J'ai marché dans la lande...

J’ai marché dans la lande au milieu des fougères
J’ai enjambé le ru qui laissait dans la terre sa cicatrise sombre
J’ai atteint les rochers où quelques plaques vertes, larges tapis de mousse, offraient leurs oasis de tendresses crépue,
L’herbe rase était nue et cotonneuse à souhait.
Ce jour il faisait beau.
Je me suis allongé.
Cette herbe était si drue, si douce sous ma nuque que j’ai fermé les yeux.

Le ciel n’a pas bougé.
Il est resté là-haut tout le temps du sommeil.
Les nuages, nonchalants, trainaient leurs gros derrières diaphanes et crémeux,
La voûte bleue de Klein tentait de rester pure
Mais les gros malins blancs se gonflaient d’importance
Ils passaient lentement, prenant toutes les formes
Tête chenue velue aux multiples verrues
Sylphide délicate aux longues tresses folles
Babar avec sa trompe barrissant en silence
Loup blanc la gueule ouverte en quête de sa proie
Le long crocodile blanc qui rampe dans les nues à l’affût d’un oiseau
Une pirogue longue alanguissait sa proue dans l’écume figée d’un tourbillon glacé

Le ciel se dénudait en longs étirements
Tout s’allongeait là-haut en longs filaments blancs
Le temps se rejoignait dans l'espace pressé
La terre se retournait à vitesse éperdue
J’étais cloué au sol
Je ne pouvais bouger
Soudain je comprenais la force avec laquelle cette grosse toupie tourne sur elle-même
J’avais cette conscience qu’en me levant alors je serais emporté au loin dans le néant
Jeté comme un insecte ou un petit grain de blé dans le vide initial

Je refermais les yeux, offrant mon corps, mon âme au vide sidéral.

Quand je les ai rouverts tout était apaisé.
Le ciel était là-haut, ouvert à mon regard, paisible et continu.
Je me suis relevé et je suis reparti.
J'ai retrouvé la plaie béante du ruisseau sur la peau de la terre et je l'ai enjambée.

un voyage vers la clairière qui vous a regarder somnoler
l'inspiration est superbement poétisée.
bravo l'eschyle

je vois que la muse s'ancre même en votre sommeil et siestes !
merci pour ce plaisir partagé.

Pour sûr sans attraction terrestre nous serions dans le cosmos expédiés,car à sa vitesse de rotation de 1700km/h il faut ajouter celle celle de sa vitesse autour du soleil soit 107.000km/h puis celle du déplacement de notre systéme solaire en la galaxie qui est de 600 millions de km/an auquel il faut encore ajouter celle du déplacement de notre galaxie..........Il y a de quoi vous donner le tournis NON?
Bon je reviens sur notre planéte et plus spécialement sur ton écrit plus terre à terre que je trouve tout à fait observateur.Bel écrit Eschyle.

Un petit coin de ciel bleu
Et voilà on se sent heureux
Un petit coin de ciel amoureux
Et tout danse de mille feux
On oublie que la terre tourne sans avoir le vertige

pour sur que vous avez bonne muse.
salutations

joli poème
pas d'autres mots

belle découverte & une bonne lecture pour moi.

victoralain a écrit:un voyage vers la clairière qui vous a regarder somnoler
l'inspiration est superbement poétisée.
bravo l'eschyle

Merci de ton passage, victoralain, et de ta bienveillance.

linda a écrit:je vois que la muse s'ancre même en votre sommeil et siestes !
merci pour ce plaisir partagé.

Merci, Linda, de ces mots de partage.

celui qui sait a écrit:Pour sûr sans attraction terrestre nous serions dans le cosmos expédiés,car à sa vitesse de rotation de 1700km/h il faut ajouter celle celle de sa vitesse autour du soleil soit 107.000km/h puis celle du déplacement de notre systéme solaire en la galaxie qui est de 600 millions de km/an auquel il faut encore ajouter celle du déplacement de notre galaxie..........Il y a de quoi vous donner le tournis NON?
Bon je reviens sur notre planéte et plus spécialement sur ton écrit plus terre à terre que je trouve tout à fait observateur.Bel écrit Eschyle.

Mon écrit, cher cqs, évoque exactement ce que tu décris, le vertige engendré par cette prise de conscience... Dans une de ses pièce, Bernard-Marie Koltès évoque cette tentation, pour l'un de ses personnages, d'échapper ainsi à tous ses problèmes : Si je sautais...

Belle écriture certes, mais est-ce vraiment le poème au plus tôt la prose !
Amitiés
Yéfi

simon a écrit:Un petit coin de ciel bleu
Et voilà on se sent heureux
Un petit coin de ciel amoureux
Et tout danse de mille feux
On oublie que la terre tourne sans avoir le vertige

"La terre est bleue comme une orange" nous a appris Éluard. Merci de tes vers, simon.

julien a écrit:pour sur que vous avez bonne muse.
salutations

Pour sûr que vous êtes généreux, julien, et je vous en remercie et vous salue aussi.

vers hybrides
mélange d'observation et méditation
poème que l'encre caresse
dans un soupire avide

au plaisir...

Rita-kazem a écrit:joli poème
pas d'autres mots

Merci pour cette rose, Rita-kazem, et ces mots toujours si délicats de bienveillance.

Muriel Jammes a écrit:belle découverte & une bonne lecture pour moi.

Merci, Muriel Jammes, de ces mots et bienvenue en ce lieu virtuel où les mots dansent et chantent.

La poésie, adoucit les mœurs et ranime la joie et l'extase intérieures, elle pousse à méditation et à la philosophie.
Merci pour le partage Eschyle.

yefimia a écrit:Belle écriture certes, mais est-ce vraiment le poème au plus tôt la prose !
Amitiés
Yéfi

La poésie n'est pas une question de carcan...
Un texte avec des rimes et bien métré n'est pas nécessairement de la poésie.
Pour ma part, "Je ne suis pas poète", je l'ai dit dans un texte pour prévenir tout malentendu.
J'apprends juste à écrire. Cela dit pour ce qui me concerne.

Pierre Reverdy, Lautréamont... pour ne citer que ces deux qui me viennent à l'esprit écrivaient essentiellement en prose. Les chants de Maldoror sont de la pure poésie... Ses "Poésies" sont en prose... La prose peut-être poétique. Allez sur google et tapez ces deux noms, vous verrez.

Merci, Yéfi, de tes mots qui m'ont fait développer ce sujet... Merci.

On m'a parfois dit que je n'écrivais pas de la poésie, que mes mots étaient trop "méditatifs". Un état méditatif, tout comme un questionnement sur la vie, ou un émerveillement subit peuvent faire naître la sensation poétique qui cherche ensuite à se dire, à prolonger l'instant, pour peu qu'on ait gardé l'émotion vive.
Un beau moment poétique passé à regarder les nuages avec vous.
Carmen

Admin a écrit:vers hybrides
mélange d'observation et méditation
poème que l'encre caresse
dans un soupire avide

au plaisir...

Chère Amin admirable, ta présence sur cette page est toujours un enrichissement. Merci à toi.

je marche vers ces vers avec plaisir ......

sarah a écrit:La poésie, adoucit les mœurs et ranime la joie et l'extase intérieures, elle pousse à méditation et à la philosophie.
Merci pour le partage Eschyle.

Merci, sarah, de tes mots justes, doux et bienveillants.

que me reste t-il à dire !

j'adore tes écrits eschyle.