Danseuses célebres
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Danseuses célebres
Le mythe de Mata Hari est un des rares personnages féminins à persister, une image trouble due au mélange de genres entre la danseuse orientale mue en séductrice fatale et l'espionne confondue. Cette courte biographie (140 pages) en retrace l'itinéraire. Quelques photos.
Margaretha Zelle naquit en 1876, et fut exécutée à Vincennes en 1917, officiellement pour espionnage au profit de l'Allemagne. Mais avant cette fin tragique, la jeune hollandaise avait vécu un véritable conte de fée, devenant en six jours la maîtresse d'un capitaine des Indes en villégiature en Hollande : John Rudolf MacLeod. Elle l'épousa quelques mois plus tard (1895) et devint de fait citoyenne batave, puisque le couple s'établit en Indonésie, où elle s'ennuya bien vite. C'est là qu'elle prit le nom de Mata Hari ( œil du jour ) et apprit quelques rudiments de danse javanaise qui lui servirent pour construire son personnage de retour en Europe. Mais elle y dépensa tellement que son époux finit par demander le divorce et faire savoir par voie de presse qu'il n'honorait plus ses dettes.
Le reste de son histoire est plus connue, et l'ouvrage abonde en détails : son ascension sociale auprès de certains intellectuels en vogue ( Daudet, entre autres ) grâce à son aura de danseuse brahmanique dans des lieux confidentiels de la haute société, les danses exotiques étant alors fort prisées du public parisien. Ce léger parfum de scandale qu'elle entretint savamment lui permit de valser entre diverses versions de ses origines, tout en inventant quantités d'aventures. Son triple statut de Hollandaise, Ecossaise et Javanaise impressionnait souvent plus crédule qu'elle, tout en masquant certains désavantages ( femme seule, dépendance à la générosité masculine, petite poitrine ). Ses faveurs allaient d'un amant à un autre, argenté et socialement bien placé. Se sentant tout de même étrangère en France, elle resta distante de la population, un manque d'appui qui aurait pu lui être utile.
Avec les années, sa jeunesse s'empâta tandis que son image s'érodait, au point qu'« elle s'offre à des provinciaux, seuls à la prendre encore pour une célébrité (p.40) ». Elle ne se persuada pas moins que les hommes les plus en vue continuaient de la remarquer, comme Serge Diaghilev dont elle ne douta pas une seule seconde qu'il l'engagerait dans ses nouveaux Ballets Russes, alors la Coqueluche de Paris… Progressivement abandonnée de tous, y compris d'un jeune officier russe dont elle s'était éprise ( Vadim Masloff ), son entregent et ses connaissances linguistiques semblent avoir intéressé les services secrets français.
Cette partie de sa vie occupe une bonne moitié du livre qui, détaillant les événements et ses talents d'agent, semble penser que Mata Hari œuvra plutôt avec beaucoup de zèle au bénéfice de la France, tout en usant de ses charmes pour soutirer des informations à l'ennemi installé en Espagne. L'auteur argumente donc en faveur d'une terrible méprise ( et d'une grande bassesse ) de la part des forces alliées, qui auraient plutôt vu en elle un agent double ( H21 ) travaillant surtout pour le compte des Allemands. Quoi qu'il en soit, la reconstitution opérée par Fred Kupferman semble cohérente, et sa biographie, bien documentée, se lit comme un petit roman.
Erika BJORNSSON
© 2004-2007 - Les Beaux Esprits Se Rencontrent (LBESR) : Archivé édition N°18
Margaretha Zelle naquit en 1876, et fut exécutée à Vincennes en 1917, officiellement pour espionnage au profit de l'Allemagne. Mais avant cette fin tragique, la jeune hollandaise avait vécu un véritable conte de fée, devenant en six jours la maîtresse d'un capitaine des Indes en villégiature en Hollande : John Rudolf MacLeod. Elle l'épousa quelques mois plus tard (1895) et devint de fait citoyenne batave, puisque le couple s'établit en Indonésie, où elle s'ennuya bien vite. C'est là qu'elle prit le nom de Mata Hari ( œil du jour ) et apprit quelques rudiments de danse javanaise qui lui servirent pour construire son personnage de retour en Europe. Mais elle y dépensa tellement que son époux finit par demander le divorce et faire savoir par voie de presse qu'il n'honorait plus ses dettes.
Le reste de son histoire est plus connue, et l'ouvrage abonde en détails : son ascension sociale auprès de certains intellectuels en vogue ( Daudet, entre autres ) grâce à son aura de danseuse brahmanique dans des lieux confidentiels de la haute société, les danses exotiques étant alors fort prisées du public parisien. Ce léger parfum de scandale qu'elle entretint savamment lui permit de valser entre diverses versions de ses origines, tout en inventant quantités d'aventures. Son triple statut de Hollandaise, Ecossaise et Javanaise impressionnait souvent plus crédule qu'elle, tout en masquant certains désavantages ( femme seule, dépendance à la générosité masculine, petite poitrine ). Ses faveurs allaient d'un amant à un autre, argenté et socialement bien placé. Se sentant tout de même étrangère en France, elle resta distante de la population, un manque d'appui qui aurait pu lui être utile.
Avec les années, sa jeunesse s'empâta tandis que son image s'érodait, au point qu'« elle s'offre à des provinciaux, seuls à la prendre encore pour une célébrité (p.40) ». Elle ne se persuada pas moins que les hommes les plus en vue continuaient de la remarquer, comme Serge Diaghilev dont elle ne douta pas une seule seconde qu'il l'engagerait dans ses nouveaux Ballets Russes, alors la Coqueluche de Paris… Progressivement abandonnée de tous, y compris d'un jeune officier russe dont elle s'était éprise ( Vadim Masloff ), son entregent et ses connaissances linguistiques semblent avoir intéressé les services secrets français.
Cette partie de sa vie occupe une bonne moitié du livre qui, détaillant les événements et ses talents d'agent, semble penser que Mata Hari œuvra plutôt avec beaucoup de zèle au bénéfice de la France, tout en usant de ses charmes pour soutirer des informations à l'ennemi installé en Espagne. L'auteur argumente donc en faveur d'une terrible méprise ( et d'une grande bassesse ) de la part des forces alliées, qui auraient plutôt vu en elle un agent double ( H21 ) travaillant surtout pour le compte des Allemands. Quoi qu'il en soit, la reconstitution opérée par Fred Kupferman semble cohérente, et sa biographie, bien documentée, se lit comme un petit roman.
Erika BJORNSSON
© 2004-2007 - Les Beaux Esprits Se Rencontrent (LBESR) : Archivé édition N°18
nisrine nacer- Nombre de messages : 1044
Date d'inscription : 09/09/2008
Jin Xing Rien n'arrive par hasard
« Mon corps est un corps de garçon mais, dans ma tête, dans mon âme, je suis une fille. J'ai décidé de devenir une fille (p.158) »… Tel est le rêve exaucé de ce colonel devenu danseuse et chorégraphe célèbre, conté dans un témoignage poignant digne d'un grand écrivain.
Aujourd'hui connue comme chorégraphe avec des spectacles célèbres, tels Shanghai Tango et Half Dream, Jin Xing se produit dans le monde entier et reçoit des commandes internationales comme celle de la famille royale de Thaïlande. En Occident, elle est mieux connue pour ses remarquables interprétations antérieures auprès de grands chorégraphes américains, et en France par une célèbre émission diffusée sur la chaîne Arte. Manifestement, Jin Xing dut naître sous une bonne étoile, avec un nom prédestiné même puisqu'il signifie littéralement Etoile d'Or.
Mais avant le succès, le jeune garçon en vit de toutes les couleurs, et eut une vie aussi riche que difficile. Ses mémoires révèlent une âme née manifestement femme, mais dans un corps d'homme. La traduction, admirable, reproduit la plume sans fioritures d'une personnalité claire et espiègle depuis l'adolescence, humaine et authentique comme en témoignent des aveux intimes et sans fausse pudeur. Aussi le livre peut-il se lire à deux niveaux, comme œuvre littéraire même si ce n'est pas son propos, et surtout comme récit d'une vie déphasée sous le regard de la société, et toutes les transformations opérées par la chirurgie et la médecine.
Morceaux choisis en six tableaux…
I . Une âme féminine dans un corps d'homme
A l'école déjà, les garçons trouvaient que Jin Xing ressemblait à une fille, au désespoir de sa sœur aînée qui, le ramenant un jour à la maison sur son dos, lui dit :
- Les garçons de ma classe disent que t'es une fille.
Je lui colle mes genoux dans les côtes comme un cavalier éperonnant sa monture.
- Et alors ? (p.19)
D'ailleurs, l'intéressé se sent depuis longtemps différent des garçons : « les pétards que m'offrent les amis de mon père restent dans leurs boîtes ; je les trouve bien trop dangereux. Je préfère les jeux de filles, la corde et la marelle (p.16) ». Un peu plus tard lorsque, remarqué par les recruteurs, il part à Shenyang suivre l'école locale de danse de l'armée, il ne faillit pas aux hantises dont les jeunes garçons se moquent volontiers des filles. Ainsi, lors d'un entraînement militaire : « j'avance, les jambes flageolantes, tremblant des pieds à la tête, cramponné à ma grenade. Je la lance aussi fort que je peux et je replie à toute vitesse. Au compte de '8', je suis déjà plaqué au sol, le nez dans la poussière. Une minute plus tard, toujours pas d'explosion. Je lève la tête. Le capitaine rugit : Jin Xing, quand tu te mets à plat ventre, tu ne bouges plus. Ta grenade, tu l'as dégoupillée, au moins ? (p.31) »…
Espiègle et pince sans rire, jamais à court d'imagination et de ressources, le jeune Jin Xing secoue ses camarades hors de l'ordinaire. Il invente toutes sortes de subterfuges pour égayer le train-train quotidien, et n'exclue pas les farces, surtout envers les professeurs qu'il ne peut sentir : « folle de rage, le professeur n'attend pas une seconde pour aller m'accuser auprès du directeur de section d'avoir pris sa fille en otage pour échapper au cours d'éducation politique. Inutile de préciser que, cette fois, il faut que je fasse appel à tous mes talents de rédacteur pour produire une autocritique à la hauteur de mon délit (p.44) ».
Cette même lucidité envers lui-même lui sert à juger ses camarades sans parti pris, comme dans les exercices d'assouplissement draconiens de l'école : « ils faut attendre les hurlements - des porcs qu'on égorge ! Les filles sont plus stoïques, leurs gémissements restent élevés, mais les garçons n'ont aucune retenue. Avec ces cris, tous les matins, de 6h30 à 7h30, on se croirait dans un abattoir (p.27) »… D'ailleurs, Jin Xing n'aime pas les figures ennuyeuses réservées au garçons, et leur préfère les pas plus légers et diversifiés des filles : « je m'en échappe dès que le professeur a le dos tourné pour aller faire un tour chez les filles, qui virevoltent de l'autre côté du rideau. Avec elles, je me sens bien. Je suis un peu leur mascotte, leur petit frère. Je les regarde tellement qu'à force, je connais tous leurs pas par cœur. Je les corrige, même. Ça les agace. En revanche, elle m'apprécient pour les informations inestimables que je leur apporte : je connais tous les potins qui courent parmi les garçons (p.29) »…
II . L'âge des amours
Puis vient l'âge des amours, mais il se réserve pour le grand amour, et il doit développer des trésors de patience et d'ingéniosité pour repousser les avances de professeurs et amis que ses traits doux et physique délicat ne manquent pas d'attirer. L'exercice lui attire d'ailleurs des ennuis, mais cela ne l'empêche pas de voir la fragilité et le monde de ces hommes : « ils sont beaux, les hommes, quand ils pleurent. Ils ne pleurent pas à grands sanglots bruyants mais avec des larmes silencieuses (p.150) ».
Puis un jour, aux Etats-Unis, c'est le coup de foudre : Clay est « un raz de marée dans ma vie (p.111) ». L'idylle est la plus forte, et Jin Xing lâche tout, ses entraînements et une renommée montante à New York pour vivre sa passion corps et âme. Mais Clay, tout cow-boy qu'il soit, est un être aussi sensible que généreux :
- Jin Xing, il faut que tu retournes à New York
Je suis stupéfait, presque blessé.
- Pourquoi ? Tu ne veux plus de moi ? Tu ne m'aimes plus ?
- Non, je t'aime toujours autant, mais il y avait quelque chose dans tes yeux, quand tu regardais la télé tout à l'heure. Tous les jours, tu regardes des émissions de danse, et tout à l'heure, tu as eu cette expression… de tristesse… Je crois que tu as besoin de la scène […] Si tu abandonnes la danse à cause de moi, tu m'en voudras un jour. J'aimerais que tu m'aimes à jamais, et non que tu en viennes à me haïr […] quand tu seras vieux et que tu ne pourras plus danser, tu reviendras finir tes jours ici avec moi (p.114) »…
Jin Xing part donc, la mort dans l'âme… Avec le temps, les hormones avivent sa sexualité, mais la distance est un obstacle sérieux :
Cela dure plusieurs mois. Je ne pense qu'à lui, c'est avec lui que je veux être. J'ai envie de faire l'amour mais je ne veux pas le trahir. Un jour, je n'en peux plus.
- Il faut en finir. C'est trop dur. Je ne peux pas aller avec un autre parce que je veux rester fidèle à toi. Tu es mon boyfriend.
- Je sais. Je m'attendais à ça.
- Pourquoi tu ne me l'as pas dit ?
- Je ne voulais par te faire mal. Tu es si sentimental, si passionné, tu es si loin de chez toi, si j'avais rompu avec toi, tu te serais senti abandonné, je t'aurais fait souffrir. Je voulais que ça vienne de toi…
Et il repart papillonner, de préférence des hommes grands et athlétiques : « je croise son regard un instant, et j'en ressens aussitôt l'impact - c'est un regard puissant et lumineux, un regard qui sait exactement ce qu'il veut (p.151) »…
III . Le danseur
Mais aux Etats-Unis, les premiers temps sont durs, Jin Xing a une technique excellente, mais la danse moderne lui est étrangère encore, et il se fait sans cesse reprendre : « je n'y arrive pas. Je suis le meilleur danseur de Chine, il est inconcevable que je n'arrive pas à être le meilleur en danse moderne. Dans mon arrogance, j'en arrive à la seule conclusion acceptable : c'est la danse moderne américaine qui est sur la mauvaise voie (p.96) ».
Mais un jour, il croise le chorégraphe Murray Louis qui lui donne à travailler un de ses spectacles célèbres : « chaque après-midi, je m'acharne à imiter la posture d'une homme de cinquante-sept ans. Au bout d'une semaine, je présente le solo devant la classe. Les élèves applaudissent. Murray Louis s'essuie les yeux.
- Mon Dieu, comme cela fait longtemps. Et moi qui pensais que ce morceau étant bon pour le musée. Jamais je n'aurais cru que quelqu'un… Que tu puisses l'interpréter comme ça… Tu sais, de grands danseurs venus du monde entier, y compris le grand Noureev, m'ont demandé l'autorisation de le danser. Mais j'ai toujours dit non. A tous, j'ai répondu : 'Ce n'est pas une danse. C'est l'expérience d'une vie. Impossible de le danser avant l'âge de quarante ans. Impossible de le danser avant l'âge de quarante ans.' Et toi… quel âge as-tu ?
- Vingt-deux ans. (p.98)
Jin Xing est aujourd'hui la chorégraphe la plus célèbre de Chine, par sa vie certes, mais surtout par son travail qui apporta à son pays un sang neuf plein de vigueur, dans un savant mélange de danses traditionnelle et moderne. C'est une artiste accomplie, qui ne s'engouffre pas dans les modes, et en cela rejoint le metteur en scène Omar Porras lorsqu'elle dit : « à mon avis, le monde de la danse moderne est devenu trop intellectualisé (p.212) »…
IV . Les Parents
Jin Xing n'est pas seulement intelligent, il fait aussi preuve d'une grande sensibilité, comme lorsqu'il décrit ses parents avec le recul : « mon père est très bel homme alors que ma mère est d'un physique plutôt ordinaire, un corps mince mais un visage sans beauté. C'est une Coréenne solide qui élève seule ou presque ses trois enfants (p.49) ». Simplement, un jour, « je vois la frêle silhouette de maman se découper sur la plage, tenant son parapluie bien droit, les lèvres serrées, sous un pluie torrentielle. Elle me semble si seule, comme abandonnée. Une femme attend d'un homme qu'il lui donne de l'amour. Mais quel amour mon père lui offre-t-il, lui qui n'est jamais là ? Tout au plus lui a-t-il fait deux enfants (p.48) »…
Or après un voyage en Italie où il vit le résultat réussi d'une présentatrice célèbre qui était née homme, Jin Xing décide de s'opérer de la même manière. D'ailleurs, Clay le lui avait dit : je me fous que tu sois un garçon, pour moi, tu es une femme. Pas seulement sexuellement, en tout. Je t'aime comme tu es (p.115) ». Simplement, il doit annoncer sa décision et l'expliquer à ses parents, tous deux de fortes têtes. La partie s'annonce difficile, d'autant que ses amis ne l'ont pas compris et l'enjoignent de renoncer à son projet.
Le père, militaire également dans l'armée chinoise :
- Oh là là. Pour une nouvelle… Quand as-tu pris la décision ?
- Cela fait très longtemps que j'y pense.
- C'est de l'Ouest qu'elle te vient, cette idée ?
- Non, elle vient de moi. Depuis que je suis tout petit. Et depuis mon retour en Chine, elle est devenue une certitude.
Dernière bouffée de fumée. Cigarette écrasée.
- Eh bien, tu vas enfin être en harmonie avec toi-même.
- Qu'est-ce que tu veux dire ?
- Quand tu étais enfant, je ne comprenais pas. J'avais un garçon, mais on aurait dit une petite fille. Tu t'es trouvé. Félicitations ! Qu'est-ce que je peux faire pour toi ? (p.85)
La générosité est apparemment dans la famille, vus les mots de sa mère : « pour moi, ça n'a pas d'importance que tu sois un garçon ou une fille, dit-elle enfin. Tu seras toujours mon enfant. Mais qu'est-ce que tu as, à vouloir faire une chose pareille ? Je ne veux pas que tu te fasses mal, tu comprends. C'est ça qui me fait peur - elle tend les mains vers moi. Je t'en prie, reste comme tu es (p.159) »… Elle est moins convaincue, et refuse même d'accompagner le fils à l'hôpital les premiers jours, mais qu'importe.
V . L'Opération
Il est rare d'avoir un témoignage public d'une opération aussi intime. Les parties du sexe excisé doivent toutes servir à lui reconstituer une intimité fonctionnelle. Mais « Dieu, quelle douleur ! D'abord les incisions autour des lèvres, et puis la torture de l'aiguille qui plonge et qui replonge pour retirer un à un chaque follicule. Manque de chance, pour un chinois, je suis particulièrement poilu. Un comble pour une femme en herbe (p.86) ».
D'ailleurs, outre une immense complication 'collatérale', « la cicatrisation est longue et horriblement douloureuse. Sous le clitoris, se trouve l'orifice pour l'urine, et sous celui-ci, une cavité qui deviendra le jardin. Au début, elle n'est guère profonde, une dizaine de centimètres. Les boules de coton doivent lui permettre de cicatriser sans se refermer. Lorsque le processus est terminé, il faut insérer un dilatateur tous les jours, pour l'assouplir et l'approfondir, de manière à la préparer aux rapports sexuels. La première fois, j'y vais doucement. Mon Dieu que ça fait mal ! Tous les jours, je recommence. Mes médecins recommandent des rapports sexuels fréquents après l'opération, de façon à améliorer l'élasticité et la profondeur vaginale. Mais dans mon cas… je vais devoir me contenter du godemiché médical, pas très sexy (p.183) »… Jin Xing n'a jamais eu peur des mots et dit les choses sans se voiler la face, non sans humour.
Et pour ceux qui douteraient des influences hormonales sur l'humeur, voici de quoi réfléchir : « on me donne du Premarin, et très vite, je sens la différence. Moi qui suis plutôt optimiste, enthousiaste, pleine d'énergie, je me retrouve maussade et d'humeur changeante, carrément paresseuse […] je traîne au fond de mon lit, sans énergie et sans désir, à manger des sucreries. Je n'aime pas cet état. Je ne suis pas comme ça […] J'arrête les hormones. Immédiatement, mon énergie remonte et ma sexualité aussi. Je me sens vibrer de nouveau (p.185) »… Intéressante donc que cette vie unique qui connaît les deux facettes du genre humain.
VI . La Femme Jin Xing
Jin Xing est aujourd'hui une femme à part entière, si ce n'est qu'elle ne peut concevoir. Mais elle a adopté trois enfants dont elle s'occupe avec amour. Mais le doute ne lui est pas passé inaperçu : « est-ce que je me marie pour les enfants ou pour faire taire la société (p.220) ».
Mais femme elle est, et ce jusqu'au bout des ongles : « en Italie, quand une femme descend dans la rue, elle doit être sinon parfaite du moins élégante. C'est une conception de la féminité qui me plaît. Je déteste le T-shirt à l'américaine, prétendument naturel. Selon moi, la beauté authentiquement naturelle n'existe que chez les tout jeunes garçons et filles. Passé vingt-cinq ans, pour être belle, il faut prendre soin de soi (p.143) ». Le cahier de photographies en couleurs, comme la couverture d'ailleurs, le prouvent physiquement dans tous les cas.
Et Jin Xing n'a rien perdu au change, elle peut maintenant aimer la vie et les hommes en femme accomplie, avec l'expérience du mâle qu'elle fut et la coquetterie féminine qui lui plaît : « je peaufine mon personnage de femme fatale, du genre qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. On me dit que je suis sûre de moi à la façon d'un homme. On se trompe : il y a des femmes qui ont cette sorte s'assurance. Quant à moi, je choisis les qualités féminines qui me conviennent, sans perdre mes qualités masculines […] je flirte comme un homme. Directe, les yeux dans les yeux. Je sais tout de suite où ils veulent en venir. Je les connais. Je leur réponds du tac au tac. Mais je ne fais jamais le premier pas (p.206) »…
Philippe CESSE
© 2004-2007 - Les Beaux Esprits Se Rencontrent (LBESR) : Archivé édition N°17
Aujourd'hui connue comme chorégraphe avec des spectacles célèbres, tels Shanghai Tango et Half Dream, Jin Xing se produit dans le monde entier et reçoit des commandes internationales comme celle de la famille royale de Thaïlande. En Occident, elle est mieux connue pour ses remarquables interprétations antérieures auprès de grands chorégraphes américains, et en France par une célèbre émission diffusée sur la chaîne Arte. Manifestement, Jin Xing dut naître sous une bonne étoile, avec un nom prédestiné même puisqu'il signifie littéralement Etoile d'Or.
Mais avant le succès, le jeune garçon en vit de toutes les couleurs, et eut une vie aussi riche que difficile. Ses mémoires révèlent une âme née manifestement femme, mais dans un corps d'homme. La traduction, admirable, reproduit la plume sans fioritures d'une personnalité claire et espiègle depuis l'adolescence, humaine et authentique comme en témoignent des aveux intimes et sans fausse pudeur. Aussi le livre peut-il se lire à deux niveaux, comme œuvre littéraire même si ce n'est pas son propos, et surtout comme récit d'une vie déphasée sous le regard de la société, et toutes les transformations opérées par la chirurgie et la médecine.
Morceaux choisis en six tableaux…
I . Une âme féminine dans un corps d'homme
A l'école déjà, les garçons trouvaient que Jin Xing ressemblait à une fille, au désespoir de sa sœur aînée qui, le ramenant un jour à la maison sur son dos, lui dit :
- Les garçons de ma classe disent que t'es une fille.
Je lui colle mes genoux dans les côtes comme un cavalier éperonnant sa monture.
- Et alors ? (p.19)
D'ailleurs, l'intéressé se sent depuis longtemps différent des garçons : « les pétards que m'offrent les amis de mon père restent dans leurs boîtes ; je les trouve bien trop dangereux. Je préfère les jeux de filles, la corde et la marelle (p.16) ». Un peu plus tard lorsque, remarqué par les recruteurs, il part à Shenyang suivre l'école locale de danse de l'armée, il ne faillit pas aux hantises dont les jeunes garçons se moquent volontiers des filles. Ainsi, lors d'un entraînement militaire : « j'avance, les jambes flageolantes, tremblant des pieds à la tête, cramponné à ma grenade. Je la lance aussi fort que je peux et je replie à toute vitesse. Au compte de '8', je suis déjà plaqué au sol, le nez dans la poussière. Une minute plus tard, toujours pas d'explosion. Je lève la tête. Le capitaine rugit : Jin Xing, quand tu te mets à plat ventre, tu ne bouges plus. Ta grenade, tu l'as dégoupillée, au moins ? (p.31) »…
Espiègle et pince sans rire, jamais à court d'imagination et de ressources, le jeune Jin Xing secoue ses camarades hors de l'ordinaire. Il invente toutes sortes de subterfuges pour égayer le train-train quotidien, et n'exclue pas les farces, surtout envers les professeurs qu'il ne peut sentir : « folle de rage, le professeur n'attend pas une seconde pour aller m'accuser auprès du directeur de section d'avoir pris sa fille en otage pour échapper au cours d'éducation politique. Inutile de préciser que, cette fois, il faut que je fasse appel à tous mes talents de rédacteur pour produire une autocritique à la hauteur de mon délit (p.44) ».
Cette même lucidité envers lui-même lui sert à juger ses camarades sans parti pris, comme dans les exercices d'assouplissement draconiens de l'école : « ils faut attendre les hurlements - des porcs qu'on égorge ! Les filles sont plus stoïques, leurs gémissements restent élevés, mais les garçons n'ont aucune retenue. Avec ces cris, tous les matins, de 6h30 à 7h30, on se croirait dans un abattoir (p.27) »… D'ailleurs, Jin Xing n'aime pas les figures ennuyeuses réservées au garçons, et leur préfère les pas plus légers et diversifiés des filles : « je m'en échappe dès que le professeur a le dos tourné pour aller faire un tour chez les filles, qui virevoltent de l'autre côté du rideau. Avec elles, je me sens bien. Je suis un peu leur mascotte, leur petit frère. Je les regarde tellement qu'à force, je connais tous leurs pas par cœur. Je les corrige, même. Ça les agace. En revanche, elle m'apprécient pour les informations inestimables que je leur apporte : je connais tous les potins qui courent parmi les garçons (p.29) »…
II . L'âge des amours
Puis vient l'âge des amours, mais il se réserve pour le grand amour, et il doit développer des trésors de patience et d'ingéniosité pour repousser les avances de professeurs et amis que ses traits doux et physique délicat ne manquent pas d'attirer. L'exercice lui attire d'ailleurs des ennuis, mais cela ne l'empêche pas de voir la fragilité et le monde de ces hommes : « ils sont beaux, les hommes, quand ils pleurent. Ils ne pleurent pas à grands sanglots bruyants mais avec des larmes silencieuses (p.150) ».
Puis un jour, aux Etats-Unis, c'est le coup de foudre : Clay est « un raz de marée dans ma vie (p.111) ». L'idylle est la plus forte, et Jin Xing lâche tout, ses entraînements et une renommée montante à New York pour vivre sa passion corps et âme. Mais Clay, tout cow-boy qu'il soit, est un être aussi sensible que généreux :
- Jin Xing, il faut que tu retournes à New York
Je suis stupéfait, presque blessé.
- Pourquoi ? Tu ne veux plus de moi ? Tu ne m'aimes plus ?
- Non, je t'aime toujours autant, mais il y avait quelque chose dans tes yeux, quand tu regardais la télé tout à l'heure. Tous les jours, tu regardes des émissions de danse, et tout à l'heure, tu as eu cette expression… de tristesse… Je crois que tu as besoin de la scène […] Si tu abandonnes la danse à cause de moi, tu m'en voudras un jour. J'aimerais que tu m'aimes à jamais, et non que tu en viennes à me haïr […] quand tu seras vieux et que tu ne pourras plus danser, tu reviendras finir tes jours ici avec moi (p.114) »…
Jin Xing part donc, la mort dans l'âme… Avec le temps, les hormones avivent sa sexualité, mais la distance est un obstacle sérieux :
Cela dure plusieurs mois. Je ne pense qu'à lui, c'est avec lui que je veux être. J'ai envie de faire l'amour mais je ne veux pas le trahir. Un jour, je n'en peux plus.
- Il faut en finir. C'est trop dur. Je ne peux pas aller avec un autre parce que je veux rester fidèle à toi. Tu es mon boyfriend.
- Je sais. Je m'attendais à ça.
- Pourquoi tu ne me l'as pas dit ?
- Je ne voulais par te faire mal. Tu es si sentimental, si passionné, tu es si loin de chez toi, si j'avais rompu avec toi, tu te serais senti abandonné, je t'aurais fait souffrir. Je voulais que ça vienne de toi…
Et il repart papillonner, de préférence des hommes grands et athlétiques : « je croise son regard un instant, et j'en ressens aussitôt l'impact - c'est un regard puissant et lumineux, un regard qui sait exactement ce qu'il veut (p.151) »…
III . Le danseur
Mais aux Etats-Unis, les premiers temps sont durs, Jin Xing a une technique excellente, mais la danse moderne lui est étrangère encore, et il se fait sans cesse reprendre : « je n'y arrive pas. Je suis le meilleur danseur de Chine, il est inconcevable que je n'arrive pas à être le meilleur en danse moderne. Dans mon arrogance, j'en arrive à la seule conclusion acceptable : c'est la danse moderne américaine qui est sur la mauvaise voie (p.96) ».
Mais un jour, il croise le chorégraphe Murray Louis qui lui donne à travailler un de ses spectacles célèbres : « chaque après-midi, je m'acharne à imiter la posture d'une homme de cinquante-sept ans. Au bout d'une semaine, je présente le solo devant la classe. Les élèves applaudissent. Murray Louis s'essuie les yeux.
- Mon Dieu, comme cela fait longtemps. Et moi qui pensais que ce morceau étant bon pour le musée. Jamais je n'aurais cru que quelqu'un… Que tu puisses l'interpréter comme ça… Tu sais, de grands danseurs venus du monde entier, y compris le grand Noureev, m'ont demandé l'autorisation de le danser. Mais j'ai toujours dit non. A tous, j'ai répondu : 'Ce n'est pas une danse. C'est l'expérience d'une vie. Impossible de le danser avant l'âge de quarante ans. Impossible de le danser avant l'âge de quarante ans.' Et toi… quel âge as-tu ?
- Vingt-deux ans. (p.98)
Jin Xing est aujourd'hui la chorégraphe la plus célèbre de Chine, par sa vie certes, mais surtout par son travail qui apporta à son pays un sang neuf plein de vigueur, dans un savant mélange de danses traditionnelle et moderne. C'est une artiste accomplie, qui ne s'engouffre pas dans les modes, et en cela rejoint le metteur en scène Omar Porras lorsqu'elle dit : « à mon avis, le monde de la danse moderne est devenu trop intellectualisé (p.212) »…
IV . Les Parents
Jin Xing n'est pas seulement intelligent, il fait aussi preuve d'une grande sensibilité, comme lorsqu'il décrit ses parents avec le recul : « mon père est très bel homme alors que ma mère est d'un physique plutôt ordinaire, un corps mince mais un visage sans beauté. C'est une Coréenne solide qui élève seule ou presque ses trois enfants (p.49) ». Simplement, un jour, « je vois la frêle silhouette de maman se découper sur la plage, tenant son parapluie bien droit, les lèvres serrées, sous un pluie torrentielle. Elle me semble si seule, comme abandonnée. Une femme attend d'un homme qu'il lui donne de l'amour. Mais quel amour mon père lui offre-t-il, lui qui n'est jamais là ? Tout au plus lui a-t-il fait deux enfants (p.48) »…
Or après un voyage en Italie où il vit le résultat réussi d'une présentatrice célèbre qui était née homme, Jin Xing décide de s'opérer de la même manière. D'ailleurs, Clay le lui avait dit : je me fous que tu sois un garçon, pour moi, tu es une femme. Pas seulement sexuellement, en tout. Je t'aime comme tu es (p.115) ». Simplement, il doit annoncer sa décision et l'expliquer à ses parents, tous deux de fortes têtes. La partie s'annonce difficile, d'autant que ses amis ne l'ont pas compris et l'enjoignent de renoncer à son projet.
Le père, militaire également dans l'armée chinoise :
- Oh là là. Pour une nouvelle… Quand as-tu pris la décision ?
- Cela fait très longtemps que j'y pense.
- C'est de l'Ouest qu'elle te vient, cette idée ?
- Non, elle vient de moi. Depuis que je suis tout petit. Et depuis mon retour en Chine, elle est devenue une certitude.
Dernière bouffée de fumée. Cigarette écrasée.
- Eh bien, tu vas enfin être en harmonie avec toi-même.
- Qu'est-ce que tu veux dire ?
- Quand tu étais enfant, je ne comprenais pas. J'avais un garçon, mais on aurait dit une petite fille. Tu t'es trouvé. Félicitations ! Qu'est-ce que je peux faire pour toi ? (p.85)
La générosité est apparemment dans la famille, vus les mots de sa mère : « pour moi, ça n'a pas d'importance que tu sois un garçon ou une fille, dit-elle enfin. Tu seras toujours mon enfant. Mais qu'est-ce que tu as, à vouloir faire une chose pareille ? Je ne veux pas que tu te fasses mal, tu comprends. C'est ça qui me fait peur - elle tend les mains vers moi. Je t'en prie, reste comme tu es (p.159) »… Elle est moins convaincue, et refuse même d'accompagner le fils à l'hôpital les premiers jours, mais qu'importe.
V . L'Opération
Il est rare d'avoir un témoignage public d'une opération aussi intime. Les parties du sexe excisé doivent toutes servir à lui reconstituer une intimité fonctionnelle. Mais « Dieu, quelle douleur ! D'abord les incisions autour des lèvres, et puis la torture de l'aiguille qui plonge et qui replonge pour retirer un à un chaque follicule. Manque de chance, pour un chinois, je suis particulièrement poilu. Un comble pour une femme en herbe (p.86) ».
D'ailleurs, outre une immense complication 'collatérale', « la cicatrisation est longue et horriblement douloureuse. Sous le clitoris, se trouve l'orifice pour l'urine, et sous celui-ci, une cavité qui deviendra le jardin. Au début, elle n'est guère profonde, une dizaine de centimètres. Les boules de coton doivent lui permettre de cicatriser sans se refermer. Lorsque le processus est terminé, il faut insérer un dilatateur tous les jours, pour l'assouplir et l'approfondir, de manière à la préparer aux rapports sexuels. La première fois, j'y vais doucement. Mon Dieu que ça fait mal ! Tous les jours, je recommence. Mes médecins recommandent des rapports sexuels fréquents après l'opération, de façon à améliorer l'élasticité et la profondeur vaginale. Mais dans mon cas… je vais devoir me contenter du godemiché médical, pas très sexy (p.183) »… Jin Xing n'a jamais eu peur des mots et dit les choses sans se voiler la face, non sans humour.
Et pour ceux qui douteraient des influences hormonales sur l'humeur, voici de quoi réfléchir : « on me donne du Premarin, et très vite, je sens la différence. Moi qui suis plutôt optimiste, enthousiaste, pleine d'énergie, je me retrouve maussade et d'humeur changeante, carrément paresseuse […] je traîne au fond de mon lit, sans énergie et sans désir, à manger des sucreries. Je n'aime pas cet état. Je ne suis pas comme ça […] J'arrête les hormones. Immédiatement, mon énergie remonte et ma sexualité aussi. Je me sens vibrer de nouveau (p.185) »… Intéressante donc que cette vie unique qui connaît les deux facettes du genre humain.
VI . La Femme Jin Xing
Jin Xing est aujourd'hui une femme à part entière, si ce n'est qu'elle ne peut concevoir. Mais elle a adopté trois enfants dont elle s'occupe avec amour. Mais le doute ne lui est pas passé inaperçu : « est-ce que je me marie pour les enfants ou pour faire taire la société (p.220) ».
Mais femme elle est, et ce jusqu'au bout des ongles : « en Italie, quand une femme descend dans la rue, elle doit être sinon parfaite du moins élégante. C'est une conception de la féminité qui me plaît. Je déteste le T-shirt à l'américaine, prétendument naturel. Selon moi, la beauté authentiquement naturelle n'existe que chez les tout jeunes garçons et filles. Passé vingt-cinq ans, pour être belle, il faut prendre soin de soi (p.143) ». Le cahier de photographies en couleurs, comme la couverture d'ailleurs, le prouvent physiquement dans tous les cas.
Et Jin Xing n'a rien perdu au change, elle peut maintenant aimer la vie et les hommes en femme accomplie, avec l'expérience du mâle qu'elle fut et la coquetterie féminine qui lui plaît : « je peaufine mon personnage de femme fatale, du genre qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. On me dit que je suis sûre de moi à la façon d'un homme. On se trompe : il y a des femmes qui ont cette sorte s'assurance. Quant à moi, je choisis les qualités féminines qui me conviennent, sans perdre mes qualités masculines […] je flirte comme un homme. Directe, les yeux dans les yeux. Je sais tout de suite où ils veulent en venir. Je les connais. Je leur réponds du tac au tac. Mais je ne fais jamais le premier pas (p.206) »…
Philippe CESSE
© 2004-2007 - Les Beaux Esprits Se Rencontrent (LBESR) : Archivé édition N°17
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Eleonora Abbagnato
Eleonora Abbagnato est une danseuse italienne, étoile du ballet de l'Opéra national de Paris, née le 30 juin 1978 à Palerme en Sicile
Eleonora Abbagnato découvre le ballet à l'âge de cinq ans, par le biais de sa voisine qui dirige une école de danse. Elle quitte l'Italie à 14 ans pour s'inscrire à l'Académie Princesse Grace de Monaco, puis rejoint pendant quelques années l'École supérieure de danse de Cannes Rosella Hightower 1.
En 1992, elle est remarquée par Roland Petit, qui la choisit pour incarner Aurore enfant dans sa version de La Belle au bois dormant, et qui lui permet d'entrer à l'École de danse de l'Opéra de Paris. Elle accède à la finale du prestigieux Concours international de ballet de Varna et est récompensée par le Prix du Cercle Carpeaux en 1996. Cette même année, elle quitte l'École pour le corps de ballet, et accède au rang de quadrille en 1997. Deux ans plus tard, elle passe coryphée, puis sujet en 2000. Elle est promue comme première danseuse en 2001, avec une variation imposée tirée de la Valse Fantastique de Raymonda, et une variation libre extraite de La Bayadère.
Régulièrement invitée dans son pays d'origine, elle danse notamment pour la Scala de Milan et pour le ballet Teatro San Carlo de Naples. Durant la saison 2007-2008, elle prend un congé sabbatique de six mois mais revient sur scène dès septembre 2008 pour le ballet de José Martinez, Les Enfants du Paradis. Elle prend un nouveau congé en juin 2009, après une représentation de Proust ou les intermittences du cœur ; cette absence d'un an s'achèvera avec son retour sur les planches du Palais Garnier lors d'un programme consacré à son mentor, Roland Petit, elle y danse la Jeune fille de Rendez-vous et la Mort dans Le Jeune homme et la Mort.
En novembre 2009, elle publie son autobiographie, Un angelo sulle punte.
Elle est mariée avec le footballeur Federico Balzaretti depuis juin 20111. La danseuse décide de mettre la danse de côté durant une année pour donner naissance à leur enfant au début de l'année 2012, alors qu'elle était initialement prévue pour faire partie des premières distributions de la reprise parisienne de Phèdre à la rentrée 2011/2012.
Elle est nommée danseuse étoile du Ballet de l'Opéra de Paris le 27 mars 2013 après son interprétation du rôle-titre dans Carmen (Roland Petit), après douze ans d'attente en tant que première danseuse.
1990 : Prix Jeune Espoir de Catane
1998 : Finaliste du Concours international de ballet de Varna
1999 : Prix du Cercle Carpeaux
2000 : Prix Positano, Prix de l'AROP
2008 : Nomination au Prix Benois de la Danse pour son rôle d'Albertine dans Proust ou les Intermittences du coeur
2010 : Chevalier des Arts et des Lettres
2011 : Nomination au Prix Benois de la Danse pour son rôle de la Mort dans Le Jeune homme et la Mort
Eleonora Abbagnato découvre le ballet à l'âge de cinq ans, par le biais de sa voisine qui dirige une école de danse. Elle quitte l'Italie à 14 ans pour s'inscrire à l'Académie Princesse Grace de Monaco, puis rejoint pendant quelques années l'École supérieure de danse de Cannes Rosella Hightower 1.
En 1992, elle est remarquée par Roland Petit, qui la choisit pour incarner Aurore enfant dans sa version de La Belle au bois dormant, et qui lui permet d'entrer à l'École de danse de l'Opéra de Paris. Elle accède à la finale du prestigieux Concours international de ballet de Varna et est récompensée par le Prix du Cercle Carpeaux en 1996. Cette même année, elle quitte l'École pour le corps de ballet, et accède au rang de quadrille en 1997. Deux ans plus tard, elle passe coryphée, puis sujet en 2000. Elle est promue comme première danseuse en 2001, avec une variation imposée tirée de la Valse Fantastique de Raymonda, et une variation libre extraite de La Bayadère.
Régulièrement invitée dans son pays d'origine, elle danse notamment pour la Scala de Milan et pour le ballet Teatro San Carlo de Naples. Durant la saison 2007-2008, elle prend un congé sabbatique de six mois mais revient sur scène dès septembre 2008 pour le ballet de José Martinez, Les Enfants du Paradis. Elle prend un nouveau congé en juin 2009, après une représentation de Proust ou les intermittences du cœur ; cette absence d'un an s'achèvera avec son retour sur les planches du Palais Garnier lors d'un programme consacré à son mentor, Roland Petit, elle y danse la Jeune fille de Rendez-vous et la Mort dans Le Jeune homme et la Mort.
En novembre 2009, elle publie son autobiographie, Un angelo sulle punte.
Elle est mariée avec le footballeur Federico Balzaretti depuis juin 20111. La danseuse décide de mettre la danse de côté durant une année pour donner naissance à leur enfant au début de l'année 2012, alors qu'elle était initialement prévue pour faire partie des premières distributions de la reprise parisienne de Phèdre à la rentrée 2011/2012.
Elle est nommée danseuse étoile du Ballet de l'Opéra de Paris le 27 mars 2013 après son interprétation du rôle-titre dans Carmen (Roland Petit), après douze ans d'attente en tant que première danseuse.
1990 : Prix Jeune Espoir de Catane
1998 : Finaliste du Concours international de ballet de Varna
1999 : Prix du Cercle Carpeaux
2000 : Prix Positano, Prix de l'AROP
2008 : Nomination au Prix Benois de la Danse pour son rôle d'Albertine dans Proust ou les Intermittences du coeur
2010 : Chevalier des Arts et des Lettres
2011 : Nomination au Prix Benois de la Danse pour son rôle de la Mort dans Le Jeune homme et la Mort
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Date d'inscription : 09/09/2008
Germaine Acogny danseuse chorégraphe franco-sénégalaise
Germaine Acogny, née au Bénin en 1944, est une danseuse et chorégraphe franco-sénégalaise, figure historique de la danse en Afrique depuis la fondation de son premier studio de danse africaine en 1968, à Dakar.
Entre 1977 et 1982, elle dirige Mudra Afrique, créé par Maurice Béjart et le président Léopold Sédar Senghor à Dakar. En 1980, elle publie son livre La Danse africaine, édité en trois langues. Après la fermeture de Mudra Afrique, elle s'installe à Bruxelles avec la compagnie de Maurice Béjart et organise des stages internationaux de danse africaine qui remportent un franc succès auprès du public européen.
En 1995, elle décide de retourner au Sénégal et de construire à Toubab Dialo un centre international de danses traditionnelles et contemporaines d'Afrique et, en 1998, l’association Jant-Bi / l'École des Sables. En 1997, elle est nommée directrice artistique de la section danse d'Afrique en Création à Paris et des Rencontres chorégraphiques de danse africaine contemporaine, fonction qu'elle assume jusqu'en septembre 2000.
Germaine Acogny est chevalier de l'Ordre du Mérite et officier de l'Ordre des arts et des lettres de la République française et chevalier de l'Ordre national du Lion du Sénégal.
Entre 1977 et 1982, elle dirige Mudra Afrique, créé par Maurice Béjart et le président Léopold Sédar Senghor à Dakar. En 1980, elle publie son livre La Danse africaine, édité en trois langues. Après la fermeture de Mudra Afrique, elle s'installe à Bruxelles avec la compagnie de Maurice Béjart et organise des stages internationaux de danse africaine qui remportent un franc succès auprès du public européen.
En 1995, elle décide de retourner au Sénégal et de construire à Toubab Dialo un centre international de danses traditionnelles et contemporaines d'Afrique et, en 1998, l’association Jant-Bi / l'École des Sables. En 1997, elle est nommée directrice artistique de la section danse d'Afrique en Création à Paris et des Rencontres chorégraphiques de danse africaine contemporaine, fonction qu'elle assume jusqu'en septembre 2000.
Germaine Acogny est chevalier de l'Ordre du Mérite et officier de l'Ordre des arts et des lettres de la République française et chevalier de l'Ordre national du Lion du Sénégal.
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Date d'inscription : 09/09/2008
Marguerite Acarin Akarova
Marguerite Acarin, dite Akarova, est une danseuse, chorégraphe, sculpteuse et artiste peintre belge née à Saint-Josse-ten-Noode (Bruxelles) le 30 mars 1904 et décédée à Ixelles le 24 juin 1999 (à 95 ans)
Dès l'âge de treize ans, Marguerite suit des cours de chant au Conservatoire de Bruxelles chez Marguerite Nys, de piano chez madame Lecat-Vanden Bussche et de danse à l'école de Marthe Roggen, puis à l'Institut Jaques-Dalcroze de Bruxelles. Elle entre ensuite au corps de ballet de l'Opéra d'Anvers, mais le quittera bientôt pour raisons d'incompatibilité avec la maîtresse de ballet Sonia Korty.
En 1922, elle assiste aux conférences du danseur Raymond Duncan, frère de la célèbre danseuse américaine Isadora Duncan. Elle a d'ailleurs souvent été qualifiée d'«Isadora Duncan belge». Elle y fait la connaissance du peintre, créateur de meubles et critique d'art Marcel-Louis Baugniet, pour lequel elle pose et qu'elle épouse le 31 octobre de l'année suivante. Il lui invente le nom de scène d'Akarova. En 1928, elle se sépare de Baugniet mais continuera cependant à travailler sporadiquement avec lui sur les décors et costumes de ses spectacles. Baugniet, décédé en 1996, est resté son voisin, il habitait au Jardin du Roi.
Le 6 avril 1935, elle épouse en secondes noces Louis Lievens, expert en écriture et mécène avec lequel elle vivait depuis quatre ans. Ce mariage se terminera aussi par une séparation en 1939.
Akarova décède dans son studio aménagé au-dessus de son ancienne salle de spectacle de l'avenue de l'Hippodrome à l'âge de 95 ans et est inhumée au cimetière d'Ixelles.
En 1926, Akarova arrête de pratiquer le chant afin de se consacrer pleinement à la danse qu’elle sortira des ornières du ballet classique. Figure de proue du modernisme de l'entre-deux-guerres, elle compose de nombreuses œuvres chorégraphiques dans la mouvance des Ballets russes, qu'elle danse sur les musiques de ses contemporains, entre autres Claude Debussy, Paul Dukas, Maurice Ravel, Darius Milhaud et Igor Stravinski. Sa danse se veut tantôt vigoureuse, tantôt hiératique, où les décors et les costumes, dont ses costumes constructivistes, — qu'elle réalise elle-même — utilisent des lignes brisées ou ondulées, des motifs asymétriques, des polychromies discordantes. Préférant Bruxelles à une carrière internationale, Akarova donne de nombreux récitals de chant et de danse dans différents théâtres ou dans des demeures privées. Akarova installe en 1934 un studio réservé à ses élèves au 45 rue Jean d'Ardenne à Ixelles. Elle y donna également des représentations.
Dans son souci de contrôler totalement ses scénographies, Akarova demande à l'architecte Jean-Jules Eggericx de construire pour elle une salle de spectacle au 72 de l'avenue de l'Hippodrome à Ixelles1, inaugurée le 30 janvier 1937, et où se déroula la partie la plus importante de sa carrière., salle qui fermera ses portes en 1957 suite aux réclamations du voisinage. La salle, de style Art déco, est aujourd'hui sauvegardée. Pour l'inauguration, le 30 janvier 1937, elle danse Les Biches de Poulenc, Le Boléro de Ravel et cinq danses du Sacre du printemps de Stravinski. De son vaste répertoire, on retiendra encore son interprétation de L'Histoire du soldat de Stravinski, du Prélude à l'après-midi d'un faune de Claude Debussy ou encore de L'Amour sorcier de Manuel de Falla. L'Orestie de Darius Milhaud2 et la chorégraphie de la Tragédie de Salomé de Florent Schmitt seront présentées en 1931 à l'Institut supérieur des arts décoratifs.
Akarova a fait don de ses costumes et décors de scène au Musée des Archives d'architecture moderne, marquant par là sa volonté d'inscrire son œuvre dans le contexte plus large de l'architecture, entendue comme une synthèse des arts.
Œuvres:
Akarova a réalisé des sculptures monumentales pour les villes de :
Bruxelles : tête d'André Baillon (1953, granit, h.60 cm), Ministère de la Culture
Saint-Gilles : tête de Charles Plisnier, Parc Pierre Paulus
Woluwe-Saint-Pierre : groupe de cinq statues en pierre bleue disposées en demi-cercle, dans un jardinet privé, 194 avenue de Tervueren
Woluwe-Saint-Pierre : tête d'August Vermeylen (1957), avenue des Frères Legrain
Woluwe-Saint-Pierre : tête de Charles Plisnier (1957), à l'intersection des avenues des Géraniums et des Camélias)
Mons : tête de Charles Plisnier, parc du Beffroi
Tirlemont
Le Musée d'Ixelles possède des œuvres d'Akarova.
Dès l'âge de treize ans, Marguerite suit des cours de chant au Conservatoire de Bruxelles chez Marguerite Nys, de piano chez madame Lecat-Vanden Bussche et de danse à l'école de Marthe Roggen, puis à l'Institut Jaques-Dalcroze de Bruxelles. Elle entre ensuite au corps de ballet de l'Opéra d'Anvers, mais le quittera bientôt pour raisons d'incompatibilité avec la maîtresse de ballet Sonia Korty.
En 1922, elle assiste aux conférences du danseur Raymond Duncan, frère de la célèbre danseuse américaine Isadora Duncan. Elle a d'ailleurs souvent été qualifiée d'«Isadora Duncan belge». Elle y fait la connaissance du peintre, créateur de meubles et critique d'art Marcel-Louis Baugniet, pour lequel elle pose et qu'elle épouse le 31 octobre de l'année suivante. Il lui invente le nom de scène d'Akarova. En 1928, elle se sépare de Baugniet mais continuera cependant à travailler sporadiquement avec lui sur les décors et costumes de ses spectacles. Baugniet, décédé en 1996, est resté son voisin, il habitait au Jardin du Roi.
Le 6 avril 1935, elle épouse en secondes noces Louis Lievens, expert en écriture et mécène avec lequel elle vivait depuis quatre ans. Ce mariage se terminera aussi par une séparation en 1939.
Akarova décède dans son studio aménagé au-dessus de son ancienne salle de spectacle de l'avenue de l'Hippodrome à l'âge de 95 ans et est inhumée au cimetière d'Ixelles.
En 1926, Akarova arrête de pratiquer le chant afin de se consacrer pleinement à la danse qu’elle sortira des ornières du ballet classique. Figure de proue du modernisme de l'entre-deux-guerres, elle compose de nombreuses œuvres chorégraphiques dans la mouvance des Ballets russes, qu'elle danse sur les musiques de ses contemporains, entre autres Claude Debussy, Paul Dukas, Maurice Ravel, Darius Milhaud et Igor Stravinski. Sa danse se veut tantôt vigoureuse, tantôt hiératique, où les décors et les costumes, dont ses costumes constructivistes, — qu'elle réalise elle-même — utilisent des lignes brisées ou ondulées, des motifs asymétriques, des polychromies discordantes. Préférant Bruxelles à une carrière internationale, Akarova donne de nombreux récitals de chant et de danse dans différents théâtres ou dans des demeures privées. Akarova installe en 1934 un studio réservé à ses élèves au 45 rue Jean d'Ardenne à Ixelles. Elle y donna également des représentations.
Dans son souci de contrôler totalement ses scénographies, Akarova demande à l'architecte Jean-Jules Eggericx de construire pour elle une salle de spectacle au 72 de l'avenue de l'Hippodrome à Ixelles1, inaugurée le 30 janvier 1937, et où se déroula la partie la plus importante de sa carrière., salle qui fermera ses portes en 1957 suite aux réclamations du voisinage. La salle, de style Art déco, est aujourd'hui sauvegardée. Pour l'inauguration, le 30 janvier 1937, elle danse Les Biches de Poulenc, Le Boléro de Ravel et cinq danses du Sacre du printemps de Stravinski. De son vaste répertoire, on retiendra encore son interprétation de L'Histoire du soldat de Stravinski, du Prélude à l'après-midi d'un faune de Claude Debussy ou encore de L'Amour sorcier de Manuel de Falla. L'Orestie de Darius Milhaud2 et la chorégraphie de la Tragédie de Salomé de Florent Schmitt seront présentées en 1931 à l'Institut supérieur des arts décoratifs.
Akarova a fait don de ses costumes et décors de scène au Musée des Archives d'architecture moderne, marquant par là sa volonté d'inscrire son œuvre dans le contexte plus large de l'architecture, entendue comme une synthèse des arts.
Œuvres:
Akarova a réalisé des sculptures monumentales pour les villes de :
Bruxelles : tête d'André Baillon (1953, granit, h.60 cm), Ministère de la Culture
Saint-Gilles : tête de Charles Plisnier, Parc Pierre Paulus
Woluwe-Saint-Pierre : groupe de cinq statues en pierre bleue disposées en demi-cercle, dans un jardinet privé, 194 avenue de Tervueren
Woluwe-Saint-Pierre : tête d'August Vermeylen (1957), avenue des Frères Legrain
Woluwe-Saint-Pierre : tête de Charles Plisnier (1957), à l'intersection des avenues des Géraniums et des Camélias)
Mons : tête de Charles Plisnier, parc du Beffroi
Tirlemont
Le Musée d'Ixelles possède des œuvres d'Akarova.
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Date d'inscription : 09/09/2008
Maria Alexandrova danseuse russe
Maria Alexandrova (en russe : Мария Александрова), née à Moscou en 1978, est une danseuse russe, étoile au sein du Ballet du Bolchoï.
Elle entre à l'école de la compagnie à l'âge de neuf ans, et obtient son diplôme de fin de cycle en interprétant le « grand pas » de Paquita et le « grand pas classique » de Tchaïkovski. Avec cette dernière variation, elle remporte également la médaille d'or du Concours international de ballet de Moscou, en 1997.
Aussitôt engagée dans la compagnie du Théâtre Bolchoï, elle étudie sous la direction de Tatiana Golikova, Nikolai Fadeyechev et Boris Eifman, et fait ses preuves sur scène dans de petits solos où elle exprime ses qualités. Très appréciée pour ses qualités athlétiques et son charisme1 hérités de la tradition du Ballet du Bolchoï, elle est choisie pour créer de nombreux rôles, notamment celui de Jeanne dans Les Flammes de Paris en 2008, de Swanilda dans Coppélia et d'Esmeralda dans le ballet éponyme, en 2009. Elle est également de toutes les tournées de la compagnie, en France, au Royaume-Uni ou encore aux États-Unis, et est invitée par l'Opéra de Paris pour danser le rôle principal de Raymonda en décembre 2008. La qualité de sa technique2 (notamment sur le plan de la saltation) et son tempérament fougueux en font l'interprète idéale3 des ballets de caractère, à l'instar de Don Quichotte.
En 2004, elle remporte le Masque d'or de la meilleure danseuse pour sa prestation dans Le Clair Ruisseau, une chorégraphie d'Alexeï Ratmansky, arrivé en début d'année à la direction de la compagnie du Bolchoï, et dont le premier geste aura été de la nommer principale (c'est-à-dire danseuse étoile). Un an plus tard, la Fédération de Russie lui décerne le titre d' Artiste Émérite. En 2010, elle est nommée au Prix Benois de la Danse pour son interprétation de Gamzatti dans La Bayadère et du rôle-titre d'Esmeralda.
Le 24 avril 2009, Maria Alexandrova reçoit des mains du président russe la distinction d'Artiste du Peuple de la Fédération de Russie, la plus haute récompense décernée à un artiste.
Elle entre à l'école de la compagnie à l'âge de neuf ans, et obtient son diplôme de fin de cycle en interprétant le « grand pas » de Paquita et le « grand pas classique » de Tchaïkovski. Avec cette dernière variation, elle remporte également la médaille d'or du Concours international de ballet de Moscou, en 1997.
Aussitôt engagée dans la compagnie du Théâtre Bolchoï, elle étudie sous la direction de Tatiana Golikova, Nikolai Fadeyechev et Boris Eifman, et fait ses preuves sur scène dans de petits solos où elle exprime ses qualités. Très appréciée pour ses qualités athlétiques et son charisme1 hérités de la tradition du Ballet du Bolchoï, elle est choisie pour créer de nombreux rôles, notamment celui de Jeanne dans Les Flammes de Paris en 2008, de Swanilda dans Coppélia et d'Esmeralda dans le ballet éponyme, en 2009. Elle est également de toutes les tournées de la compagnie, en France, au Royaume-Uni ou encore aux États-Unis, et est invitée par l'Opéra de Paris pour danser le rôle principal de Raymonda en décembre 2008. La qualité de sa technique2 (notamment sur le plan de la saltation) et son tempérament fougueux en font l'interprète idéale3 des ballets de caractère, à l'instar de Don Quichotte.
En 2004, elle remporte le Masque d'or de la meilleure danseuse pour sa prestation dans Le Clair Ruisseau, une chorégraphie d'Alexeï Ratmansky, arrivé en début d'année à la direction de la compagnie du Bolchoï, et dont le premier geste aura été de la nommer principale (c'est-à-dire danseuse étoile). Un an plus tard, la Fédération de Russie lui décerne le titre d' Artiste Émérite. En 2010, elle est nommée au Prix Benois de la Danse pour son interprétation de Gamzatti dans La Bayadère et du rôle-titre d'Esmeralda.
Le 24 avril 2009, Maria Alexandrova reçoit des mains du président russe la distinction d'Artiste du Peuple de la Fédération de Russie, la plus haute récompense décernée à un artiste.
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Date d'inscription : 09/09/2008
Juju Alishina danseuse chorégraphe japonaise
Juju Alishina, née en 1963 à Kobé, est une danseuse et chorégraphe japonaise de danse contemporaine associé au genre du butô.
Juju Alishina a fondé à Tokyo en 1990 sa compagnie Nuba. En 1998, Juju Alishina s’installe à Paris. En janvier 2010, Juju Alishina publie au Japon une méthode d’enseignement de la danse butô.
Juju Alishina a fondé à Tokyo en 1990 sa compagnie Nuba. En 1998, Juju Alishina s’installe à Paris. En janvier 2010, Juju Alishina publie au Japon une méthode d’enseignement de la danse butô.
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Date d'inscription : 09/09/2008
Marie Allard
Marie Allard est une danseuse née à Marseille le 14 août 17381 et morte à Paris le 14 janvier 1802.
Après avoir dansé dans sa ville natale puis à Lyon, elle est engagée à la Comédie-Française en 1756 et fait ses débuts à l'Opéra de Paris en 1761, dans Zaïs de Rameau. Partenaire principale de Jean Dauberval, elle quitte l'Opéra en 1781, évincée notamment par sa rivale Marie-Madeleine Guimard.
Petite et vive, elle est surtout appréciée dans les gavottes, rigaudons et tambourins. Noverre écrit qu'elle est une « danseuse parfaite, excellente pantomime, composant elle-même ses entrées avec goût sans le secours des maîtres ». Elle s'illustre d'ailleurs dans ses ballets Médée et Jason (1770) et Les Petits Riens (1778), ainsi que dans La Chercheuse d'esprit de Maximilien Gardel (1778).
Elle était la maîtresse de Gaëtan Vestris, dont elle eut pour fils Auguste Vestris
Après avoir dansé dans sa ville natale puis à Lyon, elle est engagée à la Comédie-Française en 1756 et fait ses débuts à l'Opéra de Paris en 1761, dans Zaïs de Rameau. Partenaire principale de Jean Dauberval, elle quitte l'Opéra en 1781, évincée notamment par sa rivale Marie-Madeleine Guimard.
Petite et vive, elle est surtout appréciée dans les gavottes, rigaudons et tambourins. Noverre écrit qu'elle est une « danseuse parfaite, excellente pantomime, composant elle-même ses entrées avec goût sans le secours des maîtres ». Elle s'illustre d'ailleurs dans ses ballets Médée et Jason (1770) et Les Petits Riens (1778), ainsi que dans La Chercheuse d'esprit de Maximilien Gardel (1778).
Elle était la maîtresse de Gaëtan Vestris, dont elle eut pour fils Auguste Vestris
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Date d'inscription : 09/09/2008
Alicia Alonso danseuse chorégraphe cubaine
Alicia Alonso (de son vrai nom Alicia Ernestina de la Caridad dei Cobre Martínez Hoyo) est une danseuse et chorégraphe cubaine née à La Havane le 21 décembre 1920. Elle était fille unique.
Alicia Alonso débute ses études de danse en 1931 à La Havane, à la Sociedad Pro-Arte Musical, avec Sophia Fedorova (1879 - 1963), et danse à Cuba sous le nom d'Alicia Martinez.
À 15 ans, elle se marie avec son partenaire Fernando Alonso et prend le nom d'Alicia Alonso.
Elle continue ses études à New York avec Anatole Vilzak et Ludmilla Shollar à la School of American Ballet, et plus tard avec Vera Volkova à Londres. C'est d'ailleurs aux États-Unis qu'elle commence sa carrière professionnelle en 1938. Elle danse dans plusieurs comédies musicales comme Great Lady en 1938 et Stars In Your Eyes en 1939 (chorégraphie de George Balanchine).
À 19 ans, elle devient en partie aveugle. Ses partenaires doivent se trouver exactement là où elle pense qu'ils se trouvent et elle se repère grâce aux lumières pour se situer sur scène.
Dès 1939, elle entre à l'American Ballet Caravan, précurseur de l'actuel New York City Ballet. En 1940, elle intègre donc le tout nouveau New York City Ballet où elle passera les meilleures années de sa carrière de danseuse en interprétant les grands rôles du répertoire romantique et classique. Nommée étoile, elle aura l'occasion de travailler avec les plus grands chorégraphes, tels que Michel Fokine, George Balanchine, Léonide Massine, Bronislava Nijinska, Antony Tudor, Jerome Robbins ou Agnes de Mille.
Ses versions des grands ballets classiques sont connues internationalement : à l'Opéra de Paris (Giselle, Grand pas de quatre, La Belle au bois dormant), à l'Opéra de Vienne et au Théâtre San Carlo de Naples (Giselle), à l'Opéra de Prague (La Fille mal gardée) et à la Scala de Milan (La Belle au bois dormant).
Désireuse de développer le ballet à Cuba, son pays d'origine, elle fonde en 1948 à la Havane le Ballet Alicia Alonso. Cette compagnie prendra plus tard son nom actuel de Ballet Nacional de Cuba, troupe qu'elle continue de diriger de nos jours.
En 2002, elle est nommée à l'UNESCO pour sa contribution au développement et à la sauvegarde de la danse classique.
Récompenses=
1958 : Dance Magazine Annual Award
1964 : Ordre du Travail de la République démocratique du Viêt Nam
1966 : Grand Prix de la Ville de Paris
1966 : Prix Anna Pavlova de l'Université de la Danse, Paris
1985 : Médaille d'or du Gran Teatro de La Havane
1999 : Médaille Pablo Picasso de l'UNESCO
Alicia Alonso débute ses études de danse en 1931 à La Havane, à la Sociedad Pro-Arte Musical, avec Sophia Fedorova (1879 - 1963), et danse à Cuba sous le nom d'Alicia Martinez.
À 15 ans, elle se marie avec son partenaire Fernando Alonso et prend le nom d'Alicia Alonso.
Elle continue ses études à New York avec Anatole Vilzak et Ludmilla Shollar à la School of American Ballet, et plus tard avec Vera Volkova à Londres. C'est d'ailleurs aux États-Unis qu'elle commence sa carrière professionnelle en 1938. Elle danse dans plusieurs comédies musicales comme Great Lady en 1938 et Stars In Your Eyes en 1939 (chorégraphie de George Balanchine).
À 19 ans, elle devient en partie aveugle. Ses partenaires doivent se trouver exactement là où elle pense qu'ils se trouvent et elle se repère grâce aux lumières pour se situer sur scène.
Dès 1939, elle entre à l'American Ballet Caravan, précurseur de l'actuel New York City Ballet. En 1940, elle intègre donc le tout nouveau New York City Ballet où elle passera les meilleures années de sa carrière de danseuse en interprétant les grands rôles du répertoire romantique et classique. Nommée étoile, elle aura l'occasion de travailler avec les plus grands chorégraphes, tels que Michel Fokine, George Balanchine, Léonide Massine, Bronislava Nijinska, Antony Tudor, Jerome Robbins ou Agnes de Mille.
Ses versions des grands ballets classiques sont connues internationalement : à l'Opéra de Paris (Giselle, Grand pas de quatre, La Belle au bois dormant), à l'Opéra de Vienne et au Théâtre San Carlo de Naples (Giselle), à l'Opéra de Prague (La Fille mal gardée) et à la Scala de Milan (La Belle au bois dormant).
Désireuse de développer le ballet à Cuba, son pays d'origine, elle fonde en 1948 à la Havane le Ballet Alicia Alonso. Cette compagnie prendra plus tard son nom actuel de Ballet Nacional de Cuba, troupe qu'elle continue de diriger de nos jours.
En 2002, elle est nommée à l'UNESCO pour sa contribution au développement et à la sauvegarde de la danse classique.
Récompenses=
1958 : Dance Magazine Annual Award
1964 : Ordre du Travail de la République démocratique du Viêt Nam
1966 : Grand Prix de la Ville de Paris
1966 : Prix Anna Pavlova de l'Université de la Danse, Paris
1985 : Médaille d'or du Gran Teatro de La Havane
1999 : Médaille Pablo Picasso de l'UNESCO
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Date d'inscription : 09/09/2008
Mathilde Altaraz danseuse française
Mathilde Altaraz, née à Grenoble, est une danseuse française fondatrice avec Jean-Claude Gallotta en 1979 du Groupe Émile-Dubois qui constitue la compagnie du chorégraphe basé à la MC2 de Grenoble
Mathilde Altaraz suit une formation de danse classique dès l'âge de sept ans1. Tout en suivant des études de médecine (en pneumo-physiologie), elle pratique la danse au conservatoire de Grenoble au milieu des années 1970 et fait la rencontre à cette occasion de Jean-Claude Gallotta dont elle devient la collaboratrice et la compagne2,3. Ensemble ils fondent en 1979 le Groupe Émile-Dubois1 qui constitue l'un des pôles de recherche chorégraphique de la Nouvelle danse française au début des années 1980. Elle participe en tant que danseuse et assistante à la création des principales pièces du chorégraphe dont les célèbres ballets Ulysse (1981), Daphnis é Chloé4 (1982), Mammame (1985), et Docteur Labus (1988). Lors de la recréation d'Ulysse pour le ballet de l'Opéra de Paris en 1995, elle est chargée des répétitions du corps de ballet. En 1999, Jean-Claude Gallotta lui écrit le solo L'Incessante alors qu'elle avait décidé de quitter la scène depuis près d'une dizaine d'années5. Elle n'a cependant jamais chorégraphié de pièces préférant le travail de répétition et les ajustements3 en aval à la création qu'elle laisse à Gallotta, se partageant ainsi les rôles selon leurs préférences
Mathilde Altaraz suit une formation de danse classique dès l'âge de sept ans1. Tout en suivant des études de médecine (en pneumo-physiologie), elle pratique la danse au conservatoire de Grenoble au milieu des années 1970 et fait la rencontre à cette occasion de Jean-Claude Gallotta dont elle devient la collaboratrice et la compagne2,3. Ensemble ils fondent en 1979 le Groupe Émile-Dubois1 qui constitue l'un des pôles de recherche chorégraphique de la Nouvelle danse française au début des années 1980. Elle participe en tant que danseuse et assistante à la création des principales pièces du chorégraphe dont les célèbres ballets Ulysse (1981), Daphnis é Chloé4 (1982), Mammame (1985), et Docteur Labus (1988). Lors de la recréation d'Ulysse pour le ballet de l'Opéra de Paris en 1995, elle est chargée des répétitions du corps de ballet. En 1999, Jean-Claude Gallotta lui écrit le solo L'Incessante alors qu'elle avait décidé de quitter la scène depuis près d'une dizaine d'années5. Elle n'a cependant jamais chorégraphié de pièces préférant le travail de répétition et les ajustements3 en aval à la création qu'elle laisse à Gallotta, se partageant ainsi les rôles selon leurs préférences
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Carole Arbo danseuse française
Carole Arbo, née en 1961 à Biarritz, est une danseuse française, ancienne danseuse étoile de l'Opéra de Paris et actuelle enseignante de l'institution
Carole Arbo entre dans l'École de danse de l'Opéra de Paris en 1973 et intègre le corps du Ballet de l'Opéra de Paris en 1979. Elle devient quadrille en 1980, coryphée en 1984, sujet en 1985, première danseuse en 1989, et est nommée étoile le 22 juillet 1993 après son interprétation de Myrtha dans Giselle. Durant sa carrière au sein de la troupe du ballet de l'Opéra, elle évolue dans de nombreux premiers rôles du répertoire et participe à de nombreuses créations mondiales. Elle quitte la scène en 2001 à l'issue d'une représentation à l'Opéra Garnier de In the Night de Jerome Robbins.
Elle devient ensuite professeur de danse classique (première division) à l'école de danse de l'opéra de Paris.
Carole Arbo entre dans l'École de danse de l'Opéra de Paris en 1973 et intègre le corps du Ballet de l'Opéra de Paris en 1979. Elle devient quadrille en 1980, coryphée en 1984, sujet en 1985, première danseuse en 1989, et est nommée étoile le 22 juillet 1993 après son interprétation de Myrtha dans Giselle. Durant sa carrière au sein de la troupe du ballet de l'Opéra, elle évolue dans de nombreux premiers rôles du répertoire et participe à de nombreuses créations mondiales. Elle quitte la scène en 2001 à l'issue d'une représentation à l'Opéra Garnier de In the Night de Jerome Robbins.
Elle devient ensuite professeur de danse classique (première division) à l'école de danse de l'opéra de Paris.
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Antonia Mercé y Luque La Argentina espagnole
Antonia Mercé y Luque, plus connue sous son nom de scène La Argentina, est une danseuse et chorégraphe espagnole née à Buenos Aires le 4 septembre 1890 et morte à Bayonne le 18 juillet 1936. Elle est considérée par beaucoup comme une des plus grandes novatrices de la danse espagnole du XXe siècle.
Née de parents danseurs, elle devient première danseuse du Teatro Real de Madrid à 9 ans. En 1910, elle est remarquée au Moulin-Rouge de Paris dans une « espagnolade », qui lui ouvrira plus tard les portes de l'Opéra de Paris.
Connue pour être une grande féministe progressiste, elle hérite de Serge de Diaghilev la direction des Ballets espagnols à Paris. Tout au long de sa carrière, elle sera amenée à collaborer avec des artistes de l'avant-garde espagnole tels que Manuel de Falla, Enrique Granados, Isaac Albéniz ou Federico García Lorca.
Elle meurt le 18 juillet 1936, jour du soulèvement d'une partie de l'armée (au Maroc espagnol et dans les gouvernements militaires de la métropole) contre le gouvernement et la présidence de la République espagnole. Les journaux du monde entier font part de la perte de celle qu'ils considéraient comme la Pavlova du Flamenco.
Son charisme, devenu légendaire, inspire en 1977 à Kazuo Ōno un vibrant Hommage à Argentina qui reçut au Japon un prix prestigieux décerné par le "Dance Critics' Circle Award".
André Levinson, célèbre critique de danse, écrit à propos du flamenco et de Argentina :
« Cette renaissance inespérée d’un art, dont la puissance créatrice semblait épuisée, est due avant tout au singulier génie d’une danseuse, La Argentina, qui, à elle seule, a résumé et régénéré un genre si longtemps ravalé et falsifié par les gitanes de music-hall fabriquées en série à Séville. Son indescriptible succès a déclenché toute une offensive de la danse espagnole-le plus ancien et le plus noble des exotismes européens. Quel est donc le miracle accompli par cette danseuse de boléro et d’allégros ? Celui d’avoir bravé la barbarie moderne et fait prévaloir le sens de la qualité. Son ascension vers la gloire a été lente et difficile, car son art délicat et intense, se jouant en des nuances tenues, était un constant défi à l’époque. Dans un genre limité à des formules peu nombreuses, supporté mais aussi entravé par la tradition populaire. Argentina atteint à une plénitude et à une variété incroyables. L’intelligence, chez elle, transfigure cette écriture de lignes courbes, ellipses et spirales : entrelacs d’or qui sont à la base de tout “baile” ibérique de l’Orient. Une fois de plus, elle a reconquis l’Andalousie sur les Arabes. C’est en ce signe qu’elle a vaincu. On a voulu, d’abord, contester l’authenticité de cet art fait de science et d’inspiration. C’est que, comme chaque artiste véritablement créateur, elle transposait les données du folklore espagnol, ces danses du terroir qui sont un “balbutiement de l’instinct primitif”, et les asservissait un style. De cette danse, elle a reconnu la double nature qui nous enchante, car elle satisfait, à la fois, l’esprit et les sens. Ce frénétique jaillissement, cette ardeur animale qui transporte le danseur populaire trépignant et se tordant sur la place de Ronda, elle les asservit à une forme, les inscrits en des mouvements d’une pure et hautaine élégance, les plie à la perfection. Grâce à elle, la danse espagnole de théâtre traverse une nouvelle étape et s’élève à un niveau jamais atteint de “sublimation”. »
— André Levinson, La Danse d'aujourd'hui, 1928.
« Rares sont les artistes élus par la destinée et par leur vocation pour incarner, à une époque donnée, les caractères distinctifs de leur race et sa conception de la beauté, et cela d'une façon si complète et si significative que leur nom suffit à désigner toute une manière d'être et que le récit de leur existence devienne une page d'histoire »
— André Levinson, La Argentina, Paris, Éd. des Chroniques du Jour, 1928.
Née de parents danseurs, elle devient première danseuse du Teatro Real de Madrid à 9 ans. En 1910, elle est remarquée au Moulin-Rouge de Paris dans une « espagnolade », qui lui ouvrira plus tard les portes de l'Opéra de Paris.
Connue pour être une grande féministe progressiste, elle hérite de Serge de Diaghilev la direction des Ballets espagnols à Paris. Tout au long de sa carrière, elle sera amenée à collaborer avec des artistes de l'avant-garde espagnole tels que Manuel de Falla, Enrique Granados, Isaac Albéniz ou Federico García Lorca.
Elle meurt le 18 juillet 1936, jour du soulèvement d'une partie de l'armée (au Maroc espagnol et dans les gouvernements militaires de la métropole) contre le gouvernement et la présidence de la République espagnole. Les journaux du monde entier font part de la perte de celle qu'ils considéraient comme la Pavlova du Flamenco.
Son charisme, devenu légendaire, inspire en 1977 à Kazuo Ōno un vibrant Hommage à Argentina qui reçut au Japon un prix prestigieux décerné par le "Dance Critics' Circle Award".
André Levinson, célèbre critique de danse, écrit à propos du flamenco et de Argentina :
« Cette renaissance inespérée d’un art, dont la puissance créatrice semblait épuisée, est due avant tout au singulier génie d’une danseuse, La Argentina, qui, à elle seule, a résumé et régénéré un genre si longtemps ravalé et falsifié par les gitanes de music-hall fabriquées en série à Séville. Son indescriptible succès a déclenché toute une offensive de la danse espagnole-le plus ancien et le plus noble des exotismes européens. Quel est donc le miracle accompli par cette danseuse de boléro et d’allégros ? Celui d’avoir bravé la barbarie moderne et fait prévaloir le sens de la qualité. Son ascension vers la gloire a été lente et difficile, car son art délicat et intense, se jouant en des nuances tenues, était un constant défi à l’époque. Dans un genre limité à des formules peu nombreuses, supporté mais aussi entravé par la tradition populaire. Argentina atteint à une plénitude et à une variété incroyables. L’intelligence, chez elle, transfigure cette écriture de lignes courbes, ellipses et spirales : entrelacs d’or qui sont à la base de tout “baile” ibérique de l’Orient. Une fois de plus, elle a reconquis l’Andalousie sur les Arabes. C’est en ce signe qu’elle a vaincu. On a voulu, d’abord, contester l’authenticité de cet art fait de science et d’inspiration. C’est que, comme chaque artiste véritablement créateur, elle transposait les données du folklore espagnol, ces danses du terroir qui sont un “balbutiement de l’instinct primitif”, et les asservissait un style. De cette danse, elle a reconnu la double nature qui nous enchante, car elle satisfait, à la fois, l’esprit et les sens. Ce frénétique jaillissement, cette ardeur animale qui transporte le danseur populaire trépignant et se tordant sur la place de Ronda, elle les asservit à une forme, les inscrits en des mouvements d’une pure et hautaine élégance, les plie à la perfection. Grâce à elle, la danse espagnole de théâtre traverse une nouvelle étape et s’élève à un niveau jamais atteint de “sublimation”. »
— André Levinson, La Danse d'aujourd'hui, 1928.
« Rares sont les artistes élus par la destinée et par leur vocation pour incarner, à une époque donnée, les caractères distinctifs de leur race et sa conception de la beauté, et cela d'une façon si complète et si significative que leur nom suffit à désigner toute une manière d'être et que le récit de leur existence devienne une page d'histoire »
— André Levinson, La Argentina, Paris, Éd. des Chroniques du Jour, 1928.
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Karole Armitage danseuse chorégraphe américaine
Karole Armitage, née le 3 mars 1954 à Madison, Wisconsin, est une danseuse et chorégraphe américaine. Après des études de danse classique, elle vient en Europe danser le répertoire de Balanchine au Grand Théâtre de Genève. Retournée aux États-Unis en 1973, elle découvre l'enseignement de Merce Cunningham qui l'engage dans sa compagnie.
Elle commence à créer ses propres chorégraphies en 1978 et fonde sa compagnie deux ans plus tard à New York. Elle a également créé des pièces pour de nombreuses compagnies américaines et européennes
Elle a également réalisé les chorégraphies de clips vidéo de Madonna (Vogue, 1991) et de Michael Jackson (In the Closet, 1992).
Elle commence à créer ses propres chorégraphies en 1978 et fonde sa compagnie deux ans plus tard à New York. Elle a également créé des pièces pour de nombreuses compagnies américaines et européennes
Elle a également réalisé les chorégraphies de clips vidéo de Madonna (Vogue, 1991) et de Michael Jackson (In the Closet, 1992).
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Jane Avril: Jeanne Louise Beaudon
Jane Avril, pseudonyme de Jeanne Louise Beaudon, née le 9 juin 1868 à Paris 20e dans le quartier de Belleville1, et morte en 1943 à Paris, fut une des danseuses les plus célèbres du Moulin Rouge où elle était surnommée « Jane la Folle » ou « La Mélinite ». Sa tombe se trouve au Père-Lachaise, non loin de celle de Mademoiselle Clairon
Jane Avril naît à Belleville en 1868. Sa mère est une demi-mondaine et son père un noble italien, le marquis Luigi Fontana, un viveur qui ne la reconnût pas et dont elle hérite d'un tempérament artistique et d'une certaine élégance. Maltraitée par sa mère alcoolique, elle est placée très jeune dans une institution. On tient ces mauvais traitements pour responsables des troubles nerveux qui la feront admettre comme patiente du docteur Jean-Martin Charcot à l'Hôpital de la Salpêtrière pour épilepsie et hystérie. Elle est ensuite prise en pitié par des prostituées qui la recueillent et dont elle partage la vie.
Elle fréquente le monde de la nuit et les lieux troubles de Paris où des femmes mi-danseuses mi-prostituées sont l'attraction de la capitale, en particulier le bal Bullier où elle se découvre une passion pour la danse. Et c'est là, devant la jeunesse estudiantine, assidue aux soirées de l'établissement, qu'elle fait ses premières gambilles dans une sorte de don inné et de folie du rythme. Tout son corps gracile s'électrise quand elle entend les joyeux accents d'Orphée aux Enfers. Elle racontait elle-même : « Un jour, j'ai dansé comme un chevreau. On avait fait cercle autour de moi. J'avais l'air d'une enfant ; mes cheveux voletaient. Et je me souviens d'une robe "Empire", blanche rayée de mauve, qui, autour de moi, s'épanouissait »2. Devenue amoureuse de la danse, elle y trouve sa voie. Sa fragilité nerveuse lui fait supporter les surnoms de Jane la Folle ou de Mélinite3.
Sa rencontre avec Charles Zidler lui donne l'occasion d'entrer sous sa protection au Moulin Rouge. Elle impose de porter le rouge, sa couleur favorite, comme couleur de ses dessous, et elle sera la seule à le porter, les autres danseuses portant des sous-vêtements blancs. C'est à ce choix que l'on doit la tradition d'une robe rouge portée par la soliste de revue.
Sa carrière se poursuit aux Décadents, puis au Divan japonais, à L'Eldorado, au Jardin de Paris, au Tabarin, enfin elle triomphe aux Folies Bergères où elle créera le ballet de L'arc-en-ciel.
Contrairement à La Goulue et aux autres danseuses, elle danse avec pudeur et sans vulgarité.
C'est elle qui exportera au début du XXe siècle le french cancan dans les principales capitales européennes, au Palace Theatre de Londres comme à Madrid.
Intelligente et sensible, Jane Avril fréquente les milieux intellectuels et artistiques. Égérie d'Henri de Toulouse-Lautrec4, dont elle admire le talent5 et qui pour elle délaissera la Goulue, partenaire de Mistinguett, amie de Joris-Karl Huysmans, Maurice Barrès, Auguste Renoir, Alphonse Allais qui veut l'épouser, elle est adulée par les hommes.
Toulouse-Lautrec rend hommage à son sens artistique en la faisant figurer sur le numéro 1 de la revue L'Estampe originale6.
Elle épousera le peintre et dessinateur Maurice Biais en 19111. Elle vit retirée à Jouy-en-Josas jusqu'à la mort de Biais en 1926.
En 1935, elle dansa pour la dernière fois avec l'acteur et meneur de revues français Max Dearly7, à l'âge de 67 ans.
Jane Avril naît à Belleville en 1868. Sa mère est une demi-mondaine et son père un noble italien, le marquis Luigi Fontana, un viveur qui ne la reconnût pas et dont elle hérite d'un tempérament artistique et d'une certaine élégance. Maltraitée par sa mère alcoolique, elle est placée très jeune dans une institution. On tient ces mauvais traitements pour responsables des troubles nerveux qui la feront admettre comme patiente du docteur Jean-Martin Charcot à l'Hôpital de la Salpêtrière pour épilepsie et hystérie. Elle est ensuite prise en pitié par des prostituées qui la recueillent et dont elle partage la vie.
Elle fréquente le monde de la nuit et les lieux troubles de Paris où des femmes mi-danseuses mi-prostituées sont l'attraction de la capitale, en particulier le bal Bullier où elle se découvre une passion pour la danse. Et c'est là, devant la jeunesse estudiantine, assidue aux soirées de l'établissement, qu'elle fait ses premières gambilles dans une sorte de don inné et de folie du rythme. Tout son corps gracile s'électrise quand elle entend les joyeux accents d'Orphée aux Enfers. Elle racontait elle-même : « Un jour, j'ai dansé comme un chevreau. On avait fait cercle autour de moi. J'avais l'air d'une enfant ; mes cheveux voletaient. Et je me souviens d'une robe "Empire", blanche rayée de mauve, qui, autour de moi, s'épanouissait »2. Devenue amoureuse de la danse, elle y trouve sa voie. Sa fragilité nerveuse lui fait supporter les surnoms de Jane la Folle ou de Mélinite3.
Sa rencontre avec Charles Zidler lui donne l'occasion d'entrer sous sa protection au Moulin Rouge. Elle impose de porter le rouge, sa couleur favorite, comme couleur de ses dessous, et elle sera la seule à le porter, les autres danseuses portant des sous-vêtements blancs. C'est à ce choix que l'on doit la tradition d'une robe rouge portée par la soliste de revue.
Sa carrière se poursuit aux Décadents, puis au Divan japonais, à L'Eldorado, au Jardin de Paris, au Tabarin, enfin elle triomphe aux Folies Bergères où elle créera le ballet de L'arc-en-ciel.
Contrairement à La Goulue et aux autres danseuses, elle danse avec pudeur et sans vulgarité.
C'est elle qui exportera au début du XXe siècle le french cancan dans les principales capitales européennes, au Palace Theatre de Londres comme à Madrid.
Intelligente et sensible, Jane Avril fréquente les milieux intellectuels et artistiques. Égérie d'Henri de Toulouse-Lautrec4, dont elle admire le talent5 et qui pour elle délaissera la Goulue, partenaire de Mistinguett, amie de Joris-Karl Huysmans, Maurice Barrès, Auguste Renoir, Alphonse Allais qui veut l'épouser, elle est adulée par les hommes.
Toulouse-Lautrec rend hommage à son sens artistique en la faisant figurer sur le numéro 1 de la revue L'Estampe originale6.
Elle épousera le peintre et dessinateur Maurice Biais en 19111. Elle vit retirée à Jouy-en-Josas jusqu'à la mort de Biais en 1926.
En 1935, elle dansa pour la dernière fois avec l'acteur et meneur de revues français Max Dearly7, à l'âge de 67 ans.
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Josette Baïz danseuse chorégraphe française
Josette Baïz, née à Paris, est une danseuse et chorégraphe française de danse contemporaine. Depuis le début des années 1990, elle est particulièrement reconnue pour son travail de pédagogue et de chorégraphe avec les enfants au sein du Groupe Grenade basé à Aix-en-Provence.
Josette Baïz étudie la danse contemporaine auprès d'Odile Duboc à Aix-en-Provence. Elle s'oriente dès 1978 vers l'enseignement de la discipline, notamment auprès de très jeunes élèves1. Au début des années 1980, elle intègre la compagnie de Jean-Claude Gallotta avec lequel elle dansera notamment le célèbre ballet de la Nouvelle danse française, Ulysse en 1981. En 1982, elle remporte la même année à la fois le Premier prix et le prix Jeunesse et Enfance du Concours chorégraphique international de Bagnolet2.
Elle fonde sa première compagnie, La Place blanche, puis en 1989 obtient avec le soutien du ministère de la Culture une résidence dans les quartiers nord de Marseille pour développer des projets chorégraphiques notamment avec les élèves très variés de l'école de la Bricarde3. Au contact des enfants et des nouvelles cultures urbaines (notamment le hip-hop et les danses orientales), elle décide de réorienter sa carrière et de travailler désormais avec de très jeunes interprètes (à partir de 6-7 ans jusqu'à 18 ans) au sein du Groupe Grenade qu'elle fonde en 1992 à Marseille/Aix-en-Provence2,4,3. Le groupe est constitué en moyenne de 50 à 70 danseurs de 6 à 19 ans5. À son tour, elle va développer au travers de la compagnie et du groupe Grenade des collaborations artistiques avec Luc Riolon (pour Mansouria en 1990), Mourad Merzouki (pour Rendez-vous en 1997), Jean-Charles Gil (des Ballets d'Europe), ou Jean-Claude Gallotta (pour Trois générations en 2003 ou la recréation de Ulysse dansé uniquement par des enfants en 2007). En 1998, elle décide de constituer un répertoire de son travail en créant la compagnie Grenade, dont les danseurs majeurs sont issus du groupe des enfants2.
À l'occasion des 20 ans du Groupe Grenade, la compagnie danse des chorégraphies données ou créées par des grands nom de la danse contemporaine tels que Jean-Claude Gallotta (Mammame), Angelin Preljocaj (Marché noir), Jean-Christophe Maillot (Miniatures et Vers un pays sage), Michel Kelemenis (Faune), Philippe Decouflé (Codex), Abou Lagraa, et Jérôme Bel (The Show Must Go On)6,7.
Josette Baïz prépare pour l'édition 2013 du Festival d'Aix-en-Provence, un important spectacle créé au Grand théâtre de Provence réunissant plus de cent danseurs (de la compagnie et du groupe Grenade, ainsi que des enfants des écoles d'Aix-en-Provence) et cent musiciens du London Symphony Orchestra et de l'Orchestre des jeunes de la Méditerranée
Josette Baïz étudie la danse contemporaine auprès d'Odile Duboc à Aix-en-Provence. Elle s'oriente dès 1978 vers l'enseignement de la discipline, notamment auprès de très jeunes élèves1. Au début des années 1980, elle intègre la compagnie de Jean-Claude Gallotta avec lequel elle dansera notamment le célèbre ballet de la Nouvelle danse française, Ulysse en 1981. En 1982, elle remporte la même année à la fois le Premier prix et le prix Jeunesse et Enfance du Concours chorégraphique international de Bagnolet2.
Elle fonde sa première compagnie, La Place blanche, puis en 1989 obtient avec le soutien du ministère de la Culture une résidence dans les quartiers nord de Marseille pour développer des projets chorégraphiques notamment avec les élèves très variés de l'école de la Bricarde3. Au contact des enfants et des nouvelles cultures urbaines (notamment le hip-hop et les danses orientales), elle décide de réorienter sa carrière et de travailler désormais avec de très jeunes interprètes (à partir de 6-7 ans jusqu'à 18 ans) au sein du Groupe Grenade qu'elle fonde en 1992 à Marseille/Aix-en-Provence2,4,3. Le groupe est constitué en moyenne de 50 à 70 danseurs de 6 à 19 ans5. À son tour, elle va développer au travers de la compagnie et du groupe Grenade des collaborations artistiques avec Luc Riolon (pour Mansouria en 1990), Mourad Merzouki (pour Rendez-vous en 1997), Jean-Charles Gil (des Ballets d'Europe), ou Jean-Claude Gallotta (pour Trois générations en 2003 ou la recréation de Ulysse dansé uniquement par des enfants en 2007). En 1998, elle décide de constituer un répertoire de son travail en créant la compagnie Grenade, dont les danseurs majeurs sont issus du groupe des enfants2.
À l'occasion des 20 ans du Groupe Grenade, la compagnie danse des chorégraphies données ou créées par des grands nom de la danse contemporaine tels que Jean-Claude Gallotta (Mammame), Angelin Preljocaj (Marché noir), Jean-Christophe Maillot (Miniatures et Vers un pays sage), Michel Kelemenis (Faune), Philippe Decouflé (Codex), Abou Lagraa, et Jérôme Bel (The Show Must Go On)6,7.
Josette Baïz prépare pour l'édition 2013 du Festival d'Aix-en-Provence, un important spectacle créé au Grand théâtre de Provence réunissant plus de cent danseurs (de la compagnie et du groupe Grenade, ainsi que des enfants des écoles d'Aix-en-Provence) et cent musiciens du London Symphony Orchestra et de l'Orchestre des jeunes de la Méditerranée
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Joséphine Baker star noire
Joséphine Baker, née Freda Josephine McDonald le 3 juin 1906 à Saint-Louis (Missouri) et morte le 12 avril 1975 dans le 13e arrondissement de Paris, est une chanteuse, danseuse et meneuse de revue. D'origine métissée afro-américaine et amérindienne des Appalaches, elle est souvent considérée comme la première star noire. Elle prend la nationalité française en 1937 et, pendant la Seconde Guerre mondiale, joue un rôle important dans la résistance à l'occupant. Elle utilisera ensuite sa grande popularité dans la lutte contre le racisme, et pour l'émancipation des Noirs, en particulier en soutenant le Civil Rights Movement de Martin Luther King
Après la fin de son premier mariage, en 1920, Joséphine Baker, qui danse depuis qu'elle est toute petite1, rejoint un trio d'artistes de rue appelé le Jones Family Band, qui est ensuite intégré dans la troupe itinérante des Dixie Steppers2. C'est au moment où leur tournée s'arrête à Philadelphie que Joséphine fait la rencontre de Willie Baker, qu'elle épouse en 1921 et avec qui elle s'installe3. Pour gagner sa vie, elle danse au Standard Theater, où elle gagne 10 dollars par semaine4. Mais Joséphine Baker voit grand, et l'envie de danser à Broadway la pousse, âgée d'à peine 16 ans, à quitter son second mari pour aller tenter sa chance à New York. Une fois sur place, elle ne perd pas de temps et se présente au Music Hall de Broadway, sur la 63e rue. Là, elle essuie plusieurs refus de la part du directeur avant d'enfin se voir offrir un rôle sommaire. Elle joint donc la troupe de la comédie musicale Shuffle Along, un spectacle populaire à la distribution entièrement noire. Au bout de deux ans de tournée, elle change d’allégeance et s'associe aux Chocolate Dandies, qu'elle quitte à leur tour pour entrer au Plantation Club, où elle fait la rencontre de Caroline Dudley Reagan. Cette mondaine, épouse de l'attaché commercial de l'ambassade américaine à Paris Donald J. Reagan, voit en Joséphine Baker un grand potentiel. Elle lui offre donc un salaire de 250 dollars par semaine si celle-ci accepte de la suivre en France, où Reagan veut monter un spectacle dont Joséphine Baker sera la vedette et qui fera d'elle une star : la Revue nègre5.
Le 25 septembre 1925, le Berengaria6, bateau sur lequel Joséphine Baker a effectué la traversée, arrive au port de Cherbourg. Le temps de se rendre à Paris et, très vite, les répétitions commencent. Le 2 octobre 19257, elle passe en première partie dans la Revue nègre au Théâtre des Champs-Élysées. Vêtue d'un simple pagne de bananes, elle danse sur un rythme de charleston — une musique alors encore inconnue en Europe — l'interprétation d'un tableau baptisé La Danse sauvage. Le scandale fait rapidement place à l'engouement général. Elle devient l'égérie des cubistes qui vénèrent son style et ses formes, et suscite l'enthousiasme des Parisiens pour le jazz et les musiques noires. À cette époque, elle rencontre Georges Simenon, engagé comme secrétaire. Malgré le succès réservé à Joséphine Baker, la Revue nègre s'inscrit dans la « vision bienveillante et condescendante envers les Noirs (ou les colonisés en général) » des Français des Années folles, « qui a succédé dans certains discours à celle de la peur du sauvage, plus caractéristique de la Belle Époque », selon Sophie Jacotot8. Il est cependant juste d'affirmer que ce personnage de la sauvageonne, aussi réducteur soit-il, a permis de faire de Joséphine Baker la pionnière de ce qui est qualifié par certains comme une Renaissance Nègre basée sur un mélange de jazz, de dadaïsme, d'art nègre et de cubisme9.
Après une tournée en Europe, Joséphine Baker mène la revue des Folies Bergère de 1927 accompagnée d'un léopard, dont l'humeur fantasque terrorise l'orchestre et fait frémir le public.
En 1927, la jeune star se lance dans la chanson. En 1931, elle remporte un succès inoubliable avec la chanson J'ai deux amours composée par Vincent Scotto.
Quelques rôles lui sont proposés au cinéma par des cinéastes, tel Marc Allégret. Ses deux principaux films, Zouzou et Princesse Tam Tam, ne rencontrent pas le succès espéré. Sur les planches du music-hall, en revanche, elle en vient à faire de l'ombre à la grande Mistinguett, en chantant et en dansant même le tango Voluptuosa de José Padilla.
Sa tournée de 1936 aux États-Unis ne rencontre pas non plus la réussite escomptée. L'Amérique est sceptique et certains lui reprochent de parler parfois en français, ou en anglais avec un accent français. Elle rentre en France et acquiert la nationalité française en 1937 en épousant un Français, Jean Lion.
Bien qu'initialement, Joséphine Baker ait été perçue comme une sensation exotique, une charmante négresse au déhanchement incroyable10, elle a su se forger une solide réputation dans les hautes sphères de la société parisienne, pour qui elle en vint à incarner le personnage d'une Vénus d'Ébène11. En femme intelligente, Baker a su se servir de cette image et la manipuler à sa guise, façonnant elle-même son personnage public et définissant son avenir à sa façon
Joséphine Baker naît dans le Missouri. Ses parents, Carrie McDonald et Eddie Carson, se séparent rapidement et sa mère se remarie avec Arthur Martin, dont Joséphine prend le nom12. Elle passe une partie de son enfance à alterner entre l'école et les travaux domestiques pour des gens aisés chez qui sa mère l'envoie travailler13. À cette époque, Joséphine n'a d'autre choix que de contribuer, par son salaire, à faire vivre la fratrie dont elle est l'aînée ; la famille est très pauvre et s'est agrandie : Carrie et Arthur ont eu trois enfants - Richard, Margaret et Willie Mae, qu'il faut nourrir14. Joséphine quitte l'école en février 1920 pour se marier, comme le mentionnent les registres de l'établissement public qu'elle fréquente à St. Louis12. L'heureux élu est Willie Wells, lui et Joséphine, alors âgée de 13 ans, vivent dans la maison des Martin2.
Joséphine Baker est bisexuelle15,16. Mariée à plusieurs hommes, elle maintient également des relations amoureuses avec des femmes tout au long de sa vie adulte15. Elle n'a cependant jamais révélé au grand public cet aspect de sa personnalité15. Parmi ses amantes célèbres figurent l'écrivaine française Colette15. Malgré sa propre bisexualité, et son engagement contre le racisme (notamment avec sa participation à certaines action du mouvement afro-américain des droits civiques américain16), Joséphine Baker est capable de faire preuve d'homophobie15 : elle chasse par exemple un de ses fils de son foyer car il était homosexuel16.
Dès le début de la Seconde Guerre mondiale, en septembre 1939, Joséphine Baker devient un agent du contre-espionnage, traité par Jacques Abtey (chef du contre-espionnage militaire à Paris). À cet effet, elle fréquente la haute société parisienne, puis se mobilise pour la Croix-Rouge17,18. Après la bataille de France, elle s'engage le 24 novembre 1940 dans les services secrets de la France libre, toujours via le commandant Abtey, qui reste son officier traitant jusqu'à la Libération19, en France puis en Afrique du Nord où elle était sous la protection de Si Ahmed Belbachir Haskouri, Chef du cabinet khalifien du Maroc espagnol18,20.
Elle s'acquitte durant la guerre de missions importantes, et reste connue pour avoir utilisé ses partitions musicales pour dissimuler des messages. Engagée ensuite dans les forces féminines de l'armée de l'air, elle débarque à Marseille en octobre 194419. À la Libération, elle poursuit ses activités pour la Croix-Rouge, et chante pour les soldats et résistants près du front, suivant avec ses musiciens la progression de la 1re armée française19. Ses activités durant la guerre lui vaudront la croix de guerre, la Médaille de la résistance après les hostilités, et quelques années plus tard la Légion d'honneur des mains du Général de Gaulle. L'ensemble de son action en tant que résistante au service de la France libre est détaillé dans un ouvrage intitulé Joséphine Baker contre Hitler21.
Le plus grand malheur de sa vie est de ne pas pouvoir avoir d'enfants, suite à une grossesse à l'issue de laquelle Joséphine Baker a accouché d'un enfant mort-né, et a dû subir une hystérectomie.
Avec Jo Bouillon, qu'elle épouse en 1947, elle achète le domaine des Milandes en Dordogne. Elle y accueille les enfants de toutes origines qu'elle a adoptés et qu'elle appelle sa « tribu arc-en-ciel ». Dans ce domaine où elle emploie un personnel nombreux, elle engloutit toute sa fortune et multiplie les concerts pour poursuivre son œuvre.
En 1955, elle amplifie en Europe la vague d'indignation soulevée par le meurtre (dans le comté de Tallahatchie, Mississippi, États-Unis) du jeune afro-américain Emmet Till, suivi de l'acquittement des deux assassins, puis de leurs aveux cyniques après le jugement, une fois qu'ils sont assurés de l'impunité22. Elle participe en 1963 à la Marche vers Washington pour le travail et la liberté organisée par Martin Luther King. À cette époque, elle est engagée depuis un moment dans l'action de la LICA qui deviendra la LICRA en 1979.
En juin 1964, Joséphine Baker lance un appel pour sauver sa propriété de Dordogne dans laquelle elle avait recueilli tous ses enfants. Émue et bouleversée par la détresse de cette femme, Brigitte Bardot participe immédiatement à son sauvetage en lui envoyant un chèque important23.
Alors que Joséphine Baker est pratiquement ruinée, la princesse Grace de Monaco, amie de la chanteuse d'origine américaine et artiste comme elle, lui offre alors un logement à Roquebrune pour le reste de sa vie et l'invite à Monaco pour des spectacles de charité24. Joséphine Baker remonte sur la scène parisienne de l'Olympia en 1968 puis à Belgrade en 1973, à Carnegie Hall en 1973, au Royal Variety Performance au Palladium de Londres en 1974, au Gala du cirque en 1974 à Paris et pour une rétrospective de sa carrière, "Joséphine à Bobino" le 24 mars 1975, dont le Prince Rainier III et la Princesse Grace notamment furent parmi les mécènes. Elle retrouve son appartement parisien ce mercredi 9 avril 1975 alors que le rideau vient de tomber sur une salle enthousiaste. Le lendemain matin, 10 avril, Joséphine Baker allongée inerte sur son lit. Haletante, mais déjà dans un autre ailleurs, Joséphine Baker victime d'une attaque cérébrale est transportée à la Pitié-Salpêtrière dans un coma profond. Elle meurt finalement le 12 avril 1975 à l'âge de 69 ans. Elle bénéficie des honneurs militaires et est enterrée au cimetière de Monaco. Joséphine Baker s'était convertie au judaïsme25,26,27,28 lors de son mariage avec l'industriel Jean Lion en 193729. Cette conversion de pure forme ne dura pas et Baker reçut des funérailles catholiques le 15 avril 1975 à l'église de la Madeleine, à Paris.
Après la fin de son premier mariage, en 1920, Joséphine Baker, qui danse depuis qu'elle est toute petite1, rejoint un trio d'artistes de rue appelé le Jones Family Band, qui est ensuite intégré dans la troupe itinérante des Dixie Steppers2. C'est au moment où leur tournée s'arrête à Philadelphie que Joséphine fait la rencontre de Willie Baker, qu'elle épouse en 1921 et avec qui elle s'installe3. Pour gagner sa vie, elle danse au Standard Theater, où elle gagne 10 dollars par semaine4. Mais Joséphine Baker voit grand, et l'envie de danser à Broadway la pousse, âgée d'à peine 16 ans, à quitter son second mari pour aller tenter sa chance à New York. Une fois sur place, elle ne perd pas de temps et se présente au Music Hall de Broadway, sur la 63e rue. Là, elle essuie plusieurs refus de la part du directeur avant d'enfin se voir offrir un rôle sommaire. Elle joint donc la troupe de la comédie musicale Shuffle Along, un spectacle populaire à la distribution entièrement noire. Au bout de deux ans de tournée, elle change d’allégeance et s'associe aux Chocolate Dandies, qu'elle quitte à leur tour pour entrer au Plantation Club, où elle fait la rencontre de Caroline Dudley Reagan. Cette mondaine, épouse de l'attaché commercial de l'ambassade américaine à Paris Donald J. Reagan, voit en Joséphine Baker un grand potentiel. Elle lui offre donc un salaire de 250 dollars par semaine si celle-ci accepte de la suivre en France, où Reagan veut monter un spectacle dont Joséphine Baker sera la vedette et qui fera d'elle une star : la Revue nègre5.
Le 25 septembre 1925, le Berengaria6, bateau sur lequel Joséphine Baker a effectué la traversée, arrive au port de Cherbourg. Le temps de se rendre à Paris et, très vite, les répétitions commencent. Le 2 octobre 19257, elle passe en première partie dans la Revue nègre au Théâtre des Champs-Élysées. Vêtue d'un simple pagne de bananes, elle danse sur un rythme de charleston — une musique alors encore inconnue en Europe — l'interprétation d'un tableau baptisé La Danse sauvage. Le scandale fait rapidement place à l'engouement général. Elle devient l'égérie des cubistes qui vénèrent son style et ses formes, et suscite l'enthousiasme des Parisiens pour le jazz et les musiques noires. À cette époque, elle rencontre Georges Simenon, engagé comme secrétaire. Malgré le succès réservé à Joséphine Baker, la Revue nègre s'inscrit dans la « vision bienveillante et condescendante envers les Noirs (ou les colonisés en général) » des Français des Années folles, « qui a succédé dans certains discours à celle de la peur du sauvage, plus caractéristique de la Belle Époque », selon Sophie Jacotot8. Il est cependant juste d'affirmer que ce personnage de la sauvageonne, aussi réducteur soit-il, a permis de faire de Joséphine Baker la pionnière de ce qui est qualifié par certains comme une Renaissance Nègre basée sur un mélange de jazz, de dadaïsme, d'art nègre et de cubisme9.
Après une tournée en Europe, Joséphine Baker mène la revue des Folies Bergère de 1927 accompagnée d'un léopard, dont l'humeur fantasque terrorise l'orchestre et fait frémir le public.
En 1927, la jeune star se lance dans la chanson. En 1931, elle remporte un succès inoubliable avec la chanson J'ai deux amours composée par Vincent Scotto.
Quelques rôles lui sont proposés au cinéma par des cinéastes, tel Marc Allégret. Ses deux principaux films, Zouzou et Princesse Tam Tam, ne rencontrent pas le succès espéré. Sur les planches du music-hall, en revanche, elle en vient à faire de l'ombre à la grande Mistinguett, en chantant et en dansant même le tango Voluptuosa de José Padilla.
Sa tournée de 1936 aux États-Unis ne rencontre pas non plus la réussite escomptée. L'Amérique est sceptique et certains lui reprochent de parler parfois en français, ou en anglais avec un accent français. Elle rentre en France et acquiert la nationalité française en 1937 en épousant un Français, Jean Lion.
Bien qu'initialement, Joséphine Baker ait été perçue comme une sensation exotique, une charmante négresse au déhanchement incroyable10, elle a su se forger une solide réputation dans les hautes sphères de la société parisienne, pour qui elle en vint à incarner le personnage d'une Vénus d'Ébène11. En femme intelligente, Baker a su se servir de cette image et la manipuler à sa guise, façonnant elle-même son personnage public et définissant son avenir à sa façon
Joséphine Baker naît dans le Missouri. Ses parents, Carrie McDonald et Eddie Carson, se séparent rapidement et sa mère se remarie avec Arthur Martin, dont Joséphine prend le nom12. Elle passe une partie de son enfance à alterner entre l'école et les travaux domestiques pour des gens aisés chez qui sa mère l'envoie travailler13. À cette époque, Joséphine n'a d'autre choix que de contribuer, par son salaire, à faire vivre la fratrie dont elle est l'aînée ; la famille est très pauvre et s'est agrandie : Carrie et Arthur ont eu trois enfants - Richard, Margaret et Willie Mae, qu'il faut nourrir14. Joséphine quitte l'école en février 1920 pour se marier, comme le mentionnent les registres de l'établissement public qu'elle fréquente à St. Louis12. L'heureux élu est Willie Wells, lui et Joséphine, alors âgée de 13 ans, vivent dans la maison des Martin2.
Joséphine Baker est bisexuelle15,16. Mariée à plusieurs hommes, elle maintient également des relations amoureuses avec des femmes tout au long de sa vie adulte15. Elle n'a cependant jamais révélé au grand public cet aspect de sa personnalité15. Parmi ses amantes célèbres figurent l'écrivaine française Colette15. Malgré sa propre bisexualité, et son engagement contre le racisme (notamment avec sa participation à certaines action du mouvement afro-américain des droits civiques américain16), Joséphine Baker est capable de faire preuve d'homophobie15 : elle chasse par exemple un de ses fils de son foyer car il était homosexuel16.
Dès le début de la Seconde Guerre mondiale, en septembre 1939, Joséphine Baker devient un agent du contre-espionnage, traité par Jacques Abtey (chef du contre-espionnage militaire à Paris). À cet effet, elle fréquente la haute société parisienne, puis se mobilise pour la Croix-Rouge17,18. Après la bataille de France, elle s'engage le 24 novembre 1940 dans les services secrets de la France libre, toujours via le commandant Abtey, qui reste son officier traitant jusqu'à la Libération19, en France puis en Afrique du Nord où elle était sous la protection de Si Ahmed Belbachir Haskouri, Chef du cabinet khalifien du Maroc espagnol18,20.
Elle s'acquitte durant la guerre de missions importantes, et reste connue pour avoir utilisé ses partitions musicales pour dissimuler des messages. Engagée ensuite dans les forces féminines de l'armée de l'air, elle débarque à Marseille en octobre 194419. À la Libération, elle poursuit ses activités pour la Croix-Rouge, et chante pour les soldats et résistants près du front, suivant avec ses musiciens la progression de la 1re armée française19. Ses activités durant la guerre lui vaudront la croix de guerre, la Médaille de la résistance après les hostilités, et quelques années plus tard la Légion d'honneur des mains du Général de Gaulle. L'ensemble de son action en tant que résistante au service de la France libre est détaillé dans un ouvrage intitulé Joséphine Baker contre Hitler21.
Le plus grand malheur de sa vie est de ne pas pouvoir avoir d'enfants, suite à une grossesse à l'issue de laquelle Joséphine Baker a accouché d'un enfant mort-né, et a dû subir une hystérectomie.
Avec Jo Bouillon, qu'elle épouse en 1947, elle achète le domaine des Milandes en Dordogne. Elle y accueille les enfants de toutes origines qu'elle a adoptés et qu'elle appelle sa « tribu arc-en-ciel ». Dans ce domaine où elle emploie un personnel nombreux, elle engloutit toute sa fortune et multiplie les concerts pour poursuivre son œuvre.
En 1955, elle amplifie en Europe la vague d'indignation soulevée par le meurtre (dans le comté de Tallahatchie, Mississippi, États-Unis) du jeune afro-américain Emmet Till, suivi de l'acquittement des deux assassins, puis de leurs aveux cyniques après le jugement, une fois qu'ils sont assurés de l'impunité22. Elle participe en 1963 à la Marche vers Washington pour le travail et la liberté organisée par Martin Luther King. À cette époque, elle est engagée depuis un moment dans l'action de la LICA qui deviendra la LICRA en 1979.
En juin 1964, Joséphine Baker lance un appel pour sauver sa propriété de Dordogne dans laquelle elle avait recueilli tous ses enfants. Émue et bouleversée par la détresse de cette femme, Brigitte Bardot participe immédiatement à son sauvetage en lui envoyant un chèque important23.
Alors que Joséphine Baker est pratiquement ruinée, la princesse Grace de Monaco, amie de la chanteuse d'origine américaine et artiste comme elle, lui offre alors un logement à Roquebrune pour le reste de sa vie et l'invite à Monaco pour des spectacles de charité24. Joséphine Baker remonte sur la scène parisienne de l'Olympia en 1968 puis à Belgrade en 1973, à Carnegie Hall en 1973, au Royal Variety Performance au Palladium de Londres en 1974, au Gala du cirque en 1974 à Paris et pour une rétrospective de sa carrière, "Joséphine à Bobino" le 24 mars 1975, dont le Prince Rainier III et la Princesse Grace notamment furent parmi les mécènes. Elle retrouve son appartement parisien ce mercredi 9 avril 1975 alors que le rideau vient de tomber sur une salle enthousiaste. Le lendemain matin, 10 avril, Joséphine Baker allongée inerte sur son lit. Haletante, mais déjà dans un autre ailleurs, Joséphine Baker victime d'une attaque cérébrale est transportée à la Pitié-Salpêtrière dans un coma profond. Elle meurt finalement le 12 avril 1975 à l'âge de 69 ans. Elle bénéficie des honneurs militaires et est enterrée au cimetière de Monaco. Joséphine Baker s'était convertie au judaïsme25,26,27,28 lors de son mariage avec l'industriel Jean Lion en 193729. Cette conversion de pure forme ne dura pas et Baker reçut des funérailles catholiques le 15 avril 1975 à l'église de la Madeleine, à Paris.
nisrine nacer- Nombre de messages : 1044
Date d'inscription : 09/09/2008
Marion Ballester
Marion Ballester est une danseuse et chorégraphe de danse contemporaine. Elle fut pendant une quinzaine d'années une interprète de la Compagnie Rosas d'Anne Teresa De Keersmaeker.
Marion Ballester débute sa formation de danseuse au Conservatoire de La Rochelle avant d'intégrer le Centre national de danse contemporaine d'Angers de 1987 à 1989. Après ces études, elle danse au sein de la compagnie de Dominique Petit puis de la compagnie DCA de Philippe Decouflé de 1992 à 1993. Elle rencontre alors la chorégraphe belge Anne Teresa De Keersmaeker et fait partie de sa Compagnie Rosas de 1992 à 20061. Durant cette période, elle participe à l'essentiel des créations de Rosas et sera également assistante chorégrahique sur Once en 20022 et Desh en 20053.
En 1998, elle réalise une année d'étude au studio Trisha Brown à New York afin de s'orienter vers l'écriture chorégraphique et fonder sa propre compagnie intitulée AoXoA. En 2000, elle crée la chorégraphie Unconscious Landscape en relation avec le travail de l'artiste Louise Bourgeois4,5. En 2007, les chorégraphes Osman Khelili, Odile Duboc et Benoît Lachambre composent pour elle Trois Solis pour Marion et en 2010, elle danse pour Raimund Hoghe sa création Si je meurs laissez le balcon ouvert. Elle intervient également comme assistante chorégraphique auprès de Michèle Noiret6.
Marion Ballester est par ailleurs enseignante au Centre national de la danse à Pantin, au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Lyon, et intervient régulièrement dans les cycles d'étude de P.A.R.T.S. à Bruxelles.
Marion Ballester débute sa formation de danseuse au Conservatoire de La Rochelle avant d'intégrer le Centre national de danse contemporaine d'Angers de 1987 à 1989. Après ces études, elle danse au sein de la compagnie de Dominique Petit puis de la compagnie DCA de Philippe Decouflé de 1992 à 1993. Elle rencontre alors la chorégraphe belge Anne Teresa De Keersmaeker et fait partie de sa Compagnie Rosas de 1992 à 20061. Durant cette période, elle participe à l'essentiel des créations de Rosas et sera également assistante chorégrahique sur Once en 20022 et Desh en 20053.
En 1998, elle réalise une année d'étude au studio Trisha Brown à New York afin de s'orienter vers l'écriture chorégraphique et fonder sa propre compagnie intitulée AoXoA. En 2000, elle crée la chorégraphie Unconscious Landscape en relation avec le travail de l'artiste Louise Bourgeois4,5. En 2007, les chorégraphes Osman Khelili, Odile Duboc et Benoît Lachambre composent pour elle Trois Solis pour Marion et en 2010, elle danse pour Raimund Hoghe sa création Si je meurs laissez le balcon ouvert. Elle intervient également comme assistante chorégraphique auprès de Michèle Noiret6.
Marion Ballester est par ailleurs enseignante au Centre national de la danse à Pantin, au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Lyon, et intervient régulièrement dans les cycles d'étude de P.A.R.T.S. à Bruxelles.
nisrine nacer- Nombre de messages : 1044
Date d'inscription : 09/09/2008
Sara Baras danseuse espagnole de flamenco
Sara Baras, née à San Fernando dans la Province de Cadix le 25 avril 1971, est une danseuse espagnole de flamenco.
Fille de Concha Baras, elle commence la danse à l'âge de huit ans dans l'école fondée par sa mère. À 15 ans, Sara Baras fait ses premiers pas sur scène, et c'est à 18 ans qu'elle se voit remettre par la télévision espagnole le premier prix du concours Gente Joven réservé aux jeunes talents. En 1989, elle intègre la compagnie Gitanos de Jerez de Manuel Morao avec laquelle elle obtient la reconnaissance nationale (en 1993, la ville de Séville lui décerne le prix Madroño Flamenco) et internationale. L'année suivante elle collabore avec le chanteur Enrique Morente et la compagnie de Paco Pena à l'occasion d'une tournée européenne. L'année 1995 est marquée par une nouvelle tournée de six mois en Chine, en Corée du Sud et au Japon. En mai 1996, Merche Esmeralda l'invite à participer à son spectacle Mujeres et à la suite du succès rencontré en Espagne, Antonio Canales lui propose de danser dans son nouveau spectacle Gitano. Elle fonde sa propre compagnie, le Ballet Flamenco Sara Baras en 1997. Sa première chorégraphie, Sensaciones, est créé par sa compagnie à Murcie en avril 1998.
Fille de Concha Baras, elle commence la danse à l'âge de huit ans dans l'école fondée par sa mère. À 15 ans, Sara Baras fait ses premiers pas sur scène, et c'est à 18 ans qu'elle se voit remettre par la télévision espagnole le premier prix du concours Gente Joven réservé aux jeunes talents. En 1989, elle intègre la compagnie Gitanos de Jerez de Manuel Morao avec laquelle elle obtient la reconnaissance nationale (en 1993, la ville de Séville lui décerne le prix Madroño Flamenco) et internationale. L'année suivante elle collabore avec le chanteur Enrique Morente et la compagnie de Paco Pena à l'occasion d'une tournée européenne. L'année 1995 est marquée par une nouvelle tournée de six mois en Chine, en Corée du Sud et au Japon. En mai 1996, Merche Esmeralda l'invite à participer à son spectacle Mujeres et à la suite du succès rencontré en Espagne, Antonio Canales lui propose de danser dans son nouveau spectacle Gitano. Elle fonde sa propre compagnie, le Ballet Flamenco Sara Baras en 1997. Sa première chorégraphie, Sensaciones, est créé par sa compagnie à Murcie en avril 1998.
nisrine nacer- Nombre de messages : 1044
Date d'inscription : 09/09/2008
Tania Bari danseuse néerlandaise
Tania Bari (de son vrai nom Barry Treure) est une danseuse néerlandaise née à Rotterdam le 5 juillet 1936.
Interprète de Maurice Béjart à Paris dès 1957, elle le suit à Bruxelles et est un des premiers membres du Ballet du XXe siècle.
Elle a été longtemps la compagne du journaliste et animateur radio Gérard Valet.
Interprète de Maurice Béjart à Paris dès 1957, elle le suit à Bruxelles et est un des premiers membres du Ballet du XXe siècle.
Elle a été longtemps la compagne du journaliste et animateur radio Gérard Valet.
nisrine nacer- Nombre de messages : 1044
Date d'inscription : 09/09/2008
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