symbolique des fenêtres

fenêtres

Le terme « fenêtre » vient du latin « fenestra » et signifie « une ouverture dans le mur qui permet à la lumière d’entrer, et à l’air de ventiler un endroit clos ». Le terme grec « phanein » désigne, lui, « venir à la lumière ». Lorsque l’on parle de fenêtres de manière concrète, on pense par exemple aux fenêtres en pvc de la maison qui isolent du bruit, du froid, mais qui font également entrer la lumière et offrent une vue sur le monde extérieur : un jardin, un paysage urbain ou désertique, selon le mode de vie que l’on a choisi. Symboliquement parlant, la fenêtre fermée est associée à l’isolement, l’enfermement et à l’étroitesse d’esprit tandis que la fenêtre ouverte est signe d’ouverture d’esprit, car elle permet de découvrir de nouveaux horizons. Elle laisse entrer la lumière et donc, par association, la vie. Qu’il s’agisse de fenêtres ouvertes ou fermées, la symbolique liée à cet objet est très forte dans les codes humains.

Les fenêtres dans les dessins d’enfants

Les psychologues utilisent souvent le dessin pour tenter de communiquer, autrement que par la parole, avec les enfants. Un enfant de 6 à 8 ans qui dessinera une maison centrée avec des fenêtres ouvertes et plusieurs portes montrera qu’il est équilibré et de bonne humeur. Au contraire une petite maison dessinée avec des petites fenêtres, des fenêtres fermées ou aucune fenêtre révèlera un problème émotionnel ou un sentiment d’échec.

fenêtres du temple de Salomon

L’une des représentations les plus connues dans l’ésotérisme est celle des trois fenêtres grillagées en forme de rectangle sur le tableau de Loge d’Apprenti. Le nombre 3 est un nombre divin; il s’apparente également aux différentes étapes de la vie de l’apprenti. Les fenêtres sont respectivement disposées à l’Orient (matin), au Midi (midi) et à l’Occident (soir). En ce qui concerne le grillage, une interprétation plausible consisterait à dire que les grilles protègent l’apprenti, tout en laissant entrer la lumière (le divin) et l’air (la vie).

Les Fenêtres - de Baudelaire

La poésie s'intéresse aux hommes (poésie lyrique) mais aussi, surtout à partir du XIXème siècle, aux objets. Baudelaire consacre un de ses poèmes du recueil Le Spleen de Paris (également nommé Petits Poèmes en prose) à un objet inattendu et banal, les fenêtres, quoique apprécié des peintres (Vermeer, Rembrandt) : Baudelaire était un passionné de peinture. De ce nouveau "tableau parisien", il fait une sorte d'apologue paradoxal dans lequel il montre que les fenêtres fermées sont plus intéressantes que les fenêtres ouvertes. Mais dans Les Fenêtres, Charles Baudelaire va au-delà : il propose une réflexion qui dépasse l'anecdote du tableau inséré au cœur du poème en prose, et qui encadre la fenêtre, presque un art poétique, qui définit la nature et le rôle du poète : c'est un créateur de "légendes", qui prend en charge la misère du monde.

Les Fenêtres: Charles Baudelaire - Le Spleen de Paris

Celui qui regarde du dehors à travers une fenêtre ouverte, ne voit jamais autant de choses que celui qui regarde une fenêtre fermée. Il n’est pas d’objet plus profond, plus mystérieux, plus fécond, plus ténébreux, plus éblouissant qu’une fenêtre éclairée d’une chandelle. Ce qu’on peut voir au soleil est toujours moins intéressant que ce qui se passe derrière une vitre. Dans ce trou noir ou lumineux vit la vie, rêve la vie, souffre la vie.
Par delà des vagues de toits, j’aperçois une femme mûre, ridée déjà, pauvre, toujours penchée sur quelque chose, et qui ne sort jamais. Avec son visage, avec son vêtement, avec son geste, avec presque rien, j’ai refait l’histoire de cette femme, ou plutôt sa légende, et quelquefois je me la raconte à moi-même en pleurant.
Si c’eût été un pauvre vieux homme, j’aurais refait la sienne tout aussi aisément.
Et je me couche, fier d’avoir vécu et souffert dans d’autres que moi-même.
Peut-être me direz-vous : « Es-tu sûr que cette légende soit la vraie ? » Qu’importe ce que peut être la réalité placée hors de moi, si elle m’a aidé à vivre, à sentir que je suis et ce que je suis ?