EVE:Victor HUGO
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EVE:Victor HUGO
Le sacre de la femme - Ève
Ève offrait au ciel bleu la sainte nudité ;
Ève
blonde admirait l'aube, sa soeur vermeille.
Chair de la femme ! argile
idéale ! ô merveille !
Pénétration sublime de l'esprit
Dans le limon que
l'Être ineffable pétrit !
Matière où l'âme brille à travers son suaire
!
Boue où l'on voit les doigts du divin statuaire !
Fange auguste appelant
le baiser et le coeur,
Si sainte, qu'on ne sait, tant l'amour est vainqueur,
Tant l'âme est vers ce lit mystérieux poussée,
Si cette volupté n'est
pas une pensée,
Et qu'on ne peut, à l'heure où les sens sont en
feu,
Étreindre la beauté sans croire embrasser Dieu !
Ève laissait errer
ses yeux sur la nature.
Et, sous les verts palmiers à la haute stature,
Autour d'Ève, au-dessus de sa tête, l'oeillet
Semblait songer, le bleu
lotus se recueillait,
Le frais myosotis se souvenait ; les roses
Cherchaient ses pieds avec leurs lèvres demi-closes ;
Un souffle
fraternel sortait du lys vermeil ;
Comme si ce doux être eût été leur
pareil,
Comme si de ces fleurs, ayant toutes une âme,
La plus belle
s'était épanouie en femme.
Ève offrait au ciel bleu la sainte nudité ;
Ève
blonde admirait l'aube, sa soeur vermeille.
Chair de la femme ! argile
idéale ! ô merveille !
Pénétration sublime de l'esprit
Dans le limon que
l'Être ineffable pétrit !
Matière où l'âme brille à travers son suaire
!
Boue où l'on voit les doigts du divin statuaire !
Fange auguste appelant
le baiser et le coeur,
Si sainte, qu'on ne sait, tant l'amour est vainqueur,
Tant l'âme est vers ce lit mystérieux poussée,
Si cette volupté n'est
pas une pensée,
Et qu'on ne peut, à l'heure où les sens sont en
feu,
Étreindre la beauté sans croire embrasser Dieu !
Ève laissait errer
ses yeux sur la nature.
Et, sous les verts palmiers à la haute stature,
Autour d'Ève, au-dessus de sa tête, l'oeillet
Semblait songer, le bleu
lotus se recueillait,
Le frais myosotis se souvenait ; les roses
Cherchaient ses pieds avec leurs lèvres demi-closes ;
Un souffle
fraternel sortait du lys vermeil ;
Comme si ce doux être eût été leur
pareil,
Comme si de ces fleurs, ayant toutes une âme,
La plus belle
s'était épanouie en femme.
chadiya madihi- Nombre de messages : 957
Date d'inscription : 28/06/2008
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