle se trouve complètement isolée en plein océan pacifique. L’île, triangulaire, a été formée par plusieurs volcans, aujourd’hui éteints, qui culmine en son centre. Elle est balayée par de forts vents maritimes et ne possède que peu de végétation. On dénombre environ 3000 habitants (les Pascuans)
Histoire
C’est en 1697 que cette île est citée pour la première fois par le navigateur Edward Davis, mais c’est en 1722 que le néerlandais Jakob Roggeven la découvre véritablement le soir de Pâques. Il la nommera bêtement l’Ile de Pâques. Le navigateur est frappé par les colosses de pierre qui trône sur l’île et ne s’explique pas comment une population si basique a pu ériger de tels monstres. Son récit poussera de nombreux navigateurs vers cette île mystérieuse, et c’est en 1794 que le célèbre James Cook y accostera et décrira avec détails ce territoire étrange. Au milieu du 19e siècle l’île fut envahie par des colons péruviens à la recherche d’esclaves. Beaucoup de pascuans décédèrent dans les mines péruviennes et ceux qui eurent la chance de retourner chez eux amenèrent la variole, la tuberculose et autres maladies inguérissables à l’époque. Si bien que la population en 1878 fut presque totalement décimée. On ne comptait plus qu’une centaine d’individus. Cette même année, l’île de Pâques devînt officiellement territoire chilien. C’est à la fin de la 1ère guerre mondiale que des recherches scientifiques dévoilèrent au monde entier la splendeur des statues pascuanes et tous ses mystères. Aujourd’hui l’île est toujours possédée par le Chili, mais depuis 2007, elle a un statut de territoire spécial.
Les statues
Ces statues, appelées Moaïs, ont été érigées bien avant la découverte de l’île par les européens. On en compte près de 300 (le chiffre peut varier, car un bon nombre de celles-ci sont couchées, détruites ou enterrées). Elles furent taillées dans une roche de basalte à l’aide de haches rudimentaires. Cette roche se trouve principalement sur les flans d’un des trois volcans que compte l’île. On sait de source sure, qu’elles furent travaillées sur place, déplacées et ensuite érigées. Ce qui est stupéfiant quand on connaît le poids et les dimensions de ces monstres. La hauteur varie entre 2 et 9 mètres et le poids se situe entre 10 et 100 tonnes. Il en existe même une de 24 mètres, partiellement détruite. Comment un peuple qui ne connaissait pratiquement rien en mécanique a-t-il pu déplacer de pareils colosses ? Autre fait étrange, elles tournent le dos à la mer, à l’exception d’une rangée de 7 statues qui contemplent l’horizon maritime. Enfin, quelle est leur signification, que représentent-elles et quand furent-elles construites ?
joakim- Nombre de messages : 238
Date d'inscription : 18/03/2011
Re: L'île de Pâques
Les théories
De nombreuses théories ont émergées au fil du temps pour tenter de comprendre tous ces mystères. Certains ont avancés que l’île de Pâques, de par sa situation, devait être le sommet du continent englouti de l’Atlantide. D’autres évoquent une création par une civilisation disparue proche des Egyptiens. Enfin l’éternelle théorie extraterrestre qui serait à l’origine de cette édification mystérieuse.
Qu’en est-il vraiment ?
Tout d’abord, grâce au carbone 14, les scientifiques ont pu déterminer que les statues ont été façonnées entre 1500 et 1700, contrairement aux théories qui semblaient s’orienter vers le 8e ou 9e siècle. De plus, grâce à l’ADN trouvé sur des ossements, les habitants de l’île avant la colonisation, provenaient de Polynésie. D’ailleurs, rien d’étonnant, car les polynésiens sont réputés pour être d’excellents navigateurs. Quand à leur arrivée, il semble qu’elle se soit produite entre le 5e et le 8e siècle de notre ère.
D’après les relevés géologiques, l’île était très boisée. Cela se confirme d’ailleurs par les récits de navigateurs qui avaient noté qu’il subsistait encore quelques arbres, ce qui n’est plus le cas actuellement. Mais alors, comment expliquer cette déforestation ? Il semblerait que le bois de l’île ait servi à la construction de maison, de pirogues et certainement pour l’acheminement des statues sur leurs emplacements actuels. En effet, une expédition a prouvé récemment qu’avec des rondins de bois et des cordes, il était possible de déplacer des objets très lourds et de les ériger, comme l’avaient fait les pascuans.
Par contre leur signification reste un mystère. Qui plus est, le style des figures n’est pas représentatif du type polynésien. En effet, les visages et les nez sont allongés et le facial se rapproche plus des individus sud américains. Alors qu’en est-il ?
On a longtemps pensé qu’elles devaient certainement représenter des divinités vénérés par les pascuans et qu’elles faisaient face à la terre afin de protéger ses habitants des envahisseurs et des conditions climatiques. Mais comment expliquer alors que la taille des statues se soit subitement arrêtée ? Puisque on a retrouvé une quantité d’œuvres non terminées, voir détruites sur les flancs du volcan.
D’après les historiens et certains récits, l’île était peuplée par deux clans bien distincts : « Les grandes oreilles » et « les petites oreilles ». Les premiers étant les chefs de clans, les seconds étant les travailleurs ou les esclaves qui travaillaient la pierre et érigeaient les statues pour les premiers. Il semble que la déforestation intensive pour l’acheminement de ces géants soit en partie responsable de cet arrêt subit. Mais il est aussi question d’un soulèvement des « petites oreilles » suite à des années de famine et de maigres récoltes. Il ne faut pas oublier que le territoire n’est pas grand et qu’avec l’augmentation de la population, il y a fort à parier que la nourriture est venue à manquer. La révolte décima complètement le clan des « longues oreilles » et la construction se stoppa aussi rapidement qu’elle avait commencé.
Les « petites oreilles » auraient alors édifié un système hiérarchique par le biais d’une cérémonie annuelle vouée au culte de l’homme-oiseau. Ce rite consistait à nager depuis la côte jusqu’à un petit îlot et de rapporter un œuf d’une colonie d’oiseau qui y nichaient habituellement. Ceux qui réussissaient l’examen étaient alors promus au rang de chef de clan et s’occupaient de gérer les ressources de l’île. Si bien qu’une nouvelle ère de prospérité relative se remit en marche.
De nombreuses théories ont émergées au fil du temps pour tenter de comprendre tous ces mystères. Certains ont avancés que l’île de Pâques, de par sa situation, devait être le sommet du continent englouti de l’Atlantide. D’autres évoquent une création par une civilisation disparue proche des Egyptiens. Enfin l’éternelle théorie extraterrestre qui serait à l’origine de cette édification mystérieuse.
Qu’en est-il vraiment ?
Tout d’abord, grâce au carbone 14, les scientifiques ont pu déterminer que les statues ont été façonnées entre 1500 et 1700, contrairement aux théories qui semblaient s’orienter vers le 8e ou 9e siècle. De plus, grâce à l’ADN trouvé sur des ossements, les habitants de l’île avant la colonisation, provenaient de Polynésie. D’ailleurs, rien d’étonnant, car les polynésiens sont réputés pour être d’excellents navigateurs. Quand à leur arrivée, il semble qu’elle se soit produite entre le 5e et le 8e siècle de notre ère.
D’après les relevés géologiques, l’île était très boisée. Cela se confirme d’ailleurs par les récits de navigateurs qui avaient noté qu’il subsistait encore quelques arbres, ce qui n’est plus le cas actuellement. Mais alors, comment expliquer cette déforestation ? Il semblerait que le bois de l’île ait servi à la construction de maison, de pirogues et certainement pour l’acheminement des statues sur leurs emplacements actuels. En effet, une expédition a prouvé récemment qu’avec des rondins de bois et des cordes, il était possible de déplacer des objets très lourds et de les ériger, comme l’avaient fait les pascuans.
Par contre leur signification reste un mystère. Qui plus est, le style des figures n’est pas représentatif du type polynésien. En effet, les visages et les nez sont allongés et le facial se rapproche plus des individus sud américains. Alors qu’en est-il ?
On a longtemps pensé qu’elles devaient certainement représenter des divinités vénérés par les pascuans et qu’elles faisaient face à la terre afin de protéger ses habitants des envahisseurs et des conditions climatiques. Mais comment expliquer alors que la taille des statues se soit subitement arrêtée ? Puisque on a retrouvé une quantité d’œuvres non terminées, voir détruites sur les flancs du volcan.
D’après les historiens et certains récits, l’île était peuplée par deux clans bien distincts : « Les grandes oreilles » et « les petites oreilles ». Les premiers étant les chefs de clans, les seconds étant les travailleurs ou les esclaves qui travaillaient la pierre et érigeaient les statues pour les premiers. Il semble que la déforestation intensive pour l’acheminement de ces géants soit en partie responsable de cet arrêt subit. Mais il est aussi question d’un soulèvement des « petites oreilles » suite à des années de famine et de maigres récoltes. Il ne faut pas oublier que le territoire n’est pas grand et qu’avec l’augmentation de la population, il y a fort à parier que la nourriture est venue à manquer. La révolte décima complètement le clan des « longues oreilles » et la construction se stoppa aussi rapidement qu’elle avait commencé.
Les « petites oreilles » auraient alors édifié un système hiérarchique par le biais d’une cérémonie annuelle vouée au culte de l’homme-oiseau. Ce rite consistait à nager depuis la côte jusqu’à un petit îlot et de rapporter un œuf d’une colonie d’oiseau qui y nichaient habituellement. Ceux qui réussissaient l’examen étaient alors promus au rang de chef de clan et s’occupaient de gérer les ressources de l’île. Si bien qu’une nouvelle ère de prospérité relative se remit en marche.
joakim- Nombre de messages : 238
Date d'inscription : 18/03/2011
Re: L'île de Pâques
qu'est ce- que les chercheurs ont donc trouvé ?
Ils ont noté que les deux hommes-oiseaux sur le dos de la statue étaient l'un mâle et l'autre femelle. Cela leur a permis de donner une histoire narrative complète relative au culte de l'Homme-oiseau.
La scène montre un poussin mâle quittant le nid, regardé par ses parents mi-oiseaux, mi-humains.
L'homme-oiseau femelle est représenté par la femelle Komari sur l'oreille droite de la statue, tandis que l'homme-oiseau mâle est sur la gauche représenté par une pagaie, un symbole de l'autorité masculine.
En plus de ce récit, les chercheurs ont également constaté que la statue n'a pas été placé sur un socle de pierre sur le rivage, comme on le pensait auparavant.
«L'étude de la base conique suggère que, plutôt que d'être le résultat d'un amincissement pour la faire rentrer dans un trou, comme cela est souvent suggéré, il est plus probable qu'elle soit la partie du rocher d'origine à partir duquel elle a été sculptée», a déclaré Mike Pitts, un des chercheurs, "cela peut aussi expliquer pourquoi, comme nous le voyons maintenant au British Museum, il semble pencher légèrement vers la gauche. "
Ils ont noté que les deux hommes-oiseaux sur le dos de la statue étaient l'un mâle et l'autre femelle. Cela leur a permis de donner une histoire narrative complète relative au culte de l'Homme-oiseau.
La scène montre un poussin mâle quittant le nid, regardé par ses parents mi-oiseaux, mi-humains.
L'homme-oiseau femelle est représenté par la femelle Komari sur l'oreille droite de la statue, tandis que l'homme-oiseau mâle est sur la gauche représenté par une pagaie, un symbole de l'autorité masculine.
En plus de ce récit, les chercheurs ont également constaté que la statue n'a pas été placé sur un socle de pierre sur le rivage, comme on le pensait auparavant.
«L'étude de la base conique suggère que, plutôt que d'être le résultat d'un amincissement pour la faire rentrer dans un trou, comme cela est souvent suggéré, il est plus probable qu'elle soit la partie du rocher d'origine à partir duquel elle a été sculptée», a déclaré Mike Pitts, un des chercheurs, "cela peut aussi expliquer pourquoi, comme nous le voyons maintenant au British Museum, il semble pencher légèrement vers la gauche. "
joakim- Nombre de messages : 238
Date d'inscription : 18/03/2011
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