LE SUD (Extraits)
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Re: LE SUD (Extraits)
Merci d'avoir aimé
Amitiés poétiques
@rm@nd
Amitiés poétiques
@rm@nd
espartero perinelle- Nombre de messages : 12
loisirs : litterature/théâtre/ cinema
Humeur : excellente
Date d'inscription : 26/04/2012
Re: LE SUD (Extraits)
on entand chanter le coeur comme une rivière fière !!
ravie de vous découvrir.
ravie de vous découvrir.
mikaela- Nombre de messages : 185
Date d'inscription : 07/03/2011
LE SUD (Extraits)
Dans les vallées brumeuses, lorsque le vent dépèce
le faîte des arbres sourds puis vient rider les eaux,
je me cache près des tiges superbes des roseaux,
puis attends les orages ... leur bruit de kermesse.
Je partirai rejoindre ma cagna du Sud,
retrouver les senteurs d'une Provence fleurie...
Les oiseaux m'y gardent le plus fidèle abri,
protégeant de ce temps toute décrépitude.
Je traîne une ombre floue du côté où Pagnol
colore la sente claire de monsieur Daudet,
amusé, guilleret, lassé de farfadets...
Je suis pourtant si loin de mes jardins créoles.
Les collines font pleuvoir le miel des pluies d'été
sur les vieux oliviers se laissant caresser.
Je me couche sur la peau de ce sol harassé;
las, rêve de ce pont où l'on danse sans s'arrêter.
Avignon, tout en bas, dans un bruit de frelons,
pique au vif ma mémoire ébréchée,sans histoires.
En longeant la jetée, seul sur ma périssoire,
je déchire la mer, rame à reculons.
Marseille fourmille de pêcheurs près du fort,
de poissons frais, de crabes, de marré,de nasses...
Le soleil élargie la rampe des sargasses,
caressant,le soir,la nuque du vieux port.
Dans l'antre de Toulon, les marins plient bagages;
l'Arsenal prend enfin la poudre d'escampette;
les soldats s’alignant au son de la trompette,
vont caresser la mer, bravant tous les orages.
J'irai chavirer sous une crique perdue...
La légende tricote des chansons aux sirènes.
Je dormirai tout nu au pieds des carènes
que les hommes associent aux idées défendues.
L'océan vient m'offrir son matelas de sable;
je m’enfonce dans son sel, déguste
l'iode parfumée,quelques algues robustes,
la moiteur du silence,se révèle coupable.
La paresse de l'onde taille ma gourmandise,
je ferai provisions de congres...de bulots,
ces buccins parfumés qui gigotent sous l'eau
puis caressent ma langue rose, insoumise.
A Eyguières, mon regard toise une nichée
de frêles tourterelles … sur le tard ;
Je suis ce fantassin épuisé, ce soudard
qu'elles croient éméché.
Les papillons me frôlent avec indifférence;
ivres des fleurs, rouges sous la cendre.
Je leur offre une main rassurée, ô si tendre,
qu'ils ne peuvent qu'étoiler mon errance!
Ici tombe le soir sur ma déconvenue,
j'ai vidé les tiroirs, car de mes jours enfuis
le Sud a pris les rêves que j'effeuille la nuit;
s'étire, se prolonge au-delà de la nue.
***
armand mando espartero© Copyright 2004
le faîte des arbres sourds puis vient rider les eaux,
je me cache près des tiges superbes des roseaux,
puis attends les orages ... leur bruit de kermesse.
Je partirai rejoindre ma cagna du Sud,
retrouver les senteurs d'une Provence fleurie...
Les oiseaux m'y gardent le plus fidèle abri,
protégeant de ce temps toute décrépitude.
Je traîne une ombre floue du côté où Pagnol
colore la sente claire de monsieur Daudet,
amusé, guilleret, lassé de farfadets...
Je suis pourtant si loin de mes jardins créoles.
Les collines font pleuvoir le miel des pluies d'été
sur les vieux oliviers se laissant caresser.
Je me couche sur la peau de ce sol harassé;
las, rêve de ce pont où l'on danse sans s'arrêter.
Avignon, tout en bas, dans un bruit de frelons,
pique au vif ma mémoire ébréchée,sans histoires.
En longeant la jetée, seul sur ma périssoire,
je déchire la mer, rame à reculons.
Marseille fourmille de pêcheurs près du fort,
de poissons frais, de crabes, de marré,de nasses...
Le soleil élargie la rampe des sargasses,
caressant,le soir,la nuque du vieux port.
Dans l'antre de Toulon, les marins plient bagages;
l'Arsenal prend enfin la poudre d'escampette;
les soldats s’alignant au son de la trompette,
vont caresser la mer, bravant tous les orages.
J'irai chavirer sous une crique perdue...
La légende tricote des chansons aux sirènes.
Je dormirai tout nu au pieds des carènes
que les hommes associent aux idées défendues.
L'océan vient m'offrir son matelas de sable;
je m’enfonce dans son sel, déguste
l'iode parfumée,quelques algues robustes,
la moiteur du silence,se révèle coupable.
La paresse de l'onde taille ma gourmandise,
je ferai provisions de congres...de bulots,
ces buccins parfumés qui gigotent sous l'eau
puis caressent ma langue rose, insoumise.
A Eyguières, mon regard toise une nichée
de frêles tourterelles … sur le tard ;
Je suis ce fantassin épuisé, ce soudard
qu'elles croient éméché.
Les papillons me frôlent avec indifférence;
ivres des fleurs, rouges sous la cendre.
Je leur offre une main rassurée, ô si tendre,
qu'ils ne peuvent qu'étoiler mon errance!
Ici tombe le soir sur ma déconvenue,
j'ai vidé les tiroirs, car de mes jours enfuis
le Sud a pris les rêves que j'effeuille la nuit;
s'étire, se prolonge au-delà de la nue.
***
armand mando espartero© Copyright 2004
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