Aveugle lumière
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Aveugle lumière
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AVEUGLE LUMIERE
J’ai vécu de très longues années dans le noir,
Avec, derrière mes paupières, une lueur sourde,
Car la lumière entrevue était celle des soirs
Qui tombent, lentement, et qui de noir se ourdent.
J’ai entendu, distinctement, le bruissement si pur
Que fait le froissement d’un oiseau dans l’azur,
Et aperçu, avant les autres, les saisons qui finissent
Car je savais, à leur chute, que les feuilles jaunissent.
Mes automnes étaient velours de vents précipités,
À voir s’enfuir, peu à peu, l’incandescence de l’été.
Je sentais encore l’odeur acide des feuilles vertes
Du rosier blanc, entourant ma fenêtre grande ouverte.
Moi, qui vivais tous les jours dans un épais brouillard,
Entendais, mieux que quiconque, la vie qui repart
Et investit, minute après minute, les rues de la ville
Quand sonnaient, à la volée, les cloches du campanile.
Je me souviens encore de l’intonation émerveillée
De ce vieillard, assis tout près de moi sur ce banc,
Me regardant donner du pain dur à la gent ailée,
Des moineaux effrontés, qui venaient en brigands
Mademoiselle, ils semblent tant vous connaître
Que j’ai bien cru que vous étiez venue avec eux !
Regardez, celui-ci, il vous apporte une feuille verte,
Et celui-là, le petit, ne vous quitte pas des yeux.
C’est vrai, Monsieur, que depuis le temps que je viens
Apporter tous les jours en pitance, ces quelques graines,
Ils me font belle fête et mon attention me la rendent bien,
Comme ce moinillon tout roux et duveteux comme laine.
Lorsque Je me suis levée, déplié alors ma canne blanche
Et saisis le baudrier de guide d’aveugle de mon labrador,
Le vieux monsieur a posé sa main noueuse sur ma manche
Et m’a demandé de l’accompagner, jusqu’au portail dehors.
C’était il aperçu que j’étais moi aussi dans le noir ?
Où s’était-il senti avec moi d’un seul coup solidaire,
Car ses yeux, peut-être, avaient perdu eux aussi l’espoir
De revoir, éclatante comme jadis, l'essentielle lumière
AVEUGLE LUMIERE
J’ai vécu de très longues années dans le noir,
Avec, derrière mes paupières, une lueur sourde,
Car la lumière entrevue était celle des soirs
Qui tombent, lentement, et qui de noir se ourdent.
J’ai entendu, distinctement, le bruissement si pur
Que fait le froissement d’un oiseau dans l’azur,
Et aperçu, avant les autres, les saisons qui finissent
Car je savais, à leur chute, que les feuilles jaunissent.
Mes automnes étaient velours de vents précipités,
À voir s’enfuir, peu à peu, l’incandescence de l’été.
Je sentais encore l’odeur acide des feuilles vertes
Du rosier blanc, entourant ma fenêtre grande ouverte.
Moi, qui vivais tous les jours dans un épais brouillard,
Entendais, mieux que quiconque, la vie qui repart
Et investit, minute après minute, les rues de la ville
Quand sonnaient, à la volée, les cloches du campanile.
Je me souviens encore de l’intonation émerveillée
De ce vieillard, assis tout près de moi sur ce banc,
Me regardant donner du pain dur à la gent ailée,
Des moineaux effrontés, qui venaient en brigands
Mademoiselle, ils semblent tant vous connaître
Que j’ai bien cru que vous étiez venue avec eux !
Regardez, celui-ci, il vous apporte une feuille verte,
Et celui-là, le petit, ne vous quitte pas des yeux.
C’est vrai, Monsieur, que depuis le temps que je viens
Apporter tous les jours en pitance, ces quelques graines,
Ils me font belle fête et mon attention me la rendent bien,
Comme ce moinillon tout roux et duveteux comme laine.
Lorsque Je me suis levée, déplié alors ma canne blanche
Et saisis le baudrier de guide d’aveugle de mon labrador,
Le vieux monsieur a posé sa main noueuse sur ma manche
Et m’a demandé de l’accompagner, jusqu’au portail dehors.
C’était il aperçu que j’étais moi aussi dans le noir ?
Où s’était-il senti avec moi d’un seul coup solidaire,
Car ses yeux, peut-être, avaient perdu eux aussi l’espoir
De revoir, éclatante comme jadis, l'essentielle lumière
TITEFEE- Nombre de messages : 1437
loisirs : poésies, ballades
Humeur : rêveuse
Date d'inscription : 17/02/2008
Re: Aveugle lumière
Il était des cieux descendu,
Une priére,là haut,entendue,
Mettre espoir dans ton regard,
Dans la vie,il n'est jamais trop tard.
Une priére,là haut,entendue,
Mettre espoir dans ton regard,
Dans la vie,il n'est jamais trop tard.
Invité- Invité
Re: Aveugle lumière
"...extraire du chaos de sa propre vie la poignée de lumière suffisante pour éclairer un peu plus loin que soi - vers l'autre là-bas, comme nous égaré dans le noir"
Christian Bobin
Christian Bobin
daniel- Nombre de messages : 1002
loisirs : lecture,chasse,pêche,course
Humeur : humour
Date d'inscription : 12/06/2008
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