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Message par rayane Ven 2 Aoû - 14:09

Dounash (ou Adonim1) HaLevi ben (ou ibn) Labraṭ2 (hébreu: דוּנָש הלוי בֵּן לָבְרָט; arabe: دناش بن لبراط), est un important poète et grammairien hébraïque du Xe siècle (Fès, Maroc, 920 - Cordoue ?, Espagne, 990 EC).
Il est le premier à utiliser la métrique arabe dans sa versification, inaugurant un nouveau style poétique en hébreu, et sa polémique avec Menahem ben Sarouḳ a fortement contribué à l'âge d'or de la culture juive en Espagne.
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juifs andalous Empty Dounash HaLevi ben Labrat دناش بن لبراط

Message par rayane Ven 2 Aoû - 14:11

Dounash naît au Maroc, d'une famille juive babylonienne. Encore jeune, bien que connaissant déjà sans doute les travaux philologiques de Juda ibn Kuraysh et Dounash ibn Tamim, il fait route vers l'est, attiré par la réputation de Saadia Gaon, et devient son élève, ce dont il se vantera sa vie durant3.
Après la mort de Saadia (942 EC), Dounash retourne à Fès, et de là à Cordoue, qui devient, sous l'influence de Hasdaï ibn Shaprout, un centre de culture parmi les Juifs d'Espagne.

Dounash y présente, en qualité d'élève de Saadia, sa nouvelle métrique hébraïque. Selon lui, Saadia aurait dit qu'« une telle chose n'a jamais été connue en Israël, » ce qui a été interprété tant comme un compliment qu'un reproche. Il gagne la faveur de Hasdaï grâce à ses poèmes, et s'en prend au secrétaire de celui-ci, Menahem ben Sarouḳ, l'accusant d'avoir critiqué les enseignements grammaticaux de son maître Saadia et de propager des idées karaïtes (courant juif scripturaliste, opposé au judaïsme rabbinique traditionnel). Menahem est promptement démis, et meurt peu après.

Quelque temps plus tard, Dounash est pris à parti par les trois disciples les plus éminents de Menahem, dont Juda ben David Hayyuj, qui tentent de défendre la réputation scientifique de leur maître, et de réfuter les arguments de Dounash. Ils affirment en outre que celui-ci n'a pas seulement cherché à humilier leur maître, mais l'ensemble des savants juifs d'Espagne (Dounash devait vraisemblablement se vanter souvent de sa formation dans les académies talmudiques babyloniennes).
Dounash ben Labrat a été considéré comme le plus grand poète de son temps, comme le montre Salomon ibn Gabirol, bien que ce soit pour mieux faire l'éloge de Samuel HaNaggid : « Ô Samuel, mort est Ben Labraṭ et tu as pris sa place. S'il vivait, il devrait s'incliner devant toi4. » Toutefois, ses poèmes furent, selon Al-Ḥarizi, rapidement oubliés5.

Plusieurs pièces ont été préservées, qui contiennent le nom de Dounash (ou Dounash ha-Levi) en acrostiche.
Outre le Deror Yiqra, Dounash a composé pour le chabbat l'hymne Dela Shovav ; Barkhi Yehida, Devei Hasser et Devok hatan baderekh ont également été retenus dans les poèmes chantés lors des mariages6.
La nouvelle versification hébraïque

Dounash est le premier à utiliser la métrique arabe quantitative dans la poésie hébraïque.
Contrairement à l'arabe, l'hébreu ne distingue pas les voyelles selon leur longueur, mais selon leur qualité. L'innovation de Dounash consiste à faire du shva na' (shva « mobile, ») et des semi-voyelles (shva combiné avec un timbre vocalique, ĕ/ă/ŏ) l'équivalent des voyelles courtes en arabe ; dès lors, seule la longueur compte, et non les accents7. Ses critiques font remarquer qu'il dénature la langue biblique en l'arabisant, et l'adapter à une métrique qui n'est pas la sienne. Son hymne Deror Yiqra contient plusieurs exemples d'une telle dénaturation de la langue, Dounash écrivant plusieurs mots à l'état construit afin de les accorder à la rime ou à la métrique, alors que cela ne se justifie absolument pas dans la phrase.

Qu'il ait été le fondateur de la nouvelle métrique hébraïque a été accepté comme un fait historique par ses contemporains, tant par son élève et admirateur Yehoudi ben Sheshet que par ses adversaires, les disciples de Menahem, qui, tout en critiquant son innovation, l'employaient eux-mêmes.
Il semblerait cependant que la véritable innovatrice en la matière, ait été son épouse, dont on ne connaît pas le nom, mais dont un poème a été découvert par Ezra Fleischer en 1984 parmi les documents de la Gueniza du Caire8.

Cette innovation a été reprise et élaborée par des poètes ultérieurs, notamment Salomon ibn Gabirol. Elle a sûrement été inspirée en Afrique du Nord où Dounash ibn Tamim et Juda ibn Ḳuraish avaient préparé la voie à une comparaison systématique de l'hébreu et de l'arabe — comparaison à laquelle Ibn Labraṭ donna ensuite son soutien lors de sa dispute avec Menahem, en accusant son adversaire de n'en avoir pas tenu compte
Dounash laisse à son disciple, Yehoudi ben Sheshet, le soin de leur répondre. Les écrits de Yehoudi sont encore plus polémiques et satiriques ; ils contiennent sans aucun doute des arguments inspirés sinon dictés par le maître.

On ne connaît pas grand-chose des circonstances ultérieures de la vie de Dounash. Il a probablement pris la place précédemment occupée par Menahem auprès de Hasdaï, et semble avoir vécu dans l'aisance.
Quoique sa dispute avec Menahem ait été à l'origine du développement de la philologie hébraïque, car les principaux problèmes de la grammaire hébraïque y avaient été abordés, et pour la plupart résolus, Dounash n'a probablement pas vécu assez longtemps pour le voir.
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juifs andalous Empty Juda Halevi philosophe médecin poète séfarade

Message par rayane Ven 2 Aoû - 14:26


Juda Halevi
Rabbin
Rabbi Juda ben Shmouel ibn Alhassan haLévi, rabbin, philosophe, médecin et poète séfarade, né à Tudela dans l'émirat de Saragosse vers 1075, surnommé le Chantre de Sion. Auteur du Kuzari, Il laisse huit cent poèmes, dont les Odes à Sion. Wikipédia
Naissance : 1075, Tudela, Espagne
Décès : 1141, Palestine
Livres : Kuzari, Le Kuzari: apologie de la religion méprisée
Très jeune, il parcourt l’Espagne en proie aux guerres entre chrétiens et Almoravides. Il descend au pays d'al-Andalûs afin d'y compléter ses études. Il remporte une compétition de poésie à Cordoue, puis rencontre à Grenade les poètes séfarades Moïse ibn Ezra et Abraham ibn Ezra, avec lesquels il sera lié sa vie durant.

Les persécutions des almoravides dispersent les poètes de Grenade. Juda Halevi reprend ses voyages, se rend auprès du vizir juif Meir ibn Kamniel à Séville et du maître talmudique Joseph ibn Migash à Lucène. Il pratique la médecine à Tolède, alors redevenue chrétienne, qu’il quitte en 1109 avec son ami Abraham ibn Ezra. Ils poursuivent alors leurs voyages à travers l’Espagne musulmane (Cordoue) et l’Afrique du Nord.

Partisan du retour à Sion, Juda Halevi arrive à Alexandrie, puis au Caire où il meurt en 1141 avant d’avoir pu s’embarquer pour la Palestine. La légende le fait mourir aux portes de Jérusalem sous les sabots d'un cavalier arabe
Agacé par l'attrait qu'exercent christianisme, islam et philosophie jusqu'au sein du peuple juif, il rédige vers 1140, à la fin de sa vie son grand-œuvre, rédigée en arabe Kitab alhuyya wa-l-dalil fi nusr al-din al-dhalil, en français, "le Livre de l'argumentation pour la défense de la religion méprisée", plus connue sous le nom que lui a donné son traducteur Juda ibn Tibbon, le Kuzari2 en réponse aux questions d'un Karaïte dira-t-il, s'inspirant de la conversion au judaïsme du roi des Khazars et de son peuple quatre siècles auparavant.

Il est aussi l'auteur d'élégies, regroupées sous le nom de « Sionides » dont certaines sont reprises dans la liturgie traditionnelle du 9 av, qui commémore la chute du Temple de Jérusalem
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juifs andalous Empty Salomon ibn Gabirol andalou poète théologien philosophe

Message par rayane Ven 2 Aoû - 14:29

Salomon ibn Gabirol (héb.שלמה בן יהודה אבן גבירול, Shelomo ben Yehouda ibn Gabirol; ar.أبو أيوب سليمان بن يحيى بن جبيرول, Abou Ayyoūb Souleiman ibn Yahya ibn Jabirūl; lat. Avicebron, une corruption d'Ibn Gabirol1) (1020, Malaga - vers 1058, Valence) était un rabbin andalou, poète, théologien et philosophe.
Salomon ibn Gabirol
Poète
Salomon ibn Gabirol était un rabbin andalou, poète, théologien et philosophe. Destinée curieuse de ce « poète parmi les philosophes, philosophe parmi les poètes » comme le qualifiait Heinrich ... Wikipédia
Naissance : 1021, Malaga, Espagne
Décès : 1058, Valence, Espagne
Parent : Judah
Destinée curieuse de ce « poète parmi les philosophes, philosophe parmi les poètes » comme le qualifiait Heinrich Heine, dont l'œuvre philosophique influença bien plus la scolastique chrétienne que la philosophie juive, alors que ses poèmes (dont le plus célèbre, Keter Malkhout est encore chanté de nos jours à Yom Kippour) ont tant fait pour sa renommée que la grande artère du district nord (he) de Tel-Aviv, porte aujourd'hui son nom, ainsi que d'autres rues en Israël.
Salomon ibn Gabirol naît à Malaga vers 1020. Orphelin en jeune âge, il arrive à Saragosse, où son génie poétique lui vaut la protection du mécène Yekoutiel ben Isaac ibn Hassan, ministre juif du roi taïfa de Saragosse, Ahmad ibn Sulayman al-Muqtadir. Lorsque Yekoutiel meurt assassiné, victime d'intrigues politiques, Ibn Gabirol lui dédie une élégie dont la puissance ne sera égalée que pour la mort de Haï Gaon.

Peu après, il quitta Saragosse et vagabonda à travers l'Espagne. Il trouva un autre protecteur en la personne de Samuel ibn Nagrela, avec lequel il finit par se brouiller et décharger ses piques les plus ironiques.

Il mourut à Valence vers 1058-59 après des années d'errance. Ibn Yaḥya dans son Shalshelet ha-Kabbalah rapporte une légende selon laquelle il fut assassiné par un poète jaloux et enterré sous un figuier, qui donna de si bons fruits, qu'on creusa sous lui afin de déterminer les causes de cette qualité, et qu'on trouva le cadavre d'Ibn Gabirol ; le meurtrier aurait alors expié de sa vie.

Adepte de la philosophie néoplatonicienne, son œuvre la plus célèbre qui nous soit parvenue est Fons Vitae (מקור חיים Source de Vie, d'après Psaumes 36:10), écrite en arabe.

Le piyut (poème religieux) "Shachar Avakeshcha" lui est attribué. Ce poème fait partie du répertoire chanté par les juifs du Maroc et d'Afrique du Nord. Il est repris dans de nombreux rituels destinés aux juifs sépharades et est chanté lors des jours de fêtes (Yom Tov). On lui attribue également l'écriture du piyut philosophique "Keter Malkhout" qui est lu le jour de Yom Kippour.
fontaine de vie :
Influencée par les idées néoplatoniciennes, l'œuvre est écrite sous forme d'un dialogue entre un maître et son disciple, et est divisée en cinq parties :

La première partie est une clarification préliminaire des notions de forme et matière universelle.
La seconde décrit la matière spirituelle sous-jacente aux formes corporelles.
La troisième démontre l'existence de substances simples.
La quatrième s'occupe des formes et matières de ces substances simples.
La cinquième discute enfin des formes et matières universelles telles qu'elles existent en elles-mêmes.

Si cette œuvre inspire, tant dans le fond que dans la forme, le très néo-platonicien Abraham ibn Ezra, Abraham ibn Dawd Halevi, en revanche, loue également le poète, mais critique vertement le philosophe, allant jusqu'à rédiger dans son Emouna Rama, une attaque en règle de toutes ses assertions, en lui reprochant, entre autres, d'avoir philosophé sans avoir tenu compte du moindre point de vue religieux.

De fait, même si l'on peut trouver de vagues similitudes entre Mekor Haïm et son plus grand poème Keter Malkhout, on est avant tout frappé par les différences de Weltanschauung : le Dieu impersonnel, aristotélicien, mécanistique du philosophe, fait place au Dieu miséricordieux, qui aime, et Se soucie de la moindre de ses créatures, qui infléchit le cours du monde et de l'histoire en fonction de Ses desseins, en agissant directement sur la fabrique même de la réalité. C'est le Dieu qui dit d'une chose « Sois » et elle est2.

Comme Philon, qui avait contribué à introduire la philosophie grecque dans les milieux juifs d'Alexandrie, ibn Gabirol assimile la pensée gréco-arabe, et la répand en Occident. L'œuvre d'ibn Gabirol n'aura pas davantage d'influence sur ses contemporains juifs que son prédécesseur en son temps.

En revanche, tout comme le message de Philon (assez déformé au passage) avait influencé les Pères de l'Église, ibn Gabirol marqua profondément les scolastiques chrétiens, y compris Albertus Magnus et son élève, Thomas d'Aquin. C'est ironiquement par leur biais que le philosophe, dont le nom aura été déformé en Avicebron, sera connu d'Isaac et Juda Abravanel, Moïse Almosnino, et Joseph Delmedigo.

Cet ouvrage, bien que cité par plusieurs Rishonim, tomba dans l'oubli, du moins dans les milieux juifs. Comme il ne contenait pas les habituelles références aux textes fondateurs du judaïsme, à savoir le Pentateuque et le Talmud, et que, d'autre part, il était rédigé en arabe, on prit son auteur, Avicebron, (cf. supra) pour un philosophe scolastique chrétien, défenseur de saint Augustin, ou un défenseur musulman d’Aristote, et cet ouvrage, traduit en latin sous le nom de Fons Vitae par des moines franciscains, devint une importante référence pour eux, et pour le monde chrétien en général. En 1846, Salomon Munk découvre parmi les manuscrits hébreux de la Bibliothèque Nationale, Paris, l’œuvre de Shem Tov Ben Joseph Falaquera, qui, après comparaison avec un manuscrit latin du "Fons Vitae" d’Avicebron (également trouvée par Salomon Munk à la Bibliothèque nationale), s'est avéré être une collection d'extraits de l'original arabe dont le "Fons Vitae" n’était qu’une traduction. il en conclu qu’Avicebron, était en réalité le juif Ibn Gabirol.
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juifs andalous Empty Bahya ben Joseph ibn Paquda philosophe andalou

Message par rayane Ven 2 Aoû - 14:31

Bahya ben Joseph ibn Paquda (hébreu : בחיי אבן פקודה), également appelé Rabbenou Behaye (« notre maître Bahya »), est un rabbin et philosophe andalou de la première moitié du XIe siècle.
il fut dayan (juge d'un tribunal rabbinique) en Espagne. Ses écrits nous dévoilent un érudit aussi versé dans la littérature rabbinique traditionnelle que dans les sciences et la philosophie arabe, grecque et romaine dont il cite de nombreux moralistes dans ses œuvres.

Son grand-œuvre, le premier système Juif d'éthique, parut en 1040 en langue arabe sous le titre de Al Hidayah ila Faraid al-Qulub, Guide des Devoirs du Cœur, traduit en Hébreu par Juda ibn Tibbon, vers 1161-1180, sous le titre de Hovot ha-Levavot, Les Devoirs du Cœur. André Chouraqui a traduit ce texte en français.

Dans son introduction aux Devoirs du Cœur, Bahya ibn Pakuda explique vouloir combler un besoin dans la littérature, celui-ci n'ayant pas été traité jusque là, ni par les rabbanim du Talmud, ni par leurs successeurs : la compilation des enseignements éthiques Juifs en un système cohérent.

Selon lui, beaucoup de Juifs n'accordaient d'attention qu'aux aspects "extérieurs" de l'observance des lois juives, ce qu'il appelle "les devoirs à accomplir par les parties du corps" (Hovot ha-evarim), sans trop de considération pour leur sens profond, les idées et sentiments qu'il faut véhiculer afin de se conformer réellement à ces prescriptions : ce sont là les fameux "Devoirs du Cœur" ("Hovot ha-lev"). Levavot, pluriel de levav, lui-même accentuation de lev peut être traduit par toutes les parties des cœurs.

Cette réflexion inspirera à Nahmanide son commentaire sur le premier verset de la Genèse:

Rabbi Itzhak a dit : "il n'aurait pas fallu commencer la Torah (livre de prescriptions) autrement que par ceci est pour vous le premier mois etc.", (qui est la première prescription reçue par Israël en tant que peuple). Quant au récit de la création, une allusion aurait suffi à ceux qui (ne) se préoccupent (que) des prescriptions : "Car en six jours créa Dieu les cieux, la terre, et tout ce qui s'y trouve". Dès lors, pourquoi débuter par là ? Pour nous apprendre que la rétribution, récompense ou punition, repose sur l'éthique et la morale, et que ces prescriptions possèdent un sens.

C'est aussi sur la base de ceci que se développe la notion mystique de kavana, intention à mettre (dans sa prière, ses bénédictions, ses gestes…).

Bahya ibn Paquda avait également le sentiment que beaucoup de gens manquaient simplement à tous les devoirs qui leur étaient prescrits, pratiques "extérieures" comme obligations morales "intérieures" : ils ne vivaient que pour des motifs égoïstes et des buts matériels. Il lui fallait donc tenter de présenter la foi Juive comme étant essentiellement une grande vérité spirituelle, fondée sur la raison, la révélation (particulièrement en ce qui concerne la Torah) et la Tradition.
Il mit l'accent sur la volonté et la joie que devait mettre le cœur d'une personne aimant véritablement Dieu à accomplir les devoirs de la vie.
Son succès

Beaucoup d'écrivains Juifs familiers de l'œuvre considèrent son auteur comme un penseur original de haut rang. Il suffit de lire les éloges de la très sérieuse Encyclopedia Judaica :

Bahya combine avec maestria une grande profondeur émotionnelle, une imagination poétique vivace, un pouvoir d'éloquence et une puissante éloquence à un intellect pénétrant; il était donc tout désigné pour écrire un ouvrage dont le but n'était pas de disputer ou défendre les doctrines du Judaïsme, mais d'appeler aux sentiments, d'éveiller et élever les cœurs des gens.

Le Hovot ha-Levavot devint très populaire parmi les Juifs du monde entier, et certains passages sont récités à Rosh Hashana (le Nouvel An juif).

Le "Hida" Rav Haim david Yossef Azoulay dans son traité de biographie Chem Haguedolim invite le lecteur à ne lire que l'introduction" pour se rendre compte de la puissante sainteté de cet homme".

Le Rav Yossef Karo, auteur du fameux ''Choulh'an arouh avait coutume de lire un passage par jour, pour :"écraser son mauvais penchant"(Maguid Mecharim).
Sa philosophie

Bien que citant fréquemment Saadia Gaon, Bahya ibn Paquda n'est pas affilié à l'école des Motazilites, mais comme son cadet, Salomon ibn Gabirol (1021-1070), au courant mysticisant du Néoplatonisme. On reconnaît dans sa méthode l'influence des encyclopédistes musulmans connus sous le nom de "Frères de la Pureté".

Enclin à l'ascétisme et au mysticisme contemplatif, Bahya ibn Paquda élimina toutefois de son système tout élément qui pourrait faire ombrage au monothéisme ou interférer avec la loi Juive. Il voulait présenter un système religieux pur et éthéré, mais en parfaite concordance avec la raison, ce qui explique son succès par rapport aux autres écrits à tendance philosophique (le MORE NEVOUCHIM du RAMBAM en tête, qui fut, s'il fallait le rappeler, fortement contesté) c'est le fait que toute sa philosophie n'est basé que sur l'amélioration éthique de l'homme, et non sur la vérité ultime. Son succès est toujours d'actualité, il compte plus de trois commentaires ainsi qu'une traduction en hébreu moderne.

On ne sait pas grand chose de sa vie, mais il semble qu'il ait souffert, car "seul celui qui a vraiment souffert sait lui même consoler" et son livre regorge d'encouragements. On peut aussi le constater dans les histoires du livre qui évoquent un "pieux" (il s'agit bien évidemment de lui, mais il est coutume de le raconter au nom d'une tierces personne, pour éviter la vantardise), voir aussi au chapitre de "l'amour de DIEU" ou il raconte que ses souffrances l'empêchaient de dormir la nuit.

Il servit de base à de nombreux livres comme "RESHIT HOCKMA" (ouvrage kabbalistique et éthique du rav ELIAHOU DI VIDASH XVe siècle, ainsi que le "MADREGAT HAADAM" du rav YOSSEF YOZEL HOROVITS (fondateur du mouvement éthique novardok).
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juifs andalous Empty Abraham ibn Ezra Grammairien traducteur poète philosophe

Message par rayane Ven 2 Aoû - 14:35

Abraham ibn Ezra
Rabbin
Le Rav Abraham ben Meir ibn Ezra est un rabbin andalou du XIIe siècle. Grammairien, traducteur, poète, exégète, philosophe, mathématicien et astronome, il est considéré comme l’une des plus éminentes autorités rabbiniques médiévales. Wikipédia
Naissance : 1089, Tudela, Espagne
Date de décès : 1167
Le Rav Abraham ben Meir ibn Ezra (hébreu אברהם אבן עזרא, arabe Abu Isḥaḳ Ibrahim ibn al-Majid ibn Ezra) est un rabbin andalou du XIIe siècle (Tudèle, circa 1092 - Calahorra, circa 1167).

Grammairien, traducteur, poète, exégète, philosophe, mathématicien et astronome, il est considéré comme l’une des plus éminentes autorités rabbiniques médiévales.
Membre de la famille Ibn Ezra, qui jouit d'un grand renom en Espagne, Abraham ibn Ezra serait, selon Moïse ibn Ezra1 (dont il est probablement un parent éloigné), natif de Tudèle2 et se serait installé ensuite à Cordoue. Abraham ibn Ezra mentionne tantôt l'une, tantôt l'autre comme le lieu de sa naissance.

La vie d'Abraham ibn Ezra se divise en deux périodes : dans la première, Abraham ibn Ezra se construit une réputation de poète et de penseur, dans son Espagne natale. Il y fréquente assidûment les plus prestigieux érudits de son temps, dont Joseph ibn Tzaddik, Juda Halévi, avec lequel Abraham ibn Ezra aurait voyagé dans les communautés d'Afrique du Nord3, et Moïse ibn Ezra. Ce dernier fait les louanges du philosophe religieux (mutakallim) et de l'homme éloquent1, tandis qu'un jeune contemporain, Abraham ibn Dawd, le qualifie, à la fin de sa chronique4 de dernier grand homme à avoir fait la fierté du judaïsme espagnol, et de grand poète, qui « a renforcé les mains d'Israël avec des poèmes et des mots de consolation. »

Selon de nombreuses sources, Abraham a passé le plus clair de cette période à s'occuper de poésie, mais il poursuit également d'autres savoirs scientifiques, comme l'indique sa production littéraire dans sa seconde période. Son commentaire biblique, notamment, comprend nombre de ses discussions philosophiques avec Juda Halévi d'une part, et de ses débats avec des représentants du karaïsme, un mouvement juif scripturaliste, adversaire du judaïsme rabbinique traditionnel, auquel se rattache Ibn Ezra.

Ibn Ezra ne donne aucune indication précise quant à sa famille. Cependant, on peut déduire de la glose dans son long commentaire sur Exode 2:2 qu'il avait eu cinq enfants, dont seul Isaac est mentionné, les autres étant sans doute morts en bas âge. Isaac ibn Ezra, qui était peut-être le beau-fils de Juda Halevi, est à bord du bateau qui mène ce dernier en Égypte. Il se sépare alors de lui et fait route vers Bagdad, où il compose en 1143 des poèmes à la gloire de son maître Abu al-Barakat Hibat Allah. Peu après, il le suit dans sa conversion à l'islam, au grand désarroi de son père. C'est probablement dans l'espoir de le ramener au judaïsme qu'Abraham ibn Ezra effectue un premier voyage en Orient (Égypte, terre d'Israël et Irak)5, bien que la conquête almohade ait également pu y jouer un rôle6. Au cours de ce voyage, il rachète le terrain de la synagogue Ben Ezra du Caire (également appelée synagogue al-Gueniza, car sa gueniza est la plus importante et plus étudiée au monde) pour 20 000 dinars7
Seconde période

Dans la seconde partie de sa vie, Ibn Ezra est un solitaire sans attaches, pérégrinant au gré des vents, résidant à chaque étape pendant plusieurs années.

Abraham ibn Ezra se considère comme un exilé, rappelant souvent qu'il est Abraham ibn Ezra l'Espagnol (haSefaradi). Il évoque son amour pour sa patrie perdue, notamment dans une élégie sur les persécutions des Almohades, qui commencent en 1142 ; il y énumère les communautés d'Espagne et d'Afrique du Nord détruites. Par ailleurs, il écrit dans son commentaire sur le Lévitique, à propos de la prescription des quatre espèces, dont il faut prendre une branche ou un fruit pendant la fête des Tabernacles8, que « celui qui est exilé des pays arabes vers les terres d'Edom (l'Europe chrétienne) comprendra, s'il a des yeux, la signification profonde de ce commandement. »
Dans l'un de ses poèmes les plus connus, Nedod Hessir Oni, il se décrit comme un étranger, écrivant des livres et révélant les secrets de la connaissance. De fait, il est le seul exemple connu d'érudit errant à avoir développé une activité littéraire aussi riche et importante dans des conditions aussi peu favorables.

C'est en 1140 que commencent ses voyages, Ibn Ezra ayant composé plusieurs livres à Rome cette année, afin de propager la science judéo-espagnole parmi les Juifs italiens, qui n'entendent rien à l'arabe. Il en fera de même à Lucques, Mantoue, Vérone, avant de se rendre en Provence puis vers le nord de la France, et en 1158, en Angleterre, Ibn Ezra ayant séjourné à Londres et à Oxford.
Abraham ibn Ezra en Provence

Ibn Ezra se rend en Provence avant 1155, faisant halte dans la ville de Béziers, où il écrit un livre sur les Noms divins, dédicacé à ses patrons, Abraham ben Ḥayyim et Isaac ben Judah. Yedaia Bedersi, natif de la ville, parle de son séjour avec enthousiasme, plus de 150 ans après les faits9. Juda ibn Tibbon de Lunel, contemporain d'Ibn Ezra, atteste lui aussi de l'importance historique que prit pour les Juifs de Provence le séjour d'Ibn Ezra dans le Sud de la France10.
Ibn Ezra est à Narbonne en 1139 ou peu avant, et fait ensuite route vers le Nord de la France.
Abraham in Ezra dans le Nord de la France

Ibn Ezra effectue un séjour de plusieurs années dans le Nord de la France, faisant d'abord étape à Dreux, aux confins du domaine royal et de la Normandie (une erreur de copie du nom hébraïque de cette ville, דרוס Dros devenu רדוס Redos, et corrigé en רודס Rodos ou Rodes, sera à l'origine d'une croyance erronée qu'il soit allé à Rhodes ou à Rodez). À Dreux, Ibn Ezra complète plusieurs travaux exégétiques et, après avoir récupéré d'une maladie, entreprend un nouveau commentaire du Pentateuque. C'est également dans le Nord de la France, peut-être à Rouen, qu'Ibn Ezra prend contact avec une autre figure majeure de son temps, le tossafiste Rabbenou Tam, et rédige un poème faisant l'éloge du frère de celui-ci, le Rashbam. Cependant, il critiquera vivement ce dernier dans la lettre sur le Sabbath, écrite en 1158 à Londres à l'intention d'un disciple.
La fin du voyage

En 1160, Abraham ibn Ezra est de nouveau en Provence, et traduit à Narbonne un traité astronomique à partir de l'arabe. Si les dates données dans le poème concluant son commentaire sur le Pentateuque sont correctes, Ibn Ezra serait mort à Rome, où il aurait également entamé son dernier traité grammatical, Safa Beroura, demeuré inachevé. Les vers d'introduction à ce livre, dédié à son disciple Salomon, ont en effet tout d'un testament : il y exprime l'espoir que ce livre « soit un legs pour Abraham le fils de Meïr, et qu'il préserve sa mémoire de génération en génération. »

Abraham Zacuto11 avance, sans preuves, qu'Ibn Ezra serait mort à Calahorra, à la frontière de la Navarre et de l'Aragon, le 23 janvier 1167.
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juifs andalous Empty Moïse Maïmonide Médecin, philosophe juif andalou

Message par rayane Ven 2 Aoû - 14:39


Rabbin
Moïse Maïmonide est un rabbin andalou du XIIe siècle. Médecin, philosophe juif, commentateur de la Mishna, jurisconsulte en matière de Loi juive et dirigeant de la communauté juive d'Égypte
Naissance : 30 mars 1135, Cordoue, Espagne
Décès : 12 décembre 1204, Fostat, Égypte
Formation : Université Al Quaraouiyine
Parent : Maimon
Livres : Traité de logique, Le Livre de la connaissance, Plus
Enfant : Avraham Maïmonide
Moïse Maïmonide2 est un rabbin andalou du XIIe siècle (Cordoue, 30 mars 1138 - Fostat, 13 décembre 1204).

Médecin, philosophe juif, commentateur de la Mishna, jurisconsulte en matière de Loi juive et dirigeant de la communauté juive d'Égypte, il excelle dans tous ces domaines et est considéré comme le « second Moïse du judaïsme ». Il influence également le monde non-juif, notamment Thomas d'Aquin, qui le surnomme « l'Aigle de la Synagogue ».
Moshe ben Maïmon naît en 1138 à Cordoue, qui est alors sous domination almoravide3,4. Sa famille a pris le nom d’Ibn Abdallah d’après l’aïeul Ovadia (Ovadia et Abdallah signifient « serviteur de Dieu » en hébreu et en arabe respectivement), et siège au tribunal rabbinique de la ville depuis sept générations. Une tradition fait remonter leur ascendance à Juda Hanassi (toutefois, elle pourrait simplement indiquer qu’il y eut entre l’ancêtre de Maïmonide, Ovadia, et son père, Maïmon ben Yossef HaDayan, sept générations, de même qu'il y en eut sept entre Juda Hanassi et son ancêtre Hillel l’Ancien).

Le père de Maïmonide est une autorité respectée, consultée de part et d’autre de la communauté juive arabophone. Sa mère meurt alors qu’il est encore jeune. Il a également un jeune frère, David.
Maïmonide apprend auprès de son père la doctrine et les enseignements de Joseph ibn Migas (ce dernier meurt lorsque Maïmonide est âgé de trois ans).
Vers l'âge de 13 ans, il fut contraint à l'exil lors de la prise de Cordoue par les Almohades5. La famille Maïmon émigra vers le Maghreb occidental almohade (actuel Maroc), où le jeune Moïse s'instruisit en sciences juives et profanes. Il lut Aristote, Hippocrate et bien d'autres et prit connaissance des écrits d'Averroès à la fin de sa vie, il est donc possible qu'il ait été influencé par lui.

Cependant, Fès devint rapidement elle aussi le théâtre de disputes sur fond d'intolérance religieuse, et vers 1165 la famille Maïmon dut émigrer en Palestine. C'est là que mourut le Rav Maïmon en 1170, après avoir encouragé sa famille à descendre en Égypte, où Maïmonide fut prié par toutes les communautés de devenir leur rabbin. Il n'avait que quarante-deux ans, mais le karaïsme dominait en Égypte, et seul un homme de sa stature serait capable d'y faire face.

À la mort dans un naufrage de son frère David, dont le commerce de perles assurait leur subsistance, il refusa de « se faire une couronne de la Torah », et exerça la médecine pour subvenir à ses besoins. Son cabinet était ouvert à tous, juif, chrétien, musulman, riche ou indigent. Il parvenait encore à donner de magistrales leçons de philosophies, suivies de tous, et des cours d'études sacrées. Il devint rapidement médecin attitré du secrétaire de Saladin, ce qui lui valut autant d'inimitiés des médecins égyptiens que de membres de la communauté juive qui le soupçonnaient de vivre comme un converso.

Cette assertion, fausse, provient de ses rivaux, mais aussi de son disciple préféré, Joseph ibn Aqnin, auquel Maïmonide destina le Guide des égarés. Joseph avait transitoirement feint d'embrasser l'islam, avant de fuir, et de se rendre en Égypte, où il trouverait refuge auprès d'un érudit réputé nommé Moussa bin Maimun. Bien qu'il n'y ait pas eu de mauvaise intention de sa part, il est fort probable qu'il porta une grande créance à cette hypothèse, y donnant par là même beaucoup plus de crédit.

Par ailleurs, dans son Épître aux Juifs du Yémen, Maïmonide écrit effectivement qu'il n'y a ni honte ni disgrâce à se convertir sous la contrainte, et que mieux vaut un Juif converti mais vivant, pour autant qu'il continue à pratiquer sa religion en secret, qu'un Juif mort. Quant à Maïmonide lui-même, sa personnalité était trop forte, et son prestige trop grand pour qu'il dût y recourir : le Roi Richard lui-même souhaita l'attacher à sa cour, offre que Maïmonide déclina.

Il mourut à Fostat, mais fut enterré à Tibériade, aux côtés de son père.

Sa première grande œuvre fut le Commentaire sur la Mishna. En théologie, il est notamment l'auteur du Mishné Torah, ouvrage monumental rédigé en hébreu, et non en arabe ou en araméen comme il était d'usage, et destiné à remédier à la dispersion millénaire des règles de la pratique juive (Mishna). Son œuvre dans ce domaine constitue encore le socle de la loi rabbinique.

Comme philosophe, il introduisit la logique aristotélicienne dans la pensée juive et ouvrit des pistes dans les domaines de la psychologie et de l'éthique. Mais son apport essentiel consiste en une conciliation de la science et de la religion qu'il expose dans son Guide des égarés écrit cette fois en arabe. Maïmonide estime que la recherche sans préjugés de la « vérité scientifique », loin d'exclure Dieu, amène à mieux connaître sa perfection - pensée que l'on retrouve d'une certaine manière chez un autre Cordouan musulman, Averroès.
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Message par rayane Ven 2 Aoû - 14:43

Moïse Nahmanide (hébreu : משה בן נחמן גירונדי Moshe ben Nahman Gerondi, acronyme : רמב"ן Ramban, catalan : Bonastruc ça Porta, grec : Moyses Nahmanides) est un rabbin du XIIIe siècle (Gérone, 1194 - Acre, 1270).

Haute figure tant auprès de ses pairs que des puissants, il est contraint à devenir vers la fin de sa vie le représentant des Juifs lors de la disputation de Barcelone. Ses propos ayant été jugés blasphématoires envers le christianisme, il émigre en 1267 vers la Palestine où s'affrontent alors Croisés et Mamelouks et où il crée à Jérusalem (à l'époque dépendante de la Wilaya de Damas, elle-même sous domination de la dynastie mamalouke bahrites) la synagogue Ramban avant de s'établir à Acre (encore dirigé par les Croisés). Il ranime ainsi la présence juive dans la région.

Médecin, exégète de la Bible et du Talmud, poète liturgique, philosophe et kabbaliste, il est considéré comme le décisionnaire majeur de sa génération, et l'une des plus éminentes autorités rabbiniques du Moyen Âge.
Issu d'une illustre famille de rabbins, petit-fils d’Isaac ben Reuben de Barcelone, cousin de Rabbenou Yona, il étudie le Talmud sous la férule de Juda ben Yakar et Nathan ben Meïr de Trinquetaille, et est initié à la Kabbale par Azriel de Gérone. Dans le même temps, il étudie la philosophie et la médecine qu'il pratiquera comme moyen de subsistance, à l'image de Maïmonide ou Juda Halevi.

Il s'illustre, et publie ses premiers ouvrages à 16 ans. Profondément influencé par l’école française des Tossafistes, il manifeste une déférence sans réserve aux sages de la Mishna et du Talmud, ainsi qu'aux Gueonim qui leur ont succédé, et aux Sages de France.

« Les Rabbanim de Tzarfat ont rallié la plupart des Juifs à leurs vues. Ils sont nos maîtres en Talmud, et c'est vers eux que nous devons aller pour nous instruire »

Ce qui ne l'empêcha pas de dire de certains maîtres, grands spécialistes de la casuistique, qu'« ils tentent de faire passer un éléphant au travers du chas d'une aiguille. »(célèbre proverbe talmudique)

En 1263, il fut nommé par le roi Jacques Ier d'Aragon pour disputer avec Pablo Christiani, juif passé au christianisme et devenu frère dominicain. Les résultats de cette confrontation furent consignés dans un livre, "La dispute de Barcelone". À la fin de la confrontation le roi lui offrit une somme d'argent et salua son érudition. Bien qu’il remportât l’épreuve, il dut subir les foudres dominicaines qui obtinrent son bannissement quelque temps plus tard. Il s’embarqua pour la Palestine, où il releva l’intérêt pour le judaïsme, et s’établit à Saint-Jean d'Acre jusqu’à sa mort.
Nahmanide et Maïmonide

Grand admirateur de Maïmonide, il se met néanmoins en porte-à-faux des philosophes juifs de son temps, plutôt adeptes, sinon de la philosophie du Maître dans son grand-œuvre, le Guide des Egarés, d'Averroès ou Avicenne.
Le Guide tend en effet à comprendre les récits bibliques et prophétiques comme des allégories et les miracles comme des phénomènes naturels, alors que Nahmanide ne voit strictement aucune objection à les lire dans leur sens simple.
Il faut juste chercher non pas au-delà des mots mais de nos expériences du monde visible : la Torah est emplie de secrets cachés (appartenant au domaine du nistar), qu'il est interdit de révéler, car ils sont justement cachés.

Dans les controverses autour de Maïmonide, Nahmanide représenta la voie modérée :

"Si vous étiez d'avis qu'il y allait de votre devoir de dénoncer le Guide comme hérétique, pourquoi certains d'entre vous montrent-ils si peu de diligence à appliquer cette décision, comme s'ils la regrettaient ? Est-il séant en des matières aussi sérieuses d'agir capricieusement, d'applaudir l'un aujourd'hui et l'autre demain ?" (Igueret ha'Hemda) Il proposa une voie de compromis : casser le bannissement portant sur Maïmonide, mais maintenir, voire renforcer celui sur ses œuvres. Cette opinion fut rejetée, tant par les tenants que par les opposants à Maïmonide. Néanmoins, lui-même dans ses commentaires critiqua souvent les opinions du Maître, n'hésitant pas à déclarer qu'il est même péché d'en lire certaines, voire de ne pas se boucher les oreilles en les entendant.

Si la quasi-homophonie de leurs acrostiches (Rambam et Ramban) est de coïncidence, le fait que Maïmonide et Nahmanide portent tous deux un acrostiche ne doit en revanche rien au hasard : chacun fut un maître, que leurs nombreux élèves appelaient "Rabbenou Moshe". Il fallait donc les différencier en précisant que le premier était fils de Maïmon, le second de Nahman.
Nahmanide présente bien d'autres points communs avec son aîné Maïmonide, lui aussi espagnol. Comme lui, il fut médecin de profession et rabbin dans son "temps libre"; tous deux furent les principaux halakhistes de leur temps; Nahmanide laisse une empreinte à peine moins prononcée sur ses disciples (dont le plus notable fut le Rashba) et ceux des générations futures.
Néanmoins, si le premier détonna par son rationalisme, et propagea la philosophie au sein du judaïsme, le second, Ramban, présenta une propension marquée au mysticisme, et fut le premier à introduire le midrash kabbalistique dans son exégèse. Connu surtout pour son commentaire sur la Torah et sur le Talmud, il écrivit plus de 50 œuvres lucides et logiques sur des sujets plus spécifiques.

Nahmanide, bien que maître en théologie et philosophie, n'en est pas pour autant un "vrai" philosophe (sauf lorsqu'il commente Maïmonide) : Dieu n'est approchable pour lui que par l'intuition, sûrement pas par la raison. Selon le professeur Yéchayahou Leibovitz, Nahmanide "vivait dans deux univers incompatibles l'un de l'autre et vivait, de plus, intensément dans chacun de ces deux mondes. D'un côté personne ne connaissait mieux que lui le Guide des égarés, mais d'un autre côté, Ramban est en fait le père de la kabale."
Iggeret ha-Kodesh : La Lettre du « Sacré »

Bien qu’elle lui ait longtemps été attribuée, cette œuvre n’est pas de lui. On suppose cependant qu'elle est indirectement liée à lui, car il semble qu'un de ses élèves l'ait écrite.

Elle parle du mariage, de la sainteté, et des relations sexuelles. Elle le fait cependant à un degré kabbalistique, et le but est de se parfaire afin de s'unir au niveau spirituel et d’engendrer des "enfants parfaits" qui œuvreront à rapprocher la venue du Messie. Elle égratigne au passage les vues quelque peu sévères et ascétiques de Maïmonide sur la sexualité. Celle-ci est en effet une des fonctions de l'homme, toutes les fonctions du corps de l'homme étant l'œuvre de Dieu. Elle n'a rien de « mauvais » et il n'y a que son utilisation qui peut être bonne ou mauvaise.
Commentaire de la Torah

Rédigé à Acre, au terme de sa vie, il s'agit sans conteste de son œuvre la plus célèbre1. Ce commentaire a trois buts : (1) satisfaire les étudiants de la Loi, et les enjoindre à l'analyse critique du texte. (2) justifier les voies de Dieu et découvrir la signification cachée des mots dans les Écritures, « car tous les miracles, tous les mystères sont cachés dans la Torah, et dans ses trésors est contenue toute la beauté de la sagesse ». (3) distraire les étudiants avec des explications simples et des bons mots lorsqu’ils lisent la Parasha de la semaine le Shabbat.

Le commentaire du Ramban est un joyau à plus d'un titre. Si l'on dit de Rachi qu'il est le plus grand commentateur, d'Ibn Ezra qu'il est le plus sagace, etc., le commentaire de Nahmanide est l'un des plus étudiés actuellement, tant par les tenants de l'"intégrationnisme", qui voient dans sa description de l'œuvre de la création d'étonnants parallèles avec les théories de l'astronomie et de la physique moderne, que par les "téléologistes", qui l'étudient pour ce qu'il est, un jalon majeur dans l'exégèse biblique.
Il intègre les trois grands courants du judaïsme médiéval : par Juda ben Yakar et Meïr ben Nathan de Trinquetaille, il a été formé à l'esprit et au qualités des Tossafistes; par son maître Azriel, il reçoit l'enseignement mystique des Juifs de Provence ; par son contexte, il est rompu à la philosophie judéo-arabe. Par ailleurs, ce commentaire est l'œuvre d'un érudit, rédigeant cette œuvre dans son crépuscule.
La dispute de Barcelone, 1263

Rabbin de Gérone, ensuite chef spirituel de la communauté juive de Catalogne, ami du roi Jacques Ier d'Aragon, il fait office de médiateur à maintes reprises entre la couronne et les almajas. La quiétude dont il jouit est brisée lorsque, en 1263, il est choisi pour une disputatio en présence du roi avec Pablo Christiani, sur l'ordre de Raymond de Penafort.

Pablo Christiani, Juif passé au christianisme et devenu frère dominicain (et responsable d'inventions telles que la rouelle), est déjà connu pour avoir tenté de convertir la communauté juive de Provence.

La démarche de Christiani est originale : présumant que son adversaire devra rester mesuré, de crainte de heurter la sensibilité des dignitaires chrétiens, il escompte non pas interdire le Talmud, mais au contraire l'utiliser afin de prouver la vérité de la foi et du message chrétien. En effet, il pense pouvoir attester à partir de plusieurs passages attenant à l'Aggada, que les Sages Pharisiens ont pensé que le Messie vivait à l'époque du Talmud, et donc qu'il s'agissait de Jésus.

Nahmanide demande, et obtient, la complète liberté d'expression au cours des 4 jours qui vont suivre, du 20 au 24 juillet 1263.

Les objets de la dispute de Barcelone furent de savoir :

si le Messie était apparu ;
si le Messie annoncé par les Prophètes devait être considéré comme divin, ou humain né de parents humains ;
qui des Juifs ou des Chrétiens détenait la vraie foi.

La tentative de Christiani tourna court. Le Ramban remit les choses dans leur contexte, prouvant que si les rabbins avaient véritablement cru en la messianité de Jésus, ils se seraient convertis. Ses interprétations étaient donc tendancieuses.

Par ailleurs, la Aggada ne lie pas davantage les Juifs, que les chrétiens ne sont tenus de croire aux sermons des évêques. Le Ramban précisa que les Juifs étaient tenus de croire en la vérité de la Bible, et ne tenaient compte des arguments théologiques du Talmud que s'ils influençaient la pratique religieuse. De ce point de vue, les Juifs ne sont pas tenus de croire tout point théologique du Talmud, surtout lorsqu'il s'agit d'Aggada.

Pour l'argument de Shilo (Le sceptre ne s'éloignera pas de Juda, jusqu'à ce que vienne Shilo), le Ramban fit valoir que, du fait de l'étymologie même du nom, le Messie devrait être humain, de chair et de sang, et non divin.

Le Messie aux portes de Rome fut également rapidement réfuté, car cet enseignement aggadique de Rabbi Josué ben Lévi portait sur la fin des guerres et l'avènement d'un règne de paix et de justice. Où était-il aujourd'hui ?

Le Ramban fit aussi remarquer que les questions attenant au Messie avaient moins d'importance pour les Juifs que ce que croyaient les Chrétiens.

Selon lui, un Juif a en effet plus de mérite à observer les prescriptions divines en terre d'exil, sous le joug chrétien, qu'en Terre promise sous le règne du Messie, où chacun pratiquerait la Loi de façon naturelle.

La disputation fut abrégée à la demande pressante des Juifs de Barcelone craignant d'exciter le ressentiment des Dominicains, et se termina sur la victoire éclatante de Nahmanide, le roi allant jusqu'à lui faire don de 300 maravedis en signe de respect. Cependant, le clergé dominicain prétendit avoir remporté la rencontre. Nahmanide fut obligé de relater la Dispute par écrit. Pablo Christiani s'en servit et sélectionna des passages jugés blasphématoires envers la Chrétienté pour forger le Telae Ignis Satanis, où "Bonastruc da Porta, le maître de Gérone" se trouve souvent pris de court face aux arguments pleins de vérité et ne s'échappe qu'à coup desdits blasphèmes. Ce faux permettra de poursuivre tout un qui s'adonnerait à l'étude du Talmud, reconnu ouvrage hérétique et anti-chrétien, mais il entraînera surtout la mise en accusation de Nahmanide.

Le roi fit réunir une commission extraordinaire afin d'assurer l'impartialité du procès, qui se tenait en sa présence. Nahmanide admit avoir porté plusieurs atteintes à la Chrétienté, mais n'avoir rien dit d'autre que les arguments prononcés devant le roi, avec jouissance d'une liberté de parole totale.

Bien que le roi et la commission reconnussent la justesse de sa défense, les Dominicains obtinrent que les livres de Nahmanide soient brûlés et qu'il soit exilé pour deux ans, ce qui se commua rapidement en bannissement à perpétuité.
Nahmanide en Palestine

Nahmanide quitte le Royaume d'Aragon et séjourne trois ans quelque part en Castille ou dans le Sud de la France. En 1267, cherchant refuge dans les pays musulmans contre les persécution des chrétiens, il émigre à Jérusalem. Il y établit dans la vieille ville une synagogue qui existe encore de nos jours et qui est connue sous le nom de la synagogue Ramban. Son passage revivifie la vie communautaire juive à Jérusalem que la répression des Croisés et les incursions mongoles avaient interrompue. Nahmanide s'installa ensuite à Saint-Jean-d'Acre, où il exerce une grande activité dans la diffusion des études juives, qu'il estime négligées en Palestine. Il réunit autour de lui un cercle d'élèves, et des foules venaient l'entendre, même depuis le district de l'Euphrate. On a dit[Qui ?] que des Karaïtes assistèrent à ses conférences, parmi eux il y aurait eu Aaron ben Joseph l'Aîné, qui devint plus tard l'une des plus grandes autorités karaïtes.

Nahmanide prône pour les Juifs l'obligation d'habiter en terre d'Israël2(la Palestine d'époque). C'est pour réveiller l'intérêt des quelques Juifs qui y habitaient envers les textes bibliques que Nahmanide écrit le commentaire sur la Torah (voir ci-dessus). Malgré cela et bien qu'entouré par des amis et des élèves, Nahmanide ressentait vivement les douleurs de l'exil. « J'ai quitté ma famille, j'ai renoncé à ma maison. Là, avec mes fils et mes filles, mes chers, mes doux enfants que j'ai élevés sur mes genoux, c'est aussi mon âme que j'ai laissée. Mon cœur et mes yeux habiteront avec eux pour toujours. »

Au cours de son séjour de trois ans en Palestine Nahmanide maintint une correspondance avec sa terre natale, au moyen de laquelle il s'efforçait de nouer des liens plus étroits entre la Judée et l'Espagne. Peu de temps après son arrivée à Jérusalem, il adressa à son fils Nahman une lettre dans laquelle il décrivait la désolation de la ville sainte, où il n'y avait plus, selon lui, que deux habitants juifs – deux frères, teinturiers de leur état. Dans une lettre ultérieure écrite à Saint-Jean-d'Acre, et qui nous est restée comme l'Épitre du Ramban3, il conseille à son fils de cultiver l'humilité, qu'il considère comme la première des vertus. Dans une autre, adressée à son second fils, qui occupait une position officielle à la cour de Castille, Nahmanide recommande la récitation de la prière quotidienne et il le met en garde avant tout contre l'immoralité.

Nahmanide mourut en 1270 après avoir dépassé l'âge de soixante-seize ans. Il y a désaccord quant au lieu réel de sa sépulture. Certains disent que ses restes ont été enterrés à Haïfa, près de la tombe de Yehiel de Paris qui a lui aussi défendu le Talmud, dans le procès intenté par Louis IX. D'autres disent qu'ils se trouvent à Hébron, comme il l'avait demandé, à côté du bâtiment abritant les sépultures des patriarches et des matriarches. Cette dernière théorie a été corroborée par la découverte d'une petite tombe souterraine, par un expert qui utilisait des baguettes de sourcier, à la place exacte que sa demande mentionnait, sous la septième marche du petit escalier sur la droite du bâtiment. Cet endroit est visité parfois par les gens qui tiennent à manifester leur respect envers ce grand maître de la Torah. D'autres traditions veulent qu'une grotte taillée dans la pierre et appelée la grotte du Ramban à Jérusalem soit son lieu de repos final.
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Message par rayane Ven 2 Aoû - 15:07

http://www.kaldaya.net/2008/articles/100/Atricle80_March11_08_TomaShamani.html

اليهودية في الاندلس (عصر يهودي ذهبي)
ثم مذابح من المرابطين والموحدين
توما شماني – تورونتو

عاش اليهود اقليات في الشرق الاوسط وجنوب شبه الجزيرة العربية واليمن، واشتهر منهم ملوك حمير وكان لهم مملكة حيداب، وفي شبه الجزيرة العربية كان نصف اعداد يثرب (المدينة) من اليهود وكانت الى جانب مكة من اغنى المدن آنذاك لبراعة اليهود في التجارة والزراعة والصياغة وصناعات ذاك الزمان، كان اليهود في الجزيرة العربية ينتمون الى ثلاث قبائل مهمة هي بني النضير وبني قريظة وبني قينقاع ويهود خيبر. الأولى والثانية يقال عنهما من بني هارون. وكان لهم أيضا تجمع في أعلى الحجاز على الطريق بين يثرب والشام في خيبر، ويقال لها ريف الحجاز، وكان هناك يهود خيبر، الا ان اليهود في الجزيرة العربية اجلاهم عمر بن الخطاب مع المسيحين طبقا لحديث الرسول (لا يجتمع دينان في جزيرة العرب) الى الشام والعراق خاصة الكوفة، وكان اليهود في العراق من بقايا السبي البابلي. وكان في الشام ولبنان وفلسطين يهودا. اليهود ثلاثة فئات السفرديم يشكلون خمس اليهود في العالم وهم سلالة يهود اسبانيا وهم يتحدثون لغة تعرف بـ (لادينو) وليس (لاتينو) وهي مزيج من كاستليان الاسبانية القديمة والعبرية، اما اليهود (الييدش) فهم اليهود الالمان وهناك اليهود المزراحيين وهم المجتمعات الشرقية في كافة البلاد العربية حتى اوزبكستان وكردستان والهند. الجدير بالذكر ان يهود (السفرديم) في اسبانيا اصبحوا يستخدون اللغة العربية في معاملاتهم اليومية في الاسواق كما استخدموها في العلوم والفلسفة والتجارة وفي تأليف المخطوطات منذ منتصف الفرن التاسع حتى بعض كتبهم الدينية سجلوها بالعربية. ورغم بعض الاحداث الدموية لهم من المتطرفين المسلمين الا انهم بقوا لقرنين يعيشون (عصرا ذهبيا).

يهود الأندلس كان لهم مقامهم العالي في الطب والفلسفة والتاريخ في العهد الاموي الاول وتعد تلك الفترة لهم فترة ذهبية لعلو مكانتهم في الطب والعلوم والصنعة حتى في عهد ملوك الطوائف اثر انهيار الدولة الاموية. حتى جاء المرابطون والموحدون الغلاة في الاسلام، بدأ الامر بالمرابطين حيث قضوا على بعض ملوك الطوائف عام 1086، وكانوا على جانبين غلاة وعلى شيئ ضئيل من التسامح فابقوا على اليهود لحاجتهم لليهود في صنعات ذاك العهد، ثم تلاهم الموحدون عام 1146، وكانوا اشد غلوا وشراسة حيث عاثوا في الارض فسادا وفرضوا على اليهود والمسيحيين اعتناق الاسلام. كان تركيز الوجود اليهودي في الأندلس في المدن مثل قرطبة وطليطلة وإشبيلية وسرقسطة، اعتبر الاسبان اليهود منذ استيلاء طارق بن زياد على اسبانيا خونة وقيل انهم ساعدوا المسلمين في الاستيلاء على الجزيرة ضد الاسبان، لكنهم في الاسلام اعتبروا من الذميين اهل كتاب وكان عليهم دفع الجزية لكن ارتفاع مكانتهم بعد حين دفع الكثير من اليهود الى الرحيل الى الاندلس من اوربا وشمال افريقيا بل حتى من العراق. الواقع ان اليهود اغنوا التراث العربي لكن في ذات الوقت اغنوا حضارتهم العبرية بما حدث في بغداد من نهضة زاخرة بتراث اليونانيين والسريان واتقنوا اللغة العربية واصبحت الواسطة في مؤلفاتهم لكنهم حافظوا على عبريتهم لغة ودينا وتقاليدا وكان لهم الفضل في حفظ التراث العربي الجديد في لغتهم العبرية بعد ان عانت الاقطار العربية من الحروب والاقتتال والثورات التي حرقت الاخضر واليابس ومنها المخطوطات العربية وكان حرق الكتب العربية ياتي عمدا لانها تحمل انواعا من الكفر وهذا ما حدث لكتب ابن رشد الذي ضروبة بكتبه على رأسة ثم حرقوها باسم الله واليوم الآخر.

في خلافة عبد الرحمن الثالث على قرطبة وهي الفترة الذهبية استوزر الخليفة اليهودي حسداي بن شبروت (882-942) مستشارا له وكان طبيبا في بلاطه وكان من واجبات حسداي بن شبروت ادارة التجارة في المملكة والاتصال بملك الخزر اليهودي. اسس عبد الرحمن الثالث مركزا للدراسات اللغوية العربية ومن خلالها تطورت الدراسات العبرية، ومن خلال هذا المركز انتعشت دراسات السفرديم وتعني اليهود الاسبان اما اليهود الذين استقروا في المانيا فكانوا يدعون بالاشكنازي. وقد كان حسداي بن شبروت شاعرا فقد ساعد في قيام ثقافة عبرية في الاندلس فبرز (دوناش بن لبرات) مجدد (الشعر المتري العبري) و (مناحيم بن ساروق) الذي وضع معجما في العبرية امتد انتشاره الى المانيا وفرنسا، ثم االشعراء في العبرية (سولومون بن غابيرول) و (يهودا حلبي) و (صامئيل بن ناكريلا) و (ابراهام) و (موزز بن عزرا). حسداي بن شبروت لم يفد اليهود في الاندلس فقط بل امتد ذلك الى يهود بيزنطة واتصاله بالاميره (هيلينا) البيزنطية طالبا حماية اليهود في مملكتها. ومن الاطباء البارزين الميمونيون من اليهود في الاندلس وهم عديدون ابرزهم واولهم الطبيب (عبد الله بن ميمون) و (موسى بن ميمون) وغيرهم من العائلة و(ميير الغوادس) و (يعقوب بن نونز) وكانوا من اطباء البلاط. في موسوعة (ويكيبيديا) بالانكليزية خطأ جسيم في ذكرهم ان اليهود في الاندلس ترجموا المخطوطات اليونانية او اللاتينية الى العربية، انه خطأ جسيم فالمخطوطات الطبية والمعرفية العربية ترجمت جميعها في بغداد من السريانية، وليس هذا فقط فاكثر المؤرخين الغربيين يهملون دور السريان في الترجمة من اليونانية الى السريانية ثم الى العربية وممارسة الطب لاجبال عديدة. الواقع ان الاندلس في نهضتها في الطب انما كانت بفعل الطب التي ترجمت المخطوطات الطبية فيه من السريانية الى العربية ولاينكر دور اطباء الاندلس فانهم حققوا انجازات كبيرة في الطب وكان للاندلس دور كبير في ترجمة المخطوطات العربية والعبرية الى اللاتينية.

اذا كان المسلمون في اسبانيا حملة السلاح والوظائف فان اليهود بالاظافة الى المساهمات الفكرية لهم في الاندلس فقد كانوا مهرة في المهمن اليدوية كصياغة الذهب والفضة وفي اعمال المعادن والدباغة كما كانوا الواسطة بين العالم المسيحي والاسلامي في التجارة لهذا ظهر منهم تجارا جابوا اوربا و الشرق الاوسط بل حتى الشرق الاقصى. في القرن الحادي عشر ابتكر التجار اليهود في اسبانيا صكوكا (شوفاتاجية) في التجارة وربما كانت الاولى في التاريخ في المعاملات التجارية. في القرن الحادي عشر غزى البربر قرطبة فسقطت المملكة الاموية الى الابد وحل ملوك الطوائف وبقي اليهود يعملون كاطباء وتجار ودارسون وقد مارس الوزارة منهم (صاموئيل نكريلا) وابنه (جوزيف) ولاول مرة عملا قائدين في الجيش الاسلامي الا انهما ماتا في مذبحة راح ضحيتها 4 آلاف يهودي من اشبيليا ولوسينا و سيراكوزا وبذلك انتهى العصر الذهبي اليهودي في الاندلس قبل (الريكونكيستا) اي اعادة الاحتلال الاسباني للاندلس. عندما حل الموحدون الاكثر شراسة بعد المرابطون زادوا الاذى على اهل الذمة من مسيحيين ويهود وطلبوا منهم اعتناق الاسلام او الموت وفي هذه الفترة الصعبة آثر الميمونيون الرحيل الى مصر وتشرد اليهود والمسيحيين في الرحيل الى ممالك طوائف اخرى.

استمر الحكم العربي من711 اي القرن الثامن حتى القرن الثاني عشر وكان (العصر الذهبي اليهودي في الاندلس) هو (العصر الذهبي الاموي) الذي يسمونه ايضا عصر الموريش (Moorish) اي البحريين اي العرب الذين جاؤوا من خلف البحار الذي بدأ في عام 711 ثم انتهاء الخلافة في 1066 وبانتهاء الخلافة وما بعدها انتهى (العصر الذهبي اليهودي في الاندلس) في مذبحة اليهود في قرطبة في 1011 ثم في غرناطة في 1066 م حيث شنق الغوغاء الوزير جوزيف بن ناغريللا بغزوة المرابطين في 1090.


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Message par rayane Ven 2 Aoû - 15:07


في العصر الذهبي مارس اليهود درجة عالية من المكانة ليس هبة من الحكم الاسلامي بل لمكانتهم العالية في ثقافة ذاك الزمان وعلوهم في الصناعات اليدوية التي كانت قائمة في ذاك الزمن ولم يكن الاستغناء عنهم سهلا لكنهم بقوا من اهل الذمة معرضين للاذي لهذا عاشوا حياة (الغاتو) اي التجمع في اجزاء من المدن الاندلسية ثم حدثت الطامة الكبرى عندما انهارت الامبراطورية الاموية في الاندلس ثم حل ملوك الطوائف ثم جاء مغول ذاك الزمان المرابطون من المغرب ثم الموحدون من المغرب ايضا فكانت نهاية النهاية ليس لـ (العصر الذهبي اليهودي في الاندلس) بل لليهود في الاندلس الفردوس كما كان النهاية لعصر اسلامي انهار بفعل التناحر بين العدنانينة والقحطانية على (الهريسة) ثم التناحر العربي الامازيغيي، المسلمون الآن يبكون دما على ذلك الفردوس المفقود، دون ان يدركوا انهم اخذوا بالقوة بيتا عاشوا فيه ثلاثة قرون ثم رده صاحب الدار ليسكنه هو. ماريا روزا مينوكال في كتابها (زينة العالم) تقول ان اليهود في الاندلس عاشوا عصرا ذهبيا الا انهم عوملوا معاملة الذميين وكانت حقوقهم اقل من حقوق المسلمين. تحت المرابطين في 1090 تمتع اليهود فبرز منهم الشاعر (ابو ايوب بن المعلم) و (ابراهام بن كمنيال) و (ابو اسحق بن مهجر) و (سولومون بن فاروسال) والاخير كانت نهايته القتل. في 1148 حل الموحدون وهم من الامازيغ الذين اسموهم بالبربر وكان القضاء على المرابطين ففرضوا الاسلام على المسيحيين وخاصة اليهود والا صودرت ممتلكاتهم وسبيت نسائهم واطفالهم وجعلوهم عبيدا، ثم اغلقوا معاهد اليهود الثقافية و (توراتاتهم) مكان العبادة. وفي هذه الفترة هاجر اليهود والمسلمون الى طليطلة وهي فترة ترجمة بعض المخطوطات العربية الى اللاتينية منها اعمال بن رشد وابن سينا وفي هذه المرحلة انظم 40 الفا من اليهود الى (الفونسوا السادس) لمقاتلة المرابطين رغم انتهاء العصر الذهبي لليهود لكن الامر لم يبقى في صالحهم ومنهم من هاجر ومنهم واحد من (ابن ميمون) هاجر الى مصر وبقي الكثير منهم يتحملون ما هو مكتوب لهم وانتهى الامر بهم الى ارجاع الاسبان ارضهم فصدر قرار طرد اليهود والمسلمين في 1492 من اسبانيا والبرتغال او القبول بالمسيحية بعد سلسلة من المذابح عنوها من المرابطين والموحدين.

بموت الحاجب المنصور في 1002 بدأ الهبوط السريع للحكم الاسلامي في الاندلس وبعد زمن قصير اندلعت فتنة الامازيغين (البربر) الذين كانوا يعانون التمييز العنصري فدمروا مدينة الزهراء رائعة الاندلس وتعاقب على الخلافة الاموية خلفاء ضعفاء. وفي هذا العهد ظهر الشاعر ابن زيدون الي هام بـ (الولادة) بنت الخليفة المستكفي كانت احدى الثائرات فنبذت حياة الحريم. هام بها ابن زيدون فانشد قصيدته الرائعة (أضحى التنائي بديلاً من تدانينا - وناب عن طيب لقيانا تجافينا) ثم (بنتم وبنا فما ابتلت جَوانحُنا - شوقاً إليكم ولا جفت ماقينا) ثم (بالأمس كنا وما يخشى تفرقُنا - والآن نحن وما يرجى تلاقينا) ثم (يا جنّة الخلد بدلنا بَسلسلِها - والكوثر العذب زقوماً وغسلينا). كتبة التاريخ الاسلامي يزنون التاريخ بمعيارين هما اولا ان المسلمين قوم ملائكة والمسيحيين شياطين، كلما تحدثوا عن المسيحيين اوردوا عبارات مبرمجمة في عقولهم منها (الصليبيين) تعييرا وهذا ماقالة واحد من اهل راوة من حملة الدكترة في كندا. من طبيعة كتبة التاريخ الاسلامي التهجم على الاسبان بانهم قتلة اليهود في محاكم التفتيش ناسين ان عصر محاكم التفتيش الاسلامية في الاندلس بدأت بالموحدين والمرابطين المسلمين العتاة قبل محاكم التفتيش المسيحية وهم يصورون اليهود عاشوا طيلة حياتهم بمعاملة حسنة متناسين انهم كانوا حتى ايام عزهم مواطنين من الدرجة الثانية كحالة المسيحيين في الدول الاسلامية في هذا العصر كمصر بشكل خاص، كما تعرض اليهود في عصور المرابطين والموحدين وملوك الطوائف الاسلامية لمذابح لاحد لها. كتبة التاريخ الاسلامي بل حتى المثقفين لا يرون اي بأس في غزو جماعة طارق بن زياد للاندلس لان غزو المسلمين لبلاد الكفار واجب من وحي الله ولا يرونه عدوانا على بلاد اخرى واذا كان الاسبان قد اخرجوا المسلمين من اسبانيا فانهم قد استرجعوا ارضهم التي عبث فيها المرابطون والموحدون فاصبحت نهبا حلالا لهم. وقضية اخراج المسلمين من اسبانيا تثير الغضب بين كتبة التاريخ الاسلامي لكنهم يتعامون عن اجلاء عمر بن الخطاب (رضي الله عنه) كافة المسيحيين واليهود من الجزيرة العربية التي هي ارضهم وما فعله الاسبان لم يخرجوا السكان الاصليين بل محتلون سبوها باذن من الله. وكتبة التاريخ الاسلامي يتناسون دور السريان في نقل الطب والفلسفة اليونانية من السريانية الى العربية وهذا ما يفعله الكثير من المستشرقين ولو القوا نظرة محايدة على التاريخ لوجدوا ان عصر الراشدين كان صحراء علمية اما الامويين فقد طوروا عقليتهم الصحراوية لكي تتلائم مع حضارة دمشق الغريبة عليهم وفي كلا العصرين لم يصدر كتاب واحد في الطب او الفلسفة وكانت جميع كتاباتهم تدور في مدح النفس وذم الآخر، حتى حل العصر العباسي عندما دعى الخليفة المنصور جورجيس بن بختيشوع عميد مدرسة جنيدسابور الطبية وكادر مستشفى جنديسابور الى بغداد فانطلقت اكبر حركة علمية في ترجمة الخطوطات الطبية والفلسفية السريانية الى العربية. فشهدت بغداد عهدين في الطب عهد الترجمة من السريانية الى العربية ثم عهد الهضم والتأليف وكل ما حدث من تقدم طبي كان نتيجة ما حصل في بغداد والواقع ان كافة المراجع الطبية المكتوبة الاولى كانت المصدر لانطلاق الانتاج الطبي في الاندلس ثم مصر. تقول الموسوعة (ويكيبيديا) ان الاطباء اليهود في الاندلس هم الذين ترجموا المخطوطات الطبية اليونانية واللاتينية الى العربية وهذا امر لا يعتمد على الحقيقة لان اليهود في الاندلس لم يكونوا يعرفون اليونانية بل السريان هم الذين ترجموها من اليونانية في الرها والحيرة الى السريانة فكانت جاهزة للترجمة الى العربية وهم الذين ترجموها الى العربية اما اشارة (الويكيبيديا) بان اليهود ترجموا المخطوطات اللاتينية فامر غير صحيح ايضا انما ساهموا في نقل المخطوطات الطبية العربية الى اللاتينية في عصر النهضة الاوربية والجدير بالذكر ان الكثير من المخطوطات الطبية العربية قد حرقت بدوافع دينية او ثورات لهذا فقد ترجمت الكثير من المخطوطات الطبية العربية من نرجماتها العبرية.
اثر سقوط الاندلس هرب عبدالله الصغيرعلى فرسه في 1492 باكيا وهو يقول (إبك مثل النساء ملكاً مضاعاً - لم نحافظ عليه مثل الرجال) وبذلك سقطت الاندلس (الفردوس المفقود) والآن يبكي المسلمون باحر الدموع فردوسا رده اصحابه اسبانيا. وفي الختام يصح القول ان اليهود في الاندلس عاشوا عصرا ذهبيا، لانهم اتقنوا العربية بالاظافة الى لغتهم العبرية لذا ساهموا في اغناء التراث الثقافي العربي كما اغنوا تراتثهم العبري العلمي والديني بظهور عباقرة منهم في الثقافة في اللغتين. عاشوا (عصرا يهوديا ذهبيا) بين (711 الى 1066) الا انهم كانوا يعتبرون اهل ذمة يدفعون الجزية صاغرين وكانوا يعيشون في (الغيتوات) اي الحارات المخصصة لليهود محميين بالخلافة القوية. الا انهم بين فترة انهيار الخلافة و (الريكوكنكستا) اي رد الاندلس لاهلها الاسبان، تعرضوا للعديد من المذابح كان اكبرهما مذبحة اليهود في قرطبة في 1011 ثم في غرناطة في 1066 خلال حكم ملوك الطوائف ثم بغزوة المرابطين للاندلس من الشمال الافريقي في 1090، وفي 1148 حل الموحدون وهم من الامازيغ الذين اسموهم بالبربر وكان القضاء على المرابطين ففرضوا الاسلام على المسيحين واليهود. وفي 1238 حل النصريون ثم في 1492 انتهى حكم النصريين. ومنذ انتهاء عصر الخلافة في 1066 حل المرابطون فتشرذم اليهود في الاندلس يطلبون رحمة الاله فهرب الكثير من علمائهم الى مصر فحدث الشتات منهم من رحل الى اوربا ومنهم من بقي حتى استرجع الاسبان ديارهم. الكثير يعزون محاكم التفتيش احدثها الاسبان المسيحيين متناسين ان محاكم التفتيش الاولى والثانية اقامها المرابطون ثم الموحدون العتاة. وفي العراق تقوم محاكم تفتيش على المسيحيين اولا ثم محاكم التفتيش الشيعية على السنة ومحاكم التفتيش السنية على الشيعة. محاكم التفتيش القائمة قائمة الآن في العراق الذبيح مسكوت عنها.

توما شماني – تورونتو
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