Nicole Barrière

1-par quels chemins êtes-vous- arrivé au jardin de l'écriture ?
Vers l'âge de 11 ans, j'étais en pension, je m'ennuyais, la lecture et l'écriture étaient ma seule évasion et ma seule consolation

2-Que représente pour vous l'écriture ?
Toute la vie, toute ma vie ! Si je pouvais plus lire ou écrire c'est comme arrêter de respirer
*-croyez-vous que les mots sont une passerelle de communication avec nos semblables ?
Oui bien sûr,
Je n’aime pas qualifier une écriture de « féminine », pourtant dans les hésitations, le doute, le questionnement presque sur la légitimité, le chemin d’écriture de femme aspire à doter de contours le vide même dans lequel elle se jette et par cela communique parfois l'indicible
Ce combat n’empêche pas de célébrer l’élan toutes voiles dehors, de mordre à pleine dent l'immensité du ciel, de fêter l’oiseau d’un chant qui vibre dans l’épaisseur du temps.
*-écrivain est bâtisseur en quelque sorte :
l'écrivain a un double rôle de bâtisseur
- celui de sa propre identité
- celui d'un engagement collectif et solidaire
Comme l'écrit Rilke : être un grand constructeur de ponts dans l’espace.
Le moi deviens émoi : ce n'est plus un lieu clos, mais le foyer spacieux de la co-appartenance.

3-Que peuvent les écrivains et les poètes dans ce monde ?
Témoigner, témoigner et encore témoigner, et à la suite des témoignages, permettre de réfléchir et d'agir, s'engager dans des causes justes qui ne souffrent pas d’ambiguïtés.
Ils ont aussi la mission de parler une langue qui n'est ni celle des politiques, des marchands ou des publicitaires, la langue de l'écrivain est celle l'être profond débarrassé de tous les oripeaux sociaux et de mise en scène, elle doit recherche la vérité la plus cachée, la plus invisible.
et aussi s'engager par leurs écrits pour les causes qu'ils croient justes, les plus nobles : liberté, justice.

4-Si écrire. Est dire l'innommable. l'insondable la souffrance ???croyez-vous que le lecteur peut Partager ce cri intérieur et se lier à l’auteur pour un acte de solidarité contre le silence, contre l’injustice….?
oui le lecteur peut partager tout cela, mais il faut parfois qu'il soit averti ou préparé, et c'est de son combat quotidien qu'il nourrit la lecture qu'on lui offre, l'écrivain est juste un passeur, celui qui innove et concrétise est le lecteur!
On appréhende les œuvres différemment selon le milieu, l'âge, le moment de la vie, on n’attrape qu'une vérité à la fois, chaque fois que je lis René Char ou Jean Giono, j'apprends de nouvelles choses, j'ai un regard nouveau et différent.

5-L'internet permet, l’ouverture sur le monde, l’écrit engagé peut-il être une chaîne de mots solidaires ?
Oui sans aucun doute, j'ai commencé cette chaîne solidaire en 2001, en lançant avec les poètes afghans, un appel a la création poétique 1001 poèmes pour la liberté et la démocratie. Deux livres ont été offerts au peuple afghan, mais cela ne saurait suffire à la lutte pour la liberté, c'est un moyen d'exposer, de faire prendre conscience, de changer les esprits.
Actuellement dans une France en voie de repli et fermeture vis à vis de l'étranger, je travaille sur la question des migrations et de la diversité, j'espère créer un festival sur ces idées. Il faut plus que jamais combattre les obscurs et les manipulateurs.

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Nicole Barrière

http://nicoletta.over-blog.com/

j'ai bien lu..bien apprécié ce partage, l'esprit de l'auteur est ouvert
et son coeur est généreux.

Dans les veines de l'auteur coule le sang des mots,
Où sans cesse, il puise la force de donner !
Apôtre de l’abnégation et bâtisseur du partage
Il défonce les murailles de l’inexprimable
Et dresse les barricades du Vivant !