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Poesie:Louis Bouilhet

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Poesie:Louis Bouilhet - Page 2 Empty Poesie:Louis Bouilhet

Message par nadia ibrahimi Sam 17 Avr - 11:33

Rappel du premier message :

Louis Bouilhet,

auteur, poète et dramaturge français du 19 ème siècle né à Candy le 27 mai 1822, il décede à rouen le 18 Juillet 1868.

Poesie:Louis Bouilhet - Page 2 Bouillet

il est l'ami de flaubert, Louis Bouilhet est un excellent élève et
rentre à l'école de médecine de Rouen, puis devient interne à
l'Hôtel-Dieu sous la direction du docteur Flaubert, le père de Gustave
Flaubert. Mais assez rapidement Bouilhet abandonne la médecine pour une carrière dans les lettres et la poésie et gagne sa vie comme professeur de lettres.

Louis Bouilhet connut un fort succès comme dramaturge et plusieurs de ses pièces de théatre connurent une grande popularité.

Mais c'est comme premier lecteur de Flaubert qu'il passe à la
postérité. Louis Boulhet jouissait d'un sens de la critique
remarquable, il savait trouver les mots justes et un ton impartial
qualifiait ses critique. Il travaille notamment sur Mme Bovary de Flaubert.

Flaubert,


à sa mort déclara

'En perdant mon pauvre Bouilhet,j'ai perdu mon accoucheur, celui qui voyait plus clairement que moi-même.'
nadia ibrahimi
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Poesie:Louis Bouilhet - Page 2 Empty le sang des géants

Message par nadia ibrahimi Sam 17 Avr - 16:00

Quand les Géants tordus sous la foudre qui gronde
Eurent enfin payé leurs complots hasardeux,
La terre but le sang qui stagnait autour d'eux
Comme un linceul de pourpre étalé sur le monde.




le sang des géants





On dit que, prise alors d'une pitié profonde,
Elle cria « Vengeance ! » et, pour punir les Dieux,
Fit du sable fumant sortir le cep joyeux
D'où l'orgueil indompté coule à flots comme une onde.

De là cette colère et ces fougueux transports
Dès que l'homme ici-bas goûte à ce sang des morts
Qui garde jusqu'à nous sa rancune éternelle.

Ô vigne, ton audace a gonflé nos poumons
Et sous ton noir ferment de haine originelle
Bout encor le désir d'escalader les monts.

nadia ibrahimi

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Poesie:Louis Bouilhet - Page 2 Empty la neige d'antan

Message par nadia ibrahimi Sam 17 Avr - 16:02

I

Ce siècle froid et sérieux
Ne croit plus aux folles chimères ;
Ils sont passés les temps joyeux
Dont nous ont parlé nos grand’mères !







Quand l’amour sensible et bien né,
Secouant des branches fleuries,
Souriait, tout enrubanné,
Dans la fraîcheur des bergeries,

Et, le soir, sous les marronniers,
Pressait la belle qui menace,
Mince, dans sa robe à paniers,
Comme une anguille, dans sa nasse.

Siècle heureux, de bisque nourri,
Dont la morale sans lisières
Se consolait des Dubarri,
Avec la vertu des rosières !

Comme on prenait des airs penchés
Pour mener paître dans la plaine
Quatre moutons endimanchés
Dont on avait frisé la laine !

Et comme, à l’ombre des ormeaux,
C’était une charmante chose
D’entendre au loin vos chalumeaux,
Bergers blonds, en culotte rose !

Pour fuir la cour du roi Pétaud,
Ou les croquants de mince étoffe,
On emportait dans son château
Son singe ― avec son philosophe.

Et c’était fête, tous les jours,
Grâce aux amabilités jointes
Du petit chien qui fait des tours
Et de l’abbé qui fait des pointes.

Oh ! Les soupers sur les balcons !
Les soupers fins, où la campagne
Semblait, au travers des flacons,
De la couleur du vin d’Espagne !

Oh ! l’esprit ! oh ! les bons caquets
Saupoudrés de littérature,
Quand on montait, par les bosquets,
Vers quelque temple à la nature !

L’ombre, parfois, faisait oser.
Sous l’abri des grottes opaques,
On entendait plus d’un baiser...
Mis sur le compte de Jean-Jacques !

Les vers luisants, dans les gazons,
Brillaient comme des émeraudes ;
Le vent emportait les chansons ;
La nuit mouillait les têtes chaudes ;

Et la bouteille, aux larges flancs
Où l’araignée a mis ses toiles,
Pour les convives chancelants
Doublait le nombre des étoiles !...


II

Hélas ! Hélas ! ― au gouffre ouvert
Tous sont tombés : ― pas un qui bouge !
Un soir, à l’heure du dessert,
Vint à passer l’homme au bras rouge !

Ils se levèrent sans effort,
Le calme au front, l’orgueil dans l’âme,
Doux et polis devant la mort,
Comme auprès d’une grande dame.

Le jeune au vieux cédait le pas
Avec des grâces enfantines ;
L’urbanité de leur trépas
Fit un salon des guillotines.

On eût dit, à les voir venir
Vers les sanglantes boucheries,
Qu’ils récitaient, pour mieux finir,
L’oraison des galanteries ;

Et leur tête, en ces jours ardents
Où le peuple agitait sa foudre,
Tomba-le calembour aux dents ―
Avec un nuage de poudre !...
nadia ibrahimi
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Poesie:Louis Bouilhet - Page 2 Empty la fleur rouge

Message par nadia ibrahimi Sam 17 Avr - 16:03

À moi seul !... pour moi seul !... Oh ! toute ma pensée
Fixe, ardente et jalouse, allait, en frémissant,
Vers cette fleur de pourpre, à ta gorge placée
Comme une goutte de ton sang ;






Chaude émanation, larme rouge, venue
Des sources de ce cœur où tu m’as fait puiser,
Et que j’aurais voulu, sur ta poitrine nue,
Boire, à genoux, dans un baiser !

Ta robe, autour de toi, flottait comme un nuage ;
Tes cheveux déroulés m’embaumaient en passant ;
Mais je suivais toujours, sur les bords du corsage,
L’étoile au disque rougissant.

À moi seul !... pour moi seul !... J’ai la fleur. Ô folie !
Ô rêve !... humide encor des tiédeurs de ta peau ;
Et cette fleur n’est pas de celles qu’on oublie,
Ou qu’on attache à son chapeau !

Au plus suave endroit de mon plus cher poète,
Demain, dans quelque beau volume à tranche d’or,
Grave, religieux, et découvrant ma tête,
J’ensevelirai mon trésor ;

Afin que ― tous les deux ayant cessé de vivre ―
Quelque couple, ici-bas, jeune et tendre, à son tour,
Devine notre histoire, en exhumant du livre
Le squelette de notre amour !
nadia ibrahimi
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Poesie:Louis Bouilhet - Page 2 Empty soir d'été

Message par nadia ibrahimi Sam 17 Avr - 16:04

Amis, je veux me perdre au fond du bois sonore.
La lune des sentiers argente le gazon ;
Et, comme dans la coupe un vin qui s’évapore,
Déjà monte la brume aux bords de l’horizon.
La bruyante cité, près du fleuve étendue,
Allonge ses grands ponts comme des bras sur l’eau.
Tout soupire et s’endort ; et, là-bas sous la nue,






Vénus en souriant agite son flambeau.
Oh ! Laissez-moi bondir, moi dont l’âme est brisée,
Sous ces feuillages verts où palpitent les nids !
J’aime dans mes cheveux des gouttes de rosée
Et tout autour de moi l’odeur des foins jaunis !

Qui de nous, qui de nous n’a gardé dans son âme,
Chaste et dernier trésor du cœur désenchanté,
Le reflet d’un beau soir et le nom d’une femme,
Un amour à vingt ans par une nuit d’été ?
Ne vous souvient-il pas qu’elle était jeune et belle,
Que son collier sonnait sur son col onduleux,
Que l’écharpe à son dos frissonnait comme une aile,
Et que de longs cils noirs ombrageaient ses yeux bleus ?
Ne vous souvient-il pas qu’en montant les collines,
Sa main sur votre main doucement s’appuyait,
Et que son sein tremblait sous les dentelles fines
Comme un oiseau farouche en son nid inquiet ?
Ne vous souvient-il pas des marguerites blanches,
Oracles odorants effeuillés sous vos doigts,
Et des merles malins qui, blottis sous les branches,
Au bruit de vos baisers s’éveillaient dans les bois ?
Oh ! N’entendez-vous pas, quand tout dort sous la nue,
De sa voix près de vous frémir encor le son ?...
Elle vient, elle vient par la longue avenue,
Et l’écho du rocher répète sa chanson.
Sur le noir de la nuit, sa robe se détache ;
Incertaine, elle écoute et se penche en rêvant ;
Et son front, tour à tour, se dévoile ou se cache
Sous ses cheveux épars que soulève le vent.
Regardez : c’est l’amour, c’est l’espoir, c’est la vie !
C’est le bonheur réel loin de vous emporté,
C’est la blonde jeunesse et tout ce qu’on envie
Vous souriant encor dans un rêve enchanté.
C’est ce qu’apporte à ceux qui dorment sous la terre
Le souffle des forêts, des ondes et des fleurs,
Ce que l’oiseau gazouille au cyprès solitaire,
Ce que l’essaim bourdonne au pied du saule en pleurs ;
Oh ! Ce qui fait parfois que, sous la lune sombre,
Des antiques linceuls s’agitent les lambeaux,
Et que les morts jaloux vont soulevant dans l’ombre,
De leurs bras décharnés, la pierre des tombeaux.
nadia ibrahimi
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Poesie:Louis Bouilhet - Page 2 Empty Sérénades

Message par nadia ibrahimi Sam 17 Avr - 16:05

Les musiciens.

Le soir a tendu ses voiles.
Éveillons, à petit bruit,
La plus blanche des étoiles
Qui manque au front de la nuit.






Un chanteur.

J’ai dans mon cœur une belle
Que j’adore nuit et jour ;
Une lampe est devant elle,
La lampe de mon amour !

Dans cette chapelle austère
Que desservent mes douleurs,
Tous mes rêves sont à terre,
Effeuillés comme des fleurs.

La détresse, en cape noire,
Tient, goutte à goutte amassés
Dans un bénitier d’ivoire,
Tous les pleurs que j’ai versés !

Le seul encensoir qui fume
À l’autel silencieux,
C’est mon âme qui s’allume
Sous le rayon de tes yeux.

Apaise enfin ta colère,
Toi que Dieu fit pour charmer ;
Va, c’est un crime de plaire
Quand on ne veut pas aimer !


Les musiciens.

Le soir a tendu ses voiles,
Éveillons, à petit bruit,
La plus blanche des étoiles
Qui manque au front de la nuit.
nadia ibrahimi
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Poesie:Louis Bouilhet - Page 2 Empty Oh ! serait-ce vrai, ma belle,

Message par nadia ibrahimi Sam 17 Avr - 16:06

Oh ! serait-ce vrai, ma belle,
Ce qu’un prêtre m’a conté,
Qu’une torture éternelle
Suit la douce volupté,
Que la blanche main des femmes
Sans cesse attire nos âmes
Au fond des gouffres ardents,
Et qu’au ténébreux empire
On doit payer un sourire
Par des grincements de dents ?






Ta lèvre en doux mots abonde
Et tu riras de mes fers,
Juliette, dans ce monde,
Astarté, dans les enfers !
Oui, ― je le sens, dans mon âme ―
Satan pour sœur te réclame
Aux rivages embrasés ;
Car ton regard est de flamme,
Et brûlants sont tes baisers !

Calmes dans leur allégresse,
Jamais les élus aux cieux
N’ont bu cette ardente ivresse
Qui pétille dans tes yeux ;
Pour eux jamais, ô ma belle,
Tant d’amour ne chargea l’aile
Du timide séraphin,
Et l’éternelle ambroisie
Contient moins de poésie
Qu’une goutte de ton vin !

Démon ! Démon ! Que m’importe
Que par une dure loi
Le ciel me ferme sa porte
Si j’ai l’enfer avec toi ?
Fille des sombres phalanges,
Rions des craintes étranges
Qui planent sur les tombeaux ;
J’aurais plutôt peur des anges,
Quand les diables sont si beaux !
nadia ibrahimi
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Poesie:Louis Bouilhet - Page 2 Empty à Rosette

Message par nadia ibrahimi Sam 17 Avr - 16:06

Mai sourit au firmament,
Mai, le mois des douces choses ;
Ton aveu le plus charmant
Est venu le jour des roses.






Pour témoins de ce bonheur
Nous avons pris, ô ma belle,
Le premier lilas en fleur,
Et la première hirondelle.

Le vallon sait notre amour,
Les grands bois sont nos complices ;
Les lis gardent, loin du jour,
Ton secret, dans leurs calices !

Les papillons nuancés
Et les vertes demoiselles
Portent tes serments tracés
Sur la poudre de leurs ailes.

L’étreinte des lierres frais,
Verts chaînons que rien ne brise,
Figure, dans les forêts,
L’ardeur que tu m’as promise.

Et pour qu’à notre dessein
Ton souvenir soit fidèle,
Sur les rondeurs de ton sein,
Tous les nids ont pris modèle.

Oh ! Ne trahis pas ta foi !
Regarde, mon cœur, regarde :
Tout l’azur a l’œil sur toi,
Et tout le printemps te garde !

Si tu venais à mentir,
Les muguets, aux fines branches,
Feraient tous, pour m’avertir,
Tinter leurs clochettes blanches ;

Les limaçons consternés,
Comme des prophètes mornes,
Par les chemins détournés,
Me suivraient avec des cornes ;

Et les oiseaux, dans la nuit,
Se heurtant à ma fenêtre,
Me rapporteraient le bruit
De ta rigueur prête à naître !

Hélas ! Hélas ! Les beaux jours
N’ont qu’un temps, comme les roses.
J’ai peur des grands étés lourds
Et des grands hivers moroses !

Ces mois-là n’ont rien promis,
Et tous les crimes s’y peuvent,
Sans que les blés endormis
Ou les glaçons froids s’émeuvent.

O mon ange ! ô mon trésor !
Cher bonheur que Dieu me donne,
Jure-moi d’aimer encor,
Lorsque jaunira l’automne !

Jure-moi !... ― mais tu souris
De mes alarmes trop fortes...
Viens !... les rameaux sont fleuris,
Oublions les feuilles mortes !
nadia ibrahimi
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